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Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône - Coordinateur Nationale de la France Insoumise est l'invité de Questions politiques ce dimanche.


Retrouvez « Questions Politiques » tous les dimanches à midi sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/questions-politiques

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Transcription
00:00Bonjour, ravie de vous retrouver dans Questions politiques, l'émission politique du dimanche sur France Inter, diffusée sur France Info, la télé, Canal 16 et en partenariat avec le journal Le Monde.
00:20Fin des discussions, fin du conclave sur les retraites qui a duré 4 mois, les partenaires sociaux ne sont pas parvenus à se mettre d'accord, dialogue de sourds, résultat l'EPS a retrouvé cette semaine sa liberté de ton et de censure du gouvernement.
00:35C'est donc raté pour ce conclave sur lequel François Bayrou avait beaucoup parié une méthode, celle de la concertation, qu'il affectionne et qu'il envisageait même d'appliquer pour la préparation en ce moment et la fabrication à l'automne de son prochain budget.
00:50Comment le Premier ministre espère-t-il avancer désormais ? Va-t-il réussir à passer l'automne ? Faut-il souhaiter une accélération du calendrier politique ?
01:00On en parle avec notre invité, Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise. Il est ce dimanche dans Questions Politiques, en direct et jusqu'à 13h.
01:09Questions Politiques
01:10Karine Bécard sur France Inter
01:15Bonjour Manuel Bompard. Bonjour. Merci d'avoir accepté notre invitation. Merci à vous.
01:20A mes côtés, pour vous interviewer ce dimanche, Françoise Fressoz du journal Le Monde et Alix Bouillaguet de France Télévisions. Bonjour à toutes les deux.
01:27Bonjour. On va commencer comme toujours.
01:30Avec vos images de la semaine, revenons sur ce qui a marqué l'actualité, sur ce qui vous a interpellé.
01:36Manuel Bompard, je commence comme toujours.
01:38Avec vous, avec l'invité en tout cas, qu'est-ce qui vous a frappé cette semaine en particulier ?
01:43J'ai choisi une photo de la marche des fiertés qui a eu lieu hier en Hongrie, à Budapest.
01:50C'était une marche des fiertés qui était interdite par le pouvoir hongrois,
01:53et à laquelle d'ailleurs ont participé un certain nombre d'élus de la France insoumise que je veux saluer.
02:00Pas seulement ?
02:01Pas seulement. Il y avait d'autres élus évidemment et surtout il y avait un grand succès populaire
02:04parce qu'il y a eu quasiment 200 000 personnes qui ont participé à cette initiative.
02:09Et hier, c'était aussi la marche des fiertés à Paris.
02:11Et je crois que c'est l'opportunité, l'occasion de rappeler que c'est un combat,
02:15le combat pour les droits des personnes LGBT, qui d'abord continue, qui est loin d'être terminé,
02:20et qui est menacé par l'extrême droite en France comme dans le reste de l'Europe.
02:26Je rappelle que M. Orban, il y a quelques semaines, tenait une réunion commune dans le Loiret avec Mme Le Pen,
02:32qui disait que dans l'hypothèse où Mme Le Pen gagnerait les élections présidentielles en France,
02:35il sabrerait le champagne.
02:37Et comme on parle beaucoup d'une forme de dédiabolisation du Rassemblement National,
02:41je crois que c'est important de rappeler que partout au pouvoir, à chaque fois qu'elle l'est,
02:44l'extrême droite s'attaque, en particulier aux droits des personnes LGBT.
02:47La Commission européenne a bien fait de se mobiliser aussi sur le sujet ?
02:51On l'a un petit peu entendu ?
02:52On l'a entendu, si vous voulez, mais je crois que ce qui est surtout important,
02:55c'est la mobilisation du peuple qui a dit qu'on n'est pas d'accord avec ça.
03:00Et c'est important de rappeler qu'en France aussi,
03:02on a besoin évidemment de lutter contre les actes homophobes
03:07qui ont malheureusement augmenté encore l'année dernière de 5%.
03:10Et puis de continuer à lutter pour les droits,
03:13pour faire en sorte que par exemple l'accès à la PMA pour toutes et tous soit vraiment une réalité.
03:17Aujourd'hui, il y a beaucoup d'entraves pour avancer dans la direction de la possibilité
03:21de changer de jarre devant un officier d'état civil,
03:24pas devant un juge comme c'est le cas aujourd'hui.
03:26Que ces combats-là, c'est des combats qui sont encore devant nous.
03:29Allez, autre image de la semaine, la vôtre, Alex Bouyaguet, retour en Iran avec vous.
03:34Oui, sur cette image, on peut voir deux photos satellites du site nucléaire d'Ispan au centre de l'Iran.
03:41Deux photos satellites avant et après les bombardements,
03:45selon le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique,
03:48ils ont provoqué des dommages importants, mais pas complets.
03:52Mais que penser de la position française sur la séquence moyenne orientale récente ?
03:56Une position en essuie-glace avec des revirements successifs.
04:00Emmanuel Macron dit d'abord qu'Israël a le droit de se défendre et il dit ensuite
04:04qu'Israël doit arrêter les frappes.
04:06Idem pour les frappes américaines, Emmanuel Macron commence par les soutenir
04:10puis insiste sur leur absence de légalité en décalage avec ses homologues européens,
04:15notamment le chancelier allemand qui lâche qu'Israël fait le sale boulot pour nous.
04:20Et en même temps diplomatique, il y a de quoi déboussoler car au-delà de cet épisode,
04:25ces messages souvent brouillés posent la question de la cohérence diplomatique d'Emmanuel Macron
04:29au Moyen-Orient.
04:31Il a tenu son rang, il a manqué de vision, on est devenu des figurants, Emmanuel Bompard ?
04:38Oui, tout ça en même temps.
04:41Évidemment, on est devenu malheureusement, ou la France en tout cas a une position aujourd'hui
04:45qui est une position inconséquente, qui souffre d'une illisibilité totale
04:51et qui lui empêche de jouer quelque rôle que ce soit.
04:54On le voit beaucoup sur la scène internationale.
04:56Pardon, on prend la parole.
04:58Évidemment qu'il fallait condamner l'action israélienne, puis les bombardements américains,
05:04tout simplement, parce que c'est une violation du droit international.
05:07Et que non, il ne s'agit pas, le concept de guerre préventive qui a été mis en avant
05:11par le Premier ministre israélien d'extrême droite Netanyahou n'existe pas en droit international.
05:15Alors du coup, on laisse les Iraniens enrichir leur uranium ?
05:18Non madame, on négocie, on fait un accord, comme on l'avait fait il y a quelques années,
05:21parce que ce serait quand même important de le rappeler.
05:24Et je rappelle que cet accord était scrupuleusement respecté,
05:27jusqu'à ce que Donald Trump, pendant son premier mandat,
05:31décide d'un retrait unilatéral des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien.
05:35Et discuter, ça suffit pour faire plier Téhéran, vous êtes sûr ?
05:37La preuve, c'est que quand il y a eu un accord sur le sujet, il était respecté.
05:41Parce que quelle autre solution, madame ?
05:42La loi est du plus fort, parce que là, il y a un cessez-le-feu dorénavant,
05:46c'est une bonne nouvelle, mais je rappelle qu'il y a eu 600 morts côté iranien,
05:4930 morts, je crois, côté israélien, si les derniers chiffres sont les bons.
05:55Et que du point de vue du ralentissement souhaité
05:58du programme de développement du nucléaire iranien,
06:01même les services de renseignement américains disent que peut-être
06:04ça a permis de gagner quelques mois, donc ce n'est pas la solution.
06:06L'Agence internationale de l'énergie atomique dit dommages importants,
06:10pas complets, mais importants.
06:11Ce n'est peut-être pas rien quand même quand on a un pays
06:14qui cherche à doter de l'arme nucléaire.
06:16Mais madame, la seule solution, si vous voulez,
06:19faire en sorte que le traité de non-prolifération nucléaire soit respecté.
06:23D'abord, il faudrait que tout le monde le signe.
06:25Parce que moi, je veux bien que dorénavant, ça soit un pays,
06:28un État en l'occurrence Israël, qui n'est non signataire de ce traité,
06:32donc qui a acquis la bombe nucléaire de manière illégale,
06:34qui aille faire la police auprès des autres pays pour leur dire
06:37qu'ils ne doivent pas y avoir accès.
06:38Mais d'un point de vue du respect du droit international,
06:40c'est totalement inconséquent.
06:41Mais la seule solution pour y parvenir,
06:43et les dernières années l'ont démontré,
06:45c'est qu'il y a un accord et une négociation.
06:48C'est la seule manière qui a fonctionné pour l'instant.
06:50Et dès que cet accord a été rompu,
06:52évidemment, le programme de développement a repris son cours.
06:55Donc maintenant, il faut retrouver un chemin qui est un chemin de négociation.
06:59Alors évidemment, ça va être plus difficile la négociation maintenant.
07:01Mais c'est ça qu'il faut faire.
07:03Et la France, elle doit jouer un rôle sur ce sujet.
07:05Et pour pouvoir jouer un rôle sur ce sujet,
07:07y compris les experts en France le disent,
07:09il ne faut pas avoir une vision du droit international à géométrie variable.
07:13Donc quand il y a des actions qui violent le droit international,
07:15la France doit aller condamner ce qu'elle n'a pas fait sur l'action israélienne,
07:18et ce qu'elle n'a pas fait sur les bombardements américains.
07:21Allez, on termine avec vous, Françoise.
07:22Quelle est l'image qui vous a marquée cette semaine ?
07:25En politique, ce qui m'a frappée cette semaine,
07:27c'est la conférence de presse de Raphaël Guzman, lundi.
07:30C'était dans un café du 10e arrondissement.
07:32Et il dit « Notre vision pour la France ».
07:34Alors première question, pourquoi maintenant notre vision pour la France ?
07:37On est quand même assez éloigné de la présidentielle.
07:40Le principal message, c'est « On ne se fera plus avoir ».
07:43C'est quoi ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
07:44Ça veut dire qu'aux Européennes, Raphaël Guzman,
07:47qui était allié avec le Parti Socialiste, fait 14% des voix.
07:50Et puis, il est éliminé au fond marginalisé par la dissolution
07:54parce que le Parti Socialiste va négocier,
07:57ou même pas négocier d'ailleurs,
07:58va s'ingérer dans le programme de LFI,
08:02qui est le programme du nouveau Front populaire.
08:05Et Guzman en consomme un ressentiment fort en disant
08:08« Non, moi je défends une autre ligne,
08:10qui est la gauche à la fois européenne, réformiste,
08:14qui peut gouverner ».
08:15Et donc, c'est ce qu'il affirme là, avec son projet.
08:18Donc, on ne se fera plus avoir.
08:20Ça veut dire aussi, on est prêt en cas de dissolution.
08:22Et ça, ça renvoie à ce qui se passe aujourd'hui.
08:24C'est-à-dire que personne ne sait ce qui va se passer
08:26si François Bayrou est renversé à la rentrée.
08:30La grosse difficulté pour Raphaël Guzman,
08:32c'est une fois d'avoir posé ça,
08:34c'est quelle dynamique créer autour de cette gauche réformiste,
08:37avec quels alliés la construire.
08:39On voit bien que tout ce qui s'est passé autour des conclaves,
08:42autour des retraites,
08:43montre à quel point la notion de compromis aujourd'hui est difficile.
08:46Et donc, son principal challenge,
08:49ça va essayer d'être créer une dynamique
08:51et un rassemblement en vue de la présidentielle.
