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00:0011h-13h, Christine Kelly sur Europe 1.
00:03Il est 11h32 sur Europe 1, vous écoutez Christine Kelly avec vous aujourd'hui.
00:07Gabriel Cluzel, Eric Nolo, faut-il une plaque commémorative pour Naël ?
00:11Le maire de Nanterre veut ériger un monument en hommage à Naël Merzouk,
00:14décédé il y a deux ans et on en parle aussi avec votre invitée Christine, l'avocat Gilbert Collard.
00:18Oui Géraldine, bonjour Gilbert Collard, quel est votre avis sur cette prise de parole du maire de Nanterre ?
00:24Je rappelle qu'il a déclaré, je cite, une plaque et une justice pour Naël,
00:28c'est ça qui nous attend, merci d'être là, merci d'être mobilisés,
00:32on restera ensemble jusqu'à ce qu'on obtienne justice.
00:35Et puis on entendait les gens derrière, la population derrière,
00:38le maire de Nanterre criant une stèle pour Naël.
00:42Que pensez-vous de cette prise de parole ?
00:44Oui c'est mauvais signe, c'est mauvais signe.
00:47Cette plaque pour moi c'est une affiche électorale.
00:51Le maire, M. Adam, vendrait son âme pour être sûr de récupérer les voix.
00:58Alors bien sûr les observations qu'on fait n'ont rien à voir avec la peine de la maire qu'on respecte
01:02et le décès de ce jeune qu'on respecte également.
01:07Mais ce qu'il faut quand même bien voir,
01:11et je fais exprès d'être juriste pour dépasser complètement les querelles de passion,
01:18en décidant de faire une plaque, on va l'appeler commémorative,
01:24pour Naël, qui a quand même des antécédents julifières selon le parquet,
01:30en l'innocentant avant que le verdict soit rendu,
01:36en en faisant une victime avant que le jury populaire ait dit si le policier était coupable ou non,
01:45c'est une plaque qui fout une claque à la présomption d'innocence.
01:50C'est inimaginable.
01:51Le verdict n'a pas été rendu.
01:54La justice ne s'est pas prononcée.
01:56Et il y a un maire, qui est officier de police judiciaire en qualité de maire,
02:01qui décrète qu'avant tout verdict, avant tout jugement,
02:06lui, il peut décider que le policier est coupable et que Naël est victime.
02:12J'entends bien ce que vous dites, Gilles Bain-Collar,
02:14et le procès n'a pas eu lieu.
02:16Mais est-ce que le maire n'est pas encouragé d'une certaine façon
02:19parce que le policier est poursuivi pour homicide volontaire,
02:23parce que le policier a été en détention,
02:25parce que le policier est présenté quasiment,
02:28effectivement, presque comme un coupable.
02:29Est-ce que ce n'est pas une façon indirecte d'encourager
02:32cette plaque commémorative, c'est ça ?
02:35Oui, c'est une pression.
02:36Alors, outre l'atteinte à la présomption d'innocence,
02:39et ça, ça va devenir de plus en plus fréquent aujourd'hui,
02:42et franchement, ça fait peur de tous les côtés.
02:45C'est qu'il y a une opinion publique manipulée,
02:48politisée, communautarisée,
02:50qui cherche à faire pression et peur en même temps.
02:54Enfin, quand même,
02:55que foutait Traoré dans cette réunion ?
03:02Pourquoi y avait-il un drapeau palestinien ?
03:05On est où, là ?
03:06Il y a une dérive absolue, quoi.
03:09Il y a une volonté, non seulement de faire pression,
03:13une volonté de faire pression,
03:14mais je ne comprends pas si c'est autorisé ou pas,
03:16ou est-ce que c'est pénalement condamnable,
03:19justement, comme vous dites,
03:20d'aller vers cette plaque commémorative
03:22sans qu'il y ait de procès ?
03:24Est-ce que ça, c'est condamnable, ce qui a été dit ?
03:26C'est condamnable au sens où on peut considérer,
03:29voire même arriver à le faire juger,
03:31que c'est une atteinte à la présomption d'innocence.
03:33Bien évidemment.
03:35Vous comprenez ?
03:35Le raisonnement, il est simple.
03:37Comment peut-on décréter
03:40que quelqu'un est victime
03:44avant que la justice n'ait reconnue
03:46qu'il y a un coupable ?
03:49On a l'impression que la population...
03:50Voilà, c'est la population qui décrète,
03:52c'est le maire qui le décrète, voilà.
03:54C'est le peuple, c'est-à-dire que c'est une minorité,
03:56c'est une centaine même par un.
03:58Bon, mais ça veut dire que désormais,
04:01on va arriver à une espèce de populasterie judiciaire
04:05qui est angoissante, quoi.
04:07Restez en ligne avec nous, Gilbert Collard,
04:09n'oubliez pas de nous appeler au standard 01, 80, 20, 39, 21
04:12pour réagir.
04:13Gabriel Cluzel, est-ce qu'on veut faire de Naël un martyr,
04:19en fait, avec cette annonce d'une plaque commémorative ?
04:22Vous avez infiniment raison.
04:24Alors, il faut rappeler que les gens qui criaient,
04:27en fait, criaient, on veut une place, une place Naël,
04:31et pas une plaque Naël.
04:33Ils voulaient une place, je pense, au nom de Naël,
04:34et le maire, lui, a dit ce sera une plaque.
04:37Je ne sais pas s'il a malentendu ou s'il avait un autre projet.
04:39Bref, on met une plaque commémorative pour rendre hommage.
04:44Alors, Gilbert Collard l'a dit, et c'est vrai,
04:47la mort d'un homme, c'est toujours un drame,
04:49évidemment, en particulier pour la mère de ce jeune.
04:52Mais il y en a d'autres des jeunes qui meurent.
04:54Il y en a un qui est mort dans l'heure, récemment,
04:56dans le cadre d'un trafic de drogue,
04:58d'un règlement de compte.
05:00Est-ce que vous croyez qu'il aura sa plaque, lui ?
05:02Non.
05:02Pourquoi on veut faire une plaque pour Naël ?
05:05Eh bien, parce qu'en fait, on veut dire
05:07Naël tombait sous le coup des violences policières.
05:11Vous voyez, c'est ça l'idée.
05:12L'idée, c'est incriminer la police.
05:14On ne va pas faire une plaque pour chaque jeune qui meurt,
05:16et pourtant, chaque jeune qui meurt, c'est évidemment un drame.
05:18Et moi, j'y vois vraiment une inversion de valeur.
05:20Quel message on envoie aux jeunes ?
05:22Déjà, on envoie aux forces de l'ordre le message
05:25qu'ils n'ont même pas été jugés, qu'ils sont déjà condamnés.
05:29Et puis, quel message on envoie aux jeunes ?
