00:00Et pour réagir en direct sur Europe 1, on retrouve tout de suite le maire de Limoges, Emile Roger-Lomberti, bonjour.
00:08Bonjour.
00:09Merci d'être en direct sur Europe 1, monsieur le maire.
00:11Ces affrontements ont impliqué une centaine de personnes, une centaine de jeunes, c'est énorme.
00:17À ce stade, vous parlez de guérillas urbaines.
00:21Oui, tout à fait, parce qu'ils étaient organisés, ils étaient équipés avec des mortiers en quantité.
00:28Ils avaient préparé les cocktails Molotov, ils avaient préparé les pierres.
00:33Ils avaient organisé les guet-apens pour interrompre la circulation à l'entrée et à la sortie de Dimanche.
00:40Ils ont fait du carjacking, ils ont intercepté des voitures en les bloquant, en se mettant devant.
00:47Et là, sortent des individus cagoulés avec des barres de fer et des battes de baseball qui tapent sur les voitures
00:55et qui ont cassé des pare-brises, cabossé des voitures.
00:58Ils ont réussi à brûler une voiture, ils ont détruit la voiture d'une étudiante
01:03et les personnes que j'ai rencontrées ont vraiment eu le sentiment qu'on en voulait à leur vie.
01:10Est-ce que vous avez l'impression qu'il n'y a plus de limites aujourd'hui ?
01:14Je suis persuadé qu'aujourd'hui, nous avons atteint un degré qui est celui où les bornes appartiennent aux trafiquants et aux idéologues de tous bords
01:26et que cette jeunesse, ce sont des soldats perdus de la République.
01:31Si nous n'intervenons pas, et je suis tout à fait d'accord avec le syndicaliste policier qui parlait,
01:37il faut absolument que nous mettions de la police en permanence.
01:41Je l'ai demandé au ministre de l'Intérieur à plusieurs reprises.
01:47Et il faut que nous puissions travailler à la fois dans la sécurité et la dissuasion,
01:53mais il y a aussi quelque chose qui est indispensable,
01:56c'est de travailler à faire de la prévention et accompagner les familles qui sont en souffrance
02:01par rapport à l'éducation et à l'accordement de leurs enfants.
02:04Alors, cette nuit, il y avait les CRS déployés à Limoges.
02:08La nuit a été calme cette fois.
02:10Donc, il faut des CRS en permanence pour que la nuit se passe bien ?
02:15Je ne suis pas sûr qu'il faille des CRS en permanence.
02:18Je suis sûr qu'il faut des policiers en nombre suffisant
02:21pour qu'il n'ait pas la tentation de les commander et de montrer quel est leur territoire.
02:28Vous savez, ces territoires, il y a des entrepreneurs et des artisans
02:33qui ne peuvent pas travailler l'après-midi dans ces quartiers.
02:37ou s'ils travaillent l'après-midi, ils sont sous surveillance de guetteurs,
02:41de gamins qui font le guet.
02:43Donc, on est vraiment dans des sociétés de droits très particuliers.
02:47C'est le droit du trafic qui s'impose.
02:50C'est les règles du trafic.
02:51Mais c'est un constat terrible que vous faites.
02:54Est-ce que la solution...
02:54C'est un constat, c'est une réalité.
02:56Est-ce que la solution pourrait être aussi un couvre-feu comme à Nîmes
02:59où les mineurs de moins de 16 ans, à partir de demain,
03:02n'auront plus le droit de sortir entre 21h et 6h ?
03:05Oui, nous en avons un, le couvre-feu.
03:07Mais regardez, quand il y en a 150 face à 20 policiers, c'est réglé.
03:11On ne peut pas l'appliquer ?
03:13Non.
03:14Très bien.
03:15Donc, voilà.
03:16Merci.
03:17Les limites des bonnes idées.
03:20Voilà, merci beaucoup.
03:21On a entendu un peu quand même cette impuissance terrible
03:25que vous nous faites partager en direct sur Europe 1.
03:29Merci beaucoup d'avoir été en direct.
03:31Monsieur Émile Roger-Lomberti, vous êtes le maire de Limoges.
