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  • 07/07/2025
La Course des Caps 2025 : Emission Cockpit Ep.9 Fabrice Amedeo

Catégorie

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Sport
Transcription
00:00Salut Natacha. Ça va ? Ça va et toi ? Oui, très bien. C'est vrai que les gens, ce qui
00:05s'intéresse dans notre sport, évidemment, c'est les beaux bateaux, mais c'est aussi toute la
00:09dimension d'aventure et la dimension d'aventure, c'est aussi l'écologie. Si je fais de la course
00:12au large, à l'origine, c'est plus parce que je suis un amoureux de l'océan que parce que je suis
00:16un amoureux de la compétition. La passion pour la plongée, c'est comment il faut. En fait,
00:22j'ai eu la chance de faire la première fois de la plongée à l'âge de 12 ans en Polynésie
00:26française avec mes parents. On était partis. C'était un peu le voyage d'une vie et donc
00:30ça a été un vrai coup de cœur. J'ai plongé dans des endroits magnifiques, notamment il y a deux ans,
00:34je suis allé au Tuamotu, donc Rangiroa, Fakarava et Tikao. Et à Fakarava, il y a un endroit qui s'appelle
00:42au-dessus de l'île, le mur des requins. Et là, quand tu plonges, tu es à 80-100 requins. Tu es à 20-30 mètres de
00:47fond, c'est juste incroyable. C'est quoi que tu aimes le plus de la navigation, d'être au large ? Ce que j'aime
00:53le plus, en fait, c'est l'émotion que ça procure. Alors, plusieurs types d'émotions. Il y a déjà
00:58l'émotion de réussir tous les jours des choses que je suis normalement pas capable de faire. Quand
01:02je suis en mer, j'arrive à réparer un moteur, j'arrive à... Alors, avec des conseils de mon équipe
01:06à le Technicataire, tu vois. Mais j'arrive à faire des choses que je ne sais pas du tout faire. Et ça,
01:11quand j'y arrive, à chaque fois, ça me met dans des états de joie qui sont absolument dingues,
01:14mais que je trouve très, très, très riche. Quand tu navigues en solitaire, tu es toujours fatigué,
01:20quand même. Tu vas quand même chercher la limite, toujours un peu quand même. Même quand
01:23tu n'es pas là pour gagner, c'est des bateaux qui sont hyper sollicitants. Et donc,
01:26tu es fatigué quand même. Et je trouve que les émotions face à un coucher de soleil,
01:30face à un beau lever de soleil, face à la nature, sont décuplées, en fait, avec cette fatigue.
01:34Et donc voilà, en fait, c'est ça la course au large. C'est énormément d'émotions. Du bonheur,
01:39de la joie, de la tristesse, du désespoir, tout ça dans une même journée. Et donc,
01:42tu vis vraiment les choses à l'extrême. C'est la vie à l'extrême.
01:44C'est la vie à l'extrême.
01:46C'est la vie à l'extrême.
01:48Oh shit, c'est vraiment slowing us down.
01:50Je suis très bel actif pour ne pas rater.
01:53Science first, bro. Je suis désolé, science first.
01:57Raconte-moi un peu la partie scientifique avec ton projet.
02:03En 2017, à l'arrivée de mon premier Vendée Globe, pour la première fois de ma vie,
02:06je deviens marin professionnel et je me rends compte que ça ne va pas me suffire. Naviguer,
02:10j'adore ça, mais que faire du sport le matin et de la voile l'après-midi, ça ne va pas me
02:13suffire et que le journalisme, ça me manque un peu, en fait, et qu'il faut que je fasse
02:17quelque chose et que je m'engage pour quelque chose. Et donc, je pense assez rapidement à
02:21la préservation des océans. Et donc, j'ai équipé mon bateau de capteur.
02:24À l'époque, on commençait à parler de sciences participatives.
02:26Donc, j'ai le premier capteur, CO2, salinité, température.
02:29Ça aide les scientifiques à mieux comprendre les conséquences du réchauffement climatique
02:33sur l'océan. Quelques mois plus tard, j'installe un capteur de micro-plastique, qui devient
02:37en fait peu un peu un capteur de micro-particules anthropiques, en fait de pollution anthropique,
02:41parce qu'il mesure plein de choses. Malheureusement, toutes les pollutions humaines
02:44présentes sous forme de micro-particules dans l'océan. Et enfin, deux ans après, un capteur
02:49d'ADN environnemental qui mesure la biodiversité. Et en fait, mon bateau aujourd'hui, c'est
02:54un bateau de course, mais moins rapide que les autres, mais il a aussi un super nom.
02:57Il s'appelle navire d'opportunité. Parce qu'il va, c'est un bateau de course, c'est pas un bateau
03:03scientifique, mais il va sur des routes sur lesquelles les bateaux scientifiques vont peu ou pas.
03:06Et donc, ça offre l'opportunité, d'où le nom navire d'opportunité, aux scientifiques de récupérer
03:12des données pour une meilleure connaissance des océans. Donc en fait, je vais prendre le départ
03:15de la route des capes sur mon navire d'opportunité. J'ai pas de foie, mais j'ai un navire d'opportunité.
03:20Chacun son truc. Chacun son truc. Chacun son truc. Il faut tout pour faire un monde.
03:24Mon capteur d'ADN environnemental, il mesure l'ADN des organismes vivants, donc des plus petites
03:29bactéries jusqu'aux... Par contre ça, en fait ? Ouais, voilà. Des plus petites bactéries jusqu'aux plus
03:34grands, c'est assez qui peuplent les océans. Donc on a fait toute une campagne de mesure
03:38de la biodiversité sur la route du Vendée Globe. Les scientifiques, quand ils ont analysé
03:42mes filtres d'ADN environnemental, ils ont trouvé de l'ADN de cochon. Ils se sont dit
03:46c'est quand même bizarre du cochon au milieu de l'océan. Et en fait, c'est parce que je
03:49suis pas végétarien et j'avais bouffé du saucisson et j'avais manipulé les filtres juste après.
03:53Et du coup, ils se sont retrouvés de l'ADN de cochon. C'est marrant, non ?
03:58C'est le problème quand un marin fait de la science. C'est ça. Quand un marin fait de la science,
04:03il met du saucisson sur les filtres. Merci pour cette...
04:07Merci Natacha. C'est toi plutôt qu'il a organisé cette visite. T'en étais à l'initiative.
04:14Merci Natacha.

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