05:31On passe notre temps à dire,
05:32« Ah, mais les jeunes n'ont plus de valeur, c'est confus,
05:34ça ne veut plus où est le bien, où est le mal. »
05:36On leur dit, écoutez, ce jeune qui a refusé d'obtempérer,
05:39il n'en était pas à son premier refus d'obtempérer,
05:41qui a défié la police,
05:43eh bien, c'est un modèle pour vous.
05:45C'est absolument contre-productif
05:48et même insupportable pour la population française.
05:51Éric Nolo, Gabriel Cluzel parlait d'inversion des valeurs.
05:55C'est plus grave que ça,
05:57parce qu'il se trouve que la gauche,
05:58et plus encore l'extrême gauche,
05:59a toujours aimé glorifier les délinquants.
06:02Alors, quand le délinquant, c'est Jean Valjean,
06:03ça va, parce que Jean Valjean, c'est une victime de la société.
06:06Mais après Jean Valjean, on a eu, par exemple,
06:07Baptisti, je ne sais pas si vous vous rappelez de cette affaire.
06:09Baptisti, c'est quand même un terroriste
06:11qui tuait les gens de sang-froid,
06:12pour des motifs politiques,
06:14et qui était le héros de la gauche et de l'extrême gauche.
06:16Ils ont, jusqu'à la dernière minute,
06:18jusqu'à ce que Baptisti avoue ses crimes,
06:20ils ont dit,
06:20« Non, ce n'est pas un tueur,
06:22c'est une victime, etc. »
06:23Et là, en effet,
06:25on glorifie Naël,
06:26excusez-moi,
06:27mais on va apposer une plaque pour quelqu'un
06:29qui a perdu la vie.
06:30Évidemment, nous l'avons tous dit,
06:31je le dis à mon tour,
06:32c'est tragique,
06:33mais il l'a dit dans le cadre d'un comportement délictueux
06:36qui aurait sans doute eu encore des conséquences plus graves
06:38s'il n'avait pas été arrêté.
06:39Il conduisait sans permis un bolide.
06:41Il pouvait très bien tuer des gens,
06:43c'était extrêmement probable.
06:45C'est tragique,
06:45je pense à ses parents,
06:46je pense à ceux qui l'ont connu,
06:47ça ne mérite pas une plaque,
06:49surtout quand vous voyez que des gens,
06:50qui eux sont morts sans aucune ambiguïté,
06:52comme Samuel Paty, etc.
06:54Mais voilà,
06:54moi je pense à Samuel Paty,
06:56et tout le monde s'est bagarré
06:58pour ne pas commémorer,
07:00parce que tout le monde avait la trouille,
07:02Christine,
07:03son lycée Samuel Paty.
07:04Tout le monde avait la trouille,
07:05là on sait bien que les policiers
07:08respecteront toutes les décisions,
07:10ils avalent des couleuvres en veux-tu,
07:12en voilà, franchement,
07:13mais ils respectent tout ce qui est fait.
07:15Pourquoi le collège Paty,
07:17personne ne voulait donner ce nom-là ?
07:19Parce qu'on avait peur des représailles,
07:20c'était ça le vrai sujet.
07:22C'est une immense trouille.
07:24Là on n'a pas peur,
07:24mais c'est toujours pareil,
07:26il y a une France dont on n'a pas peur.
07:27Non mais non seulement on n'a pas peur,
07:28mais c'est devenu un argument électoral.
07:30C'est-à-dire que le maire,
07:32et ceux qui le soutiennent,
07:33ne parlent pas à vous,
07:34ne parlent pas à moi,
07:35ils parlent à une certaine partie de la France,
07:37une certaine partie de la population.
07:38Et moi je me demande même, Eric Nolot,
07:39est-ce que le maire Raphaël Adam
07:41a la possibilité de faire autrement ?
07:44Non, il ne peut pas.
07:46Il ne peut pas parce qu'il veut garder son poste.
07:48Il veut garder son poste.
07:49Mais le maire, quand il tient ce discours,
07:52il ne s'adresse pas à l'ensemble de ses administrés,
07:54il s'adresse à la frange radicalisée.
07:56C'est du clientélisme pur.
07:58Mais moi, si j'étais à sa place,
08:00j'organiserais un référendum par exemple.
08:01Un référendum c'est-à-dire ?
08:02Est-ce que les administrés,
08:04en général,
08:05pas la centaine...
08:06Il faut être courageux pour ça.
08:07Oui, mais là le courage,
08:09il y a un moment,
08:10on ne peut pas non plus envoyer valser
08:12toutes les valeurs,
08:14décréter que maintenant,
08:15c'est tout juste,
08:16on ne demande pas l'entrée au Panthéon de Naël.
08:18Il y a quand même un délire extrême gauchiste
08:21qu'il va falloir stopper à un moment ou à un autre.
08:23On parlait des policiers,
08:24on va vous faire écouter tout de suite
08:25un policier qui était sur l'antenne d'Europe 1,
08:28Axel Ronde,
08:28porte-parole du syndicat CFTC à Police.
08:32Il était l'invité de Pascal Delator du Pain samedi soir
08:34et réagissait à cette proposition du maire de Nanterre.
08:37C'est vraiment faire fi de la présomption d'innocence
08:40et d'essayer d'acheter la paix sociale tout de suite
08:42en annonçant déposer cette plaque.
08:46On dirait que c'est un martyr,
08:47mais il faut remettre les choses à leur place.
08:49C'est un individu qui est connu de la police,
08:51multirécidiviste.
08:52Voilà, attendons de savoir ce qui s'est passé réellement.
08:56Je pense que dans cette affaire,
08:57ça s'est emballé énormément médiatiquement
08:59et politiquement,
09:01alors même que le temps de la justice,
09:02on sait que c'est un temps qui est extrêmement long
09:04parce qu'il y a énormément d'expertise à réaliser.
09:08Je pense qu'il faut savoir garder raison.
09:10Oui, ça me choque.
09:11Forcément qu'on condamne et qu'on crucifie déjà mon collègue
09:15alors même que finalement la loi,
09:17enfin la justice n'est pas encore passée.
09:20Guillaume Gré-Ruzel, merci.
09:22On a écouté Axel Ronde qui dit qu'on crucifie,
09:24on crucifie son collègue policier.
09:27Non mais il faut se rendre compte de ce qui s'est passé
09:29par exemple dans l'affaire Adama Traoré.
09:33Gilbert Collard a rappelé qu'à sa Traoré
09:34était là, preuve du reste
09:36qu'il y avait une vraie volonté de récupération.
09:38Ce n'était pas seulement soutenir la mère de Naël.
09:43Ces gendarmes ont connu un enfer.
09:47Il y a la mère de l'un d'entre eux
09:48qui a même écrit un bouquin
09:49pour expliquer à quel point ça avait été épouvantable.
09:52Ils ont dû quitter leur logement.
09:54Ils ont été menacés.
09:56Ça a été un drame terrible
09:58pour finalement aboutir à un non-lieu.
