00:00Bonjour et bienvenue, il y a 8h moins le quart, 8h moins le quart, Maya Balduro-Fredon, vous recevez ce matin la référente santé de l'antenne nimoise de l'UFC Que Choisir.
00:08Bonjour Daniel Zantag.
00:09Bonjour.
00:10Merci d'être dans nos studios ce matin pour parler fracture sanitaire.
00:14Avec ce constat dressé par l'UFC Que Choisir, l'accès aux soins recule dans le Gard.
00:20Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y a de moins en moins de médecins traitants dans le département ? Vous l'avez chiffré cette diminution ?
00:26Oui exactement, il y a moins de médecins que ce qu'il y avait il y a quelques temps puisqu'on fait des enquêtes de temps en temps sur le nombre de médecins, les pédiatres, le gynéco, les médecins traitants et les ophtalmos et on voit qu'il y a un recul du nombre de médecins.
00:42De quel ordre ? De combien ?
00:44Ça dépend des spécialités mais c'est entre 5 et 10%.
00:485 et 10% sur les médecins généralistes ?
00:50Oui sur les médecins généralistes c'est plutôt 10 et les autres spécialités ça dépend des spécialités.
00:56D'accord, donc les médecins généralistes autour de 10% et puis les ophtalmologues, les gynécologues, on en manque dans le département ?
01:02Oui oui, ça depuis très longtemps.
01:04Depuis très longtemps.
01:05Pourtant on a l'impression ces derniers temps que les initiatives se multiplient pour les faire venir ces médecins, je pense aux maisons pluridisciplinaires par exemple, ça ne marche pas ?
01:13Alors effectivement il y a énormément d'initiatives, ce sont des initiatives souvent locales, les mairies, la région, les départements pour leur population.
01:24Mais ce ne sont pas des initiatives du ministère de la santé publique globales qui permettraient d'améliorer globalement la situation.
01:33Donc les villages ou villes où il y a des initiatives fortes, la population est contente mais il reste quand même d'énormes trous dans la raquette.
01:42Oui parce qu'aujourd'hui en moyenne dans notre département c'est quoi ? C'est 28 médecins pour 10 000 habitants ?
01:48C'est ça en 2023 ?
01:49C'est ça 28 médecins pour 10 000 habitants.
01:51Ce qui ne suffit pas ?
01:52Ce n'est pas suffisant et surtout non seulement ce n'est pas suffisant mais il reste aussi le problème des petites urgences.
02:00Les grandes urgences sont pris en charge par les hôpitaux et les cliniques mais les petites urgences, il n'y a personne ou très peu de personnel pour le prendre en charge.
02:08Le samedi, le dimanche, vous avez un bébé avec de la température, il n'y a personne pour répondre à cette urgence.
02:15Ici maintenant 7h48, notre invité ce matin, la référente UFC, que choisir ?
02:20Alors Daniel Zondag, vous avez donc dressé ce constat, voilà, l'accès aux soins recule.
02:25Maintenant quelle serait la solution ? Qu'est-ce que vous, vous proposez pour pallier à ces manquements ?
02:30Il y a deux choses, il y a des choses qu'on peut soutenir comme les initiatives de la loi Garo qui doit passer encore au Sénat, c'est pour ça qu'on a écrit au sénateur avec notre antenne d'Alès d'ailleurs.
02:41Alors la loi Garo, juste je le rappelle pour nos auditeurs, c'est pour inciter les médecins libéraux à s'installer dans les déserts médicaux, notamment, pas dans les zones déjà dotées.
02:49Voilà, exactement, pour avoir une autorisation spéciale pour s'installer plutôt dans les déserts médicaux.
02:55La loi, elle est passée à l'Assemblée, elle doit repasser devant le Sénat, vos sénateurs, donc les sénateurs gardois que vous avez interpellés, est-ce qu'ils vous ont répondu ?
03:03Non, pas encore, mais on a envoyé ça vendredi, donc on leur laisse un peu le temps pour répondre.
03:09Donc ça, c'est des choses qui sont faites, mais ce sont des emplâtres pour nous.
03:16Il faudrait une grande révision, une grande politique des soins de santé primaires, c'est-à-dire des premières lignes,
03:22ce que les gens ont besoin avant d'aller aux urgences à l'hôpital.
03:26Et là, il n'y a pas grand-chose qui est fait.
03:28Mais donc une grande révision, ce serait quoi ? Ce serait carrément au niveau des études de médecine ?
03:32C'est-à-dire au niveau du nombre de médecins, mais aussi au niveau de l'organisation des premières lignes.
03:39Par exemple, vous avez le 112 ou le 15 ou le 112, ces gens font un travail fantastique,
03:44mais ils n'ont pas de répondance. Si l'appelant leur dit qu'il a un bébé avec de la fièvre,
03:52il l'a envoyé où ? Le dimanche midi, il n'y a pas de médecin disponible,
03:57les peu qui sont disponibles sont surchargés, donc il y a les urgences pédiatriques à l'hôpital.
04:03Et alors justement, pour essayer d'améliorer un petit peu cette situation,
04:06le ministre de la Santé annonçait vendredi dernier l'envoi de médecins généralistes en renfort
04:12dans 151 zones rouges concernées en France. Qu'est-ce que vous en pensez ?
04:17Est-ce que c'est déjà une première mesure ou est-ce que c'est pareil ? Ce n'est pas suffisant ?
04:20Non, c'est une petite mesurette, mais ce ne sera pas suffisant pour résoudre le problème.
04:27Il faut aussi savoir que beaucoup de ces médecins sont des médecins européens
04:33et pas des médecins qui ont fait leurs études en France,
04:36parce qu'à cause du numerus clausus, il y a trop peu de médecins en France.
04:39Donc il y a énormément de médecins étrangers qui viennent travailler en France.
04:43Et donc l'UFC Que Choisir appelle à une grande réforme du système de santé
04:46pour pouvoir former plus de médecins.
04:48Merci beaucoup, Daniel Zondag, d'avoir été notre invité ce matin.
04:52Vous êtes référente santé de l'antenne nimoise de l'UFC Que Choisir.
04:55Je le rappelle, cette interview sera à écouter en replay.