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  • 10/07/2025
Commission des affaires culturelles : Impacts des réformes successives sur le baccalauréat professionnel

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00:08:09Merci.
00:08:10Bien.
00:08:11Nous allons commencer.
00:08:12Mes chers collègues.
00:08:14Notre ordre du jour appelle la présentation des conclusions de la mission Flash sur les impacts des réformes successives sur le baccalauréat professionnel, dont les rapporteurs étaient Madame Géraldine Bagné et Monsieur Jean-Claude Roussard.
00:08:30La communication vous a été adressée en début de semaine.
00:08:34Nous allons donc maintenant donner la parole aux orateurs pour 10 minutes chacun.
00:08:38Je ne sais pas comment vous êtes organisé.
00:08:40Nous vous écoutons.
00:08:43Merci Madame la Présidente.
00:08:45Chers collègues, nous fêtons cette année les 40 ans de la création du baccalauréat professionnel.
00:08:50Et depuis 2009, les réformes de la voie professionnelle se sont enchaînées sans jamais faire l'objet d'une réelle évaluation.
00:08:57Aussi, il m'a semblé nécessaire de prendre un peu de recul et d'analyser les conséquences de ces réformes.
00:09:03Pour les élèves, mais aussi pour la vitalité de l'économie, car trois objectifs avaient été assignés à ce nouveau diplôme en 1985.
00:09:11Rapprocher l'école et l'entreprise, démocratiser l'accès au savoir et élever le niveau de qualification.
00:09:18Nous n'oublions pas au passage de rendre hommage aux équipes éducatives et de direction,
00:09:22car il ne faut pas négliger ce que des réformes aussi conséquentes ont demandé comme adaptation au personnel,
00:09:28comme temps et comme énergie avec parfois le sentiment de ne plus faire leur travail dans les meilleures conditions.
00:09:33Je remercie Géraldine Bagné de m'avoir accompagné dans cette mission.
00:09:38Nous avons travaillé en bonne entente et sommes parvenus à un diagnostic entièrement partagé.
00:09:42Il en va de même pour la totalité des recommandations formulées dans la version écrite du projet de communication.
00:09:48Désormais, un bachelier sur trois est détenteur d'un baccalauréat professionnel parmi la centaine de spécialités possibles,
00:09:56ce qui représente 20% d'une classe d'âge.
00:10:00Lors de la session 2024, on comptait ainsi près de 173 000 lauréats formés dans 2100 lycées professionnels
00:10:07par plus de 60 000 professeurs de lycées professionnels.
00:10:11A ces élèves s'ajoutent les 17 000 titulaires d'un baccalauréat agricole.
00:10:16J'ai rappelé en commençant que la France fêtait cette année les 40 ans du baccalauréat professionnel,
00:10:24mais le verbe n'est pas nécessairement approprié.
00:10:27En effet, durant les auditions, nous avons été frappés par ce qui n'est sans doute pas un détail.
00:10:32On ne fête que rarement la réussite au baccalauréat professionnel.
00:10:37Voilà qui ont dit long sur le regard porté par les intéressés eux-mêmes
00:10:40et plus largement par la société sur le bac pro et de manière générale sur la voie professionnelle.
00:10:45Pourtant, les parcours brillants dans cette voie existent.
00:10:49Nous avons rencontré de nombreuses personnes qui l'attestent,
00:10:52notamment Dylan Haïssi, délégué général de l'association Une Voie pour tous.
00:10:57Pourtant, depuis des années, les responsables politiques de tous bords font la promotion de la voie d'excellence
00:11:03que constituerait la formation professionnelle, baccalauréat, mais aussi CAP, sous statut scolaire ou en alternance.
00:11:11On touche là à ce qui constitue, selon nous, le cœur du sujet, à savoir une forme d'hypocrisie consistant à porter au pinacle cette voie de formation,
00:11:20tout en tolérant la relégation que subissent de trop nombreux élèves orientés vers cette filière.
00:11:26A cet égard, les promesses faites à l'occasion des réformes successives n'ont pas été tenues.
00:11:32De fait, le constat est sans appel.
00:11:35Les lycées professionnels concentrent toutes les difficultés auxquelles est confrontée l'éducation nationale
00:11:40et reste perçue comme une voie de garage.
00:11:42La proportion d'élèves issus de milieux populaires y est bien plus forte qu'ailleurs.
00:11:4670% des élèves ont des parents employés, ouvriers ou inactifs, contre moins de 40% dans la voie générale ou technologique.
00:11:54Il en va de même pour les élèves issus de l'éducation prioritaire.
00:11:5829% des élèves de REP+, et 26% des élèves de REP se dirigent vers une seconde professionnelle,
00:12:05contre plus de 18% pour les élèves de l'enseignement public hors éducation prioritaire
00:12:10et seulement 10% des élèves ayant fréquenté un collège privé.
00:12:14La même analyse vaut pour certains départements ultramarins, à l'image de la Guyane,
00:12:20qui comptaient 1.598 inscrits à la session 2024 du bac professionnel,
00:12:25contre seulement 1.709 pour le baccalauréat général, soit une quasi-parité,
00:12:31alors qu'à l'échelle nationale, le rapport est plutôt de deux tiers, un tiers.
00:12:35Ces établissements, pour revenir à la vision globale,
00:12:40comptent plus d'élèves à besoins éducatifs particuliers.
00:12:43En proportion, les jeunes en situation de handicap sont 5 fois plus nombreux
00:12:48en lycée professionnel qu'en filière générale et technologique.
00:12:5242% des élèves allophones scolarisés en lycée le sont dans une formation professionnelle,
00:12:57et les jeunes issus de l'immigration y sont également surreprésentés.
00:13:01A cela s'ajoute l'orientation subie d'élèves ayant un niveau scolaire jugé trop faible
00:13:07pour leur permettre de réussir dans la voie générale,
00:13:10accentuant à la fois le sentiment de relégation et le risque de décrochage.
00:13:16La voie professionnelle demeure une zone de ségrégation sociale.
00:13:21Sur ce point, force est de constater que pour de nombreux élèves en difficulté,
00:13:26les jeux sont déjà faits à la sortie de l'école primaire,
00:13:29ce qui nous ramène à nos échanges de la semaine dernière
00:13:32avec les magistrats de la Cour des Comptes sur les défaillances de notre système éducatif,
00:13:37et à ceux d'hier sur l'orientation, où je rappelais que les élèves arrivés
00:13:41dans le plus bas des cils des évaluations nationales en sixième
00:13:45sont près de 80% à rejoindre quatre ans plus tard un CAP ou une seconde professionnelle,
00:13:51contre seulement 1,8% des élèves arrivés dans le plus haut des cils.
00:13:56Dans le même temps, certains bons élèves souhaitant s'inscrire en bac pro
00:14:01sont dissuadés de le faire, au prétexte qu'ils mériteraient mieux.
00:14:06Durant les auditions, plusieurs personnes ont fait état du double discours prévalant
00:14:10au sein de l'institution scolaire elle-même,
00:14:13certaines autorités académiques reprochant à des enseignants et principaux de collège
00:14:17de, j'ouvre les guillemets, manquer d'ambition pour leurs élèves
00:14:21au motif qu'il les orientait en trop grand nombre vers un baccalauréat professionnel.
00:14:32Le comble de l'hypocrisie est atteint lorsque des mesures ayant pour effet de réduire le volume
00:14:37des enseignements dispensés aux élèves préparant un baccalauréat professionnel
00:14:41sont justifiées au nom de l'égale dignité des filières.
00:14:45Viser l'égalité suppose de veiller à ce que les élèves ayant le plus de besoins soient davantage soutenus.
00:14:51Or, les réformes intervenues depuis 2009 ont abouti aux résultats exactement inverses,
00:14:56avec pour conséquence une diminution constante du niveau des bacheliers professionnels.
00:15:01C'est ce que nous entendons démontrer devant vous ce matin.
00:15:04D'un côté, le ministère de l'Education nationale défend la thèse d'une élévation du niveau de qualification des élèves
00:15:10à la sortie du lycée professionnel.
00:15:13Le taux de bacheliers professionnels dans une classe d'âge est passé de 12,4% en 2008 à 24,4% en 2012,
00:15:21pour se stabiliser par la suite autour de 22%.
00:15:25Cette progression est d'abord due au passage du baccalauréat en 3 ans en 2009,
00:15:30qui a mécaniquement amené davantage de jeunes au diplôme,
00:15:34puisqu'avant cette date, une partie d'entre eux ne poursuivait pas ses études après l'obtention du BEP,
00:15:39brevet d'études professionnelles, en 2 ans.
00:15:42Par ailleurs, le ministère se félicite que la proportion d'élèves de la voie professionnelle
00:15:46obtenant le baccalauréat professionnel atteigne 81% en 2024,
00:15:51alors qu'un nombre important d'élèves demeurait cantonné au BEP.
00:15:55De l'autre côté, nous trouvons les syndicats, les organisations patronales, les parents d'élèves,
00:16:00les professeurs de lycée professionnel que nous avons entendus, dont des professeurs en lycée agricole,
00:16:05ainsi que diverses autres personnalités, dont M. Daniel Bloch,
00:16:09père du baccalauréat professionnel et grand spécialiste des questions éducatives.
00:16:13Presque tous ont dénoncé un niveau scolaire en berne,
00:16:17une perte de connaissances générales et de compétences professionnelles
00:16:21à la sortie de la voie professionnelle, un déficit de maturité et de savoir-être
00:16:25qui compliquent l'insertion professionnelle des jeunes ou les contraignent à poursuivre des études
00:16:31s'ils veulent obtenir une insertion correcte.
00:16:34Nous ne reviendrons pas sur les résultats des tests de niveau régulièrement menés au sein des publics scolaires,
00:16:39dont les résultats sont connus de tous. Ils ne sont pas bons.
00:16:43La baisse du niveau des bacheliers professionnels constatée par tous, notamment par les entreprises,
00:16:48est d'abord due à la diminution continue du volume d'enseignement dispensé dans les lycées professionnels.
00:16:53Faisons le compte ensemble. En 2009, les élèves perdent 25% du temps d'enseignement.
00:17:00Ici encore, nous dénonçons le décalage entre le discours et la réalité.
00:17:04Selon le ministère, le baccalauréat en 3 ans traduisait l'égale dignité entre les filières générales,
00:17:09technologiques et professionnelles. A dignité égale, durée d'enseignement égale.
00:17:14Donc 3 ans pour tous. C'était oublié que les élèves de la voie professionnelle
00:17:18étaient et demeurent ceux dont les acquis scolaires sont les plus faibles.
00:17:22Même les juristes amateurs savent que le principe d'égalité impose de traiter de façon identique des situations identiques,
00:17:29mais n'impose nullement de traiter de façon identique des situations différentes.
00:17:33Pourquoi en irait-il autrement en matière éducative ?
00:17:36C'est précisément ce qu'écrivaient des inspecteurs de l'Education nationale dans un rapport de 2005 remis au ministre.
00:17:42Citons ce rapport. Il est nécessaire de donner une réponse adaptée à la diversité des publics accueillis en baccalauréat professionnel.
00:17:50Le parcours en 3 ans n'est donc qu'un élément de réponse qui ne concerne qu'une faible partie des publics.
00:17:55Et les inspecteurs concluaient en ces termes, il y a lieu encore de souligner qu'une grande majorité d'élèves
00:18:01ne peut pas suivre un parcours vers un baccalauréat professionnel en 3 ans au terme du collège
00:18:06et à ce titre ils ne doivent pas être oubliés.
00:18:09Ces élèves ont hélas été oubliés.
00:18:12En 2009, le temps d'enseignement sur 3 ans s'élevait donc à 2900 heures.
00:18:17Les réformes successives s'inscrivent dans le même mouvement de réduction du temps de formation
00:18:21qui passe à 2520 heures en 2018 puis à 2350 heures en 2023.
00:18:28En particulier, les enseignements généraux sont passés de 2009 à 2023, de 1218 heures à 1070 heures.
00:18:37Compte tenu du constat que nous avons établi, peut-on sérieusement croire à une élévation du niveau de qualification ?
00:18:44Finalement, nous proposons simplement de revenir à la préconisation de bon sens formulée par l'Inspection générale en 2005,
00:18:51donner une réponse adaptée à la diversité des publics accueillis au sein de la voie professionnelle.
00:18:57Plutôt qu'un baccalauréat en 3 ans pour tous, pourquoi ne pas permettre aux élèves les plus en difficulté de suivre une année de formation supplémentaire,
00:19:05centrée sur les savoirs fondamentaux et dispensée en effectifs réduits ?
00:19:10Une telle mesure aurait évidemment un coût, mais nous le devons à ces élèves à qui nous offrons aujourd'hui un diplôme dont la valeur s'est effritée.
00:19:18De fait, cette moindre valeur est mise en évidence par la dégradation de l'insertion professionnelle des bacheliers professionnels.
00:19:25En 2011, le taux d'emploi à 6 mois des bacheliers professionnels, ne poursuivant pas leur étude, était supérieur à 50%.
00:19:33En 2022, il n'était plus que de 45%.
00:19:37L'insertion professionnelle des titulaires d'un CAP a diminué dans des proportions similaires.
