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00:00La vie en Algérie
00:30Les enfants sont anéantis des villages entiers. Deux jours après le massacre de Sidi Ahmed, 150 morts, des enfants n'ont trouvé que le dessin pour raconter leur nuit d'horreur. D'ailleurs, comment dire l'indicible ?
00:45Pourquoi au nom de l'islam des hommes coupent-ils des bébés en deux ? Pourquoi et surtout comment l'Algérie en est-elle arrivée là ?
01:00En accédant à l'indépendance le 5 juillet 1962, l'Algérie a adopté le modèle socialiste. Le régime repose sur le parti unique, le FLN, et l'omniprésence de l'armée.
01:24Depuis 1978, Shadli Benjedi préside cette dictature. Pour écraser toute contestation, il s'appuie sur une justice aux ordres et une police politique, la redoutable sécurité militaire.
01:38Mais en 1988, le modèle algérien est à bout de souffle. Le président Shadli imagine alors une sorte de perestroïka à l'algérienne que les classiques du régime refusent.
01:51L'économie est en faillite. L'Algérie vit de son sous-sol. 90% de ses ressources proviennent du gaz et du pétrole.
02:10Elle importe la quasi-totalité de son alimentation.
02:13Or, à partir de 1986, la chute continue du prix des hydrocarbures place le pays dans une situation de banqueroute.
02:21La pauvreté s'accroît. Les produits de première nécessité commencent à manquer.
02:26La majorité des exclus trouvent refuge dans la religion.
02:47Des associations caritatives supplèrent les carences de l'État.
02:51Les islamistes apparaissent comme les seuls à prendre en charge les problèmes des Algériens.
02:56Ceux qu'on appelle les barbus transforment le désespoir en force politique.
03:01Le président Shadli les encourage. Il leur abandonne la gestion du culte, de l'appareil judiciaire et surtout de l'école algérienne.
03:09A partir de 1984, les femmes sont réduites au statut de mineure à vie par un nouveau code de la famille, inspiré d'une lecture rétrograde du Coran.
03:20Le pays est entraîné par la corruption.
03:32Prévu en novembre 1988, la réélection de Shadli Bedjedid n'est pas assurée.
03:38Alors le président attaque. Il dénonce ceux qui bloquent les réformes
03:42et encourage la population à se soulever pour lutter contre les affairistes.
03:47Il faut prendre des dispositions. Il faut s'organiser pour combattre ces fléaux.
03:52Ce n'est pas seulement le problème du gouvernement ou de Shadli que chacun assume ses responsabilités.
03:57Le 5 octobre 1988, à 10 heures, le pays s'embrase.
04:17Les jeunes descendent dans la rue pour exprimer leur colère.
04:20Pas de revendication politique, juste la volonté, par dégoût, de tout détruire.
04:25En toute impunité, les manipulateurs encadrent les émeutiers.
04:29Ils les poussent à tout casser avant d'enflammer un autre quartier.
04:38Ambassadeur à Bruxelles, auprès de la communauté européenne,
04:42Sidamet Rosali est pendant le soulèvement d'octobre 1988
04:45en contact permanent avec le président Shadli et son entourage.
04:51La mèche a été allumée à la présidence.
04:55Ça, c'est clair.
04:56C'est sous le sein de la présidence que la mèche a été allumée.
05:01Elle n'a certainement pas les conséquences tragiques, etc.,
05:05qui en ont résulté, n'étaient certainement pas voulues.
05:08Mais en tout cas, la mèche est partie de là.
05:11L'entourage du président a fomenté les émeutes
05:17pour se débarrasser des apparats chics qui bloquent les réformes.
05:20Mais trop de rancœurs, de frustrations et de haine contenues ont tout dévasté.
05:25Les locaux du FLN et tout ce qui symbolise l'État sont saccagés.
05:30Les apprentis sorciers ont donc joué avec un baril de poudre
05:33et le pays a explosé.
05:43Tétanisé par la violence des émeutes,
05:45le président fait appel à l'armée pour sauver son pouvoir.
05:48Le 5 octobre 1988, à 16h, l'état de siège est décrété.
05:54Le pays découvre le général Raled Nezard.
05:57En 1958, il déserte l'armée française pour rejoindre la lutte d'indépendance.
06:03Raled Nezard va devenir l'homme fort du régime.
06:07Face à une insurrection, la police et la gendarmerie n'ayant pas pu faire face,
06:14on a fait appel à l'armée pour faire le sale boulot.
06:16Voilà. Et on m'a décidé, moi, responsable du maintien de l'ordre dans la capitale.
06:24Le sale boulot s'est demandé à des soldats de mater un soulèvement populaire.
06:29L'armée entre dans la capitale.
06:31Elle n'est pas préparée à des missions de maintien de l'ordre.
06:34Uniquement dotée d'armes de combat,
06:37les militaires formés pour la guerre se retrouvent face à des manifestants.
06:46Avec les premiers morts, les islamistes font irruption sur le devant de la scène.
06:56Structurés autour des mosquées, ils récupèrent la révolte de la jeunesse,
07:00et cela, personne ne l'avait prévu.
07:03Ali Benadj déchaîne les foules par ses discours enflammés.
