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Deux personnalités aux points de vues opposés confrontent leurs idées dans #FaceaFaceEte

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00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans votre nouveau rendez-vous face à face, même le samedi soir, à ma droite, Alexandre Devecchio.
00:10Bonsoir Alexandre. Bonsoir Thomas. À ma gauche, Nathan Devers. Bonsoir cher Nathan. Bonsoir cher Thomas.
00:15Pendant une heure, vous allez débattre des sujets qui ont fait l'actualité ces derniers jours.
00:19Mais avant d'ouvrir les hostilités, un point complet sur l'information avec Isabelle Piboulot. Bonsoir chère Isabelle.
00:25Bonsoir Thomas. Bonsoir à tous. À la une, ce nouveau drame à Clermont-Ferrand.
00:31Un homme a été tué par arme blanche la nuit dernière.
00:35La victime, née à Mayotte et âgée de 31 ans, a été touchée au cœur et au poumon avant de décéder à l'hôpital.
00:41Un deuxième homme a été blessé. Les suspects, eux, ont pris la fuite.
00:45Une rixe a éclaté et place du 1er mai dans un contexte alcoolisé selon la police.
00:50La semaine dernière déjà, deux militaires avaient été agressés au couteau, dont l'un mortellement.
00:56Les opérations de sauvetage se poursuivent au Vietnam.
00:58Au moins 34 personnes ont péri dans un naufrage.
01:01Huit autres sont portés disparus.
01:03Un bateau touristique transportant plus de 50 passagers a chaviré dans la baie d'Along.
01:08Les naufragés étaient en pleine visite du site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO lorsque des fortes pluies les ont surpris.
01:16Et puis au moins 30 blessés a déploré à Los Angeles, dont 7 dans un état critique et 6 dans un état grave.
01:23Tôt ce matin, un véhicule a foncé dans une foule devant une boîte de nuit pour des raisons encore inconnues.
01:29Près de 120 pompiers ont été dépêchés à East Hollywood.
01:32Le conducteur de la voiture en a été extrait par la foule, puis blessé par balle et hospitalisé.
01:38Le suspect qui a ouvert le feu a pris la fuite à pied et est activement recherché.
01:42Merci beaucoup Isabelle et on se retrouve dans une heure pour un nouveau point sur l'actualité.
01:48On va commencer donc face à face ce soir avec une actualité qui a marqué toute la semaine.
01:54On va égrener les différents faits qui se sont produits, les faits de violence notamment.
01:57Alors les derniers faits en date se sont produits à Limoges.
02:01Depuis le 14 juillet en réalité il y a des affrontements.
02:04Vous voyez ces images, donc ces images elles datent de cette nuit.
02:07Elles ont été diffusées par le syndicat Alliance Police.
02:09Et donc vous avez des guet-apens, des véritables guet-apens qui attendent les forces de l'ordre.
02:13Et là on a eu quand même une dizaine de policiers qui ont été blessés cette nuit.
02:18Il y a face à eux des dizaines de jeunes des quartiers, d'un quartier sensible de la ville de Limoges,
02:23qui les attendent et qui leur tirent des mortiers d'artifice.
02:26Donc on est vraiment face à une situation qui devient très compliquée pour les forces de l'ordre.
02:31La CRS 8 va être mobilisée ce week-end pour tenter de ramener le calme.
02:34Mais je voulais d'abord vous entendre sur cette violence.
02:37C'est aujourd'hui Limoges, ça a été Charleville-Mézières il y a quelques jours.
02:41On voit que c'est une violence qui touche même des villes moyennes maintenant.
02:45Et un niveau d'intensité aussi qui est particulièrement saisissant, Alexandre.
02:48Oui, et un type de violence particulier puisqu'il s'agit de s'en prendre aux forces de l'ordre et de marquer son territoire.
02:58Moi c'est ce qu'il y a de plus marquant je crois, puisque ce sont des violences organisées et qui semblent défier l'État en réalité
03:07et assumer de vouloir créer un État dans l'État.
03:11Donc c'est un symptôme de la partition du pays et face à cela il n'y a pas de réponse politique
03:17puisqu'il y a eu des incidents, des violences dans toute la France au moment du 14 juillet.
03:23On a vu qu'elle a été la réponse pénale.
03:25On en parlera juste après.
03:26Donc le principal problème c'est qu'il n'y a pas de réponse politique.
03:32Les policiers font tout ce qu'ils peuvent mais il doit y avoir une réponse pénale.
03:35Et je pense que plus on attend, plus on va voir envers des violences qui vont être extrêmes
03:40et plus on va vers des solutions qui risquent d'être extrêmes.
03:44Ça fait plusieurs années qu'on parle de l'armée.
03:46C'est quelque chose qui trotte dans la tête des gens.
03:49Peut-être qu'un jour on y sera obligé.
03:52De quoi cette violence est-elle le nom à vos yeux Nathan Devers ?
03:55Cette violence qui touche...
03:56Alors là on parle du 14 juillet, on pourrait parler de la fête de la musique,
03:59beaucoup d'événements aujourd'hui qui sont devenus des prétextes.
04:01Et ensuite on voit que pendant une semaine, là ça fait une semaine quasiment que ces violences perdurent à Limoges.
04:06Oui en effet, il y a plusieurs types de violences dans un pays et dans le nôtre en ce moment.
04:12Je ne mettrai pas forcément sur le même plan les violences des fêtes qui peuvent dégénérer,
04:18des célébrations comme à la fête de la musique au niveau de la place du Châtelet,
04:23comme lors d'un match de foot où le PSG avait remporté une victoire
04:28et où ici et là on a pu avoir des débordements de violences.
04:32Là je crois qu'on a affaire, au vu des informations qui remontent,
04:35comme vous le disiez, à quelque chose de vraiment prémédité depuis plusieurs jours
04:41avec des cibles qui sont extrêmement précises.
04:45Ce n'est pas comparable aux magasins qui sont pillés comme ça je dirais,
04:50de façon non prévue, non calculée, non réfléchie dans le cadre d'une soirée qui dégénère.
04:56Là, la police est visée.
04:58Alors d'abord j'aimerais dire mon soutien aux policiers qui ont pu être ciblés par ces guet-apens,
05:04mais surtout je crois qu'il faut se poser la question de savoir
05:06qu'est-ce qui est attaqué quand la police est visée ?
05:09Et ceux qui est attaqué, ce sont les représentants de l'État.
05:13Et en l'occurrence, la police n'est pas toujours la seule à être ciblée par ce genre de guet-apens.
05:20Et il nous arrive souvent de commenter des scènes où des médecins sont ciblés par des méthodes analogues
05:26ou des pompiers aussi sont ciblés par des méthodes analogues.
05:30Les gens qui font ça, alors très souvent, c'est lié, ce genre de méthode précise,
05:36avec des armes, etc. au trafic de drogue.
05:38Donc là, vous avez une rationalité qu'on peut déployer, qu'on peut commenter.
05:42Il s'agit non seulement de marquer un territoire,
05:44mais il s'agit de montrer clairement à l'État que les gangs de trafiquants
05:48ou les mafias de trafiquants n'ont pas peur des moyens répressifs
05:51qui sont mis en œuvre par l'État, puisqu'ils pourront toujours réadapter leurs ventes
05:56et qu'il y a énormément de personnes qui consomment de la drogue
05:57et qu'ils savent qu'ils pourront toujours se réinventer.
06:00En tout cas, c'est le signal qu'ils veulent donner.
06:02Et sinon, c'est peut-être aussi une forme de, pas de colère, c'est pas le bon mot,
06:07mais de haine contre l'État et ses représentants.
06:10Oui, moi, je suis sur la dernière hypothèse.
06:12En réalité, c'est pour ça que, contrairement à toi,
06:16je ne fais pas le distinguo, je dirais, entre les violences du PSG,
06:21les violences dans les grands événements et ce type de violences-là.
06:24Je crois qu'elles sont de même nature.
06:26En réalité, il n'y a pas de débordement de la foule.
06:30Ce n'est pas une foule alcoolisée avec des bagarres qui dégénèrent.
06:33Ce sont des gens qui, souvent, viennent spécifiquement pour casser ce qui est du PSG.
06:39Ce sont des gens qui n'étaient pas dans le stade,
06:41qui n'étaient pas supporters de foot et qui viennent pour manifester, justement,
06:46leur haine, leur défiance à l'égard de la France.
06:50Et j'ai parlé de l'absence de réponse pénale.
06:54Il y a aussi une dimension qui est liée à l'immigration.
06:58Je crois que c'est quand même une population qui vient souvent de cités
07:02où il y a une majorité d'immigrés et que ces derniers ne sont pas intégrés.
07:08Ou pire, sont haineux par rapport au pays qui les a accueillis et veulent faire sécession.
07:14Donc, je crois que c'est ce que ça exprime.
07:16Alors, bien sûr, il y a des nuances.
07:18Il y a des moments différents.
07:19Mais je vois quand même un point commun à toutes ces violences.
07:22Je ne crois pas que là, par exemple, ce soit seulement le narcotrafic.
07:26Bon, le narcotrafic, effectivement, il y a une rationalité économique.
07:30Mais on voit bien que si c'était seulement le narcotrafic,
07:33pourquoi les pompiers ? Pourquoi les médecins ?
07:35Donc là, il y a une haine, effectivement, de l'État.
07:38Et sans doute, à travers l'État, une haine de la France et de la nation.
07:41Écoutez simplement le maire de Limoges, qui était notre invité aujourd'hui.
07:45Vraiment, ce qu'il dit cet après-midi,
07:47je pense qu'il faut vraiment que tout le monde s'arrête un instant sur ses propos.
07:49Vous allez me dire ce que vous en pensez.
07:51Les termes qu'il emploie, c'est un élu local, un élu de terrain,
07:54qui connaît sa ville, qui est élu depuis un certain moment,
07:56qui a une connaissance de la réalité.
07:59Écoutez très attentivement ce qu'il dit cet après-midi.
08:02Le rôle d'un élu local, et les maires notamment,
08:08est de plus en plus difficile par rapport à ça.
08:11Notre population justifie la sécurité et justifie le repos.
08:16Ils le demandent, ils en ont besoin.
08:19Et plus ils le réclament, moins ils l'ont.
08:23Et toute notre République est fragilisée sur ses bases.
08:28Parce que les gens s'éloignent,
08:30et on risque de glisser tout doucement vers la guerre civile.
08:34Parce qu'hier soir, c'était une organisation de guérillas.
08:37Vraiment organisée.
08:38L'aspect de l'organisation, c'est-à-dire que la violence, en effet,
08:43on peut dire qu'elle a déjà eu lieu, il y a eu des faits,
08:45on peut revenir aux émeutes, etc.
08:47Là, ce que nous dit le maire, et c'est ce que nous a dit aussi le maire de Charleville-Mézières,
08:51il y a une organisation désormais.
08:52C'est-à-dire que vraiment, on vise délibérément,
08:53et on s'organise, une contre-organisation, une contre-société.
08:57On défend un territoire, c'est comme ça qu'il faut voir les choses aussi.
09:00Bien sûr, sur l'organisation, sur la défense du territoire.
