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L'Équipe de France s'est inclinée aux tirs aux buts face à l'Allemagne, ce qui élimine les Bleues de l'Euro en Suisse. Le plateau de l'After Foot revient sur cette défaite, qui laisse place à la déception.

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Transcription
00:00Flore, que dire, que dire, il n'y avait personne en face, je le disais, l'occasion en or de construire un début de narratif avec ce public qui peine parfois à se prendre de passion pour cette équipe de France, toi aussi tu as été déçu.
00:16Je suis déçu par les bleus, mais même déçu, je vais commencer par là, je vais dézoomer par le foot féminin hier soir, par le match d'hier soir. Je me suis remis devant en me disant bon, on arrive dans un match décisif entre deux nations importantes. C'est aussi l'occasion de voir en gros si le match vaut, si la fiche vaut en gros ce qu'elle annonce.
00:37En fait, j'étais très déçu. Alors évidemment, les circonstances particulières avec cette expulsion allemande, mais néanmoins, première réflexion avant de passer aux Françaises, où effectivement, il y a beaucoup à dire, j'ai été déçu par le niveau global, même dans la façon dont les Allemands m'ont défendu.
00:49J'ai entendu dire qu'elles avaient bien défendu. Je les ai vus, par exemple, beaucoup dégager en touche, pas chercher de relance, même quand c'était possible. Ça a été un peu poussif des deux côtés. Je parle évidemment aussi de la France qui, à 11 contre 10 pendant 100 minutes, c'est évidemment la plus grosse des déceptions,
01:04alors que j'entends ce matin, on a tout fait, on a tout tenté. Si c'est le cas, c'est presque pire, parce que dans les circuits de jeu, à part effectivement dans la technique de certaines joueuses,
01:16que j'ai trouvé plutôt bonne, comme Baltimore par exemple, tu te dis, ok, beaucoup de touches de balle, beaucoup de ballons portés, pas beaucoup d'imagination, pas beaucoup de centres réussis,
01:27beaucoup de centres ratés, alors que tu es en supériorité du mec. Là, je fais un constat qui est que quand tu te mets devant ta télé,
01:34que tu ne regardes pas souvent du foot féminin, je parle pour le grand public, tu te dis, bah tiens, c'est sympa.
01:37D'ailleurs, les gens aiment bien, souvent dans cette période-là, regarder du foot féminin et tu peux susciter des vocations.
01:42Moi, je pense qu'hier, tu ne suscites pas beaucoup de vocations. C'est un match, certes par son scénario,
01:47mais aussi par ce qu'on a vu sur le terrain, qui m'a déçu sur le foot féminin en premier, en deuxième évidemment sur l'équipe de France.
01:53Tu as parlé de plafond de verre et j'entends Laurent Bonadéi ce matin dire, on va essayer de briser ce plafond de verre,
01:57mais ce discours, je l'entends depuis dix ans. Alors, briser le plafond de verre au bout de la cinquième fois, de la sixième fois, de la septième fois,
02:03le plafond de verre, c'est qu'il y a un problème de niveau, il y a un problème de culture tactique, il y a un problème même de culture technique.
02:11Les joueuses n'en sont pas conscientes, apparemment, puisque les déclarations d'après-match n'étaient pas empreintes d'une grande lucidité.
02:16Je crois qu'on va en reparler, on va écouter Selma Bacha.
02:18Donc, très déçu, effectivement, par le niveau général, très déçu par cette équipe de France,
02:22qui, pendant 100 minutes, n'a pas eu tant d'occasion que ça. Il y avait une grande gardienne allemande, effectivement, en face.
02:28Et puis, je finis avec le traditionnel couplet, parce que c'est assez intéressant d'y revenir, sur les tirs au but.
02:33Parce que les tirs au but, c'est un mâle français. Et hier, on a vu immédiatement la traditionnelle gourde de la gardienne allemande, avec toutes les infos.
02:41Évidemment que plein d'entre eux des gardiens font ça, mais en tout cas, c'était carrément ultra préparé.
02:45Ça n'était pas le cas côté français, visiblement.
02:47Les tirs au but, je ne parle même pas de celui d'Amel Magerie, la façon dont ils étaient tirés, c'est un scandale absolu.
02:54Donc, si tu veux, ça, c'est de la technique.
02:56Donc, tout ce travail-là, dont on a déjà parlé pour les hommes, ça veut dire que c'est très fédéral comme problème,
03:01se reproduit avec les femmes.
