Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 18/07/2025

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonsoir à tous, bientôt 20h15, merci si vous venez de nous rejoindre et merci si vous êtes avec nous depuis le début de cette émission également de nous suivre.
00:07Avec moi pour animer cette seconde heure d'Europe 1 Soir Weekend, Vincent Roy, essayiste et journaliste.
00:12Bonsoir Vincent. Bonsoir. Et Raphaël Stainville, directeur adjoint de la rédaction du JDD. Bonsoir Raphaël.
00:17Ensemble nous recevons Antoine Basbouze. Bonsoir Antoine Basbouze. Bonsoir Monsieur.
00:21Politologue, vous êtes associé chez Forward Global et puis vous êtes également directeur de l'Observatoire des Pays Arabes.
00:28La spirale de violence dans le sud syrien n'en finit plus à Soïda.
00:32Près de 600 personnes sont mortes en quelques jours dans des affrontements entre milices druzes et tribus bédouines pro-régime syrien.
00:39Le pouvoir intérimaire syrien a retiré ses troupes et confié la sécurité au chèque druze pendant qu'Israël frappait Damas pour protéger la minorité druze.
00:47Vous me dites si je fais des erreurs dans ce que je suis en train d'expliquer.
00:49Antoine Basbouze, est-ce que vous pouvez rapidement nous refaire la semaine qui s'est déroulée pour cette population druze avec les tenants, les aboutissants pour que tout le monde puisse bien comprendre.
00:57Parce que c'est vrai que vu de cela, je pense qu'il y a encore quelques jours, peu de gens avaient entendu parler de cette population qui vit sur ce plateau du Golan.
01:05Écoutez, la réalité c'est que depuis l'indépendance de la Syrie, ce pays n'a pas connu beaucoup de stabilité.
01:12C'est une société plurielle, mais qui a toujours été gouvernée, dominée par des pouvoirs sectaires.
01:20Il y a eu une succession de coups d'État dans les années 40, 50, 60, jusqu'à l'arrivée d'Assad, père puis fils.
01:29Ça fait 54 ans de règne d'Assad.
01:32Et là, c'était la répression la plus totale de la majorité par une minorité qui était la minorité alawite.
01:40Et puis après 54 années de répression totale, ce régime est tombé.
01:47Et ceux qui lui ont succédé ont quelque part des comptes à régler avec ceux qui les ont maltraités pendant ce temps-là.
01:55Et dans tout ça, il y a les nouveaux arrivants ont de l'ADN djihadiste, islamiste.
02:04Ils étaient, ils gouvernaient la province d'Idlib à côté de la Turquie.
02:09Et à Idlib, c'est une zone reculée où l'islamisme peut être compatible avec la société.
02:16En revanche, la Syrie est plurielle.
02:18Damas n'est pas Idlib.
02:20Damas, il y a des chrétiens, il y a des druzes, il y a des alawites, il y a des kurdes.
02:26Or, le nouveau pouvoir n'a pas tenu compte de cette pluralité.
02:30Il s'est imposé, alors qu'il est sectaire, sur l'ensemble du pays,
02:36en voulant faire de la Syrie un pays centralisé, dominé par ce régime islamique.
02:43Son chef, qui a été reçu à l'Elysée, qui a rencontré Trump,
02:47qui a rencontré tous les chefs d'État de la région,
02:50qui a été en Turquie, qui a été en Azerbaïdjan la semaine dernière,
02:54eh bien lui, il a mis beaucoup d'eau dans son vin,
02:57parce que c'est un pragmatique, il est très malin, il veut réussir,
03:02et en étant ultra-islamiste, ultra-radical, il ne pouvait pas réussir.
03:07Son sort aurait été celui de Bin Laden ou de Zawahiri.
03:11Donc, il a fait un grand pas vers la normalité.
03:15En revanche, ceux qui l'ont porté au pouvoir,
03:18ceux qui l'ont accompagné jusqu'à Damas,
03:21eux n'ont pas fait ce chemin,
03:24et ils sont restés dans leur radicalité.
