- 03/07/2025
Dans ce dernier épisode de la série, Demain Onex se tourne vers l’avenir. Un atelier mené aux cuisines scolaires sensibilise les enfants aux enjeux de l’alimentation durable. Madelaine Serpolet et Valérie Verdura évoqueront le paradoxe dans lequel nous nous trouvons tous entre nos envie de découverte et la culpabilité de nos dépenses énergétiques. Anticipant une question essentielle: l’ enjeux de la transition écologique n’est-il pas plus sociétal qu’individuel. Une scientifique de renom, originaire d’Onex et membre du GIEC, viendra apporter un éclairage essentiel à cette question pour conclure cette série.
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00:00C'est parti !
00:30Dans les précédents épisodes de la série « Demain au nez »,
00:40le déclin de la biodiversité a été examiné à travers plusieurs initiatives locales
00:45comme la protection des berges du Rhône au niveau international
00:48ainsi que l'engagement d'un habitant de la commune dans la sauvegarde des orchidées sauvages.
00:54La question de la mobilité fortement consommatrice de ressources a également été abordée.
00:59Des projets innovants ont vu le jour pour encourager des modes de déplacement plus durables et moins carbonés
01:05grâce à la créativité d'habitants d'Aunay.
01:07Côté logement, autres grands consommateurs de ressources,
01:10les efforts des services industriels de Genève ont été mis en lumière,
01:14notamment avec le développement d'un réseau thermique à grande échelle
01:17et des installations permettant la valorisation du biogaz issu des déchets ménagers et des eaux usées.
01:23Nous avons aussi vu comment, avec la ville d'Aunay,
01:25les habitants ont pu bénéficier d'un coaching personnalisé pour réduire les dépenses de leur maison.
01:31Quant à l'alimentation durable, elle a également fait l'objet de plusieurs reportages de TV Aunay.
01:36On a parlé de projets tels qu'un groupement d'achats durable
01:39ou encore la création d'une ferme urbaine à Morillon Park.
01:43Dans ce dernier épisode de la série, « Demain au nez » se tourne vers l'avenir.
01:47Un atelier mené aux cuisines scolaires sensibilise les enfants aux enjeux de l'alimentation durable.
01:53Madeleine Serpolet et Valérie Verdura évoqueront le paradoxe dans lequel nous nous trouvons tous
01:58entre nos envies de découverte et la culpabilité de nos dépenses énergétiques.
02:03Anticipant une question essentielle,
02:06l'enjeu de la transition écologique n'est-il pas plus sociétal qu'individuel ?
02:11Une scientifique de renom, originaire d'Aunay et membre du GIEC,
02:14viendra apporter un éclairage essentiel à cette question pour conclure cette série.
02:24Les enfants sont les citoyens de demain.
02:27C'est donc leur génération qu'il faut sensibiliser, dès le plus jeune âge,
02:31à consommer de manière responsable.
02:34C'est le travail d'associations comme Cultura Natura,
02:37qui a donné des ateliers de sensibilisation à l'alimentation
02:40pour les enfants inscrits aux cuisines scolaires l'année dernière.
02:43Le cours a été mis en place par l'État et le label GRTA,
02:47Genève Région Terre Avenir,
02:49qui permet d'identifier les produits issus de l'agriculture de la région genevoise.
02:54Il est articulé autour de différents postes thématiques.
02:57Il y en a un poste avec une carte du monde qui va montrer les aliments qui viennent d'ailleurs.
03:04Il y en a un autre poste, je, où les enfants sont censés regarder l'affiche avec les légumes de saison
03:13et placer les petits légumes en peluche.
03:16Il y en a un autre poste où on va montrer des aliments, comme on voit ici,
03:23qu'on essaye aussi de faire avec les restaurants scolaires,
03:27un menu du jour avec des ingrédients GRTA.
03:32Après, un autre avec les légumineuses.
03:35Après, ça va dépendre de l'intérêt de l'animateur pour avoir plus d'informations.
03:41Les enfants sont ainsi partis à la découverte des enjeux économiques, sociaux et environnementaux
03:47de la consommation locale.
03:49Mais le cours est aussi l'occasion pour certains d'entre eux
03:52de découvrir les aliments en dehors des plats déjà cuisinés
03:55et des variétés de légumes qu'ils n'ont pas forcément l'habitude de boire.
04:00J'ai fait exprès de prendre des légumes un peu bizarroïdes.
