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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h, 21h, Guillaume Lariche.
00:04Un très bon début de soirée à vous qui nous écoutez sur Europe 1, avec moi dans les studios,
00:08les chroniqueurs de votre dimanche soir, Jules Torres, journaliste politique au JDD.
00:12Bonsoir Jules.
00:12Bonsoir Guillaume.
00:13Georges Fenech, ancien magistrat.
00:15Bonsoir Georges.
00:16Bonsoir Guillaume.
00:17Et notre invité de ce dimanche soir, Karim Boamran, maire socialiste de Saint-Ouen-sur-Seine,
00:21Saint-Ouen près de Paris.
00:23Bonsoir M. Boamran.
00:24Bonsoir M. Lariche, bonsoir messieurs.
00:26Après Limoges, c'est donc à Béziers que la nuit n'a pas été de tout repos pour les forces de l'ordre.
00:31Dans le quartier de la Devesse, des policiers ont été pris dans un guet-apens.
00:34Une cinquantaine d'individus face aux forces de l'ordre avec des tirs de mortier d'artifice.
00:38Un policier blessé, un appartement, une voiture, des poubelles brûlées.
00:41Certaines villes ont décidé, pour tenter d'endiguer cette ultra-violence, Karim Boamran,
00:45d'instaurer des couvre-feux pour les mineurs.
00:47C'est notamment le cas chez vous, à Saint-Ouen, qui se trouve en banlieue parisienne.
00:52Depuis mercredi, les moins de 16 ans n'ont plus le droit de sortir la nuit.
00:55Monsieur le maire, ce sont les jeunes de moins de 16 ans le problème ?
00:59Alors, c'est monsieur Boamran, monsieur Larif, vous avez dit Boamran, c'est Boamran.
01:02Boamran, excusez-moi, désolé.
01:04Non, autant pour moi, aucun problème, pardon.
01:08Sur le sujet que vous avez évoqué, il faut déconnecter la situation de Béziers et de Nîmes
01:14et la décision que j'ai prise.
01:15La décision que j'ai prise s'intègre sur une politique globale de démocratisation de l'excellence
01:21sur le plan en direction des jeunes, avec une stratégie éducative de la culture, du sport,
01:27une ouverture des maisons de jeunes, des maisons de quartier jusqu'à 23h,
01:30et apporter un soutien aux familles, un soutien légal pour que leurs enfants,
01:38une fois qu'on a fini les activités vespérales, pré-nocturnes,
01:42qu'on puisse avoir l'assurance que leurs enfants soient bien rentrés à la maison avant 23h30.
01:47Donc pour vous, ce n'est pas pour répondre à un problème de violence par rapport aux jeunes de moins de 16 ans,
01:52c'est pour accompagner les familles, les aider à faire le travail éducatif ?
01:55Absolument, absolument, M. Lariche, ça s'intègre dans une politique globale, un continuum global.
02:00On le sait lorsqu'on est un élu de proximité, lorsqu'on est dans le réel,
02:03que lorsqu'il y a la période estivale, et vous le savez, vous avez l'expérience terrain,
02:08qu'il y a cette espèce de regain de tension, quelles que soient les villes,
02:11quelles que soient les situations, dues à des éléments multifactoriels,
02:15l'ennui, la chaleur, le besoin de la surenchère de faire des bêtises.
02:23Enfin, heureusement qu'on n'a pas tous envie de casser,
02:25et dès qu'il fait un peu chaud, dès qu'on a un peu de temps libre devant nous quand même.
02:29Justement, ça c'est typique pré-ado, c'est la raison pour laquelle les activités que nous avons lancées,
02:34c'est des activités type sport, on les a emmenées,
02:38on emmène un groupe de jeunes au festival d'Avignon,
02:42on a des activités culturelles, et on marche sur deux jambes,
02:46il y a des droits et des devoirs.
02:48Et les devoirs, c'est à partir de 23h30, lorsqu'on est mineur de moins de 16 ans,
02:53eh bien, on écoute ce que leur dit les parents,
02:55et les parents exigent que vous soyez à la maison à une heure convenable.
02:58Une heure convenable, on a estimé que c'était avant 23h30.
03:01Et la puissance publique doit les accompagner.
03:03Et moi, je ne suis pas dans une logique de stigmatiser les jeunes
03:06en considérant que les jeunes de moins de 16 ans sont la source de nos maux de société.
