- 17/07/2025
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00:02:00Là, tu l'as dans ton cul.
00:02:02Non, non, parce qu'à un moment donné, il faut se prendre en main.
00:02:04On est à deux doigts d'une guerre nucléaire généralisée.
00:02:07Là, je reviens de Corée du Nord, il y a de la motivation, crois-moi.
00:02:11Oui, mais tu ne fais pas des enfants pour les voir atomisés.
00:02:14Je veux dire, ce n'est pas le projet.
00:02:15Bon, après, ils sont atomisés, tu ne peux rien à ton niveau.
00:02:19On fera comme les Japonais à Hiroshima, à un moment donné.
00:02:22Ils sont où, les gosses ?
00:02:23Il y a des biscottes dans le jardin.
00:02:26Qu'est-ce que tu veux dire ?
00:02:27Non, mais ça fait toujours un pincement au cœur de voir ton enfant atomisé automatiquement.
00:02:33Ou dégommer à la Kalachnikov en allant voir un concert au Bataclan.
00:02:36Non, tu te dis quand même, le gosse, il a payé.
00:02:39Je veux dire, non, non, mais non, non, voilà, même au-delà du prix.
00:02:42Parce que la guerre, aujourd'hui, c'est freestyle.
00:02:44Les casquets-pointes et les tambours, c'est terminé ce temps-là.
00:02:47Tu sais, les combats en ligne avec les plumes, là, tu, tu, tu, tu, tu, tu, tu, tu, terminé.
00:02:50C'est le terrorisme, maintenant.
00:02:52L'État nous a dit, il va falloir vous habituer à cette forme de guerre.
00:02:59C'est tout ce que vous avez pour nous ?
00:03:00Non, parce que c'est...
00:03:01Attends, ça peut te tomber sur la gueule à n'importe quel moment.
00:03:07J'aurais dit, le mec, il loue un camion.
00:03:08Attends, un camion !
00:03:10Il t'écrase la gueule !
00:03:12Non, mais toi, t'es fou, t'es possédé ou quoi ?
00:03:15Même les Vélibs, je fais gaffe.
00:03:18Un mec en vélo qui a une beubarde.
00:03:20Tiens, les enfants, restent là.
00:03:22Qu'est-ce que vous foutez, là, putain ?
00:03:24C'est l'état d'urgence, les mecs.
00:03:26Ça veut dire, il faut y aller, l'urgence.
00:03:29Les rassemblements comme ça, dans des lieux publics.
00:03:31Non, mais c'est quasiment de la complicité de terrorisme.
00:03:33À mon avis, tes fichiers S, quand tu viens là,
00:03:36t'es pensé du fric pour rire pendant l'état d'urgence.
00:03:41Quelque part, ça m'arrange.
00:03:43Mais je veux dire, là, là, là, là, là, là, là, là, là, là, là, là, là, là, là, là, là.
00:03:48Normalement, vous devriez être chez vous, là, en ce moment.
00:03:50L'heure est plutôt au stockage de riz.
00:03:51Vous devriez être en train de creuser un tunnel dans votre jardin, là.
00:03:54Vous êtes vraiment désespérant, franchement.
00:03:56Oh, tout-puissant, toi qui commandes aux événements,
00:04:07pourquoi nous imposer encore et encore cette épreuve de la guerre ?
00:04:11J'imagine qu'on l'a mérité, mais nous ne pourrions-nous pas aller,
00:04:14cette fois-ci, directement à l'armistice ?
00:04:17Oh, je ne le sens pas d'aller faire la guerre.
00:04:19Je n'arrive pas à me motiver.
00:04:21Je ne sais pas si c'est l'âge, le point,
00:04:23mais l'idée de ramper comme un con dans la boue, tu sais,
00:04:26au milieu des cadavres et du sang et des mouches.
00:04:29Il ne faut pas oublier que le champ de bataille,
00:04:31c'est un parc d'attraction pour ces salopes de mouches.
00:04:34C'est un genre d'Euro Disney,
00:04:37elles y vont en famille,
00:04:38tu imagines le nombre de carcasses dans lesquelles elles s'amusent.
00:04:42Puis c'est lundi de Pâques, hein ?
00:04:44Je te ponds des oeufs un peu partout.
00:04:45Vas-y, recherche, tu chauffes.
00:04:48Oh non !
00:04:48Je refuse de faire de mon corps une nurserie
00:04:51pour ces charognières de mouches.
00:04:53Et puis je n'ai pas l'âme d'un tueur.
00:04:55Non, je n'ai pas envie de tuer.
00:04:56Ni vous, ni moi, je...
00:04:59Non, non, j'imagine une fois dans le délire de la guerre,
00:05:02tu dois te laisser prendre au jeu aussi.
00:05:04Pfiou !
00:05:05Hein, quand même ?
00:05:06Pfiou !
00:05:07Laisse-le-moi, laisse-le-moi.
00:05:08À la fin, tu dois devenir fou.
00:05:10Moi, personnellement, je n'ai jamais tué personne.
00:05:13Ouais, malgré la réputation que j'ai.
00:05:20Mais j'ai été amené à rencontrer des tueurs en série.
00:05:24Des gens qui ont fait des bêtises.
00:05:27Dans le cadre de l'atelier de chansons potache.
00:05:30Un programme de réinsertion par le rire
00:05:32sur des détenus de très longue peine.
00:05:34Alors, je ne dis pas qu'ils ont réussi à nous faire marrer à chaque fois,
00:05:38mais je leur ai posé la question.
00:05:39J'ai dit, tue un homme, ça fait quoi ?
00:05:41Et la plupart, ils m'ont dit...
00:05:43Je dis, ça veut dire quoi ?
00:05:49Ils me disent, bon, on a beau dire que c'est mal et tout et tout
00:05:51de tuer quelqu'un,
00:05:52mais prendre l'avis d'un homme, quand même,
00:05:57il se passe qu'il y a quelque chose.
00:05:59J'ai dit, il faut voir.
00:06:01Surtout pas, d'ailleurs.
00:06:02Non, non, non.
00:06:05Libère-nous de la colère,
00:06:08de la haine
00:06:09et de la guerre.
00:06:13Quoi ?
00:06:15À qui je parle ?
00:06:17À qui je m'adresse, là ?
00:06:19Ah, c'est un projecteur, si tu regardes bien.
00:06:24Ah, oui, l'autre, il est parti, d'accord.
00:06:28Non, non, redescend sur Terre, voilà, c'est...
00:06:30L'autre, il est parti, là.
00:06:32On m'a dit, les gens ont besoin de croire en quelque chose, d'accord.
00:06:36Redescend, là, non, non.
00:06:37C'est un spectacle comique, là, t'es pas à la messe.
00:06:38L'autre, il est parti, là.
00:06:42Non, non, non, non, ça va à la marre.
00:06:43Moi, je peux dépanner deux, trois dépressifs en manque de soleil.
00:06:46Mais de là à déterminer les contours de Dieu,
00:06:49attends, creche-toi.
00:06:50Je dirais que c'est dans les usages,
00:06:52avant une guerre thermonucléaire généralisée,
00:06:55les gens prient.
00:06:56Même ceux qui croient pas,
00:06:57il va faire un petit tour, ça mange pas de pain.
00:07:00C'est comme au soin palliatif, à l'hôpital.
00:07:02Il y a toujours un curé qui rôde dans le secteur,
00:07:04tu sais, il fait ça ronde, il regarde, quoi.
00:07:06Dès qu'il y a un groupe de gens qui chialent,
00:07:10dès qu'il y a une personne qui s'apprête à sauter les piquets,
00:07:17l'autre, il ramène sa fraise.
00:07:19Toc, toc, je peux rentrer ?
00:07:21Ça va ? Ça va pas.
00:07:23Ah, ah.
00:07:28Non, non, je suis au courant.
00:07:29Vous savez que si vous voulez vous confier, je suis là.
00:07:31Non, je sais, vous ne croyez pas en Dieu.
00:07:33Mais bon, on se pose des questions.
00:07:34Parce que là, je viens de voir sortir l'infirmière.
00:07:41Elle m'a dit, la médecine a quitté le champ de bataille.
00:07:43C'est exprimé comme ça.
00:07:44Là, on est mal, on est mal.
00:07:46J'ai discuté avec le chef d'état-major,
00:07:48enfin, le grand chirurgien.
00:07:50Il m'a dit, on a bombardé cette tumeur nuit et jour.
00:07:52On n'a rien pu faire.
00:07:54J'ai vu les radios de votre foi.
00:07:56On est sur la Lune.
00:07:59Il n'y a plus une pâquerette à l'horizon.
00:08:01Ah, non, Hiroshima à côté, c'est un champ de colza.
00:08:04Là, on est mal.
00:08:06Je vous coupe, parce qu'après, il faut que j'y aille.
00:08:09Dans une guerre, écoutez, dans une guerre,
00:08:11il y a toujours des dommages collatéraux, des tyramies.
00:08:14Vous avez été victime de ça.
00:08:16Ah, ils ont anéanti toutes vos défenses immunitaires.
00:08:18Vous avez compris.
00:08:19Vous n'avez plus rien.
00:08:20Là, aujourd'hui, une piqûre d'ortie,
00:08:23vous perdez la vue.
00:08:25Non, non, et puis alors,
00:08:27ce n'est pas avec deux cachetons de vitamine C
00:08:29qu'on va vous remettre sur patte.
00:08:30Là, on est mal.
00:08:33Un peu d'oxygène.
00:08:34Non, non, je n'ai pas le droit de toucher au tuyau.
00:08:35Non, non, il faut demander.
00:08:36Je vais demander.
00:08:37Non, non, non, je ne peux pas.
00:08:39Allez-y, tendez le bras.
00:08:40Trop court.
00:08:41Non, non, non.
00:08:42Ce que je veux dire, on n'est pas là pour ça.
00:08:45Nous, on est les femmes de ménage de la conscience.
00:08:47On met un petit coup de balai, un coup de propre,
00:08:49histoire de partir en paix.
00:08:50Il faut y aller.
00:08:52Pourquoi vous vous accrochez comme ça ?
00:08:53Non, non, mais je...
00:08:54Non, je sais bien.
00:08:56Non, non, mais écoutez-moi.
00:08:57Là, en fait, bon, ben...
00:08:59Ils ont besoin de la chambre.
00:09:01Voilà.
00:09:01Non, non, non.
00:09:06C'est que c'est toujours gênant.
00:09:07Vous auriez bien vécu encore un peu, c'est ça ?
00:09:09Voilà, ouais, je vois.
00:09:10Vous regardez la série télé, voilà.
00:09:12Bon, la prochaine saison, hein.
00:09:18Vous avez le sentiment d'avoir servi de combat
00:09:20et beaucoup sont comme vous.
00:09:21Non, mais vous avez raison, vous n'avez pas tort.
00:09:23Assassinez, vous exagérez.
00:09:24Les médecins n'ont rien contre vous.
00:09:26Ils ne vous connaissent pas.
00:09:27Oui, ils sont formés pour niquer des tumeurs.
00:09:29C'est tout ce que...
00:09:30Ah, c'est des tumeurs.
00:09:31Ils niquent des tumeurs.
00:09:33Là, le problème, vous étiez à côté d'une tumeur.
00:09:35Mais j'ai là...
00:09:36Non, mais là, aujourd'hui, non, mais j'ai discuté.
00:09:39Là, ce qu'ils attendent, c'est le certificat d'essai.
00:09:41Non, mais on en est là.
00:09:42Face à l'administration, vous n'avez plus d'interlocuteur.
00:09:45Il y a votre famille qui va passer,
00:09:46je suis allé un peu, bon...