09:02Cependant, je pense que le concept de guerre civile,
09:05invoqué par le maire de Limoges, employé par le maire de Limoges,
09:08n'est pas le bon concept, qui relève de ce qu'on pourrait appeler,
09:11dans un raisonnement, une erreur de catégorie.
09:13Parce qu'une guerre civile, ce n'est pas seulement constitué
09:16par des affrontements qui sont organisés avec des armes, etc.
09:20pour avoir la maîtrise d'un territoire.
09:22Une guerre civile, c'est un affrontement dont le but est d'obtenir le pouvoir,
09:25le pouvoir politique.
09:27Et vous avez des armées ou des milices,
09:28on l'a vu dans beaucoup de pays,
09:32on le voit encore aujourd'hui dans un certain nombre de pays,
09:34qui se battent pour avoir, par exemple, l'équivalent en France,
09:37le contrôle de l'Elysée, de l'Assemblée nationale,
09:40du centre-ville de Paris, etc.
09:43C'est ça une guerre civile.
09:44Là, ce à quoi on assiste, je crois que c'est autre chose.
09:47C'est la montée de la violence dans une partie de la société.
09:51J'aimerais juste faire une réflexion,
09:52pour faire écho à ce que vous disiez,
09:54sur les causes, les causes mentales,
09:57les causes, si vous voulez, du point de vue des motifs de cette violence.
10:01Je regrette une chose,
10:03c'est qu'on l'a vu quand il y a eu d'autres scènes, entre guillemets,
10:05de guérilla urbaine,
10:06même si c'était d'autres contextes,
10:08les émeutes qui ont suivi la mort de Naël, etc.
10:09que le politique n'ait pas pris vraiment la décision
10:13d'essayer de se dire,
10:16bon, évidemment, on condamne de façon extrêmement ferme les violences.
10:19D'ailleurs, ça, il y a eu, la répression,
10:22la justice a été très sévère après, par exemple,
10:24les émeutes qui ont suivi la mort de Naël.
10:26Mais que le politique ne se soit pas dit après,
10:28essayons de faire un diagnostic,
10:30essayons de comprendre ce qui ne va pas dans ces quartiers,
10:33ce qui ne va pas dans cette partie de la jeunesse.
10:35Il ne s'agit pas de faire du misérabilisme,
10:37il s'agit de voir là où la République a failli.
10:38Parce que quand vous avez des jeunes
10:40qui sont en train, à leur jeune âge,
10:43d'utiliser leur semaine d'été
10:45pour s'organiser, pour aller faire des guet-apens
10:47en ciblant et en visant la police,
10:50c'est que quelque chose ne va pas du point de vue de la République.
10:52Disant ça, je ne suis pas en train de les exempter
10:54de toute responsabilité,
10:55mais je dis qu'il y a une cassure.
10:56Et ce travail de compréhension,
10:58il a été fait, par exemple, au moment des Gilets jaunes.
11:00Pas sur le même plan,
11:01mais c'est quand même intéressant, cette comparaison.
11:03Au moment des Gilets jaunes, il y a eu des violences.
11:05Les violences, elles ont été condamnées.
11:06Alors, il y avait des revendications politiques,
11:07qui étaient très claires, ce qui n'est pas le cas ici, évidemment.
11:09Mais après, on a organisé un grand débat.
11:12Le président a organisé un grand débat
11:13parce qu'il s'est dit qu'il faut quand même comprendre ce qui ne va pas.
11:15Et là, on n'essaye pas de faire ce travail
11:16de compréhension collective.
11:18Alors, il n'y a aucune revendication à entendre
11:20parce que ces gens-là n'ont pas de parti politique,
11:22ne sont pas là, justement, dans une logique
11:24d'émeute ou de révolte ou de manifestation.
11:28Mais de se dire, qu'est-ce qui, du point de vue du diagnostic,
11:30du point de vue de l'éthiologie,
11:31l'analyse des causes,
11:32qu'est-ce qui a failli dans le travail de la République ?
11:34Alors oui, c'est bien parce qu'on a des accords
11:37à peu près sur tout.
11:42Là, d'abord sur le concept de guerre civile.
11:46Nathan, tu disais toi-même qu'une guerre civile,
11:48c'était pour prendre le pouvoir.
11:50Je crois que c'est exactement ça.
11:51Ce sont des gens qui veulent prendre le pouvoir,
11:53qui veulent prendre des territoires.
11:54Ils ne sont pas très organisés.
11:56Ils n'ont peut-être pas de parti politique autour d'eux.
11:59Mais il y a cette volonté de séparatisme,
12:02de sécession et sans doute de conquête.
12:04Il y a la dimension culturelle, religieuse aussi,
12:08qui joue, je pense, un rôle là-dedans.
12:11Et c'est peut-être pour ça aussi que les politiques
12:13n'ont pas répondu, effectivement, après les émeutes.
12:18Parce que la réponse est compliquée
12:21et n'est pas politiquement correcte.
12:22C'est-à-dire que je pense que précisément,
12:24ce n'est pas un problème social.
12:26On est face à des individus qui, pour certains,
12:28sont dans le trafic de drogue,
12:29sont des hypercapitalistes qui gagnent beaucoup d'argent.
12:32Ce sont des territoires où ce n'est pas vrai
12:34qu'il n'y a pas eu de réponse sociale.
12:35Il y a eu je ne sais combien de plans banlieues
12:37où on a non seulement rénové les immeubles,
12:40mais on a créé des bibliothèques, des piscines, des cinémas.
12:43Ce sont des lieux beaucoup plus pourvus,
12:46si tu veux, Nathan,
12:47que la France rurale ou la France périphérique.
12:52Donc il y a déjà eu la réponse sociale.
12:53Par contre, il y a un domaine où il n'y a pas eu la réponse.
12:55C'est effectivement le domaine culturel
12:57parce que je crois que le politique a peur de l'affronter
13:01et qu'en plus, c'est très compliqué d'y donner une réponse.
13:05Et la comparaison avec les Gilets jaunes,
13:07je la récuse aussi
13:08parce qu'effectivement, les Gilets jaunes
13:09avaient des revendications sociales.
13:11Ça a pu permettre d'apporter au moins une partie
13:13de la réponse sociale.
13:15Là, on n'est pas sur des revendications sociales.
13:18On n'est pas sur un problème social.
13:20Et d'ailleurs, j'en veux pour preuve
13:21que ces habitants des banlieues,
13:24ils auraient pu aller aux côtés des Gilets jaunes.
13:28On n'a pas vu du tout de convergence des luttes, pour le coup.
13:31On a vu même plutôt une opposition entre les deux.
13:35Donc oui, tu as peut-être raison,
13:36les politiques n'ont pas fait le diagnostic,
13:37mais je ne pense pas que le diagnostic soit social.
13:39Avant que vous répondiez à nouveau, Nathan,
13:42je voulais vous faire écouter le son,
13:44l'extrait d'une interview d'un autre maire.
13:45C'est Charles Villemézière.
13:46Donc là, on parle à chaque fois quand même de ville moyenne,
13:48de ville moyenne de province.
13:49C'est intéressant aussi d'ailleurs d'analyser
13:50le fait que cette violence s'exerce aussi dans ces petites communes.
13:53Donc le maire de Charles Villemézière,
13:55il a été lui visé très directement par des tirs de mortier.
13:58Là aussi, il s'attaquait à un point de deal dans sa ville.
14:01Il y a un quartier qui pose problème.
14:02Il y va, il se fait attaquer par des tirs de mortier.
14:04Et lui, il parle de notion de séparatisme.
14:06On avait le maire de Limoges qui parlait de guerrière urbaine
14:08qui glissait vers la guerre civile.
14:10Et lui, il nous parle de séparatisme.
14:11Écoutez.
14:13Moi, je considère qu'on a effectivement des territoires
14:15où il y a une revendication presque séparatiste
14:18de gens qui, par intérêt généralement purement mercantile,
14:22c'est eux qui tiennent une partie du deal, du trafic local,
14:25souhaitent devenir un peu les chefs,
14:28les représentants du quartier,
14:30s'approprier le quartier, l'avoir sous contrôle.
14:32Et cette prétention-là, il nous faut effectivement
14:34la combattre avec la dernière énergie.
14:37Moi, je pense qu'on peut agir.
14:40Voilà, et on vraiment veut s'approprier le territoire.
14:42C'est là aussi très intéressant.
14:43Un maire qui est en première ligne et qui se dit
14:44mais attendez, là, il y a vraiment des territoires
14:46qui sont en train de nous échapper totalement.
14:47Et quand on y va, on se fait viser par des mortiers.
14:49Bien sûr, mais alors là, dans le cas de Charles-Levill-Mézières,
14:51c'est encore beaucoup plus clair que Limoges,
14:53le lien avec le trafic de drogue.
14:55Là, oui.
14:55Là, c'est extrêmement clair.
14:56Tout est parti, comme vous l'avez dit,
14:57d'une histoire sur un point de deal précis.
15:00Vous avez des gens ici qui sont, je parle des trafiquants,
15:04qui sont dans une logique, celle que j'ai indiquée tout à l'heure,
15:07où ils disent, quoi que fasse l'État,
15:09nous continuerons à vendre, nous nous adapterons.
15:11Vous pouvez faire venir la CRS8 dans notre quartier,
15:14dans des quartiers qu'on contrôle pendant huit jours.
15:16Le neuvième jour, nous serons de retour.
15:18Vous pouvez fermer un point de deal,
15:19il rouvrira le lendemain ou 300 mètres plus loin.
15:22Vous pouvez mettre en prison un de nos petits vendeurs,
15:25eh bien, nous le remplacerons le lendemain matin par quelqu'un d'autre.
15:28Et vous pouvez mettre en prison nos grands narcotrafiquants.
15:30Alors, on verra bientôt avec la prison de Vendin.
15:32Mais en tout cas, pour l'instant, ils peuvent continuer à travailler,
15:35à faire leur travail de direction, entre guillemets,
15:37entrepreneurial depuis leur cellule.
15:39Donc, ce que je veux dire, c'est que dans cette logique,
15:42et je ne dis pas ça, il ne s'agit ni de misérabilisme,
15:44ni d'inversion accusatoire, ni de complaisance.
15:47Mais on voit bien que la réponse policière pénale ne suffit pas.
15:50Elle est nécessaire, mais elle ne suffit pas.
15:52Elle ne suffit pas, pourquoi ?
15:54Parce que ces gens, ils ont une arme.
15:55Ils ont une arme, avant d'avoir des armes réelles qui font couler du sang.
15:58Ils ont une autre arme, qui est leur pouvoir économique.
16:00Et leur pouvoir économique ne tombe pas du ciel.
16:02Il vient du fait qu'il y a dans ce pays,
16:04à peu près 2 millions de consommateurs réguliers, très réguliers,
16:07de certaines drogues et de cannabis.
16:10Si on ne pose pas la question à la racine,
16:12et la racine, elle me semble être là,
16:13le pouvoir des dealers, ce n'est pas moi qui le leur ai donné,
16:16ce n'est pas vous non plus.
16:17Ce sont les 2 millions de Français,
16:19et je dis ça sans les criminaliser ou sans les culpabiliser,
16:22je constate un fait,
16:23qui en font des puissances économiques.
