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Matthieu Pavon "l'américain"

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00:00Ça passe vite, ça passe très très vite, ça fait déjà plus d'une dizaine d'années que je suis professionnel.

00:05Non, c'est juste drôle de voir en fait ligne par ligne le chemin qui a été parcouru,

00:12parce que très honnêtement quand je passais pro, jeune pro, j'espérais pas grand chose.

00:19J'étais juste content de mettre un pied chez les professionnels, de m'aventurer dans ce milieu-là,

00:26et puis d'avoir une chance de commencer à gagner mes premiers sous, entre guillemets.

00:31Donc voilà, un beau chemin de parcouru.

00:34Oui, c'est vrai que c'est différent.

00:37Quand on se lève le matin, on ne se demande pas s'il va faire beau.

00:40Il y a énormément de parcours très sélectifs à moins d'une demi-heure de route de chez moi.

00:45Je pense au moins à une bonne quinzaine de parcours qui peuvent accueillir des tournois du PGA Tour là, maintenant, aujourd'hui.

00:51Une énorme densité de joueurs du top 50 mondial.

00:57Donc voilà, il y a tout qui est réuni vraiment pour attirer le golfeur et pour s'entraîner dans les meilleures conditions.

01:03Il a fallu s'adapter.

01:05Il y a eu quand même des premiers mois où il a fallu assimiler pas mal de choses.

01:08Vous ne connaissez pas non plus grand monde quand vous êtes arrivé.

01:11Comment vous les avez vécus ces tout premiers mois sur le PGA ?

01:14C'est jamais facile, mais en même temps, c'est assez excitant.

01:17Je comparais ça à une rentrée des classes.

01:21On arrive dans un nouvel établissement, de nouvelles personnes, de nouveaux parcours, de nouveaux professeurs.

01:30Donc voilà, c'était vraiment excitant d'arriver comme ça et de découvrir tous ces merveilleux parcours.

01:35Parce qu'encore une fois, je pense qu'on reviendra dessus,

01:39mais les parcours du PGA Tour sont à un niveau qui sont vraiment supérieur de ce que j'ai pu rencontrer jusque-là auparavant.

01:45Et aussi rencontrer toutes ces stars qu'on rêvait à la télé plus jeunes.

01:50On voit qu'on est vraiment dans ce qui se fait de mieux, que c'est du business.

01:54Ce n'est plus du fun, de l'amusement, c'est vraiment du business.

01:57Chacun est là pour travailler, pour faire de son mieux et pour essayer de remporter le trophée en fin de semaine.

02:04C'est vrai que l'ambiance du Tour européen, je pense aussi notamment parce qu'on était à l'époque presque 14 Français,

02:09et beaucoup plus conviviale.

02:12On est bien sûr là pour performer, mais on se sent en famille, on se sent entouré,

02:18on peut partager le soir, on peut aller dîner le soir.

02:21Sur le PGA Tour, c'est vraiment différent.

02:23Chacun reste vraiment…

02:24C'est trop long ça ou pas ?

02:26Oui, c'est une grande majorité.

02:28Chacun reste avec sa famille, beaucoup voyagent avec leur famille dans des maisons et se mélangent pas.

02:33Énormément de plaisir de partager quelques moments de temps en temps.

02:37On revoit cette image, ça c'était à Dubaï.

02:39Oui, c'était une super image.

02:41Victor, on se connaît depuis qu'on a 12-13 ans, donc c'est très naturel entre tous les deux.

02:46Depuis qu'on est gamin, il venait dormir chez moi à Bordeaux pour jouer les Grands Prix de la région.

02:50J'allais chez lui, donc on a tissé ce lien assez fort d'amitié.

02:55Mais voilà, on a eu des calendriers assez différents ces deux dernières années,

02:58donc on n'a pas pu forcément partager beaucoup de temps.

03:02Et maintenant, Victor étant un nouveau papa, il a aussi d'autres priorités.

03:07À la différence de certains parcours qu'on peut retrouver sur le DP,

03:11on va pouvoir se faire une super partie entre copains, entre Français,

03:16jouer un peu d'argent, un peu fun, rigoler.

03:18Et puis vraiment, entre guillemets, mettre de côté ce qui se passe vraiment sur le parcours en lui-même.

03:26Mais vraiment avoir du fun, s'amuser, entre guillemets, se relaxer.

03:29Sur le PJ Tour, les parcours sont tellement compliqués, surtout dans les Elevated, les signatures,

03:35qu'on n'a pas vraiment le temps de s'amuser.

