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Pour la dernière de la saison, c'est un vice-champion du monde qui est dans le canapé de Sports Stream : Romain Valadier Picard ! Tout récent médaillé d'argent lors des Mondiaux 2025 de Budapest, le jeune judoka continue de gravir les échelons à très grande vitesse. Champion d'Europe et médaillé de bronze mondial en 2021 chez les juniors, il a été sacré champion de France de sa catégorie (-60kg) fin 2024, et a également remporté le Grand Slam de Paris il y a quelques mois. Une belle revanche après sa non-sélection pour les JO de Paris 2024.

Transcript

00:00:00Salut tout le monde, bienvenue dans Sportstream, chaque semaine dans le canapé un athlète

00:00:12pour une discussion en tête à tête.

00:00:14Sur le tatami, il a bâti son talent, chute après chute, le regard droit devant.

00:00:20Rester en marche des Jeux de Paris, la flamme est toujours là dans son esprit.

00:00:23Un genou soigné, un rêve tenace, un mental d'acier qui jamais ne se lasse.

00:00:28Il fait parler le corps, en cadence, et également son cerveau qui mène la danse.

00:00:34Chaque combat, il le vit, il l'écrit, dans le feu du moment lucide et précis.

00:00:40Élevé dans un groupe à la discipline de fer, où l'exigence se respire comme l'air,

00:00:45il a trouvé du cran dans le doute, l'argent au bout de la route.

00:00:49Voici le judoka Romain Valadier-Picard.

00:00:53Ça va Romain ?

00:00:54Ça va et toi ?

00:00:55Ça va bien ?

00:00:55Ça va, ça va, mec.

00:00:56Installe-toi dans ce beau canapé orange.

00:01:00Une double check, ce qu'on fait souvent à l'INSEP, c'est ça ?

00:01:02Ouais, voilà.

00:01:03Ça me signe...

00:01:04C'est un casse, rapide.

00:01:05Magnifique.

00:01:05Et comment tu vas Romain ?

00:01:06Bah écoute, comment ça ne pourrait ne pas aller ?

00:01:09Ah ouais.

00:01:09Une semaine après ma médaille mondiale, non, ça va bien.

00:01:12En plus, mon genou va bien, mon corps va bien, la tête va bien, donc tout va bien.

00:01:17Ah oui, on précise quand même.

00:01:19Il fait beau en plus.

00:01:20Et il fait beau en plus.

00:01:21Romain Valadier-Picard, vice-champion du monde dans la catégorie des moins de 60 kilos

00:01:25il y a quelques jours, donc déjà félicitations de vive voix pour ça Romain.

00:01:28Bah merci.

00:01:29On l'a écouté, là, t'es rentré sur du Eminem.

00:01:30On peut se le remettre en régie, c'est un classique du rap, le plus gros hit d'Eminem,

00:01:35L'Ose Yourself.

00:01:36Alors cette chanson, bon déjà, elle est géniale, elle est entraînante.

00:01:38Puis il y a un vrai message derrière aussi.

00:01:40Ça parle d'espoir, de détermination, de résilience.

00:01:44Ça parle ça aussi.

00:01:45Ouais, c'est ça.

00:01:45Et puis il dit aussi qu'un jour viendra, ce sera ton moment.

00:01:49Ouais.

00:01:50Et ce jour, il ne faudra pas laisser passer ta chance.

00:01:53Et pour moi, c'est une belle image parce que le judo, c'est vivre son instant présent,

00:01:58monter sur le tatami et tout donner.

00:02:00Et dans sa chanson, il explique aussi qu'il a travaillé, corps et âme, qu'il y a eu

00:02:07de la sueur, il y a eu des larmes, mais qu'il a fini par y arriver.

00:02:10Et qu'il raconte que c'est le moment qu'il doit vivre à fond.

00:02:15Et je trouvais que c'était une belle chanson pour rentrer, surtout après cette médaille.

00:02:19Ça, tu m'étonnes.

00:02:20Tu sais quand elle est sortie, cette chanson ?

00:02:22Il y a très longtemps.

00:02:23Il y a très longtemps.

00:02:24En octobre 2002, tu avais trois mois.

00:02:27Ouais, c'est ça.

00:02:28J'avais trois mois.

00:02:30Exactement.

00:02:30C'est fou, c'est de dire aussi comment elle est intemporelle, cette chanson, finalement.

00:02:34Ouais, éliminé, mais intemporelle, je pense.

00:02:36C'est clair.

00:02:37Bon, Romain, en tout cas, avec toi, on va aborder plein de sujets, évidemment.

00:02:40On va revenir en détail sur cette belle médaille d'argent que tu as décrochée à Budapest.

00:02:44On va aussi revenir sur ton parcours, les Jeux de Paris que tu n'as pas disputés.

00:02:50Malheureusement, on reviendra aussi sur cet épisode douloureux.

00:02:52Mais déjà, on va commencer par le positif et cette très belle médaille d'argent.

00:02:57Alors, on a regardé quelques photos.

00:02:59Bon, sur le podium, après cette médaille, tu étais comme ça.

00:03:02On va passer une petite image.

00:03:04Pas forcément le plus beau sourire de Romain Valadier-Picard.

00:03:08Déjà, la photo est juste derrière moi.

