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  • il y a 6 jours

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00:00Europe 1, Stéphanie Demuru et vous.
00:04Jusqu'à 13h.
00:07Jusqu'à Stéphanie.
00:10Voilà, on m'a savonné la piste.
00:13Stéphanie Demuru et vous, je récapitule.
00:15C'est tous les jours du lundi au vendredi de 11h à 13h.
00:18Et un nouvel invité avec vous Stéphanie, une nouvelle thématique.
00:22Oui, Michel Rouimi, économiste.
00:24On va parler avec lui de ses 40 milliards d'économies
00:28que François Bayrou recherche désespérément.
00:31Le Premier ministre qui parle d'ailleurs aujourd'hui de danger mortel.
00:35Il prévient qu'il demandera des efforts à tout le monde.
00:39Alors, est-ce qu'il faut craindre une hausse d'impôts généralisés ?
00:42C'est fort probable dans ce pays.
00:44Avant de faire réagir Michel Rouimi et de l'accueillir,
00:47je vous propose d'écouter François Bayrou et s'exprimer à Chartres hier.
00:49On va essayer de faire des choses qui soient équilibrées, mesurées.
00:55C'est un effort immense qu'on va faire.
00:58Mais nous sommes un pays en danger mortel.
01:05En danger mortel.
01:09Si on a laissé au travers du temps
01:12monter la marée des déficits de toute nature.
01:18Vous m'accorderez que je dis ça depuis longtemps.
01:22Que j'ai identifié ce risque depuis 20 ans.
01:25Et donc, oui, nous allons à un danger mortel répondre par des décisions suffisamment fortes pour que tout le monde les entende.
01:40Ça va demander des efforts à tout le monde.
01:44Mais je ne ciblerai pas telle ou telle catégorie.
01:48Je veux que tout le monde participe à cet effort.
01:50Le ton est assez mortel quand même de François Bayrou et également Michel Rouimi.
01:55Vous êtes avec nous. Bonjour.
01:57Bonjour Stéphane.
01:58Vous êtes économiste.
02:00Alors, il y a beaucoup de choses dans ce qu'on vient d'entendre.
02:02Déjà sur ce diagnostic.
02:04Alors, il n'est pas nouveau ce diagnostic.
02:05On entendait François Fillon en son temps nous déclarer qu'il était à la tête d'un État en faillite.
02:12Là, on est dans du danger mortel.
02:14Il a raison François Bayrou.
02:16C'est un discours alarmiste que François Bayrou assume.
02:21Mais c'est aussi un discours exagéré.
02:23Moi, je dirais que la France n'est pas en faillite, mais plutôt en panne de courage politique.
02:28Dans la mesure où les différents gouvernements successifs ont refusé de reformer à temps.
02:32Et donc, le vrai danger aujourd'hui, ce n'est pas le niveau de la dette.
02:35C'est l'incapacité chronique de l'État à se réformer sans brutaliser les plus vulnérables.
02:40Et donc, c'est cela qu'il faut bien saisir.
02:42Et on pourra toujours nous alarmer.
02:44Mais tant qu'on n'aura pas ce courage politique, on restera toujours en danger mortel dans une certaine mesure.
02:49Bon, alors là, il nous promet quand même ce qu'on va voir.
02:52François Bayrou, il nous dit en gros que tout le monde va participer, que les réponses seront à la hauteur.
03:00Clairement, aujourd'hui, est-ce que tous les Français peuvent être inquiets par ces paroles ?
03:07Oui, en fait, l'idée, c'est qu'aujourd'hui, depuis quelques années,
03:12en fait, on racle sans réforme de dépenses structurelles.
03:17En fait, l'idée est qu'on racle et donc, finalement, on essaye de faire participer tout le monde.
03:21Et donc, on peut être touché de plus ou moins, on va dire, loin avec cette stratégie.
03:28Il faut bien voir que la France a des dépenses publiques parmi les plus élevées d'Europe.
03:33Ça veut dire à peu près 60% du PIB.
03:36Et que souvent, on va dire, les pistes sont déjà abordées.
03:40C'est les dépenses publiques, ce sont les subventions sur les niches fiscales.
03:44C'est en même temps la réforme de la fonction publique.
03:49Simplement, ça demande du courage politique et notamment une capacité de négociation,
03:54ici ou là, avec les partenaires sociaux.
03:56Mais toutes ces réformes à mettre en place sont politiquement risquées
04:00car elles risquent de toucher à des piliers du modèle social français.
04:05Et là, c'est compliqué.
04:07Et oui, c'est ça.
04:07Alors, les consultations ont déjà débuté depuis la semaine dernière.
