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Pierre Ménès s explique sur le plateau de TPMP suite au documentaire Je ne suis pas une salope

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Transcription
00:00Déjà Pierre, première question, comment tu te sens aujourd'hui ?
00:04C'est horrible, c'est horrible pour moi, c'est surtout horrible pour ma femme
00:09qui se fait insulter dans des proportions qui dépassent tout ce qu'on peut me reprocher
00:14probablement à juste titre dans ce documentaire et dans ses à-côtés
00:20mais voilà, il y a une déferlante de haine, de menaces de mort,
00:24à base de rendre tes organes, j'espère que tu vas aller sur le trottoir.
00:31Alors après je ne l'ai peut-être pas volé.
00:34– Quand tu revois cette séquence, tu te dis que tu as pu dire des conneries dans cette séquence ?
00:41– Dans cette séquence, je dis une seule connerie, c'est que je le referai.
00:44Pourquoi ? Parce que lorsque Marie m'assène cette histoire de jupe, je suis estomaqué.
00:51– Tu ne t'en rappelles plus ?
00:52– Ah mais je ne m'en rappelle plus, mais maintenant Cyril, je sais pourquoi je ne m'en rappelle plus.
00:56Parce que les faits, puisqu'il faut parler des faits, remontent au 28 août 2016.
01:02Il se trouve que le 28 août 2016, ça a été ma dernière émission
01:06avant que je tombe malade et que je disparaisse des écrans pendant 7 mois.
01:11Donc je pense que ce soir-là, je n'étais pas dans mon état normal.
01:14– Tu comprends qu'il y ait des temps…
01:15– Et il suffit d'ailleurs de voir mon visage, ça amuse les gens de revoir cette émission avec Griezmann,
01:22de voir que je n'étais pas dans mon état normal, j'avais le masque de la mort sur moi.
01:26– Tu comprends les gens qui ont été choqués par ce comportement sur les réseaux sociaux,
01:34les journalistes, etc. ? Est-ce que tu les comprends maintenant ?
01:36– Comportement sur les réseaux sociaux ?
01:37– Non, voilà, les gens qui ont été choqués par cette séquence,
01:40que ce soit les gens sur les réseaux sociaux ou les journalistes,
01:42qui ont été choqués par cette séquence avec Marie,
01:45quand tu lui as soulevé la jupe.
01:46Parce que tu comprends aujourd'hui ce que c'est un truc que tu dis,
01:48je ne referai plus, même s'il y a la…
01:49– Mais bien sûr, mais bien sûr, mais tout ce qu'on me reproche,
01:54que ce soit le baiser à Isabelle Moreau pour la centième du CFC, ça date, ça a 10 ans.
02:02Tu faisais de la télé il y a 10 ans, je ne sais pas combien de personnes
02:05t'as embrassé sur la bouche il y a 10 ans à la télé.
02:07Moi d'ailleurs, j'ai embrassé Dominique Grimaud, j'ai embrassé Francesca,
02:13je ne suis pas bien.
02:16Mais évidemment, quand je vais à la FED avec Francesca,
02:18je ne ferai plus ça aujourd'hui.
02:19Parce que le monde a changé, c'est MeToo, on ne peut plus rien faire,
02:25on ne peut plus rien dire.
02:26Mais ce que j'ai dit dans le doc et que je maintiens,
02:30c'est que pour moi, une fille et un homme, c'est pareil.
02:33Et si on ne peut pas chambrer une fille, parce que c'est une fille,
02:35pour moi, c'est insupportable, mais c'est insupportable pour elle aussi.
02:39Et Dieu sait que Francesca…
02:40– Il y a une différence de chambrer et de soulever la jupe, tu vois.
02:41– Bien sûr, mais Dieu sait que Francesca,
02:44j'ai fait de nombreuses émissions avec elle et je l'ai chambrée.
02:48Et puis Francesca, on est beaucoup sortis ensemble.
02:51– Et j'ai toujours accepté tes chambrages.
02:54C'est vrai que là, tu vois, tu parlais de ta famille
02:56et j'imagine à quel point ça a de quoi être compliqué.
02:58T'imagines quand tu vois cette image, tu vois, moi, mon fils aussi,
03:00pareil, c'est compliqué.
03:01Là, il revoit cette image sur les réseaux sociaux, il me dit,
03:03maman, je ne me rappelais plus bien de ce truc, explique-moi.
