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(Re)découvrez la séquence finale de l’émission C’est Votre Vie consacrée à Eddy Mitchell, diffusée sur Antenne 2 le 15 janvier 1994. Johnny Hallyday y rend un vibrant hommage à son ami de toujours, dans une ambiance pleine d’émotion et de complicité. Un moment rare entre deux légendes de la chanson française, capturé en toute sincérité.

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Musique
Transcription
00:00Johnny, vous mettez là, Eddie est là, la bande de la Trinité ou la bande de Belleville, ça, ça devait être très très fort, non ?
00:10C'est comme ça que vous êtes connu ?
00:11Nous, c'était plutôt le golf de roue, nous.
00:14Oui, mais enfin, bon, ça rodait aussi du côté de la Trinité.
00:16Du côté de la Trinité, oui.
00:17Tu habitais à côté, d'ailleurs.
00:18Avec l'encri, c'était ça, oui.
00:20Le golf de roue, c'était Henri Leproux qui avait monté ça, hein ?
00:24Henri Leproux, oui.
00:26C'était un truc extraordinaire.
00:27Ben, c'est-à-dire que c'était le seul endroit où, à l'époque, on pouvait avoir les premiers disques de rock'n'roll.
00:34Et c'était une musique qui n'était pas toute très connue en France à cette époque-là.
00:38On était comme ça, un groupe.
00:39Et c'est le seul endroit qui était ouvert le samedi et le dimanche.
00:42Pourquoi ça s'appelait le golf de roue ? Il y avait un mini-golf, là ?
00:45Parce qu'avant qu'on sévisse là-dedans et qu'il se passe des choses dont on ne parlera pas de soi, non ?
00:52Oui, oui.
00:53Non, je veux dire, avant, c'était un réel mini-golf avec un petit parcours.
00:58Et donc, des extraterrestres comme Johnny, moi et d'autres sont arrivés là-dedans et ont tout, je veux dire, tout fait basculer.
01:08Puisque, bon, c'est vrai que la clientèle n'était pas adolescente à l'époque.
01:12Et vous souvenez de la première fois où vous avez vu Johnny ?
01:15La première fois ?
01:19En tant que chanteur ?
01:21Non, en tant que personne.
01:24Après, il n'était pas tout le temps chanteur ?
01:26Non, non, non, non.
01:27Parce que, comme Johnny chantait réellement, je veux dire, avant moi, quand je dis réellement, c'est-à-dire que Johnny chantait dans des cabarets, chantait dans des...
01:36La première fois où vous vous êtes parlé ?
01:37Ah, où on s'est parlé, on ne s'est pas dit des choses très agréables, si je me souviens bien.
01:41C'est-à-dire que, oui, enfin, on se connaissait un peu au Glove Draw, mais on ne faisait pas partie de la même bande.
01:47Il y avait deux bandes, il y avait la bande des petits et la bande des plus grands, c'est-à-dire, les plus grands, c'est ceux qui avaient six mois de plus, quoi.
01:54Et puis, on s'est rencontrés un jour comme ça dans une boum.
01:58Et puis, moi, à l'époque, j'avais golé quelques disques de Bill Alec, j'avais bien.
02:01Et puis, ça en est aperçu, et ça s'est...
02:03Les Gene Vincent, ça s'est mal passé, ça s'est sûr.
02:05Les Gene Vincent, non.
02:08Vous chantiez en français ou vous chantiez en américain au Glove Draw ?
02:11En anglais.
02:13Lui, il chantait en anglais déjà.
02:15J'étais obligé de chanter en anglais parce que je faisais les...
02:17Enfin, les chansons d'Éluise, c'est pas assez, mais toi, c'était pas plat.
02:20Et on commençait quand même à les traduire déjà.
02:22Oui, mais moi, je chantais en yaourt.
02:24Ah, yaourt.
02:32Et moi, on ne m'embrasse pas.
02:41Ça, c'est une chanson.
02:45Pourquoi ?
02:45Pourquoi ?
02:46Parce que, c'est moi, je ne suis pas désolé du tout, en fait.
02:49J'étais vachement content de la chanter, la chanson.
02:51Parce que c'est vrai que...
02:52Pourquoi, tu t'es gouré d'émission, t'es décelé ?
02:54Oui !
02:55Non, je suis désolé.