16:26Et la stratégie qui est la France,
16:28celle de la France,
16:29celle de la prohibition,
16:30celle de l'interdiction,
16:31ne suffit pas, on voit bien,
16:33à faire supprimer la consommation massive de drogue en France.
16:36Alors je propose qu'on aille sur le volet de la réponse pénale désormais,
16:38parce que vous en avez parlé,
16:39et c'est là aussi très intéressant.
16:40La semaine a été marquée par les comparutions immédiates
16:42qui ont suivi les émeutes qui ont eu lieu
16:45lors de la nuit,
16:46les dénuits du 13 et 14 juillet,
16:48notamment à Maury Bucco,
16:49une journaliste qui est souvent sur notre antenne,
16:51a assisté à ces comparutions.
16:52Et on voit donc vraiment le décalage
16:55entre ce qui a été requis parfois par le procureur
16:57et les peines qui ont été réellement prononcées.
16:59Vous voyez par exemple,
17:00cet individu conduit sous stupéfiant,
17:02refus d'obtempérer,
17:04qui a déjà 6 condamnations à son actif,
17:06on requiert 6 mois fermes
17:07et peine prononcée 500 euros d'amende
17:09avec des travaux d'intérêt général.
17:11Là on a encore 2 individus
17:12qui ont tiré des mortiers sur des policiers,
17:15qui ont appelé à s'en prendre aux policiers,
17:17alors eux avaient un casier vierge.
17:1912 mois fermes avec mandat de dépôt,
17:20c'est ce qui est requis.
17:22Et puis finalement l'un est relaxé,
17:23l'autre 8 mois avec sur 6 travaux d'intérêt général.
17:26Peut-être un dernier exemple,
17:28cet individu à Paris,
17:31tire de mortiers sur des policiers également.
17:32Lui aussi il n'était pas connu des services de police.
17:3410 mois fermes avec mandat de dépôt ce qui est requis.
17:37Finalement il est cop de 8 mois avec sur 6
17:38et des travaux d'intérêt général.
17:40En fait, ce qu'on a constaté cette semaine
17:42dans les comparutions immédiates,
17:43c'est que finalement il y avait très peu d'individus,
17:46très peu de personnes qui avaient été interpellées,
17:47même ceux qui avaient tiré sur des policiers,
17:49par exemple avec des mortiers,
17:50qui sont allés réellement derrière les barreaux.
17:52Et là le message qu'on envoie,
17:53il est dramatique.
17:53Oui, il est effectivement dramatique
17:55et c'est pour ça que je rebondis quand même
17:57sur ce qu'a dit Nathan tout à l'heure
17:59en disant que la réponse sécuritaire ne suffisait pas.
18:04Elle ne suffit sans doute jamais,
18:06mais a-t-elle été déjà tentée ?
18:09Effectivement il y a des policiers
18:11qui sur le terrain font le maximum,
18:13mais pour ce qui est de la réponse pédale,
18:16on voit bien qu'il y a quelque chose
18:17qui ne fonctionne pas du tout dans ce pays.
18:20et je dirais que ces peines sont une provocation en réalité.
18:27Et je pense qu'elles sont volontairement provocatrices,
18:31c'est-à-dire qu'il y a sans doute un laxisme systémique
18:33pour le coup dans la justice,
18:35mais que là j'ai l'impression que les juges
18:37ont voulu envoyer un message,
18:39un message de déçuance eux aussi d'une certaine manière
18:42à l'État et aux gardes des Sceaux si vous voulez.
18:46Il y a une contestation finalement de la politique pénale
18:49du garde des Sceaux qui avait donné des ordres de fermeté.
18:52En fait les juges ont voulu montrer qu'ils étaient les patrons
18:54et là il y a vraiment un problème profond je dirais en France
18:57avec des juges qui ne respectent plus la séparation des pouvoirs.
19:01C'est ça la réalité.
19:03Pendant des années c'était l'inverse.
19:04Les politiques pensaient être tout puissants,
19:06ne respectaient pas la justice.
19:08Aujourd'hui la justice fait de la politique.
19:11Elle fait de la politique,
19:12elle surinterprète les lois,
19:14elle fabrique les lois,
19:15elle ne respecte plus les consignes du gouvernement.
19:18Or le rôle du juge est d'être la bouche de la loi
19:20et la loi c'est le législateur et c'est le peuple français.
19:24La justice doit être rendue au nom du peuple français
19:26et là elle est rendue au nom de juges idéologues
19:31qui donnent leur vision du pays,
19:37de ce que doit être la justice.
19:38Ce n'est pas leur rôle et d'appliquer la loi.
19:40Nathan, je sais que vous êtes parfois de ceux qui disent
19:42que la prison n'est pas la solution à tout.
19:45Malgré tout, quand quelqu'un tire des mortiers d'artifice
19:48sur des forces de l'ordre,
19:50je pense qu'on peut avoir un consensus assez large en France
19:52sur le fait que la prison peut être la réponse.
19:55Consensus total et je vais plus loin.
19:58Ces peines, je les trouve problématiques aussi.
20:00Parce que sur les trois profils que vous avez montrés,
20:03le premier était intéressant.
20:04On voit bien qu'il y avait dans son cas une logique de récidive.
20:07C'était un individu qui était allé en prison, déjà vous disiez,
20:10au moins à une reprise, peut-être plus,
20:12et qui avait été associé à toutes sortes de délits assez graves.
20:16Donc on voit bien que le problème de la justice,
20:19c'est que, je dirais, quoi qu'elle fasse pour l'instant,
20:22elle n'arrive pas à endiguer,
20:24et peut-être qu'elle n'essaye pas,
20:26en tout cas c'est ce que dirait Alexandre,
20:27le phénomène de la récidive.
20:28Ce n'est pas moi qui le dis, c'est les exemples qui parlent pour moi.
20:32Et donc là, moi je suis favorable au fait que quand des jeunes,
20:36même s'ils n'ont pas de casier,
20:37même s'ils ont une vie professionnelle qui est en train de s'enclencher,
20:42quand ils tirent au mortier sur des policiers,
20:45qu'ils appellent à frapper sur des policiers,
20:47il me semble qu'il faut qu'il y ait une réponse.
20:49En fait, la question elle est très simple.
20:52Dans un parcours de délinquance et de criminalité,
20:54la justice doit se fixer pour objectif
20:57que dès le début du parcours,
20:59l'individu soit détourné de ce parcours,
21:01qu'il soit ramené entre guillemets dans le droit chemin,
21:03dans le chemin de la légalité.
21:04Ça peut passer par plusieurs types de solutions.
21:07Certains, Judith Vintraub ici dit souvent
21:09qu'elle est favorable à des peines courtes,
21:11mais immédiates et rapides.
21:14Pour que les fiches...
21:15Des gens disent ça.
21:17D'autres peuvent dire qu'ils sont favorables
21:19à ce qu'il y ait des peines immédiates,
21:21mais plutôt, vous savez, de ce qu'on appelle
21:23le régime de la semi-liberté,
21:24où le taux de récidive, alors ça dépend des délits,
21:26mais généralement est moins élevé,
21:27puisque l'individu dort en prison,
21:29mais travaille tous les matins dehors,
21:30dans une entreprise,
21:31et donc après, quand il sort de prison,
21:32il a déjà été réinséré,
21:34et ce travail-là n'est pas à faire.
21:36Mais en tout cas, c'est ça l'objectif
21:37qu'on doit se fixer.
21:38Dès qu'un individu est en train de rentrer
21:40dans un parcours de grande délinquance,
21:43de criminalité,
21:44la justice doit tout faire
21:45pour casser ce parcours.
21:47Mais ce que je constate,
21:48c'est qu'aujourd'hui,
21:48c'est pour ça que je suis...
21:50Je dis quoi que fasse la justice,
21:52souvent les choses se passent mal,
21:53parce que quand elle est laxiste,
21:55qu'elle laisse l'individu,
21:56qu'elle attend qu'il ait récidivé plein de fois
21:58pour lui donner une sanction très claire,
21:59ça ne va pas.
22:00Mais quand elle met les gens en prison,
22:02les statistiques sont claires,
22:03des gens qui récidivent à leur sortie de prison
22:05dans les 18 mois.
22:06Et chez les jeunes prisonniers,
22:08les prisonniers qui ont, je crois,
22:09moins de 23 ans, je cite de mémoire,
22:10c'est quasiment un sur deux
22:11qui récidivent à sa sortie de prison.
22:13Donc c'est bien la preuve aussi
22:15que la prison,
22:16dans son fonctionnement actuel,
22:18dans son état actuel,
22:19pour peut-être plusieurs raisons,
22:20n'est pas un lieu
22:20qui favorise après la réinsertion sociale
22:23et le retour dans le droit chemin.
22:24Donc il faut, je crois,
22:25une vraie révolution de la justice,
22:26sans dogmatisme,
22:27et qui essaye de se fixer l'objectif
22:29que je vous ai dit
22:30et ensuite de voir tout le panel de solutions
22:31qui peut être apporté.
22:33Sur cette notion de prison,
22:34Alexandre, pour finir cette première partie ?
22:35Oui, on n'est pas nécessairement en désaccord.
22:39Il peut y avoir différents types de prisons.
22:41Et là, c'est vrai que c'est aussi
22:42la responsabilité politique
22:43de ne pas avoir construit assez de prisons,
22:45de ne pas avoir construit des prisons spécifiques
22:47pour les jeunes délinquants
22:49qui ne sont pas les mêmes délinquants
22:51que ceux qui ont un parcours
22:52de criminalité plus ancien.
22:54Moi, je crois que la prison,
22:56bon, d'abord, il faut rappeler
22:57sa première fonction,
22:57c'est de protéger la société.
23:00Ce n'est pas de réinsérer les gens.
23:02Donc au moins, quand ils sont à l'ombre,
23:03les individus, pardonnez-moi
23:04d'être un peu trivial,
23:06ils n'agressent pas, ils ne tuent pas.
23:08Mais c'est vrai que c'est mieux
23:09si ça réinsère.
23:11Et moi, je crois qu'effectivement,
23:12on emprisonne en réalité trop tard.
23:15Et du coup, très longtemps.
23:17Parce que généralement,
23:18vu que les gens sont en liberté,
23:19ils récidivent, ils récidivent,
23:20ils finissent par faire quelque chose
23:22de très grave et de prendre
23:23plusieurs dizaines d'années de prison.
23:25Donc effectivement,
23:26il faut faire différents types de prison.
23:28Il faut des perles courtes,
23:29exécutées tout de suite
23:30et surtout au premier délit.
23:32Il ne faut pas attendre
23:33qu'un petit délinquant
23:35devienne un criminel
23:36pour le mettre en prison.
23:39Bon voilà, on arrive au bout
23:40de cette première partie
23:41de ce face-à-face.
23:42On va marquer une pause.
23:43Alors on reviendra évidemment
23:44sur l'actualité majeure de la semaine.
23:46Ce sont les orientations budgétaires
23:47présentées par François Bayrou.
23:49Vous nous direz ce que vous en avez pensé.
23:51Est-ce qu'il y a eu des absences peut-être ?
23:52Des thèmes qui n'ont pas été abordés
23:53et je pense que vous me voyez venir.
23:55Puis on reviendra évidemment
23:55sur l'animation de Najat Vallaud-Belkacem
23:57à la Cour des Comptes.