00:09:48Histoire de voir s'il n'y a pas un écran plat à gratter.
00:09:49Non, non, non, non.
00:09:50Mais là, on est mal.
00:09:53Sur le plan administratif, en tant que mourant,
00:09:56vous ne m'intéressez plus personne.
00:09:57Je discutais avec un mourant l'autre jour, comme vous.
00:10:00Le gars, il lui restait, allez, un quart d'heure.
00:10:03Et là, un peu plus.
00:10:10Hein ? Je ne pense pas.
00:10:12Et le gars ne voulait pas se laisser mourir.
00:10:15Je ne comprenais pas.
00:10:15Je dis, qu'est-ce qui se passe ?
00:10:16Pourquoi vous vous accrochez ?
00:10:17Il me dit, parce que j'ai des problèmes avec les impôts.
00:10:19Le gars avait fait le con.
00:10:20Il était commerçant, il a fait un peu de blague.
00:10:23J'ai dit, je ne dirais rien.
00:10:24Mais bon.
00:10:24Alors voilà, il ne voulait pas mettre sa femme dans la merde.
00:10:26Il pensait...
00:10:27Je lui dis, mais c'était à votre nom.
00:10:28Il m'a dit, oui.
00:10:29Je lui dis, vous ne risquez rien.
00:10:30Vous éteignez l'action publique en mourant.
00:10:32Il ne savait pas, le mec.
00:10:34Il me dit, ah bon ?
00:10:34Je lui dis, oui.
00:10:36Il dit, mais une fois mort,
00:10:37donc je n'aurais plus à faire les chèques au trésor public.
00:10:41Je lui dis, non.
00:10:44Ah, il était content, le gars.
00:10:46Oui, oui.
00:10:47Il est mort, sur le coup.
00:10:52Moi, je suis là pour vous aider.
00:10:54Il faut partir en paix.
00:10:55En temps de guerre, de toute façon,
00:10:56on est les seuls à l'habilité à parler de la paix.
00:10:58Sinon, vous êtes fusillés.
00:10:59Non, mais c'est vrai.
00:11:00Nous, on parle de paix.
00:11:02Voilà, c'est ça.
00:11:02L'écologie, les droits de l'homme en temps de guerre,
00:11:04c'est nous qui en s'occupe de tout.
00:11:06L'écologie, c'est pareil.
00:11:08J'ai un frère qui est là-dedans.
00:11:09Je lui dis, en temps de guerre, tu n'existes plus.
00:11:11Comme si j'allais vous parler de tri sélectif ou d'éolienne
00:11:13sur votre lit de mort.
00:11:15Voilà.
00:11:16Voilà, voilà, voilà.
00:11:17Alors, ça serait déplacé.
00:11:20Et vous faisiez quoi de votre vivant ?
00:11:22Vous faisiez...
00:11:23Enfin, de votre...
00:11:23Non, non.
00:11:24Voilà.
00:11:25Non, non.
00:11:27Dans la musique, c'est bien, la musique.
00:11:29C'est intéressant.
00:11:32La vie est une oeuvre musicale
00:11:34qui se ponctue automatiquement par un silence.
00:11:36Voilà.
00:11:37Il faut y aller au silence.
00:11:38Je sais bien, mais vous faites encore beaucoup de bruit quand même.
00:11:43La musique et la guerre ont ceci en commun.
00:11:45C'est qu'elles commencent et ponctuent leur existence par un silence.
00:11:49La symphonie guerrière est une valse à trois temps.
00:11:52Quelqu'un a...
00:11:53Non, mais c'est pas de l'accordéon, j'ai dit.
00:12:03C'est une valse à trois temps au sens silence, explosion, hurlement et re-silence.
00:12:08Ça, c'est la structure de...
00:12:10Et ça, t'en sors pas.
00:12:11Et c'est...
00:12:13D'ailleurs, il faudrait bosser un petit peu les hurlements au niveau de la population.
00:12:17On est en dessous.
00:12:18Les explosions, ça va.
00:12:19On arrive à faire des belles choses maintenant.
00:12:21Ouais, les rires aussi, ferme-la.
00:12:22Mais je veux dire...
00:12:24Tu risques d'être à faune.
00:12:25T'as une bombe qui tombe chez toi.
00:12:27Tu vois ?
00:12:28Pour ça, il faut s'entraîner un peu.
00:12:30Je vais faire un test.
00:12:30Je fais trois, quatre.
00:12:31Vous hurlez juste pour voir.
00:12:32Trois, quatre.
00:12:33Ah non, laisse tomber, laisse tomber.
00:12:36Par rapport à deux, trois solistes, là, les gars, ils ont bossé, mais...
00:12:40Tu t'as entendu ?
00:12:43Il faut qu'il y ait une bombe qui tombe chez lui, donc...
00:12:44Il n'y a plus personne, plus de baraque, plus d'enfant.
00:12:52Tu te fous pas de sa gueule, il n'a pas bossé.
00:12:54Tu vois, tu te rends compte que tu fais n'importe quoi.
00:12:57Non, mais il est complètement taré.
00:12:59Mais les gens ne savent plus hurler.
00:13:01Non, non, mais c'est vrai, les gens ne savent plus hurler.
00:13:04Moi, je vais vous dire, je l'avais vu, ça, c'était au moment des attentats du Bataclan.
00:13:09Parce qu'ici, à vol d'oiseau, on est à quoi ? On est à 800 mètres ?
00:13:12Ben, j'ai rien entendu.
00:13:14Non, non, j'étais là.
00:13:16Je faisais un sketch sur ma belle mère.
00:13:18Donc, pour te dire que j'étais pendant l'histoire.
00:13:21Ouais, j'ai rien entendu, parce que les gens ne savent plus hurler, putain.
00:13:25Mais pareil, à Nice, pendant le rallye, là, il y avait des...
00:13:29Non, non, t'es...
00:13:29Putain, ferme ta gueule.
00:13:32Il y a des mecs qui étaient...
00:13:34Écoute, ils étaient en terrasse.
00:13:38Ils étaient en train de bouffer des cotillages, ils n'ont rien compris, les mecs.
00:13:41Personne ne hurlait, ils ont vu passer le camion.
00:13:43Ouais, ça va !
00:13:44En temps de guerre, on sort les trompettes, putain.
00:13:47Ouais, il faut tirer.
00:13:49Il a eu peur.
00:13:51Je lui fais peur.
00:13:51Ouais, ouais, mais je vais recommencer, parce que vous n'êtes pas sur le coup au niveau de la population.
00:14:00C'est vrai que par le passé, c'est vrai que c'était différent.
00:14:03La guerre et la musique étaient indissociables avant.
00:14:06Mais on chargeait sur le son des clérons, des tambours.
00:14:08Ça zouquait sur le champ de bataille, c'est rien à voir.
00:14:21Aujourd'hui, la mitraille et les bombes ont pris le relais.
00:14:24C'est autre chose.
00:14:25Voilà, c'est des sonorités beaucoup plus métalliques.
00:14:27C'est de la techno, c'est pour les jeunes.
00:14:31Il faut y aller sous cachetons, sinon tu t'emmerdes.
00:14:34D'ailleurs, ils sont tous à moitié drognés sur les champs de bataille.
00:14:37Mais bon, il y a toujours des sonorités qui reviennent dans les guerres.
00:14:40Vous avez les éboulements, vous avez le son des flammes.
00:14:45Ça t'installe un climat, ça met une ambiance, une chaleur, il se passe quelque chose.
00:14:49Et puis dans les passages d'accalmie, apparaissent les gémissements.
00:14:53Mi, mi, mi, mi.
00:14:57Mi, mi.
00:14:58Ah, le gémissement, c'est le solo de violon.
00:15:01Ça souligne toute la fragilité de la condition humaine.
00:15:04Un gémissement, c'est indispensable.
00:15:06C'est la larmichette, il se passe quelque chose.
00:15:07Plus intéressant, j'ai envie de dire, que la suffocation.
00:15:11Franchement.
00:15:14Trop instinctif, trop animal.
00:15:17On n'y croit pas.
00:15:19Musicalement, la suffocation, ça serait plutôt un pizzicato, tu vois,
00:15:21de moitié, ouais, de violon, mais plutôt, ouais, bonjour.
00:15:25Pas d'initiative, j'ai dit.
00:15:27Parce que j'ai décidé de le payer au nombre d'effets sonores dans ce spectacle.
00:15:32L'autre, il m'en fout partout maintenant.
00:15:35C'est toutes ces petites choses prises une par une qui font de la guerre un moment unique.
00:15:39que je ne souhaite évidemment à personne.
00:15:52Bon, il faut que je vous avoue, il faut que je vous avoue, j'ai pas tout misé sur la prière aussi.
00:15:57J'ai un plan B à côté, je stocke du riz.
00:15:59Je fais du long grain, je fais du basmati, je fais un peu de semoule.
00:16:05J'en suis quasiment à 100 tonnes.
00:16:06Donc, crois-moi que j'ai des copains chez les frères Tang.
00:16:09Ah ben, je me fais livrer par palettes entières.
00:16:13C'est des semis qui m'arrivent chez moi.
00:16:14Reculez, attention au pot de fleurs.
00:16:15Putain.
00:16:17Ouais, mais ils savent pas conduire, les miyakos et les rétrons, les gars.
00:16:20Quoi, chérie ?
00:16:20Oui, j'ai vu le voisin, ça va.
00:16:22Il se fout de notre gueule depuis ce matin.
00:16:24Laisse-moi faire.
00:16:25Vous allez sortir les trois palettes qui restent, là.
00:16:27Vous les mettez dans le salon, s'il vous plaît.
00:16:29Je verrai ça après.
00:16:30Quoi ?
00:16:31Ah, il n'y a plus de place dans le salon, déjà ?
00:16:34Bon, ben, montez ça à l'étage.
00:16:36On va condamner le premier étage, chérie.
00:16:38Ouais, ben, en temps d'hier, on dort tous dans la même chambre.
00:16:40Il n'y a pas de...
00:16:41Chacun...
00:16:41Une adolescente, ça y est.
00:16:43Alors, l'autre, c'est parce qu'elle en est à se fourrer du coton dans le fion une fois par mois.
00:16:51Qu'elle va commencer par casser les couilles, l'autre.
00:16:53Je suis au courant qu'il y ait soin du fion.
00:16:54Personne ne m'en parle.
00:16:55Écoute-moi, chérie.
00:16:56Non, non, non.
00:16:57Le respect aussi, d'accord ?
00:17:00En temps de guerre, il n'y a plus d'adolescence.
00:17:02C'est terminé, ces conneries-là.
00:17:04Il n'y a plus d'enfance.
00:17:05Il n'y a plus ces merdes-là.
00:17:06Non, non.
00:17:06Tout le monde est adulte, à la naissance.
00:17:08Comme un canasson.
00:17:10Tu es obligé de cavaler au bout d'un tiers d'heure, sinon tu es mort.
00:17:12Mais personne ne va arrêter ce gros con.
00:17:13Ce gros con, c'est ton père.
00:17:16Laisse-là, elle a du caractère.
00:17:17Ça, c'est bien, ça.
00:17:23Non, ne te fais pas trop d'illusions, ma chérie.
00:17:25Vous savez, c'est le genre de petite conne qu'on va perdre dans les premiers jours de la guerre.
00:17:28Les garçons, elle est habillée comme une pute, l'autre.
00:17:31Telle que part, c'est mieux qu'elle crève tout de suite.
00:17:34Non, c'est pour éviter qu'elle voie les horreurs de la guerre.
00:17:38Puis ça lui évitera aussi les viols à la chaîne
00:17:39quand les hordes de barbares vont débarquer dans le quartier.