04:12François Bayrou rencontre les différents partis.
04:15C'est vrai que c'est compliqué parce qu'il y a des menaces de censure.
04:19On rappelle que le budget, les pistes en tout cas, vont être présentées le 15 juillet.
04:24On commence à y voir plus clair.
04:26Alors, c'est vrai qu'il y a des choses qui sont écartées,
04:29notamment les dons aux associations, a priori.
04:32On parle des niches fiscales sur les services.
04:36Et l'année blanche qui semblerait tenir la corde,
04:40est-ce que pour vous, ça serait une bonne chose ?
04:42On rappelle que ça reviendrait à geler toutes les dépenses de l'État
04:44sans prendre en compte l'inflation.
04:46Ça devrait rapporter environ 20 milliards d'économies.
04:50Sauf que la gauche et l'ERN n'en veulent pas.
04:52Michel Rouimi.
04:53Je dirais que c'est une fausse bonne idée, d'une certaine manière.
04:58Tout d'abord, ça ferait un marqueur fort,
05:01potentiellement explosif dans le débat.
05:03Mais c'est surtout, à mon sens, une vision, je dirais, de court terme.
05:07Parce que cela va comprimer le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes.
05:13Et ça risque de ralentir l'activité économique au-delà des effets inégalitaires.
05:17Oui, mais ce n'est pas une réforme structurelle.
05:20Exactement, tout à fait.
05:21Et donc, en même temps, si tout le monde est touché, c'est politiquement risqué.
05:25Parce que ça veut dire que ça touche les classes moyennes, les classes modestes.
05:29Et puis également, les retraités qui votent.
05:30Il ne faut pas oublier aussi.
05:32Donc, à mon sens, ça sera une piste.
05:33Dans le même temps, Michel Rouimi, pardonnez-moi de vous couper,
05:35il y a une forme au moins d'égalité.
05:37Ça ne touche pas, en particulier, une catégorie de Français.
05:42Ça aurait ce mérite, là, peut-être.
05:45C'est vrai, ça touche.
05:46Mais de façon, je dirais, plus importante, les ménages les plus démunis.
05:50Et un peu moins les ménages les plus fortunés.
05:54Donc, c'est cela.
05:55C'est vrai que ça touche tout le monde.
05:56Mais la grande difficulté, les plus modestes sont plus en besoin,
06:02on va dire, de, je dirais, des allocations qui sont réactualisées
06:06que les personnes les plus fortunées qui peuvent éventuellement réduire,
06:10entre guillemets, leurs dépenses.
06:11Donc, c'est là où, certes, tout le monde va contribuer,
06:14mais avec des effets qui risquent d'être plus marqués, on va dire,
06:20pour les catégories les plus démunis.
06:22Oui, et sans compter qu'on le disait, l'ERN et la gauche n'en veulent pas.
06:27Donc, c'est un risque de censure.
06:29Est-ce qu'il sautera ce pas, François Bayrou ?
06:31Est-ce qu'il se prendra ce risque ?
06:34Je dirais qu'il soit, il peut.
06:38Mais la question, c'est derrière.
06:41La question qui va se poser, c'est, il peut le faire,
06:44mais il pourra dire après, sortir par le haut, de dire,
06:46j'ai tout tenté.
06:47Et c'est l'Assemblée qui n'a pas voulu.
06:49Donc, il rejette, d'une certaine manière,
06:52la possibilité de la faute sur les députés.
06:55Sachant qu'on a à proximité des élections, des échéances électorales.
07:00Donc, c'est là que l'ARES se jouait.
07:02Ou alors, il va essayer d'avancer un peu plus,
07:08et devoir négocier encore des alliances.
07:10Mais c'est toujours que pour le budget de 2026,
07:13et ça va encore poser des problèmes pour le budget de 2027.
07:17Ce qui me gêne dans l'année blanche,
07:22c'est qu'en fait, c'est une mesure temporaire
07:23qui risque de venir une variable d'ajustement permanente.
07:27À un moment donné.
07:27Et donc, c'est ça qui peut poser.
07:28Comme souvent, d'ailleurs.
07:30On se souvient de la CSG qui devait être temporaire
07:32et qui est toujours là.
07:33Alors, faut-il craindre une hausse des impôts ?
07:36Nos auditeurs répondent.
07:37Et on est en ligne avec Justine, c'est bien ça ?
07:40Bonjour, Justine.
07:40Bonjour, effectivement, c'est ça.
07:43Bonjour, vous nous appelez d'où, Justine ?
07:45Des Ardennes.
07:46Des Ardennes.
07:47Vous avez de la chance.
