00:00Ah ben oui ! Alors justement, M. Mélenchon, merci d'être là. Je fais partie des gens qui ont pu, à un certain moment, vous trouver visionnaire et espérer que la gauche s'unisse vers la victoire.
00:10Mais là, honnêtement, c'est plus possible d'être de gauche et de vous soutenir. Je vous donne quelques exemples, parce qu'à LFI, en fait, vous n'avez plus rien de gauche.
00:17Un, cette semaine, on a vu des drapeaux, des mollas dans les manifestations de LFI.
00:21Un, deux, vous avez tellement lâché la question de la sécurité que, quand il y a une finale de Ligue des champions, une femme ne peut pas descendre dans la rue sans avoir peur, peur de se faire violer.
00:31Mais que vous, vous n'en avez rien à faire. Vous êtes sur d'autres considérations.
00:34Trois, M. Bompard a comparé la liberté d'expression de l'Union européenne à celle de l'Algérie. Mais qu'est-ce que c'est ?
00:41Quatre, vous parlez d'un antisémitisme résiduel quand une enfant de 12 ans s'est fait violer à coup de salle juive.
00:47– 5, je termine ma phrase, M. Mélenchon. – Non, attendez, juste à présent, vous évitez d'insulter.
00:52– Elle ne veut pas insulter, elle est numérée. – Non, mais bon, je n'ai pas dit ça et vous le savez aussi bien.
00:56– Je termine ma phrase. – Non, vous êtes juste une ancienne candidate de la liste Europe Écologie Les Verts qui trouvait l'occasion de me taper dessus.
01:02Parce que quand vous avez été sur cette liste, avec cette magnifique ligne que vous défendez, vous avez diminué par deux le score de votre liste.
01:09Alors, s'il vous plaît, y est au moins à la pudeur de ne pas insulter les gens.
01:12– Est-ce que je peux terminer ma phrase ? – Vous avez le droit, madame, mais vous n'avez pas le droit de m'insulter.
01:16– Je ne vous ai pas insulté, monsieur. – Si vous n'êtes que ça, un homme qui est capable de dire une chose comme celle que...
01:21Non, vous ne citez rien, vous inventez. – Je ne suis pas un homme, je suis une femme. – Vous inventez.
01:24– Je liste des choses qui sont... – Pourquoi elle invente ? – Non, mais je termine ma phrase. – Non, non, c'est un débat.
01:28– Allez-y. – Je termine. Vous insultez tous les jours des journalistes sur Twitter.
01:34Vous réintégrez un député qui a été condamné pour violences sexistes et sexuelles.
01:38Donc, d'abord, vous n'êtes pas féministe. Ensuite, vous n'êtes pas humaniste. Ensuite, vous n'êtes pas universaliste.
01:42Et enfin, vous n'êtes même pas républicain. Comment, monsieur Mélenchon, comment osez-vous...
01:48– Voilà, bravo. – Monsieur, non, mais comment osez-vous aspirer à représenter le peuple de gauche
01:54quand vous n'en avez plus aucune composante ?
01:56– Alors, on a compris. Maintenant, Jean-Luc Mélenchon...
01:58– Non, je ne vais pas perdre mon temps. Tout ce que vous avez dit, madame, écoutez-moi bien.
02:02Tout, sans exception, est un mensonge. Donc, je ne perdrai pas une seconde à démonter vos sottises, une par une.
02:09Vous êtes quelqu'un de parti pris, et vous êtes quelqu'un qui est aligné politiquement,
02:13mais vous avez l'hypocrisie de faire semblant que...
02:15– Oui, mais tous les deux, vous êtes de gauche. Donc là, on a deux gauches...
02:17– Je ne sais pas, monsieur madame, mais deux gauches. – On a deux gauches réconciliables.
02:19– Parce que quand on agresse les autres avec ce vocabulaire... Oui, oui, oui.
02:22– J'ai agressé monsieur Mélenchon ? – Vous êtes de gauche, vous autres ?
