Hollywood s’invite sur la grille de départ avec F1, le nouveau film événement porté par un Brad Pitt en pilote chevronné.
Tourné sur de vrais circuits de Formule 1 avec la bénédiction de la FIA, réalisé par Joseph Kosinski (Top Gun: Maverick), le long-métrage promettait de révolutionner le cinéma de sport automobile. Pari à moitié réussi.
Un réalisme moteur
Dès les premières secondes, la claque visuelle est là. Caméras embarquées, vues cockpit saisissantes, rugissements mécaniques ultra réalistes, F1 fait mieux que capturer la vitesse, il la fait ressentir. On doit ce tour de force à l’alliance technique entre la production de Jerry Bruckheimer et la technologie Imax, le tout dopé par une mise en scène nerveuse qui ferait presque pâlir les franchises Fast & Furious de jalousie.
Brad Pitt, 61 ans et l’allure toujours aussi magnétique, incarne Sonny Hayes, un ancien pilote star rappelé pour encadrer une écurie en chute libre. Entre mentorat, rivalité intergénérationnelle et démons intérieurs, le scénario se dessine sur les rails d’un classicisme assumé. Trop assumé ?
Un moteur qui patine côté émotion
Là où F1 met les gaz sur la forme, il cale un peu sur le fond. L’intrigue, sans être désagréable, manque de profondeur. On navigue entre poncifs du genre (le vétéran cabossé, le jeune prodige, la compétition rédemptrice) et dialogues convenus. Une mécanique bien huilée, certes, mais trop prévisible pour pleinement convaincre.
Brad Pitt sauve les meubles grâce à son charisme intact. Mais même lui ne peut masquer les limites d’un scénario qui manque d’audace narrative. Les relations humaines, pourtant promises au cœur du récit, restent souvent à la surface, freinées par une écriture prudente.
Une immersion qui fait vibrer
Ce qui sauve F1 de la sortie de route, c’est son immersion. Le spectateur est littéralement placé dans l’habitacle, les virages à haute vitesse, les freinages d’urgence, le vacarme des stands… on s’y croirait. Le tournage sur circuits pendant les vrais Grands Prix ajoute une couche de crédibilité rare pour une production hollywoodienne.
À noter également la performance du jeune Damson Idris, qui incarne le pilote rookie avec une intensité remarquable, bien que parfois étouffée par le poids de la légende Pitt.
Verdict
F1 est un film à sensations plus qu’à réflexion. Il offre ce qu’on attend d’un blockbuster d’été : du spectacle, du style, de l’énergie. Mais sous le casque, le moteur narratif manque un peu de carburant.
Note : ★★★☆☆ 3/5
À voir pour les fans de Formule 1, de Brad Pitt ou de cinéma immersif. À nuancer pour ceux qui attendent un vrai virage scénaristique.