00:03:10Là, tu peux la voir.

00:03:11Voilà.

00:03:12Avec un peu de recul, maintenant.

00:03:13Alors, il y a peu de recul, il y a peu de jours qui se sont passés depuis.

00:03:16Est-ce que tu arrives à la savourer, à sa juste valeur, cette médaille d'argent Romain ?

00:03:21Disons que, oui, aujourd'hui, évidemment, j'en suis content parce que, déjà, la médaille est là.

00:03:27Et ce n'est pas tous les jours qu'on décroche une médaille mondiale.

00:03:32Donc, bon, évidemment, c'est génial.

00:03:35Et ça récompense énormément de travail, énormément de sacrifices.

00:03:39Et voilà, c'est quand même une reconnaissance de tout le travail que j'ai fait.

00:03:43Donc, je suis heureux d'avoir réussi à être allé chercher une médaille.

00:03:47Après, sur le coup, on ne va pas se cacher, j'étais déçu parce que j'entrevois cette possibilité d'être champion du monde.

00:03:53Cette possibilité, comme je l'avais dit dans une interview précédente, de rentrer dans l'histoire d'or du judo.

00:03:58Et de marquer les mémoires.

00:04:00Parce qu'être champion olympique, évidemment, on marque l'histoire.

00:04:07Mais quand on est champion du monde ou champion olympique, on la marque encore plus.

00:04:12Et de façon vraiment intemporelle.

00:04:14Et c'est quasiment quelque chose qui va dépasser le milieu du judo.

00:04:18Donc, bon, voilà, je suis très heureux d'avoir eu cette médaille.

00:04:21Parce que c'est ma première médaille mondiale.

00:04:24Parce qu'elle vient récompenser beaucoup de travail.

00:04:25Parce que j'ai subi beaucoup d'épreuves pour en arriver là.

00:04:30Et aussi parce que je suis encore jeune et qu'elle est promesse de beaucoup d'autres.

00:04:35Mais sur le coup, j'avais surtout cette déception de ne pas réussir à décrocher cette médaille d'or.

00:04:43Alors, on peut en parler.

00:04:44Tu as dit beaucoup d'épreuves.

00:04:45En effet, on va retracer un peu tout ce qui s'est passé pour toi.

00:04:47Donc, tu n'es pas sélectionné pour les Jeux de Paris.

00:04:49En mai 2024, tu fais 7e au championnat du monde.

00:04:52En février 2025, tu remportes le Paris Grand Slam.

00:04:54Et puis, juste après, ton genou lâche.

00:04:57Tu te pètes le ligament latéral externe.

00:04:59Ce qui est quand même une grosse blessure.

00:05:01Tu te fais opérer.

00:05:02Double dose de kiné.

00:05:03Tu essaies de revenir.

00:05:04Tu reviens quasiment juste avant ces championnats du monde.

00:05:07Donc, finalement, cette médaille d'argent, c'est la médaille de la résilience aussi, Romain.

00:05:12C'est la médaille de la résilience.

00:05:13C'est la médaille du travail.

00:05:15C'est la médaille de...

00:05:16Ça la rend encore plus belle, d'être passé par tout ça ?

00:05:20Oui, je pense que...

00:05:22Disons que c'est comme si un individu qui va tout le temps gagner,

00:05:26qui n'aura jamais perdu,

00:05:27il ne sera pas vraiment heureux de gagner

00:05:28parce que, finalement, pour lui, c'est normal de gagner.

00:05:31Et en fait, évidemment, la victoire est d'autant plus belle

00:05:34que tu as galéré pour aller la chercher,

00:05:38que tu as dû surmonter des épreuves,

00:05:40que ça n'a pas été simple.

00:05:42C'est comme la finale de Roland-Garros.

00:05:44Je pense qu'une finale historique

00:05:47parce que l'adversaire était...

00:05:50Le match est fou et les opposants, ils étaient incroyables.

00:05:55Ils jouent tous les deux incroyablement bien.

00:05:57Donc, voilà, plus c'est dur d'accéder à quelque chose

00:06:00et plus tu es content de réussir à l'avoir quand tu l'as.

00:06:07Romain, je sais que tu as un mordu de sport.

00:06:09C'est même plus qu'une passion, c'est une obsession.

00:06:11C'est un besoin chez toi.

00:06:12Oui, une drogue.

00:06:13Une drogue, voilà.

00:06:13Mais employons les termes qu'il faut employer.

00:06:16Et en effet, une drogue.

00:06:17Comment tu gères ces périodes d'inactivité, là ?

00:06:18Par exemple, quand tu te fais opérer,

00:06:19il y a bien un moment où tu ne peux plus pratiquer.

00:06:21Oui, ce n'était pas facile.

00:06:23Parce que, comme tu l'as dit, je suis un mordu de sport.

00:06:27Du coup, après m'être fait opérer,

00:06:29je n'avais plus le droit de faire de sport pendant une semaine

00:06:31parce qu'en fait, on m'a part de transpirer.

00:06:35Et bon, je ne pouvais pas trop me déplacer.

00:06:36Et puis, en plus, j'avais un peu mal.

00:06:38Et rien qu'une semaine, c'est dur chez toi ?

00:06:39Ah oui, c'était dur.