03:27Il y a pour eux les croyants et les mécriants,
03:29les fidèles et les infidèles.
03:32Or, la société syrienne est plurielle,
03:34et elle mérite un autre traitement que celui-là.
03:38Alors, Israël qui a bombardé Damas, le sud de la Syrie,
03:41moi j'avais juste envie de vous dire pourquoi, tout simplement.
03:45Eh bien, il y a une vision israélienne de la Syrie,
03:50qui est la suivante.
03:52Israël ne veut pas avoir à ses portes un gouvernement centralisé, fort,
03:57qui domine la Syrie et qui menacerait un jour Israël.
04:03Or, à l'heure actuelle, Israël s'est assuré de la destruction
04:08de la quasi-totalité des moyens syriens,
04:11trois jours après la chute d'Assad.
04:13Il y a eu à peu près 2000 raids aériens qui ont détruit les bases aériennes,
04:18les infrastructures maritimes.
04:20Ils ont tout effacé, les charles.
04:23Il n'y a plus grand-chose en Syrie pour se défendre.
04:26Et donc, la vision américaine, européenne, arabe,
04:30c'était d'avoir une Syrie qui évolue,
04:33donner sa chance à la Syrie.
04:35C'est pourquoi ce monsieur Al-Shara a été reçu à l'Elysée,
04:39c'est pourquoi il a rencontré Trump,
04:41et c'est pourquoi les sanctions ont été levées.
04:44Or, Israël, ce n'est pas sa stratégie,
04:47et en fait, en définitive,
04:50c'est Israël qui dicte la ligne à Washington
04:55et pas l'inverse.
04:56Parce que mardi dernier, Washington, la Maison Blanche,
04:59a dit qu'il faut qu'Israël n'intervienne pas.
05:02Eh bien, le mercredi, Israël a bombardé le palais présidentiel,
05:06a détruit le siège du ministère de la Défense,
05:08le QG de l'armée,
05:09humilié ce président qui était en train de négocier avec lui.
05:13C'est aussi sous la pression de la communauté de ruses
05:18qui vit en Israël,
05:19qui combat dans les rangs de Tzal.
05:24Certains ont franchi la frontière pour venir en aide.
05:27C'était sous la pression, non, aussi, que Benyamin Netanyahou...
05:31Écoutez, on n'est pas naïf à ce point
05:34pour penser que les sentiments gèrent la géopolitique et la stratégie.
05:41Netanyahou, c'est un animal politique extrêmement fort.
05:44Il ne se laisse pas embarquer par les pleurs
05:47ou les sentiments d'une minorité de ruses
05:50de 170 000 personnes qui sont en Israël
05:55et qui participent à l'armée.
05:59Il y a des soldats.
06:01Alors, certains refuseraient, à priori,
06:02peut-être de pouvoir se mobiliser pour faire, justement, l'armée.
06:05C'est ce qui se dit.
06:07Oui, mais il ne faut pas être naïf à ce point
06:09pour dire que la stratégie d'Israël
06:12est dictée par une minorité de ruses
06:14qui peut être refusnique à un moment ou à un autre.
06:19Le responsable syrien, le nouveau responsable,
06:25bien qu'islamiste,
06:29a montré un certain visage d'ouverture.
06:31Est-ce que ce n'est pas, j'allais dire, un effet d'annonce ?
06:35Est-ce qu'on peut continuer de lui faire confiance ?
06:38Écoutez, au jour d'aujourd'hui,
06:40il a été extrêmement humilié.
06:42Et donc, discrédité par rapport à ses soutiens,
06:47à sa base sociale.
06:48Cet homme qui vient de l'islamisme radical
06:53a fait sa mue.
06:54On l'a vu.
06:56Même quand il était à Idlib,
06:57son discours a changé.
06:59C'est un homme intelligent.
07:00Et puis, une fois à Damas,
07:02il a jeté le treillis,
07:03il a raccourci sa barbe,
07:05il a porté costume, cravate fabriquée en Turquie.
07:08Et du coup, il a beaucoup évolué.