00:19:43Pour les titulaires d'un BTS en revanche, l'insertion professionnelle est bien meilleure,
00:19:48puisque 6 mois après la sortie d'études, 64% sont en emploi salarié.
00:19:52Il est donc naturel que de plus en plus d'élèves de la voie professionnelle souhaitent poursuivre leurs études.
00:19:59Les bacheliers professionnels sont désormais 47% à s'engager dans une poursuite d'études, contre 34% en 2010.
00:20:07La majorité d'entre eux choisit le BTS.
00:20:11Or, la poursuite d'études s'avère un choix risqué, puisque 41% des bacheliers professionnels échouent à obtenir leur diplôme.
00:20:19La réussite des bacheliers professionnels à l'examen du BTS est inférieure de 15 à 25 points à celle des titulaires d'un Macalvorea général ou technologique.
00:20:30Derrière ce chiffre, il y a les illusions perdues, un incroyable gâchis humain et, osons le mot,
00:20:38une forme de trahison vis-à-vis d'élèves qu'on a encouragé à ne pas s'arrêter au bac pro,
00:20:42à qui on fait croire qu'ils pouvaient s'engager avec succès dans des études supérieures.
00:20:47Car, et toutes celles et tous ceux que nous avons entendu le reconnaissent,
00:20:51nombre de bacheliers professionnels n'ont pas la capacité de réussir en BTS
00:20:55du fait de l'inadéquation entre leur parcours scolaire et les exigences du BTS.
00:20:59Plusieurs syndicats ont évoqué un fossé parfois infranchissable.
00:21:03Le manque d'habitude de fournir du travail personnel, les lacunes dans les savoirs fondamentaux, etc.
00:21:09Pour améliorer la réussite des bacheliers professionnels, le ministère a généralisé à la rentrée 2024
00:21:15un parcours de consolidation en BTS qui doit permettre d'évaluer les besoins des élèves les plus en difficulté
00:21:21et de ce fait de leur proposer un accompagnement personnalisé.
00:21:26Il est encore trop tôt pour en mesurer les effets, mais nous observons que moins de la moitié des STS
00:21:31proposent à ce jour ce parcours de consolidation.
00:21:35Par ailleurs, il nous semble que le financement de ce dispositif par le pacte enseignant
00:21:39fasse peser à un risque réel sur sa pérennité du fait des incertitudes budgétaires.
00:21:45Nous souhaitons donc mettre fin à ce mode de financement pour renforcer ce dispositif.
00:21:51Les réformes de 2018 et de 2023 illustrent bien l'absence de stratégies cohérentes de vision pour la voie professionnelle.
00:22:00Outre la diminution du temps de formation, ces réformes ont créé une série de dispositifs tantôt cosmétiques, tantôt contre-productifs.
00:22:08C'est le cas des familles de métiers qui devaient permettre aux élèves d'accéder à une orientation plus progressive
00:22:13et de faire un choix plus éclairé.
00:22:15En réalité, les familles de métiers ont contribué à complexifier les parcours des jeunes,
00:22:20ce que M. Garnier, au commissaire à l'enseignement et à la formation professionnelle, a lui-même reconnu.
00:22:26Par ailleurs, on observe souvent une forme de confiscation du choix de la spécialité en fin de seconde
00:22:32puisque tous les établissements ne proposent pas l'ensemble des spécialités d'une famille de métiers.
00:22:38Nous souhaitons donc que le respect du choix de spécialités exprimées par les élèves soit rendu obligatoire,
00:22:44ce qui supposera de s'attaquer sérieusement au problème du maillage territorial des lycées professionnels.
00:22:50D'autres dispositifs pourraient être mentionnés dont la co-intervention est le chef-d'oeuvre qualifié de simple gadget par Daniel Bloch
00:22:58à qui nous pouvons difficilement donner tort sur ce point.
00:23:00Nous proposons de les supprimer après avoir demandé beaucoup d'énergie et des trésors d'imagination aux équipes éducatives
00:23:07pour les déployer coûte que coûte, année après année.
00:23:12Quant aux douze mesures de la réforme de 2023, trois ont particulièrement retenu notre attention.
00:23:18Il s'agit de la réforme de la carte des formations, de la création des bureaux des entreprises au sein des lycées professionnels
00:23:24et du parcours différencié, le fameux parcours en Y.
00:23:29S'agissant de l'élaboration de la carte des formations, nous avons observé un certain nombre de dysfonctionnements
00:23:35dont l'association insuffisante du monde économique à leur élaboration et une méthode contestable
00:23:40consistant à viser un taux de transformation annuel de 6% qui ne tient pas à ses comptes de la qualité des formations dispensées.
00:23:48Si la création des bureaux des entreprises était une idée intéressante, nous regrettons qu'elle n'ait pas fait l'objet d'une concertation suffisante
00:23:56avec les directeurs délégués à la formation professionnelle et technologique, DDFPT,
00:24:02dont les relations de ce fait avec les responsables des BDE sont souvent compliquées.
00:24:07Car je tiens à rappeler qu'on ne partait en aucun cas d'une page blanche.
00:24:11Il faut donc mieux distinguer les missions des uns et des autres.
00:24:15Si certains succès méritent d'être soulignés, on peut regretter une mise en œuvre inégale sur le territoire
00:24:21qui nous conduit à plaider en faveur d'une harmonisation des conditions de recrutement des RBDE.
00:24:28Enfin, la réorganisation de l'année de terminale avec la création d'un parcours différencié,
00:24:34l'exemple type de la mesure censée accroître l'attractivité de la voie professionnelle et améliorer le parcours des élèves,
00:24:42mais qui, en définitive, se retourne contre eux et contribue à dévaloriser leur formation.
00:24:48Rappelons succinctement de quoi il s'agit.
00:24:51La mesure numéro 4 de la réforme de 2023 consistait à organiser l'année de terminale en lien avec le projet de l'élève,
00:24:58avec deux objectifs affichés.
00:25:00D'une part, améliorer l'insertion professionnelle des nouveaux bacheliers
00:25:04ayant décidé de mettre fin à leur parcours scolaire
00:25:07et d'autre part, faciliter l'entrée dans l'enseignement supérieur
00:25:11de celles et ceux qui souhaitent poursuivre leurs études.
00:25:14Les élèves ayant l'intention d'entrer sur le marché du travail directement après leur baccalauréat
00:25:21effectuent une dernière période de formation en milieu professionnel d'une durée de 6 semaines,
00:25:27ce qui porte à 12 semaines pendant l'année terminale et période de stage en entreprise,
00:25:33et ce dernier stage de l'année ayant vocation à favoriser une insertion directe dans l'emploi.
00:25:39Les autres élèves, censés s'orienter vers des études supérieures,
00:25:43se voient dispenser un cycle de 6 semaines de cours intensifs d'enseignement généraux et professionnels adaptés.
00:25:49Outre la préparation à la poursuite d'études,
00:25:52l'objectif assigné à ces 6 semaines d'enseignement est de contribuer à la lutte contre le décrochage scolaire.
00:26:00Afin de libérer le mois de juin pour ces 6 semaines de stage ou de préparation à la poursuite d'études,
00:26:06la plupart des épreuves du baccalauréat professionnel ont été avancées au mois de mai.
00:26:10Seule étant maintenue à la toute fin du mois de juin, l'épreuve de prévention santé et environnement, PSE, et l'oral de projet.
00:26:17Cette modification du calendrier est la première erreur commise pour mettre en place le parcours différencié.
00:26:23La totalité des personnes et des organisations que nous avons entendues ont parlé d'une aberration.
00:26:28En l'absence d'aménagement des programmes, les élèves de terminal pro, souvent déjà en difficulté,
00:26:33sont contraints d'apprendre à un rythme plus soutenu.
00:26:36En ce qui concerne l'augmentation du nombre de semaines de PFMP,
00:26:40il convient de rappeler que les organisations patronales n'étaient pas demandeuses.
00:26:44A cet égard, nous tenons alertés sur la multiplication incontrôlée des stages en entreprise sous diverses formes.
00:26:50Durant les auditions, une lassitude des structures hautes est apparue clairement,
00:26:54de même qu'une difficulté croissante à satisfaire l'ensemble des demandes de stage.
00:26:59Entre le stage obligatoire en seconde générale, qui doit avoir lieu en juin,
00:27:03les PFMP des secondes et premières professionnelles, les stages d'observation de troisième,
00:27:08les sollicitations émanant des étudiants, du BTS au master,
00:27:11ou encore les stagiaires adultes de la formation continue,
00:27:14sans oublier la forte demande d'embauche d'apprentis,
00:27:17les entreprises n'en peuvent plus.
00:27:19De fait, de nombreux élèves de terminal ont dû se rabattre sur les six semaines de cours,
00:27:23faute d'avoir trouvé une structure d'accueil en stage.
00:27:26On pouvait craindre que l'attrait de la gratification conduise une grande majorité d'élèves,
00:27:31notamment ceux issus des milieux les plus populaires,
00:27:33à opter pour les six semaines de PFMP supplémentaires.
00:27:37Nous ne disposons pas encore d'un bilan d'expérience,
00:27:40mais il semble que les stages en entreprise aient effectivement été choisis par une grande majorité d'élèves.
00:27:46Toutefois, la situation apparaît contrastée selon les bassins d'emploi, voire selon les établissements.
00:27:52En revanche, il est clair que le système a donné lieu à de nombreuses dérives
00:27:56et à des difficultés importantes dans les établissements.
00:27:59Les enseignants et chefs d'établissement insistent sur les difficultés d'organisation insolubles posées par l'introduction du parcours différencié,
00:28:07à un moment de l'année scolaire où les personnels sont accaparés par de nombreuses tâches,
00:28:11à commencer par la préparation, la surveillance et la correction des épreuves d'examen.
00:28:16Il apparaît en outre que certains stages sont effectués dans un secteur d'activité n'ayant qu'un rapport assez lointain avec la spécialité des élèves,
00:28:24ce qui est en contradiction même avec l'esprit de la réforme.
00:28:28En ce qui concerne le parcours préparant à la poursuite d'études,
00:28:31la totalité des acteurs constate un absentéisme massif dépassant les 60% dans les certains établissements
00:28:38et déplore une démobilisation complète.
00:28:41La ministre Elisabeth Borne elle-même a reconnu cette situation.
00:28:45En outre, certains élèves censés poursuivre leur parcours scolaire ont préféré occuper un emploi saisonnier,
00:28:50notamment dans le secteur de l'hôtellerie et restauration, solution plus rémunératrice que les PFMP.
00:28:57De toute évidence, il convient donc de revenir sur l'organisation de l'année de terminale professionnelle.
00:29:03De même, nous l'avons dit, plusieurs mesures correctrices doivent être prises concernant les familles de métier,
00:29:09la co-intervention et le chef-d'oeuvre.
00:29:12En ce qui concerne le passage à trois ans du bac pro, notre conviction est que ce fut bel et bien la mère de toutes les contre-réformes qui ont suivi.
00:29:20Néanmoins, la plupart des acteurs de terrain semblent considérer qu'il n'est pas envisageable de revenir en arrière.
00:29:25Cette mesure serait percie comme encore plus discriminatoire envers les élèves des lycées professionnels.
00:29:31Nous réitérons donc notre proposition de laisser la possibilité aux élèves qui le souhaitent d'effectuer une quatrième année de formation en lycée professionnel en effectif réduit.
00:29:40En outre et faute de mieux, nous préconisons un développement massif des certificats de spécialisation,
00:29:46anciennement mention complémentaire, qui facilite l'insertion professionnelle des jeunes,
00:29:51même s'il ne s'agit en réalité que d'une manière détournée de réintroduire une quatrième année,
00:29:56car ces diplômes sont de niveau 4, comme le baccalauréat professionnel.
00:30:01Si vous le souhaitez, nous évoquerons plus en détail cette proposition dans le courant de la discussion,
00:30:05ainsi que les 19 autres que nous formulions. Nous vous remercions de votre attention.
00:30:09Merci beaucoup. Nous allons maintenant passer aux orateurs de groupe.
00:30:14Et pour le Rassemblement national, ce sera Roger Chudot.
00:30:18Merci Madame la Présidente. Je voudrais d'abord adresser mes compliments aux co-rapporteurs et à leur équipe pour la qualité de cette communication.
00:30:26Depuis des décennies, le lycée professionnel est le parent pauvre du système éducatif français.
00:30:30Il bénéficie certes de la sollicitude apparente des gouvernements, qui tous affirment la main sur le cœur qu'ils entendent revaloriser la filière.
00:30:38Mais les faits sont têtus. Le lycée professionnel est très largement le lycée des pauvres.
00:30:42Dans la plupart des cas, les élèves y sont orientés par défaut et de nombreuses formations tertiaires sont en réalité des formations parking sans perspective d'insertion professionnelle.
00:30:50Le taux de maîtrise des langues françaises y est simplement catastrophique. La réforme Grand-Jean tente une fois encore de remédier à cet état de fait.
00:30:57Dotée d'un milliard d'euros, sa philosophie générale à laquelle nous inscrivons vise à réduire le décrochage, à améliorer l'insertion professionnelle et à mieux répondre aux besoins de l'économie.
00:31:06Force est pourtant de constater que ces objectifs ne sont pas atteints, car cette réforme n'est pas sérieusement pilotée.
00:31:12Or, les enjeux du LP sont considérables.