00:06:40Ah, c'était vraiment très, très dur.

00:06:43Parce que déjà, rien que deux jours, j'ai du mal à...

00:06:47Disons qu'au bout d'un jour, le soir,

00:06:48si je n'ai pas fait de sport, je dors mal.

00:06:50Donc, voilà, une semaine, c'était vraiment dur.

00:06:53Après, du coup, j'ai essayé d'en profiter

00:06:55pour faire d'autres choses.

00:06:57Et notamment, un peu d'intellectuel, on va dire.

00:07:01Je faisais beaucoup de vidéos.

00:07:02Et après, j'en profiterais aussi pour m'intéresser

00:07:04à d'autres sujets que hors du milieu du judo.

00:07:07Comme quoi ?

00:07:08Par exemple, moi, je suis en école d'ingénieur.

00:07:11Donc, j'ai essayé de m'intéresser notamment

00:07:13à l'intelligence artificielle.

00:07:14J'ai essayé de comprendre comment fonctionnent

00:07:16les réseaux de neurones, des choses comme ça.

00:07:18Après, moi, je m'intéressais aussi à d'autres sujets.

00:07:22Par exemple, sur la performance,

00:07:24je me suis mis à lire des livres,

00:07:26des petites choses comme ça.

00:07:27Et disons que dans le fait d'apprendre,

00:07:32c'était un peu comme si je faisais du sport

00:07:33dans ma tête, on va dire.

00:07:35Tu dirais que ça se ressent dans ton style de judo

00:07:37que tu es un intellectuel un peu ?

00:07:39Que tu as besoin d'être dans l'analyse,

00:07:42dans la réflexion ?

00:07:44Ouais, ça se ressent.

00:07:45Après, un combat de judo, c'est 4 minutes.

00:07:47Et un combat de judo, c'est surtout dans l'instinct.

00:07:50Enfin, voilà, c'est un combat.

00:07:51Donc, tu montes sur un tapis

00:07:54avec un adversaire qui veut te,

00:07:55excusez-moi l'expression, te casser la gueule.

00:07:56Oui, clairement.

00:07:57Et toi, tu es là pour lui faire la gare aussi.

00:07:59Donc, on est vraiment,

00:08:01on retourne vraiment à des instincts primaires.

00:08:03Enfin, il faut vraiment prendre des décisions très vite.

00:08:05Donc, tout ce qui est intellectuel,

00:08:07en fait, je pense que ça doit se faire

00:08:09avant le combat, l'analyse.

00:08:11Et après, il faut laisser place à l'instinct.

00:08:12Et voilà, quand j'étais plus jeune,

00:08:15j'avais un peu de mal à me laisser place à l'instinct.

00:08:18Et ça m'arrivait, par exemple,

00:08:19d'avoir décidé d'une stratégie en début de match

00:08:21et de ne pas la changer

00:08:22alors même que cette stratégie ne fonctionnait pas.

00:08:24Et ça m'a porté préjudice, notamment l'hivernière,

00:08:27sur les championnats d'Europe

00:08:28où je perds au premier tour

00:08:29parce que je n'ai pas su m'adapter à l'instant T.

00:08:33Et du coup, ça se ressent que je suis intellectuel

00:08:36dans le sens où je suis un judoka réfléchi

00:08:38et où, en général, un individu moins fort que moi

00:08:43sur lequel j'ai les solutions, je ne vais pas perdre

00:08:45parce que je vais être capable de mettre en place ces solutions

00:08:47et complètement neutraliser son judo.

00:08:50Je ne vais laisser aucune opportunité.

00:08:52Après, j'ai réussi aussi maintenant

00:08:54à laisser cette part d'instinct,

00:08:55cette part vraiment qui est propre à un sport de combat.

00:08:59Il y a des sports où il faut prendre des décisions vite.

00:09:01Comment tu as fait pour la laisser s'exprimer,

00:09:03cette part d'instinct ?

00:09:04C'est l'expérience ?

00:09:05C'est un truc qui s'est débloqué chez toi ?

00:09:07Oui, déjà l'expérience.

00:09:09Et ensuite, j'ai fait un peu de prépa mental aussi.

00:09:13Et en fait, même avec mon coach,

00:09:15on s'est dit que je sais faire du judo.

00:09:19Et donc, pour me laisser mon corps s'exprimer,

00:09:22je me concentre sur des choses simples

00:09:23comme prendre la manche ou prendre le revers.

00:09:28Des choses que tu maîtrises, que tu sais faire.

00:09:29Une fois que j'ai ça, je ne me dis pas

00:09:31qu'il faut que je fasse une technique ou ça.

00:09:33Je laisse mon corps faire.

00:09:35Et c'est à ce moment-là que l'entraînement parle.

00:09:37En tout cas, on l'a vu, ton corps,

00:09:39tu l'as laissé faire pendant ces championnats du monde.

00:09:42Ça t'a bien réussi.

00:09:42On va décrypter ensemble un peu ton parcours

00:09:44qui est quand même intéressant.

00:09:45Moi, je voudrais revenir avec toi

00:09:46sur ce premier combat contre l'Italien Andrea Carlino.

00:09:49Déjà, premier combat d'un championnat du monde.