00:17:42Ils violeront toutes les femmes, comme ils font à chaque fois, les gars.
00:17:44Non, toi, tu ne risques rien, monsieur.
00:17:53Tu ne rêves pas, ma pauvre femme.
00:17:56Tu pourrais te foutre un poil sur le trottoir et que tu ne toucherais pas, les gars.
00:17:59Non, ce n'est pas ça.
00:18:00Tu t'es déformé en l'espace de dix ans.
00:18:03Regarde-toi, on dirait un conteneur.
00:18:04On va où, les gars ?
00:18:05Hein ?
00:18:08Non, les hommes...
00:18:08Oui, ben, le hippopotame, il t'emmerde.
00:18:10De toute façon, chérie, selon mes calculs,
00:18:15on va perdre 80% de nos effectifs au niveau familial.
00:18:18Il ne faut pas rêver.
00:18:18Déjà, toute la partie de ton côté, ça va dégager.
00:18:21Ça nous fera de l'air.
00:18:23Et ça te permettra de récupérer la baraque de ta sœur.
00:18:26Faut calculer tout ça en temps de bien.
00:18:29Non, non, n'écoutez pas.
00:18:30Le premier étage, on condamne tout.
00:18:32Il y a trop de riz.
00:18:33Pourquoi tu parles comme ça, chérie ?
00:18:34Tu veux t'occuper de la logistique militaire ?
00:18:36Non, mais vas-y.
00:18:37Tu me fais honte devant les livreurs chinois.
00:18:38On peut tenir combien avec 100 tonnes de riz, lieutenant-colonel ?
00:18:41Non, mais vas-y, c'est plus ce que tu...
00:18:43Non, non, non, déjà, le calcul n'est pas bon.
00:18:45Non, non, non, 14 et 14.
00:18:47Ah !
00:18:48Voilà, tu retiens 4.
00:18:523, 14, 107.
00:18:55Pythagore, il y a tout ça à mettre dans la salade.
00:18:57J'ai fait le calcul ce matin.
00:18:58Je ne cherche pas.
00:18:59On peut tenir à peu près un siècle.
00:19:01Si tu retires la ration de l'autre code, là,
00:19:03et qu'on se tire un peu la ceinture, tiens, escrasse.
00:19:05Connard !
00:19:06Et ne t'inquiète pas, il reviendra.
00:19:11Il reviendra quand ça sera la pénurie dans le quartier.
00:19:13Il ne rêve pas.
00:19:14S'il y a survu aux épidémies de typhus et de choléra.
00:19:17Tu sais, en temps de guerre, il y a toujours une poignée de malins qui réussissent à s'en sortir.
00:19:21Cette fois-ci, j'aurais ma part du yato.
00:19:22Crois-moi bien.
00:19:24Il se fout de ma gueule ?
00:19:25Non, mais attends, je rêve.
00:19:27Eh, le pourboire, c'est ça.
00:19:28Tirez-vous.
00:19:30Tu te souviens quand j'ai mis le portrait de Kouchner dans le salon ?
00:19:32Tu te souviens de cette histoire ?
00:19:33Voilà.
00:19:34Voilà, que ton frère, bon, s'est foutu de ma gueule, mais ce n'est pas ça.
00:19:37Pourquoi j'ai fait ça ?
00:19:37Parce que, non, Kouchner qui porte le sac de riz, c'est un genre de prophète.
00:19:43Il nous montre une direction, ce mec.
00:19:45Non, ce n'est pas ça.
00:19:47Il porte le riz pour les Africains.
00:19:49Parce qu'à l'origine de tout, il y a quoi, ma chérie ?
00:19:53Dieu.
00:19:54Non, non.
00:19:55Il y a le riz.
00:19:58Dieu, il est derrière, il arrive, mais il ne sera pas là.
00:20:01Parce que le riz, non, c'est l'or du chaos, le riz.
00:20:05Tous ces connards qui se foutent de ma gueule aujourd'hui,
00:20:07ils remperont devant la baraque, tu verras bientôt,
00:20:10pour une poignée de cette précieuse semence.
00:20:12Ils donneront tout ce qu'ils ont.
00:20:13Leur pognon, leur dignité, et je leur prendrai tout.
00:20:17Je les enculerai sur le trottoir devant leurs gosses.
00:20:19Oui, pour qu'ils comprennent qui est le chef dans le quartier.
00:20:24C'est prématuré d'acheter du riz, putain.
00:20:26Pourquoi tu me...
00:20:27Ne t'aies pas peur, pourquoi tu fais ça ?
00:20:29Tu ne vas pas te taper.
00:20:37Tu vois, chérie, la différence entre vous, les bonnes femmes,
00:20:39non, ce n'est pas ça.
00:20:40L'anticipation.
00:20:41Tu n'as aucune anticipation.
00:20:44C'est pour ça que dans la jungle, tu ne peux pas quitter ton terrier,
00:20:46sinon tu te fais becquer avec tes petits,
00:20:47parce que tu n'as pas le truc.
00:20:48En fait, tu es con comme une belette.
00:20:50Je ne sais pas pourquoi je te parle.
00:20:52Non, chérie, ce n'est pas ça.
00:20:54La nature ne t'a pas doté de l'instinct de guerre.
00:21:01C'est pour ça que vous faites violer systématiquement.
00:21:03Parce que tu n'es pas dans le game, tu n'es pas dans le truc.
00:21:06Mais ne cherche pas, tu ne peux pas y arriver,
00:21:07parce que ça remonte à l'enfance.
00:21:08Chérie, je pose des questions.
00:21:10Tu faisais quoi quand tu étais petite ?
00:21:12Jouer à la poupée.
00:21:13Tu vois ce que je veux dire ?
00:21:14Alors que nous, dès le départ, à la récré...
00:21:16Tu te fous dans le terrier, tu la fermes,
00:21:32tu nous sors un nichon et tu nous fais du lait.
00:21:34Avec le riz, on fera un dessert.
00:21:41Essaye de nous pondre un oeuf, on fera des crêpes.
00:21:44Tu peux y arriver, parce que tu n'as pas confiance en toi.
00:21:48Pense oeuf.
00:21:49Ça veut dire ça.
00:21:51Chérie, écoute-moi.
00:21:53Tu sais, les mecs comme moi,
00:21:55comme Rothschild, Rockefeller...
00:21:57Qu'est-ce qu'on a en plus des autres ?
00:22:00Ce n'est pas ça.
00:22:00L'anticipation.
00:22:03On voit au-delà.
00:22:04Tu te souviens quand Macron a serré la main de Trump ?
00:22:06Voilà, tu te souviens de cette anecdote ?
00:22:08C'est là que j'ai tout de suite compris.
00:22:10Là où certains ont vu, bon,
00:22:11le coup de bluff d'une petite pédale
00:22:13qui vient d'arriver à l'Élysée.
00:22:16Moi, j'ai anticipé.
00:22:19Ça, plus l'augmentation du pinard.
00:22:21J'ai dit Bernard, achète du riz.
00:22:25Être à l'écoute des signaux, ma chérie.
00:22:26C'est ça qui fait la différence entre un grand homme et un génie.
00:22:29Allez, ferme-la, mon amour.
00:22:32C'est vrai qu'il y a une logique économique à la guerre.
00:22:35C'est cruel, mais c'est ainsi.
00:22:36D'ailleurs, Jacques Attali,
00:22:37le mec qui conseille les présidents de la République
00:22:40depuis Versailles et Torix, je crois,
00:22:43il l'a dit.
00:22:45La guerre est une affaire de bon sens.
00:22:48Pour nous, c'est dur d'entendre ça,
00:22:49mais c'est de bonne foi
00:22:50que nos élites nous sacrifient
00:22:52en nous abandonnant à notre propre barbarie.
00:22:55Quelque part, c'est pour notre bien.
00:22:57Mais j'étais comme toi, au départ.
00:22:58Je dis, tu vas reculer, quoi.
00:23:00Mais non.
00:23:02Pour retrouver la croissance et le plein emploi
00:23:04dans un système qui part en couille,
00:23:05il n'y a pas d'autre choix.
00:23:07Destruction radicale de tout ce qui tient debout,
00:23:08de tout ce qui casse les couilles, quoi.
00:23:10C'est-à-dire, c'est le principe de la culture intensive.
00:23:11Tu rases tout, tu replantes, tu es reminé, quoi.
00:23:13Alors, il y aura toujours des gens,
00:23:14ouais, mais quand même, ouais.
00:23:16J'aime la vie.
00:23:19Tu vois, tu as envie de lui cracher à la gueule,
00:23:21tu dis, ferme-la.
00:23:23J'aime la vie, ça ne veut rien dire, ça.
00:23:25Déjà, c'est nier notre nature de consommable.
00:23:28Aimer la vie, ça n'a pas de sens.
00:23:29C'est comme si, dans une imprimante,
00:23:30quand tu changes la cartouche, tu sais,
00:23:32la cartouche te regarde,
00:23:32« Ah non, s'il te plaît, j'aime la vie.
00:23:38J'ai un peu d'encre dans le cul, secoue-moi. »
00:23:42C'est parce que, regarde, il n'y a pas le temps.
00:23:45Poubelle, tu mets une cartouche d'œuf,
00:23:46tac, le système repart à fond,
00:23:48puis c'est parti.
00:23:50Ouais, mais vous avez des gueules
00:23:51de vieilles cartouches, quelque part.
00:23:53Excusez-moi, un peu d'autocritique, les cartouches.
00:23:56On est des cartouches usagées, putain.
00:23:59On est un peu plusés.
00:24:00Mais je crois que les périodes de paix,
00:24:01ça use les peuples.
00:24:03C'est vrai, putain, regarde la télévision,
00:24:05les gueules de dégénérés, n'importe quoi.
00:24:08Regarde ta gueule, toi.
00:24:08Excuse-moi, mais...
00:24:09Non, non, le petit, là, avec les lunettes.
00:24:12Ah non, le costaud, non.
00:24:18On en est rendu à voter Macron, vous imaginez ?
00:24:22C'est-à-dire que dans la nature,
00:24:23on sera déjà morts.
00:24:24On a perdu notre instant de survie.
00:24:26Je le vois avec mes gosses.
00:24:27Ils n'arrivent plus à associer dans leur tête
00:24:29une tranche de jambon et un cochon.
00:24:31Pour eux, ça n'a rien à voir.
00:24:33Je leur ai dit, un petit peu, quand même.
00:24:36Que d'un...
00:24:37Je dis, mais ça vient d'où, ça ?
00:24:39Ben, d'un arbre.
00:24:42Et quel arbre ?
00:24:43Ben, le jambonnier.
00:24:46Fous-toi de ma gueule,
00:24:46t'as le même, hein, donc...
00:24:48Ah, t'es musulman, d'accord.
00:24:50Ça marche avec le poulet,
00:24:52non, c'est pas la question.
00:24:54Je vois les gosses,
00:24:56ils les voient devant la télé,
00:24:56ils font plus la différence
00:24:57entre le défilé du 14 juillet
00:24:59et celui de la gay pride.
00:25:01Ils étaient là ?
00:25:01Il fait pas la différence
00:25:05entre un poilu de 14
00:25:07avec toutes ses médailles
00:25:08et un transsexuel
00:25:10à quatre pattes en laisse.
00:25:11Pour le gosse...
00:25:12Ah non, pour le gosse,
00:25:13c'est deux héros
00:25:14de la liberté.
00:25:15C'est tout.
00:25:25Ah, faut que je m'assois.
00:25:27J'ai pas le souffle de...
00:25:29Hé, j'aurais 1209 ans
00:25:31au mois d'août, quand même.
00:25:32Hé, hé.
00:25:34Hé.