08:53Manuel Bompard, ça y est,
08:54on a un autre parti à gauche qui est prêt,
08:56qui a un programme.
08:57Bonne nouvelle ou pas ?
08:58Ce qui est une bonne nouvelle,
09:00c'est que le débat puisse se faire sur le fond.
09:02Ça, je pense que c'est bien que ceux qui le souhaitent
09:04mettent sur la table des propositions un programme.
09:07Moi, je crois, vous savez, à la confrontation des points de vue.
09:09C'est ça, la démocratie entre différents programmes.
09:12D'ailleurs, je vous annonce qu'à la France Insoumise,
09:14demain, on va publier un comparateur de programmes
09:16pour faire le point sur les programmes qui sont défendus
09:19par les uns et par les autres.
09:21Vous avez attendu le programme de Glucksmann pour pouvoir le détailler ?
09:23Non, on l'avait déjà fait pendant la dernière campagne
09:25des élections présidentielles de 2022.
09:27Mais puisque tout le monde dorénavant...
09:28C'est de montrer les différences entre les différents programmes.
09:32Regardez, M. Glucksmann a présenté, je crois,
09:3450 mesures programmatiques.
09:36L'année dernière, au moment de la campagne
09:38du Nouveau Front Populaire,
09:39le programme du Nouveau Front Populaire
09:41contenait 30 mesures d'urgence.
09:42Ce que je peux vous dire, c'est que sur ces 30 mesures d'urgence,
09:45qui a été défendues toute la gauche
09:47lors des élections législatives l'année dernière,
09:49il y en a 21 qui ne sont pas dans le programme de M. Glucksmann.
09:52Oui, mais ça, il assume complètement...
09:53Mais je ne le reproche pas, je le dis.
09:55Et donc, je pense que c'est important...
09:57On a l'impression quand même que le rendez-vous de demain,
09:58c'est un peu en concurrence avec ce qui s'est passé cette semaine.
10:00Enfin, pardonnez-moi, mais ça vous a fait réagir ?
10:01Le rendez-vous de demain ?
10:02Non, non, je crois que c'est pour informer
10:04les citoyennes et les citoyens.
10:06Je pense que c'est bien que les gens puissent se faire
10:07un point de vue sur les différents points de vue,
10:09les différents programmes.
10:10Quand j'analyse le programme de Raphaël Glucksmann...
10:12Mais c'est pour dire quoi ?
10:14Mais c'est pour dire que du point de vue du programme
10:17du Nouveau Front Populaire,
10:18il en a déchiré les deux tiers
10:20quand il a présenté ses propositions programmatiques.
10:22Par exemple, il n'y a plus la volonté d'abroger la réforme des retraites.
10:26Il dit qu'il ne faut pas se focaliser sur la question de l'âge.
10:28Par exemple, il rentre en quelque sorte en droite ligne
10:32avec les annonces qui ont été faites par le président de la République
10:34cette semaine sur les dépenses militaires
10:35puisqu'il annonce que l'Union européenne doit consacrer
10:38500 milliards d'euros à développer ses dépenses.
10:40Oui, mais je fais les points de comparaison du programme.
10:43Ça veut dire que son programme...
10:44Attendez, ça veut dire que son programme
10:45est quand même plus proche du programme d'Emmanuel Macron en 2017
10:49que du programme du Nouveau Front Populaire.
10:51Mais après, c'est aux électrices et aux électeurs de tranchées.
10:54C'est ça la démocratie.
10:55On va largement en parler pendant l'émission
10:57de tous ces points en particulier.
10:59Vous savez que vous intervenez sur une antenne dégradée, Emmanuel Montpard ?
11:02Une antenne dégradée ?
11:03Oui, on fait grève à Radio France depuis 4 jours
11:07pour dénoncer le projet de holding de l'audiovisuel public,
11:10c'est-à-dire le regroupement de France Télévisions,
11:12de Radio France et de l'INA
11:13que porte la ministre de la Culture, Rachida Dati.
11:16Un petit projet qui sera examiné dès demain, lundi, mardi également.
11:22Qu'en pense la France Insoumise ?
11:23Est-ce que vous êtes favorable à cette idée de holding de l'audiovisuel public ?
11:27Non, nous y sommes défavorables.
11:29Nous y sommes opposés en commission à l'Assemblée nationale.
11:31Il y aura normalement, demain en ouverture du texte,
11:34ce qu'on appelle une motion de rejet à l'ouverture du débat parlementaire
11:36que nous avons déposé, que nous voterons
11:39pour dénoncer ce projet,
11:42pour dénoncer aussi les restrictions budgétaires
11:44dont souffre aujourd'hui le service public de l'information.
11:47Et puisque vous m'interrogez sur ce sujet,
11:49permettez-moi d'apporter mon soutien aux salariés qui sont en grève.
11:54Quand ils sont en grève contre les restrictions budgétaires,
11:57je les appuie, je les soutiens.
11:59Quand ils sont en grève contre un projet de loi
12:01qui, à mon avis, va mettre en difficulté
12:03la capacité du service public de l'information
12:05à bien faire son travail, je les soutiens aussi.
12:07Qu'est-ce qui, sur le fond, vous gêne le plus ?
12:09D'abord, la dimension budgétaire.
12:11Ça me paraît quand même important.
12:12C'est les restrictions budgétaires.
12:13Les restrictions budgétaires.
12:14Ce n'est pas nouveau, ça n'a pas commencé avec...
12:15Oui, voilà, ça, ce n'est pas dans le projet.
12:17Oui, mais bon, moi, je suis cohérent
12:18et j'ai une continuité dans les positions politiques que je défends.
12:22Et puis, tout le monde sait qu'avec ce projet de rapprochement,
12:25ça va se traduire sans aucun doute
12:27par de nouvelles restrictions budgétaires,
12:30par des économies d'échelle,
12:31par des suppressions sans doute de postes,
12:33de techniciens, de journalistes.
12:34Pour moi, ça pose une difficulté.
12:36Et puis, la deuxième difficulté,
12:37c'est qu'un service public de l'information
12:39qui soit chapeauté par une direction unique,
12:42eh bien, forcément, c'est un service public de l'information
12:44qui, à mon avis, dans son indépendance,
12:47risque d'être remis en cause.
12:48Je pense que le fait qu'il y ait plusieurs antennes
12:50permet de garantir aussi une pluralité des points de vue,
12:52une pluralité des expressions,
12:53et c'est important que ça s'arrête.
12:54Une petite question sur votre tactique parlementaire.
12:56Vous faites motion de rejet.
12:57Si elle ne passe pas, vous faites de l'obstruction ?
12:59Ou comment...
13:00Non, on mènera la bataille
13:01comme on a l'habitude de le faire,
13:03vous savez, sur le fond,
13:04et en prenant le temps nécessaire
13:06pour pouvoir avoir ce débat sur le fond.
13:07C'est important, un débat.
13:09Vu les équilibres politiques,
13:10c'est un taxi peut-passer ou pas, selon vous ?
13:12Ah ben, ça, c'est...
13:13En fait, je crois...
13:14Si j'ai bien compris ce qui s'est passé en commission,
13:16l'ensemble des formations politiques de gauche
13:17sont opposées à ce projet.
13:19Donc, comme vous connaissez
13:20l'arithmétique parlementaire comme moi,
13:22ça va dépendre des positions de vote
13:24des députés macronistes et du socle commun.
13:26Donc, interpellez-les, interrogez-les.
13:29Peut-être que ça dépendra
13:30s'ils sont divisés sur ce texte
13:32comme ils ont pu l'être sur d'autres.
13:36Il va bientôt être temps de passer à autre chose.
13:38Ça ne veut pas dire que le sujet des retraites
13:39n'est pas important.
13:40Le sujet des retraites, pour moi,
13:41il sera fondamental en 2027.
13:43Et il y a un moment où celles et ceux
13:44qui veulent être présidents de la République
13:46devront montrer, quand même,
13:48qu'ils pérennent ce système,
13:49qui est un système qui existe depuis 80 ans
13:51et qui est aujourd'hui en déficit chronique.
13:52Mais il y a d'autres sujets importants,
13:54maintenant, qu'il faut traiter.
13:55Il y a un budget à préparer.
13:57Il y a des enjeux internationaux.
13:58Il y a des enjeux de défense.
14:01On vient d'entendre le vice-président
14:03de l'Assemblée nationale, Roland Lescure.
14:05Hier, il était dans la matinale de France Inter.
14:08Fin du conclave sur les retraites.
14:10Donc, un conclave qui n'a pas abouti.
14:13François Bayrou espérait le prolonger
14:15de quelques semaines.
14:16La CFDT a dit, on s'arrête là.
14:18Après quatre mois de discussion,
14:20est-ce qu'il faut accepter de tourner la page ?
14:23Est-ce que c'est raté ?
14:24Et donc, est-ce que c'est réglé ?
14:25Oui, bien sûr que c'est raté.
14:27Le conclave est raté.
14:28Et honnêtement, ce n'est pas une surprise.
14:30Si vous reprenez mes expressions
14:32ou les expressions de la France Insoumise,
14:33au moment où l'annonce de ce conclave a été faite,
14:37nous disions déjà depuis le début,
14:39à partir du moment où vous mettiez autour de la même table
14:41les représentants des organisations syndicales de salariés
14:43et les représentants du patronat,
14:45et que sur la question centrale,
14:47parce que c'était la question centrale
14:48qui est la question de l'âge de départ à la retraite,
14:50le MEDEF a déjà mis son veto,
14:52à partir du moment où vous lui donnez un droit de veto
14:54dans la discussion entre les partenaires sociaux,
14:57évidemment que le conclave ne peut pas aboutir,
15:00et en tout cas ne peut pas aboutir
15:01sur la seule revendication
15:02qui est vraiment celle qui est partagée le plus largement,
15:04c'est-à-dire l'abrogation de la réforme des retraites
15:06et le retour de l'âge de départ à la retraite à 62 ans.
15:07– Pour vous, ces 62 ans, ça reste, c'est essentiel ?
15:11– Évidemment.
15:12– Et vous continuerez à…
15:12– Mais ce n'est pas que pour moi, Madame Fréseuse,
15:14il y a eu quelques semaines,
15:16il y a quelques semaines à l'Assemblée nationale,
15:17un vote sur ce qu'on appelle une résolution,
15:19qui est un texte non contraignant,
15:20mais qui permettait d'exprimer la volonté de l'Assemblée nationale,
15:22puisque à chaque fois qu'on a voulu inscrire vraiment
15:24l'abrogation de la réforme des retraites
15:26à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale,
15:27on l'a fait dans notre niche parlementaire,
15:29les députés macronistes ont fait de l'obstruction
15:31toute la journée pour nous empêcher de voter cette abrogation,
15:33alors qu'il y avait une majorité de députés pour la voter.
15:36Mais la dernière fois qu'il y a eu un vote sur le sujet
15:38à l'Assemblée nationale,
15:39il y a eu une très large majorité des députés
15:41qui ont voté pour la réforme des retraites.
15:43– Dans l'hémicycle, à ce moment-là,
15:44il y avait essentiellement les voix de gauche
15:46et il manquait beaucoup de renaissance,
15:49il n'y avait pas de droite et il n'y avait pas d'extrême droite.
15:50– Vous êtes moins regardant sur la présence dans l'hémicycle
15:54quand il y a des votes.
15:55– Non mais il y avait 200 personnes.
15:56– Oui, mais bon, à l'Assemblée nationale, c'est comme ça que ça…
15:57– C'était pas représentatif.