10:01Et là, aujourd'hui, ce policier,
10:03il a été crucifié.
10:03Il a été crucifié dès le premier instant.
10:05Vous vous souvenez de la réflexion d'Emmanuel Macron ?
10:07C'est inexplicable et inexcusable.
10:10Donc en fait, il avait rendu la justice.
10:11Vous savez, on passe notre vie,
10:12on se goberge avec la séparation des pouvoirs.
10:14Pardon, je veux dire,
10:16il avait rendu la justice avant tout le monde.
10:18Et donc cet homme-là n'a pas le droit.
10:21Bien sûr que les policiers sont déjusticiables comme les autres,
10:23mais ils ne sont pas déjusticiables en dessous des autres.
10:25de la loi Gilbert Collard.
10:27Restez avec nous sur Europe 1.
10:29Beaucoup de questions encore à vous poser,
10:31surtout lorsqu'on voit qu'on déboulonne les statuts,
10:33lorsqu'on voit qu'on change les plaques commémoratives.
10:35On en parle dans un instant.
10:36On marque une pause à tout de suite sur Europe 1.
10:38Europe 1, Christine Kelly et vous.
10:40Il est 11h45 sur Europe 1.
10:42Merci de nous rejoindre, vous écoutez Christine Kelly
10:44et Sébastien de Haute-Savoie.
10:46Christine nous a appelé, voudrait réagir.
10:48Il nous a appelé au 01-80-20-39-21.
10:51Sébastien, vous êtes sur Europe 1.
10:53Bonjour.
10:54D'où nous appelez-vous de Haute-Savoie ?
10:55Vous avez quel âge ?
10:58Sébastien.
11:00Ah, Sébastien.
11:01On a raccroché.
11:02On a Muriel.
11:03Muriel est avec nous.
11:04Allô, Muriel, vous êtes là ?
11:05Vous êtes bien là avec nous ?
11:06Oui, bonjour.
11:07Alors, quel âge avez-vous, ma chère Muriel ?
11:1057 ans.
11:1157 ans.
11:11Vous nous appelez d'où précisément ?
11:14De Haute-Vienne.
11:15Ok.
11:15Quelle température il fait ?
11:17Où est-ce que vous êtes à l'intérieur, à l'extérieur, dans votre voiture ?
11:20En train de faire les courges, peut-être ?
11:20Là, je suis à l'intérieur.
11:21J'essaye de supporter.
11:25Votre dernier verre d'eau, c'était il y a combien de temps ?
11:27On surveille tous les autres.
11:28Combien de temps, il n'y a pas plus.
11:31Alors, Muriel, vous nous appelez à propos de cette plaque
11:36à venir éventuellement pour Naël.
11:39Et vous dites que les bras m'en tombent.
11:42Ah oui, les bras, les jambes.
11:45Je suis...
11:46D'ailleurs, j'ai pensé à une mauvaise blague
11:48quand j'ai entendu l'annonce.
11:51Ouais, je suis outrée.
11:53Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui vous choque ?
11:54Qu'est-ce qui vous choque ?
11:55Déjà, ce qui me choque, c'est une plaque.
11:59Une plaque commémorative.
12:00Les choses...
12:01Enfin, il veut mettre quoi, le maire ?
12:03Parce que d'habitude, il y a poète, écrivain, homme politique.
12:07Donc là, en fait, il va mettre jeune homme
12:09qui n'a pas voulu obtempérer
12:11et qui a été arrêté par la police.
12:15Quelque part, malheureusement...
12:16Malheureusement, mal arrêté,
12:20c'est pas tout à fait le terme,
12:21mais cette histoire,
12:22elle a été beaucoup trop loin.
12:25Et les proportions que ça a pris dès le départ
12:28et que ça continue de prendre,
12:30tout ça pour de la politique,
12:32je trouve ça indécent.
12:33Et je trouve ça malvenu.
12:37Et en plus, ça veut dire, en fait,
12:39les gars, faites ce que vous voulez.
12:40Vous pouvez faire des rodéos,
12:41vous pouvez ne pas obtempérer,
12:43vous pouvez être récidiviste,
12:44multi-récidiviste en plus,
12:46pas de permis,
12:47conduire une super voiture,
12:49vous inquiétez pas, c'est pas bien grave.
12:51Donc, en fait,
12:52je suis pas spécialement pro-polis ou etc.,
12:56mais il faut rendre à César ce qui est à César.
12:59Là, dans ce cas particulier,
13:01c'est malheureux la fin qui s'est passée,
13:03le final est vraiment malheureux.
13:06Mais au départ, il se serait arrêté,
13:08le problème était réglé.
13:09Il n'y avait pas besoin de plaques,
13:10il n'y avait pas besoin de place.
13:12Et je ne comprends pas qu'on puisse,
13:15une minorité,
13:17on puisse aider à une minorité,
13:19parce que je suppose que,
13:21monsieur le maire,
13:22je suppose que quand il est arrêté par la police,
13:24je suppose qu'il opte en paire.
13:26Donc pour vous, c'est...
13:27Comme la plupart des LFI,
13:29comme la plupart des LFI,
13:30le petit jeune homme, Clément,
13:32je ne sais plus qui,
13:33qui tweetait sur
13:34« Oui, la mort de Naël,
13:36c'est très grave,
13:37c'est ceci, c'est cela. »
13:38Donc pour vous,
13:39il y a une sorte de récupération politique ?
13:41Oui, tout à fait.
13:42Tout à fait,
13:43mais il n'est pas le seul.
13:45Malheureusement, en France,
13:47il n'y a plus de vrais politiciens.
13:50Il y a juste des gens
13:51qui se regardent le nombril,
13:52qui ont des potes,
13:54et qui suivent des minorités,
13:55parce qu'ils ont peur
13:56que les voitures soient brûlées,
13:58que leur ville soit mise en dessous-dessous,
13:59que voilà,
14:01en fait,
14:01on en arrive là,
14:02alors qu'il suffirait
14:04de prendre des mesures.
14:05Moi, je fais partie
14:06d'une génération.
14:07Quelles mesures ?
14:07Dites-moi.
14:07On vous expliquait
14:08que quand vous faisiez des conneries,
14:09il fallait les assumer.
14:11Alors, c'est triste pour la maman,
14:13mais je ne comprends pas
14:13l'attitude de la maman non plus.
14:15Les parents,
14:16dans le temps,
14:17ils auraient pleuré chez eux,
14:18ils en auraient voulu
14:20à leur fils
14:20d'avoir eu un comportement
14:22qui serait arrivé
14:23à cette fin-là.
14:25Maintenant,
14:25on arrive au fait que,
14:27comme ça se passe dans les écoles,
14:29comme ça se passe partout,
14:30en fait,
14:31les victimes
14:34ne sont plus les mêmes.