00:25:36Ah, ben, j'ai des souvenirs.
00:25:38J'ai vécu les deux grandes guerres,
00:25:40donc j'ai vu des trucs.
00:25:42On a défilé sur ce boulevard
00:25:45en 1917.
00:25:46Pour vous dire,
00:25:48on pouvait pas s'imaginer
00:25:50à l'époque qu'un jour
00:25:51les gens défileraient
00:25:52comme ça
00:25:53à la fête à la rondelle.
00:25:55Nous, nous,
00:25:56nous, on est partis
00:25:58la fleur au fusil,
00:25:59on le disait.
00:26:00Bon, c'était la seule extravagance
00:26:02qu'on s'autorisait.
00:26:05Personne n'était en latex.
00:26:06Regarde ça.
00:26:07Porte-jartel
00:26:08avec une écharpe de maire.
00:26:09Ah, bonjour,
00:26:10monsieur le maire.
00:26:10D'accord.
00:26:12Dans les tranchées de Verdun,
00:26:17personne n'avait
00:26:19de plug anal
00:26:20ou des choses comme ça.
00:26:22Hein,
00:26:22où les gens n'en parlent pas.
00:26:24C'est vrai qu'aujourd'hui,
00:26:25touche-moi le plug.
00:26:26Les gens sont fous.
00:26:28Nous, on s'est battus au départ.
00:26:30C'était pour se libérer.
00:26:33Mais pas de tout.
00:26:34C'est ça que je comprends pas.
00:26:35On aurait bien gardé
00:26:37deux, trois réflexes
00:26:37du temps des mammifères,
00:26:39quand même.
00:26:41Mais je devrais pas voir tout ça
00:26:43à 129 ans,
00:26:44c'est trop vieux.
00:26:46Non, je suis là
00:26:46pour mon arrière-petit-fils,
00:26:48là, Kevin.
00:26:49Ah, lui, c'est la gay pride.
00:26:51Chaque fois, il m'emmerde.
00:26:52Il faut que je le filme
00:26:54Facebook-là.
00:26:55Il dit,
00:26:55c'est pas comment ça marche,
00:26:56ce truc.
00:26:58Kevin, non,
00:26:58c'est la jeune fille en string.
00:27:00Oui, je continue
00:27:01à l'appeler Kevin.
00:27:03Il faut l'appeler
00:27:04Mafalda, maintenant.
00:27:06C'était le dernier garçon
00:27:07à porter notre nom.
00:27:08J'ai du mal, quoi.
00:27:10Ah, c'est une femme.
00:27:11Il a été opéré.
00:27:12Six heures d'opération
00:27:13cirurgie esthétique et tout.
00:27:16Pris en charge
00:27:17par la Sécurité sociale.
00:27:19Ah, il aurait pas pu...
00:27:20Nous, on est revenus
00:27:21de la guerre de 14
00:27:22avec les gueules des foncées,
00:27:24c'est...
00:27:25On n'a pas eu le droit
00:27:26à la chirurgie esthétique.
00:27:28Puis l'autre, maintenant,
00:27:30bon, ben...
00:27:31Il se fait payer une chatte
00:27:32aux frais de la princesse.
00:27:34C'est le progrès.
00:27:39J'essaie, je n'arrive pas.
00:27:41Ah, il m'emmerde.
00:27:43Le gros chinois
00:27:43qui est derrière, là.
00:27:45C'est son mari, ça.
00:27:47Même pas, l'autre.
00:27:50Ah, ils se sont mariés
00:27:50au mois d'août.
00:27:51Il y avait des Chinois
00:27:52partout.
00:27:56J'aurais jamais dû voir
00:27:58des choses comme ça.
00:28:00Et moi, ah, ben...
00:28:01J'ai discuté
00:28:02avec le vieux Chinois.
00:28:04J'ai dit, mais c'est pareil.
00:28:05En Chine, il m'a dit
00:28:05exactement pareil.
00:28:07Merde.
00:28:08Mais lui, ça fait 25 ans,
00:28:09il n'entend plus.
00:28:11Il m'a dit, c'est bien,
00:28:12essayez, parce que...
00:28:13Ben, c'est mieux.
00:28:14On ne peut pas comprendre
00:28:15ce qui se passe, quoi.
00:28:17Vous savez, vous sortez
00:28:17d'une guerre mondiale.
00:28:19Vous n'avez pas l'esprit
00:28:20à faire des trucs comme ça, quoi.
00:28:22Ah, non, non, ben...
00:28:24Vous savez, on n'avait pas
00:28:24mangé pendant 4 ans, hein.
00:28:26Donc, nous,
00:28:27nous, on trouvait un verre de thé,
00:28:28on le bouffait, quoi.
00:28:30On n'avait même pas l'idée
00:28:31de se le foutre dans le cul, quoi.
00:28:34Il y avait ça.
00:28:34Tu nous donnais le RSA
00:28:40à deux boîtes de raviolis,
00:28:41on était content, on était...
00:28:43On a reconstruit la France bénévolement.
00:28:46Puis, il n'y avait pas de 39 heures,
00:28:47on bossait 50 heures par jour.
00:28:48C'est le patronat qui nous a arrêtés,
00:28:50on va se faire choper, écoutez.
00:28:53France, il fait avoir, certainement.
00:28:55Vous êtes de quel jour d'un, vous, c'est ?
00:28:57Têtu, d'accord, oui.
00:28:59L'homosexualité, oui.
00:29:01J'ai l'impression, non, de plus en plus,
00:29:04non, les jeunes, maintenant,
00:29:05se focalisent, comme ça,
00:29:07sur cette histoire de rondelles.
00:29:09Alors,
00:29:10oh, nous, on n'avait pas le temps.
00:29:13Ah, c'est ça, le temps.
00:29:14On nous pensait, s'il fallait survivre,
00:29:16il fallait bouffer, quoi.
00:29:18C'est...
00:29:19Moi, oh, non, je me souviens.
00:29:21Si, c'était quand, c'était en 39.
00:29:24J'ai sauté sur une mine, moi.
00:29:26Alors, ça m'a arraché tout le cul,
00:29:28et je me souviens, à l'hôpital,
00:29:30tous les matins,
00:29:31l'infirmier, il me tripotait l'oignon,
00:29:33comme ça.
00:29:34Et tiens, c'est pas mal.
00:29:38Mais bon, j'ai pas pu approfondir
00:29:40tellement le truc,
00:29:40parce qu'il fallait aller bosser, quoi.
00:29:43Mais même en temps de guerre,
00:29:44la sexualité, ça n'a rien à voir de ça.
00:29:47Il n'y a pas toute cette technologie
00:29:49de plug, de cloutage.
00:29:51C'était artisanal.
00:29:52Un homme, une femme, un regard.
00:29:56L'autre, elle frôlait la pâte.
00:29:59T'envoyait la mayonnaise au plafond.
00:30:01C'était...
00:30:02Ah, mais même les femmes,
00:30:03elles étaient tombées enceintes
00:30:04une fois par semaine.
00:30:06Aujourd'hui, elles n'arrivent plus
00:30:07à pondre un oeuf.
00:30:08C'est quand même fou.
00:30:09C'était le printemps.
00:30:10On était un peuple en marche.
00:30:12En marche.
00:30:22Oh, la hier, mon pauvre ami.
00:30:25La hier est une seule histoire.
00:30:29Surtout pour la population.
00:30:31Pour nous autres,
00:30:32les artistes, c'est encore autre chose.
00:30:35Il était question de prendre de la hauteur.
00:30:38The show must go,
00:30:39comme disaient les Rosebifles.
00:30:41Les artistes, vous savez,
00:30:44collaborer au St-Vilamo.
00:30:46J'ai envie de dire,
00:30:47on a fait ce qu'on a pu
00:30:48pour sauver notre peau, vous savez.
00:30:50Et les héros, en temps de guerre,
00:30:52je l'ai prévu beaucoup.
00:30:54Ah, la libération.
00:30:55Tout le monde a sorti les trompettes,
00:30:57les petits drapeaux,
00:30:58c'est inventé une histoire.
00:31:00Mais vous savez,
00:31:01vos héros de guerre,
00:31:02là, qu'on donnait des noms de rue,
00:31:04des boulevards,
00:31:04et qui dorment au pont.
00:31:06Oh, ma fille de connard,
00:31:08menteur,
00:31:09fripouille de politique
00:31:11arvéreuse.
00:31:13Sachez que pour moi,
00:31:14le Panthéon est une fausse à merde.
00:31:18Les seuls héros que j'ai pu voir
00:31:20dans cette putain de guerre,
00:31:21ils sont tous morts sur le champ de bataille,
00:31:23sans honneur et sans glaire,
00:31:24bouffés par les corbats.
00:31:26Ah, tu me diras,
00:31:28c'est le propre de l'héroïsme,
00:31:29on n'en fait pas de carrière.
00:31:31Pour nous autres,
00:31:32les artistes,
00:31:33la guerre,
00:31:33bon, c'est une histoire d'abstraction.
00:31:35Faire semblant de ne pas voir
00:31:37et de ne pas comprendre.
00:31:39Ah, il était là
00:31:40pour faire rêver les gens,
00:31:41comme le font les putes.
00:31:45Bon, on vient d'y regarder,
00:31:46les théâtres sont des maisons clos,
00:31:47tu vas un petit billet
00:31:48pour passer une petite heure
00:31:49de mon temps.
00:31:51Oui, toute ma vie,
00:31:52j'ai fait la pute,
00:31:53et alors ?
00:31:54Certainement pas le peuple
00:31:56et ses élites
00:31:56qui va me donner
00:31:57de leçons de morale, monsieur.
00:31:59Ah, le peuple,
00:32:00il a eu le choix,
00:32:01ce connard,
00:32:02il a voté.
00:32:02Après, il se fait vitréfier,
00:32:05j'ai envie de tenir
00:32:06chacun son rôle.
00:32:08Non, la vérité
00:32:09est que le peuple
00:32:10est un cave
00:32:11qui n'assume rien,
00:32:12toujours à chialer.
00:32:13Ah, mais,
00:32:14j'ai été génocidé.
00:32:19Eh, mais,
00:32:20il fallait faire attention,
00:32:21connard.
00:32:23Non, la vérité
00:32:25est que le peuple
00:32:25n'assume rien.
00:32:26On est dans mon retien
00:32:28qu'une leçon du passé.
00:32:29J'ai l'impression
00:32:30qu'on n'a jamais
00:32:31vraiment quitté
00:32:32cette cour
00:32:33de récréation.
00:32:35En tout cas,
00:32:35moi,
00:32:36Dieu donné,
00:32:37m'bala,
00:32:38m'bala,
00:32:39ah ben,
00:32:40j'ai pas quitté
00:32:40la cour de récré,
00:32:41j'en ai même fait un boulot.
00:32:43Un endroit comme ici
00:32:44où on peut rigoler.
00:32:46Vous vous rendez compte,
00:32:47d'ailleurs,
00:32:47un endroit dans le monde
00:32:48où on interdit
00:32:49aux enfants
00:32:50de rire,
00:32:51de sourire,
00:32:52sous prétexte
00:32:53qu'ils sont en classe.
00:32:54Je comprends
00:32:54qu'il faille en faire
00:32:55des contribuables
00:32:56dociles,
00:32:56obéissants,
00:32:57des esclaves consommateurs
00:32:59qui vont fermer
00:32:59leur gueule
00:33:00jusqu'à la fin,
00:33:00mais retirer le sourire
00:33:02du visage
00:33:03d'un enfant,
00:33:04c'est comme couper
00:33:04les phares en pleine nuit
00:33:05quand t'es en bagnole.