03:11Bien au contraire, je pars du principe qu'en France, comme dans ma ville,
03:15le premier patrimoine que nous avons, c'est notre jeunesse.
03:18Et il faut investir dans notre jeunesse.
03:19Et pour éviter qu'elle sombre dans la délinquance,
03:21il faut donner des espoirs, de l'espérance,
03:23et ça passe par une politique publique, de qualité, ambitieuse,
03:27pas seulement au niveau civil, mais au niveau tout au long de l'année.
03:30C'est la raison pour laquelle j'ai eu la chance de pouvoir intervenir dans vos antennes.
03:33Et avec ce que nous avons fait en termes de politique de sécurité,
03:36c'est multifactoriel, une politique de rénovation urbaine,
03:40une politique en lien avec la justice, une politique de police municipale,
03:43une politique d'armement de la police municipale.
03:44Karim Bouamran, dites-moi, en ce qui concerne cette mise en place de ce couvre-feu
03:48à partir de 23h30 depuis mercredi,
03:51combien de jeunes ont été ramenés à leur domicile ?
03:54Nous n'avons pas encore les éléments statistiques.
03:58On pourra avoir un élément chiffré précis.
04:01Au bout de 15 jours, ça sera scientifiquement fiable et sérieux.
04:05En revanche, ce que je peux vous dire, M. La Ruche,
04:06c'est que déjà le retour des familles est très positif.
04:10C'est merci, M. le maire, merci de nous accompagner,
04:13et merci de ne pas tomber dans cette espèce de...
04:15Parce que les familles n'arrivent pas à gérer leurs enfants,
04:17parce qu'elles vous remercient,
04:17c'est-à-dire qu'elles n'arrivent pas à faire leur travail éducatif elles-mêmes.
04:20Elles ont besoin du soutien de la police et de la mairie.
04:23Elles y arrivent, mais surtout,
04:25c'est compliqué d'éduquer des enfants,
04:27quelles que soient les origines sociales,
04:29quelles que soient les croyances,
04:30quel que soit le nombre d'années passées en France,
04:32quel que soit le fait qu'on soit français ou étranger.
04:35C'est très compliqué que vous parlez avec des CSP,
04:38des catégories socio-professionnelles supérieures dans le 16e,
04:40ou que ce soit dans les quartiers populaires.
04:44C'est exactement le même problème.
04:45On est content d'avoir la puissance publique
04:48qui nous accompagne dans notre cadre éducatif.
04:51Et cette puissance, justement, publique,
04:54une fois que vous ramenez les enfants à leur domicile,
04:56si jamais ils sont encore dehors en train de jouer ou d'être dehors,
04:59on va parler de jouer,
05:00on ne va pas parler de rodé urbain ou d'autres problèmes d'attroupement ou de violence.
05:04Si jamais c'est le cas,
05:06est-ce qu'il y a des sanctions ?
05:07Ou c'est juste, tenez, on vous ramène votre enfant,
05:09reprenez-le avec vous,
05:10et puis chaque jour est différent ?
05:12Comment ça se passe ?
05:13Absolument, monsieur.
05:14L'arrêté que j'ai pris, il est très clair.
05:17Il y a une amende de 35 euros,
05:20mais les orientations que j'ai données à notre police municipale,
05:24c'est qu'il y a une gradation.
05:26C'est la raison pour laquelle le rôle des animateurs,
05:28des éducateurs en lien avec la police municipale,
05:30j'ai lancé une brigade du respect et du civisme.
05:33L'objectif, c'est de les accompagner,
05:35ne pas être dans la condamnation,
05:36dans une espèce de répression
05:37qui susciterait une violence exacerbée
05:42ou des tensions exacerbées.
05:43En revanche, si c'est itératif,
05:45si ça se répète, si c'est récurrent,
05:46on a le cadre législatif et clair,
05:49ça sera une amende forfaitaire de 35 euros.
05:52Ça, c'est dès la récidive ?
05:54Dès la récidive, ça sera discrétionnaire.
05:56L'objectif, c'est que si vous avez des jeunes qui...
05:59Tout le monde se plaint justement
06:00qu'il y a des conséquences aux actes,
06:03mais ces conséquences ne sont pas suivies des faits.
06:05On va être condamné,
06:06mais on ne va pas finalement faire sa peine.
06:08On va avoir une amende
06:08qui finalement ne va pas pouvoir être payable,
06:10payée par les personnes concernées.