04:03J'ai pris les paniers, mais personne ne connaissait.
04:06Donc oui, il y a des enfants qui sont surpris.
04:10Il y en a des autres qui disent « Ah ouais, ma maman, elle l'a déjà fait ! »
04:14Panette, pinombourg, chou-fleur, romanesco.
04:17Et vous, vous les connaissez tous ces légumes ?
04:21C'était bien de manger des choses billones.
04:25Et c'était bien de manger des légumes.
04:27Il ne faut pas polluer la terre.
04:31Maintenant, je sais que pas tous les fruits poussent dans la même saison
04:34et je pourrais en acheter qui viennent plus proche de Genève.
04:38On apprend où est la plantation.
04:43Il y a certains qui viennent de Genève.
04:45Il y a d'autres tomates, par exemple, qui peuvent venir d'Afrique.
04:50Comme ça, j'achète plus de choses ici à Genève.
04:54Il y a d'acheter des choses qui ne viennent pas d'ici.
04:59Ce cours est vraiment un cours de sensibilisation et pas de nutrition.
05:02Même si certains aspects nutritionnels sont abordés comme l'importance des légumineuses pour les apports en protéines,
05:08il s'agit véritablement de prendre conscience de l'impact qu'induisent nos comportements,
05:13sans incitation à manger ou à ne pas manger tel ou tel aliment.
05:17On doit prendre compte les cultures, les idées religieuses.
05:23Il y en a plein de choses qu'on ne peut pas penser.
05:28Donc c'est une sensibilisation.
05:31Je dis toujours que c'est délicat parce qu'on doit sensibiliser, informer.
05:37Mais ça, notre travail, en fait, s'arrête là, à la sensibilisation et à l'information.
05:42Et soutenir le commerce local, bien sûr.
05:47Consommer local, tout en pensant aux implications que cette consommation a sur notre environnement,
05:52c'est aussi ce que Madeleine Serpolet et Valérie Verdura ont tenté de faire,
05:56en essayant de préparer un délicieux couscous.
05:59C'est le sujet de notre édito.
06:01Bonjour Valérie, tu ne m'y reprendras plus cette fois.
06:16Tu vois, moi aussi je suis capable d'acheter local et de saison.
06:20C'est un grand progrès Madeleine, tu cuisines quoi ?
06:23Je vais faire un couscous marroquin.
06:25Hum, ça a l'air délicieux.
06:28Donne-moi ta liste, je vais t'aider à faire les courses.
06:31Bonjour monsieur, vous avez de la coriandre ?
06:34Mais enfin madame, le coriandre il ne pousse pas maintenant.
06:37Vous avez quoi comme herbe aromatique là ?
06:39Bah euh, j'ai du roi marin séché par exemple.
06:44Vous avez des merguez ?
06:45Non, moi je n'en que de la charcuterie vaudoise.
06:49Voilà Madeleine, je crois qu'on l'a tout.
06:51J'ai pris de la polenta suisse à la place du couscous,
06:54j'ai un saucisson vaudois, on a des lentilles, ça va être délicieux.
06:58Mais enfin Valérie, ce n'est plus un couscous, c'est un conflit de civilisation.
07:04Mais au moins c'est local et de saison.
07:06Tout comme Valérie et Madeleine, vous avez sans doute aussi eu un idéal d'universalité
07:20et finalement vous vous êtes heurté à vos propres contradictions.
07:24Vouloir cuisiner des plats d'ailleurs avec des ingrédients d'ici,
07:27c'est comme vouloir préserver la planète mais en même temps la découvrir en voyageant.
07:31Se passer de voiture mais finalement devoir l'utiliser quotidiennement à cause du travail.
07:36On se dit que la transition écologique c'est devoir renoncer.
07:40Et que renoncer ne nous rendrait-il pas moins heureux ?
07:43Ce qui peut paraître comme une question personnelle et philosophique, la science se l'est posée.
07:48Et particulièrement une chercheuse native d'Aunet, Julia Steinberger.
07:52Après sa mathieu au collège de Saussure, un doctorat en physique au MIT,
07:56elle s'est intéressée aux conséquences environnementales des activités socio-économiques
08:00avec un parcours dont les universités de Lausanne, Zurich, Vienne, Leeds
08:04pour finalement être auteure principale du troisième groupe de travail du GIEC.
08:09Le très fameux rapport qui étudie l'ampleur du changement climatique en cours
08:12et qui compile les travaux scientifiques à ce sujet.