23:58Là aussi, c'était la polémique
23:59qu'a animée ces derniers jours.
24:01On marque une pause
24:01et on revient dans ce face-à-face été.
24:03A tout de suite.
24:08De retour dans ce face-à-face
24:10qui voit s'opposer ce soir
24:11Alexandre Devecchio
24:13et Nathan Devers.
24:14On a parlé des violences urbaines.
24:16Maintenant, on va parler d'un autre sujet
24:18qui a marqué l'actualité cette semaine.
24:19Ce sont les orientations budgétaires
24:22de François Bayrou.
24:23Un peu plus de 40 milliards d'euros d'économies
24:25nous promet le Premier ministre.
24:27Tout le monde va faire des efforts
24:28nous dit aussi François Bayrou.
24:31Est-ce que sur l'esprit général de ce plan
24:33vous avez trouvé que ça allait plutôt dans le bon sens
24:36ou comme beaucoup vous dites
24:37on va demander toujours au même de faire des efforts
24:40mais là où vraiment il faut faire des économies
24:42ça manque.
24:44C'est-à-dire notamment sur la dépense publique
24:45pour être clair.
24:46Oui, je pense que je suis...
24:47La philosophie générale n'est pas la bonne.
24:50C'est la même philosophie d'ailleurs
24:51qu'on poursuit depuis des années.
24:54François Bayrou ne fait pas exception.
24:56En plus, il a des marges de manœuvre très faibles.
25:00Donc, il aurait été surprenant
25:01qu'il en soit autrement.
25:02Mais on voit qu'on a des ajustements budgétaires techniques
25:06souvent sur le dos des Français
25:08en leur faisant payer plus d'impôts
25:11ou en les faisant travailler plus
25:13et on ne résout pas les véritables problèmes.
25:17Alors, vous l'avez dit, la dépense publique.
25:20Encore faut-il savoir quelles dépenses publiques
25:22parce qu'on aurait besoin sans doute d'argent
25:24dans les hôpitaux, dans la police, dans la justice.
25:28Mais on voit que ça va beaucoup dans les dépenses sociales.
25:31Beaucoup dans des comités théodules, des agences
25:34où le dernier exemple en date
25:37étant la nomination de Najat Vallaud-Belkacem
25:39à la courbe des écouvantes
25:40où on recase les copains.
25:44On nous dit à chaque fois que ça ne coûte pas cher.
25:45Ça finit par coûter cher.
25:47Et symboliquement, quand on demande des efforts
25:49à la France qui se lève tôt,
25:50je pense que cette France-là devrait faire des efforts.
25:53Donc, il y a ce problème de la dépense publique
25:55qui n'est pas traitée.
25:56Et puis, il y a le problème de comment
25:58on va chercher de la croissance.
26:00parce que l'endettement est aussi lié
26:02à un pays qui ne travaille pas assez,
26:05mais ne travaille pas assez
26:05pas ceux qui travaillent.
26:07Collectivement, on est le pays
26:09où il y a le plus de personnes, en réalité,
26:12qui sont inactives en âge de travailler.
26:17Et là, il n'y a rien.
26:19Il n'y a rien.
26:20Et pour résoudre ce problème,
26:22il faut réindustrialiser.
26:24On le sait, ça demande une politique à long terme.
26:27Et sans doute, en finir avec certaines politiques
26:29d'assistanat qui découragent le travail.
26:32Et comme ça, en retrouvant de l'emploi,
26:36on retrouvera de la croissance,
26:37une dynamique économique positive.
26:40Ce que je leur reproche,
26:41c'est de raisonner de manière comptable
26:43au lieu de raisonner de manière économique
26:45avec une vision et un projet
26:47pour relancer économiquement la France.
26:49– Avant d'ouvrir le volet de l'immigration,
26:51parce que c'est devenu aussi un sujet politique,
26:52puisqu'il n'y a pas d'annonce sur ce sujet-là,
26:53sur la philosophie générale,
26:55vous aussi, quel est votre regard ?
26:57Et qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent,
26:59effectivement, on fait peser à nouveau l'effort
27:00sur les mêmes,
27:02il n'y a pas d'exemplarité en parallèle
27:04de l'État qui va réduire ses dépenses.
27:07On entend aussi cette petite musique
27:08qu'on va taxer de démago souvent,
27:09mais qui est de dire,
27:10il faudrait peut-être que les responsables politiques
27:12donnent l'exemple,
27:13commencent par donner l'exemple.
27:14Et vous avez peut-être vu ces informations
27:15de nos confrères de l'opinion hier,
27:17l'Élysée, qui s'inquiètent du fait
27:18que le consentement à l'impôt
27:20est en train de devenir un véritable sujet
27:21sous l'appellation Nicolas qui paie.
27:23Donc c'est comment on fait aussi accepter
27:25ces efforts budgétaires à l'opinion
27:27et à la France qui travaille ?
27:29– Oui, alors, il y a plusieurs sujets.
27:31La première chose sur l'annonce du budget
27:33de François Bayrou,
27:35je ne dis pas du tout ça pour le défendre,
27:37mais je pense que,
27:38pour des raisons vraiment de petite politique,
27:40il n'avait pas la possibilité
27:41de faire quoi que ce soit d'autre,
27:43puisque dans l'État où est l'Assemblée nationale,
27:46avec les divisions qui sont les siennes,
27:48en l'absence de toute majorité,
27:50avec le risque permanent de la censure,
27:52voire plus grave,
27:53d'une situation de censure
27:54qui donnerait lieu à des blocages,
27:55à une sorte de nouvelle dissolution peut-être,
27:57François Bayrou était obligé de chercher
28:00sinon le plus petit dénominateur commun
28:02entre toutes les forces politiques à l'Assemblée,
28:05du moins la chose qui susciterait
28:06le moins d'opposition des autres partis.
28:09Et donc, je suis d'accord
28:10avec ce que disait Alexandre sur un point,
28:11c'est que c'était une proposition comptable
28:14et pas une proposition économique,
28:15mais il n'avait pas la possibilité
28:17de faire de l'économique.
28:19Deuxième point que vous abordiez,
28:21je partage aussi le constat
28:23que les gens qui vont être lésés
28:26par ces décisions,
28:27la décision des deux jours fériés,
28:30qui potentiellement vont être supprimés,
28:34donc 14 heures de travail en plus par an,
28:35ce sont les gens qui ne sont pas responsables
28:38de la situation déficitaire
28:41et de l'explosion de la dette.
28:43C'est globalement des Français qui travaillent,
28:45population active,
28:47enseignement actif pour les retraités
28:49sur l'indexation de leur retraite,
28:50qui n'ont pas du tout été consultés,
28:53par exemple,
28:54dans le moment qui a été la grande explosion
28:57du déficit en France ces dernières années,
28:59qui était la crise sanitaire.
29:00Et c'est dommage de faire payer
29:02à ces Français,
29:04en tout cas c'est contradictoire,
29:05de leur faire payer la charge,
29:07l'addition en quelque sorte d'erreurs
29:08qui n'ont pas été les leurs.
29:10Et sur le dernier point,
29:12qui est à mon avis le plus important,
29:13la question du consentement à l'impôt.
29:16Je ne suis pas d'accord, moi,
29:17avec la formule,
29:18et surtout ce qu'elle recouvre,
29:20de Nicolas qui paye.
29:21Parce que je pense que le problème de la France,
29:23ce n'est pas le taux d'imposition,
29:25ce n'est pas le taux de taxation,
29:27et ce n'est pas le fait que l'État français
29:29pratique des impôts forts
29:31pour financer beaucoup de choses
29:32avec l'argent, entre guillemets,
29:34du dit Nicolas.
29:35Je pense que le problème,
29:36et à mon avis d'ailleurs,
29:36la colère des Français,
29:37ce n'est pas tellement ce phénomène Nicolas qui paye.
29:39C'est plus de se dire,
29:41le décalage est immense
29:42entre le niveau d'imposition
29:44et le délitement
29:45de la fonction publique.
29:47Et c'est vrai que,
29:48quand on paye ses impôts,
29:50qu'on est content d'en payer
29:51parce qu'on aime le principe de payer de l'impôt.
29:54Mais que,
29:54quand on est confronté à l'État,
29:56à l'éducation nationale,
29:58à l'hôpital public,
29:59à toutes sortes de situations
30:01où on devrait voir l'État
30:02faire un retour sur investissement
30:04de ses impôts qui sont importants,
30:07eh bien, on parle toujours des mêmes sujets.
30:08Baisse des effectifs,
30:10conditions de travail dégradées,
30:11baisse de la qualité du service en question,
30:13quel que soit à peu près le domaine
30:15où l'État agit.
30:16Je crois que c'est ça.
30:17Ça recouvre aussi ça, Nicolas.
30:18Je pense qu'ils sont aussi sur cette espèce.
30:20Il n'y a pas de désaccord là-dessus, je pense.
30:22C'est-à-dire qu'ils sont,
30:23pour certains, en tout cas,
30:24de ce que j'ai compris de ça,
30:25c'est-à-dire de dire,
30:26on paye des impôts
30:27et on n'a rien en échange.
30:29Et quand il y a ce rien,
30:30c'est le délitement des services publics aussi.
30:32J'ai peut-être mal compris,
30:33mais je crois que,
30:33enfin, j'ai cru comprendre en tout cas,
30:35mais que dans cette idée de Nicolas qui paye,
30:37il y avait aussi, surtout,
30:38la colère de Nicolas qui paye
30:39pour les assister, entre guillemets.
30:41Il y en a assez.
30:42Oui.
30:42Je paye, mais c'est un autre volet.
30:44C'est intéressant,
30:44parce que vous n'allez pas...
30:45C'est intéressant,
30:47mais tu ne vas pas jusqu'au bout
30:48de ton raisonnement.
30:49C'est-à-dire qu'effectivement,
30:51d'accord sur le constat
30:52des services publics,
30:53moi, j'appartiens en plus
30:54à une droite qui est favorable
30:57à un État fort,
30:57des services publics forts,
30:59pas de problème.
31:00Mais tu l'as dit toi-même,
31:01il y a un niveau d'imposition
31:02qui est quand même très, très désélevé.
31:04Donc, où va l'argent ?
31:06Où va l'argent ?
31:07Et on a une partie de la réponse.
31:08Quand j'ai 800 milliards
31:10de dépenses sociales,
31:12il va dans la bureaucratie en partie
31:15et dans les 800 milliards
31:16de dépenses sociales.
31:18Et donc, dedans,
31:18il y a une partie d'assistés.
31:20Donc, ce n'est peut-être pas
31:22politiquement correct
31:23pour toi de le dire.
31:25Mais il y a de ça.
31:26Donc, je pense que, oui,
31:27le phénomène Nicolas Kippé
31:29est un phénomène global.
31:30Je crois que vous vouliez parler
31:31de l'immigration.
31:32Ça fait partie, malgré tout,
31:34des questions.
31:35Il faut rendre hommage
31:36à une partie de l'immigration.
31:38On parlait tout à l'heure du Covid.
31:39On sait que dans les hôpitaux,
31:40il y a des gens qui travaillent,
31:42qui se lèvent tôt,
31:43qui viennent notamment
31:43de l'immigration.
