Jean-Luc Mélenchon se prend le mur du réel

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Transcript

00:00Jacques Pissier a quelque chose qui ne tourne pas rond.

00:02Alors c'était un débat, bien sûr, et le leader de la France insoumise,

00:06avec un certain nombre d'auditeurs, de personnalités,

00:09qui l'interrogeaient, notamment sur les aides sociales et le consentement à l'impôt.

00:14Didier Giraud, qui est agriculteur, qui est éleveur bovin,

00:18eh bien, il interpelle Jean-Luc Mélenchon et il lui teint à peu près ce langage.

00:25Écoutez.

00:25Comment, en imposant les plus grandes fortunes, vous augmentez le salaire de Nicolas

00:29et des autres, parce que c'est ça ?

00:31Ah oui, mais...

00:32C'est ça l'enjeu, monsieur.

00:33C'est ça l'enjeu ?

00:34Bien, alors, on va prendre par un autre bout.

00:35En France, si on prend un salarié qui a un salaire brut de 100,

00:41il coûte 142 à sa boîte et lui, il touche 77.

00:45En Allemagne, ce même salarié qui a 100 brut, il coûte 119 à sa boîte et il touche 82.

00:51À un moment donné, vous nous parlez toujours comment on va approvisionner la caisse

00:55et chez qui il faut aller prendre pour approvisionner la caisse.

00:58Mais vous ne nous parlez jamais, monsieur Mélenchon, comment on fait pour qu'il en sorte moins de la caisse ?

01:03Parce que je pense que le consentement à l'imposition, il part de là aussi.

01:08Aujourd'hui, tous les artisans, et moi je viens du milieu rural,

01:11qui se lèvent à 5h du matin, qui font leur journée et qui voient leurs voisins,

01:15qui attendent que les aides sociales y tombent,

01:17et bien ils n'en peuvent plus.

01:18Et ils ne sont plus dans le consentement à l'impôt, ces gens-là.

01:20Écoutez, vous applaudissez ça ?

01:25Vous croyez réellement que les gens qui ont recours à l'aide sociale

01:31sont des profiteurs pendant que les autres bossent ?

01:34Vous le croyez réellement ?

01:35Et bien je ne suis pas d'accord avec vous.

01:37Parce que quand vous serez malade, vous serez bien content d'avoir la sécurité sociale,

01:43il faut prendre en charge les soins.

01:45Écoutez, franchement...

01:47Alors attendez, répondez.

01:48Non, et bien je m'excuse, le peuple français, ce n'est pas un ramassis d'égoïstes.

01:52Il faut savoir partager.

01:53Mais tout le monde est d'accord.

01:55C'est bon, je ne suis pas de votre...

01:56Mais le peuple français, bien sûr, n'est pas un ramassis d'égoïstes,

02:00cher Jean-Luc Mélenchon, mais ce n'est pas de ça qu'il vous parlait.

02:03Ce n'est pas de ça qu'il vous parlait.

02:04Il ne vous dirait pas que l'aide sociale, on est contre l'aide sociale ?

02:09Pourquoi les gens ont l'applaudi, c'était le public ?

02:11Et oui, pour une fois, vous avez un public qui n'est pas composé uniquement de militants.

02:15C'est intéressant, encore une fois, de retrouver le réel.

02:17Mais pourquoi ?

02:18Parce que tous les Français savent, ceux qui travaillent, qui regardent leurs fiches de paye,

02:23c'est que quand leurs employés vont les payer en brut 2 000 euros,

02:29l'employeur va payer, lui, 4 000 euros.

02:32Et ce n'est pas pour défendre les employeurs et les employés.

02:35Sans parler du net.

02:37C'est-à-dire que quand mon employeur, moi, si je suis salarié, paye 4 000 euros,

02:42moi, je vais me trouver avec 1 500 euros.

02:44Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, comme disait Jacques Pils, là-dedans.

02:48Monsieur Mélenchon, écoutez aussi ça, je vous assure, ça vous fera du bien

02:51par rapport à ce qui se passe en France, vraiment.

02:54Et puis alors, il y a eu, dans cette même émission, des grandes gueules,

02:58il y a eu aussi une autre interpellation de la journaliste Flora Guebaly.

03:03Écoutez.

03:04Monsieur Mélenchon, merci d'être là.