08:16Un projet qu'elle mène s'intitule Living Well Within Limits.
08:20Bien vivre à l'intérieur des limites planétaires.
08:23Intéressons-nous donc un peu plus à l'économie écologique.
08:27L'économie écologique, ça se distingue de l'économie mainstream ou de l'économie orthodoxe
08:31parce qu'on essaye de prendre au sérieux l'environnement,
08:36le fait que toutes nos ressources proviennent de l'environnement,
08:38que nous dépendons de l'environnement pour notre survie.
08:41Et du coup, cette question de l'écologie vient se poser comme un défi central
08:46à notre compréhension du système économique
08:49et à la compréhension de ce qu'on devrait faire à l'intérieur d'une économie.
08:54Et donc c'est vraiment, pour moi, c'est vraiment un défi central.
08:58Il ne s'agit pas du tout de laisser la discipline de l'économie intacte,
09:02mais il s'agit de la repenser de fond en comble
09:05en prenant comme question centrale les défis écologiques et sociétaux.
09:10Ce que nous constatons dans les faits, c'est que ce sont en effet nos activités économiques
09:15au niveau national, international, mondial,
09:19qui nous poussent au-delà des limites planétaires dans une situation extrêmement dangereuse.
09:24Donc l'économie n'est pas du tout distincte de nos impacts écologiques.
09:28En fait, nos activités économiques en sont la cause profonde.
09:31Et c'est pour ça qu'il faut re-réfléchir notre économie,
09:33ce que nous faisons, la façon dont nous travaillons,
09:36les ressources que nous utilisons, la façon dont nous distribuons nos activités
09:40et les bienfaits de nos activités,
09:41de façon à pouvoir réintégrer les limites environnementales et planétaires
09:48que nous dépassons largement aujourd'hui.
09:50S'intéresser aux logiques de notre système économique est primordial.
09:53La réalité causée par le dérèglement climatique
09:56ne suffit pas à faire changer notre comportement.
10:00Alors l'économie écologique, c'est un domaine interdisciplinaire.
10:02Ça veut dire qu'on prend au sérieux les sciences de la société,
10:07la science économique, la science de l'environnement.
10:10Et cela nous permet de réfléchir d'une manière beaucoup plus large
10:13que les scientifiques traditionnels.
10:15Alors par exemple, les scientifiques du climat traditionnel,
10:18comme ils n'avaient pas cette compréhension du système économique,
10:21des enjeux de pouvoir à l'intérieur,
10:23ils pensaient très naïvement que la connaissance des faits
10:27sur le réchauffement climatique,
10:29la connaissance de la dangerosité de notre moment qui est vraiment extrême
10:33serait assez pour pousser nos décideurs
10:36et les grands chefs d'industrie à changer de direction.
10:41Et quand on a une compréhension un petit peu historique,
10:43un petit peu de l'économie et de comment ça fonctionne,
10:46on se rend compte que ça c'était en effet d'une énorme naïveté.
10:50Donc il faut avoir une compréhension plus large
10:52et ne pas simplement penser que la réalité d'un danger présent immédiat
10:56dont nous constatons actuellement déjà les impacts tout autour de nous
11:00serait assez pour faire changer d'orientation
11:03des industries ultra puissantes qui profitent du système actuel.
11:07On peut évidemment tous faire des efforts individuels et culpabilisés.
11:12Mais c'est surtout le logiciel autour duquel notre société s'est organisée
11:15qui doit radicalement changer.
11:17Il faut changer la façon dont nous produisons,
11:20quelles ressources nous utilisons pour produire,
11:22par exemple pour produire de l'énergie,
11:24il faut passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables,
11:26il faut passer de la mobilité diesel et pétrole
11:29à la mobilité électrique, tout ça c'est clair.
11:32Mais si nous continuons sur notre modèle de croissance actuel,
11:36la consommation de ressources pour créer ces énergies renouvelables,
11:40pour créer ces batteries, ce stockage électrique, etc.,
11:43pour continuer à alimenter en énergie un système croissant,
11:50aura des impacts démesurés et sera très difficile à atteindre.
11:55Donc il est beaucoup plus facile d'atteindre zéro émission,
11:58sortir des énergies fossiles,
12:00le passage vers le renouvelable et l'électrique,
12:03si nous baissons l'échelle totale, la quantité de nos activités économiques.
12:08Et c'est pour ça que la décroissance est une évidence,
12:10selon moi et selon énormément de chercheurs climatiques d'ailleurs.