03:02Donc, déçu par le foot féminin hier, parce que c'était une belle affiche sur une grande chaîne nationale,
03:06et ça pouvait, évidemment, marcher et être utile pour la promotion du foot féminin.
03:11Déçu par les bleus, déçu aussi, effectivement, par le sélectionneur et par les choix de la FED,
03:17parce qu'on entend toujours parler des mêmes problèmes.
03:19Et ce plafond de verre, il ne sera pas rompu tant qu'on n'ira pas plus haut dans la qualité,
03:24on va dire dans le recrutement et dans le travail dans ce foot féminin,
03:28parce qu'ils se plaignent souvent de ne pas être assez médiatisés,
03:33ils se plaignent souvent qu'on n'en parle pas assez.
03:34Ce n'est pas après un match comme ça qu'on va énormément parler du foot féminin.
03:37Et je ne te parle même pas de Selma Bacha, qui, certes, est revenu un peu sur ses propos,
03:41tu vas sans doute en parler, on va l'écouter,
03:43mais c'est vrai que quand elle a dit hier, même après le match,
03:46et certes, c'est après le match, et je le pardonne pour une joueuse,
03:48mais que les Allemandes, on va l'écouter peut-être, si tu veux,
03:52on va écouter Selma Bacha, ça sera plus simple, j'y reviendrai après,
03:56mais c'est un manque évident de lucidité.
03:58On écoute Selma Bacha, en effet, pour elle, la qualification des Allemandes n'est pas méritée.
04:04Oui, manque de chance, elles n'ont rien proposé en face,
04:07et oui, elles ont défendu, elles ont été là, elles ont été agressives,
04:12mais on les a dominées de A à Z, donc maintenant, elles sont qualifiées,
04:15et ouais, je suis désolée de vous dire ça, mais ce n'est même pas mérité.
04:20Maintenant, après, je suis une mauvaise perdante, c'est normal,
04:22et j'ai à cœur d'emmener mon pays le plus loin possible.
04:25Bonne chance à elle, en tout cas, mais c'est comme ça, c'est la vie.
04:29Alors, on est tenté de dire, le Grand Classique, on n'a pas vu le même match,
04:33alors elle, elle était sur la pelouse, elle l'a joué ce match,
04:37si les Allemandes n'ont rien proposé, les Françaises,
04:39alors on rappelle, deux buts refusés, refusés légitimement,
04:43par la vidéo, pour des hors-jeux,
04:46il y a quand même, tu le rappelais, cette occasion au Nord,
04:50on est sur TF1, en prime time, Grégoire Margoton,
04:52Bichent Elizarazou, dans un stade plein, 35 000 personnes,
04:56au cœur d'un euro, qui est une vraie réussite,
04:58populaire, médiatique, même sur les réseaux sociaux,
05:02tout le monde s'en est félicité.
05:03La ministre des Sports avait fait le déplacement,
05:06on en parlait avec elle dans l'avant-match sur RMC.
05:09Oui, sans ses performances,
05:12une belle qualification hier aurait été vitale
05:15pour, justement, ce développement du football français.
05:19Il y a ensuite les choix d'un sélectionneur
05:21qu'on avait suffisamment salué.
05:24On me rappelle, il s'était privé de Le Sommer,
05:27d'Ali, Renard.
05:28On saluait le fait qu'il avait fait un pari audacieux,
05:32qui, pour l'instant, était gagnant.
05:33Ils avaient battu les tenants du titre au premier match.
05:36Les Pays-Bas, championnes d'Europe 2018,
05:39lors du troisième match.
05:40Bon, il y a ces choix de Bonadelli, déjà,
05:42qui change sa ligne d'attaque,
05:45qui met Gianni à gauche,
05:46pour replacer Cascarino à droite,
05:47avant de tout changer au bout de dix minutes.
05:50Et, tu le rappelais, dans l'exécution,
05:51un gros déficit, quand même, technique.
05:53On n'a pas reconnu les circuits de jeu,
05:56les combinaisons,
05:58tout ce qui a fait le charme de cette équipe au premier tour.
06:01Comment tu l'expliques ?
06:02Alors, déjà, il y a une première chose,
06:04c'est que ce qui manque, pour moi,
06:06c'est de la culture tactique,
06:06parce que ce qui leur est arrivé,
06:07c'est qu'elles ont été surprises, entre guillemets,
06:09apparemment, par le fait de jouer à 11 contre 10.
