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Lors de l'émission 100% Politique du 10 juillet, Fernand Gontier, ancien directeur central de la police aux frontières, est revenu sur l'accord sur l'immigration entre la France et le Royaume-Uni : «Je ne suis pas très optimiste quant à ces mesures, parce qu'elles sont résiduelles».

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Transcription
00:00et les chiffres sont même en progression par rapport à 2023 avec plus de 73%.
00:05Donc c'est dire que les choses se dégradent et en fait elles se sont fortement dégradées
00:10dans le cadre du Brexit puisque les Britanniques se sont retirés d'un certain nombre de dispositifs,
00:17notamment les accords de Dublin qui permettaient aux demandeurs d'asile
00:20d'être pris par un pays ou par l'autre selon la première demande de dépôt d'asile.
00:27Et donc les choses se sont aggravées un petit peu à cause des Britanniques
00:30et je dirais surtout à cause des Britanniques parce que ce Brexit a finalement fait régresser la coopération franco-britannique.
00:39Je rappelle qu'il n'y a toujours pas d'accord de coopération policière et judiciaire entre nos deux pays
00:44et surtout avec l'Union européenne.
00:46Je crois que l'erreur fondamentale serait de réduire la traversée de la Manche simplement à la question franco-britannique.
00:54C'est une question européenne, d'abord parce que ces migrants sont rentrés par une frontière extra-européenne
01:00et donc ont franchi, que ce soit des Afghans, des Syriens ou autres,
01:05ils ont franchi des frontières qui ne sont pas les nôtres.
01:07Et donc ils aboutissent dans un entonnoir qui se trouve à Calais,
01:13mais pour autant il y a d'autres mesures à prendre en compte
01:16pour limiter déjà l'arrivée de ces migrants sur Calais
01:20parce que finalement il y a un stock qui met quelques semaines à franchir la Manche
01:26et donc il faut qu'on bâtisse une nouvelle modalité, un nouveau cadre de travail avec les Britanniques
01:32mais qui ne soit pas simplement une relation franco-britannique.
01:36Je pense que ça c'est une erreur fondamentale parce qu'aujourd'hui les migrants franchissent,
01:42on sait très bien comment les dispositifs, comment le matériel nautique arrive à Calais,
01:48ils traversent la Turquie, ils viennent de Chine, il est entreposé en Allemagne,
01:53il est entreposé aussi aux Pays-Bas.
01:56Donc c'est avec tous ces pays qu'il faut travailler
01:58et pas simplement dans un cadre restreint qui est le dernier kilomètre.
02:02C'est un gros chantier là que vous décrivez parce que j'entendais la maire de Calais dire
02:08de toute façon les gares qui sont le principal point d'arrivée,
02:12le train est le principal point d'arrivée à Calais, à Paris et à Lille sont des passoires
02:16et on ne fait absolument rien.
02:19Quant au matériel qui arrive par ailleurs d'un autre côté, on n'arrive pas à l'empêcher.
02:25Est-ce que ce qui a été annoncé aujourd'hui c'est réellement dissuasif à votre avis
02:30ou c'est de la politique ?
02:32Je crois qu'il était nécessaire de rétablir une coopération, on va dire,
02:37beaucoup plus installée que celle que nous avons eue jusqu'à maintenant.
02:43Il fallait reprendre langue avec les Anglais, même si nous le faisons depuis toujours.
02:48Moi je ne suis pas très optimiste quant à ces mesures parce que,
02:53comme je le disais à l'instant, elles sont résiduelles et on ne prend pas le sujet à bras le corps.
02:58Je n'ai rien entendu par exemple sur la lutte contre les trafiquants de migrants
03:02parce que c'est une économie.
03:04Si vous prenez un bateau de 80 places où chaque individu paye 3 000 euros,
03:10avec une mise de fonds de 10 000 euros, le passage est largement remboursé et rentabilisé.
03:16Donc je pense que c'est là-dessus qu'il faut taper fort, c'est contre les trafiquants de migrants.
03:22À partir du moment où il y aura moins d'offres de transport et il y aura moins de migrants à Calais
03:26parce que les trafics seront démantelés.

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