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Conférence de presse de l'AJP : M. Éric Ciotti, président du groupe Union des droites pour la République de l’Assemblée nationale, député de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes
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10:32Bonjour à tous. Bonjour Éric Ciotti, président du groupe Union des droites pour la République et député des Alpes-Maritimes, bien sûr.
11:00Merci d'avoir accepté notre invitation. Beaucoup de sujets à aborder avec vous aujourd'hui. Du choix de votre alliance avec le Rassemblement national il y a un an, à l'actualité sur les retraites et sur le Proche-Orient qui va avoir des résonances à l'Assemblée nationale avec la motion de censure attendue de la gauche,
11:24le débat 50-1 de la Constitution ce soir. On parlera aussi évidemment de votre journée d'initiative parlementaire, la première de votre groupe qui a lieu demain dans l'hémicycle.
11:38Voilà, beaucoup de sujets donc je le disais. Juste un mot avant de commencer pour vous dire, vous rappelez que notre rencontre est retransmise sur le portail vidéo internet de l'Assemblée nationale et qu'un live tweet est assuré par Stanislas Noyer.
11:51Voilà, et puis un petit appel à questions assez rapide si vous le pouvez puisqu'on devra libérer M. Ciotti à 12h15 donc n'hésitez pas à poser des questions dès que vous le voudrez.
12:0230. 30, bon, et bien un quart d'heure de plus donc on reste sur un format du... Ah, on verra. Voilà, et donc une première question en tout cas par Chantal Didier sur les retraites
12:15qui est un débat qui vient et qui revient sans cesse dans l'actualité et à l'Assemblée nationale.
12:21Oui, bonjour Monsieur le Président. Bon, l'échec plus ou moins attendu du conclave sur les retraites mérite-t-il une motion de censure ?
12:32Allons-y carrément.
12:33Bon, merci de m'accueillir. Très heureux d'être ici. Je ne crois pas y être revenu depuis la dissolution de l'année dernière et donc la dernière fois qu'on s'est vu, nous étions dans un autre cadre.
12:45Je suis heureux de vous retrouver aujourd'hui. Merci à chacune et à chacun. Non, je ne crois pas que nous devions être les arbitres des querelles, des compétitions au sein du nouveau Front populaire.
13:01Cette censure, elle n'a qu'un objectif, c'est redonner une virginité toujours plus à gauche au Parti socialiste après le Congrès.
13:10Ce n'est pas une motion de censure qui vise à protéger les Français. Nous avons voté, j'ai voté la motion de censure contre le gouvernement Barnier en ayant posé des lignes rouges qui ont été franchies.
13:26Et je vous les rappelle, c'était l'augmentation de la fiscalité, c'était l'augmentation du tarif de l'électricité, c'était la désindexation des retraites et c'était le déremboursement de certains médicaments.
13:38Nous n'avons pas obtenu gain de cause de la part du précédent Premier ministre, donc nous en avons tiré les conséquences.
13:45Et d'ailleurs aujourd'hui, globalement, très majoritairement en tout cas, les Français nous en sont reconnaissants puisqu'ils savent que grâce à nous, l'électricité n'a pas augmenté de 15%.
13:56Grâce à nous, les médicaments ne sont pas déremboursés. Grâce à nous, il n'y a pas eu de désindexation des retraites.
14:03Et les chefs d'entreprise rappellent aussi qu'il y a eu, grâce à la censure et à la noine d'adoption du budget, un allègement de certaines surcharges qui étaient prévues pour eux.
14:17Donc nous, cette censure qui va arriver, là, qui a été annoncée, qui a été déposée, je crois d'ailleurs, elle n'est pas faite pour protéger les Français.
14:26On censure quoi ? Il n'y a pas de texte sur les retraites. Donc tout ça est irréel. Le rendez-vous important, comme l'année dernière, pour nous, et je crois pouvoir le dire en mon nom,
14:40mais aussi au nom de l'inter-groupe UDR-RN, sera au moment du budget. Donc pas de censure, en tout cas, de la part du groupe UDR à ce stade sur les retraites.
14:50Sur les retraites, ça veut dire que selon vous, il ne peut, il ne doit rien se passer de fondamental avant la prochaine élection présidentielle ?
15:00C'est ça l'échéance qui permettra de... Vous-même, vous faites des propositions sur les retraites. Il faut à ce stade en rester à la réforme borne ?
15:07Je pense que c'est un moindre mal. Vous le savez, j'avais soutenu, lorsque je présidais LR, cette réforme.
15:16Non pas qu'elle m'ait enthousiasmé, mais je considérais que c'était déjà, malheureusement, un passage obligé.
15:24J'ai refusé de m'associer, y compris lorsque le RN l'a proposé, à une proposition de loi d'abrogation de cette réforme.
15:32Elle a beaucoup de défauts. Elle n'a pas suffisamment pris en compte les carrières longues, le travail des femmes, le travail des seniors.
15:41Donc il y a beaucoup de pistes d'amélioration. D'ailleurs, ce sont ces pistes sur lesquelles le conclave a travaillé.
15:48Mais néanmoins, l'équilibre démographique du régime de répartition tel qu'il est aujourd'hui, je crois, ne nous permet pas de revenir, en tout cas, sur la mesure d'âge.
15:59Donc je considère quelque part qu'une forme de statu quo, si on ne peut pas l'améliorer, est une forme de moindre mal.
16:08C'est difficile à dire de considérer qu'un progrès est un moindre mal.
16:13Aujourd'hui, on en est là dans la situation un peu de chaos politique dans lequel se trouve notre pays.
16:20Sur le fond, sur les retraites, l'UDR a beaucoup travaillé.
16:23Nous, nous considérons et nous prenons la mise en oeuvre à terme d'un système mixte avec une dose d'environ autour de 10% du montant d'ensemble des cotisations de capitalisation,
16:36qu'on garde le système, bien sûr, actuel par répartition, mais que progressivement, on fasse monter, sur les 10 et 20 années à venir, une part de capitalisation.
16:49Donc ça, c'est la réforme de fond que nous prenons. Je ne pense pas que les conditions de majorité actuelles autorisent une réforme aussi ambitieuse.
16:59Donc elle devra se faire sans doute après la présidence.
17:02Toujours dans ce domaine, si les améliorations dont vous faites état étaient effectivement proposées par le Premier ministre dans le cadre d'un projet de loi, est-ce que vous le voteriez ?