03:05Mais comment ça se fait ? Pourquoi tu as accepté ça ?
03:07Et donc, c'est aussi des trucs…
03:08Ma mère, pareil, donc nous aussi, en fait, c'est juste ça.
03:11Maintenant, il faut qu'on se dise qu'il faut faire attention,
03:14qu'on ne peut plus rien faire.
03:15– Non, mais se dire que moi, pour tout ce qui s'est passé là,
03:19j'ai des profonds regrets, vraiment.
03:21– Ça s'entend.
03:22– Et sincèrement, que ce soit pour Francesca,
03:24que j'aime depuis très longtemps, Isabelle, Marie.
03:28Enfin bon, Marie, j'ai quand même accepté d'y aller faire son truc.
03:31Si ça n'a pas été diffusé, ce n'est pas de mon ressort.
03:34– Tu savais que ça ne serait pas diffusé ?
03:36– Ah non, et je n'ai rien demandé.
03:37– Tu n'as rien demandé, d'accord.
03:38– Je n'ai rien demandé, moi, je n'ai pas été choqué par le contenu.
03:43J'ai été très étonné de cette histoire de jus,
03:45puisqu'encore une fois, je n'en ai aucun souvenir.
03:48Mais je n'ai pas été choqué.
03:49– Quand tu reparlais des images de toi avec Francesca,
03:52avec Isabelle Moreau,
03:54est-ce que tu comprends que ça fasse polémique ou pas aujourd'hui ?
03:57– Aujourd'hui, oui.
03:58À l'époque, ça n'a pas fait polémique.
04:00À l'époque, quand j'embrasse Isabelle Moreau pour la centième du CFC,
04:03tout le plateau est-il l'art, tout le public l'applaudit.
04:06Dans cette scène-là, c'est pareil.
04:08Aujourd'hui, ça fera un scandale affreux.
04:11Essaye d'embrasser Kelly sur la bouche tout à l'heure,
04:14tu verras que ça ne passera pas.
04:15Alors qu'il y a cinq ans, ça ne serait pas ses crèmes.
04:18– Est-ce que tu considères déjà pour toi, Pierre,
04:22est-ce que tu considères avant avoir déjà eu des comportements déplacés
04:25sur des plateaux avec des filles ou pas,
04:27avec des femmes, avec des filles, avec des…
04:28– Comme je l'ai dit, ma vie professionnelle a été jalonnée de filles.
04:34J'ai suivi le PSG à l'équipe avec Frédéric Galamé,
04:37ensuite j'ai enchaîné avec Estelle Denis.
04:39Après, il y a eu Isabelle Moreau, Nathalie Yannetta, Street Bar, Francesca, Estelle.
04:46Maintenant, il y a leur boulot.
04:47Toutes les filles qui ont fait 19h30 PM avec moi
04:51et je n'ai jamais eu de problème avec personne.
04:56C'est pour ça que je regrette profondément l'image que certaines personnes…
05:01Alors je ne parle pas des gens forcément super mal intentionnés
05:03qui de toute façon trouveront toujours quelque chose à redire.
05:06J'ai eu une polémique la semaine dernière sur le cambriolage de Di Maria.
05:11C'était quasiment aussi violent.
05:12– Quand aujourd'hui tout le monde associe ton nom
05:17à un mauvais comportement avec les femmes, comment tu le vis ?
05:20– Mal. Mal, parce que ce n'est pas moi.
05:24Parce que ce n'est pas moi.
05:25Je ne suis pas comme ça.
05:27Et les gens qui me connaissent le savent.
05:29C'est d'ailleurs rigolo.
05:30Hier, je n'ai reçu que des messages d'insultes
05:32et puis là, au fil de la journée, ça commence à tourner.
05:34Je commence à recevoir des messages de soutien.
05:36Je ne parle pas de mes proches qui évidemment savent très bien comment je suis.
05:40Mais oui, ce sont des trucs regrettables, mais c'est des trucs qui datent.
05:47– Marie Portolano, après cette séquence dont elle a parlé,
05:52est-ce que vous en aviez parlé ensemble ?
05:53– Jamais.
05:54– Jamais.
05:54– Après le doc ou après la jupe ?
05:57– Non, après la jupe.
05:58– Jamais.
05:58– Après la jupe, jamais.
05:59– Jamais.
05:59J'ai découvert cette histoire de jupe ce jour-là.
