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Même si Tadej Pogacar ne s'est pas imposé sur la 19e étape du Tour de France, le Slovène a fait un grand pas vers la victoire finale et, sauf incident, devrait remporter ce dimanche une quatrième Grande Boucle. Après les Alpes, le patron de l'équipe du Slovène, Mauro Gianetti est revenu pour Cyclism'Actu sur cette fin de Tour de France, en établissant un parallèle intéressant entre son champion et... Roger Federer.

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Sport
Transcription
00:00On sort des Alpes, qu'est-ce qu'on se dit quand on a fini les Alpes ?
00:08On se dit qu'on est quand même toujours plus près de trahis et c'est une bonne chose.
00:13On a passé encore une très belle journée, on a essayé, Tadeï voulait quand même essayer de gagner cette étape.
00:21Ça s'est mis un peu compliqué à la fin parce qu'il est resté seul sans un coéquipier,
00:25mais même Jonas n'avait pas, donc il a dû prendre la responsabilité de rouler parce que Jonas voulait jouer à son jeu, c'est normal.
00:34Donc à Reisman, il a bien profité de tout ça, mais c'est un jour important pour nous parce qu'il n'y a que deux jours à Paris,
00:41il faut rester encore un peu concentré et puis on s'approche.
00:43Vous les craignez ces Alpes avec ce changement de temps, on l'a pu annoncer le froid et au final c'est passé ?
00:49Oui, ça c'est toujours un peu critique, plutôt parce que si tu penses qu'ils ont l'habitude à la grosse chaleur
00:59et puis en plus tu te trouves à moitié de l'étape avec les boyaux à une certaine pression
01:04et puis il y a la pluie et tu arrives dans la descente et puis peut-être tu as trop de pression aussi
01:08et ça peut devenir aussi dangereux.
01:10Donc il y a un état de choses que quand il pleut, ça change, on peut les donner.
01:14Mais bon, les coureurs, je crois qu'avec un peu de fatigue dans les jambes ou beaucoup de fatigue dans les jambes,
01:20tout le monde, ils ont quand même su gérer bien toutes les situations.
01:24C'est bizarre parce que Tadej l'avait dans les jambes, mais il n'était pas loin, il n'est pas allé chercher l'étape. Pourquoi ?
01:30Mais je crois que c'était un jour un peu de nerve entre lui et Jonas
01:34parce que Jonas, il a pu faire la montée dans la route Tadej, donc il avait épargné des énergies pour le sprint.
01:42Et je pense que Tadej, il pensait, bon, j'espère que Jonas, il va attaquer assez tôt qu'on puisse reprendre à Rezman
01:48et je fais le kick pour gagner l'étape.
01:50Et Wingergaard, il probablement, il pensait la même chose.
01:54J'espère qu'il attaque assez tôt qu'on puisse reprendre à Rezman et puis je le batte au sprint.
01:58Donc les deux, ils sont un peu joués sur l'attente que l'autre, il attaque assez tôt.
02:04Et puis finalement, ni l'un ni l'autre a attaqué et puis Rezman, il a bien mérité cette victoire.
02:09Donc à ceux qui disent que Tadej Pogassar et la UAE Team Erohaïs sont arrogants, c'est faux.
02:16Mais je crois qu'on n'a jamais été arrogants parce que...
02:19Ça vous touche ces critiques-là ?
02:22Mais bon, c'est dommage parce que je crois que c'est une bataille quand même loyale
02:28avec Wingergaard et tous les autres depuis 4-5 ans.
02:33Et puis des fois, on utilise des mots ou des situations pour parler d'arrogant.
02:40Mais je pense que ce n'est pas correct parce que je crois qu'on est correct, on fait notre course.
02:48C'est normal qu'on essaye de gagner comme c'est normal que tout le monde essaye de gagner.
02:51On respecte tout le monde.
02:52Donc je pense que c'est un peu des critiques gratuits qui sont contraires à ce qu'on voit depuis 5 ans.
02:59Parce que le fait qu'il y a Tadej et Jonas qui sont aussi costauds, qui donnent du spectacle.
03:06Et le fait qu'il y a aussi des équipes fortes.
03:08Maintenant, il y a des autres équipes qui arrivent comme Red Bull qui sont là.
03:13Ça bouge tout le monde à travailler mieux, à être plus concentré,
03:16à faire de façon que ce sport soit le plus beau possible.
03:19Et ce qu'on voit depuis quelques années, c'est une belle histoire entre nous et Visma.
03:24Et puis une fois, c'est quelqu'un qui gagne, une fois, c'est l'autre.
03:29Et donc c'est ça le beau de ce sport.
03:32Pourquoi en fait, moi j'aimerais comprendre,
03:35pourquoi par exemple dans le foot, quand le Real Madrid, le Paris Saint-Germain domine,
03:39on ne pose pas de doute.
03:40Dans le vélo, quand il y a une équipe qui domine,
03:42un coup l'UAE Team Emerald, un coup la Visma Lise de Baille, on doute.