07:06Emprisonné dans les années 80 pour soutien à un groupe terroriste,
07:10il est le plus populaire des prédicateurs.
07:13A l'occasion de la prière du vendredi 7 octobre,
07:16les imams les plus radicaux comme Kamel Gemazi prennent possession de la rue.
07:21Lors de ces événements, le courant islamiste n'a pas pris le train en marche.
07:29On existait déjà auparavant.
07:32Le courant islamiste a simplement voulu faire en sorte
07:34que le sacrifice des victimes de ces émeutes,
07:36les personnes tuées, blessées, torturées, ne soient pas vains.
07:42On voulait trouver une solution qui puisse satisfaire le peuple.
07:46L'état islamique n'est pas pour tout de suite,
07:48mais les islamistes ont leur premier martyr.
07:50Ce n'est qu'au bout de 5 jours de violents affrontements
07:54que l'armée rétablit le calme.
07:56Les émeutes ont fait 176 morts selon les autorités
07:59et plus de 500 selon les associations de droits de l'homme.
08:04Pendant l'état de siège, la torture a été largement pratiquée.
08:08Il y avait deux salles de torture,
08:10une salle d'interrogatoire et deux salles de torture.
08:12Dans la salle d'interrogatoire, on interrogeait et on bastonnait les gens, bien évidemment.
08:16Il y avait une salle où on pratiquait ce qu'on appelait la baignoire et le chiffon.
08:20Je vous montre bien tout à l'heure comment on opérait.
08:22Il y avait une salle de sodomisation.
08:24On faisait pénétrer dans l'anus des gens un énorme pieu.
08:27Alors les opérations de torture étaient dirigées par des officiers de la sécurité militaire
08:30et certains officiers de parachutistes.
08:33Il y avait une personnalité de la Ouillaya,
08:36disons le préfet de cette région,
08:38qui assistait au briefing avec les officiers de la sécurité militaire.
08:43Ce préfet qui conduit les séances de torture est le beau-frère du président Chadli.
08:49Malgré des dénonciations précises, personne ne sera jamais poursuivi.
08:53Cette souillure va durablement nourrir la défiance de la population à l'égard des autorités.
08:58Le président Chadli rend enfin le silence et s'adresse solennellement aux Algériens.
09:13Il assume le bilan du rétablissement de l'ordre avant de promettre des changements.
09:18Mon programme est complet, il est global.
09:23Il commence par des réformes économiques dans le domaine de l'éducation
09:26et s'étend jusque dans le domaine politique.
09:29Ce programme est d'ores et déjà prêt.
09:31Nous l'appliquerons progressivement.
09:39Le président dessert les taux.
09:41Les réformes sont annoncées.
09:43En quelques jours, au prix de lourdes pertes humaines,
09:47la révolte de la jeunesse a fait voler en éclats la chape de plomb qui pesait sur l'Algérie.
09:52La crée de lourdes pertes humaines
10:01Sous-titrage
10:05Le nom de Allah, le rohmeur, le rohmeur.
10:12Le rohmeur, le rohmeur, le rohmeur.
10:26Ébranlé par le séisme d'octobre 88, le FLN, le parti unique, se ressoude autour de son chef.
10:32Shadli Benjedi peut repartir pour un troisième mandat.
10:36La démocratisation du pays et l'ouverture à l'économie de marché sont les objectifs.
10:41Moralement affaibli, le chef de l'État charge en coulisses, son secrétaire général, Mouloud Amrouch, de mettre en œuvre la nouvelle donne.
10:51Dauphin du président, le chef de file des réformateurs, travaille aux côtés de Shadli Benjedi depuis des années.
10:58Pur produit du régime algérien, il en connaît tous les secrets.
11:02Dans l'ombre, Mouloud Amrouch fait imploser les structures du régime en place depuis 1962.
11:14Une nouvelle constitution qui reconnaît le multipartisme est adoptée par référendum.
11:19L'Algérie s'engage dans la démocratie.
11:21Comme dans les pays de l'Est, on commence à parler de printemps d'Alger.
11:38En quelques mois, des dizaines d'associations de journaux indépendants fleurissent.
11:43Près de 60 parties voient le jour.
11:46Le pays redécouvre Sinaït Ahmed, un des neuf chefs historiques de la guerre d'indépendance.
11:52Opposant démocrate, il rentre après 23 années d'exil en Suisse pour prendre la tête du front des forces socialistes qu'il a fondé en 1963.
12:01Ouvertement laïc, le RCD, Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, est créé par Saïd Saadi, psychiatre issu de la génération de l'indépendance.
12:14Il a été emprisonné et torturé cinq fois.
12:16Les islamistes aussi sortent de la clandestinité.
12:22Ils se rassemblent pour fonder le Front Islamique du Salut, le FIS.
12:26Son leader, Abbas Simadani, enseigne les sciences de l'éducation à l'Université d'Alger.
12:32Élu FLN en 1972, il a rompu avec le parti unique pour se consacrer au mouvement islamiste.
12:39Le prédicateur Ali Benadj devient numéro 2 du FIS.
12:50Dans le quotidien gouvernemental Horizon, il expose la philosophie de son parti.