15:58– Madame, même si tout le monde était là,
16:00au vu des groupes politiques qui ont voté
16:03pour cette abrogation de la réforme des retraites,
16:04il y avait une très large majorité de l'Assemblée nationale
16:06qui était en faveur de cette abrogation.
16:08Et c'est pas juste les députés.
16:10Dans le pays, le peuple français n'a jamais accepté
16:14cette retraite à 64 ans.
16:15– Oui, sauf qu'on ne l'a jamais votée.
16:17– On ne va pas refaire le débat sur les 62 ans,
16:19sur la retraite, etc.
16:20– Ah bah si, si, on va le refaire, madame.
16:22– Dans le pays, on va le refaire, je peux vous le dire.
16:23Et tant qu'on ne sera pas revenu à 62 ans,
16:25on va refaire ce débat.
16:26– Non mais, bien sûr, mais politiquement,
16:27on est là pour acter la fin du conclave.
16:30La question, c'est de la responsabilité.
16:32C'est la responsabilité de qui ?
16:33Est-ce que vraiment, c'est la responsabilité du Premier ministre,
16:35le fait que ça ait échoué ?
16:36– Mais évidemment, madame.
16:37– Alors pourquoi ?
16:38– Parce que déjà, comme je vous le disais tout à l'heure,
16:40la manière avec laquelle la composition de ce conclave
16:44et le fait qu'à aucun moment,
16:45le Premier ministre n'a pris une position en disant
16:47« Mais si vous ne vous mettez pas d'accord sur ce sujet,
16:50je viendrai devant l'Assemblée nationale
16:51et je laisserai les députés voter sur ce sujet »,
16:54– Évidemment que François Bayrou,
16:56il a organisé la paralysie du conclave,
16:57mais parce que son objectif, c'était de gagner du temps
16:59pour rester en place.
17:00– Mais attendez, ce qu'il dit là,
17:00c'est qu'il peut peut-être y avoir des améliorations
17:03pour les femmes,
17:04pour ceux aussi qui n'ont pas la totalité
17:07de leurs cotisations pour toucher une retraite à temps plein.
17:10Si jamais il arrive à intégrer ces améliorations,
17:14est-ce que vous les voterez ou vous direz
17:16« Non, ce n'est pas au niveau ».
17:17– Mais Mme François Bayrou dit qu'il va peut-être
17:19intégrer certaines de ces modifications
17:21au projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
17:24Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
17:26depuis 2022, il n'a pas été voté une seule fois
17:28par l'Assemblée nationale.
17:30Il est toujours passé en force par 49-3.
17:32Donc pardon, mais la question que vous me posez…
17:33– Donc vous pensez qu'il n'y aura pas de vote là-dessus ?
17:34– Mais la question que vous me posez, pardon,
17:35n'a pas de réalité, puisqu'en vérité,
17:38sans doute qu'on risque de ne même pas être appelé
17:39à voter sur ce sujet.
17:40Et pour le reste, pour les carrières longues,
17:43pour les carrières et pour les retraites des femmes,
17:46le fait de ramener l'âge de départ à la retraite à 62 ans
17:48est beaucoup plus favorable que les micro-petites avancées
17:52sur lesquelles ils pourraient se mettre d'accord.
17:54– Même si vous ne votez pas,
17:55est-ce que vous considérez que c'est quand même
17:56des améliorations qu'on peut estimer positives ?
17:59– Mais c'est beaucoup moins que ce que permettrait
18:01l'abrogation de la réforme des retraites.
18:03Donc si vous me dites, la situation, elle est catastrophique,
18:06est-ce que vous préférez qu'elle soit un peu moins catastrophique ?
18:09Bon, moi, pardon, j'essaye de faire en sorte
18:11que la situation, elle s'améliore, elle s'arrange.
18:14Et pour ça, il faut ramener l'âge de départ à la retraite
18:16à 62 ans dans un premier temps,
18:18et puis ensuite aller plus loin.
18:19Ça, c'est le programme que nous défendons.
18:20– Addict, une dernière question sur la retraite.
18:21– Je vous écoute, c'est quand même un peu étrange.
18:22Vous prônez le dialogue social,
18:25et là, vous ne dites pas, tiens,
18:26il y a quelque chose quand même dans cette méthode,
18:28c'est-à-dire mettre les partenaires sociaux,
18:30mettre le patronat avec un médiateur
18:32pour essayer de sortir un compromis.
18:36Vous pourriez vous dire, il y a quand même des choses à retenir.
18:39– Mais, madame, d'abord, ce conclave a exclu,
18:42dès le début, certaines organisations syndicales
18:44qui n'ont pas été...
18:44– Elles se sont exclues ?
18:46– Attendez, attendez, s'il vous plaît.
18:49– De leur plein gré ?
18:49– Non, madame, soyons précis.
18:52D'abord, le conclave a exclu, dans sa composition,
18:55certaines organisations syndicales,
18:57je pense, par exemple, à la Solidaire,
18:59je pense à la FSU,
19:00qui n'étaient pas invitées au conclave.
19:01Ensuite, vous avez raison,
19:03il y a deux autres organisations syndicales,
19:05en l'occurrence la CGT et Force Ouvrière,
19:06qui, quand ils ont vu que c'était une supercherie
19:08et qu'il n'était pas question de discuter de l'âge,
19:11puisque M. Bayrou a dit,
19:12non, non, l'âge, il ne fait pas partie des paramètres de discussion,
19:14ils sont sortis aussi, d'abord, premièrement.
19:16Deuxièmement, oui, bien sûr,
19:17moi, je suis favorable à les discussions
19:18entre les partenaires sociaux,
19:19mais à la fin, celui qui doit avoir le dernier mot,
19:22c'est l'Assemblée nationale,
19:24c'est la représentation du peuple.
19:25– François Bayrou l'avait promis ?
19:26– Et alors, il ne le fait pas ?
19:28– Alors, le souci, maintenant, pardonnez-moi, c'est…
19:29– Donc, il l'avait promis,
19:30mais je m'en fiche des promesses de François Bayrou,
19:32est-ce qu'il va le faire ?
19:33C'est très simple, M. Bayrou…
19:34– Il y a toujours une voix,
19:35et que c'est, pourquoi pas,
19:37un texte de loi sur, effectivement, pénibilité,
19:39sur les femmes, c'est pas rien,
19:40c'est des millions de personnes aussi.
19:41– Oui, madame, mais la démocratie,
19:42c'est pas rien, peut-être, non ?
19:43Ça fait depuis un an
19:44qu'on essaye d'avoir un débat
19:46et un vote à l'Assemblée nationale sur ce sujet.
19:48Peut-être qu'on pourrait voter une fois, je ne sais pas,
19:50en démocratie, c'est peut-être bien
19:51que les députés votent, parfois,
19:52qu'est-ce que vous en pensez ?
19:52– Parlons-en de la démocratie, justement,
19:53Manuel Bompard, parce que là,
19:54la concertation, c'est bien,
19:55mais donc, ça n'a pas marché,
19:57pas de majorité à l'Assemblée,
19:58donc on n'avance pas non plus,
19:59on avance comment ?
20:00– Non, non, il y a une majorité pour aborder…
20:01– Non, mais madame, s'il vous plaît,
20:02ne dites pas des choses qui sont inexactes,
20:03il y a une majorité à l'Assemblée nationale
20:05pour abroger la réforme des retraites,
20:07donc, on permet aux députés de voter
20:09pour abroger la réforme des retraites,
20:10c'est quand même, je suis quand même stupéfait
20:12de devoir avoir comme exigence
20:14sur un plateau de télévision
20:15que les députés puissent voter,
20:17enfin, je ne sais pas,
20:17ça devrait vous choquer aussi, quand même.
20:19– Non, mais ils peuvent voter, effectivement,
20:21il n'y a pas de majorité à l'Assemblée,
20:22donc réussir à trouver une majorité,
20:24c'est compliqué.
20:24– Non, madame, vous pouvez répéter
20:26trois fois la même chose,
20:26mais sur la question de l'abrogation
20:27de la réforme des retraites,
20:28il y a une majorité de députés
20:29à l'Assemblée nationale pour la voter,
20:31et sinon, faites-moi la démonstration inverse.
20:33– Pas au Sénat, enfin…
20:34– Très bien, madame, mais dans notre Constitution,
20:36vous êtes au courant que c'est l'Assemblée nationale
20:37qui a le dernier mot.
20:38– Donc, c'est souvent la CNP.
20:39– Très bien, si nous étions au gouvernement aujourd'hui,
20:43nous aurions inscrit à l'ordre du jour
20:44une proposition de loi
20:45pour l'abrogation de la réforme des retraites.
20:46– Mais vous ne seriez pas au gouvernement aujourd'hui
20:48parce qu'il n'y avait pas de majorité
20:49pour vous y mettre.
20:50– Attendez, laissez-moi terminer.
20:51– Mais il n'y en avait pas non plus pour M. Bayon.
20:53– Bah voilà.
20:53– La majorité des députés l'aurait voté,
20:55peut-être qu'ensuite au Sénat,
20:56ça aurait été rejeté,
20:57et puis on aurait, comme le veut notre Constitution,
20:59donné le dernier mot à l'Assemblée nationale
21:01qui aurait voté l'abrogation de la réforme des retraites.
21:03Si M. Macron avait respecté le résultat
21:05des dernières élections,
21:07aujourd'hui, l'âge de départ à la retraite en France,
21:09il serait à 62 ans.
21:10Et ça aurait été bien pour des millions de salariés
21:12aujourd'hui qui arrivent à 62 ans,
21:14ils sont fatigués,
21:15ils ont des maladies professionnelles.
21:17– Vous ne faites pas croire à cette fable.
21:18– Mais madame…
21:19– Un gouvernement de gauche aurait été censuré
21:21par l'Assemblée nationale.
21:21– Mais vous le savez, vous.
21:23– Bah oui, il n'y avait pas de majorité.
21:24– Et alors, il y en avait une pour M. Bayrou ou M. Barnier ?
21:28– Alors, je voudrais…
21:28– Non, il n'y en avait pas.
21:29Bon.
21:30– Est-ce qu'on peut…
21:30– Et là, ça ne vous a pas choqué
21:31qu'on mette M. Bayrou ou M. Barnier ?
21:33Donc, comment on fonctionne
21:34dans toutes les démocraties parlementaires ?
21:35Vous le savez, madame Fréceuse,
21:36vous observez ce qui se passe dans les autres pays.
21:38Comment ça fonctionne ?
21:39La formation politique qui a gagné
21:41et qui est arrivée en tête des élections,
21:42on lui confie…
21:43– C'est pas la Constitution de la 5e,
21:44on va parler de la histoire,
21:45– On lui confie la responsabilité
21:45de constituer un gouvernement.
21:46– Mais c'est pas la Constitution,
21:54on avance globalement
21:55et pas simplement sur les retraites.
21:57Comment ?
21:58Est-ce qu'on avance par référendum,
21:59par exemple ?
22:00Je ne sais pas.
22:00Est-ce qu'il faut tourner la page ?
22:01Est-ce qu'il faut faire une nouvelle dissolution ?
22:03Vous proposez quoi ?
22:04– Moi, d'abord, je propose
22:05de censurer le gouvernement.
22:07Il y a une motion de censure
22:07qui va être examinée à l'Assemblée nationale.
22:09– Qui a aucune chance d'aboutir ?
22:10– Vous n'en savez rien, madame.
22:11Enfin, s'il vous plaît.
22:12– Le gouvernement national a dit
22:13qu'il ne la voterait pas,
22:13donc c'est mathématique.
22:14– Très bien, mais c'est mardi, le vote.
