- 04/07/2025
Linxens est un acteur central de notre quotidien numérique. Cette entreprise française s’est imposée comme un pilier de l’innovation responsable. Mais comment réduire l’impact environnemental d’un secteur aussi énergivore ? Peut-on concilier performance technologique, protection des données biométriques et sobriété énergétique ? Arnaud Brunetière, président de Linxens, répond à ces enjeux dans un grand entretien.
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00:00BISMART
00:03Êtes-vous prêt pour l'impact ?
00:06C'est la question que je pose chaque semaine à une personnalité qui compte dans notre économie.
00:11Et j'accueille aujourd'hui Arnaud Brunettière. Bonjour.
00:14Bonjour.
00:14Bienvenue, vous êtes le président de Linksense que vous allez nous présenter.
00:19Déjà, on peut dire à quand remonte l'histoire ? Ça commence dans les années 80, c'est ça ?
00:23Exactement. Donc ça commence dans les années 80 avec la création de la carte à puce Roland Moreno.
00:30Et donc nous accompagnons cet écosystème avec les télécartes de France Télécom
00:37qui permettent d'éviter les pièces dans les cabines téléphoniques et de passer à la télécarte.
00:46Maintenant, Linksense, nous sommes leader mondial.
00:51Toujours dans les cartes à puce ?
00:52Toujours dans les cartes à puce et les documents d'identité aussi.
00:55Nous opérons sur 6 pays.
01:01Nous faisons 500 millions d'euros de chiffre d'affaires.
01:04Et nous avons 3000 salariés.
01:07Alors, ce qu'on dit souvent, c'est que 80% des personnes dans le monde
01:14utilisent un produit Linksense tous les jours.
01:17Sur votre carte aussi ?
01:19C'est vertigineux, ça.
01:21Sur votre carte bancaire, sur un passeport ou une carte d'identité.
01:25Effectivement.
01:27La carte à puce, premier vecteur de croissance.
01:31Aujourd'hui, quels sont vos métiers ?
01:33Parce que ça s'est vraiment bien élargi, en fait, ce que fait Linksense.
01:36Donc, nous faisons effectivement des produits autour de la carte à puce.
01:41C'est le petit carré doré que l'on voit sur votre carte bancaire.
01:46La même chose sur les cartes d'identité, donc les cartes biométriques ou les passeports biométriques.
01:51Nous avons aussi lancé un axe sur la santé, la santé connectée.
01:59Et donc, nous faisons par exemple du suivi cardiaque pour des patients.
02:09Et enfin, nous avons une branche, une division sur les objets connectés
02:14où nous faisons de la traçabilité, de l'authentification.
02:18Et alors, pour bien comprendre, dans la carte à puce, vous faites quoi ?
02:20On fait le connecteur.
02:22C'est quoi le connecteur ?
02:23Et donc, le connecteur, c'est le petit carré doré
02:25qui va venir connecter votre moyen de paiement et la carte.
02:30C'est-à-dire, sans le connecteur, la carte ne sert à rien, en fait ?
02:32Ne sert à rien.
02:33Ok, d'accord, on a bien compris.
02:34Avec une matière première qui est l'or.
02:37Exactement.
02:38C'est-à-dire, ces petits connecteurs, ils ont toujours une fine pellicule d'or, c'est ça ?
02:42Exactement.
02:43Donc, l'or ou le palladium, ce sont deux métaux précieux.
02:48Pourquoi ? Parce que l'or a deux éléments intéressants.
02:53Il résiste à la corrosion et ça nous permet de souder la puce avec ce connecteur.
03:01Donc, vous ne pouvez pas vous passer d'or, qui est une matière première particulièrement
03:06recherchée, notamment en période d'incertitude, de crise, d'instabilité.
03:10Bref, dans la période actuelle.
03:12Comment vous répercutez les variations et notamment les hausses du cours de l'or sur
03:17vos produits ? Est-ce que vous êtes soumis à ces variations ? Est-ce que vous réussissez
03:21à lisser finalement, malgré tout, le cours de l'or par des commandes sur le long terme ?
03:26Comment vous faites ?
03:27Alors, ce qu'on fait, c'est que nous nous couvrons.
03:29Donc, on fait une couverture sur un an.
03:33Donc, on estime notre consommation d'or et on fait une couverture.
03:38Donc, pendant un an, on a un prix de l'or qui est figé.