07:12Et beaucoup de gens misaient sur lui en se disant
07:15que cet homme est en train d'évoluer,
07:18il veut être pragmatique,
07:20il l'est, on peut traiter avec lui.
07:22Et même les Israéliens
07:23ont rencontré ses émissaires
07:26aux Émirats arabes unis,
07:27et le week-end dernier,
07:29à Bakou, en Azerbaïdjan.
07:30Donc, il y avait un projet
07:31de rencontre à la Maison-Blanche
07:34en septembre,
07:35en présence de Trump,
07:37avec Netanyahou.
07:38Donc, voilà la perspective
07:39qui se dessinait pour les Européens,
07:42pour les Américains,
07:43et pour les Arabes.
07:44Or, ce n'est pas le plan d'Israël.
07:46Antoine Basbou, vous êtes directeur
07:48de l'Observatoire des Pays Arabes,
07:50politologue européen,
07:5120h22.
07:52Quel regard porte le gouvernement français
07:54sur la situation actuelle
07:55depuis que l'armée israélienne
07:57est intervenue cette semaine
07:58dans le sud de la Syrie ?
08:00Écoutez, je ne peux pas interpréter
08:02la position du Quai d'Orsay,
08:04mais je pense que la France
08:06ne doit pas être très heureuse
08:08par ce développement
08:10qui torpille un peu
08:11tout ce qui a été misé
08:14sur cet homme,
08:15le recevoir à l'Elysée
08:17au moment où il n'était pas encore
08:19pourvu de toutes les valeurs
08:24qu'on lui connaît plus tard.
08:26Donc, évidemment,
08:27la France ne veut pas
08:31d'une Syrie déstabilisée
08:33où le chaos règne,
08:35où les identités s'écharpent
08:40et que non seulement
08:42la Syrie rentre dans une guerre civile,
08:44ce qui est le début aujourd'hui,
08:46et en plus,
08:48elle va générer
08:50une métastase régionale
08:52sur l'Irak, sur la Jordanie,
08:53surtout sur le Liban,
08:55et pourquoi pas sur la Turquie.
08:56Donc, c'est une bombe
08:58à retardement,
08:59c'est un champ de mine,
09:00cette Syrie qui s'engage
09:01dans une guerre civile.
09:02Antoine Bassebouze,
09:04de Raphaël Stainville,
09:05a une question pour vous.
09:06Oui, vous nous disiez,
09:07à raison,
09:08que la famille Assad
09:09s'était appuyée
09:10sur les minorités,
09:12à commencer par la minorité
09:13laouite,
09:14dont ils étaient issus,
09:16pour durer sur cette Syrie plurielle,
09:20et que ceux qui ont succédé
09:22à Bachar el-Assad
09:24avaient des velléités
09:25de se venger.
09:27Est-ce qu'il faut craindre,
09:29non seulement pour les Druzes,
09:30les minorités chrétiennes,
09:31et puis les alaouites,
09:33dans les jours et les mois à venir ?
09:34On a vu, il y a quelques semaines,
09:36un attentat terrible
09:36dans une église.
09:37Je ne crois pas
09:40qu'il faille craindre
09:41outre mesure,
09:42parce que maintenant,
09:43les agresseurs,
09:44ceux qui avaient de la vengeance
09:45dans leur esprit,
09:48sont à nu,
09:49sont aujourd'hui désignés
09:51du doigt,
09:52montrés du doigt
09:52par tout le monde.
09:53Ils ont massacré des gens
09:56dans le pays alaouite,
09:57ils viennent de massacrer
09:58par deux fois,
09:59parce qu'il y a deux mois,
10:01ils ont déjà tué des Druzes,
10:03attaqué des Druzes
10:04dans la périphée de Damas,
10:06et il y a deux jours,
10:07encore aujourd'hui,
10:08à Swahida dans le sud.
10:10Bref,
10:10les Kurdes sont assez forts
10:13pour se défendre,
10:14mais peut-être qu'ils pourraient
10:17être torpillés
10:18par leurs alliés arabes,
10:20qui sont dans le même
10:22périmètre géographique
10:23des Kurdes.