22:16Il n'a pas eu lieu pour l'instant,
22:17vous êtes d'accord ?
22:18Bon, donc moi, jusqu'à mardi,
22:20permettez-moi de mettre toute mon énergie
22:22pour essayer de faire en sorte
22:23de faire tomber ce gouvernement.
22:24Et moi, j'aimerais bien, à un moment,
22:26qu'on regarde le bilan de la non-censure.
22:28Parce qu'on nous a dit,
22:29il ne faut pas, le Parti Socialiste,
22:30à l'époque, a dit,
22:31il ne faut pas censurer le gouvernement
22:32parce qu'on va obtenir l'abrogation
22:33de la réforme des retraites.
22:34On en a parlé, tout le monde a compris
22:35que ce n'était pas à l'ordre du jour
22:37aujourd'hui avec ce gouvernement.
22:39On nous a dit,
22:39il ne faut pas censurer le gouvernement
22:40est-ce qu'on va obtenir un meilleur budget ?
22:42Toutes les micro-concessions
22:44que le Parti Socialiste considérait avoir obtenues
22:46ont été balayées d'un revers de la main
22:47depuis cinq mois.
22:48Depuis cinq mois,
22:49on a eu le programme le plus rétrograde
22:50en matière écologique et environnementale
22:53de la part d'un gouvernement,
22:54le plus rétrograde depuis 20 ou 30 ans
22:56sur ce sujet.
22:58On a eu M. Retailleau
22:59et ses obsessions racistes et islamophobes.
23:01Pardon, mais là, maintenant,
23:03l'urgence, c'est de faire tomber ce gouvernement
23:05et de protéger le pays.
23:07Et après, qu'est-ce qui se passe ?
23:08Ça sert à quoi ?
23:09De le censurer ?
23:10Est-ce qu'il n'y a pas un sujet sur les déficits ?
23:12De mettre en place une autre politique ?
23:14Alors, avec qui ?
23:15Avec un autre...
23:15Si M. Macron veut enfin...
23:18Si enfin M. Macron veut reconnaître
23:20le résultat des dernières élections législatives,
23:22nous sommes-nous disponibles
23:23pour proposer une autre politique,
23:26un autre gouvernement.
23:27Et sinon, il n'a qu'à partir.
23:28Toujours Lucie Castel-Matignon.
23:30Alors, qui est votre candidat ?
23:32Mais, madame, pour l'instant,
23:33le gouvernement n'est pas tombé.
23:34Donc, permettez-vous...
23:35Mais non, mais madame,
23:36moi, je parle de programme,
23:37si vous voulez bien.
23:38Tout à l'heure, je vous ai dit,
23:39y compris Raphaël Glucksmann,
23:40je combats ses positions politiques,
23:42mais je trouve ça bien
23:43que le débat puisse avoir lieu
23:44en termes programmatiques.
23:45Mais ça s'incarne aussi, un programme.
23:46Vous en souvenez ?
23:46Mais évidemment, ne vous inquiétez pas.
23:47La France insoumise,
23:48il y a plein de gens
23:48qui sont tout à fait en capacité
23:50de diriger une politique alternative.
23:51Qui ?
23:52La question...
23:52Mais vous en connaissez plein.
23:53Donc, attendez, madame, s'il vous plaît.
23:56La question, c'est
23:56qu'est-ce qu'il faut faire pour le pays ?
23:58Bon, voilà.
23:59Allons-y.
23:59Venons à qu'est-ce qu'il faut faire pour le pays.
24:00Revenons quand même,
24:01parce que tout a été effacé depuis le début.
24:03C'est qu'est-ce qu'on fait
24:04de cette masse de déficit et de dettes ?
24:07Comment vous abordez ce sujet-là ?
24:09Qu'est-ce que vous proposez ?
24:10D'abord, madame,
24:10je vous dis une chose simple.
24:12C'est que si aujourd'hui,
24:13nous sommes dans une situation de déficit
24:15qui est effectivement trop important,
24:17ce n'est pas tombé nulle part.
24:18Il y a une responsabilité politique.
24:20Assez collectif ?
24:21Tout le monde demandait plus de dépenses
24:22tout le temps ?
24:23Non, madame.
24:24Madame, si aujourd'hui,
24:25il y a un déficit,
24:26ce n'est pas parce qu'il y a eu plus de dépenses.
24:27Ce n'est pas vrai.
24:29C'est parce qu'il y a eu moins de recettes.
24:31Pour être très simple et très clair,
24:32pour que tout le monde l'entende bien,
24:34si le niveau de recettes
24:35en proportion du PIB
24:36était resté aujourd'hui au même niveau
24:38que ce qu'il était
24:38quand Emmanuel Macron
24:39a pris le pouvoir en France en 2017,
24:41s'il était resté au même niveau,
24:43aujourd'hui en France,
24:43le déficit serait inférieur à 3% du PIB.
24:46Donc, contrairement à ce que j'entends
24:47à longueur de plateau
24:48et à longueur d'antenne,
24:50le problème aujourd'hui,
24:50ce n'est pas des dépenses excessives.
24:52Je vais même vous dire,
24:52les dépenses publiques,
24:53elles ont baissé depuis 2017
24:54en proportion du PIB.
24:55Donc, le problème aujourd'hui,
24:57c'est les recettes.
24:58Donc, si vous voulez apporter une réponse
25:00à cette situation
25:01et à cette difficulté,
25:02vous devez rétablir
25:04un certain nombre de recettes.
25:05Parce qu'aujourd'hui,
25:06vous avez un président de la République
25:07qui a multiplié les cadeaux
25:08aux plus riches.
25:09Il n'y a pas de majorité pour rétablir des recettes.
25:09Il y a une sorte d'allergie fiscale.
25:12Ce n'est pas vrai.
25:13À droite, ils n'en veulent pas.
25:14Madame, ce n'est pas vrai.
25:15Dans le bloc central,
25:16ils n'en veulent pas.
25:17Il n'y a pas de majorité pour ça.
25:18Ce n'est pas vrai ce que vous êtes en train de dire
25:19et je vais en faire la démonstration.
25:21Quand il y a eu,
25:21avec M. Barnier,
25:22Premier ministre,
25:23le débat parlementaire
25:24sur le budget
25:25à l'Assemblée nationale,
25:26nous avons trouvé des majorités
25:27pour voter des nouvelles recettes.
25:29Nous avons voté, par exemple,
25:31nous avons fait voter, par exemple,
25:32ce qu'on appelle
25:33l'impôt universel
25:33sur les entreprises.
25:34C'est-à-dire le fait que
25:35des entreprises
25:36qui font de l'optimisation
25:38ou de l'évasion fiscale
25:39pour ne pas payer en France
25:40le nombre,
25:41la quantité d'impôt
25:42qu'ils devraient payer normalement
25:43en France
25:43soient contraints de le faire.
25:44Nous avons réussi à trouver
25:45une majorité de députés
25:46à l'Assemblée nationale
25:47pour voter ce qu'on appelle
25:48la taxe Zuckmann,
25:49c'est-à-dire une proposition
25:50de taxe minimum
25:52de 2%
25:52sur le patrimoine
25:53des milliardaires.
25:54Et, je vais m'arrêter là
25:55pour vous poser votre question,
25:56ces deux dispositions-là
25:57dont je suis en train
25:58de vous parler,
25:58la première,
25:59elle permet de récupérer
26:0125 milliards d'euros
26:02et la deuxième,
26:02elle permet de récupérer
26:0315 milliards.
26:04Vous savez faire les calculs
26:05comme moi,
26:05ça fait 40 milliards,
26:06c'est ce que cherche
26:06M. Bayrou,
26:07il les a.
26:08Il n'y a pas de majorité
26:08au Parlement pour la voter.
26:09Ah non, je ne peux pas
26:12vous laisser dire ça
26:13parce que, madame,
26:14il y a une majorité
26:15de députés à l'Assemblée nationale
26:16pour voter ces mesures
26:18et comme je vous en ai fait
26:19la démonstration
26:19sur les retraites tout à l'heure,
26:21peut-être que vous voulez
26:21changer la Constitution
26:22mais aujourd'hui dans la Constitution
26:23c'est l'Assemblée nationale
26:24qui est le dernier mot,
26:25pas le Sénat.
26:25On va arrêter de parler du budget
26:25parce que, pour le coup,
26:26sur le budget,
26:27vous êtes très clairs
26:27et on connaît parfaitement vos idées.
26:29J'aimerais bien qu'on parle
26:30un petit peu, par contre,
26:31de l'image aujourd'hui
26:32de la France insoumise,
26:33de l'image de votre leader,
26:39votre parti qui s'est pas mal dégradé
26:42ces dernières semaines.
26:43Aujourd'hui, 26% seulement des Français
26:45considèrent les Insoumis
26:46comme capables de gouverner.
26:48Donc, on est vraiment
26:48au cœur du sujet, 26%.
26:51Et les filles sont au dernier rang
26:52des partis politiques.
26:53C'est une étude Ipsos
26:54qu'elle fait chaque année,
26:56vous le savez,
26:56intitulée Fractures françaises.
26:58Comment est-ce que vous expliquez
26:59ce fossé aujourd'hui
27:00qui s'est creusé
27:01entre vous et les Français ?
27:03Madame, il n'y a pas de fossé
27:04entre la France insoumise
27:05et les Français.
27:06À chaque fois qu'il y a eu
27:07des élections
27:08ces dernières années,
27:10je crois que la France insoumise
27:10elle a progressé
27:11d'un point de vue électoral.
27:12Elle a progressé par exemple
27:13entre les élections européennes
27:14de 2019
27:15et les élections européennes
27:16de 2024.
27:17Et l'année dernière,
27:18alors que tous les sondages,
27:19puisque vous me parlez de sondages,
27:2027 sondages...
27:21Non, c'est plus qu'un sondage.
27:22C'est une étude.
27:2327 sondages qui ont été faits
27:24entre la dissolution
27:25de l'Assemblée nationale
27:26et les élections législatives
27:27l'année dernière.
27:28Les 27 sondages annonçaient
27:30que le Rassemblement national
27:31allait sortir en tête de l'élection.
27:32Voilà.
27:33Qu'est-ce qui s'est passé
27:33le soir de l'élection ?
27:34C'est pas le Rassemblement national
27:35qui arrive en tête de l'élection.
27:37Donc pardonnez-moi,
27:38mais moi je fais pas de la politique
27:39au regard de sondages
27:40qui se sont tout le temps trompés
27:41ces dernières années.
27:42Je fais de la politique
27:43au regard de ce que je pense juste
27:44est bon pour le pays.
27:44Non mais là c'est pas des sondages
27:45qui disent simplement
27:46qui va gagner l'élection présidentielle.
27:48Là c'est un sondage par exemple
27:49qui dit que 63% des Français...
27:51Oui.
27:51Pour 63% des Français,
27:53c'est pas rien,
27:53c'est deux tiers des Français.
27:54Et l'effet est un danger
27:55pour la démocratie.
27:56Est-ce que vous êtes en train
27:58de payer très cher l'attitude
27:59que vous pouvez avoir
28:00les députés à l'Assemblée ?
28:00En fait vous m'interrogez
28:01sur quelque chose
28:02qui n'existe pas.
28:03Ah bon ?
28:03Donc faites ce que vous voulez,
28:05il n'y a pas de problème.
28:05Mais vous savez moi
28:06j'ai vu une étude
28:07il n'y a pas longtemps
28:07qui disait qu'en France
28:09il y avait à peu près 30%
28:10des Français
28:11qui avaient confiance dans les médias
28:12et que c'était le niveau
28:13le plus bas par rapport
28:14au reste de l'Union européenne.
