- 04/07/2025
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 04 juillet 2025.
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00:00RTL Matin
00:02Et tout de suite c'est l'invité d'RTL Matin, Thomas, vous recevez aujourd'hui Amélie de Montchalin, la ministre des comptes publics.
00:09Bonjour et bienvenue sur RTL, Amélie de Montchalin.
00:11Bonjour.
00:11Ministre des comptes publics et de la quadrature du cercle, c'est quoi cette patouille là ?
00:15Qu'est-ce que vous appelez patouille ?
00:16Sur le budget 2026, on sait qu'il faut faire 40 milliards d'économies, mais alors pour le reste, c'est le grand flou.
00:22On va reprendre la méthode.
00:23Oui.
00:23Nous allons avoir le 15 juillet, et ça ne s'est jamais passé aussitôt dans l'année depuis que notre pays est organisé comme il l'est,
00:31un Premier ministre qui va très clairement annoncer aux Français la manière pour notre pays de retrouver un cap et de se à la fois redresser et au fond de marcher sur deux jambes.
00:43Un, comment on soutient l'emploi et la croissance ?
00:46Parce qu'on voit bien que si on n'a pas plus d'emplois, plus d'investissements, plus de croissance, on n'y arrivera pas.
00:50Donc les annonces sera le 15 juillet.
00:52La deuxième chose, c'est qu'il va annoncer comment on redresse nos comptes, comment on remet de l'ordre dans nos comptes publics,
00:57comment on remet au fond un pays sur une trajectoire qui arrête d'augmenter la dette.
01:02Est-ce que ça va être dur à encaisser ? Est-ce que ça risque de faire mal à tout le monde ?
01:05Ce n'est pas une question de faire mal, c'est l'inverse.
01:08Si nous ne sommes pas courageux maintenant, d'ailleurs la Cour des comptes le dit hier, qu'est-ce qu'elle nous dit ?
01:12Cette vigie des comptes publics nous dit une chose.
01:15Nous devons maintenant avoir le courage de reprendre en main notre destin.
01:21Si nous ne le faisons pas, ce qui arrivera, c'est que nous perdrons notre liberté.
01:26C'est que nous ne pourrons plus faire des choix.
01:28Mais ça, on comprend.
01:28Mais à hauteur de français, à hauteur de celles et ceux qui nous écoutent,
01:31est-ce qu'il va y avoir des sacrifices, des efforts à faire ?
01:35Vous savez, on n'a pas attendu 2026 pour commencer.
01:37Nous, on est arrivé le 24 décembre.
01:38Depuis le 24 décembre, nous sommes actuellement en train de faire le plus grand effort de réduction des dépenses de fonctionnement de l'État.
01:46Depuis 25 ans.
01:48C'est en cours.
01:49Est-ce que vous me dites, est-ce que ça fait mal ?
01:52Ce n'est pas une question de douleur.
01:54C'est une question de responsabilité, de courage.
01:56Si, pour ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois, ils sont nombreux dans ce pays, c'est une question de douleur.
02:00Mais si nous ne faisons pas cet effort, si nous n'arrêtons pas de dépenser plus que ce que nous recevons par la croissance et par les impôts,
02:09ce sont les plus fragiles qui, demain, dans 1, 2, 3, 5 ans, n'auront plus de sécurité sociale, n'auront plus d'assurance chômage.
02:17Tout le monde sera concerné.
02:18Évidemment que c'est un plan, vous voyez, qui concerne à la fois les entreprises pour qu'elles aient plus les moyens d'investir, de créer des emplois, de réduire le chômage.
02:26Et ça concernera l'ensemble des ministères avec des choix.
02:30Avec des choix, ce n'est pas, de manière généralisée, on coupe tout.
02:33Dans chaque domaine, nous avons les ministres, mes collègues, qui ont des priorités.
02:39Et là où il y a des priorités, on met plus de moyens, mais on fait des choix pour que les Français voient aussi les services publics qui marchent mieux.
02:45Je voudrais qu'on soit très concret. Ce matin, le Parisien, vous avez dû le voir, fait titre,
02:48les dons dans le viseur de Bercy, fait état d'un rapport de l'administration, commandé sous Michel Barnier,
02:52qui préconise de revenir sur l'avantage fiscal offert à tous ceux qui font des dons aux associations.
02:57Aujourd'hui, on a droit, en gros, à 66% de déduction fiscale.
03:01Il serait prévu de plafonner cet avantage à 2 000 euros, et aussi de remettre en cause ce qu'on appelle l'amendement Coluche,
03:06qui permet là de bénéficier de 75% de réduction, quand on aide, par exemple, les Restos du Coeur ou la Croix-Rouge.
03:11Gains espérés, 450 millions, écrit le journal.
