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Découvertes sur le theme des mystères
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00:00La royale occupation et sa divine récompense
00:24Les anciens ne se fussent pas donnés tant de peine pour transmettre leur arcane les plus nobles, comme ils l'ont fait s'il ne se fût agi que de fariboles et de bilversés.
00:37Croit-on un seul instant que l'on se donna tant de mal pour ainsi secrètement procéder au fil de milliers d'années, et pour offrir à ce monde de souffrance tant d'espérance que l'on y voit imprimé ?
00:50C'eût été là le pire de tous les mensonges que l'humaine engeance eut proféré, et un blasphème fait à Dieu lui-même, en giflant si violement sa créature favorée.
01:01Et Dieu, lui, n'eût-il pas offert à son proféré les moyens de la retrouver, à la suite de la chute qu'il s'infligea lui-même ?
01:09Non, c'eût été le comble de l'impensable.
01:12Croyons donc aux promesses des anciens sages, qui nous offrirent par leur lait, par ce si doux héritage, les moyens non seulement de retrouver le chemin qui mène à Dieu, mais aussi de nous restaurer au jardin de l'Ébène.
01:28Qu'à nous fuit afin qu'on le cultiva dans la souté la pérennité et la connaissance de son dessein éternel, grâce soit rendu à lui seul.
01:37Un jour, le roi, de je ne sais quel pays étranger, fort occupé de ses sujets et travaux, donnait cependant réception à la cour.
01:50Sa surprise fut grande lorsqu'il vit sa troupe, plus qu'autour de lui, les badauds alanguis de vérité et de bonté.
01:59Il s'approcha donc de celui qui, bien qu'inossement toutefois, lui volait ainsi sa lumière royale.
02:06Et il découvrit ce qu'il s'attendait le moins du monde à voir, un tout jeune enfant, tout rond, tout blanc, qui, bien qu'il ne fût pas en âge de parler, énonçait, à ce qu'il semble, d'étonnante vérité, hablant tant et plus sur la nature de ses secrets.
02:24Comme le plus habile des arrangeurs et des philosophes, ce bout d'homme d'où sortait toute autorité disait
02:32« Dieu m'a créé pour le bonheur de la multitude, désireux d'offrir à sa créature l'opportunité de lui revenir.
02:42Et pour ce, il a mis tout au fond de moi, qui possède toutes les formes et qui n'en est pas une en particulier, le moyen de parcourir le chemin qui va de vous aimer.
02:53Mais, dans mon tout jeune âge, je suis si laid et si repoussant que l'on ne m'aime assez pour m'acquérir, surtout que je n'ai d'autres usages que ce service à Dieu, à ce que disent les anciens depuis toujours.
03:07J'attends donc que l'on me prenne, que l'on me lave trois fois au moins, jusqu'à ce que paraisse mon étoile, et que l'on me nourrisse, puis après que l'on m'éduque.
03:18Je livrerai dès lors toutes sortes de trésors, dont mon ventre est gros, et ce jusqu'à la fin de l'éternité.
03:25Mais il convient avant, toute chose, d'être prudent, car je suis un danger par mon haleine, dès que je prends le chaud et que je m'envole en fumée blanche.
03:35Alors tout saigne.
03:37Si l'on m'habille de l'une, mes dons se multiplient si vite qu'il n'est pas un homme de ce pays qui puisse les compter.
03:44Mais ma plus grande vertu est connue de tous.
03:48Dès que je suis devenu un jeune homme, alors changeant de nom, je peux transmuer naturellement qui je veux de mon monde, et faire d'un cristal une perle, ou à l'inverse.
03:59Je suis aussi, dès mon premier bain, une médecine sphérique que personne de l'univers ne peut fatiguer.
04:05Mettez-moi dans le vin de la veille, et vous vous rendrez par haut et par bas jusqu'à ce que maladie s'en aille.
04:12Mais de moi, en cet état, n'abusez pas l'usage. Seulement s'il échoue.
04:18Après mon deuxième grand bain, on me nomme autrement, et je nettoie tout autre plus sale que moi, avec l'aisance du savon des Arabes, et suis aussi parfumé que lui.
04:29Étant devenu pour leur grand médecin, je traite toutes les maladies et leurs malades, hormis quelques-unes encore plus tenaces et fortes, de celles que les médecins laissent aux charlatans.
04:42Encore un effort, et ma souveraineté dans la médecine est éclatante, au point de n'avoir plus rien à soigner, tant mon don est étendu et plein d'efficaces.
04:52Encore un saut, et plus haut encore, je m'en vais. Jusqu'aux limites du ciel, jusqu'aux étoiles, aux abords de Dieu le Père lui-même.
05:01Et je t'emporte avec moi, si tu crois en moi. Je suis Pierre, car tel est le nom qui m'a été donné à ma naissance.
