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[#Exclusif] Jamal Eyi Bekale, Victime des violences post-électorales 2009 - 2016

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00:00Interview exclusive, c'est maintenant. Mesdames et messieurs, bonsoir. Ce soir, nous parlons
00:14de violences post-électorales de 2009 et de 2016. Pour cela, nous sommes avec Djamal
00:21Eyi Bekale, victime des violences post-électorales de 2009 et de 2016 et membre du collectif
00:28des victimes des violences post-électorales de 2009 et de 2016, au nom duquel il intervient
00:34aujourd'hui. Bonsoir, M. Djamal Eyi Bekale et merci d'avoir accepté notre invitation.
00:41Bonsoir, c'est moi qui vous dis. Bonsoir, merci.
00:44Alors, pour entrer droit dans le vif du sujet, vous avez organisé un point de presse le jeudi
00:5010 juillet dernier. Quel était l'objet de cette sortie ?
00:54Bon, pour commencer, comme vous l'avez si bien dit, la semaine dernière, donc le 10
01:02jeudi, nous avons fait un point de presse au niveau de charbonnage, plus précisément
01:09à ABC et Molle. L'objet était d'énoncer, de rappeler aux membres du gouvernement, enfin
01:23à l'État, que nous les victimes, nous sommes bel et bien vivants et que la société civile,
01:32parce que la société civile, aujourd'hui, nous remarquons qu'elle fait des déclarations,
01:38elle parle au nom des victimes et sans pourtant nous consulter. Donc, c'est pourquoi le jeudi
01:4610, nous avons fait ce point de presse-là pour dénoncer un peu ces abus, en fait.
01:53Alors, justement, parlant de ce point de presse, vous reprochez au président de la République
01:59d'avoir nommé des acteurs de la société civile engagés initialement dans ce combat.
02:06Vous reprochez au chef de l'État de les avoir nommés à des postes clés, mais n'est-ce pas
02:09aussi une aubaine pour vous d'avoir des relais susceptibles de défendre votre cause au sommet
02:14de l'État ?
02:16En fait, nous reprochons au chef de l'État, justement, d'avoir nommé ces personnes,
02:23cette société civile, comme vous venez à peine de l'énumérer. En fait, cette société
02:28civile ne parle pas au nom des victimes que nous sommes. Parce que, comment comprendre
02:33que depuis 2016, je prends cette date-là, le 30 août 2016, et d'après ce qu'il y a eu
02:44comme violence postélectorale à cette période, la société civile est restée à d'abord
02:52bouger. Ça, il faut le dire. La société civile a d'abord bougé et la société civile
02:57revendiquait, comment dirais-je, les violences qui avaient été effectuées par nous, nous
03:05les populations. Et après, on va dire quoi ? Autour de, on va dire, ça n'a duré qu'un
03:11moment. Cette société civile, il y a eu la CPI qui est arrivée ici au Gabon pour
03:17des mesures d'enquête, justement, concernant ces violences-là. Et la société civile, jusque-là,
03:23a pris des noms, avait répertorié des victimes. Donc, voilà les noms. Et nous avons fourni,
03:32parce que c'est nous qui étions bien placés pour pouvoir fournir à cette société civile
03:36les listes des personnes qui avaient été victimes à cette période-là. Alors, comment
03:41comprendre que cette société civile, aujourd'hui, à cette période de 2000 jusqu'en 2017, est
03:48restée silencieuse jusqu'en 2023 ? Alors, nous qui sommes des victimes, nous avions entrepris
03:54pas mal de démarches. Pas mal de démarches.
03:57Lesquelles, notamment ?
03:58Voilà. C'est-à-dire, les démarches que nous avons entrepris, nous avons, nous sommes
04:01allés au niveau des affaires étrangères, parce qu'il y avait eu une conférence, un
04:10référendum, je crois, Angonje, le dialogue d'Angonje.
04:14Oui, le dialogue d'Angonje.
04:15Voilà. Donc, certains membres du collectif avaient pris part à ce dialogue, parce qu'il
04:20fallait justement, il devait avoir un panel où les victimes devaient pouvoir s'exprimer
04:25et pour pouvoir s'exprimer. Donc, cette société civile est restée muette jusqu'en
04:31ce jour. Alors, on va prendre la période de 2023. Nous avons toujours, bien entendu,
04:38nous avons lancé des cris d'alarme.
04:41Après le coup d'État ?