17:16D'autre part, vous dites que vous êtes opposé à une augmentation des impôts proposée par Michel Barnier.
17:25François Bayrou explique qu'il faut faire 40 milliards d'économies. Est-ce que vous refusez également ce schéma ?
17:32Ah non, justement. Les économies, nous les souhaitons. Nous les proposons d'ailleurs, nous les documentons.
17:41L'UDR a fait trois forums des libertés depuis janvier. C'est un parti qui travaille.
17:47Vous avez les brochures, les documents. On a documenté 200 milliards d'euros d'économies.
17:52On ne pourra pas les faire dans ce budget, naturellement.
17:56Ces 200 milliards se basent sur des réformes structurelles majeures, notamment sur une ambitieuse réforme territoriale,
18:04à la fois pour l'État, à la fois pour les collectivités, plus que deux échelons, un préfet qui dirige toutes les administrations,
18:10plus d'administrations régionales, plus d'autorités administratives indépendantes, la suppression de la moitié des 400 000 normes.
18:20Bon, je vous invite à regarder le document. L'arrêt des prestations sociales pour les étrangers qui ne travaillent pas.
18:30Bon, on a documenté, c'est très sérieux. Mais je ne sais pas où sont les 40 milliards d'économies de M. Bayrou.
18:39Il ne les a pas annoncées. Mais si les 40 milliards d'économies sont des économies sur ce qu'on appelle les dépenses fiscales, par exemple.
18:47J'ai vu Mme Bonchalin lancer des ballons d'essai quand elle dit... J'ai l'impression que cette mesure n'est plus d'actualité.
18:57Mais par exemple, on va mettre un terme aux avantages fiscaux qui portent sur l'impôt sur le revenu pour les employeurs à domicile.
19:05Il y a plus de 2 millions d'employeurs à domicile.
19:08C'est une mesure qui a une incidence directe sur l'emploi.
19:14Budgétairement, ça s'appelle une dépense.
19:17Mais pour moi, c'est une augmentation d'impôt.
19:20Voilà. Donc, il faut savoir ce qu'on dit.
19:22Si on joue sur les dépenses fiscales, celle-là, c'est très clairement une augmentation d'impôt.
19:31Voilà. Donc, nous, ce que nous demandons, et nous soutiendrons des démarches qui sont de réelles économies,
19:37qui vont aboutir à diminuer la dépense publique.
19:43Et pas... Pour moi, la dépense fiscale, c'est autre chose.
19:46La question d'une éventuelle, ce qu'on appelle l'année blanche, revient dans le débat.
19:52C'est un sujet récurrent depuis 10, 15, 20 ans.
19:56Est-ce que ça vous semble être une idée acceptable ?
20:01L'année blanche un peu aveugle, elle ne pourrait avoir lieu que si le budget n'était pas adopté.
20:09Puisque là, pour le coup, il y a des procédures législatives.
20:13On les avait un peu abordées l'année dernière.
20:16Loi d'urgence pour, en gros, et puis, mise en oeuvre des mêmes enveloppes que l'exercice N-1.
20:26Après une année blanche, si c'est le choix du gouvernement, je trouve que c'est un raisonnement un peu stupide.
20:34Le gouvernement doit faire des priorités.
20:37Est-ce qu'on va refuser de donner des moyens aux forces de l'ordre, à nos armées, dans le contexte actuel ?
20:48Je pense que, compte tenu des événements qui se déroulent en Iran, la menace terroriste va prendre une ampleur, malheureusement, très importante.
21:01En tout cas, je parle de la menace.
21:03Voilà.
21:03N'importe quel spécialiste peut imaginer que, compte tenu de ce qui s'est passé, que la menace est extrêmement élevée.
21:12Donc, à partir de là, dire que c'est une augmentation zéro pour tout le monde, c'est stupide.
21:18Après, si le budget n'est pas voté et que c'est la conséquence, c'est autre chose.
21:24S'il n'y a pas d'autres questions sur la retraite, on va évoquer la situation internationale.
21:29Vous parliez de l'Iran il y a un instant.
21:31Il y a un débat ce soir à l'Assemblée nationale au titre de l'article 50-1 de la Constitution sur la situation au Proche-Orient.
21:39Ces dernières heures, le cessez-le-feu entre Israël et l'Iran semble plutôt tenir.
21:44Il y a une réunion de l'OTAN aujourd'hui.
21:47Qu'est-ce que vous attendez du débat de ce soir, de la déclaration du gouvernement et qu'est-ce que vous-même, votre groupe, portera dans l'hémicycle sur ce sujet-là ?
21:58J'attends pas grand-chose du débat.
21:59Et d'ailleurs, nous avons été plusieurs hier en conférence des présidents, hier matin, dont la présidente Le Pen, Laurent Wauquiez, à dire que le moment et la forme de ce débat était purement scandaleux.
22:20Et ça relève d'ailleurs l'importance que le gouvernement confère au Parlement, faire un débat sur un sujet aussi grave qui peut déboucher sur une guerre nucléaire,
22:30qui peut avoir des conséquences militaires, humaines, économiques, notamment sur la hausse du prix du pétrole, de la fermeture potentielle du détroit d'Ormus.
22:45Les conséquences géopolitiques, économiques sont considérables. Reléguer un débat à 21h30 le mercredi soir, le mardi soir, mais est purement scandaleux.
23:04Et purement scandaleux. Voilà. C'est une forme de mépris. C'est une forme de mépris. Plusieurs l'ont souligné hier.
23:15Et ça veut dire que... Voilà. Mais nous dirons les choses. J'interviendrai personnellement au nom de mon groupe.
23:23Pour sur le fond, parce qu'on a la forme qui traduit. Mais aujourd'hui, je dirais que tous les codes parlementaires, et vous en êtes des témoins pour certains depuis très longtemps, sont bouleversés.
23:34Quand on voit qu'une pseudo-majorité vote des motions de rejet, quand on voit que ceux qui ont déposé des textes sont conduits à voter contre ces textes,
23:46ça veut dire qu'il n'y a plus aucune référence, plus aucun repère. Voilà. Donc il y a un parlement qui ne fonctionne plus, qui fonctionne mal,
23:56qui se penche sur des textes qui ont une importance relative et plus sur les textes importants.
24:03Donc on a une situation, quelque part, de crise et de chaos politique. Sur le fond, sur le Moyen-Orient, je serais amené à dire combien je suis préoccupé
24:12par les oscillations françaises. La ligne présidentielle est devenue totalement illisible, incompréhensible, impossible à suivre.