03:42Ensuite, nous avons des discussions avec nos clients si les variations deviennent trop
03:49importantes.
03:49Mais d'ailleurs, vous en consommez combien ? Parce que ce n'est pas assez quelques, je ne sais
03:54pas, même pas grammes, par carte, par connecteur.
03:57Alors, c'est en centaines de kilos, parce que nous faisons plus de 5 milliards de connecteurs
04:05par an.
04:07C'est logique, puisque 80% de l'humanité utilise vos produits un jour ou l'autre.
04:12Donc, c'est quelques centaines de kilos quand même.
04:15C'est ça.
04:16Vous avez adhéré aux 10 principes du Pacte mondial des Nations Unies.
04:21Pour quelles raisons ? Qu'est-ce que ça représente ? On va rentrer un peu plus dans le détail
04:24de la politique RSE de l'INSEZ.
04:26Qu'est-ce que ça représente pour vous ?
04:27En fait, j'aimerais d'abord le contextualiser.
04:31On a un programme qu'on appelle Vitality, parce qu'on parle souvent en anglais dans
04:36la société, avec 5 axes spécifiques.
04:40Donc, vous avez un axe qui est le premier, c'est la conformité.
04:43On doit se conformer aux règles dans les pays où on opère.
04:47Un axe second, qui est l'axe autour de l'environnement, donc respect de l'environnement et réduction des gaz à effet de serre.
05:00Un axe sur les marchés où on va innover avec nos fournisseurs et nos clients, avec des démarches plus respectueuses de l'environnement.
05:10Les employés, un axe employé où on va s'assurer que nos employés reviennent en bonne santé chez eux.
05:22Et enfin, un dernier axe, autour de la communauté, là où on opère, on essaye d'avoir des initiatives, soit culturelles, soit éducatives.
05:32Et donc, vous voyez bien que la charte des Nations Unies, c'est le respect des droits de l'homme, c'est le respect de l'environnement, c'est une conformité en termes de corruption.
05:47Et donc, c'est partie intégrante.
05:48Ça se recoupe complètement.
05:49Exactement.
05:50D'accord.
05:52Votre politique RSE, elle a été récompensée il y a quelques jours par la médaille d'argent Ecovadis qui place Linksense, d'ailleurs, parmi les entreprises les mieux cotées du secteur au niveau mondial.
06:02Mais alors, sur quel pilier vous êtes le mieux noté ? C'est quoi ? C'est plutôt sur le sociétal, plutôt sur l'environnement ?
06:09Donc, on est très, très bien noté sur la partie environnementale.
06:13D'accord.
06:13Extrêmement bien noté sur la partie environnementale.
06:15Alors, c'est une vraie fierté, cette démarche.
06:20C'est un objectif pour vous ?
06:21Oui, c'est un objectif.
06:22Donc, on a commencé la démarche avec des demandes de nos clients.
06:28Mais maintenant, c'est une démarche qui est complètement intégrée à la politique de la société.
06:34Et j'en profite pour remercier toutes les équipes qui ont travaillé sur le sujet.
06:39Donc, on est dans les 7% dans notre secteur d'activité des entreprises qui ont les mieux notées.
06:49D'accord.
06:49Donc, c'est vraiment une très, très belle performance et une très belle fierté.
06:52Oui, effectivement.
06:53Et justement, alors là, on va vraiment se concentrer sur la question environnementale.
06:58On a une question de celui qui était à votre place la semaine dernière sur ce plateau.
07:06Karim Seuil-Avoup, le directeur général du groupe Logi Hôtel.
07:09On l'écoute.
07:11Bonjour Arnaud.
07:11Alors, déjà, on peut faire le constat de l'aspect énergivore du secteur.
07:25Qu'est-ce que vous pouvez nous dire là-dessus ?
07:27Alors, effectivement, c'est un secteur énergivore.
07:31Alors, je vais vous donner quelques chiffres.
07:34Donc, nous émettons 200 000 tonnes équivalent CO2 par an.
07:44Donc, on mesure un scope 1, scope 2, scope 3.
07:47Scope 1, c'est 1%.
07:48Scope 2, c'est 14%.
07:50Scope 3, c'est 85%.
07:53Et en fait, le scope 3, c'est principalement la fabrication des puces.
07:58Et donc, c'est là où il y a le côté énergivore.
08:01Donc, sur la fabrication des puces,
08:04Linksense n'a pas beaucoup de leviers.