03:13Est-ce que vous voulez suivre ces recommandations, ou est-ce que vous dites, par principe,
03:18on ne touchera pas à la générosité des Français ?
03:20Moi, j'ai un principe. Vous savez, dans notre pays, toutes les semaines, il y a ce qu'on appelle des revues de dépenses.
03:25Dans une démocratie, c'est essentiel que les administrations, la Cour des comptes, les parlementaires,
03:30évaluent notre dépense publique, comment elle fonctionne, comment ça marche.
03:34Et donc, sur ce sujet, comme sur beaucoup d'autres, il y a eu des études, dans les derniers jours,
03:39sur les dépenses de radiologie, de biologie, les dépenses des départements, l'organisation...
03:43Mais là, on est sur les associations. Répondez-moi concrètement.
03:45Je vous réponds. D'abord, on analyse, on évalue ces administrations.
03:49Ensuite, les parlementaires, les groupes politiques, d'ailleurs, on les reçoit avec Éric Lombard,
03:53en ce moment, tous les jours, nous font des propositions, réagissent,
03:57disent « ça, on veut bien, ça, on ne veut pas ».
03:59Et ensuite, viendra le temps de la décision du gouvernement.
04:01Vous verrez si c'est utile de le faire. Pour l'instant, vous n'excluz rien, c'est ça ?
04:05En fait, si je viens vous dire, à chaque fois qu'il y a un rapport d'évaluation,
04:08avant même qu'on ait eu le temps de le lire, de l'analyser, de le regarder, d'y travailler...
04:12Mais le 15 juillet, c'est demain, là ? Il va se passer quoi ?
04:15La mer va s'ouvrir d'un coup, dans la nuit du 14 au 15 ?
04:17Vous allez découvrir la lumière ?
04:18Vous voyez bien comment ça se passe. Et pour que les Français comprennent bien,
04:21le 15 juillet, le Premier ministre fixe un cap.
04:23Comment nous arrêtons d'augmenter notre dette dans notre pays ?
04:26Ensuite, vous voyez, en ce moment, on reçoit avec Éric Lombard,
04:28on a des réunions de travail avec tous les groupes politiques,
04:30tous les groupes parlementaires, parce qu'on doit à la fin trouver un compromis.
04:33Ensuite, début octobre, on présentera le budget, ce que le gouvernement considère.
04:37Et ensuite, il y aura le débat.
04:39On a compris. Maintenant, on voudrait du concret.
04:40Il y a des ténors politiques qui prennent position.
04:42Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée, estime
04:44qu'on ne peut pas exclure d'emblée toute hausse d'impôts.
04:47Qu'est-ce que vous lui répondez ? Elle a raison ou pas ?
04:48Je lui réponds. Elle est dans cette phase où tous les groupes politiques,
04:51les partis, les chefs de partis, les chefs de groupes font des propositions.
04:54Moi, je dis depuis le 24 décembre, je dis avec le Premier ministre,
04:57nous ne n'allons pas sortir de cette situation par des impôts.
05:00Les classes moyennes, les classes populaires.
05:03Aujourd'hui, le ras-le-bol fiscal, il est dans notre pays,
05:05le consentement à l'impôt.
05:06Il n'y aura pas de hausse d'impôts.
05:10C'est quoi ? C'est qu'on doit réduire nos dépenses qui ont beaucoup augmenté
05:13avec le Covid, beaucoup augmenté avec la crise.
05:15Il n'y aura de hausse d'impôts pour personne, Amélie de Montchalin ?
05:17Il n'y aura pas de hausse d'impôts généralisée pour combler...
05:20Généralisée, vous savez que le diable se cache dans les détails.
05:22Je ne peux pas vous garantir aujourd'hui ce qui se passera
05:25sur l'ensemble des lignes du budget.
05:28Honnêtement, on voit bien des choses qu'il faut qu'on ajuste, qu'on évalue.
05:31Mais moi, mon message ce matin aux Français, aux chefs d'entreprise,
05:34ce n'est pas par les impôts que nous allons réduire notre problème.
05:37Notre problème, c'est quoi ? C'est que depuis les crises du Covid et de l'Ukraine,
05:40où nous avons, à raison, soutenu l'emploi, soutenu l'économie,
05:44nous avons beaucoup augmenté nos dépenses.
05:45Nous avons trop augmenté nos dépenses.
05:46Vous parlez des chefs d'entreprise.
05:47Nous devons les réduire.
05:48La contribution exceptionnelle des grandes entreprises qui avaient rapporté...
05:51C'est non.
05:51C'est non.
05:52Nous ne la reconduisons pas.
05:53Nous avons besoin des entreprises, vous voyez, toute la journée.
05:55Elles ont la menace de la guerre commerciale.