03:38C'est vraiment aller repérer le chip le plus facile pour tel drapeau,

03:43les zones les plus compliquées, travailler beaucoup la balle autour des greens,

03:47avoir beaucoup de répétitions dans les refs avec les différents likes.

03:50Et donc, bien sûr, on enlève ce côté un peu joueur et amical.

03:54Et on passe vraiment sur quelque chose de...

03:57Vraiment une préparation qui est beaucoup plus intense.

03:58Au début, c'est un travail qui est indépendant de chacun.

04:01Mon cadet d'un côté, moi de l'autre.

04:04On essaie de recroiser de temps en temps les informations sur certains types de drapeaux.

04:08Est-ce qu'on veut être plus offensif du départ parce que le drapeau est au fond du green ?

04:14Ou à l'inverse, un peu plus court parce que le drapeau est devant ?

04:17Donc, c'est vraiment un échange qui est plutôt fait.

04:20Après, on essaye de chacun avoir une idée à cet objectif du parcours.

04:24Et après, on recroise les faits.

04:25Pour ce qui est du coach, il va apporter plutôt une expertise en termes de coût

04:29en disant, avec l'expérience qu'il a de ses tournois et de ses tracés,

04:35de nous donner le type de coût qui va être intéressant d'utiliser cette semaine

04:38ou techniquement qui va être judicieux d'ajuster dans certaines situations

04:42qu'on peut retrouver autour des greens surtout.

04:44Il reste encore quelques tournois, dont un majeur.

04:49On sait que Luc Donald auparavant regardé sur les états de forme des derniers mois,

04:53sur des possibilités de captain pick avec à l'époque Nicolas Hochgaard

04:59qui avait été pris et Ludwig Haberg.

05:01Donc, voilà, c'est jamais fini.

05:05Moi, j'y crois. En tout cas, je travaille pour et on verra ça dans quelques semaines.

05:08Je pense que ça permet de voir un peu comment se sentent les joueurs dans un groupe

05:12et sur des formats de jeu qui sont un peu différents.

05:16Et puis, bon, là, j'étais en plus avec Romain en duo

05:20et ça s'est vraiment super bien passé pour tous les deux.

05:23Pour moi, c'est même Scotty qui est encore plus impressionnant.

05:27Je n'arrive pas encore à comprendre vraiment comment on peut être aussi fort dans tous les domaines.

05:34Voilà, il avait encore une petite faiblesse au niveau du putter il y a quelques années.

05:38Mais maintenant, tout est tellement régulier.

05:40Il fait top 10 en faisant double ou triple bogey sur son premier trou le samedi.

05:43C'est juste incroyable la régularité.

05:48Et c'est surtout qu'ils performent.

05:49Plus les parcours sont difficiles, plus ils performent.

05:52Et ça, c'est la marque des très grands.

05:54Et pour toi, le fait d'être au contact justement de ces joueurs, des meilleures installations,

05:59est-ce que c'est un véritable accélérateur de progression depuis que tu évolues sur le Pijetour ?

06:07Oui et non.

06:09Ça aide à comprendre plein de choses.

06:12Ça aide à déceler les points faibles.

06:14Ça aide à travailler une palette de coûts qui est beaucoup plus large

06:17que ce qu'on pouvait avoir l'habitude d'utiliser en Europe.

06:21Ça permet de comprendre aussi, sur certaines positions de drapeau

06:24et certains dessins de parcours,

06:26qu'il y a des coûts qu'on imagine possibles, qui ne sont pas possibles.

06:29Donc voilà, ça fait mûrir et ça fait comprendre plein de choses.

06:33Après, c'est sûr qu'il y en a un vrai bénéfice,

06:39mais c'est plus dans ce sens-là que vraiment le jeu qui devient fulgurant

06:44juste par la qualité et la difficulté des tracés.

06:47La semaine la plus marquante, c'est l'US Open.

06:50Quand on arrive et que tout le monde est pour Bryson de Chambaud

06:53pour gagner l'US Open,

06:55et c'est difficile de tenir 18 trous et de ne pas s'écrouler.

07:00Donc c'est des atmosphères un peu hostiles.

07:04Attention, le public a été vraiment très respectueux envers moi,

07:08mais on sent vraiment une ferveur autour du joueur américain

07:12qui est vraiment différente de quelconque engouement envers moi

07:17pendant le tournoi.

07:19Donc voilà, c'est dur de garder le cap.

07:22Il faut être bien armé.

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