24:26Elle porte atteinte à la crédibilité de la parole française. Elle porte atteinte à notre influence.
24:32Le président de la République est passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel pour définir des positions absolument,
24:40radicalement opposées les unes aux autres. Sur Israël, on est passé de la coalition anti-Hamas à l'intervention israélienne.
24:50C'est une honte. On a vu le président de la République vouloir parler au nom du président Trump.
24:59On a vu ce que ça lui a coûté en parlant d'un cessez-le-feu alors que le président Trump préparait l'intervention américaine.
25:06Donc tout ça confine quelque part au ridicule et à une forme d'humiliation pour la France.
25:14On ne comprend pas. Je n'ai pas compris et j'ai été personnellement extrêmement choqué par le fait que dimanche,
25:21je crois que c'était dimanche, le président de la République est appelé personnellement le président iranien
25:27au moment de l'offensive américaine et israélienne.
25:30Moi, je suis sur la ligne qu'a exprimé le chancelier allemand. Les Israéliens ont fait le sale boulot et l'ont fait pour tout le monde.
25:39Et je crois que l'intervention qui a eu lieu a évité durablement un conflit nucléaire majeur,
25:46donner l'arme nucléaire au Mola, donner l'arme nucléaire à ce régime qui est sans doute le plus obscurantiste du monde,
25:53donner l'arme nucléaire à ce régime qui n'hésite pas à assassiner, à pendre ses opposants, à assassiner les femmes
26:03qui ne sont pas conformes à leur mode archaïque, c'était terrifiant.
26:11Il y a des gens qui ont eu le courage d'empêcher ça.
26:13Ils l'ont fait. Et au lieu de saluer cette action, comme l'ont fait Georgia Meloni ou comme l'a fait Frédéric Mertz,
26:21le président de la République française a appelé le président iranien.
26:25Tout ça, naturellement, pour rien, tout simplement pour prouver qu'il existait,
26:29mais prouver qu'on existe en faisant aujourd'hui n'importe quoi, c'est très grave pour la France.
26:36Voilà. Je suis choqué sur le fond et sur la forme.
26:38François.
26:39Oui, François Gervais, Région politique, vous parlez de chaos politique.
26:44Votre confrère de Cannes, le maire de Cannes, David Lyslin, parle de bouillie actuelle
26:51et demande dans une interview à Ouest France que le président de la République démissionne dans les 4 mois.
26:59Est-ce que vous pensez que c'est une bonne solution ?
27:02Moi, je respecte les institutions, donc la démission de président de la République est une question à laquelle lui seul peut répondre.
27:14Voilà. Dans d'autres temps, le général de Gaulle, après une légère défaite dans un référendum,
27:21avait dans l'instant tiré des conséquences, après deux déroutes dans des élections,
27:30dont dans une élection législative et dans une élection européenne,
27:33le président de la République n'a pas tiré des conséquences pour lui-même.
27:38Il a dissous, il a perdu les élections législatives, mais je dirais que ça lui appartient.
27:44En tout cas, ce que je considère, c'est que le recours aux urnes dans une situation de blocage
27:49est la dernière solution qui reste.
27:51Mais ça peut être le référendum, ça peut être la dissolution,
27:54ça peut être une élection présidentielle anticipée,
27:56mais là, on fait du commentaire.
27:58C'est au président de la République qu'appartient à la question, la réponse à la question.
28:04Votre journée d'initiative parlementaire a lieu demain,
28:07donc on en parlait tout à l'heure en introduction.
28:09Ce sera la première de votre groupe avec 8 textes.
28:13Qu'est-ce que vous en attendez ?
28:15Est-ce que c'est une journée qui est faite pour susciter le débat,
28:21pour mettre un certain nombre de vos adversaires politiques en difficulté ?
28:28Est-ce que vous espérez que certains textes puissent être adoptés ?
28:30Qu'est-ce que vous espérez de cette journée d'initiative parlementaire
28:33qui est toujours une vitrine pour un groupe politique ?
28:35D'abord, ce sont des textes qui incarnent un peu ce que représente l'UDR.
28:43Nous sommes un jeune parti, même si son nom puise au tréfonds
28:49de la Ve République et du gaullisme, mais ce n'est pas un hasard.
28:53Je suis gaulliste et cette vocation est pour moi,
28:58cette filiation, pardon, est pour moi essentielle.
29:02Nous avons beaucoup travaillé et ces textes reflètent un peu ces travaux,
29:07c'est-à-dire un fort pilier régalien sur les peines planchées,
29:14sur les questions liées à l'incarcération,
29:17avec la contribution des détenus,
29:19sur l'interdiction des mariages aux OQTF.
29:25Nous avons aussi cette volonté de simplification,
29:28d'allègements fiscaux, avec le texte sur les logements,
29:34sur la suppression des DPE et la réforme de l'imposition
29:39sur les plus-values immobilières.
29:42Nous avons un texte aussi de relance de la natalité,
29:46avec l'universalité retrouvée des allocations familiales.
29:52Nous avons un texte qui est important sur l'Algérie,
29:58sur une résolution pour abroger ces accords 68,
30:01parce que là aussi, on est dans une situation d'humiliation.
30:05Et nous avons un texte sur les conditions de mise en œuvre
30:10de l'exécution provisoire en matière d'inéligibilité,
30:14qui participe aussi de notre regard sur le fonctionnement
30:18de notre démocratie, qui est aujourd'hui bien fragile
30:22et bien menacée.
30:24Donc, ce que nous attendons, un, c'est que ces textes soient adoptés,
30:26parce que ce sont tous des bons textes,
30:28qui ont leur utilité.
30:30C'est aussi une journée de clarification,
30:32par rapport aux positions exprimées par les uns et par les autres.
30:40La résolution, l'abrogation de la résolution de 68,
30:43elle a été portée dans le passé par LR,
30:46j'en étais le président,
30:47elle a été soutenue par Édouard Philippe.
30:52Rappelez-vous son interview dans l'Express il y a deux ans
30:55où il a réclamé l'abrogation des accords de 68.
30:57Donc, je pense qu'en toute cohérence,
31:00à tout le moins, les groupes LR et Horizon
31:03voteront naturellement cette résolution.
31:06Mais bien au-delà, sur les peines planchées,
31:09le groupe Horizon, par la voix de Naïma Mouchou,
31:12a porté le même texte.
