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  • 20/06/2025
Porte-parole du Parti Communiste, Léon Deffontaine s'est rendu vendredi 20 juin au Creusot en soutien d'une manifestation de la CGT. Il demande la nationalisation d'ArcelorMittal mais aussi un programme nucléaire avec 20 EPR

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Transcription
00:00Vous avez tenu à venir au Creusot, pourquoi ?
00:03On est au Creusot pour venir tout d'abord soutenir les salariés d'ArcelorMittal, d'Industil qui sont mobilisés aujourd'hui,
00:10face à la suppression d'emplois qui a été annoncée par l'entreprise,
00:14mais surtout deuxièmement pour demander la nationalisation d'ArcelorMittal.
00:18La production d'acier est indispensable aujourd'hui si on veut réindustrialiser le pays.
00:22Il n'y aura pas de réindustrialisation si on perd la production d'acier sur le territoire national.
00:26Et si on n'a pas d'industrie, la France n'aura tout simplement pas d'avenir.
00:30Et donc c'est pour cela qu'on est mobilisés aux côtés des salariés, on est mobilisés pour un territoire,
00:34mais on est aussi mobilisés pour l'ensemble des Français pour demander la nationalisation d'ArcelorMittal
00:38pour qu'on puisse continuer à produire de l'acier sur le territoire.
00:41Il y a 41 ans, la nationalisation avait été demandée, elle n'avait pas eu lieu et pourtant les activités se sont poursuivies.
00:49Les activités se sont poursuivies et en même temps, aujourd'hui, on voit que l'outil de production, les usines, elles sont vieillissantes.
00:55Si on veut répondre à l'impératif environnemental, il va falloir réinvestir dans les sites notamment de Fosses-sur-Mer, de Dunkerque.
01:02Et aujourd'hui, il y a quelques années même, ça a été racheté par un Indien, par Mittal.
01:07Et on voit que Mittal a empoché beaucoup d'argent public, environ 400 millions d'euros d'argent public de nos impôts.
01:13Et cet argent n'a pas été servi pour réinvestir dans l'outil de production, dans les usines.
01:17Et aujourd'hui même, il supprime des emplois avec cet argent public.
01:19Et bien nous, ce qu'on dit, c'est qu'il faut utiliser aujourd'hui l'argent public, non pas pour donner des chèques en blanc à des actionnaires,
01:26mais bien pour permettre de nationaliser l'entreprise, pour permettre de réinvestir dans les usines,
01:30produire de l'acier sur le territoire national et permettre d'être assuré qu'il y ait une pérennisation, en tout cas de la production, sur le territoire.
01:37Il y a pourtant un investissement majeur actuellement au Crozo, à savoir la coulée continue.
01:42C'est un petit peu le contraire d'une tendance nationale ?
01:47Le problème, c'est qu'on ne peut pas réfléchir la production d'acier uniquement par sites déconnectés les uns aux autres.
01:53Tous les sites sont interconnectés.
01:55Si on perd notamment les sites de production de Foss-sur-Mer et de Dunkerque,
01:59en fait, petit à petit, toutes les entreprises vont disparaître les unes après les autres.
02:03On a besoin de grosses unités de production, de gros hauts fourneaux pour produire la matière première d'acier.
02:07Et donc, en effet, aujourd'hui, il y a des contradictions qui existent dans l'entreprise.
02:12Avec, d'une part, des réinvestissements dans des unités de production,
02:15et de l'autre, un désinvestissement dans la production de la matière première, dans l'acier,
02:19même à Dunkerque ou à Foss-sur-Mer.
02:22Et donc, c'est pour ça, aujourd'hui, qu'on demande la nationalisation.
02:24C'est aussi pour avoir une stratégie globale et permettre une réelle pérennisation des emplois, mais aussi de la production.
02:30On considère au Crozo que le nucléaire et Framatome sont un peu l'assurance-vie d'industiles.
02:37Mais est-ce que vous craignez quand même que Mittal vende cette entreprise à quelqu'un d'autre ?
02:43Moi, j'ai une crainte, c'est même que Mittal fasse fermer l'usine, parce qu'une usine qui est vieillissante, les usines qui se sont vieillissantes.
02:49Il y a des contrats.
02:50Bien sûr qu'il y a des contrats, mais il peut toujours y avoir, pour x ou x raison, des plans sociaux, etc.
02:56Ça ne va pas se faire en un an, c'est sûr, mais ça va se faire en 10, 15, 20 ans.
02:59Et la réalité, c'est qu'ArcelorMittal, depuis qu'il a racheté l'entreprise, a supprimé des emplois, petit à petit.
03:06Alors le Crozo, il y a d'autres sites en dehors du Crozo.