08:08Vous n'avez pas de leviers sur vos fournisseurs, c'est ça ?
08:11C'est très compliqué.
08:11C'est très, très compliqué sur les fournisseurs.
08:14Donc, ce qu'on s'attache, c'est de travailler sur les actions où on a des leviers.
08:22Et là, je vais répondre.
08:25On a des centaines d'actions qui sont petites ou grandes, individuelles ou collectives.
08:36Par exemple, on fait attention à la température de la climatisation, du chauffage.
08:41On change, on investit sur des équipements pour faire du chaud et du froid, moins énergivore.
08:49On a mis des panneaux solaires quand on le pouvait.
08:53Oui, parce que vous avez quand même pas mal de sites de production.
08:56On a vu l'infographie tout à l'heure.
08:578 sites de production, 7 centres de recherche et développement.
09:01C'est dans ces lieux-là que vous réussissez finalement sur votre scope 1 à faire baisser un peu les émissions de gaz à effet de serre ?
09:08C'est ça, scope 1, scope 2.
09:11Et puis, par exemple, on innove en utilisant moins de matière ou en utilisant des matières recyclées.
09:20Donc, on a toute une palette d'actions.
09:24On électrifie notre flotte de voitures.
09:27Donc, voilà, ce sont toutes les actions.
09:30Depuis quand, d'ailleurs ?
09:31Depuis, donc, vraiment, avec le programme Vitality, le programme Vitality a été vraiment lancé en 2021.
09:42D'accord, donc il y a vraiment eu un virage, on va dire, ou une accélération dans les engagements environnementaux.
09:47Le mot sobriété, parce que c'est un mot qu'on peut mettre un peu à toutes les sauces.
09:53Est-ce que vous, vous l'utilisez pour caractériser les actions dont vous venez de parler ou pas forcément ?
09:58Pas forcément, non, pas forcément.
10:00Ce qu'on essaie, c'est de trouver des actions collectives où les gens puissent s'y retrouver.
10:10Par exemple, aujourd'hui, mon action de sobriété, c'est j'ai pris le métro.
10:15Je ne prends plus la voiture à Paris.
10:19Je suis arrivé au siège et j'ai pris le métro.
10:23Il faisait un peu chaud, mais c'est comme ça.
10:25C'est comme ça.
10:26Je vous pose la question de la sobriété, parce qu'évidemment, sur le plastique, sur l'eau, sur l'électricité,
10:33moins on en consomme, mieux c'est.
10:36Mais il y a aussi la question des solutions.
10:38On va parler d'innovation responsable ensemble.
10:40Est-ce que quand on est dans un secteur comme le vôtre, on est forcément un peu technosolutionniste ?
10:45En se disant, bon, de toute façon, l'innovation, le génie humain, on finira bien par trouver la solution et par en sortir.
10:53C'est une bonne question.
10:55Je pense qu'on doit regarder les deux aspects.
11:01Donc, on doit regarder l'aspect technologie, mais elle ne suffit pas.
11:07Donc, on doit regarder aussi notre manière de consommer et d'être plus raisonnable.
11:13Innovation responsable.
11:16Ces mots, quel sens ils ont ?
11:17Et surtout, comment ils se transforment en actions concrètes dans un groupe comme le vôtre ?
11:22J'ai vraiment une action précise en tête quand vous me parlez de ça.
11:27On vient de gagner un prix au CES de Las Vegas en janvier 2025,
11:38qui était autour de la responsabilité.
11:41Donc, on a créé une étiquette intelligente.
11:46Et au lieu d'utiliser une batterie, on a mis des panneaux solaires.
11:52Ces panneaux solaires sont d'une start-up française.
11:55Dracula, c'est ça ? Dracula Technologies, voilà, exactement.
11:59Et donc, vous voyez, on a travaillé avec notre écosystème français,
12:04trouvé un moyen de ne pas utiliser de batterie,
12:08et innover, et cette innovation a été reconnue.
12:13Oui, mais attendez, vous parlez de ça comme si c'était facile,
12:15mais une étiquette, on parle bien d'une étiquette qu'on met sur un produit.
12:19C'est ça.
12:19Non, c'est pas bien grand, une étiquette.
12:22Donc, elle se lojoue, la batterie, enfin, le panneau solaire, il se lojoue.