10:25Bref,
10:26je crois que maintenant,
10:28ce volet-là,
10:29cette démonstration de vengeance,
10:32a fait son temps,
10:33parce que tout le monde
10:35regarde ces gens
10:36qui cherchent la vengeance,
10:37et surtout cette légion étrangère,
10:39parce qu'il y a dans ces barbus,
10:41les plus radicaux,
10:42ce sont des Ouïghours,
10:43ce sont des Tchétchènes,
10:44des Ouzbeks,
10:45ce ne sont pas des Syriens.
10:46Et quand ils sont dans une ville
10:49et qui ne parlent pas
10:50la langue du pays,
10:51ils sont considérés
10:52comme des étrangers
10:53et qui ne sont pas du tout
10:56du pays,
10:56qui ne sont pas légitimes
10:57à être dans l'armée syrienne.
10:59Antoine Bassebouze,
11:00malgré un cessez-le-feu
11:01décrété mercredi,
11:02le sud de la Syrie
11:03est à nouveau en proie
11:04à de violents affrontements.
11:05Près de 600 personnes
11:06tuées en quelques jours
11:07dans la région de Soïda,
11:08où les combats opposent
11:09combattants de Russes
11:10soutenus par Israël
11:11et milices bedouines
11:11proches du régime syrien.
11:13La présidence syrienne
11:14accuse les combattants de Russes
11:15d'avoir violé les termes
11:16de ce cessez-le-feu.
11:17Qui croire ?
11:18Écoutez, la réalité
11:20c'est que l'étincelle
11:21est intervenue
11:23sur un terrain
11:24extrêmement explosif,
11:26sur des barils de poudre
11:27de côté et d'autre
11:28et donc au lieu
11:30que l'État ne vienne
11:31là pour calmer les jeux,
11:33il a voulu
11:34exploiter la situation
11:36pour contrôler
11:38Soïda,
11:39c'est-à-dire le pays druze.
11:40Or, Israël était là
11:42et Israël l'a empêché
11:43en l'humiliant.
11:45Aujourd'hui,
11:46ce qui est redoutable
11:47c'est une métastase
11:48parce que les Bédouins,
11:50les tribus arabes
11:51ont lancé une fazara,
11:54une fazara
11:55c'est une mobilisation
11:56spirituelle
11:58et des hommes,
12:00c'est une mobilisation militaire
12:02et ils affluent.
12:04Ça implique,
12:05c'est un appel aux armes
12:07en quelque sorte,
12:08sonner le toxin
12:09pour aller assiger
12:10Soïda,
12:11le pays druze.
12:12Donc ils enrôlent
12:13tous ceux qui veulent y aller
12:14pour aller justement combattre.
12:15Et ils sont aujourd'hui,
12:16ils ont pris hier
12:17quelques villages
12:18à l'ouest de Soïda,
12:20cette ville druze.
12:21Aujourd'hui,
12:21ils la siègent.
12:22Donc du coup,
12:23on est rentré
12:24dans une dynamique,
12:27dans une logique
12:27et une dynamique
12:28de guerre civile
12:29qui sera forcément
12:30arbitrée
12:31par des puissances étrangères,
12:32notamment par Israël.
12:34Est-ce qu'il y a quelque chose
12:35qui peut faire tenir
12:35ce cessez-le-feu
12:36ou c'est absolument
12:37votre point de vue impossible ?
12:39Écoutez,
12:39la seule chose
12:40qui puisse calmer le jeu,
12:42c'est que
12:42c'est M. Trump
12:44qui prend son téléphone
12:45et qui dit à Bibi Netanyahou
12:47« Tu arrêtes,
12:48ça suffit,
12:49je n'ai pas à gérer
12:50le chaos
12:51que tu es en train de créer. »
12:52Sans cela,
12:54eh bien,
12:55la guerre civile
12:56va s'intensifier,
12:57va s'installer,
12:59va déborder
12:59les frontières syriennes
13:01et Trump peut dire
13:05à Netanyahou
13:05« Mieux vaut avoir
13:06Damas. »
13:07Mais vous venez de nous dire
13:08tout à l'heure
13:08que justement,
13:09Israël n'a pas du tout
13:10écouté et suivi
13:11ce que souhaitait
13:12Washington.
