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Avec André Bercoff


Retrouvez La culture dans tous ses états tous les jeudis avec Céline Alonzo et André Bercoff à partir de 13h.

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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-07-03##

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News
Transcription
00:00Sur Sud Radio, nous allons prendre de la hauteur avec vous André Bercov.
00:03Il serait temps.
00:03Eh oui, vous êtes un grand voyageur et vous allez nous raconter ce fabuleux tour du monde que vous avez fait il y a quelques années
00:10à la découverte de 52 hôtels mythiques de la planète sur 4 continents.
00:17Qu'est-ce qui vous a poussé à partir ?
00:19Est-ce que vous avez été inspiré par Jules Verne, j'imagine ?
00:22Non, non, pas spécialement.
00:24Non, non, j'ai été inspiré, en fait, bon, je vais vous dire très rapidement, je dis ça à tout le monde
00:28parce qu'aujourd'hui, on est tous, on va tous partir en voyage, très près, très loin et partout.
00:35Et j'avais envie de faire ce tour du monde, évidemment, comme je crois qu'on est très nombreux à ça.
00:41Je me dis, mais quel thème ?
00:43Et ça s'est passé, je vais vous dire, le clin d'œil, le clic, ça s'est passé à la Mamounia, le palace de Marrakech,
00:49très très très connu, évidemment, qui a un siècle.
00:52Et je vais à la Mamounia, et vous savez, à la Mamounia, il y a un couloir dans l'hôtel
00:56où il y a toutes les photos des acteurs, des films, de tous les gens qui sont venus, évidemment,
01:02les personnalités qui sont venues à Marrakech et à la Mamounia.
01:05Notamment, je rappelle, Alfred Hitchcock qui a tourné L'Homme qui en savait trop
01:09avec Doris Day et James Stewart et Daniel Gélin.
01:14Orson Welles qui a tourné Othello.
01:17Et puis, je tombe sur une photo incroyable, le général de Gaulle, en képi, avec un cigare,
01:24un double corona de 20 centimètres, vraiment.
01:26Or, ça n'existe pas.
01:27Il n'y a pas de photo de général de Gaulle avec un cigare.
01:30Avec des cigarettes, il y en a 400 000, enfin, il y en a énormes.
01:33Et là, je me dis, mais qu'est-ce que c'est que ça ? D'où elle vient, cette photo ?
01:36Je vais voir le directeur de la Mamounia.
01:38Je lui dis, mais dites-moi, cette photo de Gaulle que vous avez, elle vient d'où ?
01:40Ah, monsieur, ça a été pris dans les jardins de Marrakech, de la Mamounia.
01:43Je lui dis, mais comment ça ? Et il me raconte, conférence de Casablanca, 1943,
01:49où il y avait Churchill, où il y avait Roosevelt et il y avait De Gaulle.
01:52Churchill, qui connaissait très très bien Marrakech et la Mamounia,
01:54parce qu'il allait peindre là-bas, le Winston.
01:57Il dit à De Gaulle, vous connaissez Marrakech ?
01:59De Gaulle lui dit, non, je ne suis jamais allé, allez, je vous emmène.
02:01Ils ont passé deux, trois jours là-bas, et ils ont dîné.
02:04Et évidemment, Churchill, grand fumeur de cigare de panéternel,
02:08dans cela De Gaulle.
02:09Et je me suis renseigné après, et je me suis dit,
02:11la seule photo au monde de De Gaulle avec un cigare.
02:14Je me suis dit, mais attendez, il faut raconter.
02:16Ces hôtels, pendant des décennies et décennies,
02:20ont connu les politiques, les acteurs.
02:22Et je suis parti, et pendant deux ans, effectivement,
02:25j'ai collectionné des histoires incroyables,
02:28parce que ces hôtels, Céline, ce sont les miroirs du monde.
02:32Ce sont, comme disait Cocteau, des miroirs qui réfléchissent,
02:34et qui racontent l'histoire de quatre continents,
02:39de centaines de pays sur la planète,
02:41parce que tout le monde, à un moment donné,
02:43qui compte, est passé dans ces hôtels.
02:46Et oui, et vous êtes parti donc en Europe, en Afrique, en Asie, en Amérique,
02:49et cependant deux ans.
02:51Vous allez nous raconter, donc, dans un instant, sur Sud Radio,
02:54votre itinéraire en chanteur.
02:56Alors, restez avec nous.
02:57Sud Radio.
02:59L'île de Pâques et Quai Rouen
03:03Et les grands oiseaux qui s'amusent
03:12À glisser l'aile sous le vent
03:17Voir les jardins de Babylone
03:25Et le palais du Grand Lama
03:32Rêver les amants de Viro
03:38Et oui, quelle sublime invitation au voyage, André Bercoff.
03:44Vous, qui avez fait le tour du monde,
03:46je précise que vous avez même fait deux fois le tour du monde.
03:49Avez-vous visité tous ces lieux cités par Henri Salvador dans cette chanson ?
03:53Et non, et non, Céline, j'aurais aimé.
03:55Mais vous savez, ça, c'est le rêve, je crois, de tout voyageur.
03:59Cette chanson magnifique, syraqueuse,
04:01composée par Benard Dimé et chantée par Henri Salvador.
04:05Chaque vers donne deux ou trois lieux.
04:08Alors, disons que, on ne va pas ennumerer ça,
04:10j'en connais la moitié.
04:11Mais, évidemment, l'île de Pâques,
04:13non, je ne connais pas l'île de Pâques encore.
04:15Mais ce qui est extraordinaire, c'est quand même, encore une fois,
04:19c'est que cette espèce de voyage à travers le monde,
04:22je voudrais qu'on parle, justement, de ce mystère des hôtels.
04:26Et oui, effectivement, parlons à présent de ce tour du monde
04:28des hôtels mythiques que vous avez fait
04:30et que vous avez raconté à l'époque dans un livre intitulé
04:33« La mémoire des palaces » paru chez Fayard en 1991.
04:37Il sera bientôt réédité, ce livre, André Bercoff.
04:41Dans cet ouvrage, vous racontez l'histoire de 52 lieux exceptionnels.
04:46Comment, à l'époque, vous les avez sélectionnés, ces lieux ?
04:49Écoutez, d'abord, on s'est renseignés avec mon ami Jean-Alexis Pougatsch,
04:53qui s'occupait à l'époque de Forum Voyage.
04:56Et on a vu les hôtels où, effectivement, il y avait des histoires.
04:58Vous savez, ces hôtels, qu'ils soient palaces ou pas palaces,
05:02ce n'est pas forcément des palaces, il y a beaucoup de palaces.
05:05Et puis, il y a des hôtels mythiques.
05:06En quoi ils sont mythiques ?
05:08Sur trois choses.
05:10Quand vous êtes dans cet hôtel, je vais vous dire,
05:12vous êtes dans le ventre de votre mère.
05:14Vous êtes vraiment dans le liquide amniotique.
05:17On s'occupe de vous.
05:18Vous n'avez rien à faire.
05:19Vous entrez.
05:20Vous êtes, évidemment, le temps, si vous avez les moyens,
05:23et le temps que cela dure quelques jours,
05:26ou une semaine ou un week-end,
05:27vous êtes choyé, vous êtes nourri, vous êtes logé,
05:31vous êtes blanchi.
05:32Et je vous ai l'impression, évidemment,
05:35éphémère, éphémère et un peu fausse,
05:37que tout est possible.
05:39Et vous allez voir, on va en parler,
05:40qu'il y a les caprices les plus fous
05:42qui peuvent être exaucées dans un certain nombre de palaces.
05:47C'est le luxe, c'est le calme, c'est la beauté.
05:50Et je dirais, d'ailleurs,
05:52beaucoup de gens me disent,
05:55oui, mais attendez, il faut avoir les moyens de...
05:56Je vais vous dire,
05:57quand vous allez au bar de l'hôtel,
05:59ça ne coûte pas grand-chose.
06:00Vous êtes dans une ville, n'importe laquelle de ville.
06:03Renseignez-vous sur le palace de la ville,
06:05le palace mythique, le palace historique.
06:07Et vous allez prendre un verre au bar.
06:08Et vous allez voir,
06:10rien que prendre un verre dans un bar d'hôtel mythique,
06:13vous êtes déjà ailleurs.
06:14Oui, parce qu'on a quand même tous les moyens,
06:16effectivement, de prendre un simple verre,
06:18un simple cocktail, un Coca-Cola.
06:19Et déjà, ça suffit.