02:24– Voilà. – Non, elle ne m'a pas agressé. Elle a dit que je m'amusais dans le viol.
02:29Elle a dit qu'il y avait des drapeaux des mots-là dans nos manifs. Ouais, ouais, ouais.
02:33– J'ai tout sourcé, mais vous ne croyez pas aux journalistes ?
02:37– Attends, Jean-Luc, est-ce que là, on est justement en train d'assister à deux gauches irréconciliables,
02:42ce qu'avait théorisé Manuel Valls ?
02:43– Si c'était ça l'idée, vous avez trouvé...
02:45– Non, non, ce n'est pas monté, Flora dit ce qu'elle veut.
02:47– Vous savez, je suis autonome, je suis une femme, mais je pense par moi-même.
02:51– Oui, oui, mais ce n'est pas ça qui est en cause.
02:52– Non, mais comment la gauche...
02:55– Non, mais vous voyez, le fait que je lui réponde, c'est avoir une attitude sexy.
02:59– Oui, madame, vous avez raison sur tout.
03:02– Allez, au suivant.
03:03– Non, mais aujourd'hui, attendez, attendez.
03:05– Monsieur Mélenchon, vous savez, j'étais sur la liste à Europe Écologie-Les-Vas.
03:08– Monsieur Mélenchon, mais oui.
03:10– Vous acceptez de débattre avec la droite, mais vous n'acceptez pas de débattre avec vos voisins.
03:13– Vous n'êtes pas la gauche. Vous n'êtes pas la gauche.
03:16Vous êtes les gens qui coulaient la gauche.
03:18– Et vous ?
03:18– Parce que vous êtes... Je vais vous dire pourquoi. Parce que vous jouez à un jeu.
03:22– On comprend mes adversaires. Moi, je respecte leurs lignes de combat.
03:26– Ils ont décidé, ce n'est pas bête, ils se sont dit, on va faire des insoumis l'équivalent à gauche de ce que la gauche a fait avec le RN à droite,
03:34en disant, on va en faire le diable. Donc, ils tracent une ligne, tous ceux qui sont d'accord avec le diable ne sont plus fréquentables.
03:40C'est une stratégie de combat.
03:41Et puis, là où ils ont été forts, c'est qu'ils ont trouvé, du côté de la gauche, des gens qui viennent pelleter avec eux.
03:47Donc, cette dame, en m'attribuant toutes sortes d'horreurs, elle est en train de vous dire, ce qui ne fait pas de gauche, il est du côté des...
03:53– Oui, mais Jean-Luc Mélenchon, le problème, c'est que pour gagner, si la gauche peut revenir au pouvoir, à un moment donné, elle doit s'unir.
03:59C'est l'histoire de la gauche, vous la connaissez mieux que moi. François Mitterrand, il avait toutes les voix de gauche et en 80, il gagne.
04:04François Hollande avait réussi à faire venir la gauche à lui. Comment vous allez réussir à faire venir la gauche à vous, lorsqu'on entend ce dialogue entre vous et Flora ?
04:11– Non, mais ce n'est pas un dialogue, elle m'injurie. – D'accord.
04:13– En quoi je vous ai injuré, M. Mélenchon ? Non mais bon…
04:16– Non mais M. Mélenchon, est-ce que vous pouvez éviter de mentir en direct devant des millions de collègues ?
04:19– Oh non, madame, la discussion entre vous et moi est terminée. – Ah, donc vous ne débattez pas avec les personnes qui vous touchent au cœur ?
04:25– Non, non, non, je ne débat pas avec les gens qui marchent. – Parce que débattre avec Charles, il n'y a pas de problème vu que vous n'êtes pas d'accord.
04:31– Il ne m'a jamais insulté, il ne m'a jamais insulté. – Mais je ne vous ai pas insulté non plus. – Lui, il me cherche à l'endroit où j'ai mal.
04:35– Mais non, c'est l'inverse, c'est l'inverse. Monsieur Consignez-vous, vous n'essayez pas de vous mettre d'accord.