06:12Donc là, effectivement,
06:13si la deuxième fois ou la troisième fois,
06:14l'enfant voit qu'il n'y a pas de problème pour ses parents
06:17ou si les parents ne sont pas encore plus responsabilisés
06:19peut-être par cette amende,
06:21est-ce que ce n'est pas juste de continuer ça
06:24et finalement d'avancer,
06:25de passer l'été
06:26sans régler vraiment le problème de fond ?
06:29Non, encore une fois...
06:29Je m'interroge vraiment.
06:31Non, non.
06:31Le problème de fond,
06:32il est appréhendé depuis 5 ans, monsieur.
06:35C'est la raison pour laquelle
06:36l'objet de ma première intervention,
06:38c'était nous ne sommes pas dans la réaction,
06:40nous sommes vraiment proactifs.
06:42Et gérer le sujet des mineurs de moins de 16 ans,
06:46ça ne signifie pas à un arrêté.
06:47Sans ça, ça serait trop beau.
06:48Mais c'est global, c'est global.
06:51Et là, justement,
06:52le fait que nous connaissions parfaitement
06:54nos réseaux associatifs,
06:56notre terrain, notre jeunesse,
06:58fait qu'il y a une décision graduelle
07:00et cette gradation,
07:02elle arrive à intégrer la prévention
07:04et la contrainte.
07:06Pas de laxisme,
07:07mais pas de tensions exacerbées
07:10qui se traduirait par un conflit
07:13entre la police municipale,
07:14la puissance publique
07:15et les mineurs de moins de 16 ans.
07:18Et puis surtout,
07:18accompagner les familles.
07:20Vous nous l'avez dit,
07:21Karim Boimran.
07:22Dites-moi,
07:22vous êtes donc maire socialiste
07:23de Saint-Ouen-sur-Seine.
07:24Jules Torres a une question pour vous.
07:26Bonsoir, monsieur Boimran.
07:27Moi, j'avais une question.
07:28Vous avez parlé de police municipale.
07:30Souvent, dans le débat sécuritaire,
07:31on a des questions
07:32et des débats
07:33sur les caméras de vidéosurveillance.
07:35On parle aussi de couvre-feu.
07:36Est-ce que vous trouvez
07:37qu'aujourd'hui,
07:37les maires ont assez de prérogatives
07:39pour assurer la sécurité
07:41dans leur ville ?
07:43Non, c'est une très bonne question.
07:45C'est la raison pour laquelle
07:46moi, je me suis inscrit totalement
07:47dans une posture favorable
07:49de tout ce qui pouvait donner
07:51la possibilité à la police municipale
07:53d'avoir plus de prérogatives.
07:54Je pense notamment
07:55avoir la capacité de fouilles,
07:57avoir la capacité de saisir
07:59des produits
08:01qui sont considérés
08:02comme des substances interdites,
08:04la possibilité d'inscrire des AFD,
08:12donc des amendes forfaitaires délictuelles,
08:13la possibilité de travailler directement,
08:16notamment de traiter les caméras,
08:18les vidéos,
08:18les images de vidéosurveillance.
08:21Donc oui,
08:22il faut donner plus de capacités
08:23et de moyens
08:24à la police municipale.
08:25Moi, je suis pour une police municipale armée,
08:27je suis pour la vidéosurveillance
08:28et je suis pour justement
08:30que l'État apporte
08:31plus de moyens financiers aux villes
08:33pour qu'elles puissent se doter
08:34de cette vidéosurveillance
08:35et travailler en lien
08:36avec la police nationale,
08:37le parquet,
08:38les associations
08:39et les parents d'élèves.
08:40C'est la raison pour laquelle
08:41je m'étais tout de suite inscrit en faux
08:42contre la prise d'opposition
08:43de Mme Panot
08:44qui consistait à dire
08:45dès que la LFI prendra une mairie,
08:48on désarmera la police municipale
08:50et on arrêtera la vidéosurveillance.
08:52C'est vivre dans l'irréel
08:53que d'affirmer ceci.
08:54Vous parlez d'un système global
08:55justement avec peut-être
08:57le port d'armes
08:57pour les forces de l'ordre,
08:58également la vidéosurveillance.
09:00Vous me parlez de globalisation,
09:02vous êtes sur le secteur
09:03depuis quelques années.
09:04Qu'est-ce que vous pouvez dire maintenant
09:06puisque vous me parliez
09:07d'attendre au moins 15 jours
09:08par rapport à ce couvre-feu
09:09pour faire un bilan.
