Dans cette émission Fréquenstar diffusée sur M6 le 9 janvier 2001, Michel Sardou revient avec émotion sur son amitié profonde et durable avec Johnny Hallyday. Un témoignage rare, sincère et touchant sur leur complicité, leur respect mutuel et les souvenirs partagés entre deux légendes de la chanson française.
00:00L'empereur, c'est Johnny, et moi, quand je ne veux pas faire quelque chose, j'invente, je mens.
00:08Aujourd'hui peut-être...
00:14Johnny, qu'est-ce qu'il va ressentir ? Qu'est-ce qu'il va ressentir juste avant le mariage de Michel ?
00:26C'est un moment émouvant, je trouve. Très bien, je suis content pour lui. J'étais heureux.
00:30Alors.
00:31Monsieur Michel Sardou, consentez-vous à prendre pour épouse à de marge Perrier, ici présent.
00:59Oui. Anne-Marie Perrier, consentez-vous à prendre pour épouse à Michel Sardou, ici présent.
01:08Oui.
01:09J'ai le grand plaisir de vous déclarer unis par les liens du mariage, en conséquence de quoi je vous autorise à vous en ce moment.
01:15C'est le temps de l'avenir, le temps des copains et de l'aventure.
01:25Quand le temps va et vient, on ne pense à rien, malgré ses blessures.
01:32Marie-toi, mon vieux, Marie-toi, puisque tu l'aimes, puisque tu le dis, puisqu'elle est la moitié de toi, de ton travail et de ta vie.
01:57Marie-toi, mon vieux, Marie-toi, mais tu ne m'empêcheras pas de penser, je ne suis pas célibataire.
02:05Une fois que la foule t'aura passée, ta femme ne sera pas passagère.
02:10Si je ne veux pas, si tu ne veux pas, si tu ne veux pas, ta femme t'embête, Marie-toi, si tu préfères ta liberté, c'est pas le moment d'avoir des chaînes à plus fouillées.
02:26Mais ta valide, bonsoir, Clara, fais bien la bise à ton tonton, à ta ta ta ta.
02:35Si tu ne veux pas, si tu ne veux pas, si tu ne veux pas, ta femme t'embête, bonsoir, Clara.
02:42Je ne veux pas la chanter, quand même. Moi, non, non, non. C'est son métier, ce n'est pas le mien.
02:51Elle court, elle court, la maladie d'amour. Mais moi, je suis un gros d'art.
02:57Je trouve ça formidable, moi, il m'a bluffé. Je trouve que c'est un formidable comédien.
03:01Il est vraiment un enfant de la balle. Donc c'est normal, c'est presque psychanalytique aussi.
03:07Parce que je sais que s'il a acheté un théâtre à Paris et qu'il veut s'en occuper, c'est parce que c'est quelque chose qui est au fond de lui-même.
03:16C'est son truc, il aime ça. Ça se sent.
03:18Qu'est-ce qui pousse à acheter un théâtre, à t'occuper ?
03:20Écoute, Michel, c'est mon vieux pote. C'est mon vieux pote depuis les années 68, 69.
03:27Tu as la musique que j'aime.
03:31Elle vient de là, elle vient du blues.
03:35Les mots ne sont pas prêts.
03:40Pour exprimer ce qu'est le blues.
03:43Johnny, par exemple, c'est un ami extrêmement fidèle, extrêmement gentil, profondément gentil d'ailleurs.
03:54Ce que les gens peut-être ne savent pas, très intelligent,
03:59ce que les gens ignorent, instinctif à mort.
04:05Ils sentent qu'on est mal, ils sentent qu'on est bien.
04:07Ils disent le mot qu'il faut quand on n'est pas bien.
04:11Le bleu, ça veut dire que je t'aime
04:15Et que j'ai mal à en crever
04:19Je pleure, mais je chante quand même
04:24C'est ma vieille pour te garder
04:28Tout de la musique que j'aime
04:32Et qu'il y a de la mer, il y a de la blues
04:37Et qu'on ne s'en t'appelle même
04:41Pour exprimer ce qu'est le blues
04:45On changeait complètement
04:47Et qu'il y a de la musique que j'aime
04:49Tout de la vie
04:52Est-ce qu'il y a un moment inoubliable que tu as partagé avec Michel
04:55que tu aimerais nous évoquer ?
04:57Ah oui, nous avons fait la descente en radeau du Colorado ensemble.
05:00C'était une expérience formidable
05:11Ça a duré trois jours
05:12Trois jours dans les rapides
05:15C'est vrai que c'est impressionnant quand on a jamais fait ça
05:30Et le soir, on l'accostait sur la rive
05:37Oh, c'est délivrance
05:38Ça commence
05:43J'étais très angoissé par les bêtes qu'il pouvait y avoir dans le grand cagnot
05:47Alors je m'apprends toujours après avoir dîné
05:50Parce qu'on dînait au feu de bois
05:52Et puis on avait des couchettes pour se mettre par terre
05:56Dans des sacs de bouchage
05:58Et puis je le vois mettre plein de bouteilles
06:00Des canettes de bière, de Coca-Cola
06:02Tout autour de sa tête
06:02Qu'est-ce qu'il fait ?
06:04Je lui dis, on ne sait jamais
06:05Ici, il y a des serpents, des trucs
06:07Au moins, la voix de ton bras
06:10Et je l'entendrai
06:11Je serai averti
06:12Je dis, bon
06:12Et puis Sacha Roule, qui était avec nous
06:14Qui était mon secrétaire à l'époque
06:16De collivance avec moi
06:20Pendant toute la nuit
06:21On lui a lancé des brindis
06:22Des brindis sur les boîtes
06:25A chaque fois, il se réveille en disant
06:27Vous n'avez pas entendu ?
06:28Vous n'avez pas entendu ?
06:29Non, quoi ?
06:30Je suis sûr que j'ai entendu quelque chose
06:31Puis il se rendormait
06:32En attendant qu'il se rendorme
06:33Et on recommençait
06:34Le matin, il était cassé de fatigue
06:36Il n'avait pas dormi de la nuit
06:38Enfin bon, ça fait partie des petits souvenirs
06:41Qu'on a ensemble
06:41L'aventure, c'est l'aventure
06:44Souvent, on parle de deux sardous
06:45Un qui fait un petit peu la gueule
06:47Un petit peu froid
06:47Un petit peu bougon
06:48Et l'autre qui est plus artiste
06:52Plus impulsif
06:53Tendre et romantique
06:54Moi, je pencherais plus vers le côté tendre et romantique
06:59L'idée que les gens se font de nous
07:01Quand ils ne nous voient qu'à la télévision
07:02Ou dans nos spectacles
07:03Il y a une femme avec qui l'heureux
07:04Qui est merveilleuse
07:05Bravo Michel
07:07Ça fait déjà longtemps
07:09Il reste comme il est, surtout
07:14Oui, c'est ça
07:16Je te promets que je ne bougerai pas, mon grand
07:18Je ne bougerai pas
07:19Davi, ton fils, donc
07:22Charles Azdavour au Palais des Congrès de Paris