04:40– Comment vous allez réussir la gauche ? – Donc vous refusez de dialoguer avec moi ?
04:46– Flora, Flora, Flora, justement, on répond.
04:48– Bon, allez-y, qu'est-ce que vous me disiez ? – Non mais justement, comment allez-vous faire en sorte, alors je ne sais pas si ce sera sous la bannière NFP,
04:54mais de repartir ensemble au combat politique, puisqu'on voit la fracture, même à l'Assemblée d'ailleurs.
04:59– Oui, oui, on voit, on voit, on voit. – Mais déjà, vous avez cité François Mitterrand. – Tout à fait.
05:03– Et vous pourriez... – Le vieux. – Le vieux.
05:05– Il se trouve que, pas une fois, l'un d'entre nous n'a gagné, à gauche, en ayant toute la gauche unie derrière lui.
05:12– Au premier tour, c'est sûr, mais au deuxième tour, il faut que tous les lecteurs de gauche… – Voilà.
05:16– Mais attends, il faut, parce que les gens se représentent le monde d'une manière qui n'existe pas.
05:20François Mitterrand, pour prendre l'exemple de 1981, avait en face de lui un parti communiste extrêmement critique,
05:26extrêmement critique, qui à l'époque, c'était sérieux, hein, c'était 15%.
05:30Il avait aussi, contre lui, un écolo, etc, etc, etc.
05:34Donc, il a gagné, parce qu'au premier tour, les gens ont dit, on a plus confiance dans son programme, dans ce qu'il dit,
05:40que dans ce que les autres lui reprochent.
05:42Et ça a été la même chose pour Hollande, et ça a été la même chose pour moi.
05:45Je n'ai jamais été le candidat de toute la gauche, j'ai été le candidat commun du parti communiste et du parti de gauche en 2012,
05:53et le reste du temps, tout seul, y compris la dernière fois, y compris contre le fait qu'il y avait des écolos,
05:59il y avait même un communiste pour la première fois.
06:01Et c'est dans ces conditions que j'ai réuni 7 millions, un peu plus de 7 millions de voix, 22% des suffrages.
06:07Donc, vous m'autoriserez à penser, au moins, au moins pour avoir fait ça, que peut-être il y a du bon dans ce que je fais,
06:14et peut-être que les autres devraient se demander comment ça se fait qu'il n'y arrive jamais et qu'il recule tout le temps.
06:19Actuellement, il n'a pas ton...
06:20Non mais bon, on a le droit quand même, de temps à autre, de dire les choses.
06:23En fait, ce que vous faites, c'est que vous faites élire...
06:26Non mais ce que vous faites, c'est que vous faites élire...
06:27Il y a 83% des Français qui ont dit dans un sondage récent qu'ils ne voteront jamais pour vous.
06:31Votre ambition, c'est de faire gagner Marine Le Pen, parce qu'elle arrive.
06:34Vous pouvez déjà lui dire, c'est ça votre ambition ?
06:37Elle ne peut pas être candidate.
06:38Non mais bon, ça suffit madame.
06:40Personne, il n'y a pas 83...
06:42Ça suffit madame, vous refusez le dialogue avec moi.
06:43Madame, il n'y a pas 83% des gens qui ont dit qu'ils ne voteraient pas pour moi, vous êtes une menteuse.
06:48Voilà tout.
06:49Ah, d'accord.
06:50Voilà.
06:51Donc moi, en fait, vous refusez...
06:52Il y a la proportion qu'il y a dans cette salle, curieusement.
06:55Donc moi, je me fais insulter pendant 20 minutes, en fait, juste parce que je vous demande...
06:58Oui, oui, c'est ça.
06:59C'est ça, faites la victime.
07:00Alors, je voudrais terminer...
07:01Non mais est-ce que j'ai le droit de terminer ce que je disais ?
07:05Je n'ai pas...
07:06Dans toutes les circonstances, j'ai toujours fait le choix pour ma part de l'Union.