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Vendredi 11 juillet 2025, retrouvez Antoine Fourcade (Co-Fondateur, Sirius Space) dans SMART SPACE, une émission présentée par Cécilia Severi.

Transcript

00:00...

00:00Toujours aux assises du New Space, dans l'émission Smart Space,

00:06je suis maintenant avec Antoine Fourcade,

00:08le cofondateur de l'entreprise Sirius Space.

00:11Bonjour Antoine.

00:12Bonjour Cecilia.

00:13Alors, on peut peut-être commencer par votre actualité,

00:15c'est le rachat de cette entreprise CERN,

00:18plutôt inconnue du grand public.

00:20Elle est en réalité en fleuron technologique dans l'automobile et la Formule 1.

00:24Alors racontez-nous de quelle technologie il s'agit

00:27et puis quel savoir-faire vous allez chercher.

00:30Alors la CERN, c'est une société historique du domaine de l'usinage,

00:33créée en 1962, à côté d'Evry, au Coudré-Menceau,

00:37dans une petite ville à quelques kilomètres d'Evry,

00:39qui réalisait de l'usinage de précision depuis maintenant 60 ans.

00:43Et cette société a beaucoup fait de Formule 1,

00:45avec notamment Alpine F1,

00:47où il faisait partie des deux sociétés qui fabriquaient le moteur de Formule 1,

00:50jusqu'il y a peu, du fait du changement du moteur.

00:53Donc c'est une société qui était historiquement dans la Formule 1

00:55et aussi dans l'aéronautique.

00:57On va retrouver des clients comme Safran, Dassault,

01:00l'Easy Aerospace aussi,

01:01qui vont nous acheter des pièces diverses et variées

01:03pour des applications avions,

01:06que ce soit militaires ou civiles,

01:08mais aussi quelques applications dans le cadre du spatial,

01:10où on va avoir des pièces de Thales Alinea Space notamment,

01:13ou encore des pièces Myriam,

01:14qu'on va pouvoir usiner dans cette société.

01:15L'objectif, ça va être quoi ?

01:17Vous absorbez complètement l'entreprise ?

01:20Vous ne prenez que le savoir-faire ?

01:21Comment ça se passe de manière pratique ?

01:23Ce rachat, cette cession de fonds de commerce a été fait dans le cadre d'un accord stratégique

01:26avec le groupe FIV, un grand groupe industriel français qu'on ne présente plus,

01:30et leur filiale, plus précisément Adop,

01:32qui était une société qui faisait de la fabrication additive

01:34et des machines de fabrication additive.

01:36Et on vient de leur acheter notamment deux machines de fabrication additive

01:38dans le cadre de cet accord stratégique

01:40et le fonds de commerce de cette société qui s'appelait historiquement la CERM,

01:43qu'on a acquis dans le cadre d'un fonds de commerce sur Sirius.

01:45Et donc, on a racheté tout le savoir-faire, les salariés,

01:4725 salariés au moment de la reprise du site.

01:50On a déjà rembauché 10 personnes sur place.

01:52Et donc, on a repris tout le parc machine, la compétence, les clients.

01:55Et demain, cette société, et dès aujourd'hui en réalité,

01:58elle travaille à 50% pour Sirius, sur la fabrication de notre moteur.

02:01La CERM, ça peut être aussi Sirius Engine Rocket Manufacturing,

02:04mais aussi les clients historiques qu'on continue à développer.

02:08D'accord.

02:09Quel est le savoir-faire précisément qui vous manquait,

02:11si on rentre dans le sujet technique ?

02:13Alors, Sirius, on travaille depuis longtemps sur l'industrialisation du lanceur.

02:17Il y a un an et demi, on a ouvert notre première usine pilote à Colombe.

02:19On a acheté nos premières machines de fabrication additive

02:21et on a fabriqué depuis un an tous nos moteurs 100% en interne.

02:25On n'a plus aucune sous-traitance sur la partie fabrication additive,

02:27traitement thermique.

02:28Et il nous manquait la deuxième partie du cycle de valeur, l'usinage.

02:32Et l'usinage, notamment de précision, qui est très complexe à faire.

02:34Et donc, on sous-traitait à différents industriels

02:36et on avait quelques machines en interne.

02:38Et l'achat de la CERM nous a permis, aujourd'hui,

02:40d'être capable de faire de bout en bout

02:41toute la partie de fabrication du moteur,

02:44mais aussi travailler sur des plus grandes structures du lanceur.

02:46Donc, avec cette acquisition stratégique,

02:48on va développer une nouvelle usine

02:50à côté de cette société au Coudre-et-Menceau

02:53qui va être capable de fabriquer les premiers lanceurs

02:55avec un premier lanceur qui est en fabrication

02:57et qui sera fabriqué et qualifié pour la fin de l'année prochaine.

03:00Fin de l'année prochaine, qualifié.

03:02Donc, le prochain milestone, c'est celui-là.

03:04Alors, il y a plein de milestones.

03:05On a des essais moteurs.

03:06On a notre propre bande-essai à la DGAEM à Bordeaux

03:09où on fait des essais turbo-pamp,

03:11on fait des essais chambres,

03:12on refait des campagnes d'essais chambres en même temps,

03:14on fabrique les réservoirs.