06:02– D'accord, donc vous en aviez jamais parlé ?
06:04Elle ne t'a même pas redit après ?
06:05– Jamais.
06:06– Mais elle, pour elle, tu as vu que ça l'avait marqué ?
06:08– Pas du tout.
06:08– Tu ne savais pas du tout qu'elle pensait ?
06:10– Pas du tout, je te dis que je n'ai aucun souvenir de cette scène,
06:14je n'ai même aucun souvenir de cette émission.
06:17Donc voilà.
06:19– Gilles Verdet.
06:20– Moi, je connais Pierre depuis très longtemps.
06:22C'est quelqu'un qui est d'abord, qui est toujours là,
06:26je tiens à dire que c'est un ami, toujours là dans les mauvais moments.
06:28Mais là, ce n'est pas le débat.
06:29Mais il est à l'emporte-pièce, Pierre.
06:31C'est-à-dire qu'il a des foucas, des emportements positifs ou négatifs.
06:36Parfois, c'est peut-être son défaut qu'on qualifiait à l'époque de beauf.
06:40C'est-à-dire qu'il est capable de gestes qui paraissent déplacés aujourd'hui.
06:45Ce que je tiens à dire, c'est que je travaille avec lui depuis plus de 20 ans.
06:50Et il est sans limite.
06:53Il n'a aucun filtre, Pierre.
06:55Et parfois, ça dérape dans le langage, dans les gestes, etc.
06:59Donc ça, ce n'est pas acceptable, bien entendu.
07:03Mais c'est quelqu'un qui, fondamentalement, est comme il est avec tout le monde.
07:09Voilà.
07:10Pierre, aujourd'hui…
07:11– Je suis d'accord avec ce que vient de dire Gilles.
07:13Et j'y travaille.
07:15J'y travaille parce que la société a changé.
07:17Et que ce que je pouvais me permettre il y a 10 ou 5 ans, je ne peux plus.
07:21Malheureusement, je le regrette.
07:22Je le regrette parce que je me freine.
07:24Mais je ne peux plus faire aujourd'hui.
07:25– S'il n'y avait pas eu tous des ferlements sur les réseaux, dans les médias,
07:30est-ce qu'aujourd'hui, tu te serais excusé de ton comportement
07:33ou est-ce que tu te serais dit, non, franchement, ça passe, je ne vois pas le problème ?
07:36– Mais je le dis à Marie que je suis désolé dans le doc.
07:38Je lui dis, mais malheureusement, quand elle me le dit, je l'apprends.
07:43Je l'apprends à ce moment-là, mais je lui dis que je suis désolé
07:45parce qu'effectivement, ce n'est pas normal.
07:47Ce n'est pas normal.
07:47Je ne peux même pas m'expliquer comment j'ai pu faire ça.
07:51– Qu'est-ce qu'elle t'a dit, ta femme, hier soir ?
07:54– Alors, hier soir, je suis rentré au CFC à minuit et demi.
07:57– Même aujourd'hui, vous en avez parlé.
07:58– Elle me soutient, comme toujours, tu la connais.
08:04Et puis, elle me dit de faire attention à mon comportement
08:06parce qu'elle aussi, elle sait comme je suis.
08:08Et c'est vrai qu'il faut que je…
08:11C'est vrai que…
08:12Bon, j'allais dire qu'il faut que je modifie des choses,
08:14mais j'ai déjà modifié beaucoup de choses depuis un moment.
08:19– Guillaume ?
08:20– Je trouve que la séquence qu'on a vue, elle est incroyable.
08:21Je m'attendais à voir une femme qui accusait un homme d'harcèlement sexuel.
08:24Et en fait, c'est une discussion posée entre deux anciens collègues de travail
08:26qui ont un débat de société sur qu'est-ce qu'on peut dire
08:28et qu'est-ce qu'on peut faire avec une femme aujourd'hui.
08:30Voilà, je trouve que Pierre Rennes, il a beaucoup de courage
08:32d'avoir été dans cette séquence, parce que ce n'est pas facile.
08:33Il a beaucoup de courage d'être sur le plateau ce soir,
08:35parce que ce n'est pas facile non plus.
08:36Et pardon, mais moi aussi, j'ai lu des horreurs sur les réseaux sociaux aujourd'hui.
08:39Il y a beaucoup de gens qui parlent de viol.