05:57C'est non. On ne va pas faire un oui ni non, on va faire un oui ou non.
06:00Le gel des pensions de retraite, c'est d'actualité ou pas ?
06:02Ce sujet-là aussi, c'est dans le débat.
06:04Il y a des parlementaires.
06:05Donc, ce n'est pas tranché.
06:05Il y a un Premier ministre.
06:06Nous annoncerons les choses qui seront utiles aux Français le 15 juillet.
06:09Mais le moment...
06:10La suppression de l'abattement fiscal de 10% dont bénéficient les retraités.
06:14C'est dans le débat.
06:15Donc, ce n'est pas tranché.
06:16Une hausse de la TVA.
06:18Ça, on a déjà dit plusieurs fois que la TVA n'était pas là aussi la solution.
06:22Donc, il n'y aura pas de hausse de la TVA.
06:23En tout cas, moi, ministre du Budget, je ne souhaite pas, je ne mets pas sur la table
06:27une hausse de la TVA, une hausse de la CSG, une hausse des impôts pour combler le déficit.
06:31Notre problème, je le dis vraiment, c'est que nous avons des dépenses qu'il nous faut,
06:36et vous allez me dire, c'est un scoop, soit le ralentir, soit mettre en pause, soit arrêter,
06:41et surtout faire des choix.
06:42Je sais que je suis dur à comprendre, mais ça, vous l'avez dit quatre fois, j'ai compris.
06:44Moi, je veux du concret.
06:45Vous avez évoqué l'idée d'une année blanche.
06:47En gros, plus rien ne serait revalorisé.
06:49Ça, c'est d'actualité, ça se débat en ce moment ou pas ?
06:51Je viens de vous en parler.
06:53Vous voyez, les gens qui nous écoutent, année blanche, ça peut vouloir dire plein de choses différentes.
06:56On ne comprend plus rien parce que vous êtes flou, pardon.
06:58Non, on n'est pas flou.
06:59On croit à la démocratie, on croit au débat, on croit que ce budget, il va être débattu au Parlement à l'automne.
07:05On veut trouver un compromis.
07:06Et moi, je pense que dans une démocratie, vous voyez, Thomas Soto, il y a une chose qui est essentielle.
07:10C'est que ce travail sur le budget, sur notre argent, ce n'est pas l'argent du ministère,
07:15c'est l'argent de tous les Français, que nous puissions mettre l'ensemble de la réalité de nos dépenses,
07:20l'ensemble de la réalité de nos impôts dans le débat public,
07:22que les Français soient associés à nos réflexions,
07:24que les partis politiques prennent position de manière transparente,
07:27et qu'ensuite, nous puissions trancher.
07:30Je veux avoir une tête fatiguée parce que vous utilisez la méthode d'assimile avec moi ce matin.
07:34Non, il y a le temps de l'évaluation, il y a le temps du débat,
07:36et ensuite il y a le temps de la décision, et nous prendrons nos responsabilités, nous prendrons nos décisions.
07:39J'ai compris, il va se passer un truc de fou entre le 14 et le 15 juillet.
07:42La dernière fois que vous étiez venu ici, à Mélis de Montchalin,
07:44vous aviez dit vouloir vous attaquer au CESU, l'échec emploi-service universel,
07:47sauf, et vous l'aviez bien précisé, ceux qui concernent les gardes d'enfants
07:50et l'accompagnement des personnes âgées.
07:51Écoutez ce qu'en disait Jean-Louis Borloo, qui était ici, assis à votre place le 19 juin.
07:55Elle ne va pas le faire.
07:56Quand on a un système qui a créé 500 000 emplois,
08:01c'est la première machine à inclusion de France.
08:04C'est l'emploi où on est certain qu'on fait du bien à tout le monde.
08:0822% des familles françaises les utilisent.
08:12On n'a rien d'autre à faire que de dire, on va discutailler à la marche.
08:17Mais ils ne vont pas le faire.
08:18Vous n'allez pas le faire ?
08:20Je ne vais pas toucher aux gardes d'enfants, ni aux personnes handicapées.
08:23Aux femmes de ménage, l'autre fois, vous n'avez pas répondu là-dessus.
08:25Ce que je vois, c'est que là aussi, vous avez des parlementaires,
08:28la Cour des comptes, des revues.
08:30Vous avez des gens qui disent, il y a des choses à analyser,
08:32il y a des choses à peut-être revoir.
08:33On ne veut pas encourager le travail au black, pour parler trivialement.
08:36On veut assurer...
08:38Les femmes de ménage.
08:39Les femmes de ménage, le jardinage, les coachs sportifs,
08:42les serveurs dans les mariages, tous ces éléments-là sont dans le débat.
