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  • il y a 4 jours
Pascal Vigué, cofondateur et président de bYoRNA, était l'invité de Sandra Gandoin dans French Tech, ce lundi 14 juillet. Il est revenu sur l'utilité et le développement d'ARN messagers pour le domaine médical, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Nous recevons Pascal Viguier, cofondateur et président de BioRNA.
00:04Bonjour, merci d'être avec nous.
00:06BioRNA créé en 2022 à Bordeaux, on parle d'ici d'ARN messager.
00:11Alors pour bien comprendre ce que fait BioRNA,
00:13vous allez déjà nous redire ce que fait l'ARN messager.
00:16On en a beaucoup entendu parler pendant le Covid.
00:19Alors l'ARN messager, ce n'est pas un médicament miracle qui arrive une fois par siècle.
00:24C'est quelque chose qui permet à notre corps de faire des protéines.
00:28Et les protéines, c'est aujourd'hui la moitié des nouveaux médicaments.
00:31Donc en fait, en théorie, on pourrait faire la moitié des nouveaux médicaments rien qu'avec de l'ARN.
00:37Et les applications, outre les vaccins, c'est des thérapies contre le cancer et contre les maladies rares.
00:44Donc BioRNA utilise cet ARN messager.
00:49Mais ce que vous dites, c'est que l'ARN messager, jusqu'à maintenant, il était fait in vitro.
00:53Et vous, vous faites un ARN messager in vivo. Expliquez-nous ça.
00:56Il faut savoir que normalement, l'ARN qui est fait aujourd'hui est fait de manière artificielle.
01:04Et ça implique des réactions immunitaires plus fortes, des réactions du corps.
01:09Quand vous avez eu votre piqûre contre le vaccin du Covid, vous avez eu une réaction immunitaire plus forte.
01:18Et nous, nous allons produire un ARN plus naturel qui est produit dans des cellules de levure et qui se rapproche beaucoup plus de l'ARN humain.
01:27Donc qui est plus efficace et moins immunogénique.
01:30Léa, vous parlez d'un ARN nouvelle génération.
01:34Donc c'est différent parce qu'on a beaucoup entendu parler d'ARN pendant le Covid.
01:37Est-ce que c'est à peu près la même chose ?
01:39C'est le même type d'ARN, mais également, nous allons faire des ARN plus longs, qui sont très difficiles à faire avec la technologie in vitro actuelle.
01:50Et ces ARN permettent notamment de faire des thérapies géniques.
01:54Et il y a eu une première mondiale qui a été annoncée il y a deux mois.
01:59Il y a un petit enfant qui a été, un bébé qui a été sauvé d'une maladie rare mortelle aux Etats-Unis, avec la première thérapie génique ARN appliquée sur un être humain.
02:10Et justement, vous vous attaquez à quel type de maladies ?
02:13Des cancers, des maladies longues ?
02:16Alors, trois champs d'application principaux.
02:19A la fois les maladies infectieuses, puis les cancers, puis les thérapies géniques.
02:24Et dans notre cas, nous n'avons pas encore de partenaires pour les cancers, mais nous avons déjà deux partenaires avec qui nous travaillons sur un vaccin contre une maladie infectieuse.
02:35Et également sur des thérapies géniques contre des maladies rares.
02:38Vous avez levé un million et demi d'euros, ça va servir à quoi ?
02:42Alors, ça va nous servir à pouvoir montrer que notre procédé de production produit un ARN de qualité et efficace.
02:50Et ça va nous permettre de le tester sur des animaux, des souris en fait.
02:54Essentiellement.
02:55De manière à montrer qu'il est d'aussi bonne qualité ou de meilleure qualité que l'ARN utilise actuellement.
03:02Et de commencer à discuter avec des sociétés pharmaceutiques.
03:05Vous avez passé un partenariat avec Tron.
03:08C'est une société, une biotech allemande qui a été fondée par les créateurs de BioNTech.
03:15Et qui s'est spécialisée dans le traitement de divers cancers.
03:19Ça va vous servir à quoi ce partenariat là précisément ?
03:21En fait, Tron est un institut de recherche créé par les fondateurs de BioNTech.
03:25Pour pouvoir tester notamment de nouvelles modalités d'ARN.
03:31Et ce que nous allons faire avec eux, c'est que nous allons tester notre ARN sur des ARN longs.
03:37Qui sont durs à produire actuellement.
03:39Pour des thérapies contre des maladies rares et contre des maladies infectieuses.
03:45J'imagine que ça prend du temps.
03:47Notamment quand ça touche à la santé.
03:50Vous pensez que votre ARN sera certifié quand ?
