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Les 4 vérités - Agnès Pannier-Runnacher
Télématin
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Agnès Pannier-Runnacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche.
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00:00
Bonjour en effet, bonjour Agnès Pannier-Runacher.
00:03
Bonjour.
00:03
Merci d'être avec nous ce matin.
00:05
On l'entendait dans le journal, de nouveaux incendies,
00:07
notamment dans la région de Marseille, en forêt de Brocéliande.
00:09
Est-ce que cela confirme, et je devine votre réponse,
00:12
que le réchauffement climatique, le dérèglement, il n'est plus devant nous,
00:15
mais on est en train de le vivre maintenant.
00:17
J'ajoute, pardon, les canicules qu'on a connues au début du mois
00:21
et la sécheresse dans de nombreux départements.
00:24
Oui, le dérèglement climatique, c'est aujourd'hui notre quotidien.
00:27
Ce n'est pas les générations futures, c'est notre génération qui le vit.
00:30
Et c'est pour ça que le gouvernement agit.
00:32
J'ai présenté un plan national d'adaptation au changement climatique en mars dernier,
00:37
et notamment dans ce plan, une nouvelle stratégie pour lutter contre les incendies,
00:41
puisque les incendies, ce n'est plus seulement dans le sud de la France.
00:44
On l'a vu à Brocéliande il y a quelques heures.
00:48
Et c'est malheureusement des incendies plus nombreux, plus impactants, plus dangereux.
00:53
Est-ce que cette nouvelle stratégie, d'ailleurs, elle comprend l'achat ou l'obtention, en tout cas,
00:58
de nouveaux canadaires, puisqu'on a été frappé par la faiblesse des moyens
01:02
mis en œuvre pour lutter contre les incendies ?
01:05
Alors, bien sûr qu'il y a eu un renforcement des moyens pour lutter contre les incendies.
01:09
Vous savez, les incendies se multiplient.
01:11
Donc, nous, nous avons renforcé les moyens.
01:14
C'est plus de dash.
01:15
Ce sont des avions qui ont une puissance pour éteindre les incendies très importante.
01:19
Et c'est aussi, et c'est intéressant, plus de solidarité européenne,
01:23
puisque malheureusement, ces incendies tournent sur l'ensemble de l'Europe.
01:27
Et on se renforce les uns les autres.
01:29
On mutualise les moyens autant que possible.
01:31
Dans ce contexte, est-ce que vous avez obtenu, si j'ose dire, une sanctuarisation de votre budget ?
01:35
Je pose la question, puisque la semaine a été marquée par la présentation par François Bayrou de ce budget,
01:40
avec des critiques.
01:40
On va y revenir.
01:41
Alors, pratiquement tous les ministères doivent se serrer la ceinture, à part celui des armées.
01:45
Quel est le cas du vôtre ?
01:47
Alors, moi, je fais des efforts, évidemment, sur mes budgets.
01:50
C'est-à-dire que...
01:51
Votre budget diminue ou votre budget reste constant ?
01:53
Très concrètement, mon budget augmente.
01:55
Il augmente légèrement.
01:58
Je fais des efforts, comme tous les autres ministères,
02:00
c'est-à-dire que je diminue toutes les dépenses qui sont, je dirais, secondaires,
02:05
de communication, ce qu'on appelle le train de vie de l'État.
02:08
Ça me paraît normal.
02:09
Je dois être solidaire.
02:10
Mais la dette financière n'efface pas la dette écologique.
02:14
On le voit.
02:15
On a besoin de moyens pour lutter contre les incendies.
02:17
On a besoin de moyens pour lutter contre les inondations,
02:20
contre la montée des eaux et l'érosion du trait de côte.
02:25
On a besoin de moyens aussi pour donner des solutions aux Françaises et Français
02:29
pour qu'ils puissent rénover leur maison ou changer de voiture.
02:32
Vous me tendez une perche avec rénover leur maison, pardon,
02:35
mais on n'a pas bien compris ce que le gouvernement voulait faire avec MaPrimeRénov'.
02:40
Est-ce que le dispositif est maintenu ?
02:42
Est-ce qu'il est suspendu ?