08:40Pardon, mais les faits qui lui sont reprochés, ce n'est pas un viol.
08:43Ce n'est pas un viol.
08:44Allez dire aux gens qui ont subi vraiment un viol
08:46que ça, c'est un viol, ce n'est pas vrai.
08:48Que ce soit déplacé, oui.
08:49Que ce soit gênant, oui.
08:50Il le regrette.
08:50Il a le courage de venir sur un plateau pour s'exprimer sur ça.
08:53Mais je suis désolé.
08:54Et Francesca, j'aime beaucoup son témoignage,
08:55parce qu'elle est très mesurée dans ce qu'elle dit.
08:56On voit clairement qu'elle n'a pas envie qu'on parle d'elle pour cette histoire.
08:59Elle raconte sa vérité.
09:01Et pardon, mais elle le dit,
09:01elle ne l'a pas ressenti comme une agression sexuelle.
09:03Donc j'imagine encore moins comme un viol.
09:04Mais quand tu as revu la séquence, tu étais gênée, Francesca.
09:06Je suis gênée parce que ce n'est pas une image qui me plaît
09:08et que j'ai des bons souvenirs avec Pierrot
09:10et qu'on est copains et que ça me saoule
09:14qu'il y ait tout ce buzz autour de ça.
09:16Parce qu'effectivement, il n'aurait pas dû faire ça.
09:19Et franchement, sur le moment, ça m'a humiliée.
09:21Et il sait très bien qu'il y a des fois des trucs qu'il a pu dire
09:23qui m'ont fait de la peine, qui m'ont blessée.
09:25Mais ce n'est pas une belle image.
09:27Voilà, c'est nul.
09:28Ça n'a pas d'intérêt.
09:29Donc ça me fait chier d'être là pour parler de ça.
09:31Mais en même temps, je me dois de le dire.
09:33Il faut aussi que ça ne passe pas.
09:34Il faut aussi que la parole se libère.
09:36Il faut pouvoir parler.
09:36Il faut pouvoir dire les choses.
09:38Et puis voilà.
09:40Pierre, quand tu entends Francesca qui dit
09:41« Je suis gênée parce que c'est vrai que tu me disais qu'il y a ton fils. »
09:44Toi, tu pensais qu'au chaud à ce moment-là avec Francesca, avec Marie.
09:48C'était une émission quand même très spéciale.
09:51Tu étais le producteur.
09:53C'est quand même une émission beaucoup plus de déconne que de sport.
09:57Et effectivement, je ne sais pas ce que c'était ce pari
09:59que je n'avais aucun souvenir de ça non plus.
10:04Mais oui, effectivement, aujourd'hui, ça n'a pas lieu d'être.
10:07Je dirais même aujourd'hui, ces images sont scandaleuses.
10:10Quand tu vois les hashtags qu'il y a eu aujourd'hui sur toi,
10:13qui sont très violents,
10:16est-ce que ça t'a énormément touché pour ta famille, pour toi ?
10:20Parce que j'ai vu des hashtags passés qui étaient très lourds, Guillaume.
10:25Tu t'as regardé ?
10:26Oui, on m'a assez rapidement intimé l'ordre d'arrêter de regarder ce que j'ai fait.
10:35Franchement, quelque part, je le mérite un peu.
10:38Je le mérite un peu.
10:39Parce que les images qui passent, notamment l'image de Francesca,
10:44même si elles ne sont pas récentes,
10:48elles sont aujourd'hui, au moment où on se parle aujourd'hui,
10:50elles sont, oui, elles sont choquantes.
10:52Donc, je ne peux pas comprendre les insultes,
10:55je ne peux pas comprendre les menaces de mort,
10:57mais je peux comprendre qu'on me critique de façon même assez violente.
11:00– Géraldine.
11:01– Oui, j'aime bien ce que vous dites là, ce que vous venez de dire là.
11:04Parce qu'effectivement, pour moi, selon moi, vous n'êtes pas la victime.
11:08Effectivement, quand vous soulevez une jupe…
11:10– Je n'ai jamais dit que j'étais la victime.
11:11– Non, mais Cyril vous dit…
11:13– Je ne pense pas du tout que ma posture de pique-choix-là soit celle d'une victime.