13:13Mais justement,
13:14c'est parce que
13:15Trump n'a pas
13:16parlé fort à Netanyahou.
13:18Il lui a envoyé
13:19des messages.
13:20En revanche,
13:21en juin dernier,
13:23le dernier jour
13:24de la bataille
13:25contre l'Iran,
13:26quand Trump
13:26a frappé
13:27avec les B2,
13:30le lendemain,
13:30il a ordonné
13:31à Netanyahou
13:32et il l'a dit
13:32publiquement
13:33« Tu ramènes les avions,
13:36ils ne lancent pas,
13:37ils ne déchargent pas
13:38leurs missiles
13:39sur l'Iran. »
13:40Et Netanyahou,
13:41à ce moment-là,
13:42avec cet avertissement-là,
13:44il n'a pas pu
13:45faire lâcher
13:46les bombes
13:47sur l'Iran
13:47et les avions
13:48sont repartis.
13:50Donc,
13:50si Trump
13:51ne prend pas
13:53ces mesures-là,
13:54ne prend pas
13:54une décision
13:55publique
13:56et ferme
13:56de ce côté-là,
13:57eh bien,
13:58il sera baladé
13:58par Netanyahou
14:00parce que Netanyahou
14:01voudrait avoir
14:02une mosaïque syrienne,
14:04plusieurs voisins
14:05en Syrie.
14:05Mais votre expertise,
14:06vous pensez que,
14:07justement,
14:07Donald Trump
14:08va finir par imposer
14:09sa voix
14:10dans les prochains jours,
14:10rapidement ?
14:12S'il ne le fait pas
14:13rapidement,
14:14les choses vont
14:15dégénérer.
14:16Mais Trump
14:16pense aux droits
14:18de douane,
14:19à la Chine,
14:20un peu à l'Ukraine,
14:21un peu à l'Europe.
14:22Il ne voit pas
14:23qu'est-ce que c'est
14:24que la Syrie.
14:25Il confie un peu,
14:26il se laisse balader
14:27par Netanyahou
14:28et par le gouvernement
14:29israélien.
14:30Jusque-là,
14:31il n'a pas frappé
14:32du poing sur la table
14:33en disant
14:33stop,
14:34je ne veux pas,
14:36je n'ai pas envie
14:36de gérer le chaos syrien
14:38et ses débordements
14:39régionaux.
14:41Il faut arrêter là,
14:42il faut venir
14:43à la Maison-Blanche
14:44en septembre
14:45signer quelque chose
14:47avec ce monsieur Shara
14:48qui a maintenant
14:49été humilié
14:50par les frappes
14:51israéliennes
14:52sur son palais présidentiel
14:53et sur le siège
14:54du ministère de la Défense.
14:55A vous écouter
14:56Europe 1 sur le week-end
14:57à bientôt 20h30.
14:58Merci Antoine Basbouze,
14:59politologue associé
15:00chez Forward Global
15:02et puis directeur
15:03de l'Observatoire
15:04des Pays Arabes.
15:04Je vous souhaite
15:05une très bonne soirée.
15:06Europe 1 soir week-end
15:0719h21h
15:09Guillaume Lariche
15:10et les éditorialistes
15:11d'Europe 1 soir week-end
15:12Vincent Roy
15:13et également Raphaël
15:15Steinville.
15:16Vincent, Raphaël,
15:17avant de parler
15:17de ce bateau
15:18qui navigue vers Gaza
15:19avec des députés
15:20de la France insoumise
15:21à bord,
15:21revenons sur l'intervention
15:22armée en Syrie.
15:24On a eu Antoine Basbouze
15:25juste avant
15:25qui est donc
15:26directeur de l'Observatoire
15:27des Pays Arabes.