03:54Quand est-ce qu'on pourra vraiment avoir des cas d'usage concrets ?
03:57Alors tout d'abord, il faut rappeler que nous sommes une société jeune.
04:00Nous avons été créés en 2022 par trois fondateurs complémentaires.
04:05Donc Thierry Ziegler, un expert de la bioproduction passé par Sanofi.
04:09Chantal Pichon, à l'origine du brevet, une chercheuse de l'Inserm.
04:13Et moi-même, Pascal Viguier, qui a un parcours d'entrepreneur.
04:17Et effectivement, nous sommes sur du long terme.
04:19Puisque au bout de trois ans, nous n'avons pas encore testé notre ARN en modèle animal.
04:23Et encore moins sur des humains.
04:25La levée de fonds va nous permettre de le tester sur des animaux.
04:28Et ensuite, il nous faudra à peu près trois ans de plus pour arriver à une qualité pour le tester sur des humains lors d'essais cliniques.
04:34Donc nous pourrons commencer des essais cliniques avec des partenaires vers 2028-2029.
04:41Je parlais du partenariat avec Tron tout à l'heure.
04:43Le prochain partenariat, ce sera avec qui ?
04:45Vous avez déjà des noms ? Vous avez déjà ciblé ?
04:47Alors nous avons signé un partenariat avec une grosse société pharmaceutique que nous ne pouvons malheureusement pas citer.
04:55Et nous sommes en train de discuter avec un institut de recherche pour un partenariat pour lutter contre les maladies rares.
05:03Donc sur une maladie rare spécifique, qui est liée à une maladie du sang,
05:10et pour laquelle il faut des ARN longs, pour lesquels nous pensons pouvoir les produire plus facilement.
05:15Et justement, vous allez continuer à faire des partenaires avec des laboratoires,
05:20parce que si j'ai bien compris, vous développez un ARN, mais ce n'est pas pour vous fabriquer des médicaments.
05:26C'est pour le vendre à des laboratoires qui, eux, fabriquent des médicaments, c'est ça ?
05:30Absolument, parce que nous ne sommes pas développeurs de médicaments.
05:34Nous sommes fabricants d'ARN pour des sociétés qui développent des médicaments.
05:39Donc nous produisons l'ARN, la matière première, l'essence un petit peu dont la voiture a besoin.
05:47Et à partir de cet ARN, nos partenaires, qui ont identifié la séquence précise de l'ARN qu'il faut pour lutter contre une maladie donnée,
05:57vont pouvoir l'utiliser dans la production de leurs médicaments.
06:01Est-ce que vous avez des concurrents en Europe, aux Etats-Unis ?
06:04Je disais que la plupart des concurrents étaient plutôt sur l'ARN in vitro, justement,
06:08et que vous, vous aviez cette spécificité.
06:10Pour le moment, vous étiez quand même encore assez peu nombreux.
06:12Alors effectivement, la plupart de nos concurrents cherchent à améliorer l'ARN existant, l'ARN in vitro.
06:18Et nous avons par contre un concurrent frontal, une société qui s'appelle Sensible Biotechnologie,
06:24qui est une société avec des bureaux en Slovaquie, à Oxford et à Boston,
06:29et qui a déjà reçu plus de 10 millions de financements et qui veut faire exactement la même chose que nous.
06:39Ils ont d'ailleurs essayé d'avoir accès à notre brevet, mais nous avions déjà accès.
06:44Mais justement, vous avez levé 1,5 million, vous dites que le concurrent direct en a levé 5, 6 fois plus.
06:50Ça ne me paraît pas beaucoup, 1,5 million, quand on fait de la recherche, quand on travaille sur du temps long.
06:55C'est que vous étalez ça sur une période plus longue, la recherche de financement.
07:00Alors d'une part, nous avons fait les choses progressivement.
07:03Nous avons créé la société et après, nous avons mis encore une bonne année avant d'obtenir la licence.
07:09Et à partir de là, nous avons également reçu de l'argent grâce au soutien de l'État en financement, ce qu'on appelle non dilutif.
07:16Et nous avons eu également 1,5 million complémentaires en soutien de l'État et de la région de Nouvelle-Aquitaine.
07:23Donc en tout, nous parlons de 3 millions.
07:25Et nous allons faire, nous sommes déjà en train de préparer la levée de fonds suivante,
07:30qui sera du même ordre que celle qu'a fait Sensible Biotechnologie.
07:33Eh bien, on vous souhaite vraiment bonne chance pour BioRNA.
07:35Merci Pascal Viguier d'être venu nous voir, cofondateur et président de cette société qui fabrique un ARN naturel, on peut dire.
07:42Absolument.
07:43Merci beaucoup.

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