11:15– Non, mais quand Cyril vous dit,
11:16c'est dur ce que vous avez vécu aujourd'hui,
11:17je pense que c'est beaucoup plus dur pour les jeunes filles
11:18que vous avez peut-être embrassées de force
11:20ou à qui vous avez soulevé la jupe.
11:22Ce que je veux dire, c'est que je vous ai entendues,
11:24et c'est vrai que Guillaume a raison, c'était un moment très fort,
11:26mais le côté « on ne peut plus rien dire »
11:29ou « ça va, c'était pas méchant »
11:31ou « ça va, c'était drôle »
11:32ou « attention, on ne peut plus rien dire ».
11:33Je trouve que c'est vrai qu'aujourd'hui, Pierre,
11:35et vous le dites très bien,
11:36le logiciel 2021 ne peut plus l'entendre en fait.
11:38– Je suis totalement conscient.
11:39– Voilà, et effectivement,
11:41et que quand bien même dans cette partie-là du doc,
11:42vous dites « finalement, oui, c'est pas grave »
11:45et tout ça, je faisais ça pour rigoler,
11:46ça, c'est inaudible.
11:48C'est-à-dire qu'on ne peut plus l'entendre, c'est inacceptable.
11:50C'est juste ça qui a changé,
11:51et je suis heureuse de vous entend dire ce soir
11:53que finalement, vous ne pourriez plus le faire.
11:55– Oui, Géraldine, sauf que les faits qui me sont reprochés,
11:58ils datent de 10 ans, 6 ans, 5 ans.
12:00– Mais oui, mais il y a 10 ans,
12:00ce n'était pas normal,
12:01même il y a 10 ans,
12:02de se soulever la jupe d'une nana et de toucher son boule.
12:04– Ah non, pardon, ce n'est pas normal, Pierre.
12:05– Je n'ai pas touché son boule, ça c'est un mensonge.
12:07– Alors donc, elle a menti.
12:09– Elle n'a jamais dit ça.
12:10– Elle n'a jamais dit que vous avez touché son boulot.
12:11– Elle n'a jamais dit que je lui avais touché les fesses.
12:13– Non, non, non, non, non.
12:15J'ai échangé avec elle par SMS hier,
12:17elle n'a jamais dit ça, je n'ai jamais dit ça.
12:19– Et qu'elle était en string.
12:20– Oui, elle a dit qu'elle était en string.
12:23Vous avez vu, le ministère de l'Intérieur,
12:25via sa porte-parole, a réagi à l'affaire.
12:26– Tout le monde qui réagit.
12:27– Et les faits qui nous sont reprochés.
12:29Ils disent embrasser quelqu'un de force,
12:30par surprise lui attraper les fesses,
12:32sur un plateau TV, dans les transports, au travail,
12:34quel que soit le contexte.
12:34Il s'agit d'une agression sexuelle punie par la loi.
12:37Et il y a Marlène Schiappa qui a réagi.
12:40Regardez.
12:41– Si vous voulez, moi, personnellement,
12:43les images avec Pierre Menez
12:44qui embrasse de force une journaliste,
12:47profondément choquante, je le dis à plusieurs reprises,
12:50dans plusieurs émissions, sur d'autres faits,
12:52il y a des phénomènes qui sont graves,
12:54qu'on ne doit pas banaliser.
12:55Oui, c'est choquant qu'un journaliste sportif
12:57profite de sa notoriété et profite du fait
13:00qu'on soit en direct pour commettre
13:01des agressions sexuelles et ensuite faire passer
13:03les victimes de ces agressions sexuelles
13:05pour des gens qui manqueraient d'humour,
13:07parce que ça ne les fait pas rigoler
13:09de se faire agresser sexuellement en direct
13:12sur un plateau de télévision.
13:13Oui, c'est grave.
13:14– Où est-ce que j'ai dit qu'elle manquait d'humour ?
13:17– Où est-ce que j'ai dit qu'elle manquait d'humour ?
13:19– Non mais voilà, ça c'est…
13:22En fait, elle dit que vous déconnez,
13:24ce qu'elle prend Marlène Chapal,
13:25je pense Pierre, c'est qu'elle dit,
13:27quand votre argument est de dire
13:28« je déconne autant avec les garçons qu'avec les filles ».
13:30– Alors ça, elle ne l'avait pas entendu.
13:32– Oui, je pense qu'elle parlait de ça
13:35aussi dans le documentaire.
13:37Pierre, aujourd'hui,
13:38qu'est-ce que vous pourriez dire aujourd'hui ?