14:35C'est-à-dire que maintenant,
14:36vous faites des conneries,
14:37vous faites,
14:37c'est pas grave,
14:38vous êtes une victime,
14:39vous avez mis des coups de couteau
14:40à quelqu'un,
14:41on va essayer de comprendre
14:42parce que le souci...
14:44Vous croyez que,
14:44franchement,
14:45à un moment,
14:46vous croyez que les gens
14:47ça les dissuade
14:47de faire du mal ?
14:49Éric Nolot.
14:49Non, moi je ne pense pas.
14:50Éric Nolot,
14:50je pense que c'est la porte ouverte
14:52à tout.
14:52Vous avez,
14:53prononcé un mot très important
14:55qui est celui de victime.
14:56Moi, ce qui me frappe beaucoup,
14:58c'est la dégradation
14:59du statut de victime.
15:00Je rapproche trois faits récents.
15:03Vous avez vu, par exemple,
15:04quand il y a des affiches
15:05des otages détenus par le Hamas,
15:08elles sont arrachées.
15:09Vous avez vu qu'il y a une plaque
15:10Samuel Paty dans un square
15:11en face de la Sorbonne
15:12qui est régulièrement profanée.
15:13Mais là,
15:14on veut mettre une plaque
15:15et celle-là ne sera pas profanée.
15:16Je vous le dis,
15:17si jamais la plaque pour Naël
15:18est apposée,
15:19elle ne sera pas profanée.
15:20Donc, si vous voulez,
15:21on met sous le nom de victime
15:23des choses très différentes.
15:24Des gens qui ont perdu la vie
15:25dans des circonstances absolument
15:26tragiques comme Samuel Paty
15:28et des gens qui sont morts
15:29dans des circonstances
15:30très ambiguës
15:30et encore non éclaircies
15:32puisque le procès
15:32n'a pas eu lieu.
15:33Donc, tout le monde
15:34devient une victime
15:35à part entière.
15:36Moi, je regrette,
15:36ce n'est pas la même chose.
15:37Samuel Paty, Naël,
15:39ce n'est pas la même chose.
15:40Les otages qui sont détenus
15:41par le Hamas,
15:42ce n'est pas la même chose.
15:43Or, il y en a deux
15:44qui sont victimes
15:45d'une sorte de vindict
15:46et les autres qui sont glorifiés.
15:47Ça ne va pas.
15:48Gilbert Collard,
15:49vous êtes toujours en ligne
15:49avec nous sur Europe 1.
15:51Merci beaucoup à Muriel.
15:52Sous le soleil.
15:53Sous le soleil en maillot de bain,
15:55on l'a bien souligné.
15:56Est-ce que vous dites aussi
15:58que c'est une sorte d'apologie
15:59indirecte à la violence,
16:01finalement ?
16:02Oh, c'est pire que ça.
16:04C'est significatif
16:06qu'on est arrivé
16:07à un moment
16:08de notre histoire
16:09où le conflit est installé.
16:13Le conflit est là.
16:14À partir du moment
16:16où un maire
16:17a besoin
16:18pour se faire réélire
16:20de satisfaire
16:22un mouvement communautariste,
16:24parce qu'on a bien vu
16:25la réunion
16:26avec Adama Traoré,
16:28le drapeau palestinien,
16:30les slogans
16:30qui étaient scandés.
16:31Bon, ça veut dire
16:33qu'il y a vraiment
16:34cet affrontement
16:36qui est prêt,
16:37qui est là.
16:38Bon, il faut avoir
16:39le courage de le dire.
16:41L'État a peur
16:42du soulèvement
16:43des banlieues.
16:45Bon, l'État a peur
16:46complètement
16:47de mécontenter
16:48une frange
16:50communautariste
16:51qui est prête
16:52à descendre en émeute
16:53à la moindre occasion.
16:55Voilà.
16:56Alors, seulement attention,
16:58si les policiers
16:59un jour en ont marre,
17:02l'État est foutu.
17:03Et je veux dire
17:04que ceux
17:05dont tout à l'heure
17:06votre auditrice parlait
17:07et dont elle dit
17:07il n'y a même plus
17:09de vrais politiciens,
17:11ces postiches politiciennes,
17:13à ce moment-là,
17:13prendront le choc
17:14de face,
17:17en tête.
17:18Parce que ça tient
17:19aujourd'hui,
17:19parce que les policiers
17:20tiennent.
17:21Parce que les policiers
17:21tiennent.
17:22Appelez-nous au 01 80 20
17:2439 21
17:24si vous êtes policier
17:25pour nous raconter
17:26un peu votre quotidien.
17:28Merci Muriel
17:29qui nous a appelé
17:30de la Haute-Vienne.
17:31On a retrouvé Sébastien.
17:32Sébastien de Haute-Savoie.
17:34Vous avez raccroché au nez.
17:35C'est ma première
17:36vous raccrochionnez.
17:37On vous a cherché partout.
17:38Vous êtes bien là ?
17:39Oui, je suis bien là.
17:41J'ai fait une fausse manip.
17:42J'ai pas voulu vous raccrocher au nez.
17:43Voilà qui me rassure.
17:44Alors, vous nous appelez
17:46de Haute-Savoie.
17:46Vous êtes où précisément ?
17:48J'habite au pied du Mont-Blanc.
17:50Au pied du Mont-Blanc.
17:50Ah ben là, ça va.
17:51Il fait qu'à température
17:52n'est pas trop chaud ?
17:54Ouais, il fait chaud.
17:55Je pense que de bien faire
17:5635 ou 36,
17:57là, je ne veux pas
17:57attendre la vérité.
17:58Et vous êtes où ?
17:59Vous faites quoi
17:59en ce moment même ?
18:01Alors moi,
18:01j'ai un petit garage à Salonche
18:02et en ce moment,
18:03je suis en train de travailler
18:04en même temps que je vous parle.
18:05Ah oui, votre...
18:06C'est bien.
18:07Excellent.
18:07Alors, vous nous dites
18:08à propos de Naël,
18:09vous dites que c'est une blague.
18:10Comment on peut être
18:12à contre-courant
18:13à ce point-là
18:14d'une société,
18:15dans une société
18:16qui ne va plus ?
18:18Moi, je trouve ça scandaleux.
18:20Mais scandaleux
18:21pour une raison toute simple,
18:22c'est que...
18:23Comme j'ai entendu...
18:24Enfin, j'ai entendu
18:24ce que vous avez dit tout à l'heure
18:25et je rejoins à peu près
18:26globalement
18:27tout ce qui a été dit
18:28sur votre plateau,
18:29c'est qu'on va glorifier,
18:30on va se tarifier,
18:31on va dire,
18:31des gens qui sont délictueux,
18:34des gens qui ont des
18:35casiers l'eau comme le bras,
18:36qui ont des passifs
18:37très très lourds
18:38et ça donne quoi
18:39comme modèle
18:41aux jeunes derrière ?
