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  • 24/06/2025

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00:00Économisons-la.
00:01Europe 1. Pascal Proévo.
00:0311h à 13h sur Europe 1 et Noël Lenoir, président du comité de soutien du comité de Bois-Lens-Saint-Salle, est avec nous.
00:09Pascal au téléphone.
00:10Et je le remercie. Bonjour M. Lenoir.
00:13Bonjour, je suis Noël Lenoir.
00:15Bonjour, pardonnez-moi, Noël Lenoir.
00:19J'avais mal, M. Bédédetti, effectivement, est très souvent avec vous.
00:24Merci Mme Noël Lenoir d'être avec nous et vous êtes effectivement la présidente du comité de soutien.
00:30Alors, on vient d'apprendre, le parquet a donc requis 10 ans de réclusion à l'encontre de l'écrivain Bois-Lens-Saint-Salle,
00:36lors d'une audience devant la cour d'appel d'Alger à laquelle assistait un correspondant de l'AFP.
00:41Il a été condamné le 27 mars à 5 ans de prison en première instance,
00:46notamment pour des déclarations en octobre aux médias français frontières
00:49où il estimait que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
00:55L'écrivain a fait l'objet d'une lutte diplomatique entre l'Alger et Paris et il avait fait appel.
00:59Et là, ce qui est requis, c'est davantage que la prison, que la première peine en première instance.
01:05Quelle est votre réaction d'abord ?
01:07Et est-ce que vous avez surtout des renseignements sur les conditions de ce deuxième procès ?
01:13Alors, nous n'avons pas beaucoup de renseignements,
01:15sauf qu'effectivement, je dirais qu'on n'est pas déçus par le pouvoir algérien
01:20puisque le parquet est hiérarchisé, donc sous l'autorité du gouvernement.
01:24Et il a requis ce qu'il avait requis en appel en première instance,
01:28c'est-à-dire 10 ans, ce qui veut dire en réalité,
01:30pour un monsieur qui a 80 ans, qui est affaibli par un cancer dont il est atteint,
01:35la peine de mort en prison.
01:37C'est cela que ça signifie.
01:38Ce que nous savons, et ce qui est absolument indigne
01:41de la part d'un État qui se réclame du droit et du droit international,
01:46et qui d'ailleurs a ratifié toutes les conventions de l'ONU sur les droits de l'homme,
01:51c'est que le procès a duré 10 minutes.
01:53Et c'est absolument scandaleux.
01:55Alors, si vous voulez, je peux vous expliquer un petit peu
01:57les charges qui sont montées contre lui
01:59et qui sont totalement fantaisistes
02:01et qui nient absolument tous les principes juridiques
02:04dont se déclarent, dont se réclame l'Algérie.
02:07Eh bien, je vous en prie, je vous écoute avec intérêt.
02:09Alors, il est, comme vous l'avez indiqué vous-même,
02:14accusé et donc condamné
02:15pour avoir porté atteinte
02:17à l'unité du territoire national.
02:20Qu'est-ce qu'il a fait ?
02:22Il s'est exprimé sur une radio frontière
02:25qui est interdite en Algérie,
02:27c'est-à-dire qui n'est absolument pas écoutée,
02:29qui est relativement peu,
02:31c'est vrai qu'il y a plus d'auditeurs maintenant,
02:33mais qui n'est pas, effectivement,
02:36une très grande radio en France,
02:38donc écoutée par assez peu de gens.
02:40Et il a rappelé une thèse
02:42qui est défendue par certains historiens
02:44sur le tracé des frontières de l'Algérie
02:48au moment de la colonisation de ce pays
02:51par la France en 1830.
02:54C'est-à-dire que certains historiens,
02:56dont beaucoup qui sont des très grands historiens,
03:00rappellent qu'au moment de la colonisation,
03:02la France a étendu un petit peu
03:07le territoire algérien
03:08sur ce qui appartenait au Maroc.
03:10Et d'ailleurs, dans les archives du Quai d'Orsay,
03:12il y a un échange avec Hassan II,
03:14le père de l'actuel roi du Maroc,
03:17qui rappelait ce point
03:18à des interlocuteurs français.
03:22Et par conséquent, c'est une thèse
03:23qui est soutenue par certains historiens
03:25et pas par d'autres.
03:26Enfois, est-ce que ça porte atteinte
03:29à l'unité nationale ?
03:30Nous sommes d'accord, Madame Lenoir,
03:31il n'y a même pas de discussion.
03:33Ces dix minutes de procès,
03:35est-ce qu'il avait un avocat ?
03:37Alors, il n'avait pas d'avocat,
03:39puisque, comme vous le savez,
03:40des émissaires du gouvernement,
03:42puisqu'il y a un antisémitisme d'État
03:44qui est très accusé, très accentué en Algérie,
03:47avaient visité Boilem dans sa cellule
03:50en lui demandant de se débarrasser
03:51purement et simplement
03:53de son avocat français désigné...
03:55Donc, il s'est défendu sans doute seul.
03:57Alors, je vois qu'il y avait
03:58un correspondant de l'AFP.
03:59Le correspondant de l'AFP
04:01n'a pas de données d'informations
04:02sur l'état de santé
04:04dans lequel se trouvait Boilem sans salle.
04:06Je ne sais pas si vous-même
04:07avez des informations là-dessus.