06:21Mais il faut quand même respecter une certaine tenue, André.
06:24Oui, vous n'allez pas en tongs et en bermuda, c'est clair.
06:27Dans cela, il faut un peu être habillé,
06:29mais pas être habillé en smoking.
06:31Enfin, il faut avoir, bon, une certaine tenue.
06:34Mais ce qui est, encore une fois, extraordinaire,
06:36je vous donne un exemple.
06:39Quand je suis arrivé à l'Oriental de Bangkok.
06:41L'Oriental de Bangkok est un hôtel classique.
06:43Mais, mais, mais, il y a une aile
06:45qui date de 1888.
06:47Il y a quatre suites.
06:48Vous arrivez là-bas.
06:49Et je me rappelle, j'entre,
06:51il y a un bar avec des rideaux de bambou,
06:54comme ça.
06:55Et il y avait un black qui jouait September Song.
06:58On va en reparler, bien sûr.
07:00Mais vous avez des bars.
07:01Vous entrez, vous entrez dans le bar.
07:03Et encore une fois,
07:04vous n'êtes plus au XXe siècle, au XXIe siècle.
07:06Vous êtes vraiment ailleurs.
07:08Et cet ailleurs-là,
07:10c'est ça qui fait la spécificité absolue
07:13de ces hôtels mythiques.
07:14Oui.
07:15Ils décrivent le monde.
07:16Et oui, alors, votre tour du monde,
07:17vous l'avez fait de Paris à Hollywood,
07:19de Rio à Taipei,
07:20puis du Caire à Moscou.
07:23Et à Paris,
07:24eh bien, c'est au Ritz que vous avez fait escale.
07:26Et dès son ouverture,
07:28il y a maintenant 126 ans, André,
07:30ce palace est devenu un lieu prisé du tout Paris.
07:35C'était notamment l'un des lieux fétiches d'Hemingway.
07:38Racontez-nous pourquoi.
07:39C'était un lieu d'Hemingway.
07:41Mais avant de vous raconter Hemingway,
07:42je vais vous dire,
07:43il y a eu trois personnes.
07:44Il y a eu 50 personnes qui sont passées,
07:46évidemment 50,
07:47500 personnes qui sont passées par le Ritz.
07:49Je rappelle deux choses quand même,
07:51le Ritz, c'est très intéressant.
07:52Quand les Carnegie, les Vanderbilt,
07:54je pars dans les époques fin XIXe siècle,
07:57arrivaient à Paris,
07:59ils arrivaient au Havre,
08:00ils venaient en bateau.
08:01Et puis, ils venaient en bateau
08:02avec leur domesticité,
08:04avec leur valise, etc.
08:06De là, ils prenaient une voiture
08:07et ils arrivaient au Ritz.
08:10Et au Ritz, c'est intéressant
08:12parce que le personnel habitait en haut,
08:14dans les chambres du haut,
08:15et puis les milliardaires
08:16dans les chambres du bas.
08:18Mais, ce qui a été extraordinaire,
08:19c'est trois personnes.
08:20D'abord, Marcel Proust,
08:22l'auteur de la recherche du temps perdu,
08:26l'un des plus grands écrivains français,
08:28et j'ai besoin de le dire.
08:29Et je vais vous dire,
08:30chaque jour,
08:31Marcel Proust,
08:31pendant dix ans,
08:32dans les années 1900,
08:331910,
08:341914,
08:36il habitait à Boulevard Haussmann
08:38et il allait à pied au Ritz.
08:41Il est entré au Ritz
08:42et là, il demandait le maître d'hôtel.
08:44Le maître d'hôtel,
08:45pendant 30 ans,
08:46c'était un certain Olivier Dabesca.
08:48Et il lui disait alors,
08:49Olivier,
08:49oui, M. Proust,
08:51dites-moi,
08:51qui est venu manger aujourd'hui ?
08:52Ah, aujourd'hui,
08:53nous avons eu le Maharajat Baroda,
08:55nous avons eu Jean Cocteau,
08:56nous avons eu la princesse de Gréful.
08:57Ah oui,
08:58alors comment ils étaient habillés ?
08:59Et, c'est extraordinaire,
09:01c'était pas Voici ou Gala,
09:03c'était Proust
09:04qui notait tout,
09:05qui notait les conversations
09:06que lui rapportait le maître d'hôtel.
09:08Et c'est ça,
09:09entre autres.
09:09Donc,
09:1010 ans au Ritz,
09:10il arrivait à 15h,
09:1216h,
09:13il prenait un thé
09:13et c'est ça qui a alimenté,
09:15notamment,
09:16à la recherche du temps perdu.
09:18Voilà,
09:18Proust au Ritz.
09:19Ensuite,
09:19ensuite,
09:20évidemment,
09:21comment ne pas parler de Coco Chanel ?
09:23Coco Chanel,
09:23avec ses studios
09:24rue Cambon,
09:25juste derrière le Ritz
09:26et Coco Chanel
09:28a vécu au Ritz
09:30dans une suite
09:31pendant 20-25 ans.
09:32Et oui,
09:32jusqu'à la fin de sa vie,
09:34André.
09:35Jusqu'à la fin de sa vie,
09:37absolument.
09:37elle a été au Ritz
09:38et elle passait
09:39pour aller dans son studio
09:41surveiller évidemment tout ça.
09:42Donc Chanel aussi,
09:44c'est vraiment sa présence.
09:46C'est l'un des grands,
09:47grands fantômes de Ritz
09:48et après,
09:49vous avez dit,
09:49et puis en son,
09:50Hemingway.
09:51Alors,
09:51Hemingway,
09:52alors quand il a écrit
09:53Paris était une fête,
09:54vous savez,
09:54les Américains,
09:55les écrivains Américains,
09:56les écrivains Noirs
09:57parce qu'ils fuyaient
09:58le racisme en Amérique
09:59et tous les autres,
10:00les Gertrude Stein,
10:01les Henry Miller,
10:02les Hemingways,
10:02Paris est une fête
10:03et donc,
10:04il venait aussi au Ritz
10:05et c'est très intéressant
10:07quand il a suivi
10:08la division Leclerc-Hemingway,
10:10vous savez,
10:10quand les Américains
10:11libéraient la France
10:12en 44 puis 45
10:14après le débarquement
10:15et donc,
10:16la plupart des journalistes,
10:17Hemingway était reporter,
10:19grand reporter,
10:20ils allaient jusqu'en Allemagne
10:21et en fait,
10:22quand ils sont à Paris
10:22et ils sont arrivés à Paris,
10:24Hemingway a dit
10:24moi je vais libérer le Ritz.
10:26Oui,
10:26il s'en est glorifié.
10:28Ah oui,
10:28il a foncé dans le Ritz
10:29avec sa mitraillette,
10:30il est allé prendre
10:31une chambre au Ritz,
10:32il l'a occupé
10:33et aujourd'hui,
10:34d'ailleurs au Ritz
10:34pour qu'il coque
10:35vient à Paris et va
10:36à Place Vendôme,
10:38il y a le bar
10:38Hemingway,
10:39bien sûr,
10:40où il y a sa machine
10:41à écrire,
10:41où il y a etc.
10:42Et voilà,
10:43c'est ça qui est
10:44ce tournage,
10:45je veux dire,
10:45Céline,
10:46dans ces hôtels mythiques,
10:48pour parler du Ritz
10:49par exemple,
10:50vous voyez ces gens-là,
10:51quand vous entrez là,
10:53que vous n'êtes plus
10:54à Paris,
10:54vous êtes ailleurs
10:55et vous avez ces fantômes,
10:57merveilleux fantômes
10:58qui viennent
10:59à votre rencontre.
11:00Et oui,
11:00et des personnages historiques
11:01parce qu'effectivement
11:02le maître d'hôtel,
11:03vous le racontez
11:03dans votre livre,
11:04André Bercoff,
11:05qui vous a raconté
11:06qu'un milliardaire
11:07qui était souvent
11:07ivre-mort le soir
11:09exigeait que Napoléon
11:11descende de la colonne
11:12Vendôme
11:12pour lui parler raconté.
11:14Oui,
11:14alors là,
11:14c'est formidable,
11:16ça c'est un des médiothèques
11:18qui m'avait raconté ça,
11:19c'était une anecdote,
11:20donc il y avait
11:21un anglais très...
11:22Mais le soir,
11:23il était bourré,
11:24il était bourré
11:24quand il avait un coin,
11:25un coin comme ça.