18:42Que plus ils font de conneries
18:42et plus ils vont avoir
18:43des médailles ?
18:45Je suis d'accord pour dire
18:46que ce n'est pas normal
18:47qu'il y ait un enfant qui meure.
18:48Il n'y a pas de soucis là-dessus.
18:49On est tous d'accord.
18:50On est tous d'accord.
18:51Il y a quand même
18:52un mort,
18:53un jeune qui est mort.
18:54Mais de là
18:54à remettre une médaille...
18:57On est tous d'accord là-dessus.
18:59J'ai entendu M. Nolo
19:00dire ça tout à l'heure
19:00mais évidemment,
19:01on est tous du même avis.
19:03C'est lamentable
19:04d'en arriver là.
19:05Mais il faut bien
19:05comprendre une chose.
19:06ce jeune homme,
19:07le jour où il se fait
19:08interpeller par ses policiers,
19:10s'il n'est pas interpellé,
19:11s'il n'est pas arrêté
19:12dans sa cavale,
19:13qui vous dit
19:14que demain il ne tue pas
19:14mon fils,
19:15votre fils,
19:16le fils de vos amis ?
19:18Il va shooter une poussette
19:19avec une dame
19:20qui n'a rien demandé,
19:21qui aura respecté les règles.
19:22On ne peut pas donner
19:24une médaille à des gens
19:24comme ça.
19:25Ce n'est pas possible.
19:26Je veux dire,
19:26les mères...
19:28Restez avec nous Sébastien.
19:29Effectivement,
19:30j'entends bien ce qu'il dit
19:31Gabriel Acuzel.
19:32Sébastien en ligne qui dit
19:33qu'on ne peut pas donner
19:34une médaille.
19:35Pour lui,
19:35c'est comme si on récompense
19:37effectivement la mort de Naël
19:39et qu'on récompense
19:40les actes,
19:42les méfaits,
19:42les délits commis par Naël.
19:44Mais exactement.
19:45Mais ce qui est aussi
19:45extrêmement intéressant
19:46dans ce que dit Sébastien,
19:48c'est que
19:49s'il n'avait pas été arrêté
19:52dans sa course,
19:52on ne sait pas
19:53ce qui se serait passé.
19:54De fait,
19:54il y aurait pu avoir des victimes
19:55comme cela arrive
19:56dans les rodéos urbains,
19:57comme cela arrive
19:57dans d'autres cas
19:59de refus d'obtempérer.
20:00Quelle va être
20:00la réaction peut-être
20:03ou en tout cas
20:04la tentation
20:04de réaction
20:05des policiers
20:05à l'avenir ?
20:06Voyant ce qui arrive
20:07à ce policier Florian,
20:09c'est de se dire
20:09écoutez,
20:10moi je vais détourner
20:10le regard.
20:11Il refuse d'obtempérer ?
20:12Très bien.
20:13Écoutez,
20:14je ne m'en occupe pas.
20:15Et tant pis
20:15pour la vieille dame,
20:16l'enfant,
20:17la personne qui sera
20:18sur le passage clouté suivant.
20:20Donc en réalité,
20:21c'est nous
20:22qui sommes attaqués.
20:23Ce n'est pas seulement
20:23défendre la police,
20:25ce n'est pas défendre la police
20:25pour défendre la police.
20:27La police,
20:28ils sont le rempart
20:28entre nous
20:29et les délinquants.
20:30Donc si nous sapons
20:33ce rempart,
20:34c'est nous et nos enfants
20:35qui seront en première ligne.
20:37Refaisons l'histoire,
20:38si ce policier
20:40avait détourné le regard
20:41et qu'il était arrivé
20:42un drame à un passant,
20:44eh bien,
20:44il n'aurait eu
20:45aucun ennui ce policier.
20:46Aucun.
20:47Aucun.
20:48Donc si vous voulez,
20:49c'est révoltant
20:50de voir que
20:51c'est ainsi
20:52que cela se termine
20:53pour les policiers.
20:54Gilbert Collard,
20:56effectivement,
20:56les policiers,
20:57lorsqu'on entend
20:58ce que dit
20:58Gabriel Cluzet,
20:59lorsqu'on entend
20:59ce que nous a dit
21:00Sébastien,
21:01on se dit
21:02que les policiers,
21:03vous qui êtes avocat,
21:05est-ce qu'ils auront
21:05encore envie
21:06de défendre ?
21:06Est-ce qu'ils auront
21:07encore envie
21:07de sauver la France ?
21:08Est-ce qu'ils auront
21:09encore envie
21:09de faire leur métier ?
21:10Est-ce qu'ils auront
21:11encore envie
21:11de faire leur travail
21:14lors d'un refus
21:16d'obtempérer ?
21:17Est-ce qu'ils auront
21:17encore envie
21:18de faire face ?
21:20Écoutez,
21:20moi j'ai vraiment
21:21une grande estime
21:23pour les policiers
21:24parce que pour un salaire
21:25quand même
21:26minable,
21:28ils prennent
21:30des risques.
21:32On est bien content
21:33quand même
21:34d'appeler la police
21:35quand il y a un cambrioleur.
21:36On est bien content
21:38d'appeler la police
21:39quand il y a un mec
21:40avec un couteau
21:41dans la rue.
21:43Et j'ai peur,
21:44et j'ai des amis policiers
21:45qui me le disent,
21:46et j'ai peur
21:47que maintenant
21:48ils ne bougent plus.
21:50Non pas tellement
21:51parce qu'ils ont peur
21:53d'être renvoyés
21:54devant un tribunal,
21:55mais parce qu'ils ont
21:56un sentiment
21:57d'écœurement
21:58à l'égard
21:58de ce qui est
21:59la représentation
22:01du pouvoir.
22:02Un sentiment
22:03d'écœurement,
22:04Gilbert Collard.
22:05Merci.
22:05Restez en ligne avec nous.
22:06Un sentiment d'écœurement,
22:06absolument.
22:07Gilbert Collard,
22:08j'ai encore des questions
22:08à vous poser.
22:09Il y a Isabelle
22:10qui nous appelle
22:10du Maine-et-Loire
22:11qu'on va récupérer aussi
22:13dans un instant
22:14qui a beaucoup de questions
22:14à vous poser.
22:15À vous, Gilbert Collard,
22:17on marque une pause
22:18et on se retrouve
22:18tout de suite sur Europe.
22:19Merci de nous rejoindre
22:28et bienvenue sur Europe 1.
22:29Christine Kelly et vous.
22:30Deuxième partie.
22:31Faut-il une plaque commémorative
22:33pour Naël ?
22:34Le débat se poursuit, Christine,
22:35avec Gabrielle Cluzel
22:36en studio avec vous.
22:37Éric Nelot,
22:38notre invité,
22:39l'avocat Gilbert Collard
22:40et Isabelle de Maine-et-Loire
22:41qui nous a appelé
22:42au 01 80 20 39 21.