12:26Comment cette étiquette, d'une certaine façon, est à la fois intelligente,
12:32donc intelligente, ça veut dire qu'elle consomme de l'énergie, et autonome ?
12:36Eh bien, les puces, elles en consomment de moins en moins d'énergie.
12:39D'accord.
12:39L'étiquette peut se recharger à la lumière ambiante, on n'a plus besoin de soleil,
12:47et on a designé le circuit imprimé pour ne pas consommer.
12:57C'est comme ça, avec ces innovations, que l'on arrive à avoir une étiquette qui fait quelques millimètres.
13:04Je voudrais qu'on parle de l'enjeu, parce que c'est à la fois un enjeu environnemental,
13:11mais aussi peut-être encore plus un enjeu sociétal, sur ce que nous, on continue de maîtriser,
13:17nous, citoyens, notamment avec nos données biométriques.
13:21Je pense que vous êtes au cœur de ces enjeux.
13:24Elles sont évidemment de plus en plus intégrées à nos appareils, à notre vie quotidienne.
13:29À quel point, d'ailleurs, est-ce qu'on ne soupçonne, parce que vous disiez tout à l'heure que 80% des humains utilisent vos produits,
13:37mais on ne soupçonne pas à quel point nos données biométriques sont partout, aujourd'hui ?
13:41Alors, vos données biométriques sont, dans beaucoup d'objets, ils sont protégés.
13:48C'est-à-dire que les fabricants de puces ont des moyens de cryptographie qui permettent de protéger ces données-là.
13:58Elles sont difficilement à câble.
14:02En particulier, sur les produits dans lesquels on travaille, une carte à puce est très, très peu en contact avec l'environnement extérieur.
14:14Simplement, quand vous payez, vous allez être connecté.
14:18Ce n'est pas le cas, par exemple, du téléphone.
14:20Mais je vous pose cette question, parce qu'il y a cette enquête que Deloitte proposait il y a un an, une grosse année, deux ans.
14:2867% des consommateurs craignent que leurs données biométriques puissent être utilisées à mauvais escient, si elles sont stockées dans le cloud.
14:36Alors, ça, c'est une dimension intéressante.
14:38Est-ce que ce n'est pas une obligation que ces données biométriques soient stockées dans le cloud ?
14:42Non, non, ce n'est pas une obligation.
14:44Technologique, je veux dire.
14:45Non, non, ce n'est pas une obligation technologique.
14:46Il y a beaucoup de solutions où les données sont logées dans la puce.
14:53Et donc, en fait, c'est sur vous, c'est sur votre carte ou sur votre papier identifié.
14:57Et donc, ce n'est pas dans le cloud.
14:58Oui, mais alors, comme il y a de plus en plus de données biométriques dans des objets connectés,
15:04est-ce qu'un objet connecté, il n'est pas plus facilement à câble, lui aussi ?
15:07Vous voyez ce que je veux dire ?
15:08Il sera plus facilement à câble s'il est très souvent connecté.
15:14Oui.
15:15S'il n'est pas connecté, eh bien, la seule opportunité fenêtre pour le hacker sera au moment de la connexion.
15:26Donc, quand vous payez, quand vous avez une connexion avec un réseau.
15:35Est-ce que pour vous, j'imagine que c'est un enjeu très important,
15:38mais en vous écoutant, je pense aux gendarmes et aux voleurs ou aux chats et la souris,
15:42c'est-à-dire comment ne jamais être en retard d'une innovation de ceux qui cherchent à hacker vos produits et nos données ?
15:51Donc, c'est vraiment ça, c'est vraiment ce jeu-là.
15:56La prochaine révolution qui arrive, c'est le quantique.
15:59C'est-à-dire que vous allez avoir une puissance de calcul phénoménale
16:06et donc, les systèmes de puces actuelles ne vont pas, vont être facilement à câble.
16:16Et donc, les fabricants de puces travaillent très, très dur actuellement pour avoir des solutions prêtes quand cette technologie sera disponible.
16:28Oui, parce qu'on parle évidemment notamment de nos cartes bancaires.
16:31Donc, qui dit moyen de paiement dit enjeu de souveraineté nationale.
16:36Est-ce que la France, mais peut-être aussi la France dans l'Europe,
16:40on est un peu mieux protégé, notamment par des règlements, que dans d'autres pays ?
16:46Alors, on est protégé par les règlements et je pense qu'on est aussi protégé par un écosystème.
16:53Les règlements, c'est la RGPD.