04:42Après le coup d'État. Parce que nous nous sommes dit, déjà, qu'en 2016, permettez-moi
04:49de revenir, parce que c'est là où tout a commencé. Bien qu'en 2009, il y avait eu des
04:53victimes, mais en 2016, c'était l'apothéose. Donc, c'est comme ça que nous, en étant
05:03victimes, nous avons essayé de voir plusieurs entités qui concernaient à pouvoir redonner
05:12comment le dire, la dignité à ces victimes que nous sommes. Malheureusement, ça a été,
05:20on nous a baladés depuis cette période de 2016 en 2023. Donc, après le coup de libération,
05:26nous nous sommes réunis en tant que victimes pour dire que peut-être que c'est là où,
05:29le moment, on peut relancer la question des victimes. Alors, nous sommes allés, nous avons
05:37commencé à nous constituer en tant que collectif et après a suivi l'association
05:43réconciliation. Voilà. Donc, je suis également membre. Alors, c'est comme ça que nous avons,
05:50jusque-là, nous avons entrepris des démarches comme sensibilisées parce que nous étions
05:55à la période électorale. Voilà. Nous avons sensibilisé la population à ne pas aller
06:02dans les rues. Voilà. Ça, ça a été d'abord l'action que nous avons menée. Et jusque-là,
06:09nous avons entrepris encore une autre démarche, celle de, pendant les élections présidentielles,
06:18de pouvoir être observateur au compte du rédac. Voilà. Donc, nous avons, par rapport à tout ça,
06:27nous avons entrepris. Bon, je ne peux citer que cela, en fait. Voilà.
06:30Alors, quand vous dites que les acteurs de la société civile, les actes qu'ils posent,
06:37nuisent à vos intérêts, pardonnez-moi, mais la société civile gabonaise, elle est plurielle.
06:43Qui sont ces entités de la société civile qui nuisent à votre combat ?
06:47Bon, je vais rester modéré et prudent dans mes propos. Mais je vais citer...
06:54Alors, là, je fais, justement, référence à votre point de presse. Ça a été dit.
06:59Oui, oui, d'accord. Je vais citer M. Georges Paga, qui est une figure emblématique de la société civile au Gabon.
07:09Non seulement, en 2016, c'est lui qui est pris à bras le corps l'affaire des victimes.
07:15Parce que lui-même aussi, il faut le dire, c'est une victime. Il est victime, il a fait la prison.
07:20Parce qu'il y en a qui confirment qu'il a été en prison, il a été incarcéré.
07:24Et il a été, non seulement cela, il a été cambriolé. Parce que son siège se trouvait, si j'ai bonne mémoire, au niveau de lui.
07:33Voilà. Donc, il a été cambriolé. Et il tenait certains dossiers des victimes.
07:38Donc, lui, par exemple, je vais parler de M. Paga.
07:44Parce que lui, nous ne comprenons pas que M. Georges Paga, qui a pris à bras le corps le dossier des victimes,
07:54puisse rester muet de 2023, de 2023 en ce jour de 2025 que nous sommes aujourd'hui.
08:02Donc, nous ne trouvons pas ça juste de sa part.
08:06De manière à ce que lui, maintenant, aujourd'hui, parce que Sylvia, la famille présidentielle, la famille Bongo, Ali, déchue,
08:17ont porté plainte à l'État gabonais comme quoi ils avaient subi des tortures.
08:24Et aujourd'hui, il sort de son silence pour pouvoir parler aujourd'hui au nom des victimes.
08:30Mais de quelles victimes dont on parle ?
08:32Puisque lorsque nous, en 2023, lorsque nous crions haut et fort que l'État,
08:40on va dire pendant la période de la transition, il est resté muet.
08:46Et aujourd'hui, on s'étonne, en fait.
08:48On s'étonne du fait qu'aujourd'hui, il parle au nom des victimes.
08:52Voilà.
08:52Alors, est-ce que, justement, dans une démarche compréhensive,
08:56vous vous êtes rapproché de cette société civile pour essayer de comprendre
09:01pourquoi il y a ce silence auquel vous faites allusion ?
09:05Bon, de manière personnelle...
09:07Non, je parle du collectif, puisque le collectif s'est rapproché.
09:10Oui, effectivement, le collectif s'est rapproché.
09:11Quelques membres s'est rapproché de cette société civile,
09:16plus précisément de M. Georges Paga.
09:18Et malheureusement, le rendez-vous a été avorté.
09:22A été avorté parce qu'il devait se retrouver.
09:24Oui, moi, je n'ai pas pris part à ce...
09:27Je n'étais pas là, j'étais en déplacement.
