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  • 20/06/2025
Claude Moniquet : «Les dirigeants iraniens n'ont pas d'issues. Ils ne peuvent pas montrer, à leur propre peuple qui les déteste, qu'ils sont faibles ni céder devant Israël».

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Transcription
00:00Pour les dirigeants iraniens, Thierry, c'est une question de survie,
00:05parce qu'ils ne peuvent pas montrer qu'ils sont faibles à leur propre peuple,
00:09qu'ils les détestent, ils ne peuvent évidemment pas céder devant Israël,
00:16donc ils sont vraiment coincés, ils n'ont pas d'issue.
00:23Effectivement, les gesticulations diplomatiques auxquelles on assiste
00:27et auxquelles semblent croire d'une part certains dirigeants européens
00:29et peut-être d'une certaine manière, à moins que ce soit pour entretenir l'ambiguïté stratégique
00:37Donald Trump également semble y croire, n'ont pas d'avenir,
00:43parce que très clairement du point de vue israélien,
00:46il est clair que maintenant l'opération est fortement engagée,
00:50il faut aller jusqu'au bout, et aller jusqu'au bout ça veut dire,
00:53même si les autorités israéliennes disent le contraire,
00:57ça veut dire en finir avec le régime.
01:00Ce qui ne veut pas dire que le régime sera renversé de l'extérieur,
01:04il ne s'agit pas de faire ce qu'on a fait en Irak ou en Libye,
01:06mais il faut donner au peuple iranien, affaiblir assez le régime,
01:10pour que le peuple iranien ait la possibilité de se révolter.
01:14Claude, vous êtes un passionné d'histoire, on le sait,
01:17et je voulais vous faire réagir sur ce que disait notre ami Louis de Ragnel,
01:21sur le fait que dans 50 ans on se souviendra précisément de ce qui s'est passé,
01:26de ce qu'on vit actuellement, et on a échangé cet après-midi,
01:29il faisait un petit parallèle par rapport à l'histoire,
01:31et vous voyez, les grands esprits se rencontrent parfois entre Louis et vous-même.
01:35Oui, il y a un parallèle, il y a trois parallèles tout à fait fascinants
01:41et intéressants à faire entre ce qui se passe aujourd'hui à Téhéran
01:44et ce qui se passait à Berlin en 1944, la fin du Troisième Reich.
01:48Le premier parallèle, c'est que les dirigeants iraniens aujourd'hui
01:53sont planqués dans des bunkers à X mètres sous terre,
01:57ont une déconnexion réelle, relative en tout cas par rapport à la réalité,
02:02et multiplient les déclarations les plus délirantes,
02:05promettant l'armageddon, la fin du monde, la destruction d'Israël.
02:09On a même eu un porte-parole des gardiens de la révolution il y a deux jours
02:13qui en conférence de presse disait tout va bien,
02:15nous dominons absolument le ciel israélien,
02:17les Israéliens ne peuvent pas se défendre contre nos missiles.
02:20Premier parallèle, ça rappelle Adolf Hitler qui croyait
02:23à une contre-offensive miracle qui allait le sauver jusqu'en avril 1945,
02:28jusqu'à sa mort, et aux armes miracles qui allaient sauver son régime.
02:32Deuxième parallèle, les seuls qui croient encore dans le régime
02:35et qu'ils soutiennent, ce sont les gardiens de la révolution
02:37qu'on pourrait comparer aux SS.
02:39C'est l'armée idéologique du régime iranien qui s'appuie sur les Basidji,
02:44sa force de réserve, comme les SS ont été le dernier rang.
02:47Le dernier rempart d'Adolf Hitler, les derniers qui se sont battus
02:51dans les toutes dernières heures autour du bunker d'Hitler,
02:55c'était des SS, d'ailleurs malheureusement des SS français,
02:58des volontaires français, qui se sont battus contre l'armée rouge.
03:01Et le troisième parallèle, c'est qu'on peut remarquer
03:03que les gardiens de la révolution ont été très fortement frappés,
03:07mais l'armée l'a été beaucoup moins.
03:09On a frappé des dirigeants importants de l'armée,
03:11deux chefs d'état-major.
03:12Mais pourquoi ? Parce que d'une part,
03:14ils étaient extrêmement liés au régime du point de vue idéologique,
03:17et d'autre part, pour désorganiser les chaînes de commandement.
03:20Mais l'armée iranienne est une armée populaire,
03:23c'est une armée de conscription, 800 000 hommes.
03:25Donc beaucoup de ces hommes partagent en fait les mêmes préoccupations
03:29que leurs familles et n'aiment pas ce régime.
03:31Donc on pourrait tout à fait assister,
03:33et je crois que c'est pour ça qu'Israël retient ses coups contre l'armée,
03:36on pourrait assister,
03:37arriver à un moment où l'armée,
03:38pour des raisons de patriotisme iranien,
03:41dira maintenant c'est fini,
03:42nous renversons ce régime,
03:43parce que nous voulons sauver notre pays.
03:45Et c'est ce qu'une partie de la Vormat,
03:48minoritaire malheureusement,
03:49avait essayé avec le push du 20 juillet 1944.
03:53On pourrait assister au même scénario à Téhéran,
03:57et je trouve que c'est un parallèle,
03:58ce sont des parallèles,
03:59alors parallèle ne veut pas dire que ça se réalisera,
04:02mais ce sont des parallèles historiques
04:03qui sont assez interpellants.
04:06Sous-titrage Société Radio-Canada

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