11:26Et puis,
11:26il y avait un Vendôme,
11:27il dit,
11:27dites-moi,
11:29Napoléon là,
11:29il redescend le camp
11:30de la colonne,
11:31il dit,
11:31je ne sais pas monsieur,
11:32je ne sais pas,
11:33il ne voulait pas le contrarier,
11:34mais là,
11:35il dit,
11:35écoutez,
11:36il faut absolument
11:36que je le voie,
11:37il faut qu'il descende
11:37parce qu'il faut que je le voie.
11:39Le type,
11:39il était raide bourré
11:40comme ça,
11:41et il attendait
11:41que Napoléon
11:42descende de sa colonne.
11:44Et dernière chose
11:45qu'il faut raconter aussi,
11:46vous savez que
11:46le Ritz avait une cave extraordinaire,
11:48une cave à vin à liqueur,
11:50etc.,
11:50mais fabuleuse.
11:51Quand les Allemands
11:52ont occupé Paris,
11:54donc en 40,
11:56de 40-44,
11:57ils ont occupé le Ritz aussi,
12:00notamment,
12:00et bien le personnel du Ritz
12:03a enterré la cave
12:05dans des souterrains en béton
12:07et jamais les Allemands
12:09n'ont pu effectivement
12:10mettre la main
12:11sur les fabuleuses caves du Ritz.
12:13Alors,
12:13deuxième étape de votre voyage,
12:16ce tour du monde,
12:16André Bercoff,
12:17c'est le Carlton de Cannes
12:19qui est un joyeux de la croisette
12:21qui a fêté son centenaire
12:22en 2023.
12:23Et racontez-nous,
12:24parce que cet hôtel
12:25est né d'une passion amoureuse
12:27interdite,
12:28et ce,
12:28entre le grand-duc
12:29Michel de Russie,
12:31qui était le petit-fils du Tsar,
12:33et Sophie de Meringberg,
12:34qui était roturière,
12:35c'était la petite-fille
12:37de l'écrivain Pouchkine,
12:39et lui,
12:39ce grand-duc,
12:40a renoncé à son titre
12:41de Tsar pour elle.
12:43Tout à fait,
12:44tout à fait,
12:45il a,
12:46donc,
12:47il ne pouvait pas,
12:48personne ne voulait l'abriter,
12:50etc.,
12:50et il a décidé de construire,
12:52effectivement,
12:53le Carlton de Cannes,
12:55et il a vraiment financé
12:57la quasi-totalité
12:58de la construction de l'hôtel
13:00qu'il a nommé Carlton,
13:01ce qui veut dire en scandinave,
13:02homme libre.
13:03Carlton,
13:04voilà.
13:05Et je rappelle
13:06qu'il a ouvert en 1913
13:07le Carlton,
13:09le Carlton,
13:10vous savez que c'est extraordinaire,
13:12on va parler des coupoles,
13:13Céline.
13:14Alors,
13:14les deux coupoles
13:15du Carlton de Cannes,
13:15tout le monde a vu
13:16les photos du Carlton de Cannes,
13:18il y a deux coupoles.
13:19Eh bien,
13:19on dit que l'architecte
13:21s'est inspiré
13:22de la poitrine
13:22de la belle Otero,
13:23qui était une grande exégérie
13:24de l'époque,
13:25pour ériger les coupoles
13:26d'angle du palace.
13:28Alors,
13:28voilà,
13:28vous arrivez à Cannes,
13:29vous regardez,
13:30vous avez la reproduction,
13:32presque en live,
13:33j'allais dire,
13:34des seins de la belle Otero.
13:35Qu'est-ce que ça devait être
13:37la belle Otero ?
13:38Mais,
13:38évidemment,
13:39c'est lié,
13:40comme vous le savez,
13:40au cinéma.
13:41Eh oui,
13:42au cinéma,
13:42au festival,
13:43effectivement,
13:43la première édition
13:44du festival de Cannes
13:45qui a eu lieu en 1939.
13:48L'acte II aura lieu,
13:49donc,
13:49en 1946.
13:51Et à cette époque,
13:52déjà,
13:53eh bien,
13:53les stars américaines
13:54étaient déjà toutes logées
13:55au Carlton,
13:57excepté,
13:57André,
13:58les acteurs de série B.
13:59Oui,
13:59il y a eu une histoire
14:00assez formidable là-dessus,
14:01parce que la direction
14:02du Carlton,
14:03nous l'a bien raconté,
14:04ils étaient évidemment
14:06co-financeurs
14:06de la manifestation
14:07à l'époque,
14:08bien sûr.
14:09Alors,
14:09pourquoi il y a eu
14:09l'interruption ?
14:10C'est vrai qu'il y a eu 39
14:11et puis il y a eu la guerre,
14:12donc évidemment,
14:13ils ont repris
14:13après la libération.
14:14Alors,
14:15le contrat était simple,
14:18on vous amène
14:18Marlon Brando,
14:19Grégory Peck,
14:20Carletti,
14:21Pierre Brasseur,
14:22tous,
14:22James Stewart et compagnie,
14:23mais vous les logez gratuitement,
14:25le Prestige paye,
14:26évidemment,
14:27c'était le box-office,
14:28et un jour,
14:30une firme américaine
14:30dit,
14:31écoutez,
14:31on reçoit,
14:32là,
14:32il y a un acteur
14:33qui voudrait bien,
14:35voilà,
14:36il vient,
14:37que vous receviez,
14:38il dit,
14:38comment il s'appelle ?
14:39Oh,
14:40ça ne leur disait rien du tout,
14:41bon,
14:42franchement,
14:43il n'y a plus la place,
14:43on l'a mis dans un hôtel
14:45qui donnait sur la voie ferrée,
14:46espèce de hôtel assez miteux,
14:49le type,
14:50il ne reste pas longtemps,
14:52et puis on a appris après
14:53que cet acteur de série B,
14:55c'était tout simplement
14:56Ronald Reagan,
14:57le président,
14:58le futur président
14:59des Etats-Unis,
15:00mais il ne se vengera pas,
15:02il reviendra au Carlton,
15:03il dit,
15:03oui,
15:03j'aurais pu le bombarder,
15:04mais non,
15:05non,
15:05je préfère y habiter.
15:06Comme l'avait,
15:07effectivement,
15:08à une époque,
15:09Mussolini,
15:09vous le racontez aussi,
15:10André,
15:10il avait effectivement menacé
15:12de raser le Carlton
15:14à une époque,
15:14à l'époque où il était
15:15un jeune journaliste.
15:17Alors,
15:18autre personnage célèbre
15:19qui ont marqué l'histoire
15:20de ce palace,
15:21André,
15:22c'est Giono.
15:23Oui,
15:24absolument,
15:25Giono,
15:25parce que Giono,
15:27il est de la Provence,
15:28vous savez,
15:28il a écrit
15:28Le Hussard sur le toit,
15:30il raconte effectivement
15:31la saga du choléra
15:33qui en 1834
15:34ravage la Provence,
15:36Giono a joué un rôle
15:37très important,
15:38mais la chose la plus importante
15:40qu'il faut dire sur Cannes,
15:42parce que Cannes,
15:42c'est le festival,
15:43c'est quand même,
15:44c'est quand même
15:44le plus grand festival
15:45et le plus connu du monde,
15:47et le Carlton,
15:48maintenant,
15:48il y a énormément
15:49d'hôtels partout à Cannes,
15:51enfin,
15:51à Cannes ne manque pas
15:52d'hôtels et d'hôtels de luxe,
15:54c'est remarquable,
15:55mais le Carlton,
15:56encore une fois,
15:57vous savez,
15:57je reviens à ça,
15:58c'est l'empreinte
15:59et les fantômes,
16:00il y a aussi
16:01ces photos incroyables
16:03que l'on voit partout,
16:04les gens,
16:04les gens qui ont séjourné,
16:06alors, encore une fois,
16:07les plus grandes stars
16:08du cinéma mondial
16:09viennent là,
16:10alors, on a vu
16:11des histoires incroyables,
16:12par exemple,
16:13Robert Mitchum,
16:14le fameux,
16:15le grand Robert Mitchum,
16:17qui un jour,
16:17s'éprend du John Starlet,
16:19et on les voit sortir
16:20pratiquement nus
16:21du festival,
16:22ils avaient eu une nuit
16:22très arrosée,
16:24très bourrée,
16:26et puis on les voit sortir
16:27en plein le Carlton,
16:28ils descendent l'escalier,
16:29comme ça,
16:30et ça a fait
16:31un léger scandale,
16:32mais, attention,
16:33on était à Cannes,
16:35et à Cannes,
16:35tout est permis
16:36pendant le festival.