12:56La démocratie est impie.
12:58Si le peuple vote contre la loi de Dieu, c'est un blasphème.
13:01Alors il faut tuer ses mécréants pour la bonne raison qu'ils veulent substituer leur autorité à celle de Dieu.
13:09Les islamistes sont clairs.
13:14S'ils arrivent au pouvoir, ils aboliront la démocratie.
13:17Certains demandent alors qu'un parti qui dénonce la démocratie ne puisse être reconnu.
13:23Malgré ces appels répétés au djihad, la guerre sainte, le Front Islamique du Salut est pourtant légalisé.
13:30Dans l'ombre du président Chadli, c'est toujours Mouloud Amrouch qui conduit l'ouverture politique.
13:35Il a fait le pari que le FIS finira par se soumettre au jeu démocratique.
13:40Nous avons choisi la voie démocratique, la voie des libertés, la voie de sagesse pour nous.
13:49Parce que nous pensons qu'en amenant le Front Islamique à discuter sur un plan démocratique,
13:57nous sommes sûrs de nos arguments et de nos moyens.
14:01C'est pourquoi on a légalisé le Front Islamique.
14:03Trois jours après la légalisation du FIS, Mouloud Amrouch apparaît au grand jour.
14:11Le 9 septembre 1989, il est nommé chef du gouvernement.
14:17Avec son groupe de réformateurs, il contrôle les principaux ministères.
14:21Leur programme ? Libéraliser l'économie algérienne.
14:24Je me rappelle de ce que disait Mouloud Amrouch.
14:28J'ai besoin du FIS.
14:30L'idée consiste à dire, dans le FLN, il y a des gens qui sont complètement nuisibles à la réforme, à la modernisation, etc.
14:40et que le FIS va m'aider à nettoyer ces gens-là.
14:45Alors moi, je posais la question, d'accord, supposons que l'opération ait été rendement menée et après.
14:52Alors après, c'était, je ferais un progrès tel dans le pays que le FIS va se dissoudre dans le progrès.
15:02Je lui ai dit, il y a des chances que le FIS dissolve le progrès avant qu'on réussisse à l'obtenir dans la nation.
15:08Comme en octobre 88, le pouvoir joue encore aux apprentis sorciers.
15:13Mouloud Amrouch a légalisé le front islamique du salut pour effrayer les apparats chics du FLN.
15:20Mais l'influence du FIS est une déferlante que rien ne semble pouvoir arrêter.
15:25Il s'appuie sur les 12 000 mosquées du pays.
15:28Chaque prière, et particulièrement le vendredi, est l'occasion d'un meeting où se mêlent le sacré et le politique.
15:38Le FIS faisait par jour, plus de 1 000 meetings par jour.
15:48Moi, personnellement, je faisais 2 à 3 meetings par jour.
15:52Pas par semaine, pas par mois, par jour.
15:55Deux meetings par jour.
15:57Abbas Imadani faisait 3 à 4 meetings par jour.
16:00Ali Ben-Haj faisait aussi 3 à 4 meetings par jour.
16:03Il s'appuie sur le FIS, il s'appuie sur le FIS.
16:33Grâce à la force du discours religieux, une partie de la population est peu à peu embrigadée, conditionnée, préparée à la violence.
16:46Dans tous les lieux publics, la violence s'exerce d'abord contre les femmes.
17:00Elles sont les premières à réagir.
17:02Des étudiantes sont agressées, vitriolées, parce qu'elles refusent de porter le voile.
17:07Le FIS veut abolir la mixité.
17:09Les femmes risquent de perdre le peu de droits qui leur restent.
17:13Vous voulez remettre en cause ce que Dieu a ordonné aux musulmans ?
17:33Elle n'a pas besoin d'un code de la famille pour nous dire qu'il le connaît musulman, qu'il faut ceci ou cela.
17:38Même si vous allez à l'encontre de l'islam ?
17:40Non, je vous dis une chose.
17:41Moi, je trouve que l'islam, puisqu'on n'a pas la chériah en tant que la constitution n'est pas chériah,
17:48pourquoi alors ramener la chériah uniquement pour les femmes ?
17:51Je suis là pour défendre les droits de ces femmes.
17:53Mais pourquoi on parle d'islam ? Je suis là pour défendre les droits de ces femmes.
17:57Justement, vous êtes encore en contradiction avec l'islam.
17:59Et alors ?
18:00Et alors ?
18:02Cet échange illustre l'impossible débat politique.
18:05La démocratie en Algérie est piégée.
18:08Elle s'oriente vers un plébiscite en faveur du Coran, avec la violence comme ultime argument.
18:14Le gouvernement donne pourtant l'ordre de ne pas importuner les militants du FIS.
18:18Les instructions étaient claires.
18:26On ne faisait que limiter les dégâts.
18:29On se faisait insulter, évidemment, quotidiennement, sans pouvoir réagir.
18:34Et le fait de garder un islamiste dans les locaux de la police,
18:37nous conduisait, conduisait certains machins, certains policiers à des sanctions administratives graves.
18:43Donc nous étions pratiquement paralysés.
18:45Il était clair que le gouvernement laissait le FIS faire ce qu'il voulait.