02:58Non, non, mais je ne suis pas désolé du tout, mais c'est là que c'est difficile de chanter la chanson devant vous, quoi.
03:02Je te l'avais fait écouter à toi.
03:04Toi, je t'ai envoyé le disque, mais toi, je te l'avais fait écouter aussi.
03:06Donc, vous saviez à quoi vous pouviez vous attendre.
03:08En direct.
03:09Oui.
03:10Philippe, vous les connaissez depuis combien de temps, l'un et l'autre ?
03:15Alors, je les connais mieux depuis, je crois, une bonne dizaine d'années pour Eddy, un peu plus récemment pour Johnny.
03:22Et on se voit pas mal quand on est en vacances.
03:26Nous prenons...
03:27Surtout que, Philippe, connaissait mon fils avant moi, je crois.
03:30C'est ça ?
03:32Non, enfin, oui, je connais ton fils très bien.
03:34Ça veut dire quoi ?
03:35Cette émission prend un tour terrible.
03:40C'est peut-être pas le divan, mais ça m'a l'air pire.
03:43Elle est où, ma femme ?
03:43Elle est où, ma femme ?
03:45Où est ma femme ?
03:47Je connais très, très bien David.
03:50Tu le sais bien, on est très, très potes.
03:52Et puis, nous, on s'est un peu mieux connus depuis que t'as ta maison dans le midi,
03:55qu'on se voit un peu plus dans nos moments de villégiature, en fait.
03:58Les moments où on va pêcher des oursins quand c'est interdit,
04:01de façon à en avoir un peu plus que ceux qui vont pêcher quand ça caille.
04:03De toute façon, l'été prochain, on le passe à la prison de Draguignan, tous les trois.
04:08Donc, c'est du propre.
04:10Cette chanson, Eddie et Johnny, elle souligne quelque chose qui est très, très rare, en fait.
04:15C'est que pour le public, pour moi, on vous perçoit comme étant des amis, presque des frères.
04:21On vous associe.
04:22On a l'impression que vous avez une amitié qui est très, très, très, très forte,
04:26très ancienne et très, très forte, et qui n'a pas eu de nuages.
04:27Est-ce que je me trompe ?
04:29Ah, non, tout le moins pas.
04:31Je crois surtout que c'est depuis le temps qu'on se connaît.
04:33On a, on a, on a grandi ensemble parce qu'on a, on peut appeler ça comme ça.
04:36Et puis, c'est vrai qu'Eddie et moi, il y a une complicité que, moi, j'ai personnellement en ce qui me concerne,
04:43que je ne vais pas avec, tellement avec, avec les autres que je fréquente.
04:46Moi, je fréquente très peu les gens du show business en général.
04:49Et c'est vrai que le seul ami qui fait partie du show business et de la chanson française, c'est Eddie.
04:54Est-ce qu'on a déjà essayé quelquefois de vous, de vous séparer, de, de créer des problèmes entre vous ou jamais ?
05:01Oui, on a fait des enfants différemment, mais, qui, mais, non, c'est vrai que si, non.
05:08Non, non, au tout début, c'est au tout, tout, tout, tout, tout début,
05:11lorsque existait, donc, le groupe Les Chaussettes Noires et, donc, Johnny, bien sûr, il y avait une certaine paèce.
05:18On n'a jamais été rival, si c'est ça que, c'est la question de ça.
05:21Voilà, ils étaient embêtés, parce qu'on s'est toujours bien entendu qu'ils étaient plutôt embêtés.
05:26Si un journaliste allait voir l'un ou l'autre pour entendre du mal, il était mal tombé, quoi.
05:31Quelquefois, je vais voir des gens qui n'ont pas l'habitude du monde du spectacle,
05:35et je leur dis très sincèrement que, pour moi, les grands rockeurs,
05:40ce sont des gens exceptionnels, souvent, sur le plan de la qualité humaine.
05:45Je dis un mot qui est un peu désuet, un peu ridicule, je dis les vrais rockeurs sont toujours des aristos dans l'âme, dans le cœur.
05:52Pas question de privilège, c'est question de cœur.
05:56Et c'est quelque chose que je pense énormément.
05:58La première fois que j'ai eu l'impression de ça, c'est la première fois où j'ai vu Pachou,
06:02qui est quelqu'un que j'imagine que vous aimez beaucoup.