03:06Je fais partie des gens qui ont pu, à un certain moment, vous trouver visionnaire

03:09et espérer que la gauche s'unisse vers la victoire.

03:12Mais là, honnêtement, ce n'est plus possible d'être de gauche et de vous soutenir.

03:15Je vous donne quelques exemples, parce qu'à LFI, en fait, vous n'avez plus rien de gauche.

03:191. Cette semaine, on a vu des drapeaux, des mollas dans les manifestations de LFI.

03:242. Vous avez tellement lâché la question de la sécurité

03:26que, quand il y a une finale de Ligue des Champions,

03:30une femme ne peut pas descendre dans la rue sans avoir peur, peur de se faire violer.

03:33Mais que vous, vous n'en avez rien à faire.

03:34Vous êtes sur d'autres considérations.

03:363. Monsieur Bompard a comparé la liberté d'expression de l'Union Européenne à celle de l'Algérie.

03:41Mais qu'est-ce que c'est ?

03:424. Vous parlez d'un antisémitisme résiduel quand une enfant de 12 ans

03:46s'est fait violer à coup de salle juive.

03:48Vous insultez tous les jours des journalistes sur Twitter.

03:51Vous réintégrez un député qui a été condamné pour violences sexistes et sexuelles.

03:55Donc, d'abord, vous n'êtes pas féministe.

03:57Ensuite, vous n'êtes pas humaniste.

03:58Ensuite, vous n'êtes pas universaliste.

04:00Et enfin, vous n'êtes même pas républicain.

04:02Comment, monsieur Mélenchon,

04:04comment osez-vous aspirer à représenter le peuple de gauche

04:11quand vous n'en avez plus aucune composante ?

04:14Tout ce que vous avez dit, madame, écoutez-moi bien.

04:16Tout, sans exception, est un mensonge.

04:20Alors, le problème, et ce qui est intéressant,

04:23c'est qu'on ne dit pas que ce qu'a dit Flora Guevally est exacte ou pas,

04:28ou en partie, et tout cela.

04:30Elle a dit des choses.

04:31Bon, on peut être d'accord, on peut être pas d'accord.

04:33Elle a peut-être en parlé excessivement.

04:35Elle a peut-être été à côté de la plaque.

04:38Mais ce qui est intéressant, c'est la réaction de Jean-Luc Mélenchon.

04:41Il dit, je suis venu pour ça.

04:43Mais enfin, Jean-Luc Mélenchon, vous êtes un homme politique.

04:45Et depuis combien de temps ?

04:47Et depuis quatre décennies ?

04:48Mais c'est ça, la contradiction.

04:50Même si vous n'êtes pas d'accord.

04:51Et évidemment, et surtout, vous n'êtes pas d'accord.

04:53Et que quelqu'un face à vous est excessif,

04:55et peut-être, effectivement, calomniateur.

04:58Si on veut, allons jusque-là.

05:00Mais vous ne dites pas, je suis venu pour ça, je suis venu pour ça,

05:03mais attendez, etc., etc.

05:05Vous répondez, vous attendez.

05:07Il y a quelque chose, ça s'appelle le frottis de cerveau,

05:10ça s'appelle la démocratie.

05:13Ça s'appelle la contradiction.

05:15C'est quand même totalement étonnant

05:17que quelqu'un aussi affûté que vous,

05:21et je ne dis pas ça par ironie,

05:23ne supporte pas, mais ne supporte pas la contradiction.

05:27Vous savez, il faut un tout petit peu sortir des courtisans,

05:31il faut sortir des adorateurs,

05:33il faut sortir, effectivement, des fidèles entre les fidèles,

05:36et des grognières entre les grognières.

05:38Écoutez, oui, cette autre France,

05:40celle qui, effectivement, applaudit quand on dit,

05:43mais vous savez, ce n'est pas seulement par l'impôt,

05:47ce n'est pas seulement, il faut en corriger,

05:50ces espèces de pillards d'État,

05:52de pillages d'État.

05:54Voilà, tout ça existe,

05:56et franchement, ça s'appelle l'ouverture d'esprit.

06:00Et sans ouverture d'esprit,

06:01ce sera non seulement face à face,

06:05mais la lutte de tous contre tous.

06:08Et cela qu'on veut, non.

06:09Sous-titrage Société Radio-Canada

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