18:50Toute démonstration de force, de violence, etc.
18:53Et de violation de la loi.
18:56Et de violation de la loi.
18:59Alors que le ministère public avait mille et une occasions
19:02de saisir certaines déclarations,
19:05c'est-à-dire des lignes d'échelle,
19:06qui valaient dissolution du parti.
19:08Est-ce que le pouvoir allait tenir ses promesses de changement ?
19:15Ou allait-il faire marche arrière ?
19:20Quelle ligne allait-il adopter ?
19:23A l'époque, la presse a entretenu une certaine confusion autour des intentions du pouvoir.
19:31Nous avons demandé à être reçus par le président de la République
19:34pour obtenir des éclaircissements de sa part.
19:36Kamel Gemazi est devenu l'un des membres les plus importants du FIS.
19:44Proche d'Ali Benadj, il accompagne Abassi Madani à la présidence.
19:48Le chef de l'État leur promet des élections locales, le 12 juin 1990.
19:53Il les rassure.
19:54Le gouvernement continuera de laisser le FIS agir librement.
19:58La situation financière ne cessait de dégringoler.
20:05Et le calcul, et c'est ça ce que j'appelle le calcul, disons, de pyromanes et d'apprentis sorcier,
20:12prévoyait que les réserves arrivaient à zéro,
20:16que c'était le moment de faire venir le FIS au pouvoir,
20:18qu'il va venir avec les caisses vides,
20:22qu'il va se casser la fugue et il va partir.
20:24A l'époque, dans un des dialogues que j'avais avec le président,
20:28il va se casser, mais c'est complètement stupide.
20:32Une fois le FIS au pouvoir, là c'est terminé.
20:34Même avec les caisses vides, contraire.
20:37On va dire, regardez, regardez ce qu'ils nous laissent ces gens-là.
20:44Nous avons finalement remporté les élections municipales du 12 juin 1990.
20:50Mais à vrai dire, cela ne nous a pas surpris.
20:54La seule chose qui nourrissait notre crainte,
20:57c'était de voir le pouvoir recourir à la fraude
20:59pour détourner le cours de ces élections.
21:07Les autorités ont finalement tenu promesses
21:09et laissé les choses se faire naturellement.
21:12Et les résultats réels ont été communiqués.
21:18Kamel Gemazi est élu maire d'Alger.
21:20Le front islamique du salut dirige toutes les grandes villes du pays.
21:25Le rejet du FLN est tel
21:26que les premières élections démocratiques depuis l'indépendance
21:30sont remportées par un parti
21:32qui ne cesse de proclamer la démocratie impie.
21:35Le 25 juillet 1990,
21:50le président Chadli nomme au poste de ministre de la Défense
21:54le général Khaled Nezhar.
21:56C'est l'homme qui a sauvé son pouvoir en octobre 88.
22:00Depuis la légalisation du FIS,
22:02l'armée ne cesse d'exprimer son inquiétude.
22:06Nous avions quelque chose qui était là en face de nous,
22:09c'était le FIS, les dépassements,
22:11c'était...
22:11Bon, il s'exprimait à travers le dépassement,
22:14à travers la violence,
22:14à travers ce qui nous...
22:15Bien sûr, ce qui nous horrifiait,
22:19mais qui ne nous permettait pas de prendre
22:21ou d'avancer quoi que ce soit.
22:23Si c'était de dire attention,
22:26où est-ce que vous mettez les pieds ?
22:27Ça, on l'a dit.
22:30On n'a pas répondu.
22:31On n'a pas pris ça en considération.
22:33On n'a pas rien.
22:35Fin 1990,
22:37Khaled Nezhar remet un rapport confidentiel
22:39au président Chadli.
22:41Face au danger islamiste,
22:43il recommande d'interdire le FIS
22:44pour sauver la transition démocratique.
22:48Ce rapport finira dans un tiroir.
22:50Mouloud Amrouch pense toujours
22:52que le mouvement islamiste
22:53ne menace pas la démocratie.
22:57Néanmoins,
23:00le chef du gouvernement
23:01change la règle du jeu.
23:03Pour assurer la victoire
23:05des réformateurs du FLN
23:06aux élections législatives,
23:08il modifie le découpage électoral.
23:12Ce n'était pas un découpage électoral.
23:15C'était un charcutage
23:16qui manifestement a convaincu le FIS
23:19que le gouvernement
23:21était en train de lui faire
23:21un enfant dans le dos.
23:24Dans tous les départements
23:25où le parti faisait de gros scores,
23:27on a réduit le nombre de députés
23:28par circonscription.
23:30Et inversement,
23:30partout où le FIS
23:31était moins bien implanté,
23:32on a gonflé le nombre de sièges.
23:35Pour faire passer la pilule
23:37de ce découpage électoral
23:38qui a toutes les allures
23:39d'un trafic,
23:41le chef du gouvernement,
23:42Mouloud Amrouch,
23:43fait secrètement alliance
23:44avec Osinaït Ahmed.
23:46Les rénovateurs du FLN
23:48et les démocrates du Front
23:50des Forces Socialistes
23:51se sont entendus.
23:53Ils partageront le pouvoir
23:54après les élections législatives.