00:33:06Ben ouais,
00:33:07mais c'est dangereux,
00:33:08tu vois pas où tu vas,
00:33:08arrête ça,
00:33:09j'ai dit.
00:33:10L'autre jour,
00:33:11d'ailleurs,
00:33:11j'étais en avance,
00:33:12j'allais chercher
00:33:12mes gosses à l'école.
00:33:14Putain,
00:33:14ils étaient devant le tableau,
00:33:15si je les regardais,
00:33:16on aurait dit
00:33:17des détenus.
00:33:19T'as pas le droit
00:33:20de les sortir,
00:33:21sinon on t'envoie
00:33:22les flics.
00:33:23Alors qu'il y a
00:33:23la récré,
00:33:24bon,
00:33:24ça rigole.
00:33:25Ça rigole,
00:33:26bon,
00:33:26il y en a deux,
00:33:27trois,
00:33:27tu sens,
00:33:27c'est la castagne.
00:33:28La guerre commence aussi
00:33:29à la récréation,
00:33:30faut être honnête,
00:33:32il y a un relâchement
00:33:32à ce niveau-là.
00:33:34Là,
00:33:34il y en a certains,
00:33:35tu les équipes
00:33:36en fusil d'assaut,
00:33:37c'est le front de l'Est
00:33:38à la récré.
00:33:40Ah ouais,
00:33:40donne-leur de l'alcool
00:33:41et des calaches,
00:33:42à mon avis,
00:33:42ils vont nous étonner.
00:33:44Il n'y a pas de convention
00:33:45de Genève,
00:33:45ils n'ont pas de mobile,
00:33:46si tu veux.
00:33:46Ils ne vont pas chercher
00:33:47du pétrole.
00:33:48Non, non,
00:33:49t'es gros,
00:33:50t'es moche,
00:33:51t'as des lunettes,
00:33:51ça suffit.
00:33:52Bim,
00:33:53fermez-les.
00:33:53Ouais,
00:33:54t'as du morfler,
00:33:55toi, non ?
00:33:55Ah non, non, non,
00:33:58c'est d'une cruauté
00:33:59absolue,
00:34:00les gosses.
00:34:00Ils sont mignons,
00:34:02c'est ça.
00:34:02Donne-leur des accessoires
00:34:03de torture,
00:34:04tu vas voir,
00:34:05ils sont mignons.
00:34:06T'as plus un gosse
00:34:06qui marche à la fin
00:34:07de la récré.
00:34:08Il y a les maîtresses,
00:34:10les forces de l'ordre.
00:34:12Mais tu ne peux pas
00:34:12demander à 5 poules
00:34:13à lunettes
00:34:14de surveiller
00:34:15une meute d'or affamée.
00:34:165 ans et demi,
00:34:17ça a déjà le vie,
00:34:17c'est attention.
00:34:18Ça maîtrise l'art
00:34:19de la diversion.
00:34:20J'en ai vu 2-3,
00:34:21ça tapait dans le dos.
00:34:23Non, non,
00:34:23puis avec Internet,
00:34:24la mission éducative,
00:34:25c'est plié.
00:34:26C'est du maintien de l'ordre.
00:34:27On va demander d'ailleurs
00:34:28ce qu'il en pense
00:34:29à un monsieur Tourniquet,
00:34:31professeur de mathématiques
00:34:34aux Antilles.
00:34:38Jean-Claude Tourniquet,
00:34:39c'est le noir en entier.
00:34:40Non, non, non, non, non, non.
00:34:44Voilà, pour vous êtes mathématiques,
00:34:47mathématiques,
00:34:49aux Antilles,
00:34:50Bosier,
00:34:51Guadeloupe,
00:34:52Guadalara,
00:34:53971,
00:34:54non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
00:34:58Non, c'est la vérité.
00:34:59Le monde change.
00:35:02Le monde tourniquet,
00:35:03c'est incroyable.
00:35:04C'est incroyable.
00:35:06Avec cette affaire,
00:35:07l'affaire des interrours nettes,
00:35:09nous rentrent
00:35:11une deuxième bouleversie radicale
00:35:15aujourd'hui, il me faut des fois
00:35:197 heures pour corriger une copie
00:35:21attendez
00:35:21ça veut dire le sachant, mais c'est peu
00:35:25or, savoir, ne pas savoir
00:35:27là est la question
00:35:29je rigole
00:35:31je rigole
00:35:34mais c'est très sérieux
00:35:35on ne peut pas
00:35:38concurrence, c'est cette affaire d'internet
00:35:39moi j'ai une certaine mémoire, mais je n'ai pas
00:35:414 g là-dedans
00:35:42un exemple, 1 plus 1 égale 2
00:35:45de mon temps, c'est l'évidence
00:35:47il n'y a pas de discussion
00:35:49la nappe est pliée, on a passé l'aspirateur
00:35:52tout le monde
00:35:54fait la sieste, maintenant
00:35:55mais aujourd'hui, je me vois opposer
00:35:58des théories
00:35:59d'astrophysiciens pakistanais
00:36:02des enfants de 8 ans
00:36:03qui m'expliquent que l'égalité
00:36:06parfaite n'existait pas dans la nature
00:36:08que c'était un trou noir
00:36:09qu'est-ce qu'on fait ?
00:36:14moi j'ai eu mon diplôme d'état en 84
00:36:16donc à l'époque
00:36:18j'étais en métropole, voilà
00:36:19j'étais à Rouen
00:36:20et Rouen, la ville
00:36:22Rouen
00:36:23voilà Rouen
00:36:25et
00:36:26j'étais à Rouen
00:36:28mais j'ai gardé un très bon souvenir
00:36:31quand même de cette ville de Rouen
00:36:33la femme Rouennaise
00:36:37je parle Rouen sans très bien
00:36:46elle a une sensibilité
00:36:51à flammes
00:36:52vous savez, l'homme antillais
00:36:55est très attaché à l'amour
00:36:56vraiment
00:36:56pas au sens gymnastique du terme
00:36:58nous sommes
00:37:00des scientifiques de la romance
00:37:03et tout cela
00:37:05grâce à Zouk
00:37:07et je peux aller encore moins vite
00:37:16Zouk c'est extraordinaire
00:37:20Zouk, voyez-vous, libère
00:37:25l'attraction gravitationnelle
00:37:27d'un point A vers un point B
00:37:29vous pouvez rajouter un point C
00:37:31un point D
00:37:32c'est vrai que
00:37:32quand on est en forme
00:37:33on peut graviter 360
00:37:36mais
00:37:37dans l'astronomie
00:37:39poumant antillais
00:37:40nous considérons
00:37:42la coupe de la femme
00:37:43vraiment le cul de la femme
00:37:44comme
00:37:45le centre
00:37:47le centre de l'univers
00:37:48c'est le soleil
00:37:51c'est le soleil
00:37:51et cette coupe lumineuse
00:37:56exerce
00:37:59un pouvoir gravitationnel
00:38:01sous l'œil de l'homme
00:38:02qui naturellement
00:38:07se met en orbite
00:38:08et ce petit mouvement
00:38:12de rotation
00:38:13ça s'exerce
00:38:14et dans ce système solaire
00:38:16extrêmement complexe
00:38:18l'homme antillais
00:38:19est une étoile filante
00:38:20capable de quitter
00:38:22sa trajectoire
00:38:23à tout moment
00:38:24pour aller zouquer
00:38:25touche-touche
00:38:26avec le soleil
00:38:26non non
00:38:27revenons au sujet
00:38:29non non
00:38:29j'étais parti
00:38:31dans ces affaires
00:38:32de zouk
00:38:32alors
00:38:321984
00:38:361 plus 1 égale 2
00:38:39pas ni problème
00:38:40mais tout est remis en cause
00:38:42non seulement
00:38:43d'avoir à gérer
00:38:44ce phénomène d'internet
00:38:45le ministère de l'éducation
00:38:47nous demande d'intégrer
00:38:49dans cette histoire
00:38:50des théories du genre
00:38:51c'est-à-dire
00:38:53je crois que c'est à partir
00:38:54de septembre 2016
00:38:55les garçons ne sont plus
00:38:56vraiment des garçons
00:38:57les filles
00:38:58qu'on peut s'arranger
00:39:00de tout ça
00:39:00alors
00:39:01en métropole
00:39:06pourquoi pas
00:39:07vous pouvez tenter
00:39:10des trucs là-bas
00:39:11mais aux Antilles
00:39:12non
00:39:13vous nous mettez en danger
00:39:15on ne peut pas
00:39:19retirer le soleil
00:39:20plus rien ne peut
00:39:25zouker sur terre
00:39:25c'est ça que je ne comprends pas
00:39:26je ne vois pas
00:39:30où ils veulent en venir
00:39:31on ne peut pas
00:39:32confondre
00:39:32le cul d'un âme
00:39:33et une voûte céleste
00:39:36c'est-à-dire
00:39:36je pense que
00:39:38le blanc des métropoles
00:39:39le cristallin
00:39:40de l'assemblée
00:39:41il arrive à la fin
00:39:43d'un cycle
00:39:43parce que les Antillais
00:39:44n'accepteront pas
00:39:45ici aux Antilles
00:39:46je pense qu'on préfère
00:39:47même revenir
00:39:48à l'esclavage
00:39:49que de renoncer
00:39:51à la croupe
00:39:52au solide
00:39:53c'est la guerre
00:40:09mes amis
00:40:09partout
00:40:10c'est la guerre
00:40:11et cette guerre générale
00:40:13n'épargne pas
00:40:14les autres espèces vivantes
00:40:15j'ai la chance
00:40:16d'avoir une petite cabane
00:40:17dans la forêt
00:40:18équatoriale africaine
00:40:19et là-bas
00:40:20je vous parle de ça
00:40:21il y a les autres
00:40:22espèces vivantes
00:40:22tu les observes
00:40:23il y en a 70 au mètre carré
00:40:25tu ne peux pas les louper
00:40:26l'autre jour
00:40:26j'observais d'ailleurs
00:40:27une petite fourmi
00:40:28en Afrique
00:40:29l'autre
00:40:30c'est un tékel
00:40:31et elle bossait
00:40:34on aurait dit
00:40:34un prisonnier chinois
00:40:35le truc
00:40:36mais tu ne t'arrêtes
00:40:37jamais toi
00:40:38et à un moment donné
00:40:39il y a un insecte
00:40:40qui arrive par derrière
00:40:41il est un peu sournois
00:40:42il salope tout son boulot
00:40:43il commence à lui piquer
00:40:44son casal
00:40:45merde
00:40:46bon je ne m'en mêle pas
00:40:48moi
00:40:48parce que bon
00:40:49je suis en vacances
00:40:50et puis
00:40:51j'en ai plein de cul
00:40:52de me faire traiter
00:40:53de l'antisémite
00:40:54je dis
00:41:04mais tu ne t'arrêtes
00:41:05jamais toi
00:41:06et puis
00:41:08le ton monte
00:41:09entre les deux
00:41:10puis c'est courageux
00:41:11c'est con une fourmi
00:41:12à l'autre
00:41:12elle attaque
00:41:13c'est comme si
00:41:14j'allais gifler
00:41:14un rhinocéros
00:41:15même avec un casque
00:41:16c'est pas raisonnable
00:41:17l'autre
00:41:18il s'est retourné
00:41:18il l'a bouffé
00:41:19et tout ça
00:41:19devant deux papillons
00:41:20qui pique niquaient
00:41:21dans l'indifférence
00:41:22générale
00:41:22c'est vrai
00:41:24qu'au niveau social
00:41:26c'est rustique
00:41:27un insecte
00:41:28il n'y a pas
00:41:28d'équivalent
00:41:29de droit de l'homme
00:41:29en termes de compassion
00:41:31c'est pas généreux