00:31:14Le haut commissariat à la stratégie et au plan a par exemple calculé qu'il faudrait, pour gagner deux points de PIB en matière de production industrielle,
00:31:21former un million d'opérateurs en dix ans sans compter le renouvellement générationnel.
00:31:25Mais on cherche en vain dans les projets gouvernementaux la moindre trace d'un plan de montée en puissance de l'enseignement professionnel initial.
00:31:31Une fois encore, nul n'a regardé le LP comme un vecteur stratégique du réarmement industriel.
00:31:37La réforme grand-jean reste très insuffisante par son déficit de vision prospective et son absence de conception systémique.
00:31:44Les propositions du Rassemblement national sont les suivantes.
00:31:47La formation professionnelle initiale doit être intégralement confiée aux régions.
00:31:50L'Etat stratège doit se doter d'un ministère de plein exercice.
00:31:54Les procédures d'orientation doivent être revues.
00:31:56Le DNB doit devenir un véritable examen de passage.
00:31:58Les quatrièmes et troisièmes technologiques rétablis.
00:32:01Les élèves ont besoin de temps pour se remettre à un niveau, vous l'avez dit, se spécialiser ou se préparer à la poursuite d'études.
00:32:07Nous rétablirons donc les horaires suffisants pour les disciplines générales, y compris en permettant des études étalées sur quatre ans.
00:32:14Je vous remercie.
00:32:15Je vous remercie.
00:32:16Nous passons au groupe Ensemble pour la République avec Céline Calvez.
00:32:19Merci Madame la Présidente, Madame, Monsieur le Rapporteur.
00:32:23Depuis 2017, le Président de la République a exprimé avec constance un engagement fort en faveur de la revalorisation de la voie professionnelle,
00:32:30qu'elle soit par apprentissage ou sous sa forme scolaire.
00:32:33Cet engagement s'est traduit par plusieurs étapes structurantes où vous y revenez.
00:32:36Je voulais souligner aussi qu'il y avait la réforme de l'apprentissage, l'investissement dans les campus de métiers
00:32:40et donc cette ambitieuse réforme du lycée professionnel avec les bureaux des entreprises ou encore l'allocation de stages.
00:32:46Faire de la voie professionnelle scolaire une filière d'excellence reconnue et que l'on choisit, c'est bien dans cet objectif que nous avions été missionnés avec le chef Régis Marcon.
00:32:55Nos préconisations de 2018 avaient alors notamment conduit à l'introduction de deux dispositifs, la co-intervention et le chef-d'oeuvre.
00:33:02Donner davantage de sens aux apprentissages, créer des ponts entre les enseignements généraux et les compétences professionnelles,
00:33:08faire émerger des pédagogies plus actives, plus transversales.
00:33:11La co-intervention visait à décloisonner les disciplines, à croiser les regards, à construire des séquences partagées,
00:33:17quand le chef-d'oeuvre permettait aussi de révéler les talents, de développer la créativité, l'initiative ou encore l'esprit d'entreprendre.
00:33:24Votre recommandation numéro 6 propose aujourd'hui de supprimer ces leviers au motif de peut-être leur difficulté de mise en œuvre.
00:33:32Ma question est quand même la suivante.
00:33:34Les limites constatées relèvent-elles du principe même des dispositifs ou bien d'un manque de moyens,
00:33:39ou bien d'un manque de formation ou d'accompagnement dans leur déploiement ?
00:33:42Car ce n'est pas en renforçant uniquement les volumes horaires disciplinaires qu'on réglera les enjeux de motivation et de décrochage.
00:33:48Ce n'est pas tant le niveau des savoirs fondamentaux qui est en cause que le sens donné à ces savoirs.
00:33:52La voie professionnelle a vocation à être distincte de la voie générale et technologique.
00:33:56Elle doit être plus ouverte à l'innovation pédagogique, la démarche projet, des manières d'apprendre plus concrètes, collectives, engageantes.
00:34:02Dans la voie pro, on pourrait vraiment cultiver davantage l'esprit d'entreprendre.
00:34:06C'est aussi ainsi que l'on attira un public qui choisit cette voie et non pas seulement qui la subit.
00:34:10Je vous remercie.
00:34:12Merci beaucoup. Nous allons passer au groupe LFI-NFP avec Rodrigo Arenas.
00:34:19Merci Madame la Présidente, Madame et Monsieur le rapporteur, chers collègues.
00:34:23Les jeunes qui choisissent ou subissent une orientation en lycée professionnel sont avant tout considérés comme une main-d'oeuvre en devenir.
00:34:30Si les lycéens des voies générales sont éduqués pour devenir des citoyens, force est de constater que ceux du pro sont avant tout là pour fournir des travailleurs et des travailleuses si possible à bas prix.
00:34:40Et oui, nous aurions une jeunesse qui rêverait de s'instruire, de se cultiver et une autre qui rêverait d'intégrer le plus vite possible le monde du travail sans systématiquement passer par la case de deux langues étrangères ou philosophie.
00:34:53Aujourd'hui en pro, ce sont beaucoup moins d'heures d'enseignement général pour soi-disant coller au plus près des besoins de l'entreprise.
00:34:59Mais peut-on vraiment croire que l'objectif du lycée serait de former nos enfants à devenir des travailleurs modèles ?
00:35:06Cette année, j'ai travaillé avec 350 lycéens et lycéennes professionnels sur des propositions de loi.
00:35:11Ce qu'ils réclament, ce sont des orientations choisies, un renforcement de la mobilité tant nationale qu'internationale, une diversification de l'offre de formation dans les zones rurales, un renforcement du lien avec les familles ou encore des réorientations facilitées.
00:35:26En réalité, dans un monde où il est indispensable de se former mieux et plus longtemps, où les connaissances générales doivent être acquises par toutes et tous et pas seulement par celles et ceux que l'on qualifie de bons élèves,
00:35:38ce dont nos jeunes ont besoin, ce ne sont pas des réformes inutiles, ce ne sont pas de pénibles adaptations d'un système dépassé à un monde que nos gouvernants ne connaissent plus.
00:35:47Ce dont ils ont besoin, c'est un lycée où tout le monde puisse avoir accès aux apprentissages manuels et intellectuels, sans distinction, sans hiérarchie,
00:35:57parce que dans le monde que nous légons à nos enfants, oui, il va autant leur falloir maîtriser la mécanique ou l'agriculture que l'anglais ou les mathématiques et le français.
00:36:06Pour ma part, je crois que la vraie réforme du lycée professionnel n'a hélas toujours pas eu lieu,
00:36:10mais force est de constater que votre rapport nous donne des pistes intéressantes pour pouvoir finalement permettre à nos enfants de réparer le futur.
00:36:17Je vous remercie.
00:36:18Je vous remercie. Nous passons maintenant au groupe socialiste et apparenté avec Aïda Adizadeh.
00:36:25Merci Madame la Présidente, Madame la rapporteure, Monsieur le rapporteur, merci pour la qualité de votre rapport.
00:36:31Merci d'avoir mis la lumière sur la voie professionnelle.
00:36:35Avant de commencer, je voudrais aussi rendre hommage aux enseignants des lycées professionnels.
00:36:41Quand on prend le temps de les écouter, la première chose qu'ils disent, c'est que leur premier métier est de redonner confiance aux élèves.
00:36:47Ce n'est même pas d'enseigner, ce n'est même pas d'apprendre, c'est redonner confiance.
00:36:50Parce que la voie professionnelle, c'est la voie de garage, c'est la garde-trie.
00:36:54C'est là où on met ceux qui ont échoué dans ce qu'on qualifie d'excellence, les voies académiques, l'apprentissage classique.
00:37:00Et je rejoins tout à fait les propos de mon collègue Rodrigo Arenas.
00:37:05On devrait cesser dans ce pays de diviser la jeunesse en deux, ceux qui sont destinés à devenir des citoyens responsables d'eux-mêmes et des autres,
00:37:13et ceux qui, faute d'avoir démontré des aptitudes académiques, intellectuelles, auraient vocation à devenir toute suite de la main-d'oeuvre.
00:37:20Parce que, vous avez mis la lumière sur les différentes réformes successives, on a perdu 200 heures de moins d'apprentissage par rapport à 2019.
00:37:31Et comme on veut que les élèves tiennent debout et confiance en eux, on a baissé le niveau des exigences.
00:37:36Et les premiers à s'en rendre compte, ce sont les élèves.
00:37:38Si on n'attend rien d'eux, alors ils n'ont rien aussi à fournir comme effort et rien à espérer, finalement, de cette école.
00:37:44En juin dernier, 95% des élèves en parcours, poursuite d'études, étaient absents des cours.
00:37:5095%.
00:37:515% d'élèves présents.
00:37:53Même les stages rémunérés n'ont pas suffi à les maintenir.
00:37:57Alors, bien sûr qu'il faut revaloriser la voie pro.
00:38:00Beaucoup s'y sont essayés, mais tant qu'on ne remettra pas en question cette logique qu'on qualifie de faussement élitiste,
00:38:06ce n'est pas élitiste que de trier les élèves sur la base d'un seul critère.
00:38:11Nous n'arrivons pas à revaloriser cette voie.
00:38:13Et cette matinée rejoint tout à fait nos travaux d'hier, nos travaux sur l'orientation.
00:38:18On ne peut pas orienter sur la base uniquement de critères académiques
00:38:22et laisser les voies manuelles à ceux qui seraient dépourvus de toute aptitude.
00:38:27Donc voilà, je voudrais que vous fassiez aussi le lien entre nos propos, nos interventions d'hier.
00:38:31Merci beaucoup.
00:38:32Merci.
00:38:32Nous allons passer maintenant à la droite républicaine avec Alexandre Portier.
00:38:37Merci Madame la Présidente.
00:38:39Madame et Monsieur les rapporteurs, au nom du groupe droite républicaine, je voudrais tout d'abord vous remercier
00:38:43parce que votre rapport permet un coup de projecteur sur le lycée professionnel
00:38:46que cette Assemblée nationale a de rares occasions d'évoquer
00:38:49et qui est trop souvent l'éternel absent de nos débats.
00:38:53Le lycée pro est souvent méconnu quand il n'est pas caricaturé.
00:38:56Et c'est malheureusement un fils d'artisan qui vous le dit, le lycée pro ne devrait pas être la voie de garage,
00:39:02mais il devrait être la voie royale du système scolaire, la voie cardinale autour duquel devrait se construire le système dans son ensemble.
00:39:08Avec plus de 600 000 élèves, il ne doit pas être non pas un pilier, mais en fait le pilier du système,
00:39:13en assumant un postulat de base, ça a été évoqué, je le rejoins,
00:39:16à savoir que le lycée professionnel, c'est la clé de voûte de notre souveraineté nationale.
00:39:19On ne soigne pas, on ne produit pas, on ne peut pas nourrir nos enfants demain sans un lycée professionnel qui soit fort.
00:39:27Alors, est-ce que la dernière réforme m'a permis de le faire ?
00:39:30Oui, en partie, il faut être juste.
00:39:32Et il y a un point que vous n'avez pas évoqué, c'est que dans tout le système scolaire,
00:39:36le seul segment qui a gagné des élèves à la dernière entrée scolaire, c'est le lycée professionnel,
00:39:40alors qu'on en perd partout ailleurs.
00:39:41C'est-à-dire qu'il y a quand même une attractivité et qu'il se passe quelque chose aujourd'hui.
00:39:45Est-ce que la réforme a 100% tout bien fait ?
00:39:48Ça, non.
00:39:49Et je suis toujours convaincu que la gratification des stages, par exemple,
00:39:52était une erreur au coup faramineux.
00:39:55J'aurais aimé pouvoir vous entendre davantage là-dessus.
00:39:58Est-ce que la dernière réforme a tout raté ?
00:40:01Non.
00:40:02Et notamment, elle a porté une étape décisive qui était la mise en place des bureaux des entreprises.
00:40:07Et votre rapport souligne à raison le bilan qui est le sien.
00:40:10140 000 élèves mieux accompagnés, des stages facilités,
00:40:13un soutien à la collecte de la taxe d'apprentissage, ce qui n'est pas neutre non plus,
00:40:16des passerelles vers l'emploi qui sont créés.
00:40:18C'est concret et c'est utile et c'est une bonne chose.
00:40:20Mais au final, on reste encore au milieu du guet.
00:40:22Et je pense que le plus urgent, c'est surtout d'arrêter de changer tout le temps.
00:40:27Et ce qui serait dramatique, c'est qu'on sorte d'ici avec l'idée qu'il faut à nouveau encore tout chambouler.
00:40:31Le lycée pro, il a besoin de stabilité, il a besoin de lisibilité.
00:40:34Et il a besoin tout simplement qu'on dise qu'on l'aime, qu'on donne une place dans le système scolaire aujourd'hui.
00:40:37Et c'est pour ça que la réforme la plus importante du lycée professionnel, c'est peut-être l'orientation.
00:40:41Est-ce que vous pourriez nous dire comment vous voyez la mise en valeur du lycée pro en amont du lycée pro précisément ?
00:40:46Je vous remercie.
00:40:46Merci. Pour le groupe écologiste et social, Arnaud Bonnet.
00:40:52Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les co-rapporteurs,
00:40:55je tiens à vous remercier d'abord pour cette mission flash sur un sujet qui est essentiel,
00:40:59comme les filières professionnelles.