15:29Reparlons donc
15:29de ces 600 personnes
15:30qui ont été tuées
15:31en quelques jours seulement
15:32dans la région de Soïda
15:33où les courbats
15:34ont posé
15:34combattants de russes
15:35soutenus par Israël
15:36et milice Bédouine
15:37proche du régime syrien.
15:39La présidence syrienne
15:40accuse les combattants
15:41de russes
15:41d'avoir violé
15:41les termes de cessez-le-feu.
15:43Selon vous,
15:43qui croire messieurs ?
15:46C'est toujours
15:47très compliqué
15:48depuis Paris
15:50de se faire
15:50une idée précise
15:51de ce qui se joue,
15:53se déjoue
15:55dans un pays
15:57comme la Syrie.
15:59Ce qui est certain,
16:00c'est que ça implique
16:01beaucoup de minorités,
16:02beaucoup de gens.
16:02Moi je connais bien la Syrie,
16:03je l'ai traversée
16:04maintenant 25 ans
16:05j'ai vu
16:07toutes ces communautés
16:09qui la composent
16:10et effectivement
16:11je pense que
16:12ce souci,
16:14même si Antoine
16:14Basbouze
16:15nous défendait le contraire,
16:17je pense que
16:18chez un certain nombre
16:20de ceux
16:20qui accompagnent
16:21le nouveau maître
16:22de Damas,
16:23il y a cette volonté
16:25de purger le passé,
16:27de défaire
16:29toute présence
16:31chrétienne
16:32dans un certain nombre
16:34de villages
16:35qui existent
16:35encore
16:35en Turquie.
16:37On l'a rappelé,
16:38ce sont
16:39des djihadistes
16:41qui aujourd'hui
16:42ont revêtu
16:44le costume
16:45mais ils n'en sont
16:46pas moins
16:46des djihadistes.
16:49Mais à priori,
16:50l'Occident
16:50souhaite encore y croire
16:51et tout le monde
16:52a cherché
16:52à renouer les contacts.
16:54Moi je comprends
16:55cette espérance
16:57que de voir
16:58la Syrie changer.
17:00Est-ce qu'on a le choix,
17:01Raphaël ?
17:01Aujourd'hui,
17:02non.
17:03Il faut faire face
17:03à cette réalité.
17:05On doit composer
17:05avec eux
17:06à défaut
17:07de pactiser,
17:08de dérouler
17:09le tapis rouge
17:10comme on l'a fait.
17:11On est obligé,
17:12c'est même le sens
17:13de la géopolitique,
17:14de la diplomatie,
17:16de s'adresser
17:17et de nouer
17:18un dialogue
17:19même avec nos ennemis.
17:20C'est même
17:20la base
17:21de la diplomatie.
17:23Pour autant,
17:24il ne faut pas être naïf
17:24et il faut pouvoir
17:26considérer
17:27ce nouveau régime
17:29avec une certaine prudence
17:30parce que
17:31d'un coup d'un seul,
17:33ils n'ont pas été lavés
17:34de toutes les fautes,
17:36de tous les crimes
17:37qu'ils ont pu commettre
17:38pendant des années
17:39et qu'ils se commettent
17:40encore sous nos yeux
17:41en Syrie.
17:44On l'a vu
17:45avec ce massacre
17:46des Druzes,
17:46on l'a vu
17:47il y a encore
17:48quelques semaines
17:48avec cette église
17:49qui a été frappée,
17:51le plus grand attentat
17:52commis
17:53dans une église
17:54ces dernières années
17:55en Syrie.
17:56Donc oui,
17:57je pense qu'on se doit
17:58à la prudence
17:59quant à savoir
18:00si ce sont
18:01les Druzes
18:01qui ont
18:02mis fin
18:05à ce cesse-le-feu
18:06ou les forces
18:08gouvernementales.
18:10Très honnêtement,
18:10c'est presque secondaire.
18:12Est-ce que
18:12la France
18:13devrait être
18:15plus présente
18:16au niveau
18:16de la diplomatie
18:17qui est souvent son rôle
18:18puisque là,
18:18elle reste un petit peu muette ?