31:13LR a de multiples reprises porté le même texte.
31:18Sur les conditions de contribution des détenus aux frais d'incarcération,
31:24le garde des Sceaux lui-même a porté cette proposition.
31:28Donc, j'imagine qu'en toute cohérence,
31:31ceux qui ont défendu verbalement ces propositions
31:34traduiront ce soutien par leur vote dans l'hémicycle.
31:40Voilà, donc c'est toujours aussi,
31:42pour nous, c'est naturellement un vote d'adhésion.
31:46Pour les groupes, pour certains groupes,
31:48ce sera un moment de clarification
31:50auquel les Français vont être, j'en suis sûr, très attentifs.
31:54On comprend bien la logique du piège un peu tendu,
31:58mais vous savez qu'en politique,
32:00on arrive toujours à justifier beaucoup de choses.
32:02Donc, êtes-vous sûr que LR, Horizon,
32:07voteront ces propositions alors que...
32:11J'en suis pas totalement sûr, non,
32:13parce que je les connais bien.
32:16Et ils trouveront les arguments ?
32:18Ben, on peut justifier l'injustifiable,
32:23mais au bout d'un certain temps,
32:25ça commence à se voir, quoi.
32:27Et sur le problème de l'exécution provisoire
32:31de l'inéligibilité,
32:32est-ce que vous n'avez pas le sentiment
32:34que vous proposez une mesure d'opportunité un peu,
32:38quand même, parce que ça concerne une personne
32:41qui vous est proche ?
32:43Et ça peut peut-être entacher un petit peu
32:46vos raisons de présenter ce texte ?
32:48Ouais.
32:49Au-delà de concerner une personne qui m'est proche,
32:53ce qui est vrai,
32:55ça concerne beaucoup de personnes.
33:00C'est un problème de droit.
33:02On parle souvent du respect de l'état de droit,
33:05qu'on puisse priver un justiciable
33:08de l'efficience d'une procédure d'appel.
33:15Parce qu'il est élu,
33:17je trouve que c'est un problème de droit.
33:19Chaque citoyen a droit à un procès équitable,
33:22et dans le procès équitable,
33:24il y a dans toutes les démocraties
33:26une procédure d'appel.
33:27Or, cette procédure d'appel,
33:29elle ne peut plus être opérante
33:31lorsqu'il y a une peine d'inéligibilité,
33:35puisque forcément,
33:36quand on perd son mandat,
33:37ou quand on ne peut pas se présenter à une élection,
33:39il y a une difficulté.
33:41C'est un principe général.
33:43Vous évoquez très clairement Marine Le Pen.
33:47Là, c'est un problème particulier,
33:49mais c'est un problème de portée générale.
33:51empêché, et c'est dans l'entendu du jugement
33:54qui concerne Marine Le Pen,
33:57qui évoque d'un trouble public administratif,
34:01notion qui n'a jamais été évoquée
34:03dans aucun texte de loi,
34:06dans aucun arrêt,
34:07dans aucune jurisprudence,
34:09dans aucune doctrine,
34:11dans aucun commentaire juridique,
34:13le trouble à l'ordre public administratif
34:18qui est dans les attendus du jugement
34:22qui a frappé Marine Le Pen,
34:23n'existe pas.
34:24Et ce trouble à l'ordre public administratif
34:28dit que si elle se présentait
34:31à l'élection présidentielle,
34:32ça introduirait un trouble public administratif,
34:36à l'ordre public administratif.
34:38Donc, très clairement,
34:40ce jugement vise à interdire à Marine Le Pen
34:44d'être candidate à l'élection présidentielle.
34:47Donc, c'est un problème de portée générale.
34:48Parce que Marine Le Pen, aujourd'hui,
34:50est donnée favorite
34:52pour gagner l'élection présidentielle,
34:56très largement au premier tour
34:59et même au second tour.
35:02Donc, avoir, s'appuyer sur une notion de droit
35:05dont le seul objectif,
35:07avant que le jugement ne soit définitif,
35:10avant que le jugement ne soit définitif
35:13et épuiser toutes les voies de recours,
35:15puisse dire, nous ne voulons pas
35:18que Mme Le Pen soit candidate
35:19à l'élection présidentielle,
35:21nous magistrats,
35:23alors qu'aujourd'hui, Marine Le Pen
35:24bénéficie de sondages
35:28qui la placent à 33 ou 35% au premier tour,
35:31ce qui est presque inédit,
35:33à part le général de Gaulle
35:36et peut-être François Mitterrand
35:39en 88, oui, sûrement même,
35:41personne n'avait atteint
35:43ces niveaux électoraux.
35:45Ça veut dire que c'est quand même
35:46un problème démocratique majeur.
35:47En tout cas, pour moi, ça l'est.
35:48Samy.
35:50Bien, Sèvres, pour l'AFP,
35:52pour la journée de demain,
35:53est-ce que c'est aussi une façon
35:54pour vous de manifester
35:56l'union des droites,
35:57dont vous êtes un avocat ?
36:00Et par ailleurs,
36:01est-ce que vous pouvez dire un mot
36:02aussi de votre commission d'enquête
36:03que vous avez lancée cette semaine,
36:04vous avez lancé la procédure cette semaine,
36:06savoir ce que vous en attendez,
36:07quelle personne vous comptez auditionner ?
36:09L'union des droites,
36:13elle existe, elle est solide.
36:16J'ai voulu la bâtir l'année dernière
36:18dans le contexte que vous connaissez.
36:20C'était un acte de rupture et d'espérance
36:23au moment de la dissolution.
36:26J'étais conscient du choc que cela a produit
36:29parce que ça introduisait une profonde rupture
36:33avec des pratiques
36:34que ceux qui continuent à les appliquer
36:38ne savent plus expliquer.
36:40On nous dit pas d'alliance,
36:42ceux qui ne m'ont pas suivi,
36:44notamment à LR,
36:45disent pas d'alliance avec le Rassemblement National,
36:47mais ils sont incapables d'argumenter pourquoi.
36:52C'est un parti, disent-ils, qui est dangereux,
36:54mais où est le danger ?
36:56Alors qu'ils ont préféré s'allier
36:58au second tour des législatives
36:59avec le nouveau Front Populaire,
37:01avec la technique des retraits rociproques.
37:04Nouveau Front Populaire
37:05qui avait quand même dans son programme
37:06le fait de rajouter 300 milliards d'impôts
37:09et de libérer 30 000 détenus.