00:41:32tu vois
00:41:32on va critiquer
00:41:33un mec dans le métro
00:41:34qui va assister
00:41:35à un viol
00:41:36sans réagir
00:41:37mais chez les insectes
00:41:38c'est encore autre chose
00:41:39mais arrêtez
00:41:45pardon madame
00:41:51elle se fait
00:41:53agresser
00:41:54qui ça
00:41:55je sais pas
00:41:57écoutez madame
00:41:57je viens d'arriver
00:41:58c'est vous
00:41:59qui m'agressez
00:42:00j'ai rien demandé
00:42:00j'ai rien à voir
00:42:02avec eux
00:42:03pourquoi vous me parlez
00:42:04vous les connaissez
00:42:05bon ben alors
00:42:06on sait pas
00:42:07qui est l'homme
00:42:09qui est la femme
00:42:10attention
00:42:10l'époque est complexe
00:42:13madame
00:42:13non c'est pas
00:42:15de la lâcheté
00:42:15pas du tout
00:42:16c'est le respect
00:42:16de l'intimité
00:42:17de la personne
00:42:17voilà madame
00:42:18écoutez madame
00:42:19je suis franc-maçon
00:42:20d'accord
00:42:20je n'ai pas
00:42:23de leçon
00:42:23d'humanisme
00:42:24à recevoir
00:42:25d'une ménagère
00:42:26certainement
00:42:27du front national
00:42:28donc écoutez madame
00:42:29si votre conscience
00:42:30vous accule à l'action
00:42:31allez-y
00:42:32jouez les kamikazes
00:42:33mais ce sera sans moi
00:42:346 mois
00:42:35salope
00:42:36j'ai entendu
00:42:42comme vous
00:42:42j'ai entendu madame
00:42:43c'est peut-être
00:42:45un rappeur
00:42:46vous savez pas
00:42:46je suis peut-être
00:42:48en train de faire
00:42:48un clip
00:42:49non je n'apprécie pas
00:42:51mais je suis pour
00:42:52la liberté d'expression
00:42:53moi madame
00:42:54et comme disait
00:42:55le philosophe
00:42:56je ne suis pas d'accord
00:42:57avec ce que vous dites
00:42:58mais je me battrai
00:42:59à vos côtés
00:42:59pour que vous puissiez
00:43:00continuer à le dire
00:43:01c'est ça
00:43:01être pour la liberté
00:43:02d'expression
00:43:02c'est pas faux
00:43:03arrêtez
00:43:04au secours
00:43:05au secours
00:43:07au secours
00:43:10c'est pas net
00:43:10non madame
00:43:18il y a la présomption
00:43:19d'innocence
00:43:19je n'ai pas intervenir
00:43:20laissez les forces
00:43:22de police madame
00:43:23il y a des caméras
00:43:24non assistance
00:43:25à personne en danger
00:43:26ça y est
00:43:27vous voulez me donner
00:43:28un cours de droit
00:43:28c'est ça
00:43:29non mais
00:43:29allez-y
00:43:30je vous en prie
00:43:30sachez que nous sommes
00:43:32tous en danger
00:43:32madame
00:43:33parce que c'est
00:43:34l'état d'urgence
00:43:35madame
00:43:36vous semblez l'oublier
00:43:37on est en état d'urgence
00:43:38voilà
00:43:39elle aurait pu être
00:43:40au Bataclan
00:43:41cette femme
00:43:41quelque part
00:43:43elle a de la chance
00:43:43croyez elle le sait
00:43:44et elle le sait
00:43:45qu'elle a de la chance
00:43:46non non ça va
00:43:49ça va
00:43:49je vous dis que ça va
00:43:50il est en train
00:43:50de remettre son pantalon
00:43:51vous voyez que c'était
00:43:56pas non plus
00:43:57oh arrêtez
00:43:58une bonne douche
00:44:00et tout sera oublié
00:44:01j'ai l'impression
00:44:03qu'il arrive par ici
00:44:04non non le regardez
00:44:06pas oh putain
00:44:07il est énorme
00:44:08qu'est-ce que c'est
00:44:10que ce mec
00:44:11ah c'est bon
00:44:16c'est vous qui regarde
00:44:17va vous faire peur
00:44:21je crois qu'il est
00:44:22tombé amoureux
00:44:22le mec
00:44:23bon
00:44:25je vais vous laisser
00:44:26faire connaissance
00:44:26bon courage madame
00:44:29quoi
00:44:29qu'est-ce que vous faites
00:44:30non mais lâchez moi
00:44:31qu'est-ce que
00:44:31ouais ouais
00:44:33c'est un cron
00:44:38je la connais pas
00:44:38je la connais pas
00:44:38l'autre
00:44:39ah j'ai rien vu
00:44:41je regardais dans le tunnel
00:44:42donc
00:44:43elle tombe dans les pas
00:44:44là c'est le coup de foudre
00:44:46je pense
00:44:47donc vous avez des notions
00:44:49médicales
00:44:50je vais vous les
00:44:50ah j'ai rien vu
00:44:51ne vous inquiétez pas
00:44:52je suis neutre
00:44:53je suis suisse
00:44:54oh la neutralité
00:44:57en temps de guerre
00:44:58ça c'est un sketch
00:45:01la neutralité
00:45:01en temps de guerre
00:45:02d'ailleurs en écrivant
00:45:04ce spectacle
00:45:05j'ai rencontré
00:45:06un vieux sage africain
00:45:07le mec venait du
00:45:08du Burkina
00:45:09et
00:45:10arrête ça
00:45:13arrête ça
00:45:14je dis
00:45:14et tu me le comptes pas
00:45:16cet effet
00:45:16je te le dis tout de suite
00:45:17et je demande
00:45:19à ce vieux sage
00:45:20je dis mais voilà
00:45:21je fais un spectacle
00:45:22sur la guerre
00:45:22vous n'auriez pas un tuyau
00:45:23il me dit
00:45:24la guerre est une affaire intérieure
00:45:26pas dans l'intérieur
00:45:28j'ai du faux voir
00:45:34il me dit
00:45:35non il faut apprendre
00:45:36à maîtriser
00:45:37les pensions de l'intérieur
00:45:38les tentations de l'intérieur
00:45:40j'ai pas rigolé
00:45:44arrête
00:45:44donc là je suis parti
00:45:48et c'est vrai que
00:45:49sur le chemin
00:45:50après j'ai réfléchi
00:45:51c'est vrai que
00:45:51le système se joue
00:45:53de nos tentations
00:45:53de nos pulsions intérieures
00:45:55comme le chat
00:45:56joue avec la souris
00:45:57lorsque vous allez
00:45:58faire vos courses
00:45:59au supermarché
00:46:00vous êtes en guerre
00:46:01vous l'ignorez
00:46:03derrière votre caddie
00:46:06avec votre enfant
00:46:07vous êtes les petits lapins
00:46:08à l'ouverture de la chasse
00:46:10tu te balades
00:46:11peinard
00:46:11t'as l'impression
00:46:12de te marrer
00:46:13toi
00:46:13le système de consommation
00:46:15a disposé
00:46:17sur ton parcours
00:46:18tout un tas
00:46:18d'embuscades
00:46:19savamment orchestrées
00:46:20au millimètre
00:46:21mais qu'on fait
00:46:21des hautes études
00:46:22les couleurs
00:46:23la hauteur
00:46:23systématiquement
00:46:25à la hauteur
00:46:25d'ailleurs
00:46:25du regard des enfants
00:46:26les premières victimes
00:46:27les plus fragiles
00:46:27t'arrives à la caisse
00:46:28le gosse il est perdu
00:46:29le premier dilemme
00:46:35pour l'enfant
00:46:36c'est le choix
00:46:36il n'arrive pas
00:46:37à trancher
00:46:37il a deux objets
00:46:39il cherche du soutien
00:46:46il te regarde
00:46:47t'as rien à foutre
00:46:53du hand spinner
00:46:53en alu
00:46:54ou du pot
00:46:55de pataprout
00:46:55tu sais que ça va
00:46:57finir à la poubelle
00:46:57lâche un
00:46:58mais tu peux pas
00:46:59l'autre il est noyé
00:47:00dans son délire
00:47:01dans le doute
00:47:02il en chiale
00:47:06de pas savoir choisir
00:47:08tu te dis
00:47:08c'est pas possible
00:47:09d'être aussi con
00:47:10que ça
00:47:10c'est pas mon gosse
00:47:13faut que je fasse
00:47:13un test ADN
00:47:14puis bon
00:47:15c'est toi le père
00:47:16donc à un moment donné
00:47:17il faut l'autorité
00:47:18tu as un rôle à jouer
00:47:19dans sa construction
00:47:20aaaah
00:47:22aaaah
00:47:25une fessée
00:47:26des mots importants
00:47:30il a un arrêt à foutre
00:47:32il peut pas
00:47:32tu vas même
00:47:34récupérer l'objet
00:47:36pour le remettre
00:47:36dans le présentoir
00:47:37mais dans le champ de bataille
00:47:38qui t'oppose au système
00:47:39tu gesticules
00:47:41à découvert
00:47:41mon pauvre ami
00:47:42rien que le présentoir
00:47:44tout est étudié
00:47:45pour que tu ne remettes
00:47:45jamais cet objet
00:47:47c'est un système
00:47:48ça monte
00:47:48ça descend
00:47:49ça se casse la gueule
00:47:50et l'autre
00:47:51il le sait
00:47:52sous le regard
00:47:57de la caissière
00:47:57complice
00:47:58fini le temps
00:47:59des caissières
00:48:00qui bossaient
00:48:00pour la résistance
00:48:01qui laissaient passer
00:48:02deux articles
00:48:03comme ça
00:48:03pour le maïti
00:48:05a terminé
00:48:06attends
00:48:07carte bleue
00:48:08caméra
00:48:09il n'y a plus moyen
00:48:09de bricoler
00:48:10elle entend l'autre
00:48:12hurler
00:48:12elle ose te dire
00:48:13tous les lèbres
00:48:14les enfants
00:48:15normalement
00:48:19t'es armé
00:48:19tu la piques
00:48:19à la carotide
00:48:20et tu sais
00:48:22que tu l'as déjà
00:48:22perdue cette guerre
00:48:23tu fais même
00:48:24semblant de rigoler
00:48:24elle voit
00:48:27t'as un genou à terre
00:48:28et elle en rajoute
00:48:28vous avez la carte
00:48:29du magasin
00:48:30c'est mieux
00:48:35avec la carte
00:48:35du magasin
00:48:36ah bah oui
00:48:37vous accumulez des points
00:48:38au bout de 30 points
00:48:38vous avez un cadeau
00:48:39pour le gosse
00:48:40ah bon
00:48:42il faut que je réfléchisse
00:48:45à ça
00:48:45mais t'as pas le temps
00:48:47de réfléchir
00:48:47tu as une alarme
00:48:49qui se déclenche
00:48:49tu sais pas
00:48:50et tout ça
00:48:50comment
00:48:50qui
00:48:51ah vous devez avoir
00:48:52une étiquette
00:48:53dans vos vêtements
00:48:54ah faut que je retire
00:48:55mon froc
00:48:55ou ça
00:48:56et là t'as un vigile
00:48:57qui arrive
00:48:58un mec de Casamance
00:48:59ils viennent tous
00:48:59du même village
00:49:00le mec il fait
00:49:012m50
00:49:02normalement
00:49:03il est dans un zoo
00:49:04qu'est-ce que tu fais là
00:49:05t'as une lance
00:49:07apparemment j'ai une étiquette
00:49:10il y a une cabine ou pas
00:49:13mais il est dubitatif l'autre
