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  • il y a 5 jours
Les conséquences de l’arrivée massive des algues sargasses sur de nombreuses côtes de l’archipel guadeloupéen sont catastrophiques et cauchemardesques. Séverin Nébot et Brenda Frédérick, que -Richard Garnier- a rencontré, illustrent à eux le cauchemar que vivent les populations.

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Transcription
00:00Ces derniers jours, la base nautique de la Pointe à Bacus à Petitbourg est cadenassée,
00:07fermée au public, alors qu'à l'accoutumée, pendant les grandes vacances,
00:11nombreux sont les jeunes à venir s'y adonner à leur sport nautique préféré.
00:14C'est que le plan d'eau est totalement obstrué par les sargasses.
00:17Ces masses brunes et visqueuses envahissent systématiquement tout le littoral de la commune Petitbourgeoise.
00:22Et comme d'habitude, les habitants n'en peuvent plus, comme Séverin Nebo, 68 ans,
00:26que nous sommes allés voir chez lui, au dernier étage de la résidence Jean-Ignace.
00:30Si on regarde bien par la terrasse, il y a encore des arrivées.
00:33Ah oui, il y a des arrivées.
00:34Il y a des arrivées quand vous regardez sur la terrasse.
00:37Vous verrez, le moment là pour un point de point,
00:40si vous ne regardez pas de l'îlot là, vous verrez que les traces, les sargasses,
00:45qui sont encore là.
00:49Alors comment vous faites justement, quand il y a vraiment beaucoup d'odeurs,
00:52vous fermez tout, vous calfeutrez tout ?
00:54Non, vous fermez tout.
00:55Alors, c'est ce que vous faites là, fermer la baie lorsqu'il y a trop d'odeurs ?
00:59Ah oui, quand je suis obligé de fermer la baie vitrée,
01:02et quand c'est vraiment, vraiment trop dense,
01:05eh bien on est obligé, puisque j'ai mon beau-peu qui habite à Capester-Bélo,
01:08en hauteur, donc je suis obligé d'aller pendant 2-3 jours là pour me permettre de...
01:12Heureusement, c'est la période des vacances,
01:14parce que si c'était, puisque j'ai les deux qui sont à l'école,
01:16si c'était la période scolaire, eh bien je n'aurais pas pu les emmener à Capester.
01:21On en reçoit en plein flam, dans la journée, la nuit,
01:25il y a des fois, on ne peut pas dormir dans la maison.
01:28Regardez l'état de la fégérateur, ça mange,
01:31j'ai acheté une sorte de autocollant pour mettre sur la porte du fégérateur,
01:35puisque ça me bouffe tout ce que j'ai à la maison.
01:38Ça m'oxyde ?
01:39Oui, c'est un oxydeur, tout ce que j'ai à la maison,
01:41donc je suis obligé de faire ça.
01:42J'ai un fils qui est couché là, puisqu'il est sorti de l'hôpital il y a deux jours,
01:49et parce que l'odeur, il ne peut pas en supporter, donc...
01:54Il a été hospitalisé pour ça ?
01:56Si, si, il a été hospitalisé pour ça, oui, bien sûr.
01:58Il est resté combien de jours ?
01:59Il est resté trois jours.
02:00Trois jours, et maintenant ça va mieux ?
02:02Ça commence à aller, mais ce n'est pas encore ça,
02:04mais nous n'avons nulle part à aller d'autre,
02:07donc vous comprenez.
02:10Et donc là, vous allez être obligé de lui installer une clim ?
02:13Oui, je lui ai commandé une clim pour le mettre dans sa station,
02:16parce que...
02:18pour qu'il puisse dormir convenablement,
02:23sinon ils ne peuvent pas dormir, ils n'arrivent pas à dormir.
02:28On va aller dans le salon,
02:30vous avez montré que vous avez...
02:32Qu'est-ce que vous avez fait, là, dernièrement,
02:35par rapport au sargasse ?
02:37Alors, en temps, j'avais une autre télévision,
02:40ce n'est pas celui-là que j'avais,
02:41j'avais une autre télévision,
02:42et bien j'étais obligé de jeter et d'acheter celui-là,
02:45et puis de mettre des brasseurs
02:47pour permettre la journée de rester à la maison.
02:50Sans les brasseurs, avec les vitres ouverts,
02:52ce n'est pas possible.
02:56Savoir que c'est votre habitation,
02:58vous n'allez pas déménager ?
02:59Ah non !
03:00Mais vous êtes obligé de rester, de composer avec ça ?
03:02Ah oui, c'est obligé, je suis obligé, je n'ai pas le choix.
03:05Si je n'ai pas le choix, je suis obligé de rester.
03:08Il n'y a pas que moi, toutes les voisines vous diront
03:10qu'elles subissent les mêmes choses.
03:13Trois étages plus bas, vit Brenda Frédéric, 52 ans, elle aussi en a ras-le-bol.
03:20C'est vraiment, on ne peut plus, je ne peux plus, parce que c'est vraiment fond, je suis asthmatique,
03:27donc je suis toujours malade.
03:31Alors qu'est-ce que vous faites quand ça sent vraiment,
03:33quand il y a vraiment des odeurs, vous fermez tout ?
03:35Je ferme tout et puis je mets un peu d'eau.
03:41Ouais, qu'est-ce que vous avez, alors j'imagine aussi, votre santé c'est le plus important,
03:46donc il faut faire très attention à ça,
03:48mais il y a aussi le matériel électroménager, comment ça se passe ?
03:51Moi j'ai perdu l'an dernier deux télés, plus la machine à la rupture,
03:56et là j'ai la télé qui est en panne,
03:59et j'ai l'autre télé dans ma chambre qui ne fonctionne pas bien,
04:02dans votre son.
04:04Donc voilà, je peux tout l'appareil là aussi.
04:07Les appareils électroménagers.
04:08Vous avez dit, dans la cuisine pareil, c'est impacté ?
04:13C'est plus dans le salon, dans la cuisine.
04:15Non, vous n'avez pas trop de dégâts ?
04:17C'est en premier poignage.
04:18Alors parce qu'il faut quand même bien se rendre compte,
04:21même si là vous êtes au deuxième.
04:23Ah oui, au premier poignage.
04:24Ah oui, d'accord, je refais la question.
04:28Donc vous êtes au premier étage,
04:32et on voit bien que vous êtes carrément exposé,
04:35puisque la mer est juste en face.
04:40Qu'est-ce qu'il y a d'autre comme incidence ?
04:43Ah, la clim, la clim ne marche plus ?
04:46Depuis le point de vue sur les hauteurs de Petitbourg,
04:48on aperçoit ces masses brunes et visqueuses
04:50qui envahissent l'ensemble du littoral.
04:52Pour tous les riverains exposés,
04:54même ceux qui résident loin du bord de mer,
04:56mais qui respirent aussi ces odeurs nauséabondes
04:58et maladives transportées par les vents,
05:00les conséquences de ces échouements massifs
05:02sont catastrophiques et cauchemardesques.
05:04Sous-titrage Société Radio-Canada
05:07Sous-titrage Société Radio-Canada

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