37:12Et ça, c'est pas un programme dangereux.
37:14C'est pas un programme d'extrême gauche.
37:17Donc j'avoue que j'ai toujours du mal
37:19à comprendre cette logique
37:20d'alliance que ceux qui ne m'ont pas suivi ont fait.
37:24En tout cas, moi,
37:24j'ai fait cette alliance,
37:26j'en suis fier,
37:28je ne le regrette pas,
37:30c'est le titre de mon livre.
37:34Et cette alliance,
37:35elle est plus forte un an plus tard
37:37qu'elle l'était il y a un an.
37:38On a bien travaillé ensemble,
37:41on a appris à se connaître,
37:42il y a une relation de confiance
37:44qui s'est installée.
37:47La confiance, ça ne se décrète pas,
37:49ça se prouve,
37:50on travaille bien ensemble,
37:53on est bien coordonnés,
37:54notre intergroupe fonctionne bien.
37:57Et cette alliance,
37:58elle ouvre le chemin de la victoire
38:00et je suis convaincu
38:02que d'autres vont y venir
38:03et je les appelle à nous rejoindre.
38:07Je parle en particulier
38:08à mes amis de LR
38:11qui ont hésité l'année dernière,
38:13qui ont subi des pressions
38:15et ils voient bien aujourd'hui
38:18qu'un an plus tard,
38:19est-ce que le pays va mieux
38:21avec ce qu'ils ont fait ?
38:22Est-ce qu'il y a moins de chômeurs ?
38:24Est-ce qu'il y a moins de dépenses publiques ?
38:26Est-ce qu'il y a moins de dettes publiques ?
38:28Est-ce qu'il y a moins d'impôts ?
38:29Est-ce qu'il y a moins de violences dans la rue ?
38:31Est-ce qu'il y a moins d'immigration ?
38:34Est-ce que nos services publics fonctionnent mieux ?
38:36Quel est le succès ?
38:38Est-ce que quelqu'un,
38:40enfin, je ne vais pas vous poser des questions à vous,
38:42mais est-ce que quelqu'un peut légitimement dire
38:46qu'il y a eu un progrès sur ce domaine ?
38:49Un progrès, un, une avancée.
38:52Est-ce que l'influence de la France dans le monde est plus forte ?
38:54Est-ce que notre place en Europe est plus forte ?
38:56Voilà, c'est un échec absolu.
38:58On a perdu un an.
39:00Et ceux qui ont refusé cette alliance
39:02nous ont fait perdre un an.
39:04Ils n'ont pas protégé le pays,
39:06ils l'ont mis en danger.
39:10Sur la question de la commission d'enquête ?
39:12Nous voulons avoir la vérité des chiffres en matière d'immigration.
39:18Il y a eu deux rapports qui sont sortis complètement contradictoires.
39:22Il y a eu un rapport de l'Observatoire de l'immigration qui est sorti cette semaine,
39:26qui est fait par de vrais spécialistes,
39:29qui considèrent que l'immigration a un coût pour le pays de l'ordre de trois points de PIB.
39:33Et il y a un rapport qui est sorti par Terranova,
39:38dont l'influence gauchiste est forte,
39:42qui considère que l'immigration est une chance,
39:45et qu'elle est bénéfique pour le pays.
39:47Donc nous allons faire un travail parlementaire,
39:50nous avons exercé notre mission de contrôle,
39:52nous allons auditionner déjà les acteurs
39:55qui portent des rapports aussi différents,
39:58et qui tirent des conclusions radicalement opposées.
40:03Nous allons auditionner tous les spécialistes,
40:08ceux du ministère de l'Intérieur, de l'INSEE,
40:12nous allons faire un travail de statistique,
40:15nous allons approfondir aussi le coût des prestations sociales pour les étrangers.
40:22Je vous rappelle qu'avec Bruno Retailleau,
40:23nous avions porté une proposition de loi
40:26qui visait notamment à ne plus accorder aux étrangers
40:31les prestations sociales pour ceux qui ne travaillaient pas
40:36au cours des cinq premières années,
40:38allocations familiales et APL notamment.
40:40Nous avions, avec Bruno Retailleau,
40:43évalué ce coût annuel à 7 milliards d'euros.
40:47Nous l'avions porté par des amendements
40:49à la loi d'Armanin sur l'immigration.
40:53Nous nous interrogerons, les organismes sociaux,
40:56nous regarderons aussi le coût du versement de l'ASPA,
41:01de l'allocation solidarité pour les personnes âgées.
41:03On me dit qu'il y a beaucoup aujourd'hui
41:05de personnes âgées étrangères qui arrivent très tardivement
41:09sans jamais avoir travaillé dans notre pays
41:12et en résidant simplement quelques mois
41:14pour pouvoir bénéficier de cette...
41:17Voilà.
41:18Il y a des centaines de questions.
41:20Le coût, les subventions aux associations
41:23qui gèrent les migrants,
41:24leur présente dans les centres de rétention,
41:28le coût de l'éloignement,
41:30des OQTF,
41:31des personnels dans les préfectures.
41:33Voilà.
41:34On mettra tout sur la table
41:35de façon non polémique
41:38pour avoir la vérité des chiffres.
41:41Vous pensez que sur un sujet comme ça,
41:42il y a cette possibilité d'avoir la vérité des chiffres ?
41:44Vous l'évoquiez.
41:45C'est vrai qu'il y a un certain nombre d'organismes,
41:46voire d'institutions
41:47qui ont fait des rapports ces dernières années sur le sujet
41:49qui ne sont pas d'accord entre eux.
41:54Alors, ça dépend un peu de la façon dont on regarde les choses.
41:56Ça dépend.
41:57Vous pensez pouvoir atteindre une forme d'objectivité sur le sujet ?
42:01Oui, absolument.
42:02En tout cas, c'est dans cet esprit que nous allons travailler
42:05et que le rapporteur du groupe UDR le fera.
42:11Je reviens un petit peu en arrière sur la question de Samy
42:14et notamment à travers votre journée d'initiative parlementaire
42:17sur l'union des droites,
42:18qui est le nom pour la République de votre parti,
42:21et puis l'union des droites d'une façon plus générale.
42:25Est-ce que vous la pensez possible,
42:27cette union des droites, d'ici à 2027,
42:30donc incluant éventuellement les Républicains ?