08:45Il y a des parlementaires qui font des propositions,
08:47et nous, nous déciderons.
08:49Les femmes de ménage sont pas...
08:50On est très très nombreux à avoir des femmes de ménage,
08:52et vous savez ce qui va se passer.
08:52On va refaire comme on faisait tous avant,
08:54on va les embaucher au black sinon.
08:55C'est pour ça que je vous dis.
08:57Moi, j'ai une ligne.
08:58Il y a des propositions, il y a un débat.
08:59Mais j'ai une ligne.
09:00C'est que dans notre pays, il faut que les règles,
09:02précisément, restent incitatives,
09:04pour que nous assurions que ce n'est pas le travail dit au black,
09:09pas déclaré, qui prospère.
09:12Donc, on n'est pas fous.
09:13On n'est pas fous.
09:14Mais, vous voyez, qu'est-ce qu'on cherche à faire ?
09:16Les économies, je sais.
09:17Réduire les dépenses de l'État, je sais.
09:18Pourquoi les Français doivent comprendre que c'est pour eux qu'on le fait ?
09:21Vous savez, il n'y a pas un plaisir à se dire,
09:22tiens, on va faire un plan d'économie.
09:24Il y a une obligation.
09:25C'est le dernier moment pour avoir du courage.
09:27Vous avez aujourd'hui une situation dans notre pays
09:29qui nous met en danger de liberté.
09:33Qu'est-ce que nous voulons ?
09:33Choisir pour nous-mêmes ?
09:35Ou laisser la situation telle qu'elle est ?
09:36Vous prenez de la hauteur de moi, je suis un peu bas de plafond,
09:38j'ai des questions concrètes.
09:39Oui, mais il faut redonner du sens à ce qu'on fait
09:40parce que sinon, effectivement, les Français peuvent être dans l'inquiétude
09:42et moi, je veux leur donner de la confiance.
09:44Amélie de Manchalin, sur les agences de l'État.
09:45Confiance, vous pouvez arriver ensemble en tant que pays.
09:47Sur les agences de l'État, une commission d'enquête du Sénat
09:48pointe un archipel d'agences et d'opérateurs mal connus de l'État lui-même.
09:51Déplore son absence de vision.
09:53434 opérateurs, 317 organismes consultatifs,
09:561153 organismes publics nationaux.
09:58Vous annonciez pouvoir faire 2 à 3 milliards d'économies
10:00en supprimant ou en fusionnant certains de ces agents avant 2027.
10:05Le rapport dit non, ça sera 540 millions maximum au bout de plusieurs années.
10:09Tous ceux qui annoncent des milliards d'économies en parlant des agences
10:12mentent un peu aux Français.
10:14C'est une sénatrice LR qui dit ça.
10:15Alors, sur le sujet, le Premier ministre en a parlé
10:18trois jours après sa prise de fonction.
10:21J'en ai parlé très tôt.
10:22Il y a deux travaux.
10:22Il y a un travail remarquable, rigoureux, extrêmement utile
10:26qui a été mené par les sénateurs et par Christine Lavarde
10:28qui en a mené le travail,
10:30qui va permettre, et elle le montre très bien,
10:32de faire des économies très concrètes rapidement.
10:34Mais combien ? 540 millions ou 1 milliard ?
10:35À peu près 500 millions.
10:37500 millions.
10:37Et ensuite, il y a un deuxième travail
10:39qui n'est pas celui de Madame Lavarde,
10:41mais qui est complémentaire,
10:42qui est celui du gouvernement,
10:43qui est de regarder les missions.
10:45Pas juste comment ces agences fonctionnent,
10:47c'est ce qu'elle a fait comme travail qui est très utile,
10:48mais leur mission.
10:50Qu'est-ce qu'on fait comme efficacité des politiques publiques ?
10:51Ça, c'est le gouvernement.
10:53Et quand vous faites et la revue du fonctionnement,
10:54et la revue des missions,
10:56je peux vous garantir
10:57que pour 2 à 3 milliards d'euros,
10:59il y a des économies à faire sur 2 à 3 ans.
11:01C'est un travail complémentaire.
11:03Ce n'est pas exactement la même chose.
11:04Dans un cas, c'est comment ça fonctionne.
11:05C'est le travail des sénateurs.
11:06Et ensuite, qu'est-ce que ça fait ?
11:08Quelles sont leurs missions ?
11:08Comment c'est organisé efficacement ?
11:09Ça, c'est le gouvernement.
11:10Et quand on fait les deux ensemble,
11:12je peux garantir aux Français
11:13qu'il y a 2 à 3 milliards d'économies à faire
11:14d'ici 2 à 3 ans.
11:15Merci beaucoup Amine.
11:16J'arrête d'être venu.
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