16:55Oui, donc le règlement général de la protection des données.
16:57C'est ça. Et l'écosystème, c'est que vous avez, et ça c'est vraiment, je trouve, quelque chose dont on peut être fier.
17:06Si vous regardez l'écosystème de la carte à puces, vous avez encore aujourd'hui, en France, les leaders mondiaux.
17:14Et donc, les développements autour de ces produits-là seront, je dirais, les sociétés sont attentives à ces éléments-là.
17:30Oui. Sur les choix logistiques, et peut-être aussi, vous nous avez dit que vous faites des choix logistiques aussi
17:38pour essayer de baisser le bilan carbone de l'entreprise, mais peut-être on peut retourner à la question.
17:43Est-ce que ces objets connectés que vous proposez, ils sont en train de transformer la logistique ?
17:48Ça, c'est sûr, mais de la rendre un peu moins énergivore aussi.
17:54Ce que je pourrais dire, c'est que ce n'est pas le premier but.
18:01Le premier but, c'est d'améliorer la traçabilité de la chaîne logistique.
18:08Vous avez de plus en plus de vaccins qui demandent une traçabilité et un contrôle de température.
18:15Vous avez de nombreux produits qui peuvent être sensibles.
18:21Et donc, vraiment, le premier besoin, c'est vraiment cette demande de traçabilité.
18:26Le fait qu'on utilise de plus en plus de puces, c'est quand même une consommation un petit peu d'énergie.
18:40Ce que je vois, c'est qu'on pourra mieux mesurer l'impact CO2 grâce à ces produits-là, parce qu'on aura une traçabilité complète.
18:50Mais qui dit objet connecté, dit data center, qui tourne de plan.
18:55Après, on revient sur votre bilan carbone et sur le scope 3, qui est évidemment celui sur lequel vous avez le moins de levier possible.
19:03Mais bon, ces data centers, j'imagine que vous vous en préoccupez, de leur capacité à être moins énergivore.
19:10Est-ce que vous voyez le secteur évoluer ?
19:13Alors, sur les data centers, c'est quand même un petit peu loin de notre business.
19:17Mais ce que je comprends, ce que j'observe, c'est qu'il y a vraiment des réflexions autour du refroidissement,
19:27de la réduction d'électricité, de l'utilisation d'énergie verte pour les faire fonctionner.
19:38C'est ce que je peux vous dire.
19:39Je ne suis pas assez sachant sur ce secteur-là.
19:42Et d'ailleurs, vous avez en partie répondu en racontant l'histoire des étiquettes.
19:46C'est-à-dire que plus vous rendrez vos objets connectés autonomes en énergie, moins la question se posera.
19:54Je voudrais qu'on parle de la santé parce que c'est un secteur nouveau, d'une certaine façon,
20:00ou relativement nouveau dans l'activité de Linksys.
20:03Depuis quand et avec quelle logique ? Pourquoi vous êtes allé dans le secteur de la santé ?
20:06En fait, on y était parce qu'une start-up est venu nous chercher sur un produit très spécifique qui est un anésure de sang.
20:18Donc, notre premier produit, c'était un connecteur.
20:21On venait mettre une goutte de sang pour analyser 13 caractères comme le nombre de globules, l'oxygène dans le sang.
20:29Donc, ça, c'était notre premier business il y a environ 10 ans.
20:35Et on a compris qu'il y avait une tendance à une...
20:46Comment je dirais ?
20:48Une...
20:50Une utilisation de la technologie de plus en plus importante.
20:53C'est ça, une utilisation de la technologie et un besoin en ambulatoire de plus en plus important.
20:59Et là, notre connexion, notre connectivité a son sens.
21:05Avec une sorte d'impératif de miniaturisation des objets qui sont utilisés à l'hôpital et que là, on va utiliser en ambulatoire, c'est ça ?
21:13Exactement.
21:13D'accord. Et donc, d'ailleurs, vous venez d'annoncer un partenariat avec une entreprise britannique qui s'appelle FMS, Flex Medical Solutions.
21:21On est justement dans ce domaine de la santé connectée. De quoi il s'agit ?
21:25Alors, donc, nous, on fabrique ce qu'on appelle des électrodes.
21:29Et pour faire agir une goutte de sang, une goutte de soeur, vous devez avoir un réactif.
21:35Et donc, cette société fabrique les réactifs.