13:41Est-ce que ça vous a fait prendre conscience hier
13:44que ce que vous aviez fait avec Marie était grave ?
13:47Ou est-ce que, quand vous avez tourné le documentaire,
13:50vous vous êtes dit, en rentrant chez vous,
13:51j'ai l'impression que Marie, elle a été marquée
13:52par ce qui s'était passé ce jour-là ?
13:54– Honnêtement, quand je suis rentré du documentaire,
13:58j'essayais quand même un peu de fouiller dans ma mémoire
14:00et de retrouver cette séquence.
14:04Ce qu'aujourd'hui encore, je ne parlais pas à faire.
14:07Mais maintenant, comme je l'ai dit tout à l'heure,
14:09j'ai l'explication de ça.
14:11Mais comme je l'ai dit tout à l'heure,
14:13je suis parfaitement conscient
14:15que tout ce qui m'est reproché et qui est ancien,
14:19comme le dit Géraldine,
14:20c'est intolérable dans le logiciel de 2021.
14:23– Qu'est-ce que vous avez à dire aux téléspectateurs,
14:25aux twittos, aux gens qui ont été choqués
14:29et qui l'ont fait savoir sur les réseaux sociaux aujourd'hui ?
14:33Qu'est-ce que vous avez à leur dire s'ils vous écoutent ce soir ?
14:36– J'ai à leur dire qu'ils ont raison d'être en colère,
14:40ils ont raison de m'en vouloir,
14:43que j'ai beaucoup changé depuis ma greffe.
14:48Pour être très clair, ça fait 4 ans et demi
14:50et je ne suis pas revenu le même que j'étais à ce niveau-là.
14:54Je suis beaucoup plus économe, apaisé.
14:58Et que de toute façon, on ne me reprendra plus jamais
15:03à faire des choses comme ça.
15:06– Vous regrettez tout ça ?
15:08– Oui, profondément.
15:09– Vous l'avez dit à Marie aussi ?
15:12– Oui, je lui ai dit que je regrette.
15:13Je lui ai redit hier par SMS parce qu'on avait changé.
15:16En fait, je n'ai pas regardé le documentaire hier
15:19parce qu'il y avait l'Ile-Nim en même temps,
15:21c'est quand même mon travail.
15:22Et j'ai quand même commencé à avoir une déferlante de haine sur Twitter.
15:26– Vous l'avez dit aussi ?
15:27Parce qu'il y avait aussi l'épisode d'Isabelle Moreau aussi,
15:30où Isabelle a dit qu'elle aussi, elle ne s'étendait pas,
15:33elle était un peu choquée.
15:33Vous l'avez eu aussi, Isabelle Moreau ?
15:35– Pas récemment, mais depuis l'interview avec Marie, oui.
15:43– Francesca, quand vous entendez Pierre,
15:46on nous avait dit tout à l'heure que vous revoyez ces images,
15:49au départ, vous ne vous rendiez pas compte
15:51que ça pouvait avoir des conséquences.
15:55Et aujourd'hui, quand vous les avez revues,
15:57vous avez dit que vous étiez gênée.
15:58Quand vous entendez les excuses de Pierre,
16:01est-ce que ça vous touche ?
16:04Est-ce que ça vous permet aussi d'oublier cette séquence ?
16:08– Non, mais la prise de conscience, de toute façon,
16:11c'est le début du changement.
16:12Donc c'est important.
16:13Je parle de Pierre, mais il y a d'autres journalistes dans ce milieu-là
16:17qui parfois peuvent avoir des comportements qui nous blessent à nous,
16:20mais peut-être qu'ils ne s'en rendent pas compte.
16:22Donc prendre conscience que parfois on peut humilier des gens,
16:26c'est le début du changement.
16:28Et l'important, c'est que la parole se libère,
16:29que nous, on puisse parler,
16:32que les femmes qui subissent des trucs un peu compliqués puissent en parler.
16:36Et après, les choses évoluent.
16:38Et encore une fois, je garde le respect que j'ai pour Pierre.
16:41C'était important qu'ils s'excusent.
16:43C'est important parce qu'il y a plein de femmes
16:44qui attendent d'entendre ça aussi.
16:47Donc voilà, il l'a fait.
16:48Après, c'est le plus important.
16:51– Vous avez eu des mots durs aussi envers les journalistes.