24:00Ce n'était pas le FIS
24:01qui devait passer à ces élections.
24:04On donnait le FFS et le FLN
24:06à l'époque,
24:08étant donné que le découpage électoral
24:10de Amrouch était dur,
24:14injuste,
24:14mais il n'était pas aussi draconien
24:16que celui que fera six mois plus tard.
24:18Rosalie,
24:20ce qui fait que même les chancelleries
24:23parlaient déjà d'un gouvernement
24:25à FLN,
24:26FFS,
24:26de transition,
24:27etc.
24:35En vieux renard de la politique,
24:37Abbasim Adani sent qu'il s'est fait flouer.
24:40Si le FIS n'a pas la majorité
24:41à l'Assemblée,
24:42il ne pourra pas instaurer
24:44l'État islamique.
24:45Nous avons dit
24:51que le président est sommé
24:53d'annoncer la tenue
24:54d'une élection présidentielle
24:55anticipée
24:56avant les élections législatives.
25:02Sinon,
25:02les législatives ne se tiendront pas.
25:06Si on ne nous donne pas satisfaction,
25:10il ne nous restera plus
25:11qu'à faire la grève.
25:15En cas d'élection présidentielle
25:20anticipée,
25:21Abbasim Adani est sûr de gagner.
25:23Pour faire pression,
25:25le FIS investit la capitale.
25:28Mouloud Amrouch autorise
25:29l'occupation de plusieurs places publiques.
25:32Pendant huit jours,
25:33le chef du gouvernement
25:34donne l'ordre aux forces de sécurité
25:36de ne pas intervenir.
25:39Pour lui,
25:39le mouvement va s'essouffler
25:40et son calcul est simple.
25:42il pense alors
25:43qu'il sera perçu
25:44comme l'ultime recours
25:46au moment des élections.
25:47de ne pas intervenir.
25:52qu'il n'a fallu allah on y'a eu
25:53au z� d'ânais
25:56en waouh
25:56ne gaan pas
25:59la nafas
25:59surto
26:00va la nafas
26:01la nafas
26:03la nafas
26:05la nafas
26:06la nafas
26:07la nafas
26:09la nafas
26:09la nafas
26:10la nafas
26:11la nafas
26:11la nafas
26:11la nafas
26:13...
26:17...
26:25...
26:29...
26:31...
26:33...
26:35...
26:37...
26:41Le fils décide d'empêcher par tous les moyens la tenue des élections législatives.
26:51Par ses chants, glorifiant le djihad, il prépare les militants au martyr.
27:11Le lendemain de cette démonstration de force, le président s'adresse à la nation pour l'ouverture de la campagne officielle des législatives.
27:26Il assure que le gouvernement maîtrise la situation et que toutes les conditions sont réunies pour un bon déroulement du scrutin.
27:33Ce président de la République semble complètement extérieur à son pays.
27:39Il ne savait pas que la contestation, que l'insurrection, que la violence étaient à ce point dans la rue,
27:47qu'il était tout à fait impossible d'organiser des élections à l'époque.
27:55Le fils n'a pas obtenu satisfaction, mais loin de se décourager, ses militants se remobilisent.
28:02La stratégie de Mouloud Amrouch a échoué.
28:04Dans l'après-midi du 3 juin, lorsqu'il rencontre le président Chadi, son gouvernement a perdu le contrôle de la capitale.
28:12Nous avons naturellement discuté du sujet
28:18et fait une évaluation de la situation, aussi bien sociale que politique.
28:28Dans ce contexte, je lui ai alors remis la démission de mon gouvernement.
28:31Et je lui ai dit qu'il avait l'opportunité de l'accepter au moment où il le jugerait utile pour poursuivre sa mission.
28:43Le 3 juin 1991, en début de soirée, la situation n'est plus tenable.
28:49Par crainte d'un embrasement général, le gouvernement finit par donner l'ordre à la police d'intervenir.
28:55De notre point de vue, il n'était pas possible de laisser des places publiques, de plus en plus nombreuses,
29:09occupées nuit et jour par un parti politique.
29:14Alors les forces de sécurité sont intervenues pour rendre ces places publiques à leur vocation originelle.
29:20Cette intervention ne sauvera pas Mouloud Amrouch.
29:26Le président Chadli préfère sacrifier son dauphin pour ramener le calme.
29:31Le chef d'orchestre de la démocratisation du pays s'est brûlé les ailes en voulant manipuler le fils.
29:39Le 4 juin, le président Chadli charge le président de l'Assemblée nationale
29:44de négocier avec Abassi Madani la fin de l'insurrection.
29:48Et il cède à presque toutes ses exigences.
29:54Le président de l'Assemblée nationale est retourné à la présidence
29:57et nous a rapporté la réponse de Chadli Ben Jédid.
30:01Il était disposé à reporter les élections
30:03et à étudier la possibilité de réviser les lois électorales.
30:07Il ne restait plus qu'à trouver sous quelle forme donner corps à cet accord.
30:10Abassi Madani a gagné son bras de fer.
30:19Il continue de maintenir la pression.
30:21Et devant tant de recul, il pense que la présidence est à portée de la rue.