18:20Alors,
18:20je ne crois pas
18:23me tromper
18:23en disant
18:24que
18:25des diplomates
18:26sont à nouveau
18:27présents
18:28en Syrie
18:29mais c'est un travail
18:31qui a tout
18:33à reconstruire.
18:35Donc,
18:36on n'en est
18:37qu'au début.
18:39C'est une ébauche
18:40de dialogue
18:41avec la Syrie
18:42et qui prendra encore
18:43de longs mois,
18:44peut-être même
18:44de longues années.
18:45Oui,
18:45puis le nouveau chef
18:47du gouvernement
18:49et c'est la raison
18:50pour laquelle
18:50j'ai posé
18:51la question tout à l'heure.
18:52Il faut
18:52continuer,
18:53je crois,
18:54de dialoguer avec lui
18:55mais de s'en méfier.
18:56Un islamiste radical
18:57reste un islamiste radical.
18:59Après,
18:59il peut changer de costume,
19:01il peut donner des gages,
19:03peut-on pour autant
19:05lui faire
19:06une confiance aveugle ?
19:09Je ne crois pas,
19:09Raphaël,
19:10rappeler que
19:10les chrétiens
19:11ont toutes les raisons
19:13d'avoir peur en Syrie
19:15et je crois
19:16que c'est vrai.
19:17Je crois que
19:17pour l'heure,
19:19aucun problème
19:20n'est réglé
19:21et loin s'en faut.
19:22Il faut attendre
19:23de voir
19:23comment ce nouveau
19:24dirigeant se comporte.
19:26On en a déjà vu
19:27un petit bout
19:29mais il faut
19:30aller plus loin,
19:31attendre et rester
19:32d'une extrême prudence.
19:34Vincent Roy,
19:34notre invité
19:35en taux de basse-bouze,
19:36directeur de l'Observatoire
19:37des Pays Arabes,
19:37nous disait que
19:38tout repose
19:39dans la parole
19:40de Donald Trump.
19:41Toujours lui,
19:42j'ai envie de dire.
19:42Oui, toujours lui.
19:43Il n'est pas
19:44non plus magicien
19:46Donald Trump.
19:48Il doit
19:49conjuguer
19:50avec
19:51différents
19:53caractères.
19:54c'est le cas
19:54avec
19:55monsieur Netanyahou.
19:57S'il était
19:57magicien,
19:58le problème
20:00serait réglé.
20:01Il l'aurait réglé
20:01en Ukraine,
20:02il l'aurait réglé.
20:02On voit bien
20:03qu'il avait dit
20:04je vais tout faire
20:04très rapidement.
20:06Ce n'est pas
20:07si simple.
20:08Et voyez
20:08notamment
20:09avec monsieur Poutine
20:10que ça ne se passe pas
20:11exactement comme
20:12il le voudrait.
20:13Donc,
20:13il a beaucoup
20:14de pouvoirs
20:15mais il n'a pas
20:16tous les pouvoirs
20:16et sûrement pas
20:17de pouvoir magique.
20:18Vous écoutez
20:18Europe 1 20h37,
20:19Raphaël Steinville.
20:20Vincent Roy évoquait
20:22aussi le nom
20:24de Vladimir Poutine.
20:25Je crois qu'il ne faut
20:26pas l'oublier
20:27en Syrie
20:30parce que
20:31ça a été
20:32le grand frère,
20:33le protecteur
20:34du régime
20:36de Bachar
20:36mais il a encore
20:38une influence
20:39indéniable
20:41qu'il s'agisse
20:43de Vladimir Poutine
20:44mais également
20:45d'Erdogan
20:46qui sont tous les deux
20:48très présents
20:49dans la région
20:50et qui d'ailleurs
20:51s'inquiètent
20:52de voir
20:52cette situation
20:54dégénérer.
20:55Donc,
20:56je pense qu'il y a
20:57à la fois
20:57Trump d'un côté
20:58et puis également
20:59Poutine

Recommandations