05:08Mais je m'étale dans la vie avec une infinité d'autres noms. Tous les philosophes de la nature m'ont baptisé, chacun y allant de son imagination, de son autorité.
05:18Tel m'a nommé Michel, tel autre Gabriel, et d'aucuns disent que je n'ai pas de nom, car je les ai tous.
05:25Sans me déguiser, voici comment me reconnaître. Je n'aime que les rois et les laves si on me le demande.
05:32J'aime aussi les reines, qui ont besoin de moi parce que la lumière les assombrit.
05:36Je regrette que l'on m'ait donné un soldat à marier, car rien ne met si contraire que la brutalité.
05:42Mais c'est ainsi, par toi qui crois, que se fera le mariage du rouge et du noir, avec la bénédiction de l'évêque et dans sa blanche église emplie de beaux vitraux de verre, verre.
05:55Comme le dit le proverbe, il est bon de battre le feu quand il est chaud.
06:01Et foi de pierre, cela est raison.
06:05Le feu immortel de l'amour naîtra en nous à mesure de nos approchements,
06:10et nous deviendrons ce que la nature ne saurait faire seule à un enfant de lune que nous appellerons pierre, bien qu'il soit non pierre et non or.
06:20Nous le laverons l'un et l'autre successivement, jusqu'à ce qu'il grandisse en force et vigueur.
06:26Nous le nourrissons d'abord de lait blanc, puis de viande rouge,
06:30et quand il sera devenu grand et que sa force aura apparu, il fera de grands miracles,
06:36tels que ceux promis par notre Seigneur Jésus.
06:39Après quoi, grand architecte et grand médecin, il parcourra le monde et tendra sa renommée enfin.
06:46Mais que d'élever un enfant est parfois ingrat et difficile.
06:51Un seul moment d'inattention de son père ou de sa mère et pierre s'est noyé,
06:56pierre s'est brûlé, pierre s'est perdu, pierre s'est pendu, pierre enfin est tombé.
07:03Et ce besoin de toujours lui donner de l'attention, de le recréer par les amusements et les jeux,
07:09c'est ce qui fatigue.
07:11Il vit, il pleure aussi, mais il est en bonne santé et vient à la maturation,
07:15devenant bien noir ou vert parfois.
07:19Voilà tout.
07:20Quelques-uns, surpris de ses nombreuses aptitudes, nous dirent de le changer de nom.
07:25Appelez-le Mercure, car il a déjà commercé avec tous.
07:29Il fait écrire des livres sur lui.
07:32Il est tant savant et difficile à suivre qu'il faut en disserter.
07:36D'autres nous dirent, oui, changez son nom.
07:40Il devrait s'appeler Vénus, tant il est passé de lait et obscur à beau et resplendissant.
07:47Et encore, nommez cet enfant comme vous voudrez.
07:50Tous les noms lui conviennent, puisqu'il porte en lui toutes les qualités que les parents peuvent désirer.
07:56Lasse, nous n'en fûmes rien, car Pierre, lui, allait bien.
07:59Mais, à la vérité, il y avait du vrai dans ses remontrances.
08:04Pierre l'était à sa naissance, mais cela lui passa d'aspect pendant toute son enfance.
08:09Et lui revint seulement passer l'adolescence.
08:12Au moment où ses dons lui vinrent, où il reprit cet aspect,
08:15mais en rutilant et lumineux même la nuit parfois.
08:19Il est encore une vérité à dire, car nous sommes miséricordieux, comme le fut notre Seigneur Jésus.
08:26Pierre passait ses jours et ses nuits au feu, et ne rien faire de plus.
08:30Il s'y plaisait d'autant, car disait-il, il était de la même famille que lui.
08:35Mais d'aucuns disaient qu'il précédait plutôt de quelque chose de plus noble.
08:39L'impirer, le feu de Dieu lui-même.
08:43Ce que nous ne pouvons admettre, pour vrai, que lorsqu'il est dans ses opérations sur le feu, en philosophe.
08:50Pierre s'occupait seulement de cela.
08:51Regardait les images du feu qui passait, de l'une à l'autre couleur, sans jamais s'arrêter, un seul instant,
08:57sans jamais adopter la même face, ni la même chaleur.
09:01C'était là la seule occupation de Pierre.
09:03Et nous en étions plus qu'heureux et fiers.
09:06Nous en étions comblés de bonheur.
09:08Bien des années après, fatigué du métier d'élever un tel enfant,
09:12alors que nos espoirs de le voir s'en aller à la conquête du monde étaient presque évanouis,
09:17et que de le garder pour surveillance chaque nuit nous paraissait désormais super flou.
09:23Sauf pour les périodes des hautes marées et surtout aux équinoxes quand la lune est ronde dans le ciel,
09:29il s'éveilla soudain tout seul, se leva, se prépara ses repas, car il avait grand faim, c'est sûr,
09:35et incontinent, il franchit la porte pour partir.