09:10Maintenant, vous qui êtes
09:11à la mairie depuis quelques années,
09:13vous avez quoi comme bilan
09:13par rapport à tout ce que vous avez
09:14pu mettre en place ?
09:15Ça a pu baisser justement
09:16cette violence ?
09:17Oui, complètement.
09:18Donc, ce que je peux vous donner
09:19c'est très concret.
09:20Quand je suis venu en responsabilité,
09:22il y avait 7-8 points de deal.
09:25Désormais, il n'y en a plus que 2.
09:26Et la méthode a été connue
09:27et reconnue.
09:28Ça s'appelle la méthode Saint-Ouen.
09:29Des sénateurs,
09:31dans le cadre d'un rapport parlementaire,
09:34ont mis en avant cette méthode
09:35et cette méthode montre
09:36que oui, des solutions existent.
09:37En sortant de la posture idéologique
09:40qui consiste à dire
09:40c'est la faute de l'État
09:41et les maires ne peuvent rien.
09:43Tout de suite,
09:43quand je suis venu en responsabilité,
09:44je me suis dit
09:45qu'il faut travailler
09:45sur le temps court
09:47et le temps long.
09:48Le temps court,
09:49c'est tout de suite
09:50multiplier la police municipale.
09:53On est passé de 3 policiers municipaux
09:56à une trentaine de policiers municipaux.
09:59Les armées,
09:59la vidéosurveillance...
10:00Vous avez une ville
10:01de 50 000 habitants environ,
10:02c'est ça ?
10:02De 58 000 maintenant,
10:0458 000 habitants.
10:05C'est travailler avec le parquet,
10:07c'est faire en sorte
10:07que le logement...
10:09Alors le logement...
10:10Les policiers municipaux
10:11pour 50 000 habitants,
10:12c'est suffisant ?
10:14Je pense que le ratio est bon.
10:17A titre personnel,
10:18je pense qu'il faudra
10:19continuer à augmenter
10:20le ratio parce que
10:20la mission de la police municipale
10:22va progressivement avoir le rôle
10:24d'une police de proximité
10:25et travailler de plus en plus
10:27en soutien avec la police nationale.
10:28Mais juste pour terminer
10:29sur les résultats efficients,
10:31c'est aussi une politique
10:32de temps long
10:33qui passe par une politique
10:34de rénovation
10:35et de réaménagement urbain.
10:37Vous voyez,
10:37quand vous vous promenez
10:38dans les quartiers,
10:38quels que soient les quartiers,
10:40vous avez vu l'enclavement,
10:40vous avez vu la qualité urbanistique
10:42qui remonte des années 70,
10:43c'est une catastrophe.
10:44Donc la puissance publique
10:45a laissé un délabrement,
10:48une déshérence des bâtiments
10:50ce qui fait que la pauvreté
10:53des équipements,
10:55le côté moche,
10:57c'est pour ça que je parle souvent
10:58de démocratisation du beau
10:59et bien sûr,
11:01la ghettoïsation
11:02a engendré une augmentation
11:03de la délinquance.
11:05Donc nous,
11:05on met le paquet
11:06sur le logement,
11:07sur la rénovation,
11:08sur le beau,
11:08sur l'éducation,
11:10sur la stratégie éducative,
11:11sur le travail
11:12avec le préventif,
11:14la police municipale,
11:15la police nationale,
11:16travailler avec les associations,
11:18les parents d'élèves,
11:18les activités culturelles,
11:20les activités sportives.
11:21Un travail collectif,
11:22on l'a bien compris.
11:23Merci beaucoup.
11:24Exactement.
11:24Sur le temps court
11:25et le temps long.
11:26Monsieur Boimram,
11:27maire de Saint-Ouen-sur-Seine,
11:29j'aime bien rajouter
11:30sur scène
11:30puisque c'est comme ça
11:31que s'appelle la ville
11:31alors qu'ici,
11:32quand on a rangé pour les viennes,
11:33on dit surtout Saint-Ouen.
11:34Georges Fenech a une question
11:35pour vous,
11:36monsieur le maire.
11:36Oui, d'abord,
11:37je voudrais adresser
11:39mes modestes félicitations
11:41à monsieur Boimram
11:42pour tout le travail
11:43qu'il fait,
11:44je le sais.
11:45Merci monsieur Fenech.