00:41:01Depuis des années, l'éducation nationale est sous le coup de réformes qui s'enchaînent.
00:41:04On est plusieurs à l'avoir dit.
00:41:06Les personnels n'ont pas le temps de mettre en oeuvre les changements demandés,
00:41:09que déjà il y en a d'autres.
00:41:10Et c'est une instabilité qui est impossible à suivre pour les professionnels et pour les élèves également.
00:41:17Les filières professionnelles ont particulièrement subi ces réformes.
00:41:19Elles sont déconsidérées par des politiques d'orientation qui s'obstinent à en faire les voies de garage,
00:41:23comme on l'a dit également, pour les élèves en difficulté.
00:41:27Et ces filières professionnelles ont subi de nombreuses suppressions d'heures de cours successives
00:41:30au profit des sages en entreprise.
00:41:33Cette politique est contre-productive pour l'accompagnement scolaire,
00:41:35la poursuite d'études et l'insertion professionnelle.
00:41:37Venant de terminer un rapport sur l'orientation scolaire,
00:41:40en fait, ce qui est une évidence pour moi, c'est que finalement,
00:41:43les difficultés du lycée professionnel ne sont que le reflet des difficultés
00:41:48qu'on a au niveau de l'école primaire et du collège.
00:41:51Ce n'en est que la suite.
00:41:52Et donc, peut-être qu'il va falloir se pencher très réellement
00:41:56sur ce que l'on veut pour notre système éducatif,
00:41:58sur notre système primaire, sur notre système secondaire,
00:42:01pour avoir un lycée professionnel réellement,
00:42:03qui permet réellement la réussite de toutes et de tous les élèves.
00:42:06Je vous remercie donc pour ce rapport qui va nous éclairer collectivement
00:42:10sur la situation des filières professionnelles actuellement,
00:42:13après toutes ces réformes.
00:42:14Et j'espère, bien entendu, que cela débouchera par un renforcement des moyens
00:42:18ou leur réorientation afin d'améliorer la formation
00:42:20et de l'émancipation de tous ces élèves.
00:42:24Je vous remercie.
00:42:25Nous passons maintenant au groupe Les Démocrates,
00:42:28avec Delphine Lingemann.
00:42:30Merci Madame la Présidente.
00:42:31Madame et Monsieur le rapporteur, chers collègues,
00:42:33Tout d'abord, je tiens à vous remercier au nom du groupe Les Démocrates
00:42:36pour la qualité et la rigueur de votre travail.
00:42:39Je tiens également à rendre hommage aux enseignants des lycées professionnels
00:42:43qui effectuent un travail remarquable,
00:42:45tant sur la transmission des savoirs,
00:42:47mais aussi sur la revalorisation de l'estime de ces jeunes.
00:42:51Alors, car oui, aujourd'hui, le baccalauréat et les filières professionnelles
00:42:54sont souvent considérées comme des voies de garage, des seconds choix.
00:42:58Et mes chers collègues, ne soyons pas hypocrites, y compris parmi nous.
00:43:02Avec certains d'entre nous qui considèrent,
00:43:05en ce qui concerne l'orientation de nos enfants.
00:43:08Pourtant, il est impératif que chaque jeune,
00:43:10quel que soit son milieu d'origine,
00:43:11quelle que soit son origine géographique,
00:43:13puisse trouver sa voie
00:43:14et que cette filière soit pleinement reconnue et valorisée.
00:43:18Dans un contexte où la santé mentale des jeunes se détériore,
00:43:22il est fondamental de leur offrir les moyens de s'épanouir
00:43:25dans une voie choisie et non subie.
00:43:27Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
00:43:28Plus de 40% des élèves en lycée professionnel estiment que leur orientation a été imposée.
00:43:34Et la moitié d'entre eux pensent que leurs capacités ont été sous-estimées
00:43:37lors des choix d'orientation à la fin du collège.
00:43:40Les différentes réformes engagées témoignent de la volonté des gouvernements
00:43:44de renforcer cette voie professionnelle,
00:43:46si nécessaire, à notre industrie en quête de talent.
00:43:50Toutefois, comme le souligne votre rapport,
00:43:52ces mesures demeurent insuffisantes au regard de l'ampleur des défis à relever.
00:43:55Je souhaite attirer votre attention sur la question cruciale de la mobilité,
00:43:59notamment sur les zones rurales.
00:44:01Élu du Puy-de-Dôme, je constate souvent que l'orientation est subie,
00:44:04souvent subie, à cause des problèmes de mobilité.
00:44:06Les jeunes ne peuvent pas choisir la spécialisation de leur choix
00:44:09dans les filières professionnelles, car elle n'est pas proposée dans leur lycée de secteur.
00:44:13Les obstacles matériels et financiers, qu'il s'agisse de coûts de transport,
00:44:16de l'absence de solutions d'hébergement,
00:44:18du manque d'accès aux permis de conduire pour les mineurs,
00:44:20limitent gravement leur choix.
00:44:22Alors, ils sont contraints de se tourner vers une filière par défaut,
00:44:26ce qui provoque un risque de décrochage.
00:44:28Face à ce constat, quelles propositions concrètes formulez-vous
00:44:31pour lever les obstacles à la revalorisation de l'enseignement professionnel ?
00:44:35Et surtout, quelles solutions avancez-vous
00:44:37pour garantir à chaque jeune la possibilité de choisir librement sa filière,
00:44:41indépendamment de son code postal ?
00:44:43Je vous remercie.
00:44:43Merci. Nous passons maintenant au groupe Liot,
00:44:46avec Salvatore Castiglione.
00:44:48Merci, Madame la Présidente, Madame et Monsieur les rapporteurs.
00:44:52Je vous remercie pour ce travail important et utile sur ce sujet essentiel,
00:44:57malheureusement peu considéré et valorisé.
00:45:00Notre groupe est pourtant convaincu que la voie professionnelle est précieuse.
00:45:04Encore faut-il faire en sorte que l'offre de formation soit de qualité,
00:45:08que les élèves soient correctement orientés
00:45:10et que l'insertion scolaire et professionnelle soit au rendez-vous.
00:45:13Nous constatons que malgré les réformes,
00:45:15les élèves sont toujours majoritairement issus des mêmes catégories socioprofessionnelles
00:45:19et que nous peinons à attirer de nouveaux profils
00:45:22dans une voie pourtant précieuse pour former nos jeunes vers des métiers porteurs.
00:45:27Nous partageons vos recommandations.
00:45:29Vous dressez un bilan nécessaire des réformes du baccalauréat professionnel
00:45:32et la dernière, celle de 2023, avait suscité de nombreuses inquiétudes
00:45:36des syndicats et des enseignants.
00:45:38Et d'ailleurs, vous en dressez un premier bilan mitigé.
00:45:41Je vous rejoins dans le constat que vous faites d'un décalage
00:45:44entre les propos ministériels décrivant une voie d'excellence
00:45:47mais vue par les élèves comme une filière par défaut.
00:45:51Des actions concrètes et continues avec les familles
00:45:53et les partenaires de l'orientation semblent nécessaires
00:45:56pour ouvrir l'ensemble des spécialités à tous les profils d'élèves.
00:46:01Cela demande notamment que les enseignants reçoivent des formations spécifiques
00:46:05afin d'assurer au mieux leur mission de conseil en orientation.
00:46:08La mise en place d'une campagne nationale de promotion de la voie professionnelle
00:46:12qui est une de vos recommandations me semble également être une très bonne idée.
00:46:17Malgré ces préjugés, entre 2019 et 2024,
00:46:20les demandes d'orientation vers la voie professionnelle ont augmenté de 4 points
00:46:24en CAP comme en Bac Pro.
00:46:26Alors pouvez-vous nous en dire plus peut-être
00:46:28sur l'éventuelle évolution des profits des élèves
00:46:31et puis j'aimerais aussi vous entendre
00:46:33sur la réduction du temps d'enseignement
00:46:34mis en oeuvre par la dernière réforme au profit des stages.
00:46:38Estimez-vous que cette mesure ait atteint son objectif
00:46:40de lutter contre le décrochage scolaire
00:46:42et de renforcer le partenariat avec les entreprises
00:46:45en augmentant la durée des stages
00:46:47et en garantissant la rémunération des stagiaires par l'État.
00:46:51Je vous remercie.
00:46:51Merci. Nous passons au groupe GDR avec Soumya Bouroua.
00:46:56Ah non, c'est M. Maillot. Allez-y, M. Maillot.
00:47:02Merci, Mme la Présidente.
00:47:06Mes chers collègues, tout d'abord,
00:47:08Mesdames et Messieurs les rapporteurs,
00:47:09merci pour la qualité de votre travail.
00:47:11Ce rapport vient apporter une réflexion exhaustive
00:47:14sur la transformation successive du baccalauréat professionnel
00:47:17ainsi que des pistes de réforme adaptées.
00:47:20Je regrette légèrement, je regrette un peu
00:47:23que la question des pays d'outre-mer
00:47:25ait été abordée de façon assez marginale.
00:47:29Ce que j'ai besoin et j'ai envie de vous dire,
00:47:32c'est qu'il est reconnu qu'il y a huit types d'intelligence.
00:47:35Je crains qu'elle seule, l'éducation nationale,
00:47:37peut trouver réponse à ces huit types d'intelligence.
00:47:41Et pour finir par vous dire
00:47:43que si on est toujours en train de juger
00:47:46l'intelligence du poisson à sa manière de grimper ou de l'arbre,
00:47:49ça sera toujours le singe et l'intelligent.
00:47:52Et ça, ça participe à un décrochage.
00:47:55C'est-à-dire, si on ne regarde pas
00:47:57dans tous les ventails de ces types d'intelligence,
00:48:00nous avons 4000 lycéens qui décrochent à La Réunion
00:48:02sur un territoire qui en compte 40 000 lycéens.
00:48:07Et ça participe au taux de chômage qui est de 19%,
00:48:10donc trois fois supérieur à la moyenne nationale.
00:48:12Et cette situation affecte de manière disproportionnée
00:48:14les jeunes de moins de 25 ans
00:48:17qui connaissent un taux de chômage très élevé
00:48:19et qu'il est de 35%.
00:48:20Et je fais partie, moi, de ceux qui pensent
00:48:22que la formation professionnelle est une véritable alternative
00:48:26dans une perspective de professionnalisation
00:48:28et d'employabilité directe.
00:48:30Et en tant que défenseur de la préférence régionale
00:48:33dans les pays dits d'outre-mer,
00:48:34la formation professionnelle nous permet d'avoir des forces vives
00:48:38avec des compétences et un savoir-faire local
00:48:40que nous devons renforcer à tout prix.
00:48:43À l'heure où nos jeunes sont forcés à l'exil
00:48:46par manque de formation disponible sur nos territoires,
00:48:49c'est une réelle opportunité qui doit être exploitée.
00:48:52Je déplore pourtant que malgré un taux de réussite
00:48:55satisfaisant à la voie professionnelle
00:48:58est encore très loin publicité par les élèves
00:49:00et peut-être même par les parents,
00:49:02donc une orientation subie et non choisie,
00:49:04comme l'a dit la collègue.
00:49:05Sur 9102 élèves inscrits au baccalauréat en 2025,
00:49:09seuls 31,6% empruntent la voie professionnelle.
00:49:13Donc, à votre avis,
00:49:14que peut-on faire dans les pays dits d'outre-mer
00:49:16pour améliorer cela ?
00:49:18Est-ce que le secteur professionnel
00:49:20est en rapport avec le monde économique ?
00:49:22Voilà les questions que j'ai à vous poser,
00:49:24l'exposer pour les pays dits d'outre-mer.
00:49:27Merci, M. Maillot.
00:49:29Si ça vous convient, on n'a que deux questions d'une minute,
00:49:31donc on va les faire poser maintenant
00:49:33et les rapporteurs répondront sur toutes les questions.
00:49:36Merci beaucoup.
00:49:37Nous avons la question de Florence Joubert.
00:49:39Non, non, c'est parce qu'on est de 2 millions.
00:49:41Merci, Mme la Présidente.
00:49:46Votre micro.
00:49:47Ah, voilà.
00:49:49Excusez-moi.
00:49:50Vous avez évoqué l'ambition de la réforme Grand-Jean
00:49:53de faire du lycée professionnel une filière d'excellence,
00:49:56ambition que partage d'ailleurs le Rassemblement national.
00:50:00Mais comment y parvenir
00:50:01si l'on continue d'ignorer un problème majeur,
00:50:04le manque criant d'enseignants qualifiés
00:50:06dans les lycées professionnels,
00:50:08notamment en français, en mathématiques
00:50:10et dans de nombreuses spécialités techniques.
00:50:13Dans beaucoup d'établissements,
00:50:15on en est réduit à recruter en urgence
00:50:17des contractuels non formés,
00:50:19faute de mieux.
00:50:20Les chefs d'établissement tirent la sonnette d'alarme,
00:50:23les élèves en subissent directement les conséquences
00:50:25et la promesse d'un enseignement de qualité
00:50:28devient un mirage.
00:50:30Or, sans professeur formé, stable, expérimenté,
00:50:34notamment issu du monde professionnel,
00:50:36aucune réforme ne peut tenir debout.