12:14Et c'est justement une question centrale que je me pose dans ma recherche,
12:17c'est la question du bien-être et du bonheur,
12:20de comment est-ce qu'on arrive à vivre bien
12:21en utilisant moins de ressources à l'intérieur des limites planétaires.
12:24C'est clair que de toute façon,
12:26tout bien-être humain est impossible
12:28si nous mettons en danger la stabilité du système Terre
12:33dont nous dépendons entièrement pour notre survie.
12:34Donc ça, c'est assez clair que de toute façon,
12:36là, il y a un chemin sans issue,
12:38ou avec une issue extrêmement néfaste.
12:41Mais ce que nous démontrons avec nos recherches,
12:43c'est qu'en fait, il est tout à fait possible
12:45de vivre bien avec beaucoup moins de ressources.
12:47Nous avons des nouvelles technologies qui nous permettent de le faire,
12:49donc ça, c'est assez magique.
12:51Nous avons des technologies comme des pompes à chaleur
12:52ou les fournons à induction
12:53qui permettent de nous rendre les mêmes services vitaux,
12:58mais en consommant vraiment une toute petite fraction
13:02de l'énergie qu'on consommait autrefois.
13:05Donc on a une avancée technologique là autour.
13:07Et on apprend aussi que ce qui est important pour le bien-être humain,
13:10selon les données,
13:12donc ça, ce n'est vraiment pas de l'idéologie,
13:13c'est vraiment dans les faits,
13:15c'est de satisfaire les besoins humains.
13:16C'est-à-dire que quand les personnes ont leurs besoins humains satisfaits,
13:19donc il y a un niveau de satisfaction
13:23au-delà duquel plus n'est pas mieux,
13:28et on constate vraiment que ce qu'il faut,
13:30c'est satisfaire ces besoins, y compris les besoins immatériaux,
13:34les besoins de relations humaines,
13:36les besoins de sécurité,
13:38les besoins de services de santé, par exemple.
13:40Donc une fois que ces besoins-là sont satisfaits,
13:42les gens vont bien,
13:44ils sont vraiment corrects dans leur vie,
13:49ils ont la possibilité de faire des plans de vie, etc.
13:51Et plus n'est pas du tout un avantage,
13:54bien au contraire.
13:55La satisfaction d'un nombre défini de besoins
13:58qu'on ne peut substituer par d'autres
14:00est une condition préalable au bien-être.
14:03On pense évidemment à avoir de l'eau et de la nourriture en suffisance,
14:07mais également à notre système de santé,
14:09une sécurité financière et physique,
14:11des relations humaines.
14:12La recherche les a quantifiées.
14:14Ce n'est pas un minimum de pauvreté,
14:16c'est bien au-delà de la pauvreté,
14:18c'est un minimum de confort.
14:20C'est-à-dire que si on vit dans cet environnement,
14:22peut-être qu'on se retrouve pour une personne suisse
14:23avec moins de choses qu'on avait avant,
14:25avec moins d'espace qu'on avait avant,
14:26mais on a un confort,
14:28on n'est pas du tout dans la gêne
14:30ou dans la déficience matérielle.
14:33Voilà, donc c'est un petit peu ça
14:34ce qu'on essaie de modéliser.
14:36Et là-dessus, nous nous basons sur des services énergétiques
14:40et matériaux qui seraient nécessaires
14:42pour satisfaire ces besoins.
14:44Et ensuite, nous estimons comment arriver
14:46à ces services énergétiques et matériaux
14:48avec les technologies de pointe.
14:50Et nous sommes arrivés, grosso modo,
14:52à une satisfaction pour tout le monde sur la planète
14:56de ces besoins fondamentaux
14:58qui seraient moins de la moitié
15:00de notre consommation énergétique actuelle.
15:03Donc, ce qu'il faut comprendre,
15:04c'est que ça fait une diminution
15:06de la consommation matérielle.
15:10Par exemple, pour une personne suisse,
15:11c'est une moyenne suisse,
15:13c'est une grande diminution.
15:14Par contre, même pour des personnes suisses,
15:16il y a des personnes suisses
15:16qui sont en déficience matérielle énergétique,
15:20en Europe encore plus
15:21et de par le monde encore plus.
15:23Donc, ce modèle correspond
15:24à une augmentation de la qualité de la vie fondamentale
15:28et des chances de vie
15:29pour des milliards et des milliards de personnes.
