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  • 04/07/2025
Trois jours ne lui suffisent pas toujours pour visiter un cimetière. Passionné d'art funéraire et d'histoires méconnus, Thierry Le Roi nous fait découvrir le Père Lachaise sous un nouvel angle.

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Transcription
00:00Tu es tout bleu aujourd'hui ?
00:01Je suis tout bleu.
00:02Oui, même la veste.
00:04Tu le mets sur toutes tes vestes ?
00:05Oui, ça fait partie de l'uniforme,
00:08ainsi que ma tête de mort que je n'arrête pas de toucher.
00:11Et vous ne voyez pas tout.
00:15Hahnemann, l'inventeur de l'homéopathie.
00:17Est-ce que vous avez besoin de deviner qui repose ici ?
00:21On a la famille Patate.
00:23La passion des cimetières, je l'ai eue quand je suis arrivé à Paris.
00:26Mais le déclic, après, pour faire le job, entre guillemets,
00:31ça s'est passé en Égypte.
00:33On tombe sur des guides qui sont très compétents.
00:36Mais quand on vous réveille à 5h du matin,
00:38et que 2-3h après, on vous parle de dynastie, de dieu,
00:42à un moment, ça lâche.
00:43Jusqu'au jour, je suis tombé sur un guide, il s'appelait Youssef.
00:46Alors lui, il avait compris que,
00:48bon, bien sûr qu'il avait affaire à des touristes,
00:51mais pas à des égyptologues, quoi.
00:53Et là, j'ai eu le déclic.
00:54C'est raconter la vie des défunts,
00:57mais au travers des histoires,
00:59d'une manière ludique.
01:00Et c'est ce que je fais depuis maintenant 25 ans.
01:05Alors nous voici devant une pyramide.
01:09Elle est vide.
01:09Le propriétaire est toujours vivant.
01:12Toutes les fresques de la pyramide,
01:15et qui sont aussi dans la chambre,
01:17c'est lui qui les a exécutées.
01:19L'escalier descend, hop,
01:22on arrive ici,
01:25et après, on a la chambre qui est là,
01:27et sur la droite, il y a le sarcophage,
01:29qui est stocké dans,
01:31comme dans un chantier, quoi,
01:32les pots de peinture.
01:33On est promulgués qui se baladent,
01:35et qui, tout d'un coup,
01:36voient une porte s'ouvrir,
01:38et un type qui sort.
01:40Croyez-moi que ça a flirté la crise cardiaque.
01:42Je suis un peu étonné
01:51que des Italiens ne demandent pas
01:54Modigliani, il est là.
01:57On a aussi Bellini, il était là.
02:00Rossini, il était là.
02:01Je suis content de voir ces touristes
02:02qui viennent découvrir le cimetière,
02:04mais qui demandent toujours
02:06le fameux Jim Morrison.
02:09J'essaye de conjuguer
02:10ce que le public attend,
02:12Pierre, Jim Morrison,
02:14mais ma passion,
02:15qui est l'art funéraire.
02:17C'est-à-dire que moi,
02:17montrer des tombales
02:19toutes plates,
02:20où il n'y a rien à voir,
02:21ça ne m'intéresse pas.
02:23Michel fait partie
02:24des dernières entrées.
02:26Bon, là, on est dans une situation
02:27qui est tout à fait normale,
02:28c'est-à-dire la date de béton
02:29qui est posée le jour de l'enterrement,
02:32et les monuments sont posés
02:34par la famille
02:34quand ils le veulent.
02:36Combien de fois j'entends
02:38des visiteurs,
02:40on regarde,
02:41il n'y a rien,
02:42ils ont du fric,
02:44c'est-à-dire,
02:45on se calme.
02:48Et au niveau du prix ?
02:49Ah !
02:50La 10 ans est à 1 000 euros,
02:53la 50 ans dans les 4 700,
02:56et la perpétuelle
02:57est passée à 16 000 euros.
02:59Tu trouves ça cher, toi, ou pas ?
03:01Ce n'est pas le cimetière
03:02le plus cher d'Europe.
03:03En Italie,
03:04les places sont encore plus chères.
03:06Et toi,
03:06tu aimerais être enterré ?
03:07Pour avoir une concession
03:09dans le cimetière parisien,
03:11il faut mourir.
03:12J'aurais tellement aimé
03:13montrer aux visiteurs
03:16que ma future demeure
03:18pour l'éternité,
03:20mais aujourd'hui,
03:21ce n'est plus possible.