16:37Et oui,
16:37on peut dire
16:37que l'hôtel Carlton
16:38reste quand même
16:39la grande dame
16:40de la croisette.
16:41Alors, après la France,
16:42André Bercoff,
16:42c'est en Angleterre
16:43que vous êtes partie,
16:44notamment à l'hôtel Savoy
16:45de Londres,
16:46c'est vraiment
16:47un lieu unique,
16:48c'est le premier hôtel
16:49de luxe
16:49à avoir été construit
16:51au Royaume-Uni
16:52en 1889,
16:54et le seul palace
16:55à être, effectivement,
16:56situé sur les rives
16:58de la Tamis.
16:59Qu'est-ce qui fait
16:59la légende
17:00de cet hôtel, André ?
17:00Alors,
17:01ce qui fait la légende
17:01de cet hôtel,
17:02d'abord,
17:03c'est l'hôtel incroyable,
17:03il est situé,
17:04effectivement,
17:05sur la rive de la Tamise,
17:07et d'un côté,
17:07c'est le Strand,
17:08qui est une des plus
17:09grandes avenues de Londres.
17:10Alors,
17:11le Savoy,
17:12on pourrait passer
17:12deux heures
17:13à parler du Savoy,
17:14tellement de choses
17:15se sont passées.
17:16Je voudrais en tenir
17:16quelques-unes,
17:17d'abord,
17:17encore une fois,
17:18si vous allez à Londres,
17:20allez au bar du Savoy,
17:21qui est assez extraordinaire
17:22lui-même en tant que tel,
17:23mais je vais vous dire,
17:25c'est là où on a vu
17:26qu'on pouvait tout faire
17:28si on avait les moyens.
17:30Par exemple,
17:30quand le Maharajah de Baroda
17:32vous savez,
17:32c'était le temps
17:33des grands rajahs de l'Inde,
17:35arrivé au Savoy,
17:37il passait trois semaines,
17:38et il demandait
17:39que tout le couloir
17:40de là où était sa suite
17:42soit abstenu en Floride
17:44tous les jours
17:45d'œillets frais.
17:46C'est-à-dire qu'il commandait
17:47tous les matins,
17:483000 œillets frais
17:49étaient commandés
17:50pour le prendre.
17:51Après,
17:52la cantatrice,
17:53par exemple,
17:54Luisa Tretrazzini
17:55et d'autres,
17:56était venue
17:57avec son crocodile.
17:59Oui,
18:00il est venu
18:00avec son crocodile.
18:01Eh bien,
18:02il y avait le bassin
18:03pour le crocodile
18:03et les lapins
18:05pour nourrir le crocodile.
18:07Par exemple,
18:07il y avait...
18:08Elle arrivait,
18:10par exemple,
18:11elle,
18:11avec 10 Péquinois,
18:135 perroquets,
18:14son crocodile.
18:15Eh bien,
18:15on l'accueillait.
18:16Si vous voulez,
18:17c'est ça qui est extraordinaire
18:18dans cette palace comme ça.
18:19Toutes les fantaisies
18:20sont exaucées.
18:21Tous les moyens.
18:21Vous savez ce qu'ils ont fait ?
18:22Ils ont fait,
18:23par exemple,
18:23ils ont fait ça,
18:25ils ont fait un jour,
18:25on va faire le carnal
18:26de Val de Venise.
18:28Ils ont noyé
18:29toutes les approches
18:30du Savoy
18:31et il y avait
18:32les gondoles.
18:33Voilà.
18:33Tout est possible
18:34à partir du moment
18:35où vous avez...
18:36Et alors,
18:36je voudrais raconter
18:37quand même
18:37un truc extraordinaire.
18:39Il faut se rappeler,
18:40évidemment,
18:4040-44,
18:41c'est le blitz,
18:42c'est le bombardement
18:43à Londres.
18:44Tous les jours,
18:44tous les jours,
18:45ça a été...
18:45Il faut savoir,
18:46l'Europe était tombée,
18:47il n'y avait que l'Angleterre
18:48qui tenait encore
18:49et donc,
18:50Churchill,
18:51qui était le Premier ministre
18:52de l'époque,
18:53allait le soir,
18:54ils allaient dans les sous-sols
18:55du Carlton
18:56qui étaient un peu protégés
18:57dans les bunkers,
18:58manger.
18:59Et un soir,
19:00ils sont là
19:00avec son état-major
19:02et ils se constatent
19:03qu'ils sont très à table.
19:05Et Churchill a dit
19:06c'est pas possible.
19:07Moi, je ne peux pas,
19:07je ne peux pas dîner
19:08très à table,
19:09ça ne va pas du tout
19:09sur toi en ce moment.
19:11Et elle a dit
19:11mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
19:12Et alors,
19:13le directeur de l'hôtel
19:14a eu une idée,
19:15il y avait un chat mascotte,
19:16un chat en bois
19:17qui s'appelait Casper.
19:18Casper le chat était là.
19:19Une sculpture.
19:19Tout ce qui passait
19:20une sculpture,
19:21voilà, en bois.
19:21Et alors,
19:22on a amené Casper le chat,
19:24on l'a assis
19:25sur une chaise,
19:27on lui a mis
19:27une serviette au cou
19:28et voilà,
19:29ils étaient 14
19:30donc ils ont pu dîner.
19:31Et oui,
19:31un convive,
19:32on peut dire d'autant plus agréable
19:33qu'il ne vous bassine pas
19:34avec un discours oiseau,
19:35André Bercoff.
19:36C'est pour résumer la situation,
19:37c'est un peu ça,
19:38non ?
19:38C'est extraordinaire.
19:39C'est ça,
19:39on peut tout faire
19:41et on peut tout avoir
19:42et c'est ce sentiment,
19:44même si en confort
19:44on n'a pas le quart
19:45du centième
19:47de la fortune du Maharaja
19:48ou de la cantatrice,
19:49on peut s'imprégner
19:51de cette espèce
19:52d'éternité,
19:53même éphémère,
19:54qui est dans ces hôtels-là.
19:55Et oui,
19:56et dans cet hôtel
19:57à Londres,
19:58André,
19:59c'est là qu'est née
20:00la fameuse pêche Melba ?
20:01Absolument,
20:02c'était la Melba Liston,
20:04c'est elle qui a demandé,
20:06elle a dit,
20:06moi j'adorais ça.
20:06Une cantatrice autrichienne.
20:07La pêche Melba
20:08est née de Melba Liston
20:09et enfin,
20:10dernière histoire
20:10qu'il faut raconter
20:11qui est magnifique,
20:12c'est l'histoire d'amour
20:13entre Maria Callas
20:14et Aristote Onassis,
20:16la grande Maria Callas,
20:17la diva
20:18et le milliardaire,
20:20le multimilliardaire
20:20Aristote Onassis
20:21et c'est intéressant
20:22parce que tous les deux
20:23étaient mariés,
20:24respectivement
20:25et donc quand leur aventure
20:26est commencée,
20:27ils se retrouvaient au Savoy
20:28et l'un venait
20:29par la Tamise
20:30et l'autre venait
20:31par le Strand.
20:32Ils n'entraient pas ensemble,
20:33ils entraient par les deux
20:34justement opposés
20:37du Savoy
20:37et par les escaliers
20:38de service j'imagine.
20:39En tout cas,
20:40ils filaient leur parfait amour
20:43au Savoy
20:44et ça a été très très important
20:47puisqu'on sait
20:48ce qui s'est passé
20:48entre Callas
20:50et Onassis.
20:51Oui, André Bercoff,
20:52dans un instant sur Sud Radio,
20:53nous allons continuer
20:54ce tour du monde
20:55des hôtels mythiques
20:56que vous avez fait,
20:57je rappelle,
20:58pendant deux ans
20:59et vous allez nous emmener
21:00à Marrakech,
21:01à Jérusalem,
21:03à Hong Kong.
21:05Sud Radio,
21:06la culture dans tous ses états,
21:08André Bercoff,
21:09Céline Alonso.
21:10Paul McCartney sur Sud Radio,
21:30André Bercoff,
21:31et bien c'est à la Mamounia
21:32de Marrakech
21:33qu'il a écrit cette chanson
21:34et ce en 1973
21:36alors qu'il séjournait
21:38donc régulièrement
21:38dans ce palace, André.
21:40On peut dire que cet hôtel
21:41a vraiment inspiré
21:42de nombreuses personnalités,
21:43notamment Hitchcock.