02:43
Est-ce qu'il est menacé à moyen terme ?
02:45
Parce qu'aujourd'hui, on sait que pour au moins certains cas, il est suspendu.
02:49
Le dispositif est très clairement maintenu.
02:52
Il y a des cas précis où nous sommes en train de finaliser des textes
02:57
pour lutter contre la fraude, parce que cet argent qui va à la fraude,
03:00
il ne va pas aux Françaises et aux Français.
03:02
Mais sur quelques dispositifs, l'essentiel des dispositifs MaPrimeRénov' sont maintenus
03:08
et surtout, ce qui est important, et moi je me suis battue pour ça,
03:11
ils seront maintenus l'année prochaine.
03:13
Ce qui compte pour les Français, c'est de pouvoir avoir de l'argent pour rénover leur maison.
03:18
Et moi, c'est mon travail de faire en sorte, avec mes collègues,
03:20
qu'ils aient cet argent, peu importe comment je me débrouille pour le faire.
03:23
Vous vous reconnaissez qu'il y a eu un petit problème de communication là-dessus,
03:25
puisqu'on a cru comprendre à un moment que ce dispositif était plus que menacé.
03:28
On a cru comprendre, mais ce n'est pas le cas.
03:29
Donc c'était...
03:30
C'est très clair.
03:31
Bon, il y a un autre dispositif qui n'est pas, excusez-moi, directement lié au budget,
03:36
mais qui implique de l'argent public.
03:38
C'est le bonus écologique pour les voitures.
03:41
Pour l'instant, il existe.
03:42
Est-ce que lui aussi sera maintenu, puisque vous nous dites cela pour la prime rénov'.
03:46
Je confirme que le bonus écologique sera maintenu l'année prochaine.
03:50
Là aussi, ça a été un combat à la même hauteur, c'est-à-dire que pour les Françaises et les Français,
03:56
il n'est pas question de revenir sur le niveau du bonus écologique.
04:01
Et par ailleurs, le leasing social sera également maintenu.
04:06
Je rappelle que le leasing social, c'est ce dispositif qui permet d'avoir accès à un véhicule électrique à un peu plus de 100 euros par mois.
04:13
Sous conditions de ressources.
04:14
Sous conditions de ressources, évidemment, et pour les Françaises et les Français qui ont besoin de leur véhicule pour aller travailler.
04:20
Donc ces dispositifs resteront en l'État en 2026, c'est un engagement que vous prenez ?
04:25
L'engagement que je prends, c'est qu'effectivement, ces dispositifs restent en l'État.
04:29
Et moi, je souhaite qu'on les concentre sur les classes moyennes et les classes populaires.
04:32
Alors, pour gagner de l'argent public, il y avait aussi une question qui se posait sur les agences de l'État.
04:36
Notamment l'ADEME, l'Agence de développement et de maîtrise de l'énergie, l'Office français pour la biodiversité.
04:42
Régulièrement, on explique que ce sont des machins, comme aurait dit le général de Gaulle, disent certains,
04:47
qui ne servent pas à grand-chose et qui coûtent beaucoup d'argent. Est-ce que vous les maintenez ?
04:51
Oui, ils sont évidemment maintenus pour une raison simple, c'est qu'en fait, ils sont très utiles aux Françaises et aux Français.
04:57
Mais rappelons que l'ADEME, c'est ce qui permet de payer moins cher la facture d'énergie
05:02
lorsque l'on accompagne une collectivité locale, une commune, une agglomération pour s'équiper d'un réseau de chaleur.
05:09
J'étais hier en déplacement dans la région d'Alsace et j'ai pu constater qu'avec de la géothermie, avec de la biomasse,
05:19
on sécurise la facture d'énergie et on permet...
05:23
Idem pour l'Office français pour la biodiversité ?
05:25
Tout à fait, également. L'Office français de la biodiversité, c'est notamment notre police de l'eau.
05:30
C'est ça qui... C'est l'organisme qui s'assure qu'on lutte contre la pollution de l'eau
05:35
et qui intervient auprès de ceux qui polluent l'eau.
05:39
Donc ces agences ne sont pas menacées.
05:41
La question climatique, c'est quand même une vraie ligne de fracture au sein du gouvernement.