00:09:51Est-ce que c'est le plus difficile,

00:09:53sans parler de l'adversaire,

00:09:54mais juste le contexte, rentrer dans une compétition ?

00:09:56Oui, de manière générale,

00:09:57le premier combat d'une compétition, c'est toujours le plus dur.

00:10:01Du coup, avec mon coach, on fait beaucoup de vidéos,

00:10:03pas que les miennes.

00:10:04Et on remarque assez bien que même les plus grands champions,

00:10:07sur les premiers combats,

00:10:08parfois, ils prennent des mecs moins forts,

00:10:10mais ils vont aller au golden,

00:10:11ils vont gagner trois Shidos,

00:10:12ils vont gagner d'un petit Yuko.

00:10:14Alors qu'en théorie,

00:10:16ils sont bien plus forts que l'adversaire.

00:10:17Mais en fait, c'est que le premier combat,

00:10:19il faut rentrer dans sa compète.

00:10:21Il faut être capable d'être présent le jour J

00:10:26et de surmonter cette peur de perdre au début.

00:10:29Parce que même si on est habitué,

00:10:31quand tu combats,

00:10:33tu as peur de perdre au premier tour,

00:10:34tu as peur de décevoir tout le monde.

00:10:37Et du coup, c'est hyper important

00:10:39de bien entrer dans sa compétition.

00:10:41Et voilà, ça peut arriver de perdre au premier tour

00:10:44alors que tu as les capacités d'aller gagner

00:10:46et de faire premier.

00:10:48Et c'est arrivé plusieurs fois encore sur ces championnats

00:10:51et ça continue à arriver

00:10:52parce que le judo, ce n'est pas un sport facile.

00:10:56Et parfois, dans la tête, on n'y est pas

00:10:59et on ne sait pas pourquoi.

00:11:00Et pourtant, on a tout donné pour.

00:11:03Donc c'est le premier combat.

00:11:04C'est un combat piège

00:11:05et c'est un combat sur lequel il faut être concentré.

00:11:08Tu l'as bien négocié.

00:11:09On l'a dit, tu perds rarement

00:11:10contre des adversaires moins forts que toi,

00:11:12en tout cas sur le papier.

00:11:14Moi, j'en connais un qui est moins fort que toi,

00:11:15j'en suis sûr, c'est Paul Lebrecht,

00:11:16notre ingénieur du son.

00:11:17Par contre, on me dit dans l'oreillette

00:11:18que si tu continues à jouer avec ta montre,

00:11:19il va rentrer, il va te mettre un hip-on direct.

00:11:21Ah, pardon.

00:11:22Excuse-moi, j'ai tendance à beaucoup

00:11:23faire des trucs avec me.

00:11:25T'inquiète pas, mais il ne va pas le faire.

00:11:27J'arrête de jouer avec ma montre premier.

00:11:28Tu vois, Paul, tu lui fais peur.

00:11:30Tu lui fais peur

00:11:30et pourtant, vice-champion du monde quand même.

00:11:32Donc ce premier combat, il se passe super bien.

00:11:34Et là, ça te met en confiance tout de suite.

00:11:40Dynamique, ça va le faire.

00:11:41Ouais, après, tu vois, ce premier combat,

00:11:43du coup, je gagne assez vite.

00:11:44Ouais.

00:11:45Parce qu'on fait deux séquences

00:11:46et derrière, je lui mets une clé de bras.

00:11:48Et en fait, c'était même un peu trop rapide

00:11:49parce que du coup...

00:11:50Ah, pas le temps de prendre tes marques,

00:11:52des sensations.

00:11:52Ouais, j'avais pas eu le temps encore

00:11:53de prendre bien mes marques.

00:11:54Mais bon, après, un premier combat,

00:11:56on ne sait jamais ce qui va se passer.

00:11:58Plus vite on gagne, mieux c'est.

00:11:59Donc, voilà, je n'y allais pas pour rigoler.

00:12:04J'ai vu l'opportunité de mettre la clé

00:12:06et je l'ai saisie.

00:12:07OK.

00:12:08Alors, il faut le préciser quand même

00:12:09que dans ta catégorie,

00:12:11les moins de 60 kilos,

00:12:11le numéro 1 mondial est français.

00:12:13C'est Lucas Meridze,

00:12:14donc ton concurrent direct.

00:12:16Lucas Meridze qui se fait sortir

00:12:17prématurément contre le Hongrois Feshko,

00:12:2080e mondial,

00:12:21donc à la surprise générale.

00:12:23Ça veut dire que si Lucas avait gagné

00:12:24ce combat-là,

00:12:25vous seriez affronté, en fait,

00:12:27pendant ces championnats du monde

00:12:28en quart de finale.

00:12:29Est-ce qu'avec, pareil,

00:12:30un peu de recul,

00:12:31tu aurais aimé avoir ce combat face à Lucas,

00:12:34ton concurrent direct,

00:12:36pour finalement un peu prouver

00:12:39à toi-même et au monde,

00:12:41que tu peux le battre

00:12:43sur une compétition comme celle-ci ?

00:12:45C'est une question piège.

00:12:47Non, c'est vraiment ton ressenti.

00:12:48Est-ce que tu aurais aimé l'affronter ?

00:12:50Évidemment.

