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00:03Et François Bayrou a donc présenté ses pistes pour le budget 2026.
00:07Plus de 40 milliards d'euros d'économie avec notamment par exemple le non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois parmi ceux qui partent à la retraite.
00:15Le Premier ministre, c'est l'une des pistes en tout cas qu'il a posées tout à l'heure sur la table.
00:20L'État va diminuer ses charges. Il va reprendre sa maîtrise de la masse salariale en réduisant de 3000 postes le nombre d'emplois publics des 2026.
00:33Cet effort sera inscrit dans la durée.
00:36Les administrations et les opérateurs devront repenser leurs moyens en anticipant dès à présent une règle que nous fixons pour les années qui viennent
00:46et qui sera une règle de non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.
00:52Non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois.
00:55Pour en parler, nous sommes en ligne avec le secrétaire général de Force Ouvrière Fonction Publique, de FO Fonction Publique.
01:02Bonsoir Christian Angrolier.
01:03Bonsoir.
01:04Merci d'être avec nous dans les vraies voix sur Sud Radio pour une première réaction à chaud.
01:09Cette annonce qui rappelle un peu les années de Nicolas Sarkozy.
01:13Avec ce non-remplacement, c'était d'un fonctionnaire sur deux à l'époque, un fonctionnaire sur trois désormais, nous dit François Bayrou.
01:20Qu'est-ce que ça vous inspire ?
01:21D'abord, c'est une annonce scandaleuse parce qu'on ne peut pas comparer le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux à l'époque de Sarkozy avec le 1 sur 3 de Bayrou
01:30parce qu'une des conditions du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux sous Sarkozy, c'était que les économies, pour moitié, étaient reversées en termes de rémunération aux fonctionnaires.
01:39Là, c'est double peine, c'est-à-dire c'est un fonctionnaire sur trois qui ne serait pas remplacé et en plus, il y a gel des salaires, gel des carrières, etc.
01:47Donc, c'est bien pire et surtout, ça pose la question, c'est comment on va faire pour faire les mêmes missions avec 3 000 agents de moins, même si ce sont des départs à la retraite.
01:58Et surtout, c'est la terminologie employée par le Premier ministre.
02:01L'État va diminuer ses charges, donc les fonctionnaires sont des charges.
02:05Ça, c'est proprement scandaleux parce que quand on a besoin d'eux pour les attentats, pour les forces de police, pour les JO, pour la Covid, quand il faut les hôpitaux, les crises climatiques, on est bien content de trouver des fonctionnaires.
02:15– Christian Grollier, il y a plusieurs choses dans tout cela, parce qu'il y a plusieurs types de fonctionnaires.
02:21Je pense qu'il y a l'unanimité qui est faite sur le régalien, la santé, etc., etc.
02:27Est-ce que, dans ce qu'on a tant décrié, la fonction territoriale, vous ne concevez pas, vous ne concédez pas l'idée qu'il y a peut-être un peu trop de communautés, de communes, de choses et donc de fonctionnaires ?
02:39– Alors, vous savez, comme vous dites, il faut savoir de quoi on parle, parce que les fonctionnaires, ce sont ceux qui ont un statut.
02:45Et depuis 2019 et la loi du SOP, on recrute de moins en moins de fonctionnaires, on recrute des contractuels.
02:51– Oui.
02:51– Donc, ils sont sur des contrats à durée déterminée, qui ne rentrent pas dans le calcul de la pension de l'État, qui sont au régime général comme des salariés de droits privés.
02:58– Donc, ensuite, qu'il y ait plus de fonctionnaires territoriaux aujourd'hui qu'il y a 20 ans en arrière, oui, c'est un fait, on est passé à 2 millions à peu près de fonctionnaires territoriaux et contractuels.
03:09Mais c'est aussi le fait que l'État s'est déchargé depuis des années à travers des dizaines d'actes de décentralisation.
03:15Et quand on transfère à l'émission de la fonction publique de l'État à la fonction publique territoriale, de fait, on augmente le volume des effectifs dans cette fonction publique.
03:24Donc, ce n'est pas anormal, si vous voulez, aujourd'hui qu'il y ait plus de fonctionnaires territoriaux qu'avant, vu les transferts d'émission.
03:31Et dans la fonction publique territoriale, aujourd'hui, vous avez des recrutements, effectivement, faits par des collectivités.
03:36Et dans 9 cas sur 10, ce sont des recrutements de contractuels et en CDD.
03:41– Mais, Oda Madou, finalement, on en parle souvent de la lourdeur administrative française et du fait qu'il y a trop de fonctionnaires et que ça coûte très cher.