05:44
Tout le monde se souvient qu'il y a qu'un jour vous êtes heurté, il n'y a pas d'autre mot,
05:48
au ministre, à votre collègue ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
05:51
qui regrettait les subventions versées pour les énergies renouvelables, l'éolien, le solaire.
05:56
Où ça en est ? Vous êtes rabi-bauché, c'est votre ligne qui l'a emporté au sein du gouvernement ?
06:00
Je crois que le Premier ministre et le Président de la République ont été très clairs.
06:04
Et d'ailleurs, les Français le savent très bien.
06:06
Un mix énergétique équilibré, c'est un mix dans lequel il y a du renouvelable
06:10
et dans lequel il y a du nucléaire.
06:12
C'est la meilleure garantie pour sortir des énergies fossiles.
06:15
Je rappelle que nous importons 99% de notre pétrole et de notre gaz.
06:21
Moi, je ne suis pas là pour faire des chèques à la Russie, à l'Algérie,
06:24
qui sont nos fournisseurs de gaz.
06:26
Quand Bruno Retailleau s'exprime, c'est à titre personnel.
06:28
Il n'engage pas le gouvernement.
06:30
Très clairement, il n'a pas engagé le gouvernement.
06:32
Il a été recadré sur ce sujet-là.
06:34
Et vous êtes en bon terme avec lui ?
06:36
Vous arrivez à cohabiter au sein de ce gouvernement pluriel ?
06:41
Nous ne portons pas des lignes distinctes.
06:43
Il n'y a pas de surprise.
06:44
Moi, j'incarne l'héritage du premier quinquennat,
06:47
de tout ce que nous avons fait en matière écologique,
06:50
des choses concrètes.
06:50
Je rappelle que c'est les gouvernements successifs du Président de la République
06:54
qui ont créé Ma Préune Rénov',
06:56
qui ont créé le leasing social,
06:58
qui apportent des solutions concrètes.
06:59
Moi, je ne suis pas dans une écologie punitive.
07:02
Je veux une écologie populaire,
07:03
une écologie qui protège la santé des Françaises et des Français,
07:06
une écologie qui leur apporte des solutions,
07:08
pas qu'ils les enferment dans des situations où ils sont bloqués.
07:12
Anne-Espagne Renaché, je reviens d'un mot sur le budget.
07:14
Comment vous avez apprécié les réactions quand même très vives
07:16
face à la présentation de ce budget qui demande de gros efforts aux Français,
07:21
notamment la suppression de deux jours fériés ?
07:24
Est-ce que dans ce contexte, vous imaginez que François Bayrou
07:26
peut échapper à une motion de censure à l'automne ?
07:28
Alors, le budget, on l'a dit, il exige des efforts très importants.
07:32
C'est inédit en matière d'efforts.
07:36
Après, je constate que nos oppositions,
07:39
j'aurais pu écrire leurs réactions avant même
07:41
que la conférence de presse ne se tienne.
07:44
C'est-à-dire que pour la gauche, c'est toujours plus d'impôts,
07:47
et pour la droite, c'est la faute des étrangers,
07:49
il faut taper les étrangers.
07:50
La droite, y compris Bruno Rotaillot,
07:52
qui demande la suppression de l'AME pour les OQTF, notamment.
07:56
Non mais, pardon, je veux dire, la course à l'échalote
08:00
avec le Rassemblement national, ça suffit.
08:02
Le fait de toujours taper sur les étrangers, ça suffit.
08:07
On sait tous que l'aide médicale d'État, elle est nécessaire.
08:11
On ne va pas laisser crever les étrangers devant la porte de nos hôpitaux.
08:14
C'est inacceptable.
08:15
Nous avons une devise, liberté, égalité, fraternité.
08:19
Fraternité, tout est dit.
08:21
Message transmis à votre collègue qui a fait cette proposition.
08:25
Merci beaucoup Agnès Pannier-Runacher,
08:27
ministre de la Transition écologique et de beaucoup d'autres choses
08:30
dans votre libellé ministériel.
08:32
C'est la suite de Télématin.
08:33
Merci beaucoup.
08:34
Merci.
08:34
Merci.
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