04:09Alors, on a des informations
04:10les plus contradictoires,
04:12puisque nous avons,
04:13pas moi personnellement,
04:14mais des membres du comité de soutien,
04:16des relations régulières téléphoniques
04:18avec son épouse,
04:20qui a l'autorisation seulement
04:21de le visiter tous les 15 jours.
04:23Et elle, évidemment,
04:24dit qu'il va bien.
04:26On ne peut pas dire autre chose,
04:27puisqu'elle est écoutée
04:28et qu'elle ne veut pas
04:29lui porter préjudice.
04:31Mais un homme
04:32qui a 80 ans,
04:33qui est sous une pression
04:34psychologique épouvantable,
04:37qui est à l'isolement,
04:38puisqu'il n'a même pas de téléphone,
04:40il n'a même pas d'internet...
04:40Mais il est soigné
04:40parce qu'il est atteint
04:41d'un cancer de la prostate.
04:42Il est soigné en ce moment ?
04:45Alors, il fait des allées et venues
04:47entre l'hôpital militaire
04:48et la prison.
04:49Ça, nous le savons.
04:50Et il est soigné, oui,
04:52à l'hôpital militaire,
04:53mais dans des conditions
04:54que nous ne connaissons pas.
04:56Et comme vous le savez,
04:57l'anomucleatura algérienne,
05:00les hiérarches algériens,
05:01viennent en France
05:02lorsqu'ils sont atteints
05:03d'une maladie grave,
05:04comme c'est le cas du cancer,
05:06pour se faire soigner.
05:07Ce qui veut dire qu'en principe,
05:08les soins sont moins bien
05:09qu'en France.
05:10Bon, il est arrêté
05:11depuis le 16 novembre 2024.
05:13Alors, ce qu'on imagine,
05:15ce qu'on espère,
05:16c'est qu'il y ait
05:17une grâce présidentielle
05:18qui pourrait arriver
05:19au-delà de ce procès.
05:21C'est ce que certains,
05:23avec M. Bénédetti,
05:24et les échanges
05:24qu'on a eus régulièrement,
05:25pour le moment,
05:26Emmanuel Macron,
05:27c'est la demande
05:28d'Emmanuel Macron,
05:29qui n'est pas très virulent
05:31contre le régime d'Alger.
05:34Et on imagine
05:35qu'il n'est pas virulent
05:37précisément
05:37parce qu'il pourrait y avoir
05:39une solution diplomatique
05:42de ce type.
05:43Je ne sais pas
05:43si là-dessus,
05:44vous avez des éléments
05:45à nous donner.
05:46Alors, d'abord,
05:47avant,
05:48la solution diplomatique,
05:50il y a la solution judiciaire.
05:52La Cour d'appel
05:52ne s'est pas prononcée.
05:53Oui, mais on est sans espoir.
05:55Il sera condamné.
05:56On est sans espoir.
05:57Notre seul espoir,
05:58en fait,
05:59c'est la grâce présidentielle.
06:01Il sera certainement
06:02condamné.
06:03On ne sait pas
06:04à combien,
06:04puisqu'on nous disait
06:05encore ce matin
06:06qu'il serait condamné
06:08à quelques mois de prison
06:09pour pouvoir sortir
06:09immédiatement.
06:10Vous savez,
06:11l'Algerie est un pays,
06:12vous le savez fort bien,
06:13qui est imprévisible,
06:15qui est impulsif
06:16et qui est très aigri
06:18vis-à-vis de la France.
06:19Donc,
06:19il y a une intention
06:20de nuire.
06:21Donc,
06:21ce que l'on souhaite,
06:22effectivement,
06:23c'est que le président algérien
06:25se rende compte,
06:27comme je crois que c'est le cas,
06:28il est étonné,
06:29semble-t-il,
06:30de la mobilisation intense,
06:32non seulement du comité de soutien,
06:34mais de beaucoup d'élus
06:35nationaux
06:36et locaux
06:38en France,
06:39qui se rendent compte
06:39qu'en réalité,
06:41il faut se débarrasser
06:41de ce cas
06:42et que ça ne glorifie pas
06:44le pays
06:45et que ça le met en difficulté.
06:46C'est le seul espoir
06:47que l'on a,
06:48mais on a aussi
06:49d'autres,
06:50on en parlera peut-être plus tard
06:52et pas pour l'instant,
06:53on a aussi d'autres voies
06:54que l'on souhaite utiliser.
06:56Ça,
06:56je ne vous en dirai pas plus,
06:57mais il y a peut-être
06:58d'autres voies
06:59que la voie diplomatique française.
07:01Eh bien,
07:01je vous remercie beaucoup
07:01Noël Lenoir
07:02d'être intervenu aussi vite.
07:03Il est 11h18,
07:04vous êtes sur Europe 1.
07:05Noël Lenoir
07:06est la présidente
07:07du comité de soutien
07:08de Boilem Sans Salle
07:09et on a appris
07:10il y a quelques minutes
07:11que 10 ans
07:12avaient été requis
07:13en appel
07:14contre l'écrivain Boilem Sans Salle
07:16qui a donc comparu
07:17aujourd'hui
07:18devant un tribunal algérien.
07:19Le procès a duré
07:20moins d'une dizaine de minutes,
07:21il n'avait pas d'avocat.
07:23En première instance,
07:24il a été condamné
07:24à 5 ans de prison.
07:25Merci beaucoup Madame Lenoir
07:27et bonne journée à vous.
07:28Merci.

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