21:36Et donc, en s'associant, en devenant partenaire, on peut proposer ce qu'on appelle des biosensors
21:43qui permettront de détecter une maladie, de détecter un problème de santé en utilisant la sueur, le sang, la salive.
21:58Ils sont déjà utilisés par les médecins, par les personnels de santé ?
22:03Ou alors, ce sont des nouveaux outils que vous leur proposez ?
22:05Oui, ce que je veux dire, est-ce que vous améliorez un outil existant ou est-ce que c'est vraiment un tout nouvel outil ?
22:11Alors, vous avez les deux.
22:13Vous avez soit, vous simplifiez une analyse, soit vous avez des nouvelles solutions pour repérer un cancer ou une maladie grave.
22:31Je voudrais qu'on parle du S de vos actions RSE maintenant, le S de social et sociétal.
22:38Et peut-être notamment ce que vous avez mis en place en matière de parité, vous en avez tout aujourd'hui.
22:43Alors, pourquoi les chiffres ?
22:44Alors, on est très fiers d'avoir 30% des ingénieurs et cadres qui sont des femmes.
22:58Et ça, dans l'industrie, je pense qu'on est très, très bien placés.
23:01Parce que c'est particulièrement compliqué de recruter.
23:06Parce que, voilà, déjà, on sait que dans les filières scientifiques, il y a moins d'étudiantes que d'étudiants.
23:13Exactement, exactement.
23:15Donc, on a moins, c'est un métier qui attire moins les femmes.
23:21Donc, on essaye de venir les chercher.
23:24Donc, par exemple, on a en Allemagne une initiative qui s'appelle Girls Day,
23:32où la société, l'usine, présente tous les métiers technologiques de l'entreprise à des jeunes filles.
23:42Est-ce que c'est une problématique, alors j'allais dire française, non, européenne,
23:47puisque vous parlez de l'Allemagne, est-ce que c'est moins vrai dans d'autres régions du monde, ça ?
23:50Ce décalage hommes-femmes dans les filières scientifiques.
23:53Est-ce que, alors je ne sais pas, je n'ai pas la liste.
23:55Vous disiez six pays, c'est plutôt des pays européens dans lesquels vous êtes présents ?
23:59Trois pays européens, donc la Suède, l'Allemagne, la France,
24:02et trois pays asiatiques, la Chine, Singapour, Thaïlande.
24:05Et bien, alors, est-ce qu'en Asie, c'est moins vrai ?
24:07C'est la même chose.
24:08C'est la même chose.
24:09C'est toujours aussi difficile de recruter des jeunes femmes dans les filières scientifiques.
24:13C'est plus difficile.
24:14Et au niveau salaire, vous réussissez, parce que ça aussi, c'est un enjeu majeur,
24:17vous réussissez à rééquilibrer, à tendre vers un vrai équilibre ?
24:23Eh bien, écoutez, on a mis en place une grille de salaire qui fait abstraction du genre.
24:35Et donc, on est extrêmement attentif à cela.
24:40On a une politique où on revoit les salaires des employés tous les ans.
24:47Et donc, on peut, si on voit des dérives, y pallier.
24:52Un dernier mot, il nous reste une grosse minute.
24:55On est quand même en plein dans l'économie numérique.
24:58Et la question de l'accès aux outils numériques,
25:01est-ce que vous avez des engagements en la matière pour faciliter l'accès aux outils numériques,
25:05je ne sais pas, dans les zones rurales, dans des pays en voie de développement ?
25:09Est-ce que ça fait partie des préoccupations d'un groupe comme l'XN ?
25:12Alors, l'accès aux numériques, on ne fait pas ça.
25:17On fait d'autres initiatives.
25:19Par exemple, ce qui est important pour nous, c'est d'être proche de nos communautés.
25:25Donc, par exemple, à Mante-la-Jolie, je suis allé récemment discuter avec un directeur d'école
25:34et des parents d'élèves sur une initiative qui s'appelle l'école La Boussole,
25:41l'Espérance Banlieue, où des enfants ont la chance d'avoir des professeurs
25:49qui vont les aider de manière un petit peu unique pour avoir une bonne lecture,
25:57bien écrire et faire des maths.
26:00Les fondamentaux.
26:01Merci beaucoup Arnaud Brunetier et à bientôt sur Be Smart for Change.
26:05Merci beaucoup.
26:06On passe tout de suite à notre rubrique Startup.
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À suivre
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