00:50:40Que préconisez-vous donc
00:50:41pour rendre ces postes attractifs,
00:50:43mieux reconnus
00:50:44et enfin à la hauteur des enjeux de formation
00:50:47et d'insertion que vous avez vous-même rappelés ?
00:50:50Je vous remercie.
00:50:52Merci.
00:50:53Et enfin, la question de Ali Diwara.
00:50:57Merci Madame la Présidente,
00:50:59Madame la rapporteure, Monsieur le rapporteur.
00:51:00Ce rapport met en lumière une réalité criante.
00:51:03Le lycée professionnel érigé en cause nationale
00:51:05reste discriminé par des réformes successives
00:51:07sans vision cohérente
00:51:09et sans véritable dialogue avec les acteurs de terrain.
00:51:12Derrière les discours d'excellence,
00:51:13la filière demeure assignée à une logique utilitariste,
00:51:16excusez-moi,
00:51:17centrée sur une employabilité immédiate
00:51:19au détriment de la formation,
00:51:20de l'égalité et de l'émancipation.
00:51:22Le résultat est sans appel.
00:51:24Baisse des heures d'enseignement général,
00:51:25insertion professionnelle fragile,
00:51:27poursuite d'études limitées
00:51:28où seuls 65% des bacheliers pros
00:51:30ont reçu une proposition parcours sub
00:51:32contre 92% en filière générale.
00:51:34En Seine-Saint-Denis,
00:51:36ces dérives sont amplifiées.
00:51:3737% des élèves sont contraints
00:51:38à de l'orientation subie
00:51:40contre 27% au niveau national.
00:51:42Ce n'est pas un choix,
00:51:43mais le symptôme d'un système éducatif
00:51:45à deux vitesses
00:51:45où l'origine sociale conditionne l'avenir.
00:51:47Comme vous le savez,
00:51:48les inégalités sociales sont cumulatives
00:51:50et la voie professionnelle
00:51:50en est une illustration parfaite.
00:51:52C'est en Seine-Saint-Denis,
00:51:54notamment,
00:51:54que les promesses républicaines
00:51:55d'égalité des gens
00:51:56sont le plus souvent mises à l'épreuve
00:51:57et hélas contredites.
00:51:59Il est grand temps, donc,
00:52:00de refonder en profondeur
00:52:01les mécanismes d'orientation
00:52:02afin que la voie professionnelle
00:52:04ne soit plus un sas de relégation
00:52:05vers des métiers précaires,
00:52:07mais vers une voie d'excellence
00:52:08exigeante et émancipatrice.
00:52:10Je vous remercie.
00:52:11Merci.
00:52:12Et je crois que Mme Bourrois
00:52:13voulait poser une question.
00:52:14Donc, on vous écoute.
00:52:15Oui, merci, Mme la Présidente.
00:52:18Mesdames et Messieurs les rapporteurs,
00:52:20merci pour votre rapport précieux.
00:52:22En tant qu'ancienne anciennante
00:52:24en PLP2,
00:52:25en lycée professionnelle,
00:52:26en Seine-Saint-Denis,
00:52:27je retrouve tout ce que j'ai vécu,
00:52:30une orientation qui est souvent subie,
00:52:31qui enferme les jeunes
00:52:32dans des filières
00:52:33ne correspondant pas à leurs envies,
00:52:35qui compromet leur réussite
00:52:36et limite leur perspective d'avenir.
00:52:38Ce sont souvent des élèves fragiles
00:52:40auxquels on consacre toujours moins de temps.
00:52:42Je partage pleinement votre constat.
00:52:44La baisse continue du temps d'enseignement
00:52:46au profit du temps en entreprise
00:52:47qui fragilise leur acquis
00:52:49et limite leur capacité à comprendre
00:52:52et à évoluer dans leur métier.
00:52:54En lycée professionnel,
00:52:55nous formons des citoyens
00:52:57qui doivent être dotés
00:52:59d'un véritable esprit critique,
00:53:01pas des simples exécutants.
00:53:03Nos futurs ouvriers et techniciens
00:53:04de haut niveau ont besoin
00:53:05d'un enseignement généraux,
00:53:06de l'histoire, des lettres,
00:53:08de la science, des sciences,
00:53:10tout ce qui nourrit la réflexion
00:53:11et construit la citoyenneté.
00:53:13C'est la raison pour laquelle
00:53:14je soutiens pleinement
00:53:16votre première préconisation
00:53:18qui est le lancement
00:53:18d'une grande campagne nationale
00:53:20pour promouvoir la voie professionnelle,
00:53:22une voie d'excellence
00:53:23qui offre des parcours brillants
00:53:25et qu'il est urgent de valoriser.
00:53:27Je vous remercie.
00:53:27Merci.
00:53:29Nous en avons terminé
00:53:30avec les questions
00:53:31et les orateurs.
00:53:32Nous passons maintenant
00:53:32aux réponses des rapporteurs.
00:53:34C'est à vous.
00:53:37Alors, je vais commencer
00:53:38puis on va alterner
00:53:38pour les réponses.
00:53:39Donc, M. Chudeau,
00:53:40nous partageons sans doute
00:53:42une partie du diagnostic
00:53:43que vous faites.
00:53:44Vous avez parlé
00:53:44de lycée des pauvres,
00:53:46dénoncer parfois
00:53:47des voies de parking, etc.
00:53:49Par contre,
00:53:49vous avez une préconisation
00:53:50sur laquelle je souhaite revenir.
00:53:53Vous préconisez
00:53:53un rétablissement
00:53:54des quatrièmes et troisièmes technos.
00:53:56Alors, c'est vrai
00:53:56qu'on peut s'interroger.
00:53:57C'est aussi une préconisation
00:53:59de M. Bloch
00:54:00qui souhaitait revenir
00:54:01sur ce modèle.
00:54:02Moi, pour l'avoir vécu
00:54:03comme élève au collège,
00:54:05je trouve que ça faisait
00:54:05vraiment du coup
00:54:06voie de garage.
00:54:07C'est-à-dire,
00:54:08c'était vraiment là
00:54:08où on envoyait les élèves
00:54:10qui n'avaient pas le niveau.
00:54:11Et donc, moi,
00:54:12je ne suis pas du tout favorable à ça.
00:54:14Je pense qu'il est bien préférable.
00:54:15Et d'ailleurs,
00:54:15nous préconisons davantage
00:54:17d'accentuer le nombre
00:54:18de prépas métiers.
00:54:20Donc, ce sont des élèves
00:54:20qui vont choisir volontairement.
00:54:22Ils savent qu'ils vont aller
00:54:23dans la voie professionnelle.
00:54:24Donc, ils vont préparer
00:54:25leur orientation
00:54:26à travers ces classes
00:54:27prépas métiers
00:54:27qui sont en collège
00:54:28ou en lycée.
00:54:30Nous préconisons aussi
00:54:31éventuellement de revenir
00:54:32sur l'option
00:54:33découverte professionnelle.
00:54:34Il y a l'option latin,
00:54:35il y a l'option
00:54:35langue régionale.
00:54:37Je sais,
00:54:38puisque j'étais professeur de latin.
00:54:39On a enlevé les points
00:54:40en-dessus de la moyenne
00:54:41pour les trois heures
00:54:42de découverte professionnelle
00:54:43qui était une option
00:54:44en 2005.
00:54:45Ça a été supprimé.
00:54:46C'était bien dommage
00:54:47parce que peut-être
00:54:47les élèves qui prenaient
00:54:48découverte professionnelle
00:54:49gagnaient des points
00:54:50pour le brevet des collèges
00:54:50comme les élèves
00:54:51qui prenaient latin ou breton.
00:54:53Et peut-être que ce serait
00:54:54un moyen de valoriser
00:54:55à la même hauteur
00:54:56la voie professionnelle
00:54:57et la voie générale
00:54:58sans pour autant
00:54:59recréer les voies de garage.
00:55:02Je vais enchaîner
00:55:03et répondre à Mme Calvez.
00:55:04Vous avez souligné
00:55:06effectivement
00:55:07les engagements forts
00:55:10du président de la République
00:55:11sur ces deux mandats
00:55:12parce qu'il y a eu
00:55:12deux réformes
00:55:13mais avec toujours
00:55:14le souhait
00:55:16de faire de la voie professionnelle
00:55:18une filière d'excellence.
00:55:19Moi, ce que je constate
00:55:21au niveau des discours,
00:55:22c'est le résultat
00:55:23quelques années plus tard
00:55:26et j'ai l'impression
00:55:27qu'une fois que
00:55:28le cap a été fixé,
00:55:31on n'est pas forcément
00:55:32arrivé à destination.
00:55:34Et sur les deux dispositifs
00:55:35sur lesquels
00:55:36vous aviez travaillé,
00:55:37à savoir la coanimation
00:55:40et le chef-d'oeuvre,
00:55:42je dirais que l'intention
00:55:43est louable.
00:55:44Ce qui a posé problème,
00:55:45c'est la mise en application
00:55:47sur le terrain
00:55:49pour tout un tas
00:55:50de raisons pratiques.
00:55:54De quel chef-d'oeuvre
00:55:55vous voulez parler
00:55:55avec des élèves
00:55:56de CAP et maçonnerie
00:55:57qui n'ont jamais touché
00:55:58une truelle ?
00:56:00Est-ce que c'est ça
00:56:00la situation concrète ?
00:56:02Et puis,
00:56:03avec des élèves
00:56:04en tertiaire,
00:56:05pour arriver
00:56:06à mettre en place
00:56:08cette dynamique-là,
00:56:09il aurait fallu
00:56:10faire des travaux
00:56:12à échelle réelle.
00:56:14Or,
00:56:14on se retrouve confronté
00:56:16au principe
00:56:17de la concurrence
00:56:18déloyale,
00:56:18donc on ne peut pas
00:56:19par exemple
00:56:19proposer une prestation
00:56:21et souvent,
00:56:22ces dispositifs
00:56:22étaient démunis
00:56:24de moyens,
00:56:25c'est-à-dire qu'il fallait
00:56:26avoir des trésors
00:56:27d'imagination
00:56:28et déployer
00:56:28tout un tas d'idées
00:56:29mais sans forcément
00:56:30avoir les moyens
00:56:31de se déplacer,
00:56:32sans forcément avoir
00:56:33de budget
00:56:34liés à ces opérations.
00:56:36Donc,
00:56:37vous voyez,
00:56:38c'était
00:56:38une bonne attention
00:56:40mais dans l'application
00:56:42difficile
00:56:43à mettre en oeuvre
00:56:45et puis en ce qui concerne
00:56:46la coanimation,
00:56:47ce n'est pas quelque chose
00:56:48qu'on improvise
00:56:48et quand vous avez
00:56:49deux enseignants
00:56:49qui ne sont peut-être
00:56:50pas dans les mêmes bâtiments
00:56:51et qui sont avec
00:56:52des classes différentes
00:56:53l'heure d'avant,
00:56:54c'était toujours
00:56:55un petit peu
00:56:55dans la précipitation
00:56:56que ça se faisait
00:56:58parce qu'après,
00:56:59il faut accorder
00:57:00tous les emplois du temps
00:57:01et je pense que
00:57:01ça a été aussi
00:57:02un casse-tête
00:57:03pour les chefs
00:57:04d'établissement.
00:57:05D'ailleurs,
00:57:05les chefs d'établissement
00:57:06nous ont signalé
00:57:07la difficulté
00:57:10à faire passer
00:57:10ces réformes
00:57:11en disant
00:57:11qu'ils avaient à peine
00:57:12terminé
00:57:13de mettre en place
00:57:15un dispositif
00:57:16de bien l'asseoir
00:57:16dans leur établissement
00:57:17qu'arrivait un nouveau
00:57:18qui nécessitait
00:57:19une réorganisation
00:57:20tout à fait globale
00:57:21et que c'était dur
00:57:22aussi pour eux
00:57:23auprès des équipes
00:57:24d'arriver
00:57:24à défendre
00:57:26et à mettre
00:57:27ces dispositifs
00:57:29en oeuvre
00:57:29encore une fois
00:57:30et puis vous avez
00:57:31insisté aussi
00:57:31sur les savoirs
00:57:32fondamentaux
00:57:33qui sont essentiels
00:57:34et souvent
00:57:35ces heures
00:57:36et ces activités
00:57:37se sont faites
00:57:39au détriment
00:57:40des heures
00:57:41d'enseignement général
00:57:42sur lesquelles
00:57:43on a toujours
00:57:43enlevé un petit peu plus
00:57:44alors que les besoins
00:57:45sont peut-être
00:57:46encore plus criants
00:57:47que dans la filière générale.
00:57:48Peut-être
00:57:52si je puis ajouter
00:57:53sur la co-intervention
00:57:54ça va dépendre
00:57:55évidemment
00:57:55où c'est mis en place
00:57:56et on a parfois
00:57:57le même problème
00:57:59pour la co-intervention
00:58:00que pour les IDD
00:58:00qui avaient été mis en place
00:58:01au collège
00:58:02où il y avait
00:58:02deux professeurs
00:58:03qui intervenaient
00:58:03parfois c'est juste
00:58:04une question de gestion
00:58:06de l'emploi du temps
00:58:06du professeur
00:58:07et donc parfois
00:58:08il se retrouve contraint
00:58:09de faire de la co-intervention
00:58:10et donc c'est pas toujours
00:58:12des dispositifs
00:58:12où les personnels
00:58:13sont volontaires
00:58:14et donc on va avoir
00:58:15des diversités
00:58:16dans l'application
00:58:17de ces dispositifs.
