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Le Premier Ministre envisage de lancer un appel à propositions pour certaines économies. Il pourrait annoncer des mesures pour la moitié ou les deux tiers de ces économies, et demander aux groupes parlementaires de lui faire des propositions pour le reste...
Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 03 juillet 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:02A 7h17, l'édito d'RTL Matin avec vous, Etienne Jarnel, directeur du Point.
00:06François Bayrou ne veut donc pas être le seul chercheur d'or, en quelque sorte.
00:10Le seul à devoir trouver 40 milliards pour essayer de boucler le budget de l'an prochain.
00:13Alors il a décidé, le Premier ministre, qu'il ferait une partie du job
00:17et que pour le reste, ce serait au groupe parlementaire de finir le travail.
00:20Oui, en quelque sorte, le Premier ministre s'apprête à donner des devoirs de vacances à tous les partis politiques.
00:24C'est en tout cas ce que dit l'AFP en citant des sources proches de Matignon.
00:27En clair, l'idée ce serait que le Premier ministre propose autour du 15 juillet
00:32un plan d'économie représentant la moitié ou les deux tiers de l'objectif de 40 milliards qu'il s'est fixé
00:38et le reste serait laissé à une sorte d'appel à contribution de concours d'idées.
00:43Alors certains y verront une manière de se défausser, après tout c'est de la responsabilité du gouvernement de proposer un budget
00:48mais politiquement le procédé est plutôt malin.
00:51Bon, que ce soit malin c'est une chose mais est-ce que vous pensez que ça peut être efficace ?
00:54C'est très peu probable ! On l'a vu lors des dernières discussions budgétaires,
00:58vous vous souvenez de cette avalanche d'amendements contenant des propositions baroques,
01:02des taxes pittoresques, vous voyez celle sur les chips par exemple,
01:05la niche fiscale sur les croquettes pour chiens.
01:07C'était une gigantesque foire à la saucisse pour reprendre une expression qui est d'Emmanuel Macron
01:12et qui date de 2024.
01:14Alors là, on risque fort d'avoir le même phénomène,
01:17des soi-disant économies qui sont en réalité des hausses d'impôts,
01:20des estimations fantaisistes du résultat de mesures envisagées,
01:23des magogies en touchant, en touchant.
01:25Mais enfin, tout cela arrivera quoi qu'il se passe à l'Assemblée au moment du budget.
01:30Alors François Bayrou prend les devants,
01:32plutôt que de subir la foire à la saucisse,
01:34il l'organise, il devient le commissaire de la foire comme on dit.
01:37Est-ce que vous pensez que ça pourrait lui éviter la censure au commissaire de la foire ?
01:41C'est toujours possible, mais là aussi, très peu probable.
01:44Personne n'a envie d'endosser à sa place ou même en s'accompagner
01:47la responsabilité d'une mesure forcément impopulaire.
01:50C'est pourtant la seule carte dont il dispose.
01:52François Bayrou jouait la solennité,
01:54tentait au moins de faire porter par avance à tout le monde
01:56une part de la responsabilité de la catastrophe financière
01:59si celle-ci se produisait.
02:01Vous savez, la Cour des comptes, hier encore,
02:03vient de donner un avertissement contre ce qu'elle appelle
02:05l'effet boule de neige.
02:06C'est-à-dire, en gros, une dette qui devient incontrôlable.
02:10L'objectif de 40 milliards, rappelons-le,
02:12ce n'est qu'une petite partie de l'effort à faire l'an dernier.
02:16Le déficit public, c'était 170 milliards d'euros.
02:20Alors, selon l'expression consacrée,
02:21c'est à la fin de la foire que l'on compte les bousses,
02:23mais on peut douter que cette foire estivale à la saucisse
02:25soit à la hauteur de l'enjeu.
02:27Merci beaucoup, Étienne.

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