00:49:15et puis là je sais pas
00:49:17si c'est la fraternité africaine
00:49:18il m'a dit
00:49:19c'est bon
00:49:19vous pouvez y aller
00:49:20yo brother
00:49:23une bonne nouvelle
00:49:25de très courte durée
00:49:26parce que le temps
00:49:28de mon interpellation
00:49:29ma progéniture
00:49:30avait jeté son dévolu
00:49:31sur une sucette géante
00:49:33fluorescente
00:49:34en forme de sifflets
00:49:35une merde à 7,20€
00:49:37j'ai vu tout de suite
00:49:37j'ai dit
00:49:40non c'est non
00:49:41il nous a allumé
00:49:43le trompette
00:49:44un son qui est sorti
00:49:48de ce petit corps
00:49:49une fréquence
00:49:52étudiée
00:49:53pour te casser les couilles
00:49:55à l'intérieur de l'os
00:49:57l'autre corps ajoute une couche
00:50:07mais yo c'est ce qu'il veut
00:50:07vous devez pas vous ennuyer
00:50:09qu'elle devait repérer
00:50:10les gens qui te regardent
00:50:14la solitude
00:50:15putain
00:50:16je me vois tu sais
00:50:22comme un robot
00:50:23déposer les articles
00:50:24sur le tapis
00:50:25puis je sais pas
00:50:27ça s'accélère
00:50:28ça se casse la gueule
00:50:29l'autre qui eut
00:50:30à un moment donné
00:50:31j'ai arrêté
00:50:32j'étais à Stalingrad
00:50:34pieds nus dans la neige
00:50:36j'étais russe
00:50:42qu'il me fallait envisager
00:50:43une reddition totale
00:50:44et sans condition
00:50:45en guise de drapeau blanc
00:50:47j'ai sorti ma carte bleue
00:50:49tenez madame
00:50:51je me rends
00:50:52j'ai perdu
00:50:53faites-vous plaisir
00:50:54je lui ai acheté
00:50:56sa sucette évidemment
00:50:57des chewing-gum
00:51:00des tic-tac
00:51:01des piles
00:51:03ah j'ai pris tout ce qu'il y avait
00:51:04je n'étais plus en capacité
00:51:09de me défendre
00:51:10nous étions anéantis
00:51:13moi et ma progéniture
00:51:14vaincu
00:51:16lui parce qu'il avait
00:51:18cédé à la tentation
00:51:19t'as pas pu faire autrement
00:51:20c'est rien
00:51:22moi parce que
00:51:24je n'avais pas su
00:51:25le protéger
00:51:25de tous ces pièges
00:51:27qui finissent par faire de toi
00:51:29un connard de consommateur
00:51:30j'ai poussé le caddie
00:51:33jusqu'au parking
00:51:34oh nos regards
00:51:35se sont croisés
00:51:36avec mon enfant
00:51:37le sien encore rougit
00:51:40par la colère
00:51:41de l'envie
00:51:41oh il s'était apaisé
00:51:43il y avait même
00:51:44cette larme
00:51:45qui roulait
00:51:46sur cette joue
00:51:47maculée de sucre
00:51:48fleurissant
00:51:49l'objet de toutes les convoitises
00:51:52avait disparu
00:51:53englouti
00:51:54ne restait plus qu'un bâton
00:51:56qu'il a fini par coller
00:51:59sur la putette
00:52:00de la manoeuvre
00:52:01il y a me semble-t-il
00:52:12un temps de suspension
00:52:13quand même
00:52:13avant l'acte de guerre
00:52:15un moment fragile
00:52:16pendant lequel
00:52:17chacun des belligérants
00:52:18s'observe
00:52:18pesant le pour
00:52:19et le contre
00:52:20de l'action guerrière
00:52:21qui a quand même
00:52:22ses répercussions
00:52:22on le voit d'ailleurs
00:52:24avec la Corée du Nord
00:52:25et Trump
00:52:25ils se menacent
00:52:27quotidiennement
00:52:27d'une bombe atomique
00:52:28nous on est à côté
00:52:29on est là
00:52:30et pour une raison
00:52:32qui échappe à l'entendement
00:52:33l'un des belligérants
00:52:34va ouvrir cette porte interdite
00:52:36laissant jaillir
00:52:37les fureurs de la guerre
00:52:38connaissant la triste nature humaine
00:52:40on peut s'interroger
00:52:41sur le fait
00:52:41de n'avoir eu encore
00:52:42à connaître
00:52:43une guerre thermonucléaire
00:52:43qu'est-ce qui nous en a empêchés
00:52:46la peur de l'extinction
00:52:48de l'espèce
00:52:48mais pour les justes
00:52:49comoutistes
00:52:50les vingt en guerre
00:52:53de l'absolue liberté
00:52:54lieutenant Bradley
00:53:00au rapport
00:53:01s'il vous plaît
00:53:02lieutenant Bradley
00:53:08nous allons rentrer
00:53:09en code 5
00:53:10je vous demande
00:53:12à toutes et à toutes
00:53:13un peu d'attention
00:53:14dans ce sous-marin
00:53:14silence absolu
00:53:17la décision
00:53:18que j'ai eu à prendre
00:53:19ce matin
00:53:19n'a pas été facile
00:53:20nous allons lancer
00:53:25sur la Corée du Nord
00:53:26la Chine
00:53:27tous les nyakwe
00:53:29quatre missiles
00:53:31à tête thermonucléaire
00:53:33les missiles
00:53:34baptisés
00:53:35par notre président
00:53:36Sitting Bull
00:53:37Cochise
00:53:38Gérardimau
00:53:39et rente en plan
00:53:40nul doute
00:53:42que la riposte
00:53:43sera à la hauteur
00:53:44silence
00:53:45lieutenant Bradley
00:53:46nous avons tous
00:53:48des familles
00:53:48des femmes
00:53:51des enfants
00:53:53qui nous attendent
00:53:56dans le Wyoming
00:53:56ou dans le vice
00:53:58qu'on s'est un peu
00:53:59à bord
00:53:59il y a peu de chance
00:54:02pour que nous retrouvions
00:54:04nos familles en vie
00:54:05il est clair
00:54:06que la vie
00:54:08à la surface
00:54:09de la Terre
00:54:09va disparaître
00:54:11pour au moins
00:54:12500 ans
00:54:12mais
00:54:14là où ils seront
00:54:17nos femmes
00:54:18nos enfants
00:54:19seront fiers de nous
00:54:21car au moment
00:54:22d'appuyer sur le bouton
00:54:23notre bras
00:54:24n'aura pas tremblé
00:54:25pour la gloire
00:54:26de notre drapeau
00:54:27les amis
00:54:28la grandeur
00:54:29des Etats-Unis
00:54:30et d'Amérique
00:54:30pour la paix
00:54:33la justice
00:54:35pour les droits de l'homme
00:54:38et le mouvement
00:54:41LGBT
00:54:42la cause pour laquelle
00:54:52là en ce moment
00:54:54c'est à le foire
00:54:54ah l'argent
00:54:56l'argent
00:54:56c'est fou
00:54:56avec un truc
00:54:57ouais je le range
00:54:58mais non t'as un regard
00:54:59non non non
00:55:00c'est inquiétant
00:55:01parce que tu ne sais même pas
00:55:02les gens deviennent tarés
00:55:04il y a des gens
00:55:04qui sont prêts
00:55:05à braquer des stations
00:55:06services
00:55:07pour 20 euros
00:55:08Lopez
00:55:14par l'heure
00:55:14Lopez
00:55:15Lopez
00:55:16Lopez
00:55:17Lopez
00:55:17il y a pris 20 ans
00:55:22un braquage
00:55:24qui a mal tourné
00:55:25la merde
00:55:26parce que quand
00:55:29il était petit
00:55:30le modèle
00:55:30pour moi
00:55:31c'est les cartels
00:55:31de Medellin
00:55:32Pablo Escobar
00:55:33arriva
00:55:34moi j'aime l'argent
00:55:36j'aime l'argent
00:55:37parce que l'argent
00:55:39parce qu'il dit
00:55:40que l'argent
00:55:40c'est la liberté
00:55:41c'est ça que je vois
00:55:41l'argent c'est la liberté
00:55:43et je dis ça
00:55:44ça fait 17 ans
00:55:45que je suis en prison
00:55:46mais
00:55:46non
00:55:47je ne regrettais rien
00:55:48je suis en liberté
00:55:50de l'argent
00:55:50comment ça s'est passé
00:55:52le braquage
00:55:53ah la merde
00:55:54les foiretos
00:55:57je me souviens
00:56:00j'étais avec mon collègue
00:56:01Carlos
00:56:03un collègue de 20 ans
00:56:05on est rentré
00:56:09dans cette putain
00:56:09de station de service
00:56:11c'est un braquage
00:56:12de routine
00:56:13je ne comprends pas
00:56:14mais moi
00:56:15je sentais la poisse
00:56:17il y avait déjà
00:56:18cette musique
00:56:19de merde
00:56:19dans la station
00:56:20c'est dimanche
00:56:21c'est dimanche
00:56:23Carlos
00:56:25Carlos
00:56:25c'est plus la merde
00:56:27la musique
00:56:29mais lui il est content
00:56:31il connaît la musique
00:56:32il dit non c'est bien
00:56:33le manchoa connaît le conneil
00:56:34et il le voit
00:56:36il sort son pétard
00:56:37comme ça
00:56:37et moi il reçut
00:56:39il arrive devant le caissier
00:56:40comme ça
00:56:41et il continue
00:56:42le conneil
00:56:43le conneil
00:56:44et le pétard
00:56:45qui tombe
00:56:45le caissier
00:56:47il prend le pétard
00:56:48il tire sur Carlos
00:56:49una bala
00:56:51dans la cabeza
00:56:51et là il y a mon ami
00:56:54qui l'arrête
00:56:55moi
00:56:55il dit
00:56:55hé Carlos
00:56:56il connaît elle maintenant
00:56:58et là
00:57:00c'est ça
00:57:01qu'il n'a pas compris
00:57:01j'ai vu un corps
00:57:03lumineux
00:57:04qui est sorti
00:57:04regarde
00:57:05ça il n'a pas compris
00:57:07et il s'est levé
00:57:09comme ça
00:57:09devant moi
00:57:09il me regarde
00:57:10je lui dis
00:57:14comment tu fais ça
00:57:15Carlos
00:57:15et là il y a vu
00:57:17il m'a souri
00:57:18comme ça
00:57:18mais il y a la lumière
00:57:19qui sort de la bouche
00:57:20et il écart
00:57:21tu mets trop de piment
00:57:22dans tes faris
00:57:23ça te dirait
00:57:24un lampadaire
00:57:25tu vas nous faire repérer
00:57:27le fric
00:57:28putain
00:57:28et là il entend
00:57:29les mains en l'air
00:57:30il me retourne
00:57:32le connard
00:57:33de caissier
00:57:33comme une merde
00:57:34il va te faire enculer
00:57:37oui mais il me tire dessus
00:57:39cacou
00:57:39qu'est-ce que tu fais
00:57:41cacou
00:57:41quoi
00:57:42cacou
00:57:43mais t'es en train
00:57:46de me tuer
00:57:47fils de pute
00:57:50c'est là que je suis devenu
00:57:55corse
00:57:56je lui dis
00:58:00mais on ne tue pas les gens
00:58:01fatch
00:58:03clic clic
00:58:06plus de balle
00:58:06ah
00:58:07il me dit pardon
00:58:08je lui dis
00:58:09c'est trop tard
00:58:10j'ai pris la croce
00:58:11j'ai fracassé
00:58:12sa mère