21:45c'est là qu'il a eu l'idée
21:46de faire son film
21:47sur les oiseaux.
21:48Absolument, absolument.
21:49Hitchcock était venu,
21:50comme on l'a dit,
21:51pour tourner
21:52The Man Who Knew Too Much,
21:53l'homme qui en savait trop,
21:55avec, je rappelle,
21:56Doris Day,
21:56James Stewart
21:57et Daniel Gillin
21:59et puis le matin,
22:00et c'est vrai,
22:00on est réveillé
22:01par les oiseaux.
22:02Et Hitchcock,
22:03il avait son balcon
22:05un peu sur les jardins
22:05de la Mamounia
22:06et il voit ces oiseaux
22:08et il y a vraiment
22:08des jaraquins.
22:09Il y a de tout.
22:10Il y a vraiment des,
22:11je ne sais pas combien,
22:11de centaines de variétés
22:13d'oiseaux qui pullulent
22:15dans les jardins
22:16de la Mamounia
22:16et ça lui a inspiré
22:17le fameux film,
22:18évidemment,
22:19Les Oiseaux.
22:20Alors pour des...
22:21C'était beaucoup plus lugubre
22:22et terrible
22:23que ce qu'il avait vu
22:25mais The Birds,
22:27les fameux Les Oiseaux,
22:28eh bien,
22:28ça l'a inspiré là.
22:30Et puis,
22:30il faut rappeler quand même,
22:31à part Orson Welles
22:32et compagnie
22:33qu'on a parlé,
22:34c'est vrai que Colette
22:36était cliente
22:37assez élu
22:37de cet hôtel
22:38et elle écrivait ceci
22:40quand elle était
22:40avec Cécile Sorel
22:41Ici, la sombre en fort féminine
22:43convient au bleu
22:44brutal des ombres,
22:45au vert fort
22:46des feuillages,
22:48comme au rose
22:48terreux des édifices
22:49à la touche
22:50de jasmin jaune
22:51qui couvre le coquillage
22:52d'une ténébreuse oreille.
22:54Et je rappelle
22:55que Brel,
22:56il disait aussi
22:57la Mamounia
22:57reste le rêve civilisé
22:59que l'on souhaite croiser
23:00le plus souvent.
23:01Ici,
23:01on trouve tout ce qui peut
23:02manquer à un homme du Nord.
23:04Je dirais peut-être
23:04un bémol quand même,
23:06c'est que la Mamounia
23:07a connu
23:07beaucoup de changements.
23:09Et par rapport
23:10aux premières fois
23:10où chez elle est la Mamounia,
23:11c'était dans les années
23:1275, 70, 75, 80,
23:15il y a eu, je dirais,
23:16de la modernisation
23:19qui ne m'a pas paru
23:21de la meilleure eau.
23:22C'était magnifique
23:23dans son côté arabe
23:24mauresque,
23:25la Mamounia.
23:26Et en tout cas,
23:27ça reste évidemment
23:28un endroit de légende.
23:29Et oui,
23:30ça reste vraiment
23:30un siècle d'excellence,
23:32cette adresse,
23:33cette sublime adresse.
23:34Je connais cet endroit
23:35à Marrakech
23:36qui est vraiment splendide.
23:38Alors après le Maroc,
23:39André Berco,
23:39vous avez été en Égypte
23:40puis en Israël,
23:41notamment au King David
23:42de Jérusalem
23:43qui lui date de 1931.
23:46Cet hôtel
23:47est à proximité
23:48des lieux saints
23:49et il n'est pas
23:51un hôtel
23:51comme les autres.
23:52En quoi son histoire
23:54est si particulière ?
23:55Il n'est pas un hôtel
23:56comme les autres.
23:57Effectivement,
23:58comme les autres,
23:58simplement,
23:59toutes les personnalités
24:00qui viennent en Israël
24:02vont au King David
24:03et aussi à l'américaine
24:05une colonie du côté
24:06de la zone arabe
24:09et si vous voulez,
24:11c'est là où
24:11Laurence d'Arabie
24:12a séjourné longuement.
24:14Mais je dirais
24:14ce qui est extraordinaire
24:15dans le King David,
24:16il faut le rappeler,
24:17c'est le seul hôtel au monde
24:19à avoir été en partie
24:20détruit par un attentat terroriste
24:22fomenté, permettré,
24:24par celui qui allait devenir
24:25Premier ministre d'Israël
24:27et qui s'appelait à l'époque
24:30Méhanem Beguine
24:31et qui était de l'Iroun
24:34et qui allait recevoir
24:36dans ce même hôtel
24:37l'un de ses émis
24:39juré à Noël Sadat.
24:40Et je rappelle, moi, Céline,
24:42vraiment, j'étais pour VSD
24:44en 1977, je crois, ou 118,
24:47je ne sais plus plus sûr de l'année,
24:49quand Sadat est venu à Jérusalem
24:50quand le président égyptien
24:51et c'était incroyable,
24:53cette atmosphère
24:54des trois jours
24:56où Sadat était venu à Jérusalem,
24:58on croyait que la paix
24:58allait avoir lieu.
24:59Ça n'a pas duré très longtemps,
25:02mais voilà.
25:02Et mais, en fait,
25:03il faut se rappeler
25:04qu'à l'époque,
25:05il y avait,
25:05c'était l'époque où,
25:06avant l'indépendance d'Israël
25:08et l'indépendance,
25:09avec la guerre,
25:10ces guerres-là de l'époque,
25:12eh bien, c'est vrai
25:13que Méhanem Beguine
25:14était un terroriste,
25:16enfin, il dirigeait
25:17un terroriste,
25:18il était contre Ben Gurion
25:20et là, à Ghana,
25:21et ça a joué un rôle
25:22extrêmement important.
25:23Et oui, effectivement,
25:24et il faut rappeler,
25:25André Bercoff,
25:26que c'est le 22 juillet 1946
25:29que l'Irgun,
25:30donc le mouvement de Beguine,
25:31a décidé, effectivement,
25:33de supprimer cet hôtel
25:34qui est le symbole,
25:36en quelque sorte,
25:36du mandat britannique.
25:38C'est ça,
25:38c'est-à-dire qu'il y avait
25:39énormément d'officiers britanniques
25:40qui étaient là.
25:41Depuis 1923, exactement.
25:42qui ont fait sauter
25:43une aile entière de l'hôtel.
25:45Ça, on sait,
25:46ça a été reconstruit depuis,
25:48mais aujourd'hui,
25:48c'est évidemment
25:49des personnalités
25:50d'un peu partout,
25:51que ce soit acteurs,
25:53politiques,
25:54comme dans tous les palaces
25:54qui viennent.
25:55Eh oui.
25:56Alors, en Asie,
25:57vous avez aussi parcouru
25:58André Linde,
25:59la Thaïlande,
25:59le Vietnam,
26:00les Philippines,
26:01la Malaisie,
26:02le Sri Lanka,
26:03mais aussi la Chine,
26:04où vous avez séjourné
26:05au Peninsula de Hong Kong.
26:07Alors, comme tous les clients,
26:09j'imagine,
26:09de ce palace,
26:10vous avez été reçu
26:11à l'aéroport
26:12en Rolls-Royce.
26:13Absolument.
26:14Alors, le Peninsula de Hong Kong,
26:16vraiment,
26:16je conseille à quiconque
26:17va un jour en Chine
26:19d'aller au Peninsula.
26:21C'est un hôtel incroyable,
26:22espèce de palace incroyable.
26:24Il y a plusieurs choses
26:25à raconter.
26:26D'abord, effectivement,
26:27ils ont une fautile
26:27de 14 Rolls-Royce
26:29et vous êtes reçu,
26:31les invités,
26:32enfin, ceux qui arrivent,
26:33ils sont reçus à l'aéroport,
26:34vous vous mettez dans le palace,
26:35déjà,
26:35vous faites milliardaire,
26:36même si vous n'avez pas
26:37la moitié du quart
26:38de ce qu'ont les milliardaires.
