Invité de l’After ce vendredi, Nicolas Batum est revenu sur l’absence de Victor Wembanyama à l’Eurobasket (27 août - 14 septembre). L’ancien international français a défendu la jeune star des Spurs, qui a été longtemps absent des parquets après une thrombose veineuse profonde à l'épaule droite.
00:00Notre service basket, qui est connecté, me dit qu'il faut absolument demander à Nico ce qu'il pense de l'absence de Wenbanyama au prochain euro.
00:06C'est normal, ça ne me choque pas.
00:08Alors ça, il faut que tu expliques, parce que vu de France, on sait que le basket c'est différent, mais on se dit qu'il faut qu'il y ait les meilleurs joueurs pour une compétition avec la France.
00:20Je suis d'accord, mais surtout ce qu'il a eu, je n'ai pas parlé avec lui, je ne suis pas dans le dossier, mais moi en fait, je me compare juste à ceux qui ont eu ça dernièrement.
00:28Chris Bosch a pris sa retraite à cause de ça, Amman Thompson a arrêté 8 mois, Brandon Grombe a arrêté 7 mois, il faut respecter ça.
00:38Je ne pense pas qu'on peut demander à un gamin de 21 ans qui a toute la pression du monde sur lui, ok il a fait un pick-up game contre les moines Shaolin, ok il a fait 10 minutes au Costa Rica.
00:51Ce n'est pas non plus une compétition, on ne peut pas demander la même dépense d'énergie à un mec qui a pas joué depuis 5 mois, qui fait 2m25.
00:58Pour une reprise tout de suite à 2h30 par jour, pour faire un champion d'Europe derrière, pour une saison de 4 ans de match dans ce film derrière.
01:04Non, je pense qu'il faut être intelligent par rapport à sa santé, c'est ce qu'il a fait.
01:08Mais ici, c'est décomplexé aussi, ici le rapport sélection-club.
01:13Oui, moi c'est plus à ça que je faisais allusion, au-delà de la blessure, est-ce que même ils seraient venus même pas blessés ?
01:17Oui.
01:17Oui, oui.
01:18Mais à un moment, ce n'était pas si évident que ça, pour les joueurs NBA, de se libérer, pour venir.
01:23Mais qui met la pression ? Les dirigeants ? Ou c'est vous-même ? Comment ça se passe ? L'entourage ?
01:28Ça dépend des situations, moi je l'ai loupé deux fois.
01:31Moi j'ai loupé deux fois.
01:32Parce que t'as quasiment toujours été là ?
01:33Oui, entre 2008 et 2024, j'ai loupé, 2017 et 2022 seulement.
01:39Oui, mais toi tu incarnais avec ta génération, vraiment ceux qui ont voulu absolument redorer le blason de l'équipe de France de basket, pour vous c'était une mission à chaque fois.
01:47Oui, mais est-ce que tes clubs ont mis la pression à un moment ou à un autre pour que tu n'y ailles pas ?
01:50Une fois, oui. Deux fois. Une fois j'ai accepté de ne pas y aller, une fois j'ai forcé. Je suis allé quand même. Et j'étais traite l'année d'après.
01:57Alors qu'ils m'ont dégagé un an.
01:59Ils te l'ont fait payer ?
02:00Ah ça c'est la partie de l'histoire que ça dépend.
02:02Non, c'était à coup du monde en 2014. Ils m'ont fait comprendre qu'il ne fallait pas que j'y aille et je ne voulais pas forcément y aller.
02:07Bon, j'y suis allé, on a fait une compétition, une bonne compétition, on termine une médaille de bronze, première médaille mondiale du basket français, très bien.
02:13Sauf que derrière, j'ai fait une saison toute pourrie, parce qu'il fallait vraiment que je prenne mon été off, mais je ne l'ai pas fait.
02:19Et je me fais trade à Charlotte six mois après.
02:23Ah oui. On ne rigole pas avec le bizarre.
02:25Bon après, ça s'est bien passé quand même pour moi.
02:27En tout cas, c'est une discussion que vous avez avec les dirigeants, forcément.
02:32Mais en 2017, on a pris une décision que c'était peut-être mieux pour moi de souffler un coup et de ne pas y aller.
02:40Quand tu as des saisons chargées, nous on a eu le débat avec les JO, qui maintenant dans le foot sont devenus, alors qu'historiquement ça ne l'était pas, une compétition qui compte.
02:48Et on a vu des clubs qui ne voulaient pas lâcher les joueurs.
02:52Si tu enchaînes ça, plus ça, plus ça, on va s'en sortir.
02:54Au foot, ça serait plus compréhensif, parce que nous, regarde, moi je ne le fais pas.
02:57J'ai perdu au premier tour des playoffs, j'ai cinq mois d'off-saison, entre le 3 mai et le 29 septembre.
03:02En gros, je suis passé chez moi tranquille sans rien faire.
03:05Je bosse quand même.
03:06Là, ça valorise encore plus le contrat.
03:08Mais c'est ça, mais c'est tous les ans, ça c'est tous les ans, tu vois, c'est tous les ans.
03:11Par contre, la saison, elle est hardcore.
03:13Mais au foot, des fois, je vois les trucs, moi ça fait un mois que je suis en vacances, ils jouent encore.
03:17Ils ont repris, il me reste deux mois encore, moi, sauf saison.
03:20Avec le 17 août, ils seront encore, avec la prépa avant, sur le championnat, on l'y gagnerait.
03:23C'est ça.
03:24Bon, oui, mais un joueur NBN, pendant la saison, ne va pas se plaindre du rythme.
03:28Enfin, en tout cas, ou alors on n'a pas vu ces débats-là.
03:31Non, parce que de toute façon, il est écrit le rythme, on le sait, il n'y a pas de surprise.
03:34C'est dur, la première année, quand tu es au kit, c'est s'adapter, 82 matchs, des fois, tu as 5 matchs en 7 jours, dans 5 villes différentes, ça c'est fou.
03:42C'est une adaptation au rythme à prendre.
03:44Après, tu l'as.
03:45Oui, parce que ce n'est pas seulement les matchs, c'est les déplacements aussi, effectivement, quand tu as 5 matchs en 7 jours, grand pays.
03:50Ça, on l'a vu, nous, ne serait-ce qu'avec notre petite journée d'affaire.
03:53Le terrain est plus petit.
03:54Le terrain est plus petit, mais il y a des chocs.