03:50Donc, c'est quand même une solution assez logique, j'ai envie de dire.
03:53– Je pense qu'on prend le problème à l'envers, c'est-à-dire que ça a été évoqué.
03:56C'est-à-dire qu'au plus vous décentralisez, au plus d'admissions, il faut l'exécuter, donc il faut des nombres de fonctionnaires.
04:01Sauf qu'au jour d'aujourd'hui, on a un mille feuilles administratives, aucun pays au monde ne l'a.
04:05Frédéric l'a évoqué tout à l'heure, c'est-à-dire qu'on part, on a les régions, les départements, les agglomérations, les communautés.
04:13Enfin, il y a un moment donné, on pourrait peut-être faire un peu plus simple, au moins pour mutualiser,
04:18et du coup, on pourrait faire ces économies attendues.
04:21Mais moi, je suis d'accord avec ce qu'il vient de dire, c'est-à-dire qu'on a entretenu, en fait, c'est le serpent qui se mord la queue,
04:26on l'a entretenu, ça a ce nombre de fonctionnaires qu'augmente, qu'augmente, qu'augmente, mais c'est les missions dédiées, en fait.
04:31– Mais entretenu, il est temps d'en sortir, du coup, d'arrêter de l'entretenir.
04:34– Oui, mais le problème est pris à l'envers, il faut rajouter qu'en plus qu'à chaque étage de ce millefeuille administratif,
04:39vous avez des agences qui se greffent aussi, des agences de conseil, qui coûtent des dizaines de millions d'euros à l'État.
04:45Donc, il faut d'abord travailler la réorganisation de l'État, et la répartition du nombre de fonctionnaires viendra dans un deuxième temps.
04:52Mais là, c'est extrêmement brutal, et je ne pense pas que le fruit qui en sortira sera bon in fine.
04:57– Alors, Christian Grollier, ce que dit le Premier ministre aussi, alors ça, c'est très le style François Bayrou,
05:04c'est-à-dire que nous sommes prêts à accepter d'autres idées.
05:08C'est un message qu'il envoie à la communauté des syndicats français.
05:12Vous prenez au mot ?
05:14– Vous savez, ça fait 15 ans à peu près qu'on demande ce que disait votre dernier interlocuteur,
05:19qu'on ait un débat de fond sur quelle mission de service public,
05:23parce que le service public, c'est là pour répondre à une demande de l'intérêt général pour les usagers, d'abord.
05:28Donc, on me demande depuis des années qu'on se réunisse autour d'une table pour dire quelle mission de service public.
05:32Après, qui fait cette mission ? Que c'est la fonction publique de l'État, la territoriale, l'hospitalière, un opérateur.
05:38Est-ce qu'elle est déléguée au secteur privé, puisque ça arrive pour certaines ?
05:41Mais ce débat de fond, on ne l'a jamais, puisque la seule chose qui compte sans arrêt, c'est la réduction de la dépense publique.
05:47Et donc, on est sur une variable d'ajustement qui est uniquement budgétaire.
05:50Alors, c'est ou moins de postes, ou moins de salaires, ou pas d'augmentation, ou les deux, dans l'occurrence.
05:55Mais on n'a jamais le débat de fond, parce que le débat de fond, il permettrait justement de regarder quels sont les véritables besoins,
06:01et comment on organise le service public.
06:04S'il est prêt à l'organiser, oui.
06:06Vous savez, sous François Hollande, il avait été créé une instance qui s'appelait le Conseil national des services publics.
06:11Elle a marché pendant 18 mois, puis elle a été interrompue.
06:15Alors, elle existe toujours, mais elle n'est pas réunie.
06:17Et c'était une instance où on réunissait tous les employeurs publics, tous les syndicats, et on discutait sur le long terme.
06:23Parce qu'il y a une question qu'on pourrait poser, tout simplement, à François Bayrou,
06:26ce serait de savoir comment on peut, demain, anticiper les besoins et l'organisation du service public
06:32avec le développement de l'intelligence artificielle.
06:35Par exemple, c'est une vraie question.
06:36Il y a plusieurs d'intermédients sur le sujet.
06:38On n'a pas le débat.
06:40On n'a pas le débat, parce que la seule chose qui compte, c'est mettre une pancarte sur le dos d'un fonctionnaire
06:44et dire, c'est une dépense, il faut le réduire.
06:47On vous remercie beaucoup d'avoir participé à cet échange, Christian Groslier.
06:52Je rappelle que vous êtes secrétaire générale de la Fédération Générale des Fonctionnaires chez Force Ouvrière.
06:57Merci, Félix Mathieu, pour cette info en plus.
06:59Et on revient, bien sûr, tout à l'heure sur le sujet.