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Dans les quartiers nord de Marseille, une élève policière a été agressée en sortant de son domicile, dimanche soir. Cette dernière a été reconnue par des riverains de son quartier. Le compagnon de la victime, qui est également policier, a reçu des jets de projectiles. Mais pour l’essayiste Fabrice Haccoun, «il faut renouer avec la peur du gendarme».

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Transcription
00:00On ne cesse de parler de la police.
00:02Il faut juste rappeler que la police, c'est simplement le bras armé.
00:06C'est-à-dire derrière tout bras, on est là présent pour en témoigner, il y a une tête.
00:11Or, on dit souvent, il y a un proverbe qui dit « le poisson pourrit par la tête ».
00:14Tant que la tête, c'est-à-dire la volonté politique, n'agira pas et ne décidera pas qu'il y a des choses qu'on ne tolère plus dans ce pays,
00:21ça continuera. La police ne peut rien faire.
00:23La police n'est qu'un maillon dans une chaîne, qui est la chaîne judiciaire dans laquelle vous avez les magistrats
00:28et dans laquelle vous avez aussi le politique, le maillon et l'échelon politique.
00:31Et tant que l'échelon politique n'agira pas, et là c'est pire, ce n'est pas juste un échelon politique qui n'agit pas,
00:36c'est un échelon politique qui agit à contresens, avec 80 députés dans un groupe parlementaire
00:41qui se permettent de dire que la police tue, qui se permettent de considérer un Georges Ibrahim Abdallah
00:46comme un prisonnier politique.
00:49Donc, si vous voulez, à un moment donné, tant qu'on aura un groupe parlementaire qu'on tolérera,
00:52et là, ce qui m'inquiète, c'est que ce groupe parlementaire, il a été élu.
00:55Il a été élu par des Français aussi, qui peut-être n'ont pas conscience.
00:58– Notamment dans les quartiers nord de la Marseille dont on parle.
01:00– Et oui, et terriblement. Donc, vous avez ça.
01:02Et après, concernant la police, elle fait de son mieux, c'est une évidence,
01:06dans un contexte extrêmement complexe, et ce qui m'interpelle dans cette affaire,
01:10et qui rappelle une autre affaire, vous vous souvenez de cette affaire du petit jeune
01:12qui avait été poignardé par un type, et la mère du meurtrier était venue pour cracher sur le corps.
01:20– Non, elle l'a même frappé.
01:21– Elle l'a frappé, et elle l'a craché.
01:23– Le gamin d'Afghan qui avait tué le petit Matisse.
01:26– Voilà, donc vous voyez qu'à chaque fois, il y a un lien de causalité.
01:30On voit bien qu'on parle de jeunes qui sont dès 12 ans dans la rue et qui traînent dans la rue,
01:34mais on voit bien que derrière, il y a des familles aujourd'hui qui encouragent ça.
01:37Donc je crois qu'il faut renouer avec la peur du gendarme.
01:41Mais la peur du gendarme, pas pour le gars qui conduit à 55 km heure au lieu de 50 en ville,
01:45la peur du gendarme pour celui qui aujourd'hui enfreint la loi de façon grave.
01:49Quand on entreprend, c'est une entreprise.
01:52Décider aujourd'hui d'être un délinquant, c'est une entreprise.
01:55Quand on entreprend dans sa vie professionnelle, on prend le risque de tout perdre.
01:59Eh bien quand on entreprend sur le plan de la délinquance, on prend le risque de tout perdre, y compris la vie.
02:03Tant que le rapport risque-bénéfice ne sera pas inversé,
02:07et qu'il n'y aura pas plus de risque que de bénéfice à enfreindre la loi,
02:12eh bien on continuera à avoir ce contexte-là, c'est une logique.

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