00:12:52Moi, j'étais prêt.

00:12:54En plus, on était tête de série

00:12:55numéro 1 et 8.

00:12:57Donc, au judo,

00:12:59les têtes de série numéro 1 et 8

00:13:00vont s'affronter

00:13:01parce que dans le tirage au sort,

00:13:03c'est comme ça,

00:13:04en quart de finale.

00:13:05Et donc,

00:13:07moi, je savais que j'allais prendre

00:13:08un quart de finale,

00:13:09en principe.

00:13:10C'était ce qui était prévu.

00:13:11J'avais travaillé

00:13:12pour être prêt

00:13:13pour l'affronter le jour J.

00:13:14Et évidemment,

00:13:15pour moi,

00:13:16c'était le moment

00:13:16de prendre ma revanche

00:13:18et de, pourquoi pas,

00:13:20peut-être le battre

00:13:21en combat singulier.

00:13:24Ça aurait été une belle revanche

00:13:26sur cette sélection

00:13:27pour les jeux

00:13:28qu'il n'ait pas eus

00:13:28et qu'il a eus.

00:13:29Après,

00:13:30félicitations à lui.

00:13:31Évidemment,

00:13:31il a eu sa sélection,

00:13:32il l'a mérité.

00:13:34Aujourd'hui,

00:13:35on a vu qu'il avait

00:13:35le champion olympique,

00:13:36la première médaille française.

00:13:37Donc, voilà,

00:13:38il a mérité sa place

00:13:40et il en a fait honneur.

00:13:43Mais bon,

00:13:43voilà,

00:13:44pour moi,

00:13:44c'était une belle revanche

00:13:45et malheureusement,

00:13:47ça ne s'est pas fait.

00:13:48Mais je pense

00:13:48que nos chemins

00:13:49seront au croiser

00:13:49d'ici Los Angeles

00:13:51et un jour,

00:13:52ce combat aura lieu.

00:13:54Et alors,

00:13:54ce Feshko,

00:13:55la 80e mondiale

00:13:55qui vient de sortir

00:13:56le numéro 1,

00:13:57qui arrive,

00:13:57bon,

00:13:58plus rien à perdre,

00:13:59finalement,

00:13:59en pleine confiance.

00:14:00Est-ce que tu vois ça

00:14:01comme un combat piégeux

00:14:02quand tu le prends

00:14:02ou est-ce que tu restes serein

00:14:04en me disant,

00:14:04de toute façon,

00:14:05comme tu l'as dit

00:14:05au début d'émission,

00:14:06contre les adversaires

00:14:07moins forts que moi,

00:14:08souvent,

00:14:08je performe ?

00:14:09Ben,

00:14:10moi,

00:14:10j'étais plutôt confiant

00:14:11dans le sens où,

00:14:12déjà,

00:14:12c'était un droitier.

00:14:14C'était un droitier

00:14:15que j'avais déjà pris

00:14:15à l'entraînement.

00:14:17Et,

00:14:17bon,

00:14:19voilà,

00:14:19il a gagné contre Lucas

00:14:20sur un coup de chance

00:14:22ou sur un coup de chance,

00:14:23on va dire,

00:14:24sur une erreur de Lucas.

00:14:26Donc,

00:14:26moi,

00:14:27je savais ce que j'avais à faire

00:14:28pour le battre

00:14:30et je pense que,

00:14:32comme je l'ai dit précédemment,

00:14:34un de mes pro-forts,

00:14:34c'est vraiment

00:14:35que je perds rarement

00:14:36contre des individus

00:14:36moins forts que moi.

00:14:38Et je savais que j'avais

00:14:39les solutions techniques

00:14:40pour le battre.

00:14:40Donc,

00:14:41je ne me suis pas mis

00:14:41la pression plus que ça.

00:14:42Je ne me suis pas dit,

00:14:43oh,

00:14:43il a battu Lucas.

00:14:45Je me suis dit,

00:14:46je vais faire mon match.

00:14:47Je n'ai même pas pensé

00:14:48à ce qui s'était passé avant.

00:14:50J'ai pensé à l'individu

00:14:51que j'allais prendre,

00:14:52aux solutions techniques

00:14:52qu'il avait,

00:14:53aux solutions techniques

00:14:54que j'avais,

00:14:54comment j'allais faire

00:14:55pour le battre.

00:14:56J'ai pensé à des choses

00:14:57concrètes

00:14:57et pas à des choses

00:14:58irrationnelles.

00:14:59Et on a vu,

00:15:00ça s'est bien passé.

00:15:02Je lui ai mis

00:15:02Yuko, Yuko,

00:15:03Wasari, Wasari.

00:15:04J'ai l'impression

00:15:05de t'écouter parler,

00:15:06Romain,

00:15:06que tu te laisses peu

00:15:07submergé par tes émotions

00:15:09quand tu es en compétition.

00:15:10En tout cas,

00:15:11tu arrives à rester

00:15:11très lucide,

00:15:13tu t'en tiens

00:15:14au plan presque un peu

00:15:15robot.

00:15:17Oui,

00:15:17c'est ma façon d'être aussi.

00:15:21Quand je suis en compétition,

00:15:22c'est un autre moi.