42:33On voit bien que certains de vos textes,
42:34notamment sur l'Algérie,
42:35qui est une proposition de résolution
42:36donc sans valeur législative, contraignante,
42:39d'être destinée à mettre
42:41vos anciens collègues des Républicains,
42:45le ministre de l'Internet, Bruno Rotaillot,
42:47devant d'éventuelles contradictions.
42:49Est-ce que pour vous, cette alliance, elle est possible ?
42:51Est-ce qu'elle passe en réalité uniquement par les électeurs,
42:55c'est-à-dire en contournant les appareils ?
42:57Parce qu'on voit bien qu'il y a de toute façon,
42:59au-delà des idées, et sont-elles vraiment les mêmes,
43:02une bataille de leadership en vue de 2027.
43:06Est-ce que vous pensez que des discussions sont possibles
43:09entre appareils, ou est-ce que vous en appelez,
43:10et votre journée d'initiative parlementaire
43:12sert de votre point de vue peut-être à cela,
43:14en appeler à prendre les électeurs à témoin ?
43:17Cette question, elle doit s'adresser à mes amis,
43:25pour certains encore amis, pour certains anciens amis de LR.
43:31Il faudra qu'ils aient cette clarification un jour.
43:35Ils ne peuvent pas être en permanence, en contradiction,
43:38avec ceux qu'ils prétendent défendre.
43:40Moi, je pense que la politique, c'est de la cohérence,
43:43et c'est aussi du bon sens.
43:45Voilà, je les vois, je vois les tensions qu'il y a
43:49dans l'hémicycle entre le groupe DR
43:53et les groupes du socle commun, et notamment Renaissance.
43:57Ça me rappelle la situation que l'on avait avant la dissolution,
44:01mais nous étions dans l'opposition.
44:03Or, aujourd'hui, il y a 7 ministres LR
44:06dans ce gouvernement qui est en permanence invectivé
44:08par les députés LR.
44:10Ce n'est pas très cohérent,
44:13parce qu'ils sont allés ensemble aux élections.
44:15Et c'est ça qui est contradictoire.
44:17Donc, à un moment, oui, je pense qu'il faudra
44:20qu'ils aient cette heure de clarification
44:22au risque de disparaître complètement.
44:26La semaine dernière, dans cette situation politique,
44:30cette configuration politique compliquée,
44:32Pierre-Alexandre Anglade, qui est député ensemble
44:33pour la République, disait que le socle commun,
44:36aujourd'hui, c'était moins EPR-LR que LR, RN, UDR.
44:44Vous feriez ce constat, vous ?
44:46En tout cas, sur certains votes, sur certains textes,
44:49est-ce que vous iriez jusque-là ?
44:51Et on en revient à cette question, finalement.
44:54Est-ce que quelque chose vous différencie vraiment,
44:56en tout cas de votre point de vue sur le fond,
44:58sur les idées, ou est-ce qu'on est sur une différence
45:02plutôt de stratégie ?
45:04J'ai vu hier, avec un peu d'étonnement,
45:06le visuel du groupe EPR, qui n'a pas dû vous échapper,
45:11sur X, sur les éoliennes, les énergies renouvelables,
45:16sur la PPL Grumier, en disant LR, UDR, RN,
45:24bon, ça vient du socle commun.
45:26Bien sûr qu'il y a d'immenses convergences entre le RN et LR.
45:34C'est le constat que j'ai dressé en juin dernier.
45:38Ce qui nous rapproche est infiniment plus important
45:41que ce qui nous sépare.
45:43Aujourd'hui, qu'est-ce qui nous sépare ?
45:46Une différence sur les retraites.
45:48Mais budgétairement, quand j'entends certains convoqués dire
45:53le RN a des positions économiques de gauche,
45:57mais est-ce que voir baisser les impôts, c'est de gauche ?
46:00Est-ce que voir baisser les impôts de production, c'est de gauche ?
46:03Est-ce que supprimer les agences administratives, c'est de gauche ?
46:07Est-ce que supprimer les normes, c'est de gauche ?
46:09Est-ce que promouvoir la liberté d'entreprendre, c'est de gauche ?
46:12Est-ce que vouloir supprimer la CVAE, c'est de gauche ?
46:15Voilà. Donc, on est dans des éléments de langage éculés,
46:19qui sont dépassés, que j'ai moi-même utilisés dans le passé.
46:23Je les connais, mais ils sont dépassés.
46:26Les Français n'y croient plus, c'est pas sérieux, c'est ridicule.
46:28Donc, ce qui rapproche LR du RN est infiniment plus important
46:33que ce qui sépare LR des macronistes.
46:36Mais pourtant, il y a 7 ministres LR.
46:39Alors, ce qui les relie, c'est des postes et des places.
46:41Voilà. C'est la répartition des postes exécutifs dans cette Assemblée.
46:48Les vice-présidences, la caisseur, contre la présidence à Renaissance.
46:54Et c'est les 7 marocains ministériels.
46:57Après, sur le reste, ils sont d'accord sur rien, ce qui est assez normal.
47:01Mais pourtant, ils ont bâti cette coalition des postes.
47:05C'est pas une coalition des idées, c'est une coalition des postes et des places.
47:09Jean-Michel.
47:10Oui, bonjour, Jean-Michel Lamy, nouvel économiste.
47:13Pour rester sur l'union des droites, nous en avons parlé en termes de stratégie politique.
47:17Mais cette union, elle va se faire sur quel modèle économique ?
47:21Est-ce que vous êtes plutôt, pour le dire un peu simplement,
47:25tendance Bardella, qui est plutôt, disons, entreprise, pro-business,
47:31ou au contraire, tendance, Mme Le Pen, préservation du modèle social ?
47:36Parce que pour parler sérieusement des questions budgétaires,
47:39il faut attaquer la question du financement de l'État-providence.
47:45Donc, vous ne percevez pas un peu une différence entre les deux orientations ?
47:48Et quelle serait la vôtre ?
47:50Moi, je suis pour la tendance IOTI.
47:54L'UDR travaille à une ligne claire au plan économique,
47:58qui est cette ligne que j'avais déjà prônée avec Jordan Bardella lors des élections législatives.
48:04On était allés ensemble devant le MEDEF.
48:06Hier, d'ailleurs, on était ensemble devant la CGPME.
48:10On a rencontré le nouveau président ensemble de la CGPME.