28:16Peut-être que vous pourriez
28:17vous remettre en cause.
28:17Qu'est-ce que vous en pensez ?
28:18Donc vous voyez
28:19si on voulait qu'on fasse...
28:20Tous les jours on se met en cause.
28:20Ben j'ai pas l'impression.
28:21Donc si vous voulez
28:22qu'on fasse les débats
28:23au regard des études,
28:24des sondages, etc.
28:25Pardon, on est en démocratie.
28:26Moi je mène des batailles politiques
28:28pour essayer d'améliorer
28:29la situation des Françaises
28:30et des Français.
28:31Et puis après il y a des élections.
28:32C'est ça la démocratie.
28:33Au moment des élections
28:34les gens y tranchent,
28:35y votent.
28:36Donc il y aura des élections
28:37dans les prochaines semaines peut-être.
28:39Dans les prochains mois c'est sûr.
28:41Et au moment de ces échéances électorales
28:42les Français diront
28:43et s'ils sont d'accord
28:44avec le programme de la France Assoumise
28:46ils voteront pour
28:46et s'ils ne sont pas d'accord
28:47avec votre programme.
28:47Alors quel est votre scénario idéal ?
28:49C'est quoi ?
28:49C'est Bayrou renversé ?
28:52Vous demandez une élection présidentielle
28:54anticipée tout de suite ?
28:55Bien sûr.
28:56Parce que tout le monde a compris
28:57dorénavant
28:58et c'est pour ça que je vous disais
28:59tout à l'heure
28:59que le président de la République
29:00Emmanuel Macron
29:01n'avait pas respecté
29:02le résultat des élections.
29:02Tout le monde a compris
29:03que la cause du problème aujourd'hui,
29:05la cause de cette situation de blocage
29:07parce que vous avez raison
29:08c'est vrai qu'on est dans
29:09une situation de blocage
29:09mais la cause de cette situation
29:11de blocage aujourd'hui
29:12elle se trouve à l'Elysée
29:12et tout le monde le sait.
29:14Donc je reviens à la question
29:15que je vous posais.
29:16Est-ce qu'il faut une nouvelle dissolution ?
29:17Est-ce qu'il faut des élections anticipées ?
29:19Est-ce qu'il faut qu'il démissionne
29:20Emmanuel Macron ?
29:21Vous proposez quoi ?
29:22Je pense qu'effectivement
29:23ce serait une bonne chose
29:24qu'il puisse y avoir
29:24des élections présidentielles anticipées.
29:26Je pense qu'on aurait besoin
29:28de pouvoir revenir devant
29:29les Françaises et les Français
29:30que chacun présente
29:32le programme politique
29:33qui est le sien
29:34son orientation politique
29:35qu'il propose au pays
29:36et que les gens puissent trancher.
29:37Mais en attendant
29:38parce qu'on n'a pas le sentiment
29:39qu'Emmanuel Macron
29:40prenne cette voie
29:41on en a pour 18 mois
29:43d'immobilisme.
29:44Vous posez la question à lui.
29:46Pas à moi.
29:47Moi je fais ce que je peux
29:48pour essayer de faire en sorte
29:49que la mauvaise politique
29:51que met en place M. Bayrou
29:52s'arrête
29:53parce qu'elle fait souffrir
29:53beaucoup de gens
29:54dans notre pays
29:55et pour faire en sorte
29:56qu'on puisse ouvrir
29:56un autre chemin pour le pays.
29:58Donc Sébastien Lecornu
29:58ce serait mieux ?
29:59Mais non ça ne serait pas mieux.
30:01Et il s'exposerait
30:02à la même censure.
30:04Il s'exposerait à la même censure
30:05à partir du moment
30:06où il ne veut pas
30:08changer radicalement
30:09d'orientation politique.
30:10et il ne veut pas
30:11changer radicalement
30:12d'orientation politique.
30:12Donc il ne va rien se passer
30:13pendant 18 mois ?
30:14C'est ce que vous nous dites.
30:14Non je vous dis
30:15qu'il faut faire tomber
30:15le gouvernement de M. Bayrou
30:17et qu'ensuite la responsabilité
30:18elle est celle du président
30:19de la République
30:20et que le président
30:21de la République
30:22à un moment
30:23doit pouvoir considérer
30:24qu'il nous a fait perdre
30:25déjà beaucoup trop de temps.
30:26Parce que c'est vrai qu'en attendant
30:27on perd du temps.
30:28Et donc on a Jean-Luc Mélenchon
30:29qui fait savoir
30:30enfin en tout cas
30:30on l'apprend ce matin
30:31dans la presse
30:32dans le Parisien
30:33qu'il réfléchit
30:34qui réfléchira cet été
30:35à savoir s'il sera candidat
30:36ou pas à la prochaine présidentielle.
30:37Vous êtes sûr
30:37qu'il y a un suspense ?
30:39Merci François
30:40d'avoir complété ma question.
30:41Nous on travaille
30:42enfin je ne sais pas
30:43on est sur France Inter
30:45ici
30:45et sur le service public
30:46de l'information
30:47peut-être que c'est bien
30:48qu'on essaye de faire
30:48si vous voulez bien
30:49la politique
30:49au regard des projets politiques
30:51qui sont proposés au pays.
30:52Ensuite évidemment
30:53qu'il y aura une incarnation
30:54de la France Insoumise
30:55pour les prochaines élections
30:56présidentielles.
30:57Évidemment que Jean-Luc Mélenchon
30:59est un candidat
31:00qui est un candidat
31:01sérieux, crédible
31:02il l'a déjà fait
31:02la démonstration.
31:03On est même surpris
31:03qu'il réfléchisse
31:04en fait on pensait
31:04que c'était fait.
31:05Oui mais parce que
31:06vous ne l'écoutez pas
31:06ou vous ne le croyez pas
31:08quand il vous dit quelque chose.
31:09Il a dit l'année dernière
31:10j'aspire à être remplacé
31:11et je pense qu'on travaille
31:14à la France Insoumise
31:14à faire en sorte
31:15qu'il puisse y avoir
31:15différentes options possibles
31:17et l'option de la candidature
31:18de Jean-Luc Mélenchon
31:19elle est évidemment
31:20une option crédible.
31:21Mais moi-même
31:22je ne vais pas rentrer
31:22si vous voulez
31:23dans ce que je reproche
31:25aux autres
31:26c'est-à-dire
31:28de parler que du casting
31:29et pas des différents
31:30programmes politiques
31:31qui sont sur la table.
31:32Donc moi j'aimerais bien
31:33après vous poser
31:34les questions que vous voulez
31:34évidemment
31:35et moi j'aimerais bien
31:35qu'on ait un débat
31:36sur qu'est-ce qu'on propose
31:37pour le pays.
31:38Par exemple
31:39si on fait 40 milliards
31:41d'euros d'économie
31:42comme le propose aujourd'hui
31:43ce gouvernement
31:44ça va se traduire par quoi ?
31:45L'augmentation de la TVA
31:46c'est-à-dire les gens
31:47les plus pauvres en particulier
31:48parce que c'est l'impôt
31:49le plus injuste
31:50qui vont voir le prix augmenter
31:51à la caisse
31:51quand ils sont au supermarché
31:52la réduction des dépenses
31:54de santé
31:54alors qu'on a déjà
31:55l'hôpital qui est à l'os
31:56et les gens qui ont du mal
31:57à pouvoir se soigner
31:58ça c'est les questions
31:59qui intéressent les Français
32:00et les Français je crois.
32:01Et ça intéresse aussi
32:02les Français je pense
32:03qui a été lancé cette semaine
32:04par Jean-Luc Mélenchon
32:04c'est il ne faut plus parler
32:05de langue française
32:06mais de langue créole.
32:07Franchement je ne pensais pas
32:08qu'ici sur France Inter
32:09on aurait l'économique
32:11de la bolo resphère
32:12sincèrement madame.
32:14Pourquoi il a dit ça
32:14Jean-Luc Mélenchon
32:15si c'est juste de la provocation ?
32:15Vous avez écouté la conférence madame
32:17ou vous avez pris l'extrait ?
32:18Bon ben voilà
32:19donc je ne sais pas
32:19regardez au moins une conférence
32:21on organise une conférence
32:22sur la francophonie madame.
32:23On dit une chose simple
32:24on dit qu'aujourd'hui
32:26la langue française
32:27ce n'est pas la langue
32:28uniquement de la France
32:30c'est une langue
32:31que nous avons en partage
32:32en commun avec
32:3229 pays dans le monde
32:35et on dit juste une chose
32:36De là à parler de langue créole
32:37c'est quand même surprenant
32:38voire choquant pour les Français
32:39non ?
32:40Mais c'est un fait madame.
32:40Mais est-ce que c'est de la provoque ?
32:41Darmanin il dit
32:42c'est de la déconstruction nationale
32:43est-ce que c'est pour faire le buzz ?
32:45On vous le dit clairement
32:46comme ça on passe
32:46on passe sur le changement.
32:48Mais non ce n'est pas
32:48pour faire du buzz madame
32:49mais il y a quel autre
32:50dirigeant politique
32:51aujourd'hui dans ce pays
32:52qui travaille sur des questions
32:54aussi centrales
32:55que la francophonie
32:55qui est une question centrale
32:56la francophonie ?
32:57Pourquoi vous voulez tout renvoyer
32:58à des questions de buzz ?
32:59Est-ce que ce ne serait pas bien
33:00par exemple c'est dans notre programme
33:01qu'on ait un réseau
33:03d'universités francophones
33:04qu'on essaye de faire vivre
33:06ce réseau de la francophonie
33:07ce serait une bonne chose
33:08pour travailler des liens
33:09avec d'autres pays
33:10qui ont comme nous
33:10cette langue en partage ?
33:12Quant à la question
33:13de la créolisation madame
33:14mais la langue française
33:15est une créolisation
33:16elle l'est
33:17elle a bougé
33:18ce n'est pas la même
33:18qu'il y a 100 ans
33:19il y a 200 ans
33:20ou il y a 300 ans
33:20il y a des mots aujourd'hui
33:22dans la langue française
33:22qui n'existaient pas
33:23il y a encore quelques années
33:24enfin je ne sais pas pourquoi
33:25vous essayez d'en faire une polémique
33:27quel message
33:28vous vous laissez faire passer aux gens ?
33:28Les politiques essayent
33:29de défendre la langue
33:30mais qu'est-ce qu'on fait d'autre
33:31que défendre la langue
33:32quand on dit ça madame ?
33:33Enfin ne soyez pas
33:34pardon je ne vais pas
33:35m'en prendre à vous personnellement
33:36mais n'ayez pas le cerveau étroit
33:37précisément
33:38est-ce que ce n'est pas une manière
33:39de défendre la langue française
33:40de dire que c'est une fierté
33:42qu'on l'ait en commun
33:42avec d'autres pays dans le monde
33:44et qu'autour de cet espace
33:45de la francophonie
33:46on pourrait faire bien davantage
33:47que ce qu'on fait aujourd'hui ?
33:48Qu'est-ce qu'il y a de dénigrant
33:49pour la langue française
33:49de dire ça ?
33:50Pour ça je suis surpris
33:51que vous le repreniez
33:51parce que j'ai vu surtout
33:52des réseaux d'extrême droite
33:54venir chercher à créer
33:55une polémique sur ce sujet
33:56qui honnêtement le mérite pas
33:57Vous saviez que vous alliez la créer
33:58en tout cas
33:58Françoise ?