03:22Donc,
03:23ce ne sont pas les idées
03:24qui me manquent,
03:25mais on en parlera tout à l'heure.
03:27Là, il y a une épitaphe
03:29qui est intéressante
03:30et qui m'a toujours intrigué.
03:32victime de la libération de Paris.
03:35Je n'arrivais pas à comprendre
03:36comment on pourrait être victime
03:38d'un moment de liesse.
03:40Le 20 août 1944,
03:43elle est toute seule à la maison.
03:45Mais elle entend des pas,
03:46elle entend des bruits chenillés,
03:49et dans sa tête,
03:50ça fait tilt.
03:51Ça y est,
03:52le libérateur est là.
03:53Sauf que le 20 août 1944,
03:56le libérateur n'est pas dans Paris,
03:59il est toujours dans le sud.
04:00Paris ne va pas être libérée
04:02en un jour.
04:03Et là,
04:03c'est une brigade allemande
04:04qui passe.
04:06Et donc,
04:06elle sera tuée
04:07sur son balcon,
04:08le drapeau à la main.
04:10Regardez,
04:11si vous êtes discrètes,
04:12on va voir un jet.
04:13Ils sont en train de s'amuser.
04:17Ah, ils sont trois.
04:20Depuis maintenant plusieurs années,
04:22c'est zéro phyto.
04:23Ça a permis surtout
04:24à la nature de revenir.
04:26Et les renards, alors,
04:27ce n'est pas un mythe.
04:28Il n'y en a vraiment...
04:29Non, non, ce n'est pas un mythe.
04:29On est rendu
04:30à la quatrième génération.
04:32Alors, moi,
04:33je ne les ai jamais vus
04:34de mes yeux
04:35parce que ce sont
04:35des animaux nocturnes.
04:36Ils sortent
04:37dès que les portes
04:38du cimetière se ferment.
04:40Ça me fait rire beaucoup,
04:41mes amis,
04:42mon entourage.
04:43C'est que mon objectif
04:45de voyage,
04:46c'est le cimetière.
04:47Je me souviens de Gênes,
04:49en Italie,
04:49où il y a le fameux
04:50cimetière de Staglienno.
04:52Et j'ai passé
04:52trois journées entières
04:53dans le cimetière.
04:55et je suis même
04:56très colère
04:57parce que je n'ai pas
04:57tout vu.
04:58Alors,
05:00je vous ai promis
05:00une petite note sucrée.
05:02Hop,
05:03hop,
05:04hop.
05:05Ça vous dit ?
05:06C'est mes préférés.
05:07Pas qu'on en dise.
05:09Oui, je sais,
05:09il y a des détracteurs.
05:11Moi,
05:12c'est la durée.
05:14Et si possible,
05:15pistache.
05:16Mais ça serait bien
05:17de lancer un petit SOS,
05:19parce que
05:21le vitre est magnifique.
05:23Ça mériterait
05:24un petit coup.
05:25Ben voilà,
05:25je pense à
05:26nos amis
05:28de Tom Care.
05:29Franchement,
05:30vous faites un boulot remarquable.
05:32Et ben voilà,
05:33vous pourriez venir
05:34discrètement
05:35nettoyer.
05:36Il le mérite.
05:37Il fait tellement
05:38le bonheur
05:39de millions,
05:40on va dire,
05:41de millions de gens.
05:45Alors,
05:45l'idée,
05:46bon,
05:46bien sûr,
05:47malheureusement,
05:47je ne peux pas la réaliser.
05:49de mon vivant.
05:50Il doit falloir
05:51que je laisse
05:51des consignes
05:53à mes ayants droit.
05:54Puis des sous aussi.
05:57Donc moi,
05:57je ne suis pas très mégalo.
05:59Un peu comme là-bas,
06:00vous voyez,
06:00très 19e,
06:02mais il y a
06:02la double stèle arrondie.
06:04Moi,
06:04une seule,
06:04ça me suffit.
06:05J'aimerais bien
06:06qu'on grave
06:06passeur de mémoire,
06:09puisque c'est un peu
06:10l'esprit
06:10de ce que je fais.
06:12Et puis,
06:13sous la dalle,
06:14une esquisse
06:14du plan du cimetière
06:15dans les grandes lits,
06:17avec un point.
06:18Vous êtes ici.
06:20Et en épitaphe,
06:22important,
06:23à tout de suite.
06:23et en épitaphe,

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