00:15:23C'est un moi

00:15:24qui fait abstraction

00:15:25de tout ce qui se passe autour

00:15:26parce que c'est important

00:15:28de ne pas se laisser

00:15:28bouleverser

00:15:33ou déstabiliser

00:15:35par des choses

00:15:36qui sont extérieures

00:15:38à ce que tu peux changer.

00:15:39C'est une manière

00:15:39très stoïcienne

00:15:40de voir la vie

00:15:41mais les choses

00:15:43sur lesquelles

00:15:44tu n'as pas d'influence,

00:15:45autant ne pas

00:15:45se concentrer dessus

00:15:47et se concentrer

00:15:48sur des choses

00:15:49que tu peux changer

00:15:50et que tu peux mener

00:15:51à bien.

00:15:53Quand je fais une compétition,

00:15:54je me concentre

00:15:54sur des choses

00:15:55très concrètes

00:15:56et j'essaie

00:15:57de ne pas me déstabiliser

00:15:58surtout que

00:15:59dans un combat du dos,

00:16:00en une seconde,

00:16:01tu peux perdre

00:16:01comme on l'avait

00:16:02avec Lucas.

00:16:02mais après,

00:16:05des fois,

00:16:05ça m'arrive

00:16:07de penser

00:16:07pendant le combat.

00:16:09Par exemple,

00:16:10avant mon combat

00:16:11quand Lucas a perdu,

00:16:15je combattais juste après

00:16:16et quand je faisais

00:16:17mon combat,

00:16:18je pensais un peu

00:16:18à ça

00:16:19et je me disais

00:16:20bon,

00:16:20il ne faut pas

00:16:21que je perde.

00:16:21Ah oui,

00:16:22d'accord,

00:16:23tu étais déjà

00:16:23un peu projeté.

00:16:24Oui,

00:16:24je m'étais vraiment projeté

00:16:26parce que je m'attendais

00:16:27aussi à prendre Lucas

00:16:28et ça m'avait

00:16:30un peu déstabilisé

00:16:31mais après,

00:16:31je me suis dit

00:16:31trop concentré

00:16:32en match

00:16:32et ça s'est bien passé.

00:16:35Des fois,

00:16:35on se laisse

00:16:36un peu déstabiliser

00:16:37mais l'objectif

00:16:37vraiment,

00:16:38c'est de se construire

00:16:40sa bulle protectrice

00:16:41que rien ne peut laisser,

00:16:44à travers laquelle

00:16:45rien ne peut passer.

00:16:46C'est intéressant

00:16:47justement,

00:16:48entre les combats,

00:16:50qu'est-ce que tu fais

00:16:50en fait ?

00:16:50Je me demande toujours ça

00:16:51les judokas,

00:16:52il y a assez peu de temps

00:16:53finalement mais

00:16:54tu t'isoles ?

00:16:56Ça dépend des compétitions

00:16:57parce qu'en fait,

00:16:58des fois,

00:16:59tu peux attendre

00:16:59deux heures à un match

00:17:00et des fois,

00:17:01au bout de 30 minutes,

00:17:01tu es rappelé sur le tapis.

00:17:03Donc moi,

00:17:03j'ai ma petite routine.

00:17:05C'est quoi ?

00:17:05À la fin de chaque match,

00:17:08déjà,

00:17:08s'il y a le combat après,

00:17:09je regarde le combat

00:17:10en mangeant

00:17:11une barre des céréales

00:17:12et une compote.

00:17:13Ah oui,

00:17:13d'accord,

00:17:13c'est très...

00:17:14Oui,

00:17:14ensuite,

00:17:16du coup,

00:17:17je bois un coup d'eau,

00:17:18un coup de boisson d'effort,

00:17:19tout ça.

00:17:20Ensuite,

00:17:20je passe aux toilettes

00:17:21et après,

00:17:22je m'allonge un petit peu,

00:17:24je ferme les yeux,

00:17:25je pense à autre chose

00:17:26et après,

00:17:276-7 combats

00:17:28avant mon combat,

00:17:29je me remets debout,

00:17:30je me remets en mouvement,

00:17:31je me rééchauffe

00:17:32une dizaine de minutes

00:17:33mais très rapidement

00:17:34pour ne pas me cramer,

00:17:35garder du jus

00:17:36et après,

00:17:38je suis prêt

00:17:39à retourner au combat.

00:17:39Ok,

00:17:40donc c'est très structuré

00:17:41quand même.

00:17:41Oui,

00:17:42c'est quelque chose

00:17:43que j'ai fait

00:17:44que c'est une routine

00:17:45que je me suis construit

00:17:46par tâtonnement,

00:17:47par expérience

00:17:48et bon voilà,

00:17:50j'ai construit cette routine

00:17:51parce que l'expérience,

00:17:52c'est celle qui me convenait le mieux

00:17:53et c'est celle qui,

00:17:54ces derniers temps,

00:17:55fonctionne bien

00:17:55puisque c'est quelque chose

00:17:57que j'ai mis en place.

00:17:58Par exemple,

00:17:58quand j'étais petit,

00:17:59je n'allais pas aux toilettes

00:18:00de la compétition.