03:09Il y a le site de Bassin, par exemple, en Loire-Atlantique, qui a vu une partie de sa production perdue, disparaître.
03:15Et là, encore aujourd'hui, ils sont impactés par des suppressions d'emplois.
03:18Nous, on dit qu'en fait, il faut cesser l'hémorragie maintenant pour permettre de sauver l'emploi tout de suite.
03:23Et je le dis souvent, l'industrie, elle a besoin de trois choses pour fonctionner.
03:26Un, c'est les travailleurs et les ouvriers. Deux, c'est l'énergie. Trois, c'est l'acier.
03:31Et il faut avoir ces trois aspects si on veut permettre de réindustrialiser le pays.
03:35Et donc, on ne peut pas se permettre de dire qu'on va réindustrialiser le pays si on n'investit pas dans l'un ou dans l'autre.
03:40Il y a des divergences à gauche au sujet du nucléaire. La position du PC ne varie pas.
03:48On n'a jamais été ergiversé sur la question énergétique et sur la question du nucléaire.
03:52On a besoin de réinvestir dans la production du nucléaire massivement parce que si on veut permettre de répondre à l'impératif environnemental,
03:59si on veut réindustrialiser le pays, si on veut développer des services publics, si on veut produire des grands travaux, créer de l'emploi,
04:03on aura besoin de produire beaucoup plus d'énergie.
04:06Et si on veut que cette énergie, elle soit bas carbone pour répondre à l'impératif environnemental,
04:09on n'a pas 36 000 possibilités.
04:12On investit dans le nucléaire et dans les énergies renouvelables.
04:15Il ne faut pas opposer les deux.
04:16Et donc nous, on est toujours sur cette ligne-là et on défendra systématiquement le nucléaire
04:21dans les futures échéances électorales et dans les combats qu'on peut mener aux côtés des Sarraïs.
04:25Il y a le Rassemblement National qui a fait voter un amendement pour la réouverture de Fessenheim.
04:31C'est un effet de manche ou vous y croyez ?
04:34C'est un effet de manche de la part du Rassemblement National.
04:36Je me suis rendu sur Fessenheim durant la campagne des Européennes.
04:39Le site, en réalité, n'est plus en capacité d'être réouvert.
04:43On avait dénoncé avec force la fermeture de cette centrale nucléaire.
04:46Juste pour que tout le monde se rappelle bien,
04:49le Rassemblement National en 2012 et en 2017 disait que le nucléaire était une énergie dangereuse
04:55et qu'il fallait en sortir à terme.
04:57En fait, ce qu'il reproche aujourd'hui à Emmanuel Macron à travers la fermeture de la centrale de Fessenheim,
05:00c'est d'avoir écouté Marine Le Pen lors des campagnes présidentielles de 2012 et 2017.
05:04Les seules forces politiques aujourd'hui qui ont défendu et l'énergie nucléaire
05:08et la nécessité que ça reste sous un service public, c'est le Parti communiste français.
05:13Et donc nous, non seulement on vient dénoncer le Rassemblement National sur son imposture,
05:18mais surtout on vient dire qu'il faut être cohérent de bout en bout
05:20et le Rassemblement National ne l'a jamais été sur le nucléaire et même sur la question énergétique.
05:25Aujourd'hui, ils remettent en cause par exemple le développement des énergies renouvelables.
05:28En réalité, si on veut permettre de produire suffisamment d'énergie pour pouvoir réindustrialiser notre pays,
05:34on n'aura pas le choix que d'investir dans ces deux sources d'énergie.
05:36Il ne faut pas les opposer, il faut investir dans ces deux sources d'énergie.
05:38Il faut installer un EPR à Fessenheim ?
05:41Eh bien, moi je pense qu'il faut construire déjà les EPR qui ont été programmés.
05:46La centrale de Fessenheim, l'expression que j'ai eue avec les salariés,
05:49il y a une possibilité surtout pour que ce site serve de recyclage,
05:53notamment des centrales nucléaires pour permettre de réhabiter.
05:57Et ça, c'est indispensable de réinvestir dans ce site de Fessenheim pour conserver les emplois.
06:04En revanche, les salariés nous ont dit que ce n'était pas possible de réouvrir une centrale nucléaire.
06:07En revanche, il faut construire davantage d'EPR sur le territoire.
06:10Je pense à Flamanville bien évidemment, mais il y a aussi Gravelines.
06:13Il y a d'autres sites aujourd'hui en France de centrales nucléaires qui peuvent accueillir des EPR.
06:18On a besoin d'en réinvestir.
06:19Là, il y en a six qui sont en programmation.
06:21Nous, on dit qu'il nous en faut une vingtaine d'ici 2050 si on veut répondre à la fois à l'impératif environnemental
06:26et à l'impératif social de création d'emplois.

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