31:45Mais il n'empêche
31:46qu'il y a ce fait,
31:47et c'est un fait,
31:48qu'il y a deux fois plus
31:48de chômeurs
31:49chez les immigrés
31:51que dans le reste
31:52de la population.
31:53Donc, est-ce qu'on doit
31:55faire venir
31:56des immigrés
31:57pour ensuite
31:58les assister,
31:59leur donner le chômage,
32:00etc.
32:01Est-ce qu'il ne vaut mieux pas
32:02donner du travail
32:03à ceux qui sont là ?
32:04C'est une vraie question
32:04qui se pose.
32:05Et c'est une question
32:06qui n'a pas été abordée,
32:08c'est un volet en tout cas
32:09qui n'a pas été abordé
32:10par François Bayrou,
32:11mais qui est devenu
32:12un sujet politique.
32:12C'est pour ça que je tenais
32:13à ce qu'on en parle,
32:14parce que vous avez
32:15des oppositions,
32:15notamment à droite,
32:16qui disent qu'on ne peut pas
32:17faire l'économie d'un débat
32:18sur le coût de l'immigration.
32:20Et à ce titre,
32:21il y avait Éric Woerth,
32:22qui est un député macroniste,
32:24anciennement de droite,
32:25bien sûr,
32:25député de l'Oise,
32:26qui était invité
32:26d'Europe 1 cette semaine,
32:28et il dit
32:28que l'immigration,
32:29le coût, c'est zéro.
32:30Et je propose de l'écouter.
32:33L'immigration a un coût zéro.
32:35Un coût zéro.
32:36C'est mesuré par l'OCDE
32:38assez régulièrement.
32:40Un coût zéro.
32:41Et quand vous regardez
32:42un euro de coût
32:43pour un immigré,
32:45donc on a quelqu'un
32:46qui n'est pas français,
32:47un euro de coût,
32:48un euro dépensé
32:49pour l'immigration,
32:51et en face,
32:52il y a une recette
32:52de 0,88.
32:54D'abord,
32:55j'avais quelques doutes
32:56parce qu'entre un euro
32:57et 0,88,
32:57on voit que ce n'est pas
32:58tout à fait la même chose.
32:59Donc, il y a peut-être
32:59quand même un coût.
33:00Le développement
33:01est assez questionnable
33:03à mon sens.
33:03Alors, on a posé la question
33:04à Nicolas Pouvremonti
33:05qui, lui, à l'inverse,
33:06dit qu'il y a un coût
33:07vraiment important
33:08de l'immigration,
33:08notamment par rapport
33:09à ce que vous disiez,
33:10Alexandre,
33:11sur le fait qu'ils sont
33:12sous-employés,
33:13il y a un taux de chômage
33:13plus important
33:14chez les personnes immigrées.
33:16Eric Woerth lui-même
33:17se prend un peu les pieds
33:18dans son explication.
33:18Il nous explique
33:19qu'un euro investi
33:20pour l'immigration
33:21suscite 0,88 euros de recette.
33:24Donc, c'est un déficit
33:25de 12 points.
33:25S'il appelle ça
33:26un résultat équilibré,
33:27c'est un petit peu surprenant
33:28pour un ancien ministre
33:29du budget.
33:30Mais enfin,
33:31je pense qu'Éric Woerth
33:31fait abstraction
33:32d'une réalité
33:32qui est très spécifique
33:34à l'immigration en France
33:35et qui est que nous avons
33:36une immigration
33:37qui est parmi les moins
33:38au travail
33:38de toute l'Union européenne.
33:40Le taux d'emploi
33:41des immigrés en France
33:42est le deuxième plus faible
33:42d'Europe
33:43juste après la Belgique.
33:44Et effectivement,
33:44ça génère chaque année
33:45un manque à gagner
33:46pour l'économie française
33:47dans son ensemble
33:48de l'ordre de 100 milliards d'euros.
33:50C'est 3,4 points de PIB.
33:51Et pour les recettes publiques,
33:53pour les recettes fiscales
33:53et sociales,
33:55ce manque à gagner
33:55génère effectivement
33:56un coût qui est compris
33:57entre 40 et 45 milliards d'euros.
33:59Alors,
34:00il s'agit là
34:00d'un coût structurel.
34:01On parle du taux d'emploi
34:02des immigrés
34:03de la deuxième génération.
34:04Donc,
34:04ça ne se résout pas
34:05par un claquement de noix.
34:06Ça ne se résout pas
34:07par une poignée
34:08de mesures d'économie
34:09ponctuelles dans un budget.
34:10Mais d'abord,
34:10ces mesures d'économie ponctuelles
34:12sont tout de même bienvenues
34:13parce qu'il y a des choses
34:13qui peuvent être gagnées
34:14assez rapidement
34:15en termes d'économie.
34:16Et puis par ailleurs,
34:17rien n'empêche
34:17de commencer
34:18à traiter cette question structurelle.
34:20Et ce que dit Nicolas Pouvromonti,
34:22c'est qu'évidemment,
34:23la question de l'immigration seule
34:24ne résoudra pas
34:25le problème des finances publiques.
34:26Mais c'est un sujet
34:27auquel il faut s'attaquer
34:28comme tant d'autres.
34:29C'est un sujet
34:29de justice sociale.
34:31On pourra ajouter,
34:32j'ai parlé de la question du chômage
34:33comme Nicolas Pouvromonti,
34:34mais le coût de l'insécurité,
34:36est-ce qu'il est mesuré
34:36par quelqu'un ?
34:38Il me semble
34:38qu'il y a beaucoup d'étrangers,
34:39une majorité d'étrangers
34:40en prison.
34:41Qu'on a du mal à construire des prisons
34:47parce que ça coûte cher.
34:48Sans parler du coût,
34:49à chaque fois qu'il y a maintenant
34:50un événement en France,
34:52il y a un lien malgré tout,
34:53ce sont des émeutes souvent
34:55avec une population
34:56issue de l'immigration.
34:58Il y a de la casse.
35:00On l'a vu avec les dernières émeutes,
35:01je ne sais plus,
35:01je crois que c'était un milliard
35:02le chiffre.
35:04En janvier 2023.
35:05En janvier 2023.
35:07Donc tout ça,
35:07ça a un coût.
35:08Ce n'est pas gratuit.
35:09Donc la démonstration
35:12d'Éric Wörth est fausse
35:13mais ça ne m'étonne pas
35:14d'Éric Wörth.
35:15Si vous me permettez,
35:17pour le coup,
35:18j'ai envie de pousser
35:19un coup de gueule
35:19sur Éric Wörth.
35:21J'en peux plus,
35:22moi, d'Éric Wörth.
35:23C'est vraiment la droite
35:24typiquement qui n'a su
35:25que faire payer les mêmes
35:27et qui continue.
35:28Il a bien fait
35:28d'aller au centre,
35:30au moins il est cohérent
35:30mais vraiment,
35:32il faudrait que la droite
35:33se débarrasse
35:34de ce logiciel politique-là,
35:36complètement politiquement correct
35:38et hors sol
35:38sur toutes les questions
35:39sociétales
35:40et sur le plan économique.
35:41Ils ne savent faire
35:42qu'une chose,
35:43taxer, taper
35:44les Français
35:45qui se lèvent tôt
35:46et qui travaillent.
35:47Évidemment,
35:47je précise qu'Éric Wörth
35:48est le bienvenu
35:49sur notre antenne,
35:50sur notre plateau
35:50pour vous répondre.
35:52Je ne suis pas patron
35:52de l'antenne,
35:53je dis que politiquement,
35:55dans le débat idéologique,
35:56il représente,
35:58je trouve,
35:58le pire de ce qu'a été
36:00la droite
36:00et ce pourquoi aujourd'hui,
36:02LR a fait 4%
36:04aux élections présidentielles.
36:05Il pourra vous répondre,
36:06en tout cas,
36:07il est évidemment
36:07le bienvenu toujours
36:08sur cette antenne.
36:09Sur la question de l'immigration,
36:10vous faites partie de ceux
36:11qui disent
36:11il y a un sujet
36:12quand même à creuser
36:13ou c'est quasiment anecdotique ?
36:15Comment vous vous positionnez
36:15par rapport à ça, Nathan ?
36:16J'observe déjà
36:17que ces questions budgétaires
36:20cristallisent
36:21des projections idéologiques
36:24de part et d'autre.
36:25C'est-à-dire que
36:25dans une situation,
36:26il faut faire beaucoup d'économies.
36:27Vous voyez
36:28les partis politiques,
36:29les uns et les autres,
36:30qui vont prioriser
36:31certains sujets
36:32plutôt que d'autres
36:33et qui vont dire
36:34qu'il y a des oubliés
36:34dans le discours
36:35de François Bayrou.
36:36Peut-être que ce sujet
36:37n'a pas été mentionné
36:38et qu'il était oublié
36:38mais il y en avait d'autres aussi.
36:40Et je crois d'ailleurs
36:40que c'est le point commun,
36:41je rebondis sur ce que disait Alexandre,
36:43entre la gauche et la droite,
36:44sur la question du budget,
36:46c'est que toutes les deux
36:48se sont à peu près entendues
36:49pour dire
36:49François Bayrou,
36:51là,
36:51il cible les mauvaises personnes,
36:52c'est-à-dire
36:52les classes moyennes
36:53qui travaillent.
36:54La droite pour dire
36:55il faut taper
36:56plutôt du côté
36:57des assistés
36:58et la droite
37:00plus à droite encore
37:02ou l'extrême droite
37:03dire
37:04c'est l'immigration
37:04le grand problème,
37:05etc.
37:06Et ça c'est la vieille histoire,
37:07Jean-Marie Le Pen
37:08déjà disait
37:09le nombre de chômeurs,
37:10le nombre d'immigrés,
37:10etc.
37:11Et la gauche
37:12disant
37:13le vrai problème
37:14ce sont les grandes fortunes.
37:16Et c'est
37:17depuis la stratégie
37:19de François Hollande
37:19de faire des pactes
37:20avec les entreprises
37:21en leur faisant
37:22entre guillemets
37:23des cadeaux fiscaux
37:23pour qu'il y ait
37:24une création d'emplois
37:25et des pactes
37:26sans attendre
37:26qu'il y ait des sortes
37:27de clauses miroir
37:28d'obligations
37:29du côté des entreprises.
37:32C'est ça le grand problème.
37:33Mais des deux côtés
37:33l'une comme l'autre
37:34vous diront
37:35eh bien on ne tape pas
37:36les bonnes personnes
37:37et il faut taper
37:38soit les grandes fortunes
37:39soit les assistés.
37:41Moi je crois quand même
37:42que le vrai sujet
37:44c'est qu'il y a de l'économie
37:46mais il faut reconnaître
37:47qu'il y a de l'idéologie
37:48derrière l'économie.
37:49Moi je ne suis pas économiste
37:50rien n'est plus politique
37:50qu'un budget.
37:51Bien sûr, je ne suis pas économiste.
37:52Je ne suis pas capable
37:53de vous dire
37:54si c'est 88 centimes
37:55ou 89 centimes
37:56ou 90 centimes
37:57le coût de l'immigration
37:58par rapport à ses bénéfices.