15:32Et je pense que ça, c'est déjà quelque chose
15:33d'un message très positif,
15:35qu'on arrive à satisfaire les besoins de tous
15:37avec vraiment une quantité d'énergie
15:39beaucoup plus petite.
15:41Ce que nous savons actuellement,
15:42c'est que les crises environnementales
15:44sont des crises aussi d'inégalité,
15:46c'est-à-dire que les personnes
15:47qui sont les plus riches et les plus puissantes
15:49ont la grande majorité de la responsabilité
15:53et des causes de ces problèmes
15:55à cause de leur façon de consommer
15:57qui sont vraiment excessives.
15:58dans la Suisse, ça fait beaucoup de personnes,
16:01pas nécessairement à Honnay,
16:02mais certainement en Suisse,
16:03il y a beaucoup de personnes
16:04qui sont dans ce cas de figure.
16:07Et la question, du coup,
16:09de revenir à l'intérieur des limites planétaires,
16:12c'est aussi une question de justice économique
16:13et d'équité.
16:15Si nous arrivons à résoudre
16:16les problèmes écologiques,
16:17c'est parce que nous aurons réussi
16:19à créer des sociétés
16:21beaucoup plus équitables.
16:23Et ça, ça veut dire
16:24que c'est encore un défi,
16:25c'est un défi social,
16:27mais ça peut aussi amener
16:29plutôt vers un bien-être généralisé
16:32que vers la grande majorité
16:35des ressources utilisées
16:36par une toute petite minorité
16:37de la population,
16:38ce qui est plutôt le cas actuellement.
16:40Et pour faire prendre conscience
16:41de ces enjeux,
16:42la scientifique n'hésite pas
16:43à faire entendre sa voix dans la rue.
16:45Militante pour le climat,
16:47elle va jusqu'à coller sa main
16:48sur le bitume pour se faire entendre
16:50ou déverser du charbon
16:51dans une succursale du BS.
16:53Pour moi, l'activisme
16:55est une activité citoyenne.
16:59C'est-à-dire qu'en tant que citoyenne,
17:00j'ai le droit d'être activiste,
17:01j'ai même un devoir d'être activiste
17:03si je vois une situation
17:04qui a vraiment besoin de changer.
17:06C'est à ce moment-là
17:07qu'on dit un activiste,
17:07personne ne le fait
17:08parce que ça les amuse,
17:09on le fait parce qu'on se sent motivé
17:12de vraiment essayer
17:12de changer les choses.
17:14Donc ça, c'est de toute façon clair
17:15que c'est une activité
17:16qui fait partie de la démocratie,
17:20qui fait partie de l'activité citoyenne.
17:21Ensuite, en tant que scientifique,
17:23je pense que j'ai un devoir supplémentaire
17:25de faire partie de cet activisme
17:27parce que la façon de communiquer
17:32la science actuelle,
17:34notre espèce de contrat social
17:36avec les preneurs de décisions
17:37est complètement détruit.
17:39Et ça, je pense que pour ça,
17:40il faut que nous soyons lanceurs d'alerte
17:43sur le fait que ce contrat social
17:46entre dirigeants politiques
17:49et réalité scientifique
17:50n'existe plus.
17:51et c'est pour ça que l'activisme
17:54et scientifique a une valeur
17:55et une signification plus importantes.
17:59C'est parce que ça nous permet
18:00de lancer l'alerte
18:02vers nos concitoyens
18:02pour dire, attention,
18:03nous sommes en grand danger
18:04et les gouvernements,
18:07les politiques,
18:07les dirigeants d'entreprises,
18:09etc. ne sont pas en train
18:10de prendre ces problèmes au sérieux.
18:11et c'est vraiment à nous tous
18:13de réagir et de se protéger
18:15les uns les autres.
18:17Renouer le dialogue
18:18entre science et société civile,
18:20démocratiser les prises
18:21de décisions collectives,
18:23surtout dans les grandes entreprises
18:24pour aller vers une conscience écologique,
18:26ce sont des défis
18:27auxquels notre humanité est confrontée
18:29et qui n'invitent pas forcément
18:30à beaucoup d'optimisme.
18:32Si ce n'est la conscience
18:33qu'on peut très bien être heureux
18:35et vivre bien
18:36dans un peu plus de sobriété,
18:38et si nous ne le faisons pas,
18:39peut-être que nous serons
18:40un jour ou l'autre
18:41forcés à le faire.
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