22:44Christine.
22:44Merci beaucoup, Géraldine.
22:46Comment va ma Gabrielle ?
22:48Est-ce qu'elle a bu son verre d'eau ?
22:49Parce que Gabrielle,
22:50Giselle a son verre d'eau,
22:52Éric Nelot a son verre d'eau,
22:53Géraldine a son verre d'eau,
22:55Géraldine a sa bouteille.
22:57Ça va ?
22:57Parfait.
22:58Et vous, Christine ?
22:58Moi, en plein...
22:59Ah, je n'ai pas encore bu.
23:00C'est dingue, je suis barré.
23:01Il y a même Fabrice
23:02qui a sa bouteille.
23:03Fabrice, le réalisateur,
23:04qui a sa bouteille.
23:06Elle est là.
23:06On a enlevé l'étiquette.
23:07Je ne serai plus tranquille.
23:10Il y a Éric Nelot
23:11qui est super inquiet.
23:11Il n'a rien bu, Éric Nelot.
23:13Il pense à son ordinateur
23:13qui est tombé en panne ce matin.
23:16Ça faisait partie
23:16de mon début de semaine pourrie.
23:17On va arranger tout ça.
23:18J'avais presque réussi
23:19à l'oublier, Christine.
23:19C'est cruel ce que vous faites.
23:21Fabrice, je parle à Fabrice,
23:22le réalisateur,
23:23je ne comprends pas.
23:23On est à la radio,
23:24on enlève les étiquettes
23:25comme à la télé.
23:26C'est filmé ?
23:26Exactement,
23:27parce que c'est filmé
23:27en direct sur europe1.fr.
23:29D'accord,
23:30c'est filmé sur europe1.fr.
23:31Alors, j'apprends avec vous,
23:33c'est un truc de dingue.
23:33Ça va bien se passer.
23:35Ça fait déjà 1h05
23:36que je suis avec vous,
23:37les 12h04 sur europe1.
23:39Tout se passe très bien.
23:39Gilbert Collard,
23:40on est avec vous en ligne.
23:42Vous êtes dans la chaleur,
23:44vous nous disiez.
23:45On était en train
23:45de parler effectivement
23:47de cette plaque commémorative.
23:48On parlait du problème
23:49avec les policiers.
23:50Il y a un policier
23:51qui nous a appelé
23:51qui est en ligne
23:52qu'on aura dans un instant.
23:54Et on va reprendre
23:55Isabelle du Ménélois
23:57qui nous disait
23:58comment c'est un monde
23:59à l'envers, Isabelle.
24:00Oui.
24:01Bonjour Christine Kelly
24:03et à toute l'équipe.
24:04Bonjour.
24:04Déjà, je me permets
24:05de vous dire
24:07madame Christine Kelly
24:08que pour moi
24:09vous représentez
24:10l'élégance française.
24:12Oh, j'ai l'éliminé
24:13c'est trop.
24:15Vous avez un très beau matin.
24:19Vous êtes toujours
24:20très posé.
24:21Attendez,
24:21je me redresse.
24:24Non, mais vous êtes
24:24très prévenu
24:25avec vos invités.
24:26Oh, c'est gentil.
24:27Ça y est, j'en rougie.
24:29Non, non, mais...
24:30Oh, merci.
24:31Je vais me présenter
24:31à Miss Senior,
24:33Miss France Senior.
24:34Vous pouvez,
24:35non, pas seigneur,
24:37pas seigneur.
24:38Non, non, non, non.
24:39Non, non, mais j'apprécie
24:40votre élégance
24:41et vous êtes toujours
24:42très posé, calme,
24:43une belle voix, voilà.
24:44Et vous prenez soin
24:44de vos invités
24:45et ça, c'est du bien.
24:47Oh, merci infiniment,
24:48Isabelle.
24:49Vous avez quel âge ?
24:50Alors, j'ai 57 ans.
24:51Ah bon, on a le même âge,
24:52vous voyez.
24:53Un an près,
24:54on a le même âge.
24:54On n'est pas dans les seigneurs.
24:56Moi, je le dis.
24:57Non, on n'est pas dans les seigneurs.
24:58Sur le papier,
24:59on est des seigneurs,
25:00mais on a, voilà,
25:00on est des ados dans la tête.
25:03Exactement.
25:03Mais, alors,
25:04je vais vous dire,
25:05on est des ados dans la tête,
25:06mais responsables.
25:07Mais responsables.
25:08Et d'ailleurs,
25:09on regarde avec un oeil
25:11plutôt sévère
25:12ce qui se passe
25:12avec le maire,
25:14Raphaël Adam,
25:15le maire de Nanterre
25:16et cette plaque
25:17qu'il veut poser
25:19avec Naël,
25:20comme disaient
25:21les habitants,
25:21avec lui,
25:22une stèle pour Naël.
25:24Et ça,
25:24vous dites que c'est le monde
25:25à l'envers,
25:25rien ne va plus.
25:26Oui,
25:27alors, voilà.
25:28Moi,
25:28ce que j'ai remarqué
25:29comme maître Collard,
25:30c'est le drapeau palestinien.
25:31Déjà,
25:31je me demandais
25:32ce que ça faisait.
25:34Je pense que c'est du racolage,
25:35de la récupération.
25:36Ça, c'est clair.
25:37Je pense que,
25:37vous savez,
25:38les Français,
25:38elles ne sont pas idiots.
25:39Ils comprennent.
25:40La personne a fait
25:40un délit de fuite.
25:42Bon,
25:42ben voilà.
25:43Elle a pris un risque.
25:45Moi,
25:45je dis toujours,
25:46si vous prenez un risque,
25:47vous avez les lois,
25:48les règles de loi.
25:49Alors,
25:50je vous dis ça
25:50parce que moi,
25:50je fais un an dans la police
25:51et puis je viens
25:52d'un milieu judiciaire.
25:54Donc,
25:55il y a des règles.
25:56Si vous ne le respectez pas,
25:57vous savez que
25:58vous allez être sanctionniste.
26:00Et si Maëlle,
26:01par exemple,
26:01ne s'était pas arrêtée
26:03et aurait accueilli
26:04parce que la personne,
26:06attendez,
26:06la personne aurait pu
26:07porter plainte
26:08contre le policier
26:08en disant,
26:09mais monsieur,
26:09vous n'avez pas arrêté
26:10ce jeune homme.
26:12Déjà.
26:12Et moi,
26:13ce que je remarque,
26:13c'est qu'on fait
26:14l'inverse actuellement.
26:15L'inversion de vers l'autre
26:16dans le sens
26:17qu'on déboulonne
26:17du style
26:19des statues de Colbert
26:20et puis à la place,
26:22on va mettre du Naël.
26:23Excusez-moi,
26:23mais voilà,
26:25c'est ça la perte des valeurs.
26:26C'est ça la perte des valeurs.