37:59Je ne sais pas rentrer
38:00dans ce genre de débat.
38:02En revanche,
38:02on a des visions de la société.
38:04Est-ce qu'une vision de la société
38:05où on estime
38:06que quand il y a un problème
38:07la solution
38:08ce serait de supprimer
38:10des droits
38:10parce qu'en fait
38:11c'est ça le sujet
38:12à la fin.
38:12C'est de dire
38:12certains vont dire
38:13il faut supprimer
38:14le regroupement familial
38:14il faut aller dans cette direction-là.
38:16Est-ce que c'est ça ?
38:18Et donc là
38:18on est dans une question idéologique
38:19et je crois qu'il faut l'assumer
38:20et défendre des visions
38:21de la société.
38:22Et moi ma vision de la société
38:23je crois que ce n'est pas un secret
38:25mais ce n'est pas une vision
38:26de la société
38:26dans laquelle l'immigration
38:28est la cause de ses problèmes.
38:28Alors vous avez vu
38:29que sur cette question
38:30de l'immigration
38:30c'est devenu aussi un sujet politique
38:32parce que Bruno Retailleau
38:33au sein du gouvernement
38:34plaide pour une réforme
38:35de l'aide médicale d'État
38:36une transformation
38:37en aide médicale d'urgence.
38:38Alors réponse
38:39dans la foulée
38:40de celle qui est désormais
38:41sa première opposante
38:42elle est pourtant
38:42dans le même gouvernement que lui
38:44c'est Agnès Pannier-Runacher
38:44qui dit
38:46en fait
38:46il ne faut pas aller
38:48dans la course
38:48à l'échalote avec le Rennes
38:49ça suffit
38:50dit la ministre
38:50de la transition écologique
38:52le fait de toujours taper
38:53sur les étrangers
38:53ça suffit
38:54on sait tous
38:55que l'aide médicale d'État
38:56est nécessaire
38:57laisser crever les étrangers
38:58devant la porte de nos hôpitaux
38:59c'est inacceptable.
39:00Elle répond là
39:01très directement
39:01à Bruno Retailleau
39:02elle est interrogée
39:03dans la dernière phrase
39:04quand même
39:04laisser crever les étrangers
39:05devant la porte de nos hôpitaux
39:06c'est quand même
39:06un peu caricatural.
39:07J'adore quand les super technos
39:09veulent faire du populisme
39:10ça sonne tellement fou
39:10on sent qu'elle ne parle pas
39:13comme ça dans la vie
39:14donc pourquoi
39:15employer des mots
39:16qu'elle n'emploie pas
39:17dans la vie
39:18c'est fou
39:19est-ce qu'on laisse crever
39:20les étrangers ?
39:21L'AME
39:21c'est les illégaux
39:25d'abord
39:26ceux qui sont
39:27en situation légale
39:28ont exactement
39:29les mêmes droits
39:30que les autres
39:31ceux qui sont
39:32en situation légale
39:33par définition
39:34ne devraient pas être
39:34sur le territoire
39:36et ce que propose
39:37Bruno Retailleau
39:37ce n'est pas
39:38de les laisser crever
39:39c'est de mettre en place
39:40une aide médicale d'urgence
39:41c'est-à-dire
39:42quand vous êtes
39:43très malade
39:44vous arrivez aux urgences
39:45bien sûr
39:45on vous prend en charge
39:47c'est pas dans tous les pays
39:47comme ça
39:48je pense qu'aux Etats-Unis
39:49par exemple
39:49c'est plus compliqué que ça
39:51ou alors on vous fait payer
39:52toute votre vie
39:53le soin que vous avez reçu
39:54mais par contre
39:55bénéficier
39:56d'une sécurité sociale
39:58pouvoir aller se faire soigner
39:59comme on veut
40:00c'est peut-être
40:02excessif
40:03et ça crée une forme
40:04d'appel
40:05d'air
40:06si vous voulez
40:06je crois que c'est aussi
40:07quelque chose de symbolique
40:08l'aide médicale d'Etat
40:10c'est un milliard
40:12je crois
40:12donc effectivement
40:13c'est pas ça
40:14qui va redresser
40:16les grands équilibres
40:18budgétaires
40:18mais là aussi
40:19c'est une question
40:19de justice
40:20et de cohérence
40:21si on veut lutter
40:22contre l'immigration illégale
40:23on ne peut pas dire
40:24aux gens
40:24venez
40:25vous serez soignés
40:26vous pourrez aller
40:27chez le médecin
40:28vous pourrez
40:29faire les opérations
40:30que vous voulez
40:30et aux frais
40:32de la France
40:33qui travaille
40:34c'est plus possible
40:35je crois
40:35ce que se dit souvent
40:35Bruno Retailleau
40:36c'est qu'il ne faut pas
40:37que la France
40:37soit mieux disante
40:38que les autres pays européens
40:39parce que les réseaux de passeurs
40:40par définition
40:41savent très bien
40:41dans quels pays
40:42il est plus intéressant
40:43d'orienter les flux migratoires
40:44et l'aide médicale d'Etat
40:46effectivement
40:46peut paraître anecdotique
40:48d'un point de vue budgétaire
40:48en revanche symboliquement
40:49elle devient aussi un attrait
40:51pour les passeurs
40:52qui après redirigent les flux
40:54c'est ça que dit souvent
40:54le ministre de l'Intérieur
40:56alors le coup
40:57étant symbolique
40:58on est vraiment là
41:00sur ce que je vous disais
41:00tout à l'heure
41:01c'est des projections idéologiques
41:02sur une soi-disant
41:05moi je ne rentrerai pas
41:07dans le débat
41:07sur le côté économique
41:08mais voir les visions
41:10de la société
41:11qui s'affrontent
41:12ce qui me frappe
41:13dans le discours
41:15de Bruno Retailleau
41:16moi je pense pour ma part
41:17que quand on est patriote
41:20quand on aime la France
41:21quand on se fait
41:22une très très haute idée
41:23de la France
41:23on devrait être extrêmement content
41:25du fait que la France
41:27soit mieux disante
41:27que les autres pays
41:29parce que ça signifie
41:30tout simplement
41:31que la France est le pays
41:32pas quand ça se fait
41:33au détriment des Français
41:34le problème
41:34moi si on a été
41:35en grande prospérité économique
41:37on n'avait pas de problème
41:38d'intégration
41:38pas de problème d'insécurité
41:40je serais pour une forme
41:42de générosité
41:43mais quand vous voyez
41:43que les Français
41:44ont du mal
41:44à finir leur fin de mois
41:46qu'on va encore
41:47les taper
41:47les imposer
41:48qu'ils ont en plus
41:49des problèmes d'insécurité
41:50d'insécurité culturelle
41:52et bien il est temps
41:53d'être moins généreux
41:53parce que c'est de la fausse générosité
41:55y compris pour ceux
41:56qui arrivent ici
41:57parce que vos immigrés
41:58ils arrivent ici
41:59en pensant trouver
42:00l'Eldorado
42:01ils dorment sous des tentes
42:02donc je pense que
42:03personne ne gagne
42:04à ce système
42:04c'est de la fausse générosité
42:06c'est se payer de mots
42:07sur la question de l'AME
42:08vous l'avez dit vous-même
42:09c'est pas une grande générosité
42:10c'est pas une somme importante
42:11c'est pas une somme
42:12qui a un poids sur le budget
42:13vous l'avez dit
42:14deuxièmement
42:15je pense que le principe
42:16consistant à estimer
42:18qu'il y a des droits
42:19qui sont relatifs
42:20à la citoyenneté française
42:21le droit de voter
42:22le droit etc
42:22mais qu'il y a des droits
42:24qui en France
42:25sont reconnus
42:26comme des droits
42:26inconditionnels
42:27inaliénables
42:28qu'on ne peut pas retirer
42:29un individu
42:29le droit d'être soigné
42:31pas seulement
42:31si on vient de faire
42:32une crise cardiaque
42:32je pense pas
42:33que ce soit un principe
42:34qui déshonore la France
42:36et deuxièmement
42:36sur la question migratoire
42:38moi je suis pas
42:39dans le politiquement correct
42:39c'est pas mon sujet
42:40vous en faites
42:42une question de principe
42:43moi j'en fais
42:44une question de réalité
42:45c'est que ça encourage
42:46des gens à venir
42:47qu'on est dans
42:49une très grande difficulté
42:50et donc
42:51les principes
42:52ils sont pas
42:53intangibles justement
42:54il faut se conformer
42:56au réel
42:56mais sur la question migratoire
42:57justement je pense que
42:58si on part du réel
42:59il faut voir que là
43:00on a une sorte de prisme
43:01déformant
43:02l'immigration
43:02je devais dire
43:03une lapalissade
43:04l'immigration
43:05est un phénomène international
43:06et on le traite beaucoup
43:07dans le débat français
43:08comme si c'était une question
43:08de politique intérieure
43:10Nicolas Sarkozy
43:11lui-même
43:11qui n'est pas communiste
43:12à dire
43:14il y a un an
43:15il a dit que la grande leçon
43:16qu'il tirait de son quinquennat
43:17sur la question de l'immigration
43:19c'était que si vraiment
43:20il voulait faire avancer les choses
43:21donc d'un point de vue
43:22entre guillemets
43:22qui est le sien
43:23lui il n'est pas favorable
43:24à une explosion
43:25ou à une augmentation
43:26de l'immigration
43:27dans les prochaines décennies
43:27il disait
43:28c'est sur la logique
43:30du co-développement
43:31je cite ces mots à lui
43:32qu'il faut faire les choses
43:33c'est-à-dire réfléchir
43:34sur pourquoi des gens
43:35fuient massivement
43:36un certain nombre
43:36de pays de départ
43:37je crois que quand on ne pose
43:38pas la question
43:39à la racine
43:40c'est-à-dire l'immigration
43:41c'est moins l'arrivée
43:42que le départ
43:42qui en est la cause
43:44on ne peut pas
43:46y répondre sérieusement
43:47ça on peut être d'accord
43:48si vous voulez là-dessus
43:49mais vous dites
43:50on en fait une question
43:50spécifiquement française
43:52comme si tous les pays
43:53d'Europe et du monde
43:54étaient dans la même situation
43:55que la France
43:56non je ne crois pas que
43:57tous les pays du monde
43:58ont eu des bataclans
44:00je ne crois pas que
44:01tous les pays du monde
44:02accueillent autant de monde
44:03je ne crois pas que
44:03tous les pays du monde
44:04ont des
44:05bas de tous les records
44:06d'OQTF
44:07et qu'ensuite
44:07ces OQTF
44:08ne sont pas appliqués
44:10donc si vous voulez
44:10on pourrait faire mieux
44:11je ne pense pas que
44:12vos amis
44:13ça devrait être vos amis
44:14les sociodémocrates
44:15danois
44:17soient des anti-humanistes
44:18que ce soit
44:19une dictature
44:20et qu'ils se déshonorent
44:22par leur politique
44:23d'immigration
44:24ça leur permet aussi
44:25d'avoir un véritable
44:26système social