06:04Et là, ce soir, en vous regardant, en vous écoutant,
06:08en pensant que Johnny vient pour la deuxième fois à cette émission, qui est pourtant toute jeune,
06:12en voyant l'amitié qu'il y a entre vous et cette espèce de complicité et de fraîcheur, en fait,
06:18je pense que cette définition s'applique vraiment.
06:21Vous êtes tous les deux deux aristos du cœur.
06:24Je le pense.
06:25Il va y aller dedans.
06:28Je vous assure, je le pense.
06:36On va, on va, ce soir, il ne faut pas oublier que c'est la soirée des dix, ce soir.
06:40Oui, oui, alors, oui, c'est la soirée des dix.
06:43Oui, en moi, c'est ma bague, tiens.
06:45Voilà.
06:48C'est Volpone.
06:51Alors, parmi les grands, parmi les grands, quels étaient ceux qui avaient la préférence ?
06:59Est-ce que c'était Gene Vincent ? Est-ce que c'était Bilalé ?
07:03Est-ce que vous en aviez un que vous mettiez en tête ?
07:05Pour Johnny, c'était Elvis, c'était évident.
07:08Elvis et Cochrane.
07:09Cochrane.
07:10Et moi, c'était Gene Vincent et Bilalé.
07:12Et pourtant, nous voilà ce soir.
07:13Mais là, justement, il y a une très belle guitare, la guitare qui a apporté Philippe Laville.
07:17Philippe, vous pouvez me dire un mot sur cette guitare ?
07:18C'est la lienne.
07:19Oui, parce que c'est un objet incroyable.
07:20C'est lourd, en plus.
07:21Elle est belle, c'est une Stratocaster, c'est une Fender Stratocaster de 62.
07:26C'est une série L.
07:28Mais il ne faut pas que je dise trop, parce qu'on va essayer de me la piquer.
07:30Et c'est une guitare que j'adore, parce qu'elle m'a été donnée d'abord par quelqu'un que j'aime beaucoup.
07:33Et en plus, ça marque un peu ces années-là, quoi, en fait.
07:35C'est un...
07:36C'est le côté Shadows, déjà, là.
07:38Il manque la...
07:40La manette, quoi.
07:41Non, le vibrato, je l'ai laissé dans la valise, là-haut.
07:46Mais je peux aller le chercher, si tu veux.
07:48C'est un escalier, hein, c'est rien.
07:49Bah, écoute, c'est vrai...
07:51Je marche, ça y est, je me suis habitué, j'arrive à marcher avec ça, malgré ça.
07:53C'est mon édition, c'est ma soirée, va me chercher le vibrato.
07:55Je vais le chercher, je sais que je suis capable d'aller le chercher, je vais le chercher.
07:58Il va rapporter le vibrato tout à l'heure.
08:03Ah, moi, je suis désolé, hein.
08:05Non, non, c'est la soirée des dits, hein.
08:07Tous les désirs des dits sont des ordres.
08:09Un Fender sans vibrato, c'est un macro sans vraiment.
08:10Frédéric, évitez de dire ça, parce que j'ai peur...
08:14Si vous dites que tous les désirs des dits sont des ordres, je le connais, j'ai peur de le connaître un tout petit peu plus fou.
08:19Il va devenir très capricieux.
08:21Non, non, pas capricieux. Franchement, merdeur.
08:25Non, non, non.
08:27Je ne vais pas le chercher.
08:27Non, non, prends ton temps, mais vas-y.
08:29Je ferai une photo.
08:33Alors, dans ces mots qui portent, vous verrez, tous mes sentiments.
08:36J'ai mis quelques petites notations personnelles.
08:39Vous sentirez, j'espère, ma présence.
08:42Vous pouvez l'épousseter.
08:44Ce beau grimoire.
08:45Ce beau grimoire.
08:46C'est joli.
08:46Et puisque nous allons nous quitter, je propose à tous ceux qui ont été parmi nous ce soir de venir nous retrouver.
08:53Johnny Hallyday, Jean-Pierre Mocky, le sénateur Charas, Paul Personne, Philippe Laville,
09:01les nuls, les bénévoles des Restos du Chœur, Gérard Jourdui, le Chœur de l'armée française,
09:10les Blows Brothers.
09:12Les Blows Brothers.
09:13Les Blows Brothers.
09:43Les Blows Brothers.
10:13Les Blows Brothers.

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