30:25Dans la nuit, le président Chadli décrète l'état de siège.
30:35Il demande à l'armée d'intervenir.
30:37En position de force, le général Nezard pousse la nomination de Sid Ahmed Rosali
30:42à la tête du gouvernement.
30:44« J'ai été reçu par le chef de l'État.
30:49Il m'a dit « Il faut que tu acceptes, c'est tout, le poste de prime ministre. »
30:54Je commençais par hésiter,
30:57dire que je n'ai pas de responsabilité pareille.
31:03Je ne connais pas la situation financière du pays.
31:05Je ne connais pas...
31:07Non, non, non.
31:08Je te demande simplement,
31:09pour le service de la patrie,
31:12tu acceptes ne serait-ce que six mois.
31:14pour organiser des élections législatives.
31:22Comme en octobre 88, au petit matin,
31:25la population découvre des chars dans les rues.
31:28Le déploiement est imposant.
31:30Il vise à empêcher un soulèvement après la grande prière du vendredi 7 juin.
31:39Le contact est alors rompu avec le fils.
31:41On commence à procéder à des arrestations.
31:44L'armée occupe la rue.
31:46La situation est très tendue.
31:49Des rumeurs faisaient état de la prochaine dissolution du parti.
31:51La presse a même annoncé que la direction du fils allait être emprisonnée.
31:59Cela va pousser une partie de la direction à se réunir le matin du 6 juin
32:03pour décider de la conduite à tenir au cas où ces rumeurs se révéleraient exactes.
32:06Aussitôt, un plan en 22 points est adopté.
32:13Ce document est un véritable manuel de guerre civile.
32:17Et il est signé de la propre main d'Abbassi Madani et d'Ali Benadj.
32:22En cas d'arrestation de dirigeants du fils, appel au kidnapping de personnalités importantes.
32:31Création de groupe pour des actions offensives,
32:33organisées contre les points stratégiques qui touchent l'ennemi,
32:36puis rejoindre les maquis.
32:37Depuis longtemps déjà, le parti de Madani se prépare à l'affrontement.
32:49Dans les mosquées et les locaux du fils,
32:51les forces de sécurité vont découvrir de nombreuses caches d'armes.
33:07J'ai l'arrestation de l'arrestation de la Marseille de l'arrestation
33:09Mais ça me dit qu'il n'a pas d'arrestation de la Marseille de l'arrestation
33:10pour des quéis-là vous hardware et les
33:37Ils sont allés beaucoup trop loin, ils sont allés beaucoup trop loin et ils ont montré là vraiment carrément le bout du nez, c'est-à-dire que le programme en 22 points, ils commençaient à le mettre en application.
34:05Mettre l'Algérie en feuille à sang, commençons par des désordres dans la rue, par des provocations, etc.
34:11Abbas et Abdel Ali Belhaj ont continué à braver l'état de siège par des appels à la révolte, par des appels à l'armée, à la désobéissance, tout cela.
34:23Donc il fallait que je mette un terme. C'est pour ça que je les ai mis en prison, je les ai arrêtés.
34:27Ça c'est ma décision. Et personne ne m'a dit de faire quoi que ce soit, c'est moi qui l'ai pris. J'étais responsable, je l'ai fait.
34:35Le fils est décapité. Abbas Simadani, Ali Benhaj et Kamel Gemazi, le maire d'Alger, sont arrêtés.
34:44Avec l'état de siège, Khaled Nezhar exerce aussi les pouvoirs de police. Il n'a besoin d'aucune autorisation, pas même celle du président.
34:52Il demande la dissolution du fils, mais le président Chadli refuse.
34:56Le gouvernement de Sid Ahmed Rosali expédie les affaires courantes et n'a qu'une seule mission.
35:03Organiser des élections législatives, propres et honnêtes, selon son expression, avant la fin de l'année 1991.
35:11Privé de ses chefs historiques emprisonnés, le Front islamique du salut se dote d'une nouvelle direction.
35:30Le propre fils d'Ali Benhaj est mobilisé pour la campagne électorale.
35:34Sous-titrage Société Radio-Canada
35:37Sous-titrage MFP.
36:07Sous-titrage MFP.
36:37Sous-titrage MFP.
37:07Nous sommes prêts pour assainir ce pays et édifier l'État islamique à liquider 2 millions de ses habitants.
37:14La victoire du fils semble inéluctable.
37:20Le lendemain de ce meeting, à deux jours du premier tour des élections législatives, le président donne une conférence de presse.
37:33Une question est sur toutes les lèvres. Si le fils obtient la majorité au Parlement, pourra-t-il appliquer son programme ?
37:43Quand le gouvernement présentera son programme devant le Parlement, que celui-ci sera discuté et approuvé, la situation sera claire.
37:53Le gouvernement est responsable devant l'Assemblée nationale. Il n'est pas responsable devant le président.
37:57Le président Chadli n'a donc pas l'intention de s'opposer au fils. Il considère toujours que le front islamique du salut est un parti comme les autres.
38:0913 millions d'Algériens sont appelés à voter. Ils n'ont le choix contre un FLN rejeté en raison de son bilan catastrophique,
38:22un fils qui menace d'éliminer 2 millions d'Algériens et enfin une opposition démocratique complètement divisée.