00:18:01Du coup, forcément,

00:18:02au bout d'un moment,

00:18:02j'avais envie d'aller aux toilettes

00:18:03et ça me gênait

00:18:04dans ma pratique

00:18:05où au début,

00:18:07je ne mangeais pas

00:18:07donc forcément,

00:18:08à un moment,

00:18:08je n'avais plus d'énergie.

00:18:09C'est des routines

00:18:10vraiment qu'on a construit

00:18:12avec ma prépa mentale,

00:18:15avec la diététicienne,

00:18:18avec mes entraîneurs

00:18:19où par exemple,

00:18:20avant,

00:18:20je m'échauffais vraiment beaucoup.

00:18:22Tu perdais un peu de jus.

00:18:23Tellement que je perdais du jus

00:18:24et ce que j'appelle

00:18:25l'intensité mentale,

00:18:26c'est-à-dire l'énergie mentale

00:18:28que tu as

00:18:29à mettre dans un combat

00:18:30de disponible

00:18:32et en fait,

00:18:32je m'échauffais tellement

00:18:33que je n'en avais plus du tout

00:18:34arrivé sur le combat.

00:18:36Et donc voilà,

00:18:37tout ça,

00:18:37c'est de la pratique,

00:18:38c'est de l'expérience

00:18:39et ça m'a fait grandir

00:18:41et aujourd'hui,

00:18:42j'ai cette routine

00:18:42qui est la mienne

00:18:43et qui visiblement

00:18:45fonctionne plutôt pas mal

00:18:46donc tant qu'elle fonctionne,

00:18:47je ne la changerais pas.

00:18:48Si un jour,

00:18:48elle ne fonctionne plus,

00:18:49je me demanderais

00:18:50pourquoi elle n'a pas fonctionné

00:18:51et qu'est-ce qu'il faudrait

00:18:52que je change.

00:18:52Oui, c'est ça.

00:18:53De toute façon,

00:18:53une routine,

00:18:54c'est fait pour se mettre

00:18:55en confiance.

00:18:55Sur des petits éléments,

00:18:57tu parles,

00:18:57le fait d'aller aux toilettes,

00:18:58manger un petit truc.

00:19:00On te voit d'ailleurs,

00:19:00l'échauffement,

00:19:05parce que je vois

00:19:06qu'on s'envoie

00:19:06quand même très mal.

00:19:07Mais quand même.

00:19:08Et je crois que c'était

00:19:09il y a deux ans en plus.

00:19:10Oui, c'est ça.

00:19:11Parce que j'ai la tête rasée.

00:19:12À 2022 même, on me dit.

00:19:13Oui, parce que cette année,

00:19:15je n'avais pas la tête rasée.

00:19:17J'avais laissé repousser.

00:19:18Oui, c'est aussi du détail.

00:19:19Donc là, on a parlé

00:19:20du processus

00:19:21que tu mets en place

00:19:21entre les combats.

00:19:23Avant de démarrer un combat,

00:19:26tu t'apprêtes

00:19:27à rentrer sur le tatami.

00:19:28Est-ce qu'il y a un truc

00:19:29que tu fais,

00:19:30une phrase que tu te répètes ?

00:19:32Alors, déjà,

00:19:33juste avant de rentrer

00:19:34sur le combat,

00:19:35peut-être que vous avez remarqué

00:19:36que je fais un petit

00:19:37uchikomi aller-retour.

00:19:40Un uchikomi,

00:19:41c'est une prise dans le vide.

00:19:42C'est plus stando-court

00:19:42et tout.

00:19:43Du coup, on appellerait ça.

00:19:44Pourquoi tu fais ça ?

00:19:45C'est ce que je fais

00:19:46depuis que je ne suis pas petit.

00:19:47D'accord.

00:19:48C'est parce qu'un toc.

00:19:49C'est comme un petit toc.

00:19:51Alors là, ils ont.

00:19:53Voilà, exactement.

00:19:54Comme ça.

00:19:55C'est un petit toc

00:19:56d'avant-compétition

00:19:58et chacun a son truc.

00:19:59Déjà, par exemple,

00:20:00il va se taper un peu la tête.

00:20:01Toi, ça fait un peu moins mal

00:20:02ce que tu fais.

00:20:03Tu peux frapper la tête

00:20:04comme ça.

00:20:04Ouais, mais voilà.

00:20:05Chacun son truc

00:20:06et en fait, l'objectif,

00:20:07c'est vraiment

00:20:07de se construire

00:20:09un point d'ancrage,

00:20:10je dirais.

00:20:11Moi, je n'ai jamais

00:20:12trop eu besoin de ça

00:20:14mais je sais que mes potes

00:20:15qui n'avaient pas

00:20:16de point d'ancrage,

00:20:17ils font un petit truc

00:20:18pour être concentrés

00:20:20au max

00:20:21en arrivant sur le combat.

00:20:23Et après,

00:20:24si j'ai une petite phrase...

00:20:25Qui est très poétique,

00:20:26d'ailleurs.

00:20:27Oui.

00:20:27Tu as la dire.

00:20:28Ah oui, c'est vrai.

00:20:29Je l'avais dit.

00:20:30La phrase est

00:20:30je ne suis pas une merde.

00:20:31Je me dis je ne suis pas une merde.

00:20:33Romain, tu n'es pas une merde.

00:20:35Et bon, il y a toute une histoire

00:20:36derrière cette phrase.