33:59Vous dites le projet d'abord
34:01c'est ça qui compte et tout
34:02est-ce que par rapport
34:03à la dernière élection présidentielle
34:05vous estimez
34:06qu'il y a des ajustements ?
34:08On voit par exemple
34:08le Rassemblement national
34:09qui réfléchit à une règle d'or
34:11est-ce que vous vous pensez
34:12qu'au vu des évolutions
34:13il y a quand même
34:14quelque chose à corriger
34:15ou sur lequel mettre l'accent ?
34:18En fait nous nous avons déjà
34:19au début de l'année
34:20au début de cette année
34:21présenté la réactualisation
34:23du programme politique
34:25que nous avons défendu
34:26au moment des élections
34:26Au vu de l'actualité internationale
34:29vous dit
34:29il y a peut-être un truc
34:30où il faut qu'on soit
34:31D'abord
34:32pardon mais
34:33d'abord au vu de l'actualité nationale
34:34il y a un certain nombre de choses
34:36qu'a fait Emmanuel Macron
34:37et ses gouvernements successifs
34:39qu'il va falloir remettre en cause
34:40et corriger
34:40j'ai parlé de la retraite
34:42pour prendre cet exemple-là
34:43mais on pourrait parler
34:44d'autres sujets
34:45et au vu
34:46des équilibres internationaux
34:48vous avez raison
34:48la nouvelle donne internationale
34:50l'élection de Donald Trump
34:51en particulier
34:51je crois que plus que jamais
34:53ce que nous avons déjà défendu
34:54d'ailleurs à l'élection présidentielle
34:552022 et avant
34:56depuis des années
34:57des années
34:57de défendre l'idée
34:59que la France
34:59elle doit être indépendante
35:00non alignée
35:02qu'elle doit avoir
35:03une autonomie
35:04en manière industrielle
35:06qu'elle doit être capable
35:07de travailler
35:08avec tous les autres états
35:09dans le monde
35:09et pas d'être affilié
35:11comme ça
35:11derrière le président Trump
35:13et derrière les Etats-Unis
35:14d'Amérique
35:15c'est encore plus
35:16que d'habitude d'actualité
35:17Bah tiens justement
35:18j'aimerais vous faire écouter
35:19un échange
35:19qui a beaucoup surpris
35:21cette semaine aux Pays-Bas
35:22à l'occasion du sommet
35:23de l'OTAN
35:23échange entre le président américain
35:26pas le président français
35:27mais le secrétaire général
35:28de l'Alliance
35:28Je vais assurer en gros
35:36la traduction
35:36donc c'est un échange
35:37entre Donald Trump
35:38vous l'avez compris
35:38et Marc Routteux
35:39le président américain
35:41évoque à un moment donné
35:42le conflit
35:42entre Israël et l'Iran
35:44il les compare
35:45à des enfants
35:45qui sont en train
35:46de se battre
35:46dans une cour de récréation
35:48et l'ancien premier ministre
35:49des Pays-Bas
35:50qui est devenu
35:51donc le patron de l'OTAN
35:52louvois
35:53et appelle Trump
35:54papa
35:55papa doit
35:56parfois accepter
35:57d'osser le ton
35:58dit Marc Routteux
35:59votre réaction à tout ça
36:01Manuel Bompard
36:02est-ce que les européens
36:02effectivement font preuve
36:03d'une trop grande docilité
36:05vis-à-vis des Etats-Unis
36:07évidemment
36:07écoutez franchement
36:08et comment on règle ça
36:08franchement
36:09il y a quelques mois
36:10vous vous en rappelez
36:11comme moi
36:11il y a eu cette scène
36:12ubuesque
36:13de monsieur Zelensky
36:14humilié par Donald Trump
36:15au bureau de la Maison Blanche
36:17dans les jours qui ont suivi
36:19j'ai entendu
36:19sur tous les plateaux de télévision
36:20et y compris
36:21de certains dirigeants politiques
36:22qui étaient pourtant
36:23très largement responsables
36:24de notre alignement
36:24sur les Etats-Unis
36:25ça va être un momentum
36:26ça va être un moment clé
36:28où on va pouvoir enfin
36:29travailler à notre indépendance
36:30et à notre autonomie
36:31vis-à-vis des Etats-Unis
36:32mais comment on fait
36:32pour rééquilibrer tout ça ?
36:33et cette semaine
36:34non mais c'est pas comment on fait
36:35pour rééquilibrer tout ça
36:35c'est qu'on continue
36:36à aller dans le mur
36:37puisque il y a quelques mois
36:38Donald Trump a dit
36:39en gros moi j'ai une exigence
36:40c'est 5% du PIB
36:42pour les pays membres de l'OTAN
36:44dans le budget de défense
36:46et que signe le président
36:47de la République
36:48et les autres pays européens
36:495% du PIB
36:50donc en gros
36:51ils obéissent
36:52aux ordres et aux injonctions
36:53de Donald Trump
36:54quand on se dit souveraineté
36:55et réindustrialisation de l'Europe
36:56il faut peut-être se donner
36:57les moyens
36:58militaires
36:59mais madame
37:00industriels
37:00madame
37:01quand vous signez un accord
37:02dans le cadre de l'OTAN
37:03dans lequel vous dites
37:04que vous allez mettre 5%
37:05de votre PIB
37:06dans les dépenses militaires
37:07quand vous savez aujourd'hui
37:08que vous n'avez que
37:09plus de 50%
37:09des dépenses militaires
37:10en Europe
37:11qui viennent directement
37:12abonder le complexe
37:13d'armement
37:14d'industrie américain
37:16là aujourd'hui
37:17ce qu'organise
37:18Donald Trump
37:19c'est un racket
37:19c'est un tribut
37:20qui veut prélever
37:21votre position
37:22c'est de dire
37:23on ne réarme pas
37:24qu'est-ce qu'on fait ?
37:25moi ma position
37:26c'est de dire
37:26d'abord
37:26on ne le fait pas
37:27dans le cadre de l'OTAN
37:28premièrement
37:28et deuxièmement
37:29avant d'annoncer
37:29des volumes
37:30et des chiffres
37:30on fait une revue
37:31de nos besoins
37:32et s'il y a des besoins
37:33par exemple
37:34on parle beaucoup
37:35ces derniers temps
37:35de la nécessité
37:36de renforcer
37:37nos capacités de défense
37:39en matière
37:39de cybersécurité
37:41pour prendre cet exemple là
37:42peut-être qu'il faut
37:44non
37:44mais sur la base
37:45des besoins
37:46pas sur la base
37:47de volumes
37:48comme ça
37:48qui ne veulent rien dire
37:49enfin pardon
37:51on parle de 5% du PIB
37:53en France
37:54vous savez ce que ça représente ?
37:55ça représente
37:55qu'on augmente
37:56nos dépenses
37:57de défense
37:58en France
37:58de 100 milliards d'euros
37:59c'est deux fois
38:00le budget
38:01de l'éducation nationale
38:01vous m'avez interrogé
38:02tout à l'heure
38:03sur l'équation budgétaire
38:03qui est déjà très compliquée
38:04on va aller chercher
38:05où ces 100 milliards d'euros
38:06et le président de la république
38:07signe ça
38:08sans aucun débat parlementaire
38:10sans qu'on puisse en discuter
38:11donc vous vous dites
38:12il faut faire comme
38:13Pedro Sanchez en Espagne
38:14dire non
38:15aujourd'hui juste
38:16pour resituer la France
38:17dépense 2%
38:19de son budget
38:20sur ces dépenses
38:22de défense
38:23effectivement
38:24c'est pour atteindre
38:25les 3,5%
38:26l'année prochaine
38:27puis les 5%
38:28en 2035
38:28vous dites
38:30bah non
38:30nous on fait pas ça
38:32dans un monde
38:33qui semble quand même
38:34de plus en plus dangereux
38:35ça veut dire
38:35qu'on dépend encore plus
38:36des américains
38:37pour nous
38:38pour nous défendre
38:38on dépend pas plus
38:39des américains
38:39c'est en augmentant
38:40ces dépenses là
38:41et en continuant
38:43à acheter nos armes
38:44aux américains
38:45qu'on dépend le plus
38:46des Etats-Unis
38:46mais est-ce que vous êtes
38:47au courant aujourd'hui
38:48que vous avez
38:48certains dispositifs
38:49d'armement
38:50européens et français
38:52qui sur simple décision
38:53des américains
38:54ne peuvent plus fonctionner
38:55donc pardon
38:56mais ça
38:56ça s'appelle pas
38:57construire ou travailler
38:58à son indépendance
38:59et à sa souveraineté
39:00on a les moyens
39:01de résister tout seul
39:02mais moi je vous parle pas
39:03de résister tout seul
39:04madame
39:04je vous parle
39:05et d'ailleurs ça fait le lien
39:06avec la discussion
39:06qu'on avait au début
39:07de cette émission
39:08sur l'Iran
39:08si vous voulez
39:10en fait vous avez
39:10deux chemins
39:11qui sont devant vous
39:11soit c'est la course
39:12à l'armement
39:13des différentes puissances
39:14qui est ce qu'on promet
39:16comme avenir pour l'humanité
39:17c'est des groupes
39:18des empires
39:19qui s'arment de plus en plus
39:20et qui vont s'affronter
39:21soit on travaille
39:22autre chose madame
39:23c'est à dire qu'on travaille
39:24l'idée de fédérer
39:25à l'échelle internationale
39:26sur le respect du droit international
39:28sur des causes communes
39:29ça fait partie d'une utopie
39:31mais la réalité
39:32c'est qu'on est quand même
39:34dans une reconstitution
39:35d'empire
39:36avec un monde
39:37extrêmement dangereux
39:37précisément comment on empêche ça madame
39:39c'est pas une utopie
39:40on construit d'autres relations
39:42on se tourne vers les états
39:43qui sont non alignés aujourd'hui
39:45on essaye de créer
39:46à l'échelle internationale
39:47des mobilisations communes
39:48vous savez que
39:49l'esquivalent
39:50des dépenses militaires
39:52qui sont exigées
39:52aujourd'hui par Donald Trump
39:54c'est à dire
39:55plus de 1000 milliards d'euros
39:56pour les pays de l'OTAN
39:58c'est ce qu'il faudrait
39:59pour faire face aujourd'hui
40:00à l'urgence climatique
40:01et respecter les accords de Paris
40:02donc après chacun choisit madame
40:04mais ceux qui préfèrent
40:05qu'on investisse cet argent
40:06dans les dépenses militaires
40:07qu'ils le disent
40:08moi je préfère qu'on les investisse
40:09pour faire face
40:10à l'urgence climatique
40:11et environnementale
40:12parce que ça aussi
40:12c'est une menace
40:13qui va nous menacer
40:13de plus en plus
40:14et l'actualité est en train de le montrer
40:16un univers où la gauche
40:17est complètement éclatée
40:18où Ruffin par exemple
40:20Lens essaye de structurer
40:22un courant pour dire
40:25moi je veux incarner au fond
40:26ce que vous dites
40:28mais avec une autre figure
40:29que Jean-Luc Mélenchon
40:30qui clive trop
40:31comment vous faites
40:32face aux divisions
40:33que vous avez vous-même créées ?