38:28Près de la moitié des électeurs préfèrent s'abstenir.
38:33Au premier tour, le fils a frôlé la majorité absolue des sièges.
39:01Des leaders annoncent que le parti est prêt à importer 4 millions de cadres d'Afghanistan et du Soudan
39:08et que les Algériens doivent se préparer à changer leurs habitudes alimentaires et vestimentaires.
39:17Aller à l'Algérie intégriste, c'était assassiner la démocratie pour des générations.
39:28Alors pour moi, j'ai essayé de réfléchir comment parvenir à arrêter ce processus tout en restant dans les limites du respect constitutionnel.
39:46Le lendemain du premier tour, au palais du gouvernement, se tient une réunion de crise.
39:57Les principaux ministres cherchent les moyens d'empêcher le Front Islamique du Salut de prendre le pouvoir.
40:02À la fin de la journée, on était à peu près d'accord pour arrêter le processus.
40:13Mais nous n'étions pas d'accord, enfin nous n'étions pas tombés d'accord, nous n'avions pas trouvé la solution pour y parvenir.
40:21Au lendemain, je vois le président, je le vois d'ailleurs aussi en même temps que le ministre de la Défense nationale et le ministre de l'Intérieur.
40:37Bon, là le président est vraiment choqué.
40:40Et là, j'ai dit, j'ai dit, voilà, on vous a, j'ai dit la vérité.
40:44On vous a averti, on vous a dit, on vous a dit, voilà où on est arrivé.
40:49Et là, il m'a dit, écoutez, moi je suis aussi sous le choc, bon, il faudrait que je vous vois dans deux ou trois jours, laissez-moi réfléchir.
40:57Est-ce par toujours volonté de se rassurer, etc.
41:02Mais le président a passé peut-être 24 heures, 48 heures, a pensé que c'était rattrapable.
41:08Mais c'est quand il a vraiment réalisé que ce n'était pas rattrapable, qu'il a commencé vraiment à se poser lui-même des questions sur le deuxième tour.
41:15Dans la nuit du 28 décembre, le gouvernement adopte secrètement le principe de l'interruption du processus électoral.
41:22Quatre personnes vont être chargées d'inventer un artifice juridique avant le second tour, prévu le 16 janvier 1992.
41:32Les quatre, c'était Belkaïd et moi-même pour le gouvernement.
41:36Il y avait Touati et Tarit pour l'armée.
41:40Voilà, les quatre.
41:42Donc, nous avons réfléchi.
41:45Et puis, ça a duré des jours et des jours pour trouver une solution.
41:48Loin des calculs du pouvoir, une partie de la société algérienne commence aussi à réagir.
41:56On voyait que le fils pouvait très, très, très facilement remporter les deux tiers des sièges.
42:04Parce que ce qui est resté en ballottage dans la quasi-totalité des cas opposait le FLM au fils.
42:13Or, le FLM était à ce point discrédité, il a rasé les murs, ce n'était pas très loin de 88,
42:21que par roger, les voix allaient se porter sur le fils mieux.
42:27Des militants du FLM annonçaient publiquement le ralliement au fils.
42:32Des candidats du FLM se retiraient du deuxième tour.
42:38Ce qui donnait de fait le candidat du fils élu, c'était une situation où je voyais, pour ma part,
42:47la mort dans l'âme, la défaite d'une nation.
42:52Battu au premier tour, Saïd Sadi réclame le 30 décembre à la radio l'arrêt du processus électoral
42:59et la démission du président Chadli.
43:01Le même jour, au journal de 20h, Afid Sénadri annonce la création d'un comité national pour la sauvegarde de l'Algérie.
43:12Il demande lui aussi l'annulation des élections.
43:15Indirectement, une partie de la société souhaite que l'armée intervienne.
43:21Mais le corps démocrate est divisé.
43:23Le 2 janvier 1992, Ossinaït Ahmed organise lui une marche pour le maintien du second tour.
43:32Avec moins de 10% des sièges au futur parlement, il pense pouvoir contenir, bloquer le fils.
43:39Les jeux ne sont pas faits.
43:42L'espoir est permis.
43:44Que la démocratie n'a pas perdu.
43:47Que la démocratie n'est pas perdue.
43:50Il est bon que ces islamistes arrivent au parlement.
43:54Parce qu'au parlement, ils n'ont pas de « cor'an d'ustourna ».
43:57Simplement un cri de guerre.
44:02Il faut qu'ils proposent des choses.
44:06Il faut qu'ils proposent des solutions à nos problèmes, etc.
44:08Et c'est là que commence en général le début de la fin de ce consensus islamiste.
44:15C'est là où notre intérêt est de dégager un groupe au sein de l'islamisme qui joue le jeu de la légalité.
44:23Je ne vois pas comment on peut espérer du fils qu'il va respecter une démocratie qu'il a déclarée Koufar.
44:32Donc c'est un espoir d'un.
44:34Le comité national pour la sauvegarde de l'Algérie, qui demande l'arrêt des élections et le départ du président,
44:46a aussi appelé à cette marche.