26:28Oui.
26:29On déboulonne effectivement.
26:29C'est tellement bien résumé.
26:30Oui, bien résumé,
26:31disait Eric Noulot.
26:32Perte des valeurs.
26:34Colbert,
26:35Napoléon,
26:36voilà,
26:36des statues
26:36qu'on déboulonne.
26:38Et vous dites aussi
26:39que c'est de la récupération politique,
26:40du clientélisme aussi.
26:42Mais,
26:43oui.
26:44Et je vais vous dire aussi
26:45autre chose
26:45qui est importante
26:46que les gens sachent.
26:47C'est quand vous travaillez
26:47dans la police
26:48et qu'il y a des histoires
26:49qui se passent.
26:50Vous avez les journaux
26:51qui montent
26:51par le commissaire,
26:53les visionnaires,
26:54voilà.
26:55Il y a plein de choses
26:56qui ne sont pas dites
26:57dans les journaux
26:58pour ne pas appeler les gens.
27:00Mais vous,
27:00quand vous êtes sur le terrain,
27:01vous voyez les choses.
27:03Et moi,
27:03quand j'entends des gens
27:04qui me disent
27:04« Ah, la police,
27:05ceci, cela »,
27:06il faut rester toujours posé,
27:07très calme.
27:08Je dis « Ok,
27:09vous n'aimez pas la police,
27:10mais dans ce cas-là,
27:11quand vous avez un vol
27:12de véhicule,
27:13votre vélo,
27:14allez jusqu'au bout
27:15de vos convictions,
27:16ne venez pas porter plainte
27:17au commissariat
27:18pour l'assurance.
27:19Isabelle,
27:21restez avec nous.
27:21Vous avez dit
27:22que vous avez un peu
27:23travaillé au cœur
27:23de la police
27:24pendant quelques temps.
27:25Justement,
27:26on est avec Lionel,
27:27un ancien CRS
27:28qui nous a appelés.
27:29J'ai demandé d'appeler.
27:30Vous êtes policier
27:31au 0-1-80-20-39-21
27:32pour nous parler
27:33un peu de votre quotidien.
27:35Alors,
27:36parlez-nous.
27:36Vous nous appelez d'où,
27:37Lionel ?
27:38Bonjour,
27:39je vous appelle
27:40du côté de Béziers.
27:42Du côté de Béziers.
27:43Et que faites-vous
27:45comme métier ?
27:46Alors,
27:47je suis toujours actuellement
27:48fonctionnant de police.
27:49J'ai quitté les CRS
27:50depuis quelques mois
27:51pour des raisons personnelles.
27:53Je vais essayer
27:54de ne pas bafouiller.
27:55C'est la première fois
27:55que je passe à la radio.
27:57On est pareils
27:58tous les deux.
27:58C'est notre premier bain.
28:00Ça va bien se passer.
28:01Donc,
28:02vous êtes en slé CRS.
28:02Je suis sûr
28:03que vous avez l'habitude.
28:06Oui,
28:06j'ai quitté les CRS
28:07pour des raisons personnelles
28:08plus familiales
28:09qu'autre chose.
28:10Et vous êtes toujours
28:11fonctionnaire de police ?
28:12Vous faites quoi ?
28:13Toujours fonctionnaire de police.
28:14Oui,
28:14je travaille dans un centre
28:15de rétention administrative
28:16maintenant.
28:16D'accord,
28:17très bien.
28:18Voilà,
28:18je vous en parlerai une autre fois.
28:19Ça,
28:20c'est aussi un poème.
28:22Mais,
28:23oui,
28:23tout ça pour vous dire.
28:24Donc,
28:24moi,
28:25les émeutes
28:26du jeune Maël,
28:27je les ai vécues
28:28en direct
28:29puisqu'à l'époque,
28:30j'étais fonctionnaire
28:31de police.
28:32Je travaillais
28:33sur les plages
28:34de Méditerranée
28:36et on a été relevés
28:37du jour au lendemain
28:38pour aller porter
28:39leur enfoir
28:40à nos collègues.
28:42Et c'est vrai
28:43qu'on a vu
28:44du jour au lendemain
28:45quelque chose
28:46d'extraordinaire
28:47avec une France
28:48mise à feuillassant
28:49pour ce qui restait
28:51quand même au départ
28:51une affaire
28:52on va dire
28:54ce n'est pas un fait divers
28:55mais des choses
28:57qui se passent
28:57tous les jours
28:58en France
28:58et le but
29:00de mon appel
29:01c'est vraiment dire
29:02qu'en effet
29:03quand Maître Collard
29:04ça tombait bien en plus
29:05parce que je venais d'appeler
29:05explique
29:07qu'on n'a plus envie
29:11qu'on est démotivé
29:12et que très honnêtement
29:14moi le soir
29:14quand je vais travailler
29:15ça fait partie des choses
29:16qui m'ont fait muter
29:16j'ai envie
29:17d'aller au boulot
29:19de faire ma journée
29:20et de gentiment
29:21rentrer chez moi le soir
29:22voilà
29:22je commençais à me poser
29:25de sérieuses questions
29:26quant au fait
29:27d'intervenir
29:28sur des choses
29:30que je pouvais constater
29:32voilà
29:33alors ça ne veut pas dire
29:34que je n'aurais rien fait
29:35une grand-mère
29:37qui se serait fait agresser
29:38j'aurais été porté
29:39de secours
29:39à la mamie
29:40pas de soucis
29:41et le délinquant
29:44voilà
29:45parce que
29:46voilà
29:47c'est pas qu'on a peur
29:48honnêtement
29:48moi je n'ai pas peur
29:49physiquement en tout cas
29:51mais je n'ai pas envie
29:52moi
29:53à quelques années
29:54de la retraite
29:55de me retrouver
29:56sans rien
29:58jugé
29:59et obligé de déménager
30:00menacé
30:01et tout ce que vous avez pu constater
30:03d'ailleurs
30:04pendant ces époques-là
30:06voilà
30:06merci pour votre témoignage
30:08Gilbert Collard
30:09comment réagir
30:10effectivement
30:11à ce témoignage
30:12de Lionel
30:13ancien CRS
30:14qui dit qu'il n'a pas
30:15c'est pas qu'il a peur
30:16mais qu'effectivement
30:17il hésite sur le terrain
30:18aujourd'hui
30:19par rapport à
30:19à ses refus d'obtempérer
30:21et par rapport
30:21au fait
30:22qu'il disait un peu
30:23que les victimes
30:24deviennent les coupables
30:25et les coupables
30:25deviennent les victimes
30:26ce qu'il faut comprendre
30:28c'est que les policiers
30:29vivent
30:30tout cela
30:31comme un désaveu
30:32de l'exercice
30:33de leurs fonctions
30:34c'est un peu comme si on était
30:35dans une société
30:37où le métier
30:38de policier
30:40est un métier
30:41stigmatisé
30:42on est arrivé