44:27si la gauche française
44:28était comme la gauche danois
44:30je crois que je serais de gauche
44:31vos amis danois
44:33on a appris
44:33que vous avez des amis danois
44:34ce soir
44:34non c'était une
44:36oui les sociodémocrates
44:37je l'ai compris bien sûr
44:37alors l'autre polémique
44:39de la semaine messieurs
44:40c'était la nomination
44:41de Najat Vallaud-Belkacem
44:42à la Cour des Comptes
44:43polémique
44:44qui a démarré
44:45par l'annonce
44:46dans le journal officiel
44:47et puis par
44:48évidemment
44:48les supputations
44:49alors on va mettre
44:50nous de côté
44:50je vous propose
44:51les allégations
44:52qui vont dans le sens
44:53de dire qu'il y a
44:53un marché possible
44:54entre François Bayrou
44:55et les socialistes
44:56parce que par définition
44:57nous n'avons pas d'informations
44:58je pense que c'est pas forcément
44:59l'intérêt de cette affaire
45:01ce qui nous intéresse plutôt
45:02c'est d'abord
45:03le traitement médiatique
45:04et vous voyez là
45:05comment le monde
45:05a parlé de cette polémique
45:07la nomination de Najat Vallaud-Belkacem
45:09à la Cour des Comptes
45:09dénoncée par l'extrême droite
45:10donc disqualification
45:12à laquelle on est habitué
45:14quand vous émettez
45:15le moindre doute
45:15sur une nomination
45:16vous êtes automatiquement
45:17d'extrême droite
45:17et on a vu la même chose
45:19pour les députés socialistes
45:22qui d'une manière coordonnée
45:23ont publié des messages
45:24ces dernières heures
45:25et voilà ce qui ressort
45:26nauséabonde
45:27toujours ciblée par les mêmes
45:28des attaques sexistes
45:30égout et dégout
45:31dit même Olivier Faure
45:32alors Carole Delga
45:32elle dit que c'est une polémique
45:33honteuse
45:34qui concentre racisme
45:36misogynie
45:37et complotisme
45:38donc là à partir du moment
45:39où vous êtes taxé
45:40de racisme
45:40misogynie
45:41et complotisme
45:42bon bah là
45:43vous êtes totalement disqualifié
45:44alors qu'il y a
45:45un véritable sujet
45:46à mon sens
45:47sur cette nomination
45:48voilà
45:49qui n'était pas forcément attendu
45:50à la vue du parcours politique
45:52qui est celui de
45:53Najat Vallaud-Belkacem
45:54ce manichéisme
45:55est détestable
45:56et insupportable
45:57traiter les gens
45:59de raciste
45:59quand ils ne sont pas d'accord
46:00avec vous
46:01je pense que c'est le degré zéro
46:02de la politique
46:03et ça participe aussi
46:04je dirais
46:05des tensions
46:06dans le pays
46:07il se trouve que j'ai reçu
46:08au Figaro
46:10Najat Vallaud-Belkacem
46:11donc
46:11c'est quelqu'un
46:13que je respecte
46:14il n'empêche
46:15que
46:16je m'interroge
46:17sur cette nomination
46:18quelles sont ses compétences
46:20pour être
46:20à la cour des comptes
46:22par ailleurs
46:23je trouve que c'est symptomatique
46:24pour faire
46:25le parallèle
46:27avec le débat
46:28qu'on a eu
46:29sur le budget
46:29tout à l'heure
46:30effectivement
46:30d'une forme
46:31de recasage
46:32de personnes
46:33qui n'ont quand même
46:33pas forcément
46:34brillé
46:35quand elles ont été
46:36aux affaires
46:36qui n'ont pas été
46:37capables d'être élus
46:38et qui donc vont vivre
46:40aux frais
46:40de la République
46:42toute leur vie
46:43c'est problématique
46:45dans la situation
46:46budgétaire
46:46qui est la nôtre
46:47et avec les efforts
46:48qu'on demande
46:49à la France
46:49qui travaille
46:50et puis ça a des conséquences
46:51aussi idéologiques
46:53on nomme
46:54toutes ces personnes
46:55dans différentes instances
46:56il se trouve que
46:57la cour des comptes
46:58c'est un organe
47:00qui est plus consultatif
47:01qu'autre chose
47:02mais dans d'autres institutions
47:04ces gens là
47:05ont du pouvoir
47:06alors qu'ils ne sont pas élus
47:07qu'ils n'ont pas de légitimité
47:08et pèsent énormément
47:10en réalité
47:11sur la politique française
47:13je pense
47:13au conseil constitutionnel
47:15au conseil d'état
47:15etc
47:16donc c'est un véritable enjeu
47:18c'est pas seulement
47:19parce que c'est une ancienne
47:21socialiste
47:22que ça ne plaît pas
47:22à la droite
47:24je crois que c'est un débat
47:24plus vaste
47:25sur ce qu'est l'état profond
47:26quand on emploie ce terme
47:28on est complotiste
47:29alors je peux faire plus
47:31je peux faire plus un télo
47:32et parler de technostructure
47:33française
47:33mais il y a un moment donné
47:35il va falloir s'attaquer
47:36à cela
47:38si on veut
47:38réellement changer le pays
47:40le parti
47:41qui arrivera
47:42si un parti d'alternance
47:43arrive au pouvoir
47:44il ne suffira pas
47:45de changer de gouvernement
47:47de majorité
47:48il faudra changer
47:49les structures profondes
47:50de l'état
47:50en fait la gauche
47:51c'est vrai
47:51une partie des médias
47:52se concentre sur la personnalité
47:53de Najat Vallaud-Belkacem
47:54alors c'est une personnalité connue
47:56c'est peut-être pour ça
47:56que ça a fait plus de bruit
47:57que pour d'autres nominations
47:58mais il y avait eu aussi
48:00des doutes
48:01des réticences
48:01quand Richard Ferrand
48:02a été nommé
48:03au conseil constitutionnel
48:05donc là on ne peut pas accuser
48:06de racisme
48:07ou de misogynie
48:07en l'occurrence
48:08c'est dingue
48:08vous avez vraiment lu
48:09dans mes pensées
48:10j'allais parler
48:11de Richard Ferrand
48:12et en effet
48:13la comparaison
48:15je crois qu'elle est assez intéressante
48:16parce qu'il y a
48:17une sorte de clivage
48:18aujourd'hui
48:18très profond
48:20vous avez employé
48:21le mot d'état profond
48:22entre deux parties
48:24de notre société
48:25sur la question
48:26des postes
48:27non élus
48:27donc
48:29quelle est la légitimité
48:30vont dire certains
48:31d'un président
48:33du conseil constitutionnel
48:34est-ce que finalement
48:35il n'y a pas de l'idéologie
48:37derrière sa compétence
48:38est-ce que finalement
48:40tout ça n'est pas
48:41du recasage
48:41du pistonnage généralisé
48:43une sorte d'organisation
48:45ontologiquement corrompue
48:47de la politique française
48:48c'est ça l'idée
48:49qu'il y a derrière
48:50je crois que face à cette question
48:52alors évidemment
48:52quand il y a des irrégularités
48:54ça peut arriver
48:54il a pu arriver
48:55dans l'histoire
48:57de la politique française
48:58de la république
48:59et même avant
48:59qu'on puisse
49:01caser un ami
49:02dans telle ou telle institution
49:03que l'individu soit mauvais
49:04c'est arrivé
49:05et là il faut le dénoncer
49:06mais ensuite
49:07réfléchir sur le rôle
49:08de ces institutions
49:08parce que je crois
49:10que ce qui est aussi
49:11mis en cause
49:12c'est pas seulement
49:13tel ou tel individu
49:14c'est l'institution
49:15en elle-même
49:16dans le cas de Richard Ferrand
49:17c'était très intéressant
49:19la polémique
49:19certains disaient
49:21il n'est peut-être pas
49:21assez légitime
49:22d'un point de vue professionnel
49:23il n'a pas une connaissance
49:25du droit
49:25qui est particulièrement profonde
49:28mettons de côté cet aspect
49:29mais souvent
49:30ceux qui ont critiqué
49:31sa nomination
49:31sont à peu près
49:33les mêmes
49:33qui vous disent
49:34le conseil constitutionnel
49:35ça suffit
49:36c'est un obstacle
49:37à la vie politique française
49:38ils censurent trop de lois
49:40ils empêchent
49:41le politique d'avancer
49:42donc en fait
49:43la vraie critique
49:43je crois
49:43au fond des choses
49:44c'est entre ceux
49:45qui estiment
49:46que la vie démocratique
49:47doit se réduire
49:48à la souveraineté
49:49du peuple français
49:50de la volonté générale
49:51des élections
49:52et de leurs représentants
49:53et ceux qui estiment
49:54que l'état de droit
49:56est aussi important
49:57et que la démocratie
49:58ne peut pas exister
49:59sans état de droit
49:59et qu'elle a besoin
50:00d'avoir des institutions
50:01de contre-pouvoir
50:02de contre-pouvoir
50:03aussi contre les représentants
50:05élus légitimement
50:06par le peuple français
50:06et je crois
50:07alors pour la cour des comptes
50:08c'est un tout petit peu différent
50:09mais très souvent
50:10quand c'est entre guillemets
50:12machin
50:12comme le disait le général
50:13de Gaulle
50:13sont attaqués
50:14c'est ça
50:15qui est en cause
50:16est-ce qu'on est
50:17dans une définition
50:18où la démocratie
50:20c'est la majorité
50:21à raison
50:22à gain de cause
50:23et peut faire ce qu'elle veut
50:24ou est-ce que la démocratie
50:25c'est plus complexe que ça
50:26et c'est aussi
50:27d'avoir des contre-pouvoirs
50:28Nathan a parfaitement
50:30posé le débat
50:31c'est vrai qu'il y a une question
50:32sur qu'est-ce que la démocratie
50:34aujourd'hui
50:34moi j'avoue
50:36que je suis dans le camp
50:37qui m'interroge
50:38non pas sur l'état de droit
50:39c'est là où vous êtes
50:40malgré tout
50:41un peu caricatural
50:41et malin
50:42c'est-à-dire que personne
50:44ne veut remettre en cause
50:45ne voudrait d'un état
50:46où il n'y aurait pas de juge
50:47où il n'y aurait
50:48où il n'y aurait pas
50:49de minimum
50:50de contrôle constitutionnel
50:51mais je constate
50:52que cet état de droit
50:53a vu son périmètre
50:55considérablement accru
50:57depuis des années
50:58et le général de Gaulle
51:00qui n'était pas un dictateur
51:01qui n'allait pas
51:03commencer une carrière
51:03de dictateur
51:04à 80 ans
51:05comme il l'a dit
51:06il disait
51:06il n'y a qu'une cour suprême
51:07c'est le peuple
51:08c'est vrai qu'il n'aimait pas
51:09beaucoup ces machins
51:10comme tu l'as dit
51:12et moi je crois
51:12qu'il est temps
51:13que ces machins
51:13effectivement
51:15voient leur place
51:16et leur périmètre réduit
51:18ça ne veut pas dire
51:18qu'on ne sera plus
51:19en démocratie
51:20bien au contraire
51:21parce que je crois quand même
51:22que le cœur de la démocratie
51:24effectivement