11:45En liaison avec
11:46les services de l'État,
11:48le CIPDR,
11:49le SSPD,
11:50la prévention,
11:51l'ANRU,
11:52enfin vous avez un programme
11:53tout à fait remarquable.
11:55Maintenant,
11:55ce que je voudrais dire
11:56à monsieur Boimram,
11:57parce que lui ne peut pas le dire,
11:58mais moi je vais vous le dire
11:59en réalité,
12:01c'est qu'en tant que maire,
12:02il subit par ricochet,
12:04comme tous les maires de France,
12:06la faillite de la politique pénale
12:08contre les mineurs délinquants.
12:10Et là,
12:10on établit des mesures générales,
12:12coercitives,
12:13pour tous les mineurs de 16 ans,
12:14même ceux qui ne sont pas
12:15des délinquants,
12:16ont créé une sorte de fourrière,
12:19permettez-moi l'expression,
12:21moi je n'aime pas
12:21ce type de mesures,
12:22même si je comprends
12:23l'objet et la finalité,
12:25je n'aime pas
12:26vivre dans une société
12:27où vous avez une fourrière
12:29pour des gamins
12:29de moins de 16 ans
12:30qui sont dans la rue.
12:31En réalité,
12:33c'est l'échec
12:34de la politique pénale
12:35des mineurs
12:36depuis maintenant
12:37un certain nombre d'années,
12:38et qui s'est aggravée
12:39notamment par des décisions
12:41du Conseil constitutionnel
12:42récentes,
12:43qui ont censuré
12:46le projet de loi
12:47de M. Attal,
12:48qui était bon,
12:49quelque part,
12:50qui prévoyait
12:51une comparution immédiate
12:52pour ces mineurs délinquants,
12:53qui prévoyait
12:54des mesures
12:55aussi de responsabilisation
12:57des parents,
12:58de réfléchir à nouveau
12:59à l'excuse
13:00atteignante de minorité,
13:02tout ça a été retoqué,
13:03voyez-vous.
13:04Donc,
13:04le mineur,
13:05aujourd'hui,
13:05n'a plus peur
13:06de la justice,
13:07il n'a plus peur,
13:08et les parents sont débordés
13:09par leurs mineurs
13:11qui ne craignent plus
13:11aucune autorité.
13:13Et donc,
13:13le maire se retrouve
13:14aujourd'hui,
13:15malheureusement,
13:16à une sorte de substitution
13:17à la faillite de l'État,
13:19prendre des mesures lui-même
13:20pour suppléer
13:21cette carence
13:22de l'État.
13:23Partagez ce point de vue,
13:25M. le maire.
13:27Partiellement,
13:27il y a une carence,
13:28effectivement,
13:29c'est vrai que
13:29la notion de comparution immédiate,
13:31par manque de moyens,
13:32lorsque vous discutez
13:33avec les principaux magistrats,
13:34quels que soient les procureurs,
13:36ils partagent
13:37cette analyse,
13:37mais je dirais que,
13:38globalement,
13:39il y a aussi,
13:40je qualifierais surtout
13:41d'une faillite,
13:42d'une stratégie éducative
13:44des 20 dernières années
13:45qui s'est limitée
13:47à une vision conservatrice
13:49qui n'a pas pu
13:50faire preuve
13:51d'un agernamento
13:52et travailler en silo aussi,
13:54ce qui fait que
13:54les élus locaux
13:55se sont retrouvés
13:56dans la situation
13:57comme on peut se retrouver
13:58que ce soit à Béziers,
13:59que ce soit à Nîmes,
14:00que ce soit à Montpellier,
14:01ou que ce soit à Lille,
14:02ou que ce soit à Brest.
14:04Très bien.
14:04M. le maire,
14:05j'avais une question pour vous
14:06puisque vous expliquez
14:07que ce couvre-feu
14:08qui va de 23h30
14:09jusqu'à 6h du matin
14:10pour les mineurs
14:11de moins de 16 ans,
14:12vous l'avez mis en place
14:12en milieu de semaine,
14:14les mineurs de moins de 16 ans
14:15non accompagnés d'adultes.
14:17Dans la loi française,
14:17on est adulte
14:18à partir de 18 ans
14:19si je ne me trompe.
14:20Donc,
14:20si je suis avec mon grand frère
14:21et que j'ai 12 ans,
14:22je peux être dans les rues
14:24de Saint-Ouen
14:25à 3h du matin ?
14:26Oui.
14:27Ok.