07:48Belle région.
07:49Je crois qu'il fait meilleur aujourd'hui dans les Ardennes, d'ailleurs.
07:52Oui, aujourd'hui, il fait bon.
07:53C'est vrai qu'on a eu un peu de pluie, mais il en faut.
07:55Et aujourd'hui, c'est vrai, c'est estival.
07:56Donc, c'est parfait.
07:57Qu'est-ce que vous faites dans la vie, Justine ?
08:00Alors, on travaille avec mon mari.
08:01On est artisans.
08:02Donc, on est plutôt bien placés, justement,
08:04ce qui concerne la partie imposition, on va dire.
08:07Quel secteur ?
08:09Les fermetures, les menuiseries, PVC, bois, aluminium.
08:12On imagine que, comme beaucoup de Français,
08:14vous scrutez avec peut-être une forme d'inquiétude,
08:18ce budget à venir ?
08:20Oui, d'inquiétude et de dépit.
08:22Très honnêtement...
08:23De dépit ?
08:24Nous, oui, tout à fait.
08:25On fait partie de la classe moyenne à proprement parler.
08:28Et on est toujours ceux sur qui on tape le plus facilement.
08:33Et je pense, justement, parce que la classe comme la mienne,
08:36les travailleurs, on ne s'extrime pas forcément,
08:40soit par la rue, soit par autre chose.
08:42Il est toujours plus facile de taper sur les gens comme nous
08:45pour aller rechercher de l'argent à remettre dans les caisses.
08:49Clairement, vous craignez aujourd'hui une hausse des impôts
08:54d'une manière ou d'une autre,
08:56parce que parfois, ces hausses sont un petit peu déguisées.
09:00Oui, tout à fait.
09:01Oui, je crains, effectivement,
09:03que le gouvernement Bayrou va passer par une hausse d'impôts.
09:07Je pense, effectivement, qu'elle sera déguisée.
09:09Mais, effectivement, je pense qu'on va partir par là,
09:12parce que le fond du problème, au niveau budgétaire, pour ma part,
09:16et je n'ai rien d'économiste dans ma formation,
09:19mais je ne pense pas qu'il est forcément sur le taux d'impôt des Français
09:22qui est le premier en Europe.
09:24Je pense qu'il faut renverser la table
09:27et aller chercher les économies là où il faut aller les chercher.
09:30C'est-à-dire ?
09:31C'est-à-dire, très honnêtement,
09:34il va falloir arrêter de donner des aides là où on n'en a pas besoin.
09:39Il va falloir aussi, je pense, les cabinets de conseil,
09:41vraiment sur deux pôles totalement différents,
09:44tout ce qui est cabinet de conseil, tout ce qui est gestion des territoires régionaux.
09:49Il va falloir vraiment taper du poing sur la table.
09:51Mais M. Bayrou, sans vouloir le dénigrer,
09:54je ne pense pas qu'il aura le courage d'aller sur ces terrains-là,
09:58parce qu'il dit remuer la table,
10:01dit aussi ne pas être populaire.
10:04Et je pense qu'il préférera ne pas être populaire aux yeux des Français
10:06qui travaillent plutôt qu'aux yeux soit des élites,
10:10soit des gens, des classes populaires qui auront facile à faire grève.
10:15On marque une petite pause.
10:16On vous retrouve pendant encore quelques minutes,
10:19juste après la pub.
10:19Restez avec nous, Justine, ainsi que Michel Rumi, économiste,
10:22qui vous répondra au CES.
10:23Et on termine quand même avec ces économies,
10:3040 milliards d'économies.
10:31François Bayrou est à la recherche désespérément de cette somme.
10:35Ça a l'air d'être compliqué.
10:37On en parlait avec Michel Rumi, économiste, qui est toujours avec nous.
10:40Et puis avec Justine, une auditrice qui nous appelait Desardennes,
10:43qui est artisan et qui s'inquiète, Justine, de la hausse des impôts.
10:47Vous n'êtes vraiment pas sereine avec les arbitrages que va prendre François Bayrou, vous ?
10:52Non, non, mais pas du tout, parce que vous voyez,
10:55la classe à laquelle je fais partie, on a déjà subi l'inflation.
10:58On a déjà du pouvoir d'achat en moins.
11:01Si on vient encore nous rechercher une partie imposable,
11:05qu'elle soit biaisée ou non,
11:08c'est quelque chose qui va encore venir sur notre porte-monnaie.
11:10Moi, je vois, pourtant, on gagne plutôt bien notre vie avec mon mari.
11:13Ne le dites pas trop fort, on va venir vous chercher vos portefeuilles.