26:41Et puis, ce qui est extraordinaire,
26:42deux choses, d'abord,
26:43et il racontait ça,
26:44c'est que ce palace aussi,
26:46qui a plus d'un siècle,
26:47quand on arrivait
26:48dans le lobby,
26:48il y a un gigantesque lobby,
26:50alors, il y avait un peu de tout,
26:52vous savez,
26:52il y a, je dirais,
26:54les joueurs,
26:55Macao n'est pas loin,
26:57bien sûr,
26:58il y a les femmes dites
26:59de mauvaise vie,
27:00alors, les femmes dites
27:01de mauvaise vie,
27:02les prostituées,
27:03puisqu'il faut les appeler
27:04par leur nom,
27:05étaient dans le hall à gauche,
27:07et les touristes étaient reçus,
27:09enfin, les touristes,
27:10les voyageurs,
27:11étaient reçus dans le hall à droite
27:12et une américaine,
27:14un jour,
27:14arrive furieuse,
27:15elle s'était mise
27:16dans le hall à gauche,
27:17elle ne savait pas du tout,
27:18elle a dit,
27:18mais j'en ai marre,
27:19qu'est-ce que c'est que ce pays,
27:20on vient de faire des propositions,
27:21combien tu prends,
27:23combien tu vends,
27:23et pourquoi,
27:24et pourquoi,
27:24et c'est quoi tes spécialités.
27:26Elle était folle de rage,
27:27elle dit,
27:27mais madame,
27:27vous êtes assise.
27:29Elle me dit,
27:29je suis assise dans le lobby,
27:30oui, non, non,
27:30mais c'est le lobby,
27:32celui-là,
27:32pour un échange,
27:34un système d'échange
27:35très particulier.
27:36Et je dois dire
27:37que tous les acteurs,
27:40les stars sont passés par là,
27:42il faut,
27:42je raccule,
27:43l'histoire d'Hérol Flynn.
27:44Hérol Flynn était une grande vedette américaine
27:46des années 50, 60,
27:49et,
27:49allez,
27:51on peut le raconter,
27:51ça,
27:52la particularité d'Hérol Flynn,
27:54c'est de jouer la marche turque de Mozart
27:57avec un de ses organes préférés,
27:59vous voyez ?
28:00Comment est-ce possible ?
28:02Eh bien,
28:02écoutez,
28:02apparemment,
28:03c'était possible,
28:03en tout cas,
28:04il y a eu des témoins oculaires
28:05qui ont raconté,
28:07qui jouaient,
28:07voilà,
28:07avec l'un de ses organes,
28:11qui est,
28:11je ne sais pas,
28:12voilà,
28:12c'est ce qu'on appelle
28:13l'érection sentimentale,
28:14peut-être,
28:15et puis,
28:16et puis,
28:17je dois dire qu'il y a
28:18une chose extraordinaire aussi,
28:19là-bas,
28:20c'est ce qu'a fait
28:21le restaurant qu'a fait
28:22Philippe Stark,
28:24qui a fait un restaurant magnifique
28:25au 17ème étage,
28:27vraiment,
28:28où les murs bougent,
28:30où les murs changent,
28:30et,
28:31et,
28:32il faut aller aux toilettes là-bas,
28:33parce que les toilettes
28:34sont entièrement transparentes,
28:36mais vraiment que du verre,
28:37et vous avez l'impression,
28:38voilà,
28:39quand vous êtes là-bas
28:40et que vous faites
28:41une pause technique,
28:42eh bien,
28:42vous avez l'impression
28:43d'arroser la ville,
28:45et je vous assure
28:45que d'arroser Hong Kong
28:47comme ça,
28:48c'est un sentiment,
28:50procure une certaine euphorie,
28:52la péninsule là,
28:53c'est énorme.
28:54Au-delà de ça,
28:55c'est quand même,
28:56comment dire,
28:56un must de l'innovation culinaire.
28:58Absolument.
28:59Il y a quand même
28:59neuf restaurants.
29:01Non,
29:01neuf restaurants
29:02en tout exceptionnel.
29:04Oui,
29:04oui,
29:04oui.
29:04Depuis,
29:05effectivement,
29:05ils ont...
29:06Du français au chinois.
29:07Exactement.
29:08Toutes les cuisines,
29:09effectivement,
29:09du monde entier
29:10sont servies
29:10dans cet hôtel mythique.
29:13Alors,
29:13autre hôtel mythique
29:14qui vous a marqué,
29:15André,
29:16en Asie,
29:17c'est le continental
29:18de Ho Chi Minh.
29:20Cet hôtel a vraiment
29:21tenu une place importante
29:22dans la vie sociale
29:23et politique
29:24de Saïgon,
29:25à l'époque coloniale française.
29:27Racontez-nous laquelle.
29:29Alors,
29:29très important.
29:30Alors,
29:30lui,
29:31ce n'est pas un palace
29:32en tant que tel.
29:33Non,
29:33c'est un quatre étoiles,
29:35mais qui est vraiment...
29:36Il était rue Katina à l'époque.
29:38Et il faut dire
29:38que ça s'appelait
29:39le jeu continental.
29:41Et à l'époque,
29:41ce n'était pas Ho Chi Minh City,
29:43c'était Saïgon,
29:44bien sûr.
29:45Et alors,
29:45ce qu'il faut voir,
29:46c'est qu'il y a eu
29:47deux guerres,
29:47deux guerres terribles.
29:48Il y a eu la guerre
29:49Indochine,
29:50bien sûr.
29:51Et puis,
29:51il y a eu la guerre
29:52du Vietnam.
29:53Je veux dire,
29:54la guerre Indochine,
29:55les Français,
29:56qui a fini à Dien Bien Phu,
29:58comme on se rappelle.
29:59Et puis,
29:59la guerre du Vietnam,
30:00les Américains.
30:01Et ce qui est intéressant,
30:02c'est que dès le début
30:04des guerres,
30:04des deux guerres,
30:05à quelques années
30:07d'intervalle,
30:08eh bien,
30:09tous les correspondants
30:10du monde
30:10venaient
30:11et ils étaient
30:12à l'hôtel continental.
30:15Pourquoi je vous raconte ça ?
30:16Parce qu'il y a
30:16un très grand journaliste
30:18mort depuis,
30:19Péa Sonam,
30:19qui s'appelait
30:19Lucien Baudard.
30:21Et j'ai rencontré
30:22pas mal de journalistes
30:23qui, eux,
30:23étaient sur le terrain,
30:24Schanderfer et compagnie.
30:26Baudard préférait
30:27rester à l'hôtel.
30:28Il attendait
30:28le retour
30:29des correspondants,
30:30parce que c'était
30:30la guerre du Vietnam,
30:31là.
30:31et il attendait.
30:33Alors, comment ça s'est passé ?
30:35Et il était correspondant
30:36de France Soir,
30:37à l'époque,
30:38pour le Vietnam.
30:38Et il disait,
30:39ah oui, oui.
30:40Alors, il disait,
30:40j'étais sous les balles
30:41et j'ai vu ça
30:42et j'ai vu ça.
30:43Le soir,
30:43il envoyait comme ça
30:44ses courriers.
30:45Voilà.
30:45Mais tous les écrivains,
30:49les journalistes,
30:51les politiques,
30:52bien sûr,
30:53les espions,
30:54les trafiquants,
30:54les notables,
30:55ils étaient tous là.
30:56Vous aviez,
30:57et d'ailleurs,
30:58tous les écrivains américains,
30:59les Graham Greene,
31:00les Clancy,
31:01sont venus.
31:03Et vous avez
31:03le nombre de romans
31:05qui ont pour siège
31:07l'hôtel,
31:11le Continental,
31:12et c'est énorme.
31:13Donc, vous avez
31:13quelque chose d'extraordinaire
31:14et vous avez,
31:15vous savez,
31:15avant,
31:15maintenant c'est fini,
31:16je me rappelle
31:17quand je suis venu,
31:18vous aviez devant l'hôtel
31:19les tuktuk,
31:20vous savez,
31:20les bicyclettes
31:21qui vous emmenaient
31:21un peu partout,
31:22les tuktuk comme ça,
31:23qui sont au Vietnam,
31:24au Cambodge
31:25et ailleurs.
31:27Et c'est assez extraordinaire
31:30parce que l'histoire,
31:32on ne peut pas raconter
31:34l'histoire
31:34de la guerre d'Indochine
31:36et puis de la guerre du Vietnam
31:38sans évoquer le Continental.
31:41Là aussi,
31:41voilà,
31:42c'est un hôtel d'histoire.
31:42Qui était surnommé
31:42à l'époque,
31:43effectivement,
31:43Radio Katina,
31:45André.
31:45Radio Katina,
31:46oui,
31:46c'était la rue Katina,
31:47donc tout le monde
31:48s'envoyait,
31:49s'échangait les informations
31:50de Radio Katina.
31:53Et oui,
31:54et le barman de cet hôtel
31:55vous a raconté
31:56une anecdote
31:57à propos d'André Malraux
31:59qui était à l'époque
31:59un inconnu,
32:01jeune écrivain
32:02sans le sou,
32:03qui était de retour
32:05dans le corps.