06:11C'est-à-dire que, c'était pas, on va dire,
06:13évidemment, c'est pas l'idée que tu peux avoir,
06:15mais dans ce cas-là, ça se travaille,
06:16ça existe, ces schémas-là.
06:18C'est à partir de là qu'elles ont été presque le plus...
06:20Enfin, qu'elles ont été gênées.
06:21Et c'est vrai que, moi, ce qui m'a gêné hier,
06:24dans la déclaration qu'on a écoutée de Selma Bacha,
06:26c'est que, bah oui, elles n'ont rien proposé, les Allemandes.
06:28Que les Allemandes, hier, à 10 contre 11,
06:30proposent moins, ça me choque pas.
06:32Ça me choque moins que les Françaises,
06:34qui, elles, se sont retrouvées
06:35comme dépourvues d'imagination,
06:38à partir du moment où elles avaient de la supériorité numérique.
06:39C'est-à-dire que, certains schémas,
06:42elles sont à peu près à l'aise,
06:43et puis ce schéma-là ne les allait pas.
06:44C'est-à-dire qu'évidemment, les Allemandes se sont regroupées.
06:45Il fallait trouver d'autres solutions et d'autres schémas.
06:48De toute façon, sur le football féminin,
06:51depuis, comme vous l'avez dit, une dizaine,
06:53voire même une quinzaine d'années,
06:54l'équipe de France, moi, je pense qu'elle progresse quand même.
06:59Il y a des joueuses qui jouent dans des grands clubs européens, etc.
07:03Qu'il y ait de la qualité, c'est pas en douter.
07:06Par contre, il y a un problème.
07:07Là, on parle toujours de l'équipe de France.
07:09Le problème, c'est qu'on ne parle du football féminin
07:11que quand il y a l'équipe de France.
07:13Et aujourd'hui, pourquoi les Anglais se développent ?
07:15Pourquoi les Espagnols sont de mieux en mieux ?
07:18Pourquoi, bon, les Allemandes déjà depuis un moment,
07:20ou même les Néerlandaises ?
07:23C'est parce qu'aujourd'hui, le football de club se développe.
07:26Nous, on avait de l'avance grâce à Jean-Michel Hollace
07:28et grâce à l'Olympique Lyonnais.
07:30Le Paris Saint-Germain a fait une partie du retard.
07:32Là, le Paris FC.
07:33Mais il n'y a toujours que deux ou trois clubs.
07:35Et ces deux ou trois clubs,
07:37c'est que derrière, c'est de l'amateurisme quasiment.
07:39Alors oui, il y a des clubs pros qui ont créé leurs équipes, etc.
07:43Mais aujourd'hui, s'il n'y a pas une politique...
07:47Il y a quand même une politique pour développer le football féminin.
07:49Mais malheureusement, si ça ne prend pas aussi en termes...
07:52Alors les licenciés, ça progresse quand même.
07:54Ça progresse.
07:55Alors pas de façon, bien sûr, comparable avec les hommes.
07:57Mais par rapport à d'autres sports collectifs,
07:59les licenciés dans le football féminin progressent quand même.
08:02Donc il y a des choses qui sont faites.
08:03Il y a des choses qui sont mieux.
08:05Mais à partir du moment où déjà, tu vois l'état du football français
08:07pour les clubs masculins,
08:08il y en a beaucoup qui ont arrêté, par exemple,
08:12leur section féminine pour faute de budget,
08:15faute de problèmes financiers à l'intérieur du club globalement.
08:19Donc voilà, quand tu vois ce qui se passe en première ligne,
08:21quand tu vois ce qui se passe avec le Barça ou même le Real qui est un peu derrière...
08:25Et les stades remplis pour les grands matchs.
08:27Les stades remplis, même aux Pays-Bas,
08:29où tu as vraiment une compétition qui s'est développée.
08:32Et donc aujourd'hui, je pense qu'on peut parler 107 ans de l'équipe de France,
08:36mais tant que le championnat de première division n'arrivera pas à se développer
08:39avec plus de grands clubs,
08:41et surtout avec des clubs qui sont capables de mettre du budget de côté
08:45pour le football féminin,
08:47ce sera de toute façon beaucoup plus dur pour l'équipe de France.
08:49C'est un truc qui se trouve...
08:49Sous-titrage FR ?

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