48:14Donc, moi, je prends une ligne de liberté, de baisse des dépenses publiques,
48:20de baisse des prélèvements obligatoires, de hausse des salaires,
48:23d'abrogation massive des normes, de suppression des autorités,
48:29des agences, des autorités administratives indépendantes.
48:34Bon. Après, je vous le redis, moi, je ne vois pas de...
48:38La différence que certains veulent surjouent, elle n'existe pas.
48:45Marine Le Pen, elle préside le groupe à l'Assemblée nationale.
48:48Et c'est quand même le groupe qui a porté ce contre-budget l'année dernière,
48:53dans lequel je me retrouve quasiment intégralement.
48:56Il y a des nuances.
48:57Peut-être que je veux aller plus loin sur certains sujets.
48:59Mais quand je vois qu'est évoquée une règle d'or budgétaire,
49:05nous l'avons mis dans notre projet UDR,
49:08à l'égal de ce que fait l'Allemagne.
49:11Eh bien, je crois que tout ça, c'est un artifice de communication.
49:17C'est une bouée de sauvetage de ceux qui coulent
49:20et qui essaient de trouver des justifications
49:23au fait qu'ils n'ont pas fait le choix de l'alliance avec moi l'année dernière.
49:28Et ils s'aperçoivent qu'ils se sont trompés.
49:31Parce que les électeurs le leur disent.
49:33Et ils ne se retrouvent plus dans cette coalition.
49:35C'est pour ça qu'ils sont tellement mal à l'aise dans cette coalition.
49:38Parce qu'elle ne peut déboucher sur rien.
49:41Et donc, ils surjouent les différences économiques.
49:44Mais objectivement, elles sont beaucoup plus nuancées que ce qui est dit.
49:49Ou caricaturées.
49:51Frédéric et puis Anita.
49:52Frédéric Delpech pour LCI-ITF1.
49:54Donc, on comprend les difficultés avec les Républicains au niveau national.
50:00Pour les municipales, combien votre parti présentera de candidats aux élections municipales ?
50:06Est-ce que vous envisagez de pouvoir conquérir certaines villes ?
50:09Et comment, justement, réaliser localement cette alliance avec les Républicains
50:15que vous n'arrivez pas à réaliser au niveau national ?
50:18Est-ce qu'il y a des possibilités ?
50:19Est-ce que vous avez des ouvertures ?
50:20Avec les Républicains, assez peu.
50:24Nous porterons, nous conduirons la campagne.
50:29Nous sommes en discussion avec le Rassemblement national,
50:33avec Julien Sanchez qui négocie pour le RN la préparation des élections municipales.
50:39Mais d'ores et déjà, je peux vous dire que nous aurons la tête de liste à Lyon,
50:43vous le savez, avec l'avocat Alexandre Imbert du Palais,
50:47que nous aurons la tête de liste à Dijon avec le préfet Thierry Coudert,
50:52que nous aurons vraisemblablement la tête de liste au Havre,
50:56que nous discutons pour avoir la tête de liste à Toulouse,
51:00qu'il est possible que nous ayons la tête de liste à Nice.
51:03Voilà, pour parler des grandes villes de plus de 100 000 habitants.
51:11Après, nous aurons la même alliance au plan municipal
51:16que nous l'avons faite aux élections législatives, UDR et RN,
51:19et elle a vocation à être présente partout.
51:23Anita, je crois qu'il y a une question.
51:24Après, si des LR veulent venir dans cette alliance,
51:29personnellement, je considère qu'ils seront les bienvenus.
51:31Moi, je voudrais vous demander...
51:33Et ma main est toujours tendue, et je redis cet appel
51:35pour qu'ils cassent l'alliance avec la Macronie
51:39et qu'ils viennent avec nous.
51:41Excusez-moi, Annie.
51:42Non, je vous en prie.
51:43Je voudrais vous demander quelles sont aujourd'hui vos relations
51:46avec Laurent Wauquiez.
51:48Moi, je me souviens, quand vous vous êtes présenté
51:49à la présidence de LR,
51:51vous aviez expliqué que vous chauffiez la place
51:54pour Laurent Wauquiez pour la présidentielle.
51:59Laurent Wauquiez a fait des choix
52:01qui, aujourd'hui, je pense,
52:07le priveront de la possibilité d'être candidat
52:09à l'élection présidentielle.
52:10Mais ce n'est pas moi qui ai fait ces choix.
52:12Dans la vie, il y a des moments
52:13où le destin vous présente un aiguillage.
52:17Il faut savoir prendre le bon aiguillage.
52:21Je crois qu'il a pris le mauvais aiguillage.
52:25Et la très lourde défaite qu'il a subie
52:27face à Bruno Retailleau, je pense,
52:31le prive de l'ambition d'une vie qu'il avait portée.
52:36Il a des qualités pour exprimer cette ambition.
52:39Ce n'était pas illégitime.
52:41Mais je pense qu'à un moment,
52:44il a manqué un peu de courage.
52:46Et notamment celui de me suivre.
52:48Je lui ai dit, j'ai eu l'occasion de lui dire.
52:53Vous disiez tout à l'heure
52:54que l'heure de la censure
52:56n'était pas encore venue sur les retraites.
52:58C'est aussi l'avis, on l'a entendu ce matin,
53:00du Rassemblement national
53:02par la voix de Sébastien Chenu.
53:04La question se reposera inévitablement,
53:07vous le dites aussi, évidemment,
53:08au moment du budget à l'automne.
53:10Si le gouvernement Bayrou devait tomber
53:13à un moment ou à un autre,
53:14peut-être à l'automne,
53:15sur le budget,
53:18que se passerait-il ?
53:19On voit bien que l'Assemblée
53:21a du mal à fonctionner
53:23parce que, sans doute,
53:24les institutions ne sont pas faites
53:25pour une Assemblée sans majorité.
53:28Il y a parfois des procédures
53:29qui sont utilisées parfois
53:31de façon inhabituelle.
53:32Il y a des votes à géométrie variable.
53:34Est-ce qu'une éventuelle motion de censure
53:37poserait, selon vous,
53:38inévitablement la question
53:40d'une nouvelle dissolution ?
53:43Là encore,
53:45la réponse appartient
53:47au seul président de la République.
53:50Il peut constitutionnellement,
53:53la censure conduit à la démission
53:56du gouvernement.
53:57Elle ne conduit pas à la dissolution.
53:59Il n'y a pas de lien institutionnel automatique.
