Le directeur de l'observatoire immigration et démographie Nicolas Pouvreau-Monti : «Le taux d'emploi des immigrés en France est le deuxième plus faible d'Europe après la Belgique.»
00:00C'est intéressant, c'est qu'Éric Woerth lui-même se prend un peu les pieds dans son explication.
00:03Il nous explique qu'un euro investi pour l'immigration suscite 0,88 euros de recette.
00:08Donc, c'est un déficit de 12 points.
00:10S'il appelle ça un résultat équilibré, c'est un petit peu surprenant pour un ancien ministre du budget.
00:14Mais enfin, je pense qu'Éric Woerth fait abstraction d'une réalité qui est très spécifique à l'immigration en France
00:20et qui est que nous avons une immigration qui est parmi les moins au travail de toute l'Union européenne.
00:24Le taux d'emploi des immigrés en France est le deuxième plus faible d'Europe juste après la Belgique.
00:28Et effectivement, ça génère chaque année un manque à gagner pour l'économie française dans son ensemble de l'ordre de 100 milliards d'euros.
00:34C'est 3,4 points de PIB.
00:36Et pour les recettes publiques, pour les recettes fiscales et sociales, ce manque à gagner génère effectivement un coût qui est compris entre 40 et 45 milliards d'euros.
00:44Alors, il s'agit là d'un coût structurel.
00:46On parle du taux d'emploi des immigrés de la deuxième génération.
00:49Donc, ça ne se résout pas par un claquement de noix.
00:50Ça ne se résout pas par une poignée de mesures d'économie ponctuelles dans un budget.
00:55Mais d'abord, ces mesures d'économie ponctuelles sont tout de même bienvenues
00:57parce qu'il y a des choses qui peuvent être gagnées assez rapidement en termes d'économie.
01:01Et puis par ailleurs, rien n'empêche de commencer à traiter cette question structurelle.