09:29Et il avait été question qu'il devait se revoir
09:32pour pouvoir élaborer un plan de travail.
09:35Jusqu'à aujourd'hui, qui n'a pas été tenu par M. Georges Paga.
09:39Alors, merci, M. Djamal Eibé-Kale,
09:42victime des violences post-électorales de 2009 et 2016,
09:47et membre du collectif des victimes des violences post-électorales de 2009 et de 2016.
09:52Nous allons marquer une courte pause et revenons juste après pour poursuivre cet échange.
09:57À tout de suite.
09:58Sous-titrage Société Radio-Canada
12:47civiles affichent comme ça sa préférence, pour moi, je me dis qu'elle n'a même plus
12:56le droit de porter le nom de société civile, en fait.
12:59Donc, voilà, nous pensons que la société civile, celle qui parle au nom des victimes
13:06aujourd'hui, n'a pas vocation, en fait, n'a pas cutus, parce que c'est nous qui
13:13devons lui donner le cutus de pouvoir parler à notre nom. Mais dès lors qu'elle parle
13:18à notre nom, sans pourtant nous consulter, nous qui sommes les victimes, alors nous trouvons
13:24que leur discours sonne faux.
13:26Alors, vous évoquez également la mise en liberté de Sylvia et Nouridine Bongo. En quoi
13:31ces deux personnalités sont-elles responsables ou comptables des événements de 2009 et
13:38de 2016 ? Parce qu'on sait, tout le monde admet que l'influence de l'ex-première dame
13:44est arrivée après l'AVC du chef de l'État. Pourquoi ces deux personnalités ?
13:49– Bon, parce que ce sont eux qui font, si on peut s'exprimer aujourd'hui, qui font
13:54le buzz aujourd'hui. Parce que ces personnes ont été incarcérées à la prison centrale
13:59de Libreville et attendant un jugement par rapport aux accusations qui portent sur eux.
14:06Et les voir aujourd'hui libres pour des soins médicaux, pour des soins de santé, donc
14:16nous nous festigeons un peu cette démarche en fait. Parce qu'il y a plusieurs Gabonais
14:23aujourd'hui qui sont, je prends mon cas par exemple, je suis victime, j'ai pris une balle
14:29au niveau de, j'ai pris deux balles, une au niveau du bras. Là, sur mon bras, je porte
14:35un fer. Et je parle également des autres qui ont des plombs dans leur corps. Et jusqu'au
14:42jour d'aujourd'hui, l'État n'a pas daigné regarder, avoir un regard sur nous. On parle
14:49de 2016, en 2025. Vous vous rendez compte que nous traînons avec nous des corps étrangers.
14:56Alors, Sylvia et Norédine Bongo qui ont été incarcérées à la prison centrale de Libreville
15:03pendant 20 mois, jour pour jour, qui ont été relaxées comme ça parce que vous voyez
15:12ça fustre. Et vraiment, je vous assure, c'est pourquoi nous montons au créneau en fait
15:17pour dénoncer cela. Alors, sinon aujourd'hui, qu'attendez-vous concrètement des autorités
15:22gabonaises ?
15:23Pour nous, aujourd'hui, nous voulons d'abord que l'État gabonais puisse reconnaître notre
15:30statut de victime. Et également que l'État prenne ses responsabilités. Nous voulons cette
15:39commission, justice, vérité, réconciliation et réparation. Et nous voulons également
15:46aujourd'hui que l'État, parce que vous savez que le coup de la libération s'est fait en
15:532023, le 30 août. Donc, bientôt, là, nous sommes en train d'arriver. Nous avaginons
16:01au 30 août, là. Donc, on va dire le 30 août, ils vont célébrer certainement leur coup
16:08de libération. Mais nous également, vu que notre histoire, parce qu'on va dire ce qu'on
16:14va dire, le Gabon porte une histoire. Nous, nous portons l'histoire du Gabon. Et nous
16:21demandons à l'État gabonais de pouvoir inscrire également, comme eux, ils ont inscrit leur coup
16:27de libération le 30 août. Nous, en tant que victimes et parents des victimes, nous
16:32demandons justement à l'État gabonais de pouvoir insérer le 31 août pour nous qui
16:39avons payé de notre vie. Voilà.
16:41Alors, justement, vous évoquez les pineuses questions vérité, réconciliation, justice.
16:49Durant la campagne présidentielle, le chef de l'État a eu l'occasion de se prononcer
16:52sur cette question, indiquant notamment qu'il serait judicieux que ce soit les autorités
16:58légitimement élues qui s'imprègnent de cette question. Et il me semble que c'est
17:02aussi sous ce fondement que cette question avait été écartée lors du dialogue national
17:07inclusif. Pourquoi n'attendez-vous pas simplement le renouvellement de toutes les institutions ?