32:06Racontez-nous cela,
32:06André.
32:06Oui,
32:07c'est très intéressant.
32:07Avant,
32:08je voudrais juste
32:09évoquer l'écrivain
32:10Graham Greene,
32:11vous savez,
32:11le Quiet American.
32:12Et il a eu,
32:13lui,
32:14il dit la dure loi
32:15du couvre-feu
32:15parce qu'évidemment,
32:16il y a eu couvre-feu
32:17en pleine guerre.
32:18Les contrats à cuver leur alcool,
32:19c'est sale type bruyant
32:20du continental.
32:21Lui,
32:21il n'aimait pas ça lui tout
32:22parce qu'évidemment,
32:23il se bourrait la gueule le soir
32:24parce qu'il ne pouvait pas sortir
32:25et c'était un peu bruyant.
32:27Et voilà,
32:27et Malraux,
32:29lui,
32:29effectivement,
32:30Malraux,
32:30à 20 ans,
32:3021 ans,
32:31il est allé à Ankor,
32:32dont Ankor,
32:33c'est le Cambodge,
32:35et il avait effectivement
32:36volé quelques statuettes mères
32:38dans le temple
32:39de Bante Ressier.
32:40Il était parti
32:40avec sa femme Clara
32:42et un ami.
32:43Il avait quoi ?
32:4421 ans,
32:45oui c'est ça,
32:4521,
32:4522 ans.
32:47Il se dit,
32:48allez,
32:48on va se voler
32:50des statues d'Ankor,
32:52du fameux temple d'Ankor,
32:53et ils revendent
32:54à des collectionneurs
32:54fortunés.
32:56Il avait été effectivement
32:58condamné,
32:59André Malraux,
33:00à 3 ans de prison ferme,
33:01c'est ça ?
33:01Exactement.
33:02Et en fait,
33:03ça a été réduit à une amende.
33:04À une amende,
33:05exactement,
33:05effectivement,
33:06et 35 ans plus tard,
33:07il faut le préciser,
33:08il deviendra ministre
33:09des affaires culturelles
33:11de De Gaulle,
33:11André.
33:12Comme quoi,
33:12ça sert de prendre
33:13quelques statuettes mères,
33:14on ne sait pas
33:15où ça arrive.
33:16Oui,
33:17alors reparlons
33:18de cet hôtel
33:20dont vous avez dit
33:20un mot,
33:21il y a quelques instants
33:22sur Sud Radio,
33:23l'Oriental de Bangkok,
33:24où il faut absolument
33:25au crépuscule,
33:26voir le soleil
33:27se coucher sur le fleuve
33:28Chao Praia,
33:30en écoutant le pianiste
33:31du bar
33:31égrener ça.
33:33Tenderly,
33:58ça vous rappelle
33:59de bons souvenirs ?
34:00Non seulement ça me rappelle
34:01de bons souvenirs,
34:02mais ça me rappelle
34:03très exactement
34:04la fois où je suis rentré
34:06dans cette aile mythique
34:07de l'Oriental,
34:09qui date,
34:09je le rappelle,
34:10cette aile-là,
34:11cette partie de 1888,
34:14eh bien,
34:14le barman,
34:15eh bien,
34:15il chantait
34:16Tenderly au piano.
34:18Et vous avez vraiment
34:19cette époque incroyable,
34:21et il faut venir.
34:22Alors,
34:22je veux dire,
34:22si vous allez là-bas,
34:23venez avec des livres,
34:24par exemple,
34:25qui a séjourné longtemps
34:27à la Bangkok
34:27et à l'Oriental,
34:28c'est évidemment Conrad,
34:30le grand,
34:32le grand Conrad,
34:34Joseph Conrad,
34:35qui a écrit
34:36plusieurs livres,
34:37effectivement,
34:38là-bas.
34:38Romain Garry
34:39est passé,
34:40Télissi Williams,
34:41Gauré Vidal,
34:42Barbara Cartland,
34:43et Joseph Conrad
34:46a écrit
34:47Lord Jim,
34:48là-bas,
34:48il est passé deux semaines,
34:50et vraiment,
34:50c'est,
34:53comment dire,
34:53encore une fois,
34:54je me répète,
34:56mais vous n'êtes plus
34:56en 2025,
34:58vous n'êtes plus
34:58à l'époque,
34:59vous n'êtes plus,
35:00vous ne pensez plus
35:01à l'été ou l'hiver,
35:02vous êtes là,
35:03et vous êtes,
35:05c'est le,
35:05je dirais que
35:06ces hôtels mythiques
35:07arrêtent le temps,
35:09pendant,
35:09encore une fois,
35:10une période éphémère,
35:11mais pendant que
35:12vous êtes là,
35:12pendant que vous écoutez cela,
35:14pendant que vous sirotez
35:15un bon cocktail,
35:16et je vous assure
35:17que ces hôtels
35:18ont aimé les meilleurs
35:19barmen du monde,
35:21qui vous concoctent
35:22des breuvages
35:23absolument sublimes,
35:25et vous êtes ailleurs.
35:26Et oui, ailleurs.
35:27Petite anecdote
35:28très originale
35:29que vous racontez aussi,
35:31André Bercoff,
35:31c'est que dans cet hôtel,
35:33après la mort de Félix Faure,
35:35en 1899,
35:37sa maîtresse
35:38a dû s'y réfugier.
35:40Et oui,
35:41vous savez que
35:42Mme Steinell,
35:44pour l'appeler
35:45par son nom,
35:46avait effectivement,
35:47en prodiguant
35:48quelques caresses,
35:49quelques câlins
35:50au président
35:51Félix Faure,
35:52eh bien,
35:54hélas,
35:54crise cardiaque,
35:55il était mort,
35:56et c'est là,
35:57quand même,
35:57où les grands mots,
35:58c'est magnifique,
35:59c'est que
36:00un médecin
36:01est arrivé,
36:02et il dit,
36:07est-ce que le président
36:08a-t-il encore sa connaissance ?
36:10Il dit non,
36:10elle est partie
36:10par l'escalier de service,
36:12vous voyez ?
36:12Et ce qu'on a dit,
36:13le canard enchaîné,
36:15où un journal satirique
36:16de l'époque
36:16a écrit
36:17le lendemain de sa mort,
36:19on le croyait César,
36:20il n'était que pompé.
36:22Voilà,
36:22c'est une histoire
36:23effectivement...
36:24Eh oui,
36:24une histoire terrible,
36:25parce qu'il faut rappeler
36:26qu'effectivement,
36:26l'affaire Steinel
36:28a été quand même
36:28l'un des faits divers
36:29les plus sordides
36:30du XXe siècle,
36:31André Bercoff.
36:32Aujourd'hui,
36:32c'est très dépassé,
36:33tout ça.
36:34Oui,
36:34mais quand même,
36:34il faut le signaler,
36:36le rappeler du moins,
36:37André Bercoff,
36:37on va se retrouver
36:38dans un instant
36:39sur Sud Radio,
36:40et là,
36:40vous allez nous emmener
36:41en Argentine,
36:42au Brésil,
36:43et si on a le temps,
36:44à Los Angeles,
36:45alors restez avec nous,
36:46on fait une toute petite pause.
36:48Sud Radio,
36:51Sud Radio,
36:52la culture dans tous ses états,
36:53André Bercoff,
36:54Céline Alonso.
37:09Astor Piazzola
37:10sur Sud Radio,
37:11André Bercoff,
37:12en Argentine,
37:13cette danse
37:14qui est une danse populaire,
37:15donc,
37:16elle est plus qu'une tradition,
37:17on peut parler de religion ?