40:35Non moi je ne les ai pas créées
40:36vous savez après l'élection présidentielle
40:37de 2022
40:38c'est Jean-Luc Mélenchon
40:40et la France Insoumise
40:40qui a tendu la main
40:41pour créer ce qu'on appelait
40:43à l'époque la NUPES
40:44et ensuite le nouveau Front Populaire
40:45donc nous on reste
40:46dans la même orientation
40:47c'est-à-dire de chercher
40:48à rassembler
40:48mais de chercher à rassembler
40:50autour d'un programme
40:50qui est un programme de rupture
40:52et ceux qui aujourd'hui
40:53tournent le dos à ce programme
40:54j'ai parlé de M. Glucksmann
40:55tout à l'heure
40:55mais c'est le cas
40:56d'autres personnes aussi
40:58ils prennent leur responsabilité
41:00dans cette situation de division
41:01mais nous on est toujours
41:02dans l'idée de rassembler
41:03qui est comme la personnalité
41:04extrêmement clivante
41:05de Jean-Luc Mélenchon
41:06mais Jean-Luc Mélenchon
41:08est aujourd'hui
41:09pardon puisque vous avez cité
41:10des sondages tout à l'heure
41:11dans tous les sondages
41:12le candidat à gauche
41:13c'était une étude
41:14non non mais c'est pas fait pareil
41:15et il n'y a pas tout à fait
41:16le même nombre de personnes
41:17qui répondent
41:17une étude madame
41:18si vous voulez
41:18dans tous les enquêtes d'opinion
41:20pour les élections présidentielles
41:22si elles devaient avoir lieu demain
41:23il n'y a pas un candidat à gauche
41:24qui fait un meilleur résultat
41:25que Jean-Luc Mélenchon
41:25donc moi je veux bien
41:26que les autres à gauche
41:27leur préoccupation
41:28ce soit d'essayer d'empêcher
41:30celui qui est à gauche
41:30est le mieux placé
41:31de pouvoir gagner
41:32l'élection présidentielle
41:33mais moi ce n'est pas ma préoccupation
41:34j'entends des gens nous donner des leçons
41:36sur on ne serait pas
41:37les bons candidats
41:37pour le deuxième tour
41:38la dernière fois qu'ils se sont présentés
41:39à l'élection présidentielle
41:40ils ont fait moins de 2% madame
41:42donc excusez-moi
41:43mais moi j'essaye de construire
41:44une stratégie
41:45qui permet de gagner
41:46et je pense qu'on est plutôt
41:47bien parti pour l'instant
41:48pour continuer à avancer
41:50et à progresser
41:50et avant l'élection présidentielle
41:51il y a les élections municipales
41:52c'est vrai
41:53une petite question
41:54est-ce que vous serez candidat
41:55vous à Marseille
41:56puisque vous êtes député
41:57des Bouches du Rhône
41:57je ne me suis pas
41:58non non je ne suis pas candidat
41:59il y a ce qu'on appelle
42:00des chefs de file
42:01qui ont été désignés
42:02à la France Insoumise
42:03dans plus de 500 communes
42:04aujourd'hui
42:08c'est 90% d'ailleurs
42:09des communes
42:10de plus de 50 000 habitants
42:11dans lesquels il y a déjà eu
42:12des assemblées communales
42:14de la France Insoumise
42:15et à Marseille
42:15il y a 4 personnes
42:16qui ont été désignées
42:17comme chefs de file
42:17et je n'en fais pas partie
42:18voilà
42:18et à mon collègue Sébastien Delogu
42:20député de Marseille comme moi
42:21que vous accompagnez souvent
42:22malgré tout
42:22dans ces déplacements
42:24autour des élections municipales
42:26c'est un collègue
42:26avec qui je travaille
42:27et évidemment
42:28j'ai dit que je ne serai pas candidat
42:29ce qui ne veut pas dire
42:30que je ne prendrai pas ma part
42:31dans les élections municipales
42:32au niveau national
42:33et à Marseille en particulier
42:34Souvent les élections locales
42:35vous intéressent moins
42:36à la France Insoumise
42:37pourquoi tout à coup
42:38on a l'impression
42:38qu'il y a un intérêt particulier
42:39et pour les élections municipales
42:41de l'année prochaine ?
42:41La France Insoumise
42:42c'est un jeune mouvement politique
42:43vous savez il est né en 2016
42:44donc c'est vrai que jusque là
42:46on n'avait pas
42:47une implantation locale
42:49on n'avait pas un réseau
42:50d'élus locaux très important
42:52mais on a réalisé
42:53aux dernières élections européennes
42:54des résultats très importants
42:56par exemple
42:56il y a 31 communes
42:57de plus de 10 000 inscrits
42:58sur les listes électorales
42:59dans lesquelles
43:00la France Insoumise
43:00aux élections européennes
43:01a fait plus de 40%
43:02donc ça me paraît légitime
43:04que dans ces communes
43:04les électrices
43:05et les électeurs
43:06qui défendent
43:07les mêmes idées que nous
43:08puissent être représentés
43:09au conseil municipal
43:10c'est ça la démocratie aussi
43:11donc oui on sera présent
43:12aux élections municipales
43:14mais on sera présent
43:14aux élections municipales
43:15ou avec des alliances
43:15comment ça va se passer ?
43:16Il est fort à dire
43:17qu'il n'y aura pas
43:18d'alliance nationale
43:19est-ce que vous pensez
43:19qu'au cas par cas
43:20au gré à gré
43:21dans certaines villes
43:22il pourrait y en avoir ?
43:22Je crois que le parti socialiste
43:23partout dit
43:24sans les insoumis
43:25donc j'en prends acte
43:26mais ça peut être avec d'autres
43:27mais surtout
43:27c'est sur la base
43:29de mesures programmatiques
43:30moi je suis par exemple
43:31favorable
43:32à ce que partout
43:33dans nos communes
43:34l'eau soit gérée
43:35en régie publique
43:36pas par des multinationales
43:38qui s'en mettent plein
43:38les poches
43:39sur le dos
43:40des factures d'eau
43:40des habitantes
43:41et des habitants
43:42je suis pour qu'on organise
43:43le fait que les cantines
43:45soient gratuites à l'école
43:46moi vous savez
43:47je suis élu à Marseille
43:48pour beaucoup d'enfants
43:49dans des familles
43:50qui vivent sous le seuil
43:51de pauvreté
43:51parfois le repas à la cantine
43:52c'est le seul repas
43:53de la journée
43:54et bien il faut faire en sorte
43:55que ce repas
43:56il soit accessible
43:56pour tout le monde
43:57pour prendre ces exemples là
43:58on pourrait en prendre d'autres
43:59il faut que les villes
44:00elles soient à l'avant-garde
44:01de la transition écologique
44:02on est dans une situation
44:03de canicule aujourd'hui
44:04nos espaces urbains
44:06ils sont encore trop minéralisés
44:07il faut plus d'espaces verts
44:09bon il faut plus de
44:10il faut agir
44:11regardez ce qui s'est passé
44:12moi j'ai trouvé ça
44:12très intéressant
44:13à la primaire
44:14pour l'élection municipale
44:15à New York
44:16ah c'est marrant
44:16je vous en ai parlé
44:17allez-y
44:18vous avez
44:19Zoran Mandani
44:19qui est un candidat
44:21qui défend des mesures
44:23programmatiques
44:23qui sont très proches
44:24de celles qu'on peut défendre
44:25voilà donc attendez
44:26on va préciser
44:26il vient de gagner
44:27la primaire démocrate
44:29pour New York
44:30et l'élection municipale
44:32à New York
44:32aura lieu en novembre prochain
44:33pour l'instant
44:33il a juste gagné
44:34la primaire démocrate
44:36c'est un modèle
44:37c'est un référent
44:37pour vous ?
44:38un modèle
44:38ça n'est jamais des modèles
44:40mais je trouve que c'est
44:40très intéressant
44:41ce qu'il fait
44:41parce qu'il fait
44:41la démonstration
44:42que si vous voulez
44:43à gauche
44:44et ça règle un peu
44:45le débat qu'on avait
44:46si vous voulez à gauche
44:47empêcher l'extrême droite
44:49de gagner
44:50vous devez construire
44:51un projet en positif
44:52qui est un projet
44:53qui mobilise
44:54les catégories populaires
44:55et les catégories populaires
44:56vous les mobilisez
44:56sur des orientations politiques
44:57qui sont des orientations politiques
44:59de rupture
45:00sur des avancées
45:02vous en avez certaines
45:02et le Rassemblement National
45:03en a beaucoup aussi
45:04sur les catégories populaires
45:05précisément madame
45:06pour empêcher cette situation
45:08vous devez donner
45:08des raisons d'espérer
45:09si la gauche
45:10elle fait la même chose
45:11que la droite
45:12quand elle est au pouvoir
45:13il ne faut pas s'étonner
45:14qu'après les gens
45:14ils n'aient plus envie
45:14d'aller voter pour la gauche
45:15si vous voulez que la gauche
45:17elle regagne du terrain
45:18elle regagne des couleurs
45:19et c'est ce que nous avons fait
45:20depuis trois campagnes présidentielles
45:21avec Jean-Luc Mélenchon
45:22vous devez montrer
45:23un projet différent
45:24un projet alternatif
45:25un projet qui est en mesure
45:26de mobiliser
45:27c'est pour ça madame
45:28que je vous disais tout à l'heure
45:29si vous prenez
45:30les dernières élections européennes
45:31par exemple pour nous
45:32elles sont intéressantes
45:32parce qu'on a fait
45:33la démonstration
45:34qu'on pouvait aller chercher
45:34des électrices et des électeurs
45:36qui ne votaient plus
45:37depuis des années et des années
45:38et qui retrouvent autour du programme
45:39de la France Insoumise
45:40des raisons d'espérer
45:41et c'est ces électrices
45:42et ces électeurs
45:43qui seront indispensables
45:44à mobiliser
45:44les abstentionnismes
45:44enfin par définition
45:46ils s'abstiennent souvent
45:46précisément madame
45:47entre les deux élections législatives
45:49de 2022 et de 2024
45:51comment la gauche a fait
45:51pour gagner face au Rassemblement National
45:53l'année dernière
45:54parce qu'elle a gagné
45:55moi je peux vous le dire
45:56dans ma circonscription
45:57j'ai fait 74%
45:5874% des voix au premier tour
46:00pourquoi ?
46:01parce que dans les quartiers populaires
46:02dans les zones populaires
46:04de ma circonscription
46:05en 2022
46:05il y avait 15 ou 20%
46:07de participation
46:07et cette fois
46:08il y en avait 40 ou 50
46:09alors il y a encore du chemin
46:10il y a encore du terrain
46:11mais on a commencé
46:12à regagner du terrain
46:13donc il faut continuer
46:14dans cette voie là
46:14et donc c'est pas
46:15les combines politiciennes
46:16pour venir sauver
46:17monsieur Bayrou
46:18ou monsieur Macron
46:19qui vont nous permettre de gagner
46:20non je ne refais pas le match
46:21mais je dis voilà
46:22quelle est ma vision
46:22pour permettre à la gauche
46:23de gagner
46:24et je crois que ça devrait
46:25intéresser les gens
46:26qui nous écoutent
46:27merci bien
46:27merci à vous
46:28Manuel Bompard
46:28mais vous restez avec nous
46:29parce que l'émission
46:30n'est évidemment pas terminée
46:31en revanche il est grand temps
46:32d'accueillir notre second invité
46:34pour le livre de la semaine
46:35France Inter
46:37questions politiques
46:41Karine Bécard
46:44bonjour Magali Lafourcade
46:45bonjour
46:46bienvenue sur le plateau
46:47de questions politiques
46:48vous êtes juge
46:49vous êtes actuellement
46:50la secrétaire générale
46:52de la commission nationale
46:53consultative des droits de l'homme
46:55et vous avez publié
46:56un essai passionnant
46:57son titre
46:58démasculiniser
46:59démasculiniser
47:01la justice
47:02publiée aux éditions
47:03des petits matins
47:04en fait si je résume
47:05un peu sommairement
47:06vous expliquez
47:07dans votre livre
47:08que la justice
47:08aujourd'hui encore
47:10continue à être rendue
47:11en étant plus favorable
47:13pour les hommes
47:14comment est-ce qu'on peut
47:15s'en rendre compte
47:16d'abord
47:16pour que ça soit clair
47:18pour les gens qui nous regardent
47:19et qui nous écoutent
47:19est-ce que vous avez
47:20quelques exemples
47:21un peu précis à nous raconter
47:22et puis alors surtout
47:23pourquoi est-ce qu'on en est
47:24encore là ?