51:24ça ne s'y réduit pas
51:26mais c'est la souveraineté populaire
51:27d'une démocratie
51:28où le peuple
51:29se contente d'aller voter
51:31mais en fait
51:31le vote n'a plus de sens
51:33puisque c'est d'autres
51:34qui prennent des décisions
51:35et c'est même plus le politique
51:36c'est plus tout à fait
51:37une démocratie
51:38et je trouve ça très inquiétant
51:39et pour ceux que le sujet intéresse
51:40je les renvoie vers
51:41l'excellent article
51:42de notre confrère Paul Sugy
51:43dans les colonnes du Figaro
51:44qui parle justement
51:46des méthodes
51:47il a enquêté sur les méthodes
51:48de Pierre Moscovici
51:48c'est très intéressant
51:49donc allez lire son article
51:51il nous reste deux petits sujets
51:52pour finir
51:53alors évidemment
51:53on ne peut pas finir cette émission
51:55sans parler de Sandrine Rousseau
51:56et de la polémique
51:56avec les agriculteurs
51:57c'était la polémique
51:58de la semaine
51:58vous l'avez vu
51:59elle a dit
52:00j'en ai rien à péter
52:01que de leur rentabilité
52:03et alors là pareil
52:04c'est très intéressant
52:05vous voyez le traitement médiatique
52:06à nouveau polémique
52:08à l'extrême droite
52:08donc si là aussi
52:09vous êtes offusqué
52:10par les propos de Sandrine Rousseau
52:11vous êtes d'extrême droite
52:12décidément
52:12ça commence à faire du monde
52:15c'est nos confrères de BFM
52:16qui racontent ça
52:18donc c'est aussi
52:18ça dit des choses
52:19sur les médias
52:20je pense que ça ne résume pas
52:22la pensée complète de BFM
52:23mais il y a quand même
52:24partie des médias
52:25qui sont comme ça
52:26qui ont une forme
52:27de pensée réflexe
52:28ce qui est très grave
52:28pour un journaliste
52:29on devrait avoir
52:29de l'esprit critique
52:30visiblement ils n'en ont pas
52:32ils pensent par slogan
52:33et ils titrent par slogan
52:34très rapidement
52:34sur cette polémique
52:36qu'est-ce que vous en avez pensé
52:37de quoi est-elle le nom aussi
52:39d'une forme de déconnexion
52:40de cette écologie
52:41qui n'a plus tellement
52:42de lien avec les territoires
52:44finalement
52:44on rappelle que la plupart
52:45des élus écolos
52:46le sont dans des villes
52:48dans les périphéries urbaines
52:49oui et peut-être
52:51plus profondément
52:52de certains politiques
52:53qui ne veulent même plus
52:56en fait faire avancer
52:57leurs idées
52:58au-delà même
52:59de la question de l'écologie
52:59c'est ça moi qui m'interpelle
53:01parce qu'elle ne comprend personne
53:02en disant ça
53:02mais bien sûr
53:03et en fait d'une réduction
53:04de la politique à
53:05je prêche mes convaincus
53:06parce que quand vous parlez
53:07comme ça
53:07c'est-à-dire
53:09Sandrine Rousseau
53:09quand elle dit cette phrase
53:10alors bon
53:11c'était pas sur un média généraliste
53:12donc c'était un média
53:13où elle parlait déjà
53:14à sa base
53:14mais quand on parle comme ça
53:17c'est qu'on se dit
53:17les gens qui vont regarder
53:18cette vidéo
53:19qui ont déjà de la sympathie
53:20pour mes idées
53:21qui sont pas très très
53:23sensibles à la question
53:24de la rentabilité
53:25des agriculteurs
53:25ça va pas du tout
53:26les déranger
53:27et ceux qui m'aiment pas
53:28tant pis
53:29moi je crois que la politique
53:30c'est exactement le contraire
53:31c'est d'essayer d'aller
53:31prêcher les gens
53:32qui ne sont pas convaincus
53:33quelle que soit la chapelle
53:34à laquelle on appartient
53:35et que ce genre de méthode
53:37est contre-productive
53:38Oui on est absolument d'accord
53:40je crois que c'est ce que révèle
53:42cette vidéo
53:43effectivement parce qu'elle était
53:44dans une forme d'entre-soi
53:46donc elle a dit
53:47ce qu'elle pensait profondément
53:49c'est-à-dire un profond mépris
53:50de classe
53:51et des électeurs
53:52qui ne pensent pas comme elle
53:53et c'est révélateur
53:54de ce qui est devenu la gauche
53:55une gauche qui était censée
53:56dont la vocation
53:58était de s'adresser
53:58aux classes populaires
54:00on voit que c'est très compliqué
54:01depuis des années
54:02mais là on a une gauche
54:03qui désormais assume
54:04qu'en réalité
54:05les classes populaires
54:06en fait sont d'extrême droite
54:07donc il ne faut plus leur parler
54:08ce sont des bouseux
54:09des péquenots
54:10et on les emmerde
54:11en fait
54:11c'est ce qu'il y a dit
54:12des beaufs
54:13et voilà
54:14et peut-être qu'on pourrait
54:14les remplacer aussi
54:15par d'autres
54:16et la vie serait plus simple
54:18donc c'est extrêmement révélateur
54:19et je suis d'accord
54:20je trouve que c'est dommage
54:21je préférerais débattre
54:23avec une gauche
54:24qui a des arguments
54:25qui s'intéresse
54:26aux classes populaires
54:27et qui ne réduit pas
54:29comme ça
54:30qui n'essentialise pas
54:31pour le coup
54:32puis c'est un grand mot
54:32qu'ils ont à la bouche
54:33l'adversaire
54:34une dernière image
54:35pour finir
54:37image qui nous a apporté
54:39de la joie
54:39ce matin
54:40c'est celle d'Amir
54:41le chanteur franco-israélien
54:43qui a été ciblé
54:44par une campagne de haine
54:46sur les réseaux sociaux
54:47il y a même des artistes
54:48qui ont décommandé
54:49leur présence
54:50au festival
54:50des francopholies de Spa
54:51en Belgique
54:52contre le chanteur
54:54franco-israélien
54:55au simple motif
54:56qu'il est franco-israélien
54:57alors il a reçu
54:58quelques soutiens
54:59et on en a mis
55:00quelques exemples
55:01notamment Richard Berry
55:02il y a eu également
55:03Arthur
55:04qui l'a soutenu
55:05finalement assez peu
55:06dans le milieu
55:08de la culture
55:09il était donc sur scène
55:10et il a été
55:11acclamé par le public
55:13et je pense
55:13vous me direz
55:14ce que vous en pensez
55:15que c'est la meilleure
55:15des réponses possibles
55:16à ce qui s'est passé
55:17pour lui
55:18c'est la première fois
55:22que je venais
55:23à la désappréhension
55:24et qu'on passera
55:25en me posant
55:2535 000 questions
55:26et ce soir
55:28de vivre
55:297 heures
55:30un tiers
55:30avec lui
55:31m'a prouvé
55:33que
55:33les réseaux sociaux
55:36c'est pas la réalité
55:37d'un mot
55:57qu'est-ce que vous a
55:58évoqué
55:59cette polémique
55:59autour d'Amir
56:01et la réponse
56:02du public
56:02c'est-à-dire que
56:03il a raison
56:04les réseaux sociaux
56:04c'est pas la vraie vie
56:05il y a une différence
56:06dans la vraie vie
56:07il a été acclamé
56:08et c'était magnifique
56:09alors là vous avez
56:10pas lu dans mes pensées
56:11parce que j'allais dire
56:11le contraire
56:12j'allais dire
56:12malheureusement
56:13il a tort
56:13les réseaux sociaux
56:14sont devenus une réalité
56:15c'est-à-dire que la réalité
56:16oui il a été acclamé
56:17par le public
56:17mais la réalité
56:18c'est qu'aujourd'hui
56:19un artiste israélien
56:19un universitaire israélien
56:21un civil israélien
56:22même quand il s'oppose
56:23à la guerre
56:24même quand il appelle
56:25à la paix
56:25Amir je l'ai rencontré
56:27une fois
56:27c'était un an après
56:28le 7 octobre
56:29dans une cérémonie
56:30d'hommage aux victimes
56:36le génocidaire
56:38colonial
56:39raciste
56:39etc
56:40anti-palestinien
56:41que certains ont décrit
56:42certains qui ont fait ça
56:43c'était pour l'essentialiser
56:44dire quelqu'un
56:45qui est lié de près
56:46ou de loin à Israël
56:47et qui n'en a pas honte
56:48et qui peut avoir aimé Israël
56:50même si c'est sur une vision
56:51pacifiste et anti-Nétaniahou
56:52etc
56:53ça reste un israélien
56:54c'est-à-dire
56:54ça reste un juif
56:55et malheureusement
56:56Amir
56:56malheureusement
56:57c'est très triste ce que je dis
56:58mais il a tort
56:58c'est-à-dire qu'aujourd'hui
56:59un civil israélien
57:00ou lié à Israël
57:02ou juif en gros
57:03qui se produit
57:04enfin Israël
57:04lié à Israël
57:05qui se produit quelque part
57:06dans le monde
57:07il sait que ce genre de choses
57:08peut lui arriver
57:08des campagnes abjectes
57:10je crois qu'effectivement
57:11il n'y a pas une fracture
57:11entre les réseaux sociaux
57:13et le peuple
57:13il y a une fracture
57:14entre les élites et le peuple
57:15puisque derrière les réseaux sociaux
57:16il y a un petit monde culturel
57:18hors sol
57:19qui a décidé
57:19d'exclure Amir
57:21et on le retrouve
57:22sur beaucoup de sujets
57:23et on l'avait vu aussi
57:24à l'Eurovision
57:25où les chanteuses
57:27israéliennes
57:28ont été dénigrées
57:30par le jury
57:30certains voulaient
57:32les boucoter
57:33et finalement
57:33à chaque fois
57:34le public
57:35a voté en masse
57:36pour elle
57:37donc ça illustre
57:38quelque chose
57:38qui est très fort
57:39en France
57:40c'est la fracture
57:40entre les élites
57:41et le peuple
57:41et il y a malheureusement
57:42une élite
57:43notamment
57:43pseudo-élite
57:44en tout cas
57:44de gauche
57:46et d'extrême-gauche
57:47qui sur ces questions-là
57:49est vraiment en décalage
57:50avec la majorité
57:51des français
57:52qui sont plutôt
57:53en soutien
57:53je pense à Israël
57:54même si
57:55effectivement
57:56il y a de bonnes raisons
57:58de trouver la situation
57:58à Gaza tragique
57:59mais sont plutôt
58:00en soutien à Israël
58:01je crois
58:01parce qu'on a été frappé
58:02dans notre pays
58:03par le terrorisme
58:05et donc on est
58:05automatiquement solidaires
58:07on aimerait bien
58:07que nos hommes politiques
58:08se préoccupent justement
58:11de la sécurité
58:11des français
58:12et ce même réflexe
58:13patriotique
58:14qui est humain
58:15Merci à tous les deux
58:16c'était un plaisir
58:17de partager ce face-à-face
58:19avec vous
58:19on marque une pause
58:20et dans quelques instants
58:21c'est l'heure des Pro 2
58:22avec mes invités
58:23qui vont me rejoindre
58:24à tout de suite
58:24Sous-titrage Société Radio-Canada

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