14:28Et donc là,
14:29par rapport aux parents
14:29qui sont peut-être démissionnaires
14:30ou qui n'arrivent pas
14:31à accompagner leurs enfants,
14:33c'est quoi la méthode
14:34qui peut être appliquée ?
14:37C'est-à-dire que le cadre législatif
14:38est un peu dépassé ?
14:38Non, mais la méthode,
14:39c'est à partir du moment
14:40où on a un adulte,
14:41l'adulte doit faire preuve
14:43d'une responsabilité éducative.
14:46Si c'est un adulte
14:47qui l'encourage
14:49à faire des bêtises
14:51ou à tomber dans l'illécite
14:54ou dans l'illégal,
14:55dans ces cas-là,
14:55il va y avoir
14:56une confrontation du répressif.
14:58Donc,
14:59lorsqu'on parle d'un adulte,
15:00on estime un adulte
15:02qui nous accompagne
15:03dans ce cadre éducatif
15:05que nous partageons
15:06avec les parents
15:07et au regard de nos valeurs.
15:09Beaucoup de partis politiques
15:11partagent un petit peu
15:12votre point de vue.
15:13Il faut dépasser justement
15:14le clivage politique certainement.
15:16On a le ministre de la Justice,
15:17Gérald Damanin,
15:17qui a adressé au procureur
15:18des instructions
15:19pour lutter contre le port
15:20et la détention d'armes
15:21par les mineurs.
15:21Également mettre en place
15:22le couvre-feu
15:23dès la sortie des cours.
15:25Est-ce que ce serait réalisable
15:26ou est-ce que ce n'est pas
15:27la bonne piste selon vous ?
15:28Encore une fois,
15:31si on prend comme solution
15:35un élément unifactoriel
15:36et couvre-feu,
15:37ça va être une erreur,
15:38ça va être un échec.
15:40Et comme ça a été dit
15:42tout au long de cet échange,
15:44c'est vraiment multifactoriel.
15:45J'insiste là-dessus.
15:47On voit bien que le sujet
15:48de justice est important,
15:50le sujet de travail
15:50avec le ministère de l'Intérieur
15:51est important,
15:52le sujet éducatif,
15:53le nombre de moyens
15:54donnés aux professeurs,
15:56le profil des professeurs,
15:57le salaire des professeurs,
15:59le péri-scolaire,
16:00l'enclavement,
16:02l'aménagement.
16:03Lorsque vous êtes élu local,
16:04lorsque vous êtes élu territorial,
16:06quel que soit le parti politique,
16:08à 90 %,
16:09ils vont partager ce constat.
16:11La solution n'est pas unifactoriel.
16:13Si ça se limitait au couvre-feu,
16:14il y aurait 36 mères
16:15qui auraient pris un couvre-feu.
16:16Et la solution aurait été trouvée.
16:19C'est les moyens
16:20qu'on doit mettre en place
16:20avec une politique
16:21qui, encore une fois,
16:22doit nécessiter
16:24un agionnaire manteau
16:25de l'idéologie.
16:26On souffre trop
16:27d'une idéologie
16:28des années 60-70
16:29où on considère que,
16:30ah ben effectivement,
16:31si on fait un couvre-feu,
16:33c'est de droite
16:34ou de droite extrême.
16:35Et à côté de cela,
16:36lorsqu'on est droite
16:37ou de droite extrême,
16:38faire un couvre-feu
16:39parce qu'il faut stigmatiser
16:40les jeunes,
16:41parce que les jeunes
16:42sont responsables
16:43d'une partie de nos problèmes.
16:44Moi, je le dis et le redis.
16:46les principales richesses
16:47en France,
16:48c'est notre jeunesse.
16:49Ils font un richesse
16:49dans notre jeunesse.
16:50Et c'est ce qu'on va retenir,
16:51sur une grandeur
16:53dans notre pays.
16:54C'est ce qu'on va retenir.
16:55Merci beaucoup,
16:55M. Boimran.
16:57Merci pour la qualité du débat.
16:59Merci beaucoup
16:59d'avoir pris le temps
16:59de m'inviter.
17:00Merci beaucoup,
17:01maire socialiste de Saint-Ouen.
17:02Merci d'avoir répondu
17:03aux questions d'Europe 1
17:04avec nos chroniqueurs
17:05Jules Torres et Georges Fenech.
17:06On se retrouve juste après
17:07le journal permanent.
17:08A tout de suite sur Europe 1.
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