17:13Je fais référence à l'Assemblée nationale et au Sénat pour revenir de plus belle sur
17:18votre demande. Je vous remercie pour la question, elle est un peu pertinente, mais
17:24je vais y répondre parce que c'est le chef de l'État, lorsqu'il était président de
17:34la transition. Lui-même, il a dit de sa propre bouche que le président élu traitera ce
17:41problème-là. Donc, Dieu merci, Dieu faisant bien les choses, c'est lui-même encore qui est
17:46passé président de la République. Donc, il a élu. Il est élu. Donc, c'est pourquoi,
17:53sachant que l'administration gabonaise est lente, c'est pourquoi nous, nous avons juste
18:02utile de monter déjà au créneau pour pouvoir tirer la sonnette d'alarme pour dire que nous
18:08sommes là et que peu importe le temps que ça prendra, vu que c'est sorti de la bouche
18:13le chef de l'État et que nous devrions incessamment toujours lui rappeler que nous
18:19sommes bel et bien là et qu'il y a des personnes qui sont sous fointure des corps étrangers dans
18:25leur corps et que vraiment qu'ils tiennent parole.
18:28D'accord, mais est-ce que vous compreniez que le chef de l'État a besoin aussi d'une
18:33majorité au Parlement pour que cette question soit traitée de manière plus prégnante, en
18:43tenant compte aussi, surtout, des douleurs des victimes ?
18:49Oui, mais est-ce que, à mon sens, à mon avis...
18:54Peut-il agir sans le Parlement ?
18:56Ça, c'est sa responsabilité.
18:58Est-ce qu'on ne va pas lui reprocher après de faire des choses de manière exclusive pour
19:02une question qui est censée concerner tous les Gabonins ?
19:06Mais c'est à lui de prendre cette décision.
19:09Aujourd'hui, le chef de l'État est libre.
19:12Il n'a pu les mettre liées comme lorsqu'il était président de la transition.
19:17Aujourd'hui, je pense qu'il peut décider de son propre chef, de sa propre initiative,
19:28de pouvoir régler ce problème, de ne pas pouvoir attendre que le Parlement soit constitué.
19:35Alors, sinon, quelles actions entend mener le collectif dans les prochaines semaines,
19:39les prochains mois peut-être ?
19:41Bon, je ne fais pas...
19:42Nous sommes là en période quasiment de campagne électorale bientôt, là.
19:47Nous allons entamer les législatives et les locales.
19:52Déjà, comment entendez-vous imposer cette question dans l'agenda des candidats ?
19:58Bon, là, pour l'instant, je ne vais pas dérouler les actions que nous allons mener
20:04parce que c'est encore trop prématuré et il va falloir que le collectif puisse s'asseoir
20:14pour déterminer d'un commun accord les prochaines actions que nous allons mener sur le terrain.
20:20Mais est-ce que le collectif entend présenter des candidats ou des listes locales ?
20:24Ce serait peut-être l'occasion aussi de vous-même être des acteurs du problème que vous portez ?
20:29Bien sûr, bien sûr. Mais c'est comme je venais à peine de vous le dire, c'est encore prématuré pour en parler
20:34parce qu'actuellement, nous sommes d'abord sur une phase où nous devrions recenser toutes les victimes,
20:42que ce soit au niveau de Libreville, que ce soit au niveau de Port Gentil, en province.
20:47Nous voulons... Parce qu'il y a plusieurs catégories de victimes.
20:50Il y a des victimes économiques, il y a des parents des victimes.
20:55Tu vois, donc il y a tous ces paramètres-là que nous voulions d'abord rassembler
21:01pour pouvoir décider d'un commun accord de la prochaine étape à suivre.
21:07Merci, Jamal E. Bekhalé, membre du collectif des victimes des violences post-électorales de 2009 et de 2016.
21:17Vous êtes également une victime de ces événements tragiques qui ont ennué la République gabonaise.
21:25Nous avons justement échangé sur cette question. Nous espérons que vous avez été entendus.
21:31Et merci encore d'être passé chez Gabo Media Time.
21:34Merci à vous. C'est moi qui vous remercie.
21:37Merci à vos chers internautes pour votre fidélité.
21:41Je vous donne rendez-vous pour un prochain numéro d'interview exclusive.
21:48Sous-titrage Société Radio-Canada

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