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[#Reportage] Austérité à deux vitesses : ministres en classe affaires, super-ministres en première

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Transcription
00:00Alors que le Gabon ne dispose pas d'une compagnie aérienne nationale capable de relier le pays aux autres continents
00:07et que le gouvernement peine encore à boucler certains engagements sociaux,
00:11la décision actée lors du Conseil des ministres du 20 juin 2025 de maintenir les voyages ministériels en classe à faire,
00:18voire en première classe pour les ministres d'Etat, interroge sur le sens réel de la discipline budgétaire annoncée.
00:24Présidée par le chef de l'Etat, Brice Clotaire-Olé Guinguema, la réunion du Conseil des ministres a consacré un paradoxe
00:30que de nombreux citoyens n'ont pas manqué de relever.
00:33Dans un pays qui appelle à la rigueur et à la rationalisation des dépenses publiques,
00:37pourquoi persister à faire voyager aux frais de l'Etat des membres du gouvernement en classe luxueuse
00:41pendant que la majorité des Gabonais peine à se loger, se soigner ou éduquer leurs enfants ?
00:47En l'absence de compagnie aérienne nationale opérationnelle, tous les déplacements à l'international se font par des compagnies étrangères.
00:53Or, les billets en première classe ou en classe à faire pour des destinations telles que Paris, New York ou Dubaï
00:59peuvent dépasser plusieurs millions de francs CFA par personne.
01:03Quand on sait que certains ministres effectuent plusieurs missions par an,
01:06le cumul de ces frais pèse lourdement sur le budget de fonctionnement au détriment des priorités sociales.
01:12Dans des pays comme le Rwanda ou le Ghana, il n'est pas rare de voir des ministres voyager en classe économique
01:17pour donner l'exemple et faire preuve d'humilité.
01:19L'austérité commence par le sommet, disait encore récemment un internaute.
01:24Au Gabon, cette austérité semble s'arrêter à la porte du salon VIP des aéroports.
01:29Certes, le communiqué gouvernemental précise que tout surclassement devra être pris en charge personnellement,
01:35mais cela ne masque pas l'essentiel.
01:37La classe à faire et la première classe restent des standards budgétairement assumés
01:40par le gouvernement pour ses plus hauts responsables.
01:43Une situation difficile à justifier alors même que le chef de l'État, dans son serment du 3 mai 2025,
01:49a insisté sur la sobriété, la transparence et la rupture avec les pratiques du passé.
01:54Dans un contexte économique contraint où le pays doit investir massivement dans les infrastructures routières,
02:00la santé, l'éducation ou encore l'emploi des jeunes, chaque franc compte.
02:04Offrir des privilèges de confort à ceux qui sont censés incarner la rigueur budgétaire
02:08pourrait donc apparaître comme un message contradictoire, voire contre-productif.
02:13Le temps est peut-être venu pour le Gabon nouveau de faire de l'exemplarité une norme et non une exception.
02:19Voyager en classe économique n'altère en rien la compétence,
02:22mais peut dire beaucoup du respect que l'on porte aux ressources de la nation.

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