00:58:18Voilà ce que je pouvais dire
00:58:19sur la co-intervention.
00:58:21Alors pour monsieur Arenas
00:58:22vous êtes revenu
00:58:23à juste titre
00:58:24sur ce qui fait
00:58:25le biais global
00:58:26de notre société
00:58:27l'hypocrisie globale
00:58:28qui distingue
00:58:29d'un côté
00:58:30les savoirs manuels
00:58:31et de l'autre côté
00:58:32les savoirs intellectuels.
00:58:34On a mis
00:58:35dans notre rapport
00:58:35que ça remonte
00:58:36au Moyen-Âge
00:58:37on différenciait
00:58:38d'un côté
00:58:38les arts libéraux
00:58:39de l'autre
00:58:39les arts mécaniques
00:58:40et donc c'est quelque chose
00:58:42qui malgré tout
00:58:43imprègne l'ensemble
00:58:44de notre société
00:58:44et on peut parfois
00:58:46reprocher aux professeurs
00:58:47de collège
00:58:47d'aller orienter
00:58:48des bons élèves
00:58:49plutôt vers la voie générale
00:58:51mais ils ne sont
00:58:52que les membres
00:58:53d'une société
00:58:54qui dans son ensemble
00:58:55va mettre en avant
00:58:56plutôt les savoirs intellectuels
00:58:57plutôt que les savoirs manuels
00:58:58ce qui est une erreur
00:58:59il y a toute forme
00:59:00d'intelligence
00:59:00donc évidemment
00:59:01il faut bien le redire
00:59:03et le rappeler
00:59:03moi je viens d'une famille
00:59:04où on était
00:59:05soit très doué à l'école
00:59:07soit très doué
00:59:08en savoirs manuels
00:59:09et on a toujours
00:59:10fait attention
00:59:12à valoriser
00:59:13ces intelligences différentes.
00:59:14vous avez parlé
00:59:16de préconisations
00:59:17que j'ai bien connues
00:59:18c'est celle de Dylan
00:59:18Aissi
00:59:19Une Voix pour Tous
00:59:21qui est une formidable
00:59:22association
00:59:22et notamment
00:59:23vous êtes revenu
00:59:24sur la mobilité nationale
00:59:25internationale
00:59:26qu'il propose
00:59:27et il propose
00:59:27un Erasmus national
00:59:28c'est très important
00:59:30pour permettre
00:59:31à des élèves
00:59:31de ne moins subir
00:59:32leur orientation
00:59:33et donc peut-être
00:59:35qu'un partenariat
00:59:35entre régions
00:59:36serait utile
00:59:37pour faire bouger
00:59:38des jeunes
00:59:39qui veulent faire
00:59:40une spécialité
00:59:40qui est proposée
00:59:41ailleurs en France
00:59:42et qu'il faut vraiment
00:59:44qu'il y ait un travail
00:59:44de fait entre les régions
00:59:46pour aider la mobilité
00:59:48de certains jeunes
00:59:48qui peuvent se sentir
00:59:50assignés géographiquement
00:59:51pour le reste
00:59:52il fait toute une somme
00:59:53de préconisations
00:59:54qu'on vous invite à regarder
00:59:55parce que c'est toujours
00:59:56très positif
00:59:57voilà
00:59:58Je vais répondre maintenant
01:00:02à madame Adizavé
01:00:03qui a rappelé
01:00:04l'essentiel
01:00:05c'est-à-dire
01:00:05que les enseignants
01:00:08sont là
01:00:08pour redonner confiance
01:00:10mais pour que
01:00:11cela soit
01:00:12soit possible
01:00:13il faut qu'ils disposent
01:00:14du temps suffisant
01:00:16et c'était justement
01:00:17une des grandes forces
01:00:18du bac professionnel
01:00:21d'avant 2009
01:00:22c'est-à-dire
01:00:22le fait d'avoir
01:00:23un peu plus de temps
01:00:23en fait
01:00:24ce n'était pas vraiment
01:00:25sur 4 ans
01:00:25c'était plutôt
01:00:262 plus 2
01:00:27bon
01:00:27on ne va pas revenir
01:00:28sur le passé
01:00:31mais c'est pour ça
01:00:32qu'on préconisait
01:00:33non pas pour l'ensemble
01:00:34des élèves
01:00:35mais en tout cas
01:00:35pour ceux qui en ressentent
01:00:36le besoin
01:00:37d'avoir un petit peu
01:00:38plus de temps
01:00:39pour justement
01:00:41eux aussi retrouver
01:00:41la confiance
01:00:42dans l'institution
01:00:43et aussi
01:00:44dans
01:00:45dans leur
01:00:46dans leur capacité
01:00:48deux autres points
01:00:51vous avez parlé
01:00:51de
01:00:52de la baisse
01:00:53du niveau
01:00:53d'exigence
01:00:54évidemment
01:00:55quand on perd
01:00:5625%
01:00:57de temps
01:00:59en 2009
01:01:00et ensuite
01:01:00qu'on perd
01:01:0120%
01:01:01sur les années
01:01:02qui ont suivi
01:01:03on ne peut pas
01:01:04avoir les mêmes prétentions
01:01:05et il y a un point
01:01:06sur lequel
01:01:06on ne s'est pas
01:01:08du tout penché
01:01:08dans ce rapport
01:01:10qu'on aurait pu aussi regarder
01:01:11c'est le
01:01:12le
01:01:13le rapport
01:01:15entre le
01:01:16le niveau
01:01:17et l'augmentation
01:01:17du contrôle
01:01:18en cours de formation
01:01:19qui est aujourd'hui
01:01:20très développé
01:01:22dans la
01:01:23dans la filière
01:01:23professionnelle
01:01:24parce que
01:01:25de fait
01:01:27une bonne partie
01:01:28des élèves
01:01:28arrive à obtenir
01:01:30leur
01:01:30leur examen
01:01:31sans fournir
01:01:32d'effort démesuré
01:01:33je le dis comme
01:01:34c'est le cas
01:01:36et c'est pour ça
01:01:37qu'ensuite
01:01:37comme on l'a expliqué
01:01:38la barre
01:01:40est extrêmement haute
01:01:41lorsqu'ils arrivent
01:01:41en BTS
01:01:42parce que là
01:01:43justement
01:01:43ça nécessite
01:01:44des méthodes
01:01:45de travail
01:01:45une discipline
01:01:46une habitude
01:01:46de travail
01:01:47personnelle
01:01:47qui n'ont peut-être
01:01:48pas eu l'occasion
01:01:48d'acquérir
01:01:50et puis
01:01:51vous avez parlé
01:01:52de l'absentéisme
01:01:53massif
01:01:53effectivement
01:01:54qu'on observe
01:01:54alors je sais
01:01:55que l'inspection
01:01:56générale
01:01:57fournira un rapport
01:01:58justement
01:01:59sur ce parcours
01:02:00différencié
01:02:01qu'on aura
01:02:02à la rentrée
01:02:02donc ce sera
01:02:03intéressant
01:02:03qu'on puisse
01:02:04le regarder
01:02:05de près
01:02:06mais manifestement
01:02:07on n'apprend pas
01:02:08de ces erreurs
01:02:09parce que finalement
01:02:10on a appliqué
01:02:11un petit peu
01:02:12ce que Jean-Michel Blanquer
01:02:13voulait faire
01:02:14avec la filière générale
01:02:15avec cette réforme
01:02:16d'examen
01:02:17on a vu ce que ça donnait
01:02:18ça n'a pas marché
01:02:18on est revenu en arrière
01:02:19et on a essayé
01:02:20de faire la même chose
01:02:20dans la voie professionnelle
01:02:21et aux mêmes causes
01:02:22sensiblement
01:02:23je dirais
01:02:23les mêmes effets
01:02:25c'est à dire
01:02:25qu'une fois que les dés
01:02:26sont jetés
01:02:26que les élèves
01:02:27que parcours sup
01:02:29est réglé
01:02:29que les examens
01:02:30sont derrière
01:02:31c'était difficile
01:02:33de les remobiliser
01:02:34pour revenir
01:02:36dans les établissements
01:02:38qui par ailleurs
01:02:38n'étaient pas toujours
01:02:39en mesure
01:02:40de répondre
01:02:41puisque une bonne partie
01:02:43des enseignants
01:02:43ce n'était pas
01:02:45faute d'envie
01:02:45mais c'était plutôt
01:02:46qu'ils étaient mobilisés
01:02:46sur d'autres missions ailleurs
01:02:48comme c'est souvent le cas
01:02:49au mois de juin
01:02:49on passe à monsieur Portier
01:02:54donc merci pour votre discours
01:02:55qui souligne
01:02:56vraiment un soutien
01:02:58à la voie professionnelle
01:03:00et vous avez rappelé
01:03:02effectivement
01:03:02qu'en parallèle
01:03:03de l'augmentation
01:03:03du nombre d'apprentis
01:03:04il y a eu un nombre
01:03:06qui a augmenté
01:03:07d'entrées en voie professionnelle
01:03:08ce qui d'ailleurs
01:03:09démontre
01:03:10toute l'attention
01:03:11qu'on doit porter
01:03:11à la filière
01:03:12et c'est pour ça
01:03:13d'ailleurs
01:03:13qu'on fait
01:03:14ce rapport
01:03:17aujourd'hui aussi
01:03:18alors vous avez parlé
01:03:19de pause
01:03:19on vous rejoint
01:03:20effectivement
01:03:21les réformes
01:03:22se sont succédées
01:03:23sans bilan
01:03:24et donc on a bien insisté
01:03:25là-dessus
01:03:25c'est vrai que nous
01:03:26on préconise plutôt
01:03:27de toucher à des petits dispositifs
01:03:29qui montrent
01:03:29leur inefficacité
01:03:31mais par contre
01:03:32il faut effectivement
01:03:33faire une pause globale
01:03:34arrêter de réformer
01:03:35pour réformer
01:03:36et regarder vraiment
01:03:37quels sont les résultats
01:03:38des différentes réformes
01:03:39et vous avez parlé
01:03:41de l'allocation
01:03:42comme étant une erreur
01:03:44un coût faramineux
01:03:45c'est difficile
01:03:47sur l'allocation
01:03:47parce que les jeunes
01:03:49et notamment
01:03:49Dylan a ici
01:03:50mais d'autres jeunes
01:03:51de la voie professionnelle
01:03:53ont rappelé
01:03:54combien ça pouvait
01:03:55quand même aider
01:03:55des jeunes
01:03:56qui sont en difficulté
01:03:57de mobilité
01:03:57qui sont en difficulté
01:03:58sociale souvent
01:03:59c'est pas beaucoup
01:04:00d'argent
01:04:01ces stages
01:04:01mais c'est quand même
01:04:02une aide
01:04:02qui va les aider
01:04:04dans leur parcours
01:04:04donc c'est quand même
01:04:05perçu positivement
01:04:06de la part des élèves
01:04:07bien évidemment
01:04:08ça a toujours un biais
01:04:09quand on donne
01:04:10une allocation
01:04:11et parfois
01:04:12certains des jeunes
01:04:12qui vont avoir
01:04:13une allocation
01:04:14vont venir en stage
01:04:15pour l'allocation
01:04:16plutôt que par motivation
01:04:17pour le réussite professionnelle
01:04:19donc parfois
01:04:20il y a un biais
01:04:21mais c'est vrai
01:04:21que c'est quand même
01:04:22quelque chose
01:04:22qui a été apprécié
01:04:23de la part des élèves
01:04:25et pas trop remise en cause
01:04:26pendant nos auditions
01:04:27Je vais répondre
01:04:31maintenant à monsieur Bonnet
01:04:33qui a souligné
01:04:34effectivement
01:04:34l'instabilité
01:04:36qui nuit
01:04:36forcément
01:04:37à la qualité
01:04:40des enseignements
01:04:41et aussi
01:04:42on va dire
01:04:43aux différentes formes
01:04:44d'organisation
01:04:46que peuvent mettre
01:04:47en place
01:04:47les équipes éducatives
01:04:49et puis
01:04:49effectivement
01:04:50on ne peut pas
01:04:50considérer la question
01:04:52du lycée professionnel
01:04:53en dehors
01:04:53du reste
01:04:54de notre système
01:04:55éducatif
01:04:56je suis entièrement d'accord
01:04:57ça pose vraiment
01:04:58la question
01:04:59des conséquences
01:05:00comme vous l'avez dit
01:05:01des échecs du primaire
01:05:02et aussi du collège
01:05:03une fois
01:05:04j'insiste
01:05:05quasiment
01:05:05il y a des élèves
01:05:06dont on sait
01:05:07dès la sortie du primaire
01:05:08qui se retrouveront
01:05:10fatalement
01:05:11j'oserais dire
01:05:11en lycée professionnel
01:05:13quatre ans plus tard
01:05:13donc on n'arrive pas
01:05:14à pouvoir
01:05:15rectifier le tir
01:05:17ou à adapter
01:05:18notre enseignement
01:05:19doit nous interroger
01:05:21et évidemment
01:05:23le lien
01:05:24entre la présentation
01:05:26de ce rapport
01:05:27ce matin
01:05:27et celui d'hier après-midi
01:05:28sur l'orientation
01:05:30est tout à fait évident