16:53Pierre, c'est ce qu'on me dit.
16:54Aujourd'hui, sur les réseaux, tout ça,
16:56qu'est-ce que vous avez à leur dire ?
16:57Les journalistes qui vous sont tombés dessus, etc.
16:59Vous voulez réagir ou pas de tout ?
17:00Il y a plein de gens qui me disent…
17:02– Je suis arrivé devant le studio,
17:04il y a une équipe de BFM qui m'attendait.
17:06– Je peux concevoir l'importance et la gravité de ces choses.
17:12Je trouve que placé dans ce qui se passe au niveau national,
17:18ça me paraît malgré tout être une forme de détail.
17:21Donc voilà, je pense que le sujet que vous avez traité avant
17:25avec la manif à Marseille était d'un point de vue national
17:29autrement plus important que ça.
17:31Mais voilà, je suis connu, je suis clivant.
17:37Je suis le chroniqueur numéro un de l'émission de foot numéro un.
17:40Donc quelque part, je suis l'homme à abattre.
17:43Il faut juste que je fasse attention à ne pas prêter le flanc à ça.
17:46– Juste, je vous dis ce qui se passe sur les réseaux aussi, Pierre.
17:49En même temps, qu'est-ce que vous répondez aux gens qui disent
17:51qu'en fait, il s'est excusé, Pierre, il a ce comportement,
17:55parce qu'il a peut-être eu peur d'être licencié du Canal Football Club
18:02avec ce qui s'est passé aujourd'hui.
18:03Qu'est-ce que vous répondez aux gens qui disent que vous faites ça
18:06plus par intérêt que par conviction ?
18:08Je vous dis toutes les questions comme ça.
18:09– Tu as raison, écoute, j'ai eu une chance inouïe.
18:13C'est d'être aimé et soutenu par ma chaîne qui me l'a prouvé
18:19quand j'étais en train de mourir, qui me le prouve chaque jour depuis.
18:24C'est une chaîne à laquelle je suis profondément attaché.
18:28Voilà, entre Canal et moi, c'est une histoire d'amour.
18:31– Mais quand les gens disent qu'il fait ça, parce qu'il a peur d'être…
18:34– Personne ne m'a dit ça.
18:36Personne ne m'a dit, il faut que tu ailles chez Hanouna,
18:38sinon tu vas te virer.
18:39– Voilà, mais c'est important de dire, parce qu'il y a des gens qui disent…
18:42– Et quand j'ai eu Gérald Brice Viret ce matin…
18:46– Le directeur des antennes.
18:48– Voilà, vers 9h, tu vois, et qu'il m'a dit,
18:52« Ah, ce serait peut-être bien que tu ailles chez Hanouna »,
18:53j'ai réservé ma réponse.
18:55Je ne savais pas.
18:57Dans cette histoire, j'avais deux solutions.
18:59Soit je faisais le mort, soit je venais m'expliquer.
19:02J'ai pris des conseils toute la journée et puis voilà.
19:06– Donc vos excuses et vos regrets sont sincères ?
19:09– Tu me connais, Cyril.
19:10Tu sais bien que je ne fais jamais rien de pas sincère.
19:17– Géraldine, dernière question pour Pierre.
19:18– Et Pierre, comme vous dites que vous êtes soutenu par votre chaîne,
19:20est-ce que vous trouvez que c'est une bonne chose
19:21qu'ils aient coupé votre séquence dans le documentaire de Marie ?
19:24Est-ce que ça vous protège ou est-ce que ça vous expose ?
19:26– Non, ils n'ont pas découpé ma séquence.
19:29Ils ont découpé toute présence masculine.
19:32– Il y en avait trois, ils ont coupé 17 minutes.
19:34– Il y avait Thomas Villechaise, Hervé Matou et toi.
19:36– Et moi.
19:37Et au niveau éditorial, Canal+, a estimé que ce n'était pas une émission d'enquête,
19:43mais c'était une émission de témoignage.
19:46Et que dans ce cas-là, la parole des femmes était beaucoup plus forte
19:48s'il n'y avait que des femmes.
19:50Moi, très franchement Géraldine, vu ce que je vis aujourd'hui,
19:53vous auriez préféré que la séquence reste dans le truc.
19:58J'aurais été certainement beaucoup moins attaqué.
20:00– Exactement.
20:00– Sous-titrage Société Radio-Canada

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