03:46Pourquoi dans le vélo, on doute en fait ?
03:48Je crois que bon, le vélo, il a quand même malheureusement une histoire
03:53pas vraiment jolie dans le passé.
03:58Mais c'est vrai que maintenant, le cyclisme est tellement évolué,
04:01tellement bien que c'est un peu dommage.
04:05Mais ça, ça fait partie un peu d'une culture, d'une vieille culture.
04:09et c'est difficile, c'est difficile de faire quelque chose contre, non ?
04:15Pas que dans le football, mais aussi dans les autres sports.
04:18On apprécie les champions, n'importe ce qui soit du tennis, du basket ou quoi que ce soit.
04:24Et on a un peu la peine à accepter qu'il y a des grands champions aussi dans le vélo.
04:28Vous êtes tout proche d'un quatrième Tour de France pour Tadej Pogassar.
04:33Mauro, quand vous l'avez récupéré, est-ce que vous vous êtes dit à l'époque,
04:37c'est possible un jour qu'il soit à quatre Tours de France bientôt ?
04:40Mais quand on l'a connu, on savait qu'il était un...
04:43Mais vous l'avez connu quand ?
04:45Mais on l'avait connu, qu'il avait 18 ans, quand il gagnait ses courses un peu partout comme junior.
04:52Et puis comme U23, on l'a suivi de plus près.
04:56Et puis juste avant qu'il gagne le Tour de l'Avenir,
04:59on s'était assuré son contrat pour quelques années.
05:03Et puis quand il gagne le Tour de l'Avenir, comment il l'a gagné ?
05:06Et à l'époque, tu t'es dit qu'il serait capable de gagner un, deux, trois et bientôt quatre Tours de France ?
05:11Non, c'est difficile.
05:13Mais on pensait qu'un jour, il pouvait être un vainqueur du Tour de France.
05:17Aller qu'un six Tours de France, il puisse être six fois dans les premières deux positions,
05:23c'est quand même extraordinaire.
05:25Mais quand je l'ai connu la première fois, personnellement,
05:29j'ai eu une sensation vraiment particulière.
05:33C'est la même sensation que j'ai eue quand j'ai rencontré la première fois Roger Feder.
05:37Il avait 18 ans.
05:38On était dans l'équipe nationale suisse pour le Gé olympique à Sydney.
05:43Et la première fois que j'ai eu devant ce gamin, il avait 18 ans.
05:47Il n'était pas encore numéro un mondial.
05:49Il était un jeune qui grandissait dans le tennis.
05:53J'ai eu une sensation d'une énergie incroyable,
05:56de quelqu'un qui était vraiment quelque chose de plus qu'un champion du sport.
06:00et j'ai appelé ma femme, j'ai dit « je crois d'avoir connu quelqu'un
06:03qui va devenir quelque chose d'exceptionnel dans le sport »
06:06parce que je n'ai jamais eu cette sensation-là,
06:09juste être tout près de cette personne.
06:12Et quand j'ai connu personnellement Tadek, il avait 18 ans,
06:15j'ai eu la même sensation.
06:17Je me suis senti envahi d'une personnalité, d'une énergie, d'un calme,
06:23que c'était la même de Feder.
06:25Donc je me suis dit « bon, on va se laisser surprendre par ce gars ».
06:29C'est marrant le parallèle, puisque vous savez,
06:31on a CXS Actu, mais on a aussi Tennis Actu.
06:34Ce parallèle Roger Federer-Tadej Pougassar,
06:36ça veut dire que Tadej Pougassar serait sur la route ligne,
06:41la lignée de ce qu'a pu faire Roger Federer pour vous ?
06:44Aussi comme personnalité, parce que c'est un mec gentil, sérieux, appliqué.
06:49Il aime les gens, il apprécie tout le monde.
06:53Et donc c'est tout au contraire qu'un arrogant.
06:56C'est un coureur qui respecte tout le monde.
06:58À partir de ses coéquipiers, il faudrait voir comment il traite tous les mécanos, les soigneurs.
07:04Donc pour lui, c'est toutes des personnes importantes.
07:06Ce n'est pas un soigneur.
07:07Non, non, lui, c'est le premier qui respecte tout le monde.
07:10Figurez-vous les adversaires.
07:11Donc c'est aussi une question de personnalité.
07:14Et puis comme résultat, parce qu'on voit, un peu comme Federer,
07:18il donne du spectacle, il a de la classe quand il fait ces choses.
07:22Il a de la classe pour le vélo.
07:25Un dernier mot, Mauro.
07:26À ceux qui doutent, à ceux qui s'inquiètent, à ceux qui ont peur,
07:30qu'est-ce que vous pouvez dire ?
07:32Nous, on dit qu'on fait le mieux.
07:34On fait ce qu'il faut faire bien pour que ce sport soit joli et aimé.
07:40Merci.

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