44:48Partisans et opposants de l'interruption du processus électoral défilent ensemble,
44:54avec le même objectif, sauver la démocratie.
44:57La confusion est alors totale.
44:59Le président Chadli reçoit le général Nezard tête à tête.
45:10Rejeté par toute la société, il sait qu'il a perdu la confiance de son armée.
45:15Le ministre de la Défense le persuade de se retirer pour permettre l'annulation des élections.
45:21Il était un peu, il réfléchissait, puis à un certain moment il se tourne vers moi et il me dit,
45:31bon, c'est encore une fois, c'est à l'armée de trouver la solution au problème.
45:38Donc là j'ai compris qu'il avait pris sa décision pour partir.
45:41Quand le président a formulé sa décision, je ne parle pas officiellement,
45:48quand il nous l'a communiqué, sa décision de partir,
45:51eh bien c'est à partir de ce moment-là que nous avons décidé d'engager un processus pour l'arrêt du deuxième tour.
45:59Nous avons pensé à celui qui allait remplacer dès que le président avait donné le feu vert.
46:04Là il fallait penser à qui.
46:08Et autour de nous il n'y avait personne.
46:09On nous traitait tous des suppos du régime.
46:13Mazar est allé voir Haït Ahmed qui était présent pour lui dire,
46:18venez avec nous, vous serez là le président, vous êtes le dernier historique présent, vous serez le président.
46:25Je me suis dit, tiens, en fait, il est venu voir si j'acceptais le cas échéant,
46:29le cas d'interruption d'être dans leur magout, etc.
46:34Donc il m'a laissé parler, il m'a dit, voilà, c'est une catastrophe, le fils,
46:38et puis je crois que le fils, les élections,
46:40et puis Chedli semblait être un peu dans le complot.
46:45À partir du moment où Haït Ahmed a dit, je refuse,
46:49on s'est resté, on est resté, enfin les bras croisés, on s'est dit, mais qui ?
46:54Et aussi bien Bel-Qaït que moi, nous avons pensé à Boudiaf.
46:59J'ai dit à Bel-Qaït, qu'est-ce que tu penses de Boudiaf ?
47:02Il me dit, oui, ce serait formidable, mais il n'acceptera pas, il est loin, etc.
47:07Je dis, bon, on va en parler aux deux militaires.
47:11Et là, tout de suite, moi j'ai sauté sur l'occasion.
47:13Quand on m'a des Boudiaf, j'ai dit, ok, il faut le toucher, il faut le toucher,
47:17il faut voir s'il est d'accord, s'il est...
47:20C'est vrai, c'est l'homme qui ne s'est pas bouillé dans les histoires en Algérie.
47:24Mohamed Boudiaf est l'homme du 1er novembre 1954.
47:29C'est lui qui a décidé le déclenchement de la guerre d'indépendance.
47:33Opposé à la dictature du Parti unique, le FLN, il vit en exil depuis 1963.
47:39La légitimité historique comme substitut à la légitimité électorale.
47:45Le 10 janvier 1992, Ali Haroun se rend secrètement à Kenitra au Maroc
47:52et déjeunent avec Mohamed Boudiaf.
47:56Quand je lui ai donné la description du pays en lui disant, fais appel à toi,
48:02il a pris la tête entre les mains et s'y met à trembler pendant 5 minutes.
48:07Pour me dire, c'est pas possible, l'Algérie en est arrivée là.
48:10Et je dis, oui, elle en est là.
48:13Il me dit, moi je vais réfléchir.
48:15Ali Haroun a insisté en lui disant, écoute, il y a des garanties, tu viens,
48:18c'est plus comme avant, l'Algérie d'aujourd'hui c'est pas comme avant.
48:20Les amis te demandent de venir, te pressent.
48:24Reprends ton avion, je ne suis pas concerné.
48:28Et Ali Haroun retournait à Alger, la mine des fêtes, en disant,
48:33j'ai échoué dans ma mission.
48:35Le 11 janvier 1992, le journal télévisé de 20 heures est interrompu.
48:46Le président Chadli remet sa démission au Conseil constitutionnel.
48:50Moralement en retrait depuis les événements d'octobre 88,
49:01Chadli Benjedi n'a ni la volonté, ni la force d'affronter un fils majoritaire au Parlement.
49:07Il préfère donc se retirer pour laisser de lui l'image d'un homme
49:11qui a essayé de démocratiser l'Algérie.
49:14Après 13 années de règne sans partage,
49:22Chadli Benjedi quitte le pouvoir sans même s'adresser une dernière fois aux Algériens.
49:27Il abandonne un pays qu'il a contribué à mener au bord de la guerre civile.
49:32À la maison, Mme Boudiaf, qui était présente, qui avait assisté un petit peu à ça,
49:38je me trouvais complètement énervée.
49:40Qu'est-ce qu'il se passe ?
49:41Bon, tu sais ce qu'ils ont fait, là ?
49:42Ils sont venus me demander de rentrer en Algérie pour prendre le pouvoir.
49:46Et pourquoi pas ?
49:48Là, ils ne s'attendaient vraiment pas à ça.
49:49Pourquoi pas ?
49:51Mohamed, tu as toujours dit que si à un moment ou à un autre, le pays était en danger,
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