00:58:13j'en ai fait
00:58:15un panini
00:58:16de sa gueule
00:58:16au procès
00:58:17ils ont dit
00:58:18j'en ai mangé un bout
00:58:19j'ai dit oh
00:58:19je suis corse
00:58:21pas cannibale
00:58:22après il fallait partir
00:58:24mais j'avais du mal
00:58:24à respirer
00:58:26au début
00:58:26j'ai pensé
00:58:27corse
00:58:28cette connerie
00:58:28de polaine
00:58:29tu sais
00:58:30quand j'étais petit
00:58:31je faisais de l'asthme
00:58:33et puis il y a Carlos
00:58:35qui virevolte
00:58:35autour de moi
00:58:36comment tu fais ça
00:58:37et on arrive
00:58:39à la sortie
00:58:39les gyrophares
00:58:40merde
00:58:41et ça reprend
00:58:43cacoum
00:58:43oh quoi
00:58:44cacoum
00:58:47hé cacoum
00:58:48on s'est planqué
00:58:50derrière un poteau
00:58:51ça pleuvait
00:58:52le plomb
00:58:53putain
00:58:53et Carlos
00:58:54qui était là
00:58:55il avait des ailes
00:58:56dans le dos
00:58:57comment tu fais ça
00:59:00et c'est là
00:59:02en m'approchant
00:59:02j'ai vu
00:59:04il avait la tête
00:59:06de ma mère
00:59:07bon là j'ai dit
00:59:10il faut que je fasse
00:59:11une micro sieste
00:59:12je me suis endormi
00:59:16et je me suis réveillé
00:59:19à l'hôpital
00:59:21et c'est là
00:59:23que je suis devenu
00:59:25toulousain
00:59:26une charmante infirmière
00:59:30m'a dit
00:59:30vous avez de la chance
00:59:32mon bon ami
00:59:34nous avons extrait
00:59:3616 balles
00:59:37de votre corps
00:59:39j'étais
00:59:40une tirelire
00:59:42elle me dit
00:59:45avec ses yeux
00:59:46de biche
00:59:47vous êtes le seul
00:59:49survivant
00:59:50de cette nuit
00:59:51d'enfer
00:59:52je lui réponds
00:59:54du nom
00:59:54madame
00:59:55avant de m'endormir
00:59:57j'ai vu
00:59:59mon ami
01:00:00Carlos
01:00:00s'envoler
01:00:02dans un arbre
01:00:03au procès
01:00:06le juge
01:00:06m'a dit
01:00:07nous avons
01:00:08contrôlé
01:00:09tous les arbres
01:00:10de la ville
01:00:10nous avons trouvé
01:00:12trace
01:00:13de Carlos
01:00:13j'ai dit
01:00:15c'était peut-être
01:00:15un migrateur
01:00:17vous le retrouverez
01:00:18en Afrique
01:00:19j'ai pris
01:00:2120 ans
01:00:22l'argent
01:00:23est appelé
01:00:24à la barre
01:00:24Jean-Louis Largent
01:00:25monsieur le juge
01:00:26c'est moi
01:00:27je vous en prie
01:00:27Jean-Louis Largent
01:00:29monsieur le greffier
01:00:30vous voulez peut-être
01:00:30une pièce d'identité
01:00:32ce n'est pas de la corruption
01:00:33non non non
01:00:34je suis l'argent
01:00:35et mon ami
01:00:36pardon
01:00:37parfois des absences
01:00:38vous dites
01:00:39adresse
01:00:42oh je suis chez moi
01:00:43partout
01:00:44monsieur le juge
01:00:44donc adresse
01:00:45mettez partout
01:00:46partout
01:00:47voilà
01:00:47profession
01:00:48vous n'avez qu'à mettre
01:00:49coordinateur social
01:00:51j'essaye
01:00:52d'aider
01:00:53du mieux que je peux
01:00:54un monde
01:00:55qui ne va pas très bien
01:00:56aujourd'hui
01:00:57j'interviens
01:00:59comme caution
01:00:59de moralité
01:01:00pour ce jeune
01:01:01braqueur
01:01:02d'épicerie
01:01:03de 19 ans
01:01:05qui risque
01:01:06perpétuité
01:01:07m'a-t-on dit
01:01:08pour 20 euros
01:01:09pour moi
01:01:10il est charmant
01:01:12c'est un crime passionnel
01:01:14monsieur le juge
01:01:16nombreux d'esprits fragiles
01:01:17ne peuvent
01:01:18envisager
01:01:19l'existence
01:01:20sans moi
01:01:21qui puis-je
01:01:22alors certains vont m'accuser
01:01:24d'avoir
01:01:24créé bien des désordres
01:01:26dans cette société
01:01:27ah je réfute
01:01:28cette accusation
01:01:29je considère
01:01:31aider à l'harmonie
01:01:32et à la paix
01:01:32interroger
01:01:33les oeuvres caritatives
01:01:34pour qui je suis l'oxygène
01:01:36un peu d'argent
01:01:37du lépreux
01:01:39handicapé
01:01:41je suis là
01:01:42alors on va m'accuser
01:01:44d'avoir des relations
01:01:45privilégiées
01:01:46avec les banques
01:01:47non mais
01:01:48les Rothschild
01:01:49je les connais
01:01:50mais
01:01:51ce sont des relations
01:01:52qui ne sont pas
01:01:53exclusives
01:01:54j'interviens
01:01:55chaque matin
01:01:56chez Paul Emploi
01:01:57pour redonner
01:01:58un peu d'espoir
01:01:59vous me trouverez
01:02:03au feu rouge
01:02:04des grandes cités
01:02:05dans la main tendue
01:02:06de ce SDF roumain
01:02:07je suis encore là
01:02:08monsieur le juge
01:02:09vous magistrat
01:02:10qui êtes en quête
01:02:11de toutes les vérités
01:02:12vous savez bien
01:02:13que nous dépendons
01:02:14l'un de l'autre
01:02:15qui puis-je
01:02:16pardon
01:02:16vous êtes indépendant
01:02:18vous recherchez
01:02:24la vérité
01:02:25oh
01:02:26monsieur
01:02:29vous la coiffez
01:02:31vous l'habillez
01:02:32la vérité
01:02:33pourquoi vous rougissez
01:02:35tout le monde sait
01:02:36que vous travaillez
01:02:37pour moi ici
01:02:38tout le monde
01:02:39travaille pour moi
01:02:40certains avec enthousiasme
01:02:41d'autres un peu
01:02:42plus de pudeur
01:02:43comme vous
01:02:43mais dans une société
01:02:45qui s'est choisie
01:02:46un banquier
01:02:47comme président
01:02:48je crois qu'on peut
01:02:49quand même se dire
01:02:50les choses aujourd'hui
01:02:51moi à l'argent
01:02:52je suis au centre
01:02:53de tout
01:02:54je ne me prends pas
01:02:55pour Dieu
01:02:56non
01:02:56moi je suis réel
01:02:58priez-moi
01:03:00et j'apparais
01:03:01pour peu que vous
01:03:03connaissiez votre code
01:03:04j'accomplis des miracles
01:03:08mais dans la réalité
01:03:09là où vos dieux
01:03:11ne peuvent plus rien
01:03:12par exemple
01:03:13un couple
01:03:13qui ne peut avoir
01:03:14d'enfant
01:03:15il peut prier
01:03:15autant qu'il veut
01:03:16et il peut en acheter un
01:03:18une femme aujourd'hui
01:03:19peut louer son ventre
01:03:21ne suis-je pas
01:03:22pour ces gens-là
01:03:22aussi un peu
01:03:23l'amour
01:03:24et là je m'adresse
01:03:29aux hommes et aux femmes
01:03:31de bonne volonté
01:03:32aimez l'argent
01:03:35comme l'argent vous aime
01:03:39l'amour désintéressé
01:03:41la famille
01:03:41tout cela n'est qu'un leurre
01:03:43qui finira inévitablement
01:03:45en histoire d'argent
01:03:47en histoire d'argent
01:03:47demandez à votre notaire
01:03:48ce qu'il en pense
01:03:49inexorable solitude
01:03:53dans un monde d'argent
01:03:55d'égoïsme
01:03:55de selfies maintenant
01:03:57de youtubeurs
01:03:58propices à toutes les guerres
01:03:59tous les chaos
01:04:00l'amour de soi
01:04:01peut-être au centre
01:04:02de ce sujet
01:04:03moi
01:04:04moi
01:04:06moi
01:04:08par-delà les époques
01:04:12et par-delà les temps
01:04:14on a chanté l'amour
01:04:16encore
01:04:16et puis toujours
01:04:18cet amour absolu
01:04:19qui vous rend amnésique
01:04:21qui vous fait oublier
01:04:23que l'on est seul
01:04:26au monde
01:04:27et d'égoïsme
01:04:28alors
01:04:29vais-je à mon tour
01:04:31puisqu'il est de bon ton
01:04:33fredonner la chanson
01:04:34remède au désespoir
01:04:37mais mon histoire à moi
01:04:38ne parle pas d'un couple
01:04:40ni même d'un couple à trois
01:04:42c'est une histoire d'amour
01:04:44solitaire et sincère
01:04:47il s'agit de l'amour
01:04:48que je me porte à moi
01:04:52et je sais que ça se fait pas
01:04:54que l'on n'a pas le droit
01:04:56d'avouer son amour
01:04:58à sa propre personne
01:04:59au diable la morale
01:05:01qui me l'interdirait
01:05:03je le dis haut et fort
01:05:05c'est celui que j'aime
01:05:07moi
01:05:09moi
01:05:10moi
01:05:10égoïstement moi
01:05:13et enfin libéré
01:05:14du fardeau
01:05:16du partage
01:05:17je me l'avoue enfin
01:05:20je n'ai besoin de rien
01:05:22quand je me tiens la main
01:05:28surtout pas celle d'un autre
01:05:30je suis bien seul au monde
01:05:32et je suis bien là-dessus
01:05:35à quoi bon le nier ?
01:05:36pourquoi me l'interdire ?
01:05:38je suis vraiment le seul
01:05:40sur qui je peux compter
01:05:41dans des plaies à maman
01:05:43qui veut des petits enfants
01:05:46elle a dit à se les acheter
01:05:48puisqu'on a le droit maintenant
01:05:49moi
01:05:50moi
01:05:51moi
01:05:51moi
01:05:52je m'aime tant et tant
01:05:57putain
01:05:58si vous saviez
01:06:00je m'aime
01:06:02vous pouvez tous crever
01:06:08et vous entretuer
01:06:10dans votre apocalypse
01:06:12moi
01:06:14je vous regarderai
01:06:16agonir
01:06:17sans bouger
01:06:18comme on regarde un con
01:06:21se manger un poteau
01:06:24elle est bonne
01:06:25t'entendu ce qu'il vient dire ?
01:06:26comme on regarde un con
01:06:32se manger un poteau
01:06:34je veux finir ma vie
01:06:36sans rien ni personne
01:06:38en chantant cette chanson
01:06:40je serai dans la joie
01:06:42enfin je partirai
01:06:44comme ça
01:06:45par mourir
01:06:47en chantant
01:06:48moi
01:06:49moi
01:06:49moi
01:06:51moi
01:06:52moi
01:06:54moi
01:06:55tu m'entends ?
01:06:58je suis là
01:06:59moi
01:07:01oui je t'entends
01:07:03ah et puis ce que c'est moi
01:07:07putain je suis en train de devenir
01:07:13complètement taré putain
01:07:15au secours putain
01:07:19à moi
01:07:21à moi
01:07:24à moi
01:07:26à moi
01:07:37à moi
01:07:42à moi
01:07:44à moi
01:07:45au secours putain
01:07:47à moi
01:07:49au
01:07:54à moi
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