54:03Donc, je n'ai pas de boule de cristal
54:07pour savoir
54:08où sera la pensée rotative
54:11du président de la République.
54:14Elle est assez évolutive.
54:16Donc, où elle s'arrêtera
54:18à ce moment-là,
54:19je suis incapable de vous le dire.
54:21Eh, oui, Chantal ?
54:23Oui, je ne sais pas,
54:24si vous voulez rester sur le sujet.
54:25Je revenais, moi, au municipal
54:26et l'échec de la commission
54:28mixte paritaire
54:29sur le projet de loi PLM.
54:34PLM.
54:35Qu'est-ce que vous en pensez ?
54:36Est-ce qu'on peut faire fi
54:37comme ça du Sénat ?
54:38Si le gouvernement veut revenir
54:40directement, donner le dernier mot
54:42à l'Assemblée ?
54:42Oui, juridiquement,
54:46c'est l'esprit...
54:47C'est la...
54:49Ce sont nos institutions
54:51et c'est heureux quand même.
54:53C'est heureux que le peuple,
54:55les représentants du peuple,
54:56que sont les députés,
54:58ait le dernier mot.
54:59C'est le général de Gaulle
55:00qui l'a voulu.
55:01Donc, il est totalement légitime
55:04que ce texte
55:07poursuive sa navette
55:09et puisse,
55:11s'il n'y a pas d'accord,
55:13être approuvé
55:15en dernière lecture
55:17par l'Assemblée nationale.
55:18En tout cas, moi,
55:18sur le...
55:19Ça, c'est la forme.
55:20Sur le fond,
55:21je pense qu'il est légitime
55:23que les habitants de Paris,
55:24de Lyon et de Marseille
55:25puissent tous choisir leur maire
55:28et que chaque voix
55:29de chaque citoyen
55:31pèse du même poids.
55:34On a vu dans l'histoire
55:35Philippe Seguin
55:37être majoritaire en voie à Paris,
55:39gagner,
55:40ne pas gagner.
55:42On a vu Jean-Claude Godin
55:43en 1983
55:44avoir plus de voix
55:46que Gaston Defer
55:47et ne pas être élu
55:48maire de Marseille
55:49du fait des jeux
55:51du vote
55:53par arrondissement.
55:56Est-ce que cette réforme
55:57vous paraît...
55:58J'ai dit quelque chose,
55:59Anita,
56:00qui n'est pas vrai ?
56:02Qui, Seguin ?
56:03Si, si,
56:03Julien Seguin
56:04était majoritaire en voie
56:05en 2001.
56:07Je crois.
56:08Oui, oui, c'est sûr.
56:09Oui, oui.
56:11Cette réforme
56:12est-elle adoptable
56:13avant la fin
56:15de la session extraordinaire
56:16parce qu'autrement,
56:17il y a la règle non écrite ?
56:19Je ne pense pas.
56:20Je ne pense pas
56:21puisqu'il faudra
56:23qu'elle soit...
56:24qu'il y ait une lecture
56:25à l'Assemblée
56:27au Sénat
56:28et éventuellement
56:29le dernier mot
56:29à l'Assemblée.
56:30Donc ça veut dire
56:31trois lectures.
56:32j'ai cru comprendre
56:36que ça a enjambré
56:37la session extraordinaire
56:40de l'été
56:40pour aller
56:41à celle
56:41de l'automne.
56:42Mais c'est peut-être
56:44possible,
56:45ça me paraît difficile,
56:45mais ce n'est pas moi
56:46qui maîtrise
56:46l'ordre du jour
56:48gouvernemental.
56:49Une toute dernière question
56:50très rapide,
56:51s'il vous plaît.
56:51Oui.
56:53Pouvez-vous nous dire
56:54un mot
56:54du Conseil européen
56:56de la façon
56:57dont vous voyez
56:58le fonds...
56:58Non pas
56:58en termes diplomatiques,
57:00on vient d'en parler,
57:01mais je dirais
57:02est-ce que pour vous
57:03le positionnement
57:05d'une Georgia Meloni
57:06est le bon
57:07sur sa conception
57:10de l'Union européenne
57:11ou est-ce que
57:12vous en avez une autre ?
57:13Vous avez la celle
57:13de Ciotti,
57:14mais enfin,
57:14quelle est-elle ?
57:16J'adhère
57:19très largement
57:20à la conception
57:20qu'a Georgia Meloni.
57:22Ça veut dire
57:22qu'elle est
57:24tout à la fois
57:24européenne,
57:25je le suis,
57:27on a besoin d'Europe,
57:29mais elle est
57:30pour une Europe
57:31différente
57:32et en tout cas,
57:34sa voix
57:35compte de plus en plus.
57:37Et elle est même
57:38l'interlocutrice
57:41quelque part
57:43la seule reconnue
57:44de l'Union européenne
57:46par les États-Unis,
57:48ce qui n'est pas neutre.
57:49ce qui est même
57:50essentiel.
57:51Ça me permet,
57:52votre question me permet
57:53de souligner
57:53l'extraordinaire succès
57:56politique,
57:57économique,
57:59diplomatique
57:59de l'Italie
58:01de Georgia Meloni.
58:02On regardait
58:03depuis la France,
58:04c'est un peu historique,
58:06avec une forme
58:06de mépris
58:07nos amis italiens,
58:09de condescendance
58:10propre,
58:11peut-être,
58:13avec la domination
58:14de cet axe
58:15franco-allemand,
58:15mais aujourd'hui,
58:16le pays qui avance,
58:17qui progresse,
58:18c'est l'Italie,
58:19et celui qui recule,
58:20c'est la France,
58:21avec ce chiffre
58:22où la richesse
58:24par habitant italienne
58:25vient de dépasser
58:26la richesse française.
58:28Merci Eric Ciotti.
58:29On a dépassé
58:29de quelques minutes
58:30parce que vous nous y avez
58:31autorisé,
58:31mais on ne veut pas
58:32vous mettre en retard
58:32pour la suite
58:33de vos rendez-vous.
58:35Merci encore
58:36d'avoir accepté
58:36notre invitation
58:37et puis on surveillera,
58:39on regardera
58:39ce qui se passe
58:40au cours de votre journée
58:41d'initiative parlementaire
58:42demain dans l'hémicycle,
58:42évidemment.
58:43Merci infiniment
58:44pour votre accueil.
59:13Merci.
59:14Merci.
59:15Merci.
59:16Merci.
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