00:02Et place maintenant à vos signatures, Europe 1, dans quelques minutes on reviendra Emmanuel Ducro qui a survécu à la canicule.
00:09Bonne nouvelle, elle reviendra sur cette séquence politique un peu bizarre que nous avons traversée ces trois derniers jours.
00:13La revue de presse d'Europe 1 aussi, bonjour Olivier Delacarbe, dans les journaux ce jour.
00:16Alors pas de boule de pétanque, mais des contes dans le rouge, des organismes qui roulent carrosses, et puis des doigts de pied en éventail.
00:23Allez, à tout de suite, mais d'abord, Charlotte Dornela c'est avec nous sur Europe 1, bonjour Charlotte.
00:27Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:28Vous revenez ce matin sur la loi relative à la réforme de l'audiovisuel public, pardon, texte qui a été rejeté en début de semaine,
00:37mais vous vous intéressez à des amendements qui avaient été déposés concernant les faits divers.
00:41Ça a beaucoup fait réagir, que désiraient ces parlementaires ?
00:45Alors l'amendement vise en l'occurrence à, je cite, mener une réflexion éditoriale sur la place qu'occupent les faits divers dans la couverture de l'actualité.
00:52Pourquoi ? Parce que plusieurs médias ont cessé ces dernières années de traiter des drames récurrents dans la rubrique des chiens écrasés pour les analyser différemment.
01:02En posant une question, est-il possible de les éviter ?
01:05Les parlementaires en question citent deux exemples, le meurtre de Lola et celui de Thomas.
01:11Ils reprochent donc aux médias, sans les différencier, de leur avoir accordé trop d'importance, mais la réalité leur échappe à plusieurs reprises.
01:18D'abord, dans un univers médiatique capable de passer une semaine sur une petite phrase de tel ou tel,
01:23il n'est pas absurde que la mort absolument atroce d'un enfant qui a bouleversé tant de Français trouve sa place.
01:30Ensuite, la réalité leur échappe surtout dans leurs reproches, parce que le service public, qu'ils visent en l'occurrence,
01:36n'a absolument pas relayé ce qu'ils appellent la lecture de droite ou d'extrême droite des événements,
01:41qui consiste en l'occurrence très simplement à rappeler les faits.
01:45Dans le cas de Lola, la meurtrière était sous OQTF et aurait donc dû ne pas être en France,
01:50ce que les propres parents de la victime ont d'ailleurs rappelé.
01:53Dans le cas de Thomas, que plusieurs témoins, neuf exactement, ont entendu ce soir-là des propos hostiles au blanc,
01:59informations données alors par le procureur lui-même.
02:02Ces parlementaires veulent que le service public en fasse moins, mais qu'a fait le service public ?
02:07Dans le premier cas, un documentaire intitulé « La fabrique du mensonge »
02:10pour condamner ceux qui rappelaient le statut administratif de la meurtrière
02:14et appelaient de leur vœu une réaction politique.
02:16Dans celui de Thomas, une chronique restait dans les mémoires
02:19pour n'avoir relayé que la seule parole des agresseurs présumés.
02:23On se demande donc franchement ce que ces parlementaires espèrent de plus.
02:26Des mensonges ? Une omerta totale ?
02:29Il faudrait alors qu'ils aient le courage d'aller jusqu'au bout
02:31en nous donnant les critères précis des faits dont la presse a le droit de se saisir et des autres.
02:36Comment ça Charlotte ? Est-ce que vous êtes en train d'accuser ces parlementaires
02:39de faire un tri dans les faits qu'ils souhaitent voir traités ou non ?
02:43Très précisément. En l'occurrence, ils s'inquiètent de la panique morale,
02:47c'est-à-dire une surréaction collective,
02:49que générerait une lecture de ces faits qui intègrent la question de l'immigration.
02:53Dans un cas, en raison du statut irrégulier de l'agresseur.
02:57Dans l'autre, en raison de la détestation pour la France
02:59qui peut malheureusement naître dans le cœur de jeunes issus de l'immigration,
03:04pourtant nés en France.
03:06Notez que les exemples ne sont pas choisis au hasard.
03:08Ces parlementaires d'extrême-gauche n'ont pas trouvé que la presse passait trop de temps
03:11sur le procès des viols de Mazan.
03:13Ils savaient quoi en dire, ils savaient même quoi réclamer aux politiques.
03:16Cette récupération-là était jugée légitime.
03:20Ils n'accusent pas non plus la presse d'avoir eu une lecture très rapide,
03:23insistante, voire politisée de la mort de Naël.
03:25Les heures d'antenne passées à clore le procès avant même qu'il ait lieu
03:29n'ont pas retenu leur attention.
03:31Ils savaient encore quoi dire, ils savaient également quoi attendre de la classe politique.
03:34On pourrait citer l'assassinat de cet homme dans une mosquée.
03:38Ce n'est pas la répétition ni un profil limpide d'agresseurs qui les a fait réagir,
03:43mais simplement le fait de pouvoir y plaquer une lecture
03:45qui n'était pas perturbée par les événements.
03:48Les drames qui comptent sont ceux qui permettent d'accuser le patriarcat,
03:52l'islamophobie, la police, la droite.
03:54Les autres victimes, pourtant beaucoup trop nombreuses,
03:57sont priées de mourir en silence
03:59parce que cette gauche sent que leur seul calvaire est une remise en cause
04:03et elle la refuse catégoriquement.
04:05Mais pourquoi réclamer à la presse un encadrement
04:07alors même qu'ils prétendent en défendre la liberté constamment ?
04:11Rien de nouveau dans l'aventure révolutionnaire.
04:13Pas de liberté pour les ennemis de la liberté
04:15qu'ils sont évidemment seuls à pouvoir désigner.
04:18Ces parlementaires ne font pas semblant.
04:20Ils appellent de leur vœu, je cite,
04:21« un cadrage médiatique en la matière ».
04:24Ils veulent que le service public soit le garant de leur lecture idéologique,
04:28seul maître du récit et qu'importe la réalité.
04:31Mais à cette ambition,
04:33beaucoup de Français, de plus en plus nombreux,
04:35finissent par comprendre que c'est souvent la vérité,
04:37celle des faits en l'occurrence,
04:39qui permet d'accéder à une véritable liberté,
04:42celle qui permet de regarder cette douleur en face
04:44pour se promettre de trouver les moyens d'y répondre.