09:39Puis s'en retourna vers nous et vint nous embrasser de toute son affection, disant,
09:43« Mes chers parents, voyez comme je suis devenu, ceux qui me connaissaient dans mon jeune âge
09:49relieront de sitôt les contes de la mer Loire, le corbeau et le renard,
09:54le petit chaperon rouge, le vilain petit canard, et, par-dessus tout, les aventures du chat beauté.
10:01Pour en croire leurs oreilles et leurs yeux, car voilà, je suis et mon immense joie d'être, je vous le dois.
10:07« Aussi, car je ne puis être un fils ingrat, je vous donne sans limite les dons que je porte en moi.
10:14Désormais, chers parents, vous prendrez quelque métal vil que ce soit et le transmurerai en argent ou en or,
10:21comme il vous plaira.
10:22Vous ferez moisson de fruits quatre fois l'an, en toute saison, même l'hiver.
10:26Et en tout lieu, vous ne souffrirez plus de rien, jamais plus, et mieux que cela,
10:31tout le temps que vous m'avez offert pour mon élevage et mon élévation, vous l'aurez au centuple.
10:38Car vous vivrez d'une autre vie plus longue, plus calme et moins abrupte,
10:43et irez et viendrez à votre guise d'une existence à une autre.
10:47Mais il reste à vous dire le plus fort, vous serez les secrétaires particuliers de Dieu lui-même
10:54pour la durée du mandat, que bon vous semblera promettre,
10:58ce qui est à dire le vrai, la plus haute des distinctions à laquelle puisse prétendre un homme de la terre,
11:05pour autant fils de Dieu.
11:07Votre septième jour sera tout à vous, et vous le passerez en la compagnie de Dieu, si vous le voulez,
11:13car celui qui a tout n'a besoin de rien, et c'est seulement pour enseigner qu'il revient.
11:19Gardez-vous, chers parents, de toutes paroles en trop,
11:22car les envieux pumulent sur la terre.
11:24Cachez votre vie afin qu'on ne vous la vole point,
11:28que l'on ne vous est tropi ou l'utile pour vous dérober ces terribles secrets de dames nature,
11:34infusés en elles par Dieu le Père de tout l'univers.
11:37Ne parlez pas de peur que l'on en vienne à vous serrer entre les pinces,
11:42ou à vous étirer entre les chevaux,
11:44pour vous faire avouer ce que vous ne sauriez dire.
11:48Chers parents, enfin, je vous dois tout,
11:50et vous ne me devez rien, car je n'ai fait que faire fructifier l'héritage des anciens,
11:55qui en ont tant parlé, mais d'obscure manière.
11:58Maintenant, vous savez qu'ils ne mentirent point,
12:02et que de leur science dépend la nôtre,
12:04qui sans eux ne saurait rien,
12:07qu'elle est enfermée au secret,
12:09mais qu'elle attend ses apôtres,
12:11les amants du vrai, du juste, du beau et du bon,
12:14les vertueux que la sagesse guide, sous le nom d'intuition,
12:18ne donnait cette parole qu'à ceux qui, craignant Dieu,
12:21n'iront pas la donner aux impies,
12:23et par amour de moi, soyez prudents.
12:25Ayant dit, il prit son baluchon,
12:27et se mit en chemin,
12:29suivi de son chien fidèle ami,
12:31et donna dès lors l'image plus fou des hommes.
12:34« Si tu le rencontres, arrête-le avec douceur,
12:37avec douceur encore, demande-lui de poser sa table verte sur le chemin,
12:42et de te dire enfin son arcane sacré,
12:45avec un bâton, une coupe, un denier et une épée,
12:49et comment sont les choses que tu recherches,
12:51dans quel ordre et de quelle manière elles se font,
12:54qui est le feu et comment on le dirige. »
12:57Mais bien avant cela, médite longtemps et souvent de foi,
13:02ce mien écrit,
13:03qui ne te parle que de la royale occupation et de sa divine récompense,
13:08sans rien, t'en déguiser.
13:09Il t'a dit la matière et te suggère le feu,
13:12t'a dit le début et te suggère la fin,
13:15t'a dit le vrai et suggéré le faux,
13:17en toute vérité.
13:19Et si faisant désormais le bien autour de toi,
13:22après ta réussite,
13:23tu vois un autre homme libre,
13:25salue-le pour moi.
13:25« Je t'en remercie de bon cœur
13:28et te souhaite bonne chance en cette vie.
13:30Et tu dis, médite, pratique,
13:33et toujours dans cette suite,
13:35ton ami à jamais,
13:36le roi René. »
13:38« Je t'en remercie de bon cœur. »
13:51« Je t'en remercie de bon cœur. »
13:51« Je t'en remercie de bon cœur. »
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