37:18Assez,
37:19je ne sais pas
37:20si c'est tradition,
37:21religion,
37:21c'est quelque chose d'extraordinaire,
37:23quand je suis arrivé,
37:24justement,
37:24pour aller vers Pallas,
37:26à Buenos Aires,
37:27dont on parlera,
37:29j'ai entendu comme ça
37:30des accents de tango,
37:31et c'était au premier étage,
37:33c'était une milonga,
37:33milonga,
37:34c'est une espèce de boîte,
37:36et c'était une boîte,
37:37voilà,
37:37où les gens vont danser,
37:39je ne sais pas
37:40si c'était un vendredi
37:40ou un samedi,
37:42mais je vous assure,
37:43c'était un spectacle
37:44extraordinaire,
37:45vous aviez des gens
37:45qui avaient entre 70
37:47et 80 ans,
37:48ou 60 et 80 ans,
37:49sapé,
37:51habillé,
37:51de façon absolument
37:52prassière,
37:53les hommes et les femmes
37:54qui dansaient ce tango
37:55argentin,
37:56qui n'a rien à voir
37:57avec le tango
37:58qu'on peut voir
37:59dans des boîtes
37:59ou qu'on peut voir
38:00même dans des films,
38:01c'est absolument magnifique,
38:03c'est vrai que le tango,
38:05comme disait,
38:06on disait,
38:06c'est un long désespoir
38:07qui se danse,
38:08c'est notre sagique,
38:09c'est très très fort,
38:10et je dois dire
38:11que voilà,
38:13c'est la danse
38:14des voyous
38:15des bas quartiers
38:16et c'est devenu
38:17évidemment,
38:18comme vous dites,
38:18presque une religion.
38:19Et oui,
38:20et une danse,
38:21il faut le rappeler,
38:22qui est née
38:22dès le 19ème,
38:23André Bercoff,
38:24alors vous le disiez
38:25il y a un instant,
38:26donc à Buenos Aires,
38:27c'est à l'Alver Palace
38:28que vous avez séjourné,
38:30c'est vraiment
38:31l'un des plus beaux
38:32palaces
38:33de cette ville
38:34qui est la capitale,
38:35il faut le rappeler,
38:36du tango,
38:36capitale mondiale
38:37du tango,
38:38il y a un écrivain célèbre
38:40qui a séjourné
38:41lors d'une tournée
38:41dans les années 40.
38:43Oui, je dirais
38:43un auteur célèbre,
38:44alors c'est intéressant,
38:45à chaque fois je dis ça,
38:47il faut savoir quand même,
38:48je le dis pour vous,
38:49auditeurs résistants
38:50de Sud Radio,
38:52c'est que dans ces hôtels
38:53il y a des archives,
38:54la plupart du temps,
38:54il y a quelques hôtels
38:55où il n'y avait rien,
38:56mais la plupart des hôtels,
38:58c'est formidable,
38:58pendant un siècle,
38:59on conservait des photos,
39:01des documents,
39:02des signatures,
39:04et c'est ça qui nous nourrit,
39:05vous voyez,
39:06c'est extraordinaire.
39:07Par exemple,
39:07juste je fais une incidente
39:09au Habana Libré
39:11de la Havane,
39:14c'était le grand hôtel
39:16de la Havane,
39:17en 46 avant Castro,
39:19il y a eu la réunion
39:19des plus grands,
39:21des plus grands mafieux
39:22de New York
39:23qui faisaient des séminaires
39:24à la Havane,
39:25les Al Capone
39:26et Luquillou Chano
39:27et compagnie,
39:28mais pour revenir
39:28à l'Alver Palace,
39:30je regarde les archives
39:31et je vois
39:32Louis Jouvet,
39:34Louis Jouvet,
39:35mais qu'est-ce qu'il fait là
39:36Louis Jouvet ?
39:37Et je demande au directeur,
39:38j'ai dit mais qu'est-ce que c'est ?
39:39Elle me dit mais vous savez,
39:40nous avons un théâtre
39:41au sein de l'Alver Palace
39:43et quand les Allemands
39:44sont arrivés,
39:45Louis Jouvet et sa troupe
39:46sont partis,
39:47sont partis en Amérique latine
39:48et sont restés 4 ans
39:49en Amérique latine.
39:50et donc, vous avez ces photos
39:51et vous avez ces photos extraordinaires
39:52de Louis Jouvet et sa troupe
39:55en train de jouer Molière,
39:57en train de jouer Musset,
40:00en train de jouer Corneille Racine,
40:02vous voyez,
40:03pendant 4 ans,
40:04Louis Jouvet était en Argentine,
40:07au sein de l'Alver Palace
40:09et au sein de cette région incroyable.
40:11Et oui,
40:12après il a été au Chili,
40:13il a été effectivement
40:15à la Havane aussi André.
40:17Il a été partout Louis Jouvet,
40:18mais c'est ça qui est extraordinaire,
40:21juste je parle de ça
40:22parce que c'est vraiment
40:24le cœur du cœur
40:26de savoir que ces hôtels,
40:28c'est la mémoire,
40:29non seulement je disais
40:30la mémoire des palaces,
40:31mais c'est la mémoire
40:31d'une ville,
40:32d'une nation
40:32et d'un pays
40:33et de sa culture.
40:34Et oui,
40:35et le Copacabana Palace
40:36de Rio de Janeiro André,
40:38pareil,
40:39longue histoire ce palace.
40:41Fabuleuse,
40:42l'histoire du Copacabana Palace
40:44et là,
40:45vous savez,
40:45j'ai eu la chance
40:46de rencontrer,
40:47je me demandais toujours
40:48est-ce que les vieux concierges
40:49qui sont à la retraite
40:50sont là ?
40:51Et je suis tombé
40:52sur un concierge
40:52qui avait à l'époque
40:53et maintenant
40:5490 ou 96 ans
40:56qui m'a raconté
40:57des histoires incroyables aussi.
40:59Vous savez,
41:00on peut passer des heures
41:01à les écouter
41:02et notamment
41:03comment il était allé
41:04à New York
41:04pour demander à Edith Piaf
41:06de venir chanter
41:07au Copacabana Palace.
41:09Elle est venue,
41:10alors elle avait à l'époque
41:11son mari,
41:12c'était Jacques Pille,
41:13son amant,
41:13c'était le contre-bassiste
41:14de l'orchestre
41:15et elle a dit
41:16ah ben allez,
41:16on va aller se passer
41:17une semaine à la plage,
41:19plage brésilienne.
41:20Elle dit Charles,
41:21va nous préparer
41:21et tous les trucs
41:22et c'était Charles Aznavour,
41:24absolument.
41:25Et oui,
41:26alors autre étape
41:27que vous avez fait
41:27en Amérique,
41:28en Abercoff,
41:28c'est à Los Angeles
41:29au château Marmont.
41:31Vous avez à peine une minute
41:32pour nous dire
41:33en quoi cet hôtel
41:35est le miroir
41:35de la légende d'Hollywood.
41:37C'est un peu court
41:37mais le château Marmont,
41:39c'est le château
41:40qui ressemble
41:40à un château d'ailleurs
41:41français.
41:42Château d'Amboise André,
41:43c'est la réplique
41:44conforme.
41:44Voilà, c'est la réplique
41:45du château d'Amboise.
41:46Alors là, écoutez,
41:47vous ne pouvez pas
41:48si vous allez à Los Angeles,
41:49vous passez par
41:50Sunset Boulevard
41:51et vous allez au château Marmont,
41:53encore une fois,
41:53ne fût-ce que pour en avers.
41:55Tous,
41:55tous,
41:56tous,
41:56les infrères Bogart,
41:57Dorson West,
41:58Sauvard Hughes,
41:59Marine Monroe,
42:00James Dean,
42:00Rita Hayward,
42:02tous sont passés par là,
42:04tous, tous,
42:04les Robert De Niro,
42:05évidemment,
42:06Montgomery Clift,
42:07Greta Garbo
42:08qui venait là,
42:09c'était extraordinaire,
42:10tous sont passés par là
42:11et il y a eu des histoires
42:12très fortes,
42:13des drames
42:13et le château Marmont,
42:15c'est très drôle,
42:16vous avez vraiment
42:17la quintessence d'Hollywood
42:18avec ses frasques
42:19Hollywood Babylon
42:20et ses gignes.
42:22C'est le moment André Bercoff
42:23de souhaiter aux auditeurs
42:24de Sud Radio
42:25un très bel été André.
42:27Mais non seulement un très bel été,
42:28c'est la dernière de la saison.
42:30Les plus longs voyages,
42:31les meilleurs voyages possibles,
42:33les meilleures vacances possibles
42:34et puis écoutez,
42:35j'espère à bientôt
42:36si la Providence le veut
42:38et de toute façon,
42:40n'oubliez pas,
42:41on a besoin de vous
42:42et vous êtes avec nous
42:44et sans nous,
42:46on ne pourrait pas faire
42:47ce que nous faisons
42:49et merci,
42:50encore une fois,
42:50je le dis,
42:51je le répète,
42:52merci de vos remerciements,
42:53merci de vos encouragements.
42:55Comme vous le dites,
42:55ne lâchez rien
42:56et restez là
42:57et continuez
42:58et faites ce que vous faites.
42:59Et bien pour nous,
43:00c'est le plus beau des do pages.

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