03:15Donc, on est dans une phase

03:16où on est sorti du bureau d'études

03:17où on n'était que derrière les ordinateurs.

03:19Aujourd'hui, on est réellement en production du lanceur

03:20et on est en train de tester les premières parties du lanceur,

03:23les EM,

03:23et qualifié les QM qui vont être sur le premier vol de Sirius S1B.

03:27Donc, un premier étage qui est prévu à la fin de l'année 2026.

03:31Alors, dans l'actualité, on peut en parler.

03:33L'Agence spatiale européenne a révélé une liste de candidats.

03:37On attendait ça depuis quelques mois.

03:39qui sont sélectionnés pour travailler sur la mise au point

03:42d'un transport spatial.

03:45Vous étiez candidat.

03:47Aujourd'hui, la shortlist s'est réduite à 5 candidats

03:49et vous n'en faites pas partie.

03:51Un seul français, MyAspace.

03:53Est-ce que vous avez une réaction par rapport à cette première sélection

03:55qui est du fait de l'Agence spatiale européenne ?

03:58Alors, déjà, ça ne remet pas en cause tout le développement de Sirius.

04:01On continue à avoir nos contrats de développement sur lanceur.

04:04On a toujours le soutien de nos investisseurs.

04:05Donc, ça ne remet pas en cause tout le développement.

04:06Cependant, ce contrat ne va pas nous permettre d'accélérer suffisamment

04:11par rapport à la concurrence européenne

04:12et va complexifier la recherche de financement, bien entendu.

04:16Donc, c'est un choix politique de l'ESA.

04:20On n'en fait pas partie.

04:21Il est vrai que comparé à un ISA et un RFA

04:23qui sont directement sur le pas de tir,

04:25on est à un an d'être sur le pas de tir.

04:26Donc, on est un peu en retard.

04:28C'est un choix désobligeant.

04:30C'est sorti il y a 24 heures.

04:32On verra ce qui se passe demain.

04:34On a Emmanuel Macron qui a pris la parole

04:36au Salon du Bourget.

04:37Il y a un vrai tournant du spatial aujourd'hui

04:40tourné vers la défense.

04:41D'ailleurs, on attendait une stratégie spatiale.

04:43Elle était aussi tournée vers la défense.

04:45Est-ce que cette nouvelle direction,

04:48elle joue en faveur des entreprises comme la vôtre

04:50ou en défaveur ?

04:51Alors, nous, on est une société

04:53qui est totalement sur la dualité, Sirius.

04:55On développe un lanceur qui se veut compétitif

04:57sur le marché commercial et plus durable

04:59qui va avoir une première gamme de lanceurs

05:00composé de trois lanceurs,

05:01Sirius 1, 13 et 15

05:02pour une fois, trois fois et cinq fois

05:05le premier étage.

05:05Donc, tout basé sur une R&D commune

05:07et sur un même moteur, le moteur Star

05:09où on a plus de 300 secondes d'essai

05:10maintenant sur ce moteur-là.

05:12Ce lanceur est capable de servir

05:14plusieurs applications,

05:16que ce soit des satellites militaires

05:17ou aussi bien des satellites civils.

05:19Donc, on est en plein dans cette dualité

05:20et comme on témoigne le rachat de la CERM,

05:23on fait des pièces civiles sur cette société,

05:24on fait des pièces militaires.

05:25Donc, c'est une bonne chance.

05:26Ça permet d'accéder à des nouveaux marchés

05:27et tout en permettant la souveraineté de la France

05:29qui est aussi très importante

05:30dans les temps qui courent.

05:31Pour se développer, il faut aussi du financement,

05:34de l'aide.

05:34Vous avez dit dans des interviews précédentes

05:35que vous ne vouliez pas concentrer votre activité

05:38de manière...

05:40Enfin, vous ne vouliez pas être dépendant

05:41des aides de l'État.

05:42Comment on se construit sans être dépendant

05:44des aides de l'État ?

05:45Alors, on a besoin de coups de pouce de l'État

05:47pour développer un lanceur de ce type.

05:50Donc, on a besoin de l'État, mais pas que.

05:53C'est pour ça qu'on se diversifie chez Sirius

05:55et on va sur le secteur notamment de l'usinage aujourd'hui

05:57pour être capable d'avoir des revenus récurrents

05:59sur notre secteur qui nous permettent

06:00de développer d'autres projets

06:01comme le moteur Astre

06:02qui est annoncé au Bourget

06:04où on a la chance de faire partie du consortium

06:06qui a gagné ce nouveau moteur européen

06:09qui est encore de développement

06:10où on s'occupe de l'industrialisation du moteur,

06:12la fabrication de la chambre de combustion

06:13et du divergent.

06:15Et grâce à nos activités

06:17et les revenus qu'on génère

06:18sur le développement d'autres secteurs,

06:21on est capable de venir co-financer

06:22des projets comme le moteur Astre.

06:24Donc, en se diversifiant tout simplement.

06:26Merci beaucoup Antoine Forcat

06:27d'avoir pris le temps de répondre

06:28à nos questions dans Smart Space.

06:30Merci.

06:31Merci.

06:32Merci.

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