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Ancienne joueuse de l'équipe de France, Laure Lepailleur est très déçue de la prestation des Bleues, éliminées aux tirs au but 1-1 (5 tab 6) par l'Allemagne en quart de finale de l'Euro samedi soir. 

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Transcription
00:00Pourquoi je dis que c'est scandaleux ? C'est parce que le scénario du match était favorable à l'équipe de France.
00:04C'est-à-dire qu'au départ, il y avait deux équipes qui s'observaient dans les toutes premières minutes,
00:08et puis il y a ce fait de jeu qui te permet d'obtenir un pénalty et une exclusion de l'autre côté.
00:14Et là, tu te dis, tu mènes un zéro, le scénario forcément il est en ta faveur,
00:18parce que tu vas jouer en fait plus d'une heure, même un peu plus, 75 minutes, à 10 contre 11.
00:26Et puis derrière, il y a cette fébrilité qui s'installe du côté de l'équipe de France.
00:32Et moi, ce qui m'a particulièrement surpris, c'est la pauvreté technique de ce match.
00:37Et on reviendra peut-être sur les choix, parce qu'on a loué les choix qui avaient été opérés
00:42de la part de Laurent Bonadei depuis le début de la compétition,
00:46avec ce turnover qui avait plutôt bien fonctionné.
00:49Mais aujourd'hui, force est de constater que les choix initiaux qui ont été réalisés n'ont pas forcément été bons.
00:54– Vous pensiez faire à Matteo, par exemple, en fait, qui était…
00:56– Bah plutôt, moi je pensais…
00:57– Déjà, Diadine à gauche, Diadine à droite et Cascarino à gauche.
01:01– On va dire, dans les certitudes qui avaient été opérées quand même sur le début de compétition,
01:04on avait ce trio offensif avec Cascarino, Catoto et Baltimore qui fonctionnaient bien.
01:09Et je pense qu'aujourd'hui, comme avec ce bloc allemand, il y avait cette volonté,
01:15en fait, il aurait fallu écarter davantage le jeu pour prendre plus son temps et passer par les côtés.
01:19En jouant avec une joueuse faux pieds, déjà, ça ne te permet pas de mettre des ballons dans la surface de réparation.
01:24Et puis aussi, ça manquait aussi de présence dans la surface de réparation.
01:27Et je pense, ce qu'il faut louer, c'est la prestation de l'équipe allemande.
01:31– Exceptionnel.
01:31– Parce que c'est exceptionnel ce qu'elles ont réalisé.
01:34On a senti une équipe solidaire, une équipe physiquement prête.
01:39Parce qu'on parle souvent, peut-être que l'équipe de France,
01:41elle a été un peu trop, on va dire, un peu trop prête sur les matchs de poule.
01:46– Vraiment très, très, très sereine, très sûre de son plan de jeu.
01:50– Et c'est ça.
01:50Et en fait, on s'aperçoit que finalement, elles n'ont pas proposé grand-chose.
01:57Elles ne se sont procurées que très peu d'occasion.
01:59Et au final, c'est cette équipe allemande qui, en étant réduite à 10,
02:03s'est montrée la plus dangereuse avec vraiment ce plan de jeu établi.
02:07Et on a totalement perdu les principes de jeu qu'on avait depuis plusieurs matchs.
02:12Parce que l'équipe de France était un vaincu depuis plusieurs matchs.
02:15Il y avait une série, je crois que ça faisait 11 matchs.
02:16– 11 victoires d'affilée.
02:17– Voilà, 11 victoires d'affilée.
02:19Et cette capacité à aller presser l'adversaire,
02:22de mettre sous pression l'adversaire,
02:24de combiner dans les petits espaces,
02:26on n'a rien retrouvé.
02:27On n'a rien retrouvé.
02:28– Avant de donner la parole à Jennifer, je ne résiste pas au plaisir,
02:31tu m'as dit scandaleux.
02:33– Bah oui, scandaleux.
02:33– Tu nous as tisé un scandaleux.
02:34– Oui, je suis déçue.
02:35– Scandaleux, deux points, voilà.
02:36Pourquoi scandaleux ?
02:38– Bah scandaleux parce que quand tu as un scénario favorable comme ça,
02:40tu ne peux pas passer à côté.
02:42Et scandaleux par rapport au fait que, pour moi,
02:47quand tu as le maillot de l'équipe de France,
02:48tu dois montrer davantage.
02:50Et scandaleux parce qu'une nouvelle fois,
02:52on passe à côté d'une qualification
02:54et qu'on reste toujours dans le fait de se dire
02:57qu'on n'a pas battu une équipe allemande dans une compétition officielle
03:00et qu'on reste stagné à ce quart de finale
03:03et que pour le développement du football dans sa globalité française,
03:06on avait besoin d'un bon parcours de l'équipe de France
03:09et pour ça, c'est important.
03:10Voilà.
03:10– Jennifer, tu souscris à ce que David et Laure viennent de souligner ?
03:15– Oui, totalement.
03:16Mais je crois qu'au-delà des choix qu'on peut regarder a posteriori,
03:20moi, j'ai vu une pauvreté technique du début à la fin du match
03:24qui est choquante.
03:25C'est des joueuses qui sont censées jouer des compétitions européennes,
03:29être dans les plus gros clubs.
03:31Et on nous propose ça.
03:32Mais moi, je suis désolée.
03:34Je veux bien être dans l'engouement général
03:37sur le foot féminin qui se développe,
03:40qui se professionnalise, qui propose du spectacle.
03:42On ne peut pas se permettre de faire des erreurs techniques comme ça.
03:46Honnêtement, on n'était pas loin d'un niveau de N1 chez les garçons.
03:50C'est horrible à voir.
03:53Et je trouve que c'est scandaleux, c'est honteux.
03:57On est quand même en quart de finale.
03:59Les Allemandes, elles se font expulser.
04:02Elles ont en plus des blessés importantes dans leur effectif.
04:07Au bout d'un moment, je veux bien qu'il y ait un problème de 11 de départ ou de choix.
04:12Mais on nous a un peu trop vendu cette équipe de France
04:13comme un groupe sympathique qui s'éclate,
04:16qui fait des vidéos et des danses.
04:17Au bout d'un moment, il faut aussi savoir faire des passes.
04:20Bon, des enchaînements.
04:21C'est vrai qu'on n'a pas retrouvé la fluidité.
04:25Elles sont rhabillées.
04:27C'est la déception qui me caractérise.
04:30Je me dis que ce n'est pas possible d'être passée à côté de ce match-là
04:33quand le scénario peut être aussi favorable.
04:35Et en plus, en ayant une prolongation
04:38où tu as encore l'opportunité d'aller marquer.
04:41Ça allait un petit peu mieux en prolongation.
04:42Mais c'est vrai que désormais,
04:43on a mis à jour le bilan sur les 12 derniers tournois.
04:47Il y a eu trois qualifications en demi.
04:48Ça fait désormais neuf éliminations.
04:50En quart de finale, on ne parle même plus de plafond de verre.

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