30:44à créer
30:45cette idée
30:46ça c'est
30:47c'est l'extrême gauche
30:48et principalement
30:49la France insoumise
30:50que le policier
30:52est porteur
30:53d'une violence
30:54qu'il est prêt
30:56à exercer
30:56faussement
30:58malhonnêtement
30:59sous le couvert
31:00de la loi
31:00et dès qu'un policier
31:03doit faire usage
31:04de la force
31:04ce qui est son droit
31:06se met en place
31:07immédiatement
31:08le processus
31:09de mise en cause
31:10de l'exercice
31:12de la force
31:13légitime
31:14et on va arriver
31:15à un moment donné
31:16et là l'état
31:17le paiera cher
31:18et principalement
31:19ceux qui nous gouvernent
31:20où les policiers
31:21ne réagiront plus
31:23parce que moi
31:24j'en connais
31:24de plus en plus
31:25de policiers
31:26qui n'en peuvent plus
31:28quoi
31:29moi il y a des amis
31:30policiers
31:31qui me disent
31:32maintenant
31:33pour dégainer
31:34il faut vraiment
31:36qu'on soit
31:38le couteau
31:38sur la gorge
31:39les policiers
31:40n'en peuvent plus
31:41le policier
31:42est-il porteur
31:43d'une certaine violence
31:44c'est ce que nous dit
31:45Gilbert Collard
31:46on marque une pause
31:47on revient dans un instant
31:48avec Eric Nolo
31:49Gabriel Cluzel
31:50et bien sûr
31:50Généraldine
31:51à tout de suite
31:51Europe 1
31:53Christine Kelly
31:54sur Europe 1
31:56on vous retrouve
31:57en studio
31:57avec Gabriel Cluzel
31:59Eric Nolo
31:59votre invité
32:00l'avocat Gilbert Collard
32:01et notre auditeur
32:02Lionel
32:03il nous a appelé
32:03au 0 1 80 20
32:0439 21
32:05le débat se poursuit
32:06avec lui
32:06sur Europe 1
32:06Lionel
32:07ancien CRS
32:09qui nous dit
32:09à quel point
32:10il est découragé
32:11les policiers
32:12sont découragés
32:13sur le terrain
32:14il passe pour
32:15des coupables
32:16et puis
32:17il passe pour
32:18des coupables
32:18et les victimes
32:19passent pour
32:20des héros
32:21voilà
32:22c'est ce que vous nous disiez
32:23en fait Lionel
32:24et que vous n'avez
32:24presque plus envie
32:25on est à la limite
32:26on n'avait presque plus
32:27envie d'être policier
32:28très clairement
32:30on y va
32:31parce que
32:32il faut bien
32:33gagner sa vie
32:33mais
32:34Julie
32:35j'attends
32:36la retraite
32:37alors c'est vraiment
32:38pas quelque chose
32:39qui m'a
32:39parodé
32:41avant
32:42mais là
32:42j'attends clairement
32:43le moment
32:44où je vais pouvoir
32:44m'en aller
32:44et Lionel
32:45qu'est-ce qui vous a lancé
32:46qu'est-ce qui vous a motivé
32:48pour entrer
32:48dans la police
32:49bon déjà
32:51un patin policier
32:52voilà
32:52et
32:53vous savez
32:54quand on est
32:55petit garçon
32:57on va être
32:57steward
32:58pilote de formule 1
33:00ou policier
33:01bon
33:02mes études
33:02m'ont permis
33:03avant tout
33:04d'aller
33:04de rentrer
33:04dans la police
33:05c'est quelque chose
33:06ça faisait partie
33:07de mes envies
33:08mais j'ai été
33:10honnêtement
33:11rapidement désenchanté
33:12parce que
33:13moi je suis rentré
33:13dans les années
33:14début des années 90
33:15et je n'ai vu
33:18que des dégradations
33:19mais c'est vrai
33:21qu'on ne se lève pas
33:21le matin
33:22pour tuer des gens
33:24comme disaient
33:24certains policiers
33:26en réaction
33:26à ce qui s'est passé
33:27avec Naël
33:28ça jamais
33:29par contre
33:29il est vrai
33:30qu'il y a eu
33:30une période
33:31il y a quelques années
33:32où on se levait
33:33pour aller
33:33on nous demandait
33:34d'aller faire
33:36de la contravention
33:36par contre
33:37voilà
33:38ça il fallait
33:39aller allumer
33:41l'honnête citoyen
33:42qui allait bosser
33:43tout en nous disant
33:44d'aller tranquille
33:46dans certains endroits
33:48je ne suis pas trop
33:49métallé
33:49mais je pense
33:51que vous savez
33:51de quoi je parle
33:52et voilà
33:54jusqu'à cette affaire
33:56Naël
33:57qui à mon avis
33:58qui a concentré
33:59pour tout le monde
34:01tous
34:01les mots
34:03que nous
34:04on peut avoir
34:05au boulot
34:05et les mots
34:06de la société
34:06en général
34:07ou comme vous dites
34:07maintenant
34:08un bandit
34:10ça devient un héros
34:10et le policier
34:12ça devient
34:12le policier
34:13ou citoyen de base
34:14d'ailleurs
34:14parce que
34:15ça devient
34:16la partie négligeable
34:17voilà
34:18c'est la prime
34:19au bandit
34:20voilà
34:20merci beaucoup
34:21Lionel
34:22merci pour tous vos appels
34:23merci Gilbert
34:24si je peux juste saluer
34:27déjà tout le monde
34:28sur le plateau
34:29et Maître Collard
34:30que j'ai eu l'occasion
34:30de rencontrer
34:31à plusieurs reprises
34:32dont une fois
34:32il doit se rappeler
34:33on en avait déjà parlé
34:35voilà
34:35Maître
34:36je suis parmi
34:38les trois CRS
34:39vous vous rappelez
34:39quand vous étiez
34:40encerclé
34:41sur une manifestation
34:42ça doit vous parler
34:45oui j'ai reçu
34:46un cocktail de Molotov
34:47du reste
34:47oui absolument
34:48très précis
34:49voilà
34:49l'acide
34:50on était là
34:51merci
34:51joli souvenir
34:52bon on va
34:52on va vous mettre
34:53en relation
34:53on vous passera
34:54les coordonnées
34:55on échangera
34:55les coordonnées
34:57merci
34:57heureusement qu'il était là
35:01merci Lionel
35:02heureusement que la police
35:03est là
35:03merci Gilbert Collard
35:04merci ma chère Isabelle
35:06Isabelle
35:07elle a la reine
35:08de l'élégance
35:09qui nous a appelé
35:09du Maine et Loire
35:10merci à tous
35:11dans un instant
35:12on parle de l'audiovisuel public
35:14faut-il tout réformer
35:15merci à tous
35:16merci à tous
35:17merci à tous
35:17merci à tous