01:05:30je pense
01:05:31là encore
01:05:32c'est l'enjeu essentiel
01:05:35on va revenir
01:05:36tout à l'heure
01:05:36sur les histoires
01:05:38d'image
01:05:38et de mentalité
01:05:39mais en tout cas
01:05:40le lien
01:05:41avec l'orientation
01:05:44est tout à fait
01:05:45primordial
01:05:45oui d'ailleurs
01:05:48j'ai oublié
01:05:49tout à l'heure
01:05:49pour monsieur Portier
01:05:50qui avait parlé
01:05:50de que faire en amont
01:05:52pour valoriser davantage
01:05:53le choix
01:05:54de la voie professionnelle
01:05:55effectivement
01:05:55il y a quelque chose
01:05:56à faire tout au long
01:05:57du collège
01:05:58avec les professeurs principaux
01:06:00qui doivent valoriser
01:06:01les compétences
01:06:02qui ne sont pas
01:06:02purement scolaires
01:06:03on va dire
01:06:04et donc c'est vrai
01:06:05qu'il y a des élèves
01:06:06parfois qui ont des compétences
01:06:07qu'on ignore
01:06:08dans le système scolaire
01:06:09et il faut vraiment
01:06:10valoriser ça
01:06:11et puis il y a aussi
01:06:12la découverte professionnelle
01:06:13qui a été mise en place
01:06:13dès la cinquième
01:06:14quatrième
01:06:15troisième
01:06:15encore une fois
01:06:16peut-être retravailler
01:06:17sur l'idée d'option
01:06:18découverte professionnelle
01:06:19qui donne autant de points
01:06:20que d'autres options
01:06:21il y a peut-être moyen
01:06:22de valoriser davantage
01:06:24le choix de la voie professionnelle
01:06:25en amont
01:06:25alors ensuite
01:06:27pour madame Lingemann
01:06:28vous avez commencé
01:06:29par rendre un hommage
01:06:30aux enseignants
01:06:31ça rejoint d'ailleurs
01:06:32la question qu'on a eue
01:06:33après sur le manque
01:06:34d'enseignants qualifiés
01:06:35il faut rappeler
01:06:36que le métier de professeur
01:06:37n'attire plus
01:06:37que le métier de professeur
01:06:39est difficile
01:06:40notamment en vue
01:06:41du niveau des élèves
01:06:43et donc merci pour l'hommage
01:06:45appuyé que vous avez rendu
01:06:46aux enseignants
01:06:46nous vous rejoignons
01:06:47dans cet hommage
01:06:48vous avez parlé également
01:06:50et vous connaissez le sujet
01:06:51de problèmes de mobilité
01:06:53notamment dans les territoires ruraux
01:06:54c'est un sujet
01:06:55donc nous préconisons
01:06:56que l'aide au permis
01:06:57soit évidemment
01:06:58élargie
01:06:59et
01:07:00permise pour les élèves
01:07:02de lycées professionnels
01:07:03il y a aussi
01:07:04maintenant
01:07:05des jeunes
01:07:06qui passent le permis
01:07:07à 17 ans
01:07:07c'est peut-être un sujet
01:07:09qu'il faut regarder aussi
01:07:10parce que c'est vrai
01:07:11que comme nos jeunes
01:07:11redoublent moins
01:07:12certains sont en terminale
01:07:14professionnelle
01:07:15à 17 ans
01:07:16et c'est vrai que la question
01:07:17de la mobilité
01:07:18est un sujet
01:07:19majeur
01:07:20Monsieur Castiglione
01:07:24vous avez fait un bilan
01:07:26je pense assez objectif
01:07:27on se retrouve sur
01:07:29un certain nombre
01:07:30de points
01:07:31j'aimerais insister
01:07:32par rapport
01:07:33à ce que vous avez dit
01:07:34sur effectivement
01:07:34ce que vous disiez
01:07:36que vous souteniez
01:07:37le principe de la campagne
01:07:38et je pense que
01:07:39c'est pas une campagne
01:07:40ponctuelle
01:07:40c'est qu'il faut vraiment
01:07:42qu'on mène un travail
01:07:42sur le long cours
01:07:44pour changer en profondeur
01:07:45les mentalités
01:07:45parce que c'est
01:07:46tout le monde
01:07:47en fait c'est aussi bien
01:07:48les élèves
01:07:48que les enseignants
01:07:50eux-mêmes
01:07:51pour une bonne partie
01:07:52si on prend l'ensemble
01:07:53des enseignants
01:07:55de l'éducation nationale
01:07:56c'est aussi
01:07:57les parents
01:07:58et la société
01:07:59donc c'est quelques
01:08:00enfin rehausser
01:08:02l'image
01:08:02du lycée professionnel
01:08:05prendra du temps
01:08:07et au-delà
01:08:09des discours
01:08:10et des volontés
01:08:11encore une fois
01:08:12je pense que
01:08:13ces campagnes
01:08:15sont essentielles
01:08:16et ce qui est important
01:08:18aussi
01:08:18parce qu'on suggérait
01:08:21une grande conférence nationale
01:08:22c'est qu'on puisse aussi
01:08:23mettre ce sujet
01:08:24sur la table
01:08:25nous avons vu
01:08:26finalement passer
01:08:26cette réforme
01:08:28de 2023
01:08:29sans vraiment
01:08:29y être associé
01:08:30sans vraiment
01:08:31que nous puissions
01:08:31avoir de débat
01:08:33d'échange
01:08:33à ce sujet
01:08:34je pense que
01:08:35c'est un point important
01:08:37donc vous demandiez
01:08:37à la fin
01:08:38si la réduction
01:08:40du temps
01:08:41d'enseignement
01:08:42avait pu avoir
01:08:43un impact
01:08:44donc notre constat
01:08:46est sans appel
01:08:46sur ce parcours
01:08:48en Y
01:08:48je me rappelle
01:08:49de conversation
01:08:50avec Carole Grandjean
01:08:51où elle me disait
01:08:52que c'était du temps
01:08:52en plus
01:08:53et je disais
01:08:54que j'avais du mal
01:08:54à imaginer
01:08:55comment du temps
01:08:56qui existait déjà
01:08:57dans le calendrier scolaire
01:08:58et qu'on affectait
01:08:59un autre usage
01:09:00pouvait être du temps
01:09:01en plus
01:09:02là on voit clairement
01:09:03que c'est du temps
01:09:04en moins
01:09:04pour les élèves
01:09:05qui ne profitent pas
01:09:06de ces six semaines
01:09:08comme ils le devraient
01:09:10et puis en ce qui concerne
01:09:12les partenariats
01:09:13sur la carte
01:09:14des formations
01:09:15ce qu'on a pu entendre
01:09:16notamment
01:09:17de la part
01:09:17de région de France
01:09:19si mes souvenirs sont bons
01:09:21c'est qu'ils souhaitaient
01:09:21qu'il y ait vraiment
01:09:22une meilleure concertation
01:09:23entre les uns
01:09:25et les autres
01:09:26de façon
01:09:28à ce que
01:09:30la carte des formations
01:09:31soit élaborée
01:09:34d'une manière
01:09:34on dirait
01:09:36un peu plus
01:09:36collégiale
01:09:38Monsieur Maillot
01:09:43merci d'avoir mis
01:09:44en évidence
01:09:45effectivement
01:09:45le sujet
01:09:46outre-mer
01:09:46pour la voie professionnelle
01:09:47c'est vrai
01:09:48qu'on n'a pas forcément
01:09:49pu y consacrer
01:09:50beaucoup de temps
01:09:50dans le cadre
01:09:50d'une mission flash
01:09:51mais nous avions
01:09:52mis un paragraphe
01:09:53où on montre bien
01:09:54qu'effectivement
01:09:55l'orientation
01:09:55vers la voie professionnelle
01:09:56est davantage marquée
01:09:58pour les jeunes
01:09:59d'outre-mer
01:09:59et c'est un sujet
01:10:00il nécessite
01:10:02effectivement
01:10:03un accompagnement
01:10:04accentué
01:10:05sur ces jeunes
01:10:06vous avez
01:10:07alors merci
01:10:08pour cette belle métaphore
01:10:09que vous avez faite
01:10:09sur l'importance
01:10:10oui
01:10:12mais c'est important
01:10:13de l'avoir rappelé
01:10:14donc l'importance
01:10:15effectivement
01:10:16des capacités
01:10:18intellectuelles
01:10:18comme des capacités
01:10:19manuelles
01:10:20qui valent
01:10:20autant les unes
01:10:21que les autres
01:10:22et puis
01:10:23merci
01:10:24vraiment
01:10:24d'avoir rappelé
01:10:26qu'on a beaucoup
01:10:27de décrocheurs
01:10:27sur vos territoires
01:10:28donc vraiment
01:10:29une attention
01:10:30doit être portée
01:10:32à ces élèves
01:10:32qui ont le plus
01:10:33de besoins
01:10:34voilà
01:10:34Madame Joubert
01:10:37vous avez rappelé
01:10:38l'ambition
01:10:39de la réforme
01:10:39Grandjean
01:10:40moi j'étais
01:10:40j'avais un avis
01:10:41beaucoup plus
01:10:42mitigé
01:10:43sur ces ambitions
01:10:45parce qu'en fait
01:10:45on a annoncé
01:10:46un milliard
01:10:47pour la voie professionnelle
01:10:48mais le milliard
01:10:49en question
01:10:49c'était la moitié
01:10:50pour les gratifications
01:10:51de stages
01:10:52et l'autre moitié
01:10:53qui n'a sans doute
01:10:55pas été dépensée
01:10:56loin de là
01:10:56mais ça
01:10:57on en reparlera
01:10:57lorsque
01:10:58on aura l'occasion
01:10:59de s'intéresser
01:11:01aux questions budgétaires
01:11:02puisque c'était
01:11:03sur le pacte enseignant
01:11:05un certain nombre
01:11:06de mesures
01:11:06qui en dépendait
01:11:08et finalement
01:11:09rappelait aussi
01:11:10qu'il y avait
01:11:10une sous-exécution
01:11:11chronique
01:11:12du budget
01:11:13de l'enseignement
01:11:14professionnel
01:11:15dont une partie
01:11:15était reversée
01:11:16donc finalement
01:11:16je dirais
01:11:17qu'on a juste
01:11:18finalement rendu
01:11:19ce qui revenait
01:11:19d'une certaine manière
01:11:20à l'enseignement
01:11:21professionnel
01:11:22ces dernières années
01:11:23en ce qui concerne
01:11:24le manque criant
01:11:24d'enseignants qualifiés
01:11:26je ne sais pas
01:11:26s'il y en a plus
01:11:27qu'ailleurs
01:11:27s'il y en a plus
01:11:28qu'au collège
01:11:28ou moi en tout cas
01:11:30dans mes années
01:11:32d'enseignants
01:11:33je n'avais pas
01:11:34l'impression
01:11:35que les enseignants
01:11:39étaient moins formés
01:11:40moins qualifiés
01:11:41qu'ailleurs
01:11:42comme l'a rappelé
01:11:42Madame Bagné
01:11:43c'est une problématique
01:11:44plus générale
01:11:45sur l'attractivité
01:11:46du métier
01:11:48donc
01:11:48les réponses
01:11:53ne seront pas
01:11:54non plus
01:11:55je l'imagine
01:11:56propres
01:11:57à la filière professionnelle
01:11:58mais plus
01:11:59en repensant
01:12:00globalement
01:12:01les différentes
01:12:03conditions
01:12:03qui font
01:12:05que les jeunes
01:12:05ont envie
01:12:06de se tourner
01:12:07vers ce beau métier
01:12:08d'enseignant
01:12:08Alors
01:12:11Monsieur d'Ivoire
01:12:12est parti
01:12:12mais
01:12:13il a
01:12:14mis l'accent
01:12:15sur un sujet
01:12:16qui concerne
01:12:16la Seine-Saint-Denis
01:12:17qui est évidemment
01:12:19important aussi
01:12:20alors un peu
01:12:20comme les territoires
01:12:21d'outre-mer
01:12:21l'orientation
01:12:22en voie professionnelle
01:12:23est davantage marquée
01:12:24sur nos territoires
01:12:26les plus en difficulté
01:12:27économique
01:12:27et effectivement
01:12:28les jeunes
01:12:29ont encore plus
01:12:30le sentiment
01:12:31d'y vivre
01:12:31une orientation
01:12:32subie
01:12:32ça a été dit
01:12:33pendant les auditions
01:12:34c'est lié aussi
01:12:35aux débouchés
01:12:37qui peuvent
01:12:38y avoir
01:12:39sur les territoires
01:12:40donc là
01:12:41encore une fois
01:12:42les sujets
01:12:42de mobilité
01:12:43de partenariat
01:12:44peut-être entre régions
01:12:45sont importants
01:12:47il est utile
01:12:49de rappeler
01:12:49que le sujet
01:12:51n'est pas
01:12:51qu'un sujet
01:12:52d'employabilité
01:12:53des jeunes
01:12:53et d'utilitarisme
01:12:54c'est les mots
01:12:55captivisé
01:12:55monsieur
01:12:56d'ivoire
01:12:56mais c'est vrai
01:12:57qu'il faut