47:25alors en fait
47:26ce qui était ma démarche
47:28c'était de m'appuyer
47:29sur toutes les études
47:30sociologiques
47:31qui ont pu être rendues
47:32puisque en fait
47:33les magistrats
47:35travaillent dans cet environnement
47:37qui est très
47:38juridique
47:39en silo
47:40et ont parfois
47:41du mal
47:42à prendre le recul
47:43et moi
47:43du fait que je suis
47:44en détachement
47:45à la CNCDH
47:46j'ai l'habitude
47:46de travailler
47:47avec des sociologues
47:48des philosophes
47:49des économistes aussi
47:50et donc c'était intéressant
47:51de voir tout ce corpus
47:53et de l'appliquer
47:53à ce champ d'études
47:54particulier
47:55qu'est la justice
47:56donc oui
47:57il y a
47:57des discordances
47:58puisque
47:59même si la justice
48:00est ultra féminisée
48:0271%
48:03des magistrats
48:03sont des femmes
48:05et bien
48:06comme vous le savez
48:06sûrement
48:07mais peut-être que
48:08tout le monde
48:08n'en a pas conscience
48:09il ne suffit pas
48:09d'avoir des femmes
48:10massivement dans un corps
48:12dans une profession
48:13pour que tout le monde
48:14déchaussait les lunettes
48:15du genre
48:15c'est ainsi que nous avons
48:16des hommes très féministes
48:17et c'est ainsi que nous avons
48:18aussi des femmes
48:19qui reproduisent
48:20des schémas patriarcaux
48:21et donc tout l'intérêt
48:22c'était de voir aussi
48:23ce qui se passait
48:24d'un point de vue institutionnel
48:25puisqu'il y a une démarche
48:27au sein de la magistrature
48:28d'hommes et de femmes
48:31qui veulent réfléchir
48:32à ces sujets-là
48:33et qui essayent
48:33d'avancer
48:35pour avoir
48:35une justice
48:36plus impartiale
48:37et malgré ça
48:40on renvoie toujours
48:41aux magistrats
48:42surtout dans les tribunaux
48:44de premier niveau
48:45que là
48:47il y a une surféminisation
48:48par rapport
48:49au reste du corps
48:50parce que la hiérarchie
48:51est très masculine
48:51c'est un corps d'homme
48:53sur une tête de femme
48:54pardon
48:54c'est un corps de femme
48:56avec une tête d'homme
48:57c'est ça la structure
48:58c'est-à-dire la hiérarchie
48:59fait qu'en bas
49:00il y a les femmes
49:01mais les beaux postes
49:02et les traits au poste
49:03sont très masculinisés
49:04comme toujours
49:05et donc il y a même
49:05deux fois plus de chances
49:06d'atteindre la hors hiérarchie
49:08quand vous êtes un homme
49:09que quand vous êtes une femme
49:10tout ça est très analysé
49:13par des sociologues
49:14qui s'appuient sur des baromètres
49:15faits par le ministère
49:16de la justice
49:16mais racontez-nous
49:17pour que les gens
49:18se rendent compte
49:18à quel point
49:19effectivement la justice
49:20est encore rendue
49:21de manière plus favorable
49:22pour les hommes
49:23comment on s'en rend compte
49:25dans quel type d'affaires
49:26par exemple
49:26alors il y a beaucoup
49:27de contentieux
49:27qui sont particulièrement genrés
49:29des contentieux
49:29qui opposent
49:30des intérêts antagonistes
49:31entre des femmes
49:32et des hommes
49:32par exemple
49:33le contentieux
49:34des affaires familiales
49:36il y a aussi
49:36le contentieux
49:36des violences conjugales
49:38les contentieux
49:38des violences sexuelles
49:40tous ces contentieux-là
49:41opposent des hommes
49:42et des femmes
49:43et ce qu'on observe
49:44il y a aussi
49:45parce que ça
49:46j'ai trouvé ça passionnant
49:46il y a aussi l'héritage
49:48alors l'héritage
49:49je trouve ça génial
49:50l'héritage aujourd'hui
49:50quand on est entre
49:51une soeur et un frère
49:53c'est toujours
49:54favorable pour les frères
49:55et ça choque personne
49:56et ça
49:57il y a eu un très très bel ouvrage
49:58fait par deux sociologues
49:59qui s'appelle
50:00Le genre du capital
50:01qui décrypte tout
50:03tout le fonctionnement
50:04en parlant de comptabilité
50:05inversée sexiste
50:06et c'est ce qui peut se produire aussi
50:08dans le système judiciaire
50:10on a aussi des barèmes
50:12qui sont posés par la loi
50:14et qui excluent les femmes
50:17pour les accidents professionnels
50:20tout ce qui est de l'ordre du psychologique
50:21ne fait pas partie de tableau
50:23alors que les femmes sont plus sujettes
50:24à ce genre de problématiques
50:27que les hommes
50:27donc en fait
50:28il y a le droit
50:29qui a l'air toujours neutre
50:30et en pratique
50:31dans le contexte judiciaire
50:32mis en oeuvre
50:33dans le contexte judiciaire
50:34on s'aperçoit
50:34qu'il y a de nombreuses discordances
50:35et puis il y a un autre phénomène
50:36qui est plus gênant
50:37pour l'autorité judiciaire
50:38c'est que plus vous êtes des femmes
50:40dans des contentieux genrés
50:41c'est à dire
50:42quand les trois juges du tribunal
50:44la procureure
50:46les deux avocates
50:47la défense
50:48la partie civile
50:49l'huissière
50:49l'audiensière
50:50tout le monde
50:50toutes ce sont des femmes
50:52elles ont tellement intériorisé
50:54le fait que l'impartialité
50:56non seulement être personnelle
50:57mais aussi se donner à voir
50:58c'est ce qu'on appelle
50:59l'impartialité objective
51:00et subjective
51:00que l'institution
51:02passe son temps à dire
51:03attention il ne faudrait pas
51:04que ce soit perçu
51:05comme une justice
51:06gynocrate
51:07et donc genrée
51:08faite par des femmes
51:09pour des femmes
51:10et donc il y a une tendance
51:11à surjouer
51:12qui n'est pas conscientisée
51:14surjouer l'impartialité
51:16en étant plus dure avec les femmes
51:17et plus clémente avec les hommes
51:19et ça ça a été mis en lumière
51:20par des sociologues
51:21et il faudrait que l'institution
51:22se saisisse de ça
51:23et protège
51:24les magistrates
51:26des biais cognitifs
51:27qu'on a tous
51:27puisque dans une société
51:28patriarcale
51:29les magistrats
51:30ne sont pas nécessairement
51:31affranchis de ces biens là
51:32il faut y réfléchir
51:33Alors vous expliquez aussi
51:34Magali Lafourcade
51:35que les violences sexuelles
51:36aujourd'hui en France
51:38et encore
51:39sont très peu
51:40et très mal punies
51:41on a pourtant l'impression
51:43cette année
51:43d'avoir fait un grand pas
51:44avec le procès
51:46des viols de Mazan
51:47ce qu'a subi
51:49Gisèle Pellicot
51:50est-ce que là encore
51:51j'ai envie de dire
51:53grâce à ce procès
51:54les choses
51:54malgré tout
51:55vont changer
51:55ou est-ce que ça ne va pas bouger ?
51:57Alors oui
51:57les choses vont changer
51:58à deux niveaux
52:00d'abord on a vu un changement
52:00dans la société majeure
52:02le nombre de personnes
52:05qui ont parlé de ça
52:06dans tous les cercles
52:07de leur vie
52:07montre que la société
52:08a vraiment changé
52:09et les hommes aussi
52:10les hommes se sont vraiment
52:11mobilisés
52:12donc on a vraiment
52:12une société
52:13qui a des attentes nouvelles
52:15les parlementaires
52:16se sont saisis de ça
52:17parce que
52:17moi qui côtoie régulièrement
52:19les ministres de l'égalité
52:21et les différents gouvernements
52:23d'Emmanuel Macron
52:24aucun ministre de l'égalité
52:26n'a voulu
52:27mettre le consentement
52:28dans la définition du viol
52:30donc on a une définition
52:32qui est considérée
52:32par les instances internationales
52:34comme par les instances
52:35du Conseil de l'Europe
52:35comme en deçà
52:36des standards internationaux
52:37et qui permet
52:38une large impunité
52:39pour les auteurs
52:40et donc là
52:41grâce aux parlementaires
52:42à l'Assemblée nationale
52:44et là récemment
52:44au Sénat
52:45l'unanimité
52:45il y a un projet de loi
52:46qui progresse
52:47et qui sera prochainement adopté
52:48pour changer la définition
52:49mais ce qui est intéressant
52:50dans la justice
52:51c'est que
52:52la justice a fait
52:53un changement de paradigme
52:54elle est en cours
52:54de faire un changement
52:55de paradigme
52:55sur les violences conjugales
52:57les vifs
52:58les violences intrafamiliales
52:59où de plus en plus
53:01on fait reculer
53:02les classements sans suite
53:03par des enquêtes plus fouillées
53:04les condamnations
53:05sont plus lourdes
53:06et on considère
53:07les enfants
53:07non pas comme des témoins
53:08mais comme des co-victimes
53:10ça c'est un changement
53:10de paradigme
53:11qui est en train d'opérer
53:12par contre
53:13en termes de violences sexuelles
53:14on n'a pas du tout ça
53:15c'est comme si MeToo
53:16était là depuis 8 ans
53:17dans la société
53:18mais toujours pas
53:18dans les prétoires
53:19est-ce que ça veut dire
53:20qu'on ne peut mener
53:21qu'un combat
53:21centré sur un aspect
53:25plutôt que de se disperser
53:26c'est ça un peu
53:27la leçon
53:28très rapidement
53:28au contraire
53:29non je crois que du coup
53:30ça montre que la justice
53:31même si elle est sur
53:32une histoire longue
53:33est capable de se réformer
53:34est capable d'innover
53:35est capable d'adhérer
53:38aux valeurs
53:39et aux notions
53:40portées par les sciences sociales
53:42et donc on peut
53:43introduire tout ça
53:44la Cour européenne
53:45nous y aide
53:45et le jugement récent
53:47dans l'affaire
53:47Gérard Depardieu
53:49montre qu'il y a
53:50une appropriation
53:50de certaines notions
53:51j'aurais aimé en parler
53:52aussi du procès Depardieu
53:53merci à tous les deux
53:54merci Magali Lafourcade
53:55je rappelle le titre
53:56de votre essai
53:56démasculiniser la justice
53:58aux dévisions
53:59les petits matins
54:00merci Manuel Bonpart
54:01d'être venu
54:02sur le plateau
54:02de questions politiques
54:03merci aussi à toute l'équipe
54:04Fabienne Lemoyle
54:06à la rédaction en chef
54:07et à Maury Bauchet
54:08à la programmation
54:09on se retrouve
54:10la semaine prochaine
54:11pour la dernière
54:11de questions politiques
54:12belle fin de week-end

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