11:18Mais je veux dire, l'argent qu'on gagne, on ne le vole pas.
11:21On gagne à l'assure de notre porte.
11:23Évidemment.
11:24Et si je reprends la situation actuelle à celle, par exemple, il y a cinq ans,
11:29notre train de vie a considérablement diminué le découvert.
11:34Ça, vous l'avez clairement constaté, Justine ?
11:36Oui, bien sûr.
11:37De combien ? Vous l'avez chiffré ?
11:40Oui, franchement, je pense que je peux le chiffrer.
11:42Ma baisse de train de vie, on va être aux alentours sur une poursuite entre 800 et 1200 euros par mois.
11:50Ah oui, quand même.
11:50Ah oui, forcément.
11:51Ah ben oui, forcément.
11:53Rien qu'un budget course dans une famille avec trois enfants.
11:56C'est déjà, au niveau de l'inflation, c'est déjà énorme.
11:59On a les courses, on a les augmentations des frais de scolarité, des frais de repas, des frais de nourrice.
12:04Donc, au mois, effectivement, ça se chiffre aux alentours entre 800 et 1000 euros.
12:09Les assurances, les mutuelles, tout a augmenté.
12:11Donc, quand le salaire n'augmente pas de façon exponentielle par rapport au train de vie qu'on a,
12:17forcément, nous, actuellement, on est pris à la gorge.
12:20Donc, on est artisan, on essaie vraiment de s'en sortir.
12:23Mais je trouve qu'il est facile, et après, je m'arrêterai là parce que je sais que vous avez d'autres sujets,
12:27mais je trouve qu'il est facile pour le gouvernement de taper toujours sur la même classe
12:31parce qu'elle sait pertinemment bien que ce n'est pas une classe qui va se manifester soit par...
12:36Vous n'êtes pas les plus brouillants, c'est sûr.
12:40Merci, écoutez, merci en tout cas.
12:42On a bien compris le message, et je pense que beaucoup de Français, évidemment, partagent vos inquiétudes.
12:47Ma chère Justine, merci de nous avoir appelés.
12:50Profitez bien de votre belle région pendant cet été.
12:53On termine avec Michel Ruymi.
12:56Michel Ruymi, on entend ses inquiétudes.
12:58Alors, c'est vrai que le Premier ministre a promis qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôts,
13:02mais enfin, c'est vrai que personne n'est vraiment serein.
13:06Non, parce que tout le monde n'est pas serein,
13:09parce qu'on est devant une obligation d'arriver à l'équilibre budgétaire,
13:13et donc il faudra trouver l'argent.
13:14Donc, nécessairement, on devra, je dirais,
13:18tout le monde devra mettre à due proportion, je dirais, contribuer.
13:22Mais la difficulté, c'est qu'en fait, en théorie, l'État peut essayer de réduire son train de vivre,
13:30parce que dans la mesure où il y a déjà eu des rapports,
13:33il y a eu des rapports de la Cour des comptes, des rapports parlementaires,
13:36qui ont montré déjà la situation.
13:39Il y a les diagnostics, il y a éventuellement des pistes de solution.
13:42Mais en fait, ce qu'il faut bien saisir, et c'est pour cela que ça pose problème,
13:46c'est que réduire une dépense publique, c'est prendre un risque politique,
13:50c'est faire des mécontents, c'est provoquer des grèves.
13:53Et donc, on préfère empiler des réformes.
13:55Mais aussi, en même temps, ce qu'il faut bien voir,
13:57c'est que l'État se retrouve aussi, beaucoup comme un petit ménage, on va dire,
14:01comme avec des dépenses contraintes, que ce soit la retraite,
14:04que ce soit les dettes, les salaires des fonctionnaires, la santé.
14:07La dépense publique, la moitié, d'ailleurs, du budget de l'État.
14:11Tout à fait. Et donc, elle est bloquée là-dessus.
14:13Et donc, en fait, en même temps, ce qu'il faut bien voir,
14:15c'est que les hommes politiques ont un horizon à 5 ans,
14:19en pensent à 5 ans et rarement à 15 ans.
14:21Et donc, réduire le train de vie de l'État, c'est quelque chose d'impopulaire
14:25et à court terme, mais il serait bien, on va dire, de le faire
14:29parce que c'est bénéfique à long terme.
14:31Donc, c'est ça.
14:31C'est prendre son courage.
14:33A demain. Merci, Michel Rumi, d'avoir été avec nous sur Europe 1.
14:38Merci beaucoup.
14:39Merci.
14:40A bientôt.
14:4011h-13h sur Europe 1.
14:43Stéphanie Demuru et vous.

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