01:12:58une attention
01:12:59marquée
01:13:00au territoire
01:13:00où finalement
01:13:01la ségrégation
01:13:02sociale
01:13:03est encore
01:13:03plus marquée
01:13:04et c'est le cas
01:13:05en milieu urbain
01:13:06madame Bouroua
01:13:10qui connaît bien
01:13:12effectivement
01:13:13et de l'intérieur
01:13:13également
01:13:14le lycée professionnel
01:13:16vous avez insisté
01:13:17vous avez raison
01:13:18sur le fait
01:13:20qu'on trouve
01:13:20sans doute plus
01:13:21dans la voie professionnelle
01:13:22d'élèves fragiles
01:13:23qu'ailleurs
01:13:24et qu'on doit en prendre
01:13:25peut-être encore
01:13:26plus soin
01:13:26sans aucun doute
01:13:28et
01:13:29deux points
01:13:31qui étaient
01:13:32essentiels
01:13:33c'est-à-dire
01:13:33ce rapport
01:13:35de confiance
01:13:35on l'a déjà évoqué
01:13:36un petit peu plus tard
01:13:37mais à retrouver confiance
01:13:38dans l'institution
01:13:39ça c'est
01:13:40c'est vraiment
01:13:41une des missions
01:13:42principales
01:13:43de la voie professionnelle
01:13:45réconciliée
01:13:46d'une certaine manière
01:13:46avec l'école
01:13:48avec l'estime de soi
01:13:50et l'envie
01:13:51de construire
01:13:53un projet
01:13:55et puis aussi
01:13:56cet esprit critique
01:13:58parce que
01:13:59les uns les autres
01:14:00ont pu le redire
01:14:01même si on est
01:14:02dans la voie professionnelle
01:14:03on est aussi
01:14:04un futur citoyen
01:14:05une future citoyenne
01:14:06donc pour pouvoir
01:14:07s'émanciper plus tard
01:14:07on doit aussi avoir accès
01:14:09à une formation
01:14:10générale
01:14:12digne de ce nom
01:14:13parce que
01:14:14l'égale dignité
01:14:15c'est pas forcément
01:14:17faire le bac
01:14:19en trois ans
01:14:21pour se coller
01:14:22sur le calendrier
01:14:23de la voie
01:14:24générale
01:14:25et technologique
01:14:25mais c'est aussi
01:14:26pouvoir accès
01:14:27avoir accès
01:14:28justement
01:14:28à une formation
01:14:29qui émancipe
01:14:30qui émancipe
01:14:31et qui donne
01:14:32des chances
01:14:33de s'insérer
01:14:35dans la vie
01:14:35mais aussi
01:14:35ensuite
01:14:36de rebondir
01:14:37puisqu'on sait
01:14:37que ce n'est pas
01:14:38forcément
01:14:38un long fleuve
01:14:39tranquille
01:14:40et puis
01:14:41alors c'était pas
01:14:42directement dans votre question
01:14:43mais on ne l'a pas
01:14:43tellement abordé
01:14:44ce qu'on partait
01:14:46donc de 2009
01:14:47de passer de 4 ans
01:14:48à 3 ans
01:14:48et puis force est
01:14:49de constater
01:14:49qu'aujourd'hui
01:14:50on est plutôt
01:14:50sur un bac pro
01:14:52qui redevient
01:14:53en 4 ans
01:14:53sauf que c'est maintenant
01:14:543 plus 1
01:14:55puisqu'il y a un grand
01:14:57développement
01:14:57des certificats
01:14:58de spécialisation
01:14:59où on estime
01:14:59que comme l'insertion
01:15:00est compliquée
01:15:01à la sortie du bac pro
01:15:02ce qui n'était pas vrai
01:15:03il y a quelques
01:15:04quelques décennies
01:15:06ou même encore
01:15:07quelques années
01:15:08donc on encourage
01:15:09vraiment les élèves
01:15:10à faire une année de plus
01:15:11voire un BTS
01:15:12donc voilà
01:15:14retour à la case départ
01:15:16d'une certaine manière
01:15:16mais en tout cas
01:15:18on voit qu'il y a
01:15:18des choses à faire
01:15:19et j'entends bien
01:15:21l'argument
01:15:22qu'il faut un petit peu
01:15:23de stabilité
01:15:24mais je pense qu'il faut
01:15:25aussi
01:15:25et ça c'est important
01:15:26avoir un regard critique
01:15:27être capable aussi
01:15:28d'évaluer
01:15:29presque en temps réel
01:15:30les réformes
01:15:31et de pouvoir en tirer
01:15:31les conséquences
01:15:32sans faire
01:15:34étirer les choses
01:15:35sur des années
01:15:35et ensuite
01:15:36laisser mourir
01:15:37des dispositifs
01:15:38parce que c'est
01:15:39souvent comme ça
01:15:39que ça se passe
01:15:40et madame Bourra
01:15:43a parlé de la campagne
01:15:44de communication
01:15:44et moi je voulais dire
01:15:45que la semaine dernière
01:15:46j'ai vu un très beau reportage
01:15:47sur le service public
01:15:48sur un élève
01:15:49qui s'appelait Evan
01:15:50qui était autiste
01:15:51et qui passait
01:15:52un bac technologique
01:15:53ça changeait un peu
01:15:53et c'est vrai
01:15:54que ça valorise
01:15:56ses élèves
01:15:57et c'est vrai
01:15:57qu'on voit souvent
01:15:58des bacheliers généraux
01:16:00de la voie générale
01:16:01qui obtiennent le bac
01:16:02on voit plus rarement
01:16:03les bacheliers
01:16:04technologiques
01:16:05ou professionnels
01:16:05donc peut-être
01:16:06que ce serait bien
01:16:06que les médias
01:16:07s'y intéressent un peu
01:16:08merci
01:16:10merci beaucoup
01:16:14vous avez
01:16:15alors
01:16:16on n'a pas tout à fait fini
01:16:18bien sûr
01:16:18vous pouvez
01:16:18vous pourrez le faire
01:16:21dans quelques instants
01:16:21madame Rau
01:16:22vous voulez prendre la parole
01:16:22et puis moi j'aimerais aussi
01:16:23mener une petite discussion
01:16:25peut-être qu'on n'a pas
01:16:26vraiment abordé ce matin
01:16:28ce sont les parents
01:16:29et le regard des parents
01:16:31sur les lycées professionnels
01:16:32et en fait
01:16:33ce qui est intéressant
01:16:34c'est que
01:16:34je crois qu'il faut
01:16:35avant de convaincre les élèves
01:16:37il faut convaincre leurs parents
01:16:38les parents sont très
01:16:40ont une vision souvent
01:16:41très stigmatisée
01:16:42stigmatisante du lycée professionnel
01:16:43et ont beaucoup
01:16:44beaucoup d'inquiétudes
01:16:45je crois qu'il y a
01:16:46tout un travail à faire
01:16:47pour les rassurer
01:16:48pour aussi
01:16:49alors c'est bien
01:16:50la découverte des métiers
01:16:52mais les parents
01:16:53doivent aussi découvrir
01:16:54ces métiers
01:16:54voilà
01:16:55donc je pense que
01:16:55c'est un sujet aussi
01:16:57qu'il faut peut-être
01:16:57ouvrir sur la voie pro
01:16:59et madame Rau
01:17:00allez-y
01:17:00je vous en prie
01:17:01oui moi
01:17:02d'abord merci
01:17:03pour ce rapport
01:17:04et c'est passionnant
01:17:04ces discussions
01:17:06non juste
01:17:07par rapport
01:17:07aux jeunes
01:17:09quand ils sont
01:17:09dans le milieu
01:17:10de l'entreprise
01:17:11depuis quelques années
01:17:13il y a de plus en plus
01:17:14de freins
01:17:15pour qu'ils puissent
01:17:16utiliser le matériel
01:17:17dédié finalement
01:17:20à l'activité
01:17:21qu'ils feront plus tard
01:17:22et ça présente
01:17:24deux problèmes
01:17:25c'est-à-dire que
01:17:25pour l'employeur
01:17:26ils ont des jeunes
01:17:27mais qui peuvent
01:17:27quasiment rien faire
01:17:28et pour le jeune
01:17:30qui finalement
01:17:31s'ennuie
01:17:32et puis ne découvre pas
01:17:33véritablement le métier
01:17:34alors est-ce qu'on n'est pas
01:17:35allé un peu trop loin
01:17:36alors je sais qu'il y a
01:17:37des dérogations
01:17:38des conventions
01:17:38entre les élèves
01:17:39les établissements
01:17:40et l'employeur
01:17:41mais est-ce qu'on n'est pas
01:17:41allé trop loin
01:17:42dans ces restrictions
01:17:43qui ne permettent
01:17:44finalement plus
01:17:45aux jeunes
01:17:46de découvrir le métier
01:17:47alors c'est quelque chose
01:17:49qu'on a entendu
01:17:50pendant les auditions
01:17:51et notamment
01:17:51il y a une différence
01:17:52entre un jeune
01:17:53qui est en apprentissage
01:17:54qui peut quand même
01:17:55faire des choses
01:17:56et le jeune en bac pro
01:17:58qui ne peut pas faire
01:17:59la même chose
01:17:59que ce que fait
01:18:00le jeune en CAP
01:18:00ou BEP
01:18:01donc c'est un vrai sujet
01:18:02maintenant c'est vrai
01:18:03qu'il y a des impératifs
01:18:04de sécurité
01:18:04on l'a vu avec des jeunes
01:18:05de seconde
01:18:06qui ont eu malheureusement
01:18:08des problèmes
01:18:09et il y a eu des accidents
01:18:10bon c'est vrai
01:18:11que c'est un compromis
01:18:12entre la sécurité
01:18:13et évidemment
01:18:14ce que peut faire le jeune
01:18:15mais c'est un vrai sujet
01:18:16que vous soulevez
01:18:16et on va remercier
01:18:19je crois
01:18:20mais Jean-Claude
01:18:22va le faire aussi
01:18:22on va remercier
01:18:23Bernard
01:18:24et Thomas
01:18:25qui nous ont bien aidé
01:18:26et qui ont été formidables
01:18:28pendant cette mission Flash
01:18:29oui évidemment
01:18:30un immense merci
01:18:31puisque ça a été
01:18:32extrêmement concentré
01:18:33on n'est pas beaucoup de temps
01:18:34l'objectif des deux mois
01:18:37a été atteint
01:18:38je crois qu'il ne manque
01:18:39pas grand chose
01:18:39et maintenant
01:18:40effectivement
01:18:41il ne faut pas s'arrêter
01:18:42à ce matin
01:18:42et faire en sorte
01:18:43de faire vivre
01:18:44aussi ce rapport
01:18:45mais bravo
01:18:48pour la prouesse
01:18:49merci beaucoup
01:18:51alors je trouve
01:18:53que les deux missions Flash
01:18:55qu'on a vu hier et aujourd'hui
01:18:56c'est à dire
01:18:56sur l'orientation
01:18:57et sur le lycée professionnel
01:18:58sont d'une grande qualité
01:18:59Mission Flash
01:19:01c'est un travail court
01:19:02je vous ai trouvé
01:19:03très très efficace
01:19:04donc je tenais
01:19:05à aussi remercier
01:19:06les administrateurs
01:19:07mais aussi
01:19:08les rapporteurs
01:19:09merci beaucoup
01:19:11donc nous
01:19:12nous retrouvons
01:19:12sauf imprévus
01:19:13le 16 septembre
01:19:16après midi
01:19:16et
01:19:18on a vécu
01:19:19beaucoup d'imprévus
01:19:20en salle
01:19:23Lamartine
01:19:24pour l'audition
01:19:25de madame
01:19:25Marie Barsac
01:19:26qui est notre ministre des sports
01:19:28sur le projet de loi
01:19:29relatif
01:19:30à l'organisation
01:19:31des Jeux olympiques
01:19:32et paralympiques
01:19:33de 2030
01:19:33et le lendemain
01:19:34nous auditionnerons
01:19:36pour la rentrée scolaire
01:19:37donc
01:19:37autour de la rentrée scolaire
01:19:40et
01:19:41nous présenterons
01:19:42le rapport
01:19:43enfin les deux rapporteurs
01:19:44présenteront le rapport
01:19:45sur
01:19:46d'informations
01:19:47sur les conditions
01:19:48d'accueil
01:19:49d'encadrement
01:19:49des séjours
01:19:50de cohésion
01:19:51du service national
01:19:52universel
01:19:53je vous préciserai
01:19:55tout cela
01:19:56par mail bien sûr
01:19:57je vous souhaite
01:19:58un bel été
01:19:58de bon congé
01:20:00nous devions
01:20:02alors
01:20:02si
01:20:03parce que monsieur Davy
01:20:04est là
01:20:04donc il est officiellement
01:20:05nommé rapporteur
01:20:07pour avis
01:20:08sur le budget
01:20:09recherche
01:20:102026
01:20:11très bel été
01:20:13à tous
01:20:13et au 16 septembre
01:20:15merci
01:20:19d'avoir regardé cette vidéo
01:20:21sur le plan d'accueil
01:20:21sur le plan d'accueil
01:20:22– Sous-titrage FR 2021

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