00:20:37Tu veux la raconte ?

00:20:37Ah bah bien sûr.

00:20:38Attends, ça nous intéresse tous.

00:20:41En gros, cette histoire,

00:20:42elle remonte à un certain temps.

00:20:45C'est quand j'étais cadet.

00:20:47Oui.

00:20:47Et donc, je sors de cadet,

00:20:49vice-champion du monde.

00:20:50Voilà, plutôt prometteur,

00:20:51on va dire.

00:20:53Mince ma montre.

00:20:53Et donc, j'arrive au championnat d'Île-de-France,

00:20:58junior, moins de 55.

00:20:59Et je revenais d'une blessure

00:21:00parce que je m'étais fait opérer du coude

00:21:02du coup juste après le championnat du monde cadet

00:21:03parce que j'avais une grosse blessure

00:21:05qui traînait

00:21:05et que, en gros,

00:21:06je ne pouvais plus contracter mon triceps.

00:21:08Donc, problématique.

00:21:10Et donc, je me fais opérer du coude

00:21:12et je reviens après trois mois d'arrêt.

00:21:14J'avais deux semaines d'entraînement

00:21:15dans les pattes.

00:21:16Et en fait,

00:21:17bon, voilà,

00:21:18je perds au premier tour.

00:21:20Le mec m'agresse,

00:21:20je fais une erreur,

00:21:21je me jette sur le dos.

00:21:22Et l'autre,

00:21:23il avait un peu en chien au outil

00:21:24et je perds, quoi.

00:21:25Contre un mec

00:21:26qui, normalement,

00:21:29je devais pouvoir le battre, quoi.

00:21:31Et voilà,

00:21:32j'étais jeune

00:21:33et je détestais perdre.

00:21:35Enfin, je déteste toujours autant perdre,

00:21:36mais disons qu'à l'époque,

00:21:38c'était vraiment encore pire.

00:21:40Et voilà,

00:21:41cette défaite,

00:21:41elle m'a fait beaucoup de mal.

00:21:42J'ai eu beaucoup de mal à digérer.

00:21:44Je me suis vraiment isolé

00:21:45dans mon coin.

00:21:46Je n'ai plus parlé

00:21:46pendant une semaine.

00:21:48Ah oui ?

00:21:48Ouais, ouais,

00:21:49j'allais dans les bois,

00:21:49je courais tout seul.

00:21:51Je prenais des douches froides

00:21:52pour me punir.

00:21:53Petite pression, quoi,

00:21:54un peu.

00:21:55Ouais, voilà.

00:21:55Et je me disais,

00:21:56Romain,

00:21:56t'es une merde.

00:21:58T'es vraiment une merde.

00:21:59Tu t'as perdu.

00:22:02Qu'est-ce que tu mérites pas ta place ?

00:22:03Enfin, voilà.

00:22:04Vraiment,

00:22:04je m'apitoyais sur mon sort, quoi.

00:22:06Derrière,

00:22:07je suis repêché

00:22:08pour les championnats de France junior,

00:22:09donc en moins de 55.

00:22:11Et,

00:22:11bon,

00:22:12avec un mois de plus d'entraînement,

00:22:14de retour des blessures,

00:22:15je gagne ces championnats de France junior.

00:22:16Et ce jour-là,

00:22:17pour moi,

00:22:17c'était vraiment le soulagement

00:22:18de me dire,

00:22:18ben non, en fait,

00:22:19t'es pas une merde.

00:22:21D'où cette phrase,

00:22:22aujourd'hui,

00:22:23qui me motive

00:22:25et qui me ramène à ça, quoi.

00:22:26Et je me dis,

00:22:27ben non,

00:22:27vraiment,

00:22:28t'es pas une merde.

00:22:29T'es un champion

00:22:29et tu vas pouvoir le faire.

00:22:32C'est marrant

00:22:32que t'aies encore besoin,

00:22:33maintenant,

00:22:34de te dire cette phrase-là.

00:22:35Tu sais,

00:22:35je suis pas une merde.

00:22:36Enfin,

00:22:37tu devrais presque

00:22:38en être persuadé,

00:22:39maintenant, tu vois.

00:22:40Je suis pas une merde,

00:22:41ça devrait être...

00:22:44envers toi-même, toi.

00:22:45Très dur, non ?

00:22:45Ouais, je suis quelqu'un

00:22:45de très dur envers moi-même.

00:22:47Plus dur envers moi-même

00:22:48qu'envers les autres,

00:22:49on va dire.

00:22:49Parce que,

00:22:51disons que j'ai des grandes ambitions

00:22:52et que je me donne

00:22:55les moyens de réussir.

00:22:55Donc, forcément,

00:22:57quand on a des grandes ambitions

00:22:58et qu'on se donne

00:22:58les moyens de réussir,

00:22:59quand on réussit pas,

00:23:00ben,

00:23:01on est super déçu

00:23:01parce qu'on a tout fait

00:23:02pour que ça réussisse

00:23:03et que ça n'a pas marché.

00:23:05Voilà,

00:23:05dans les études,

00:23:06c'est assez simple.

00:23:07En général,

00:23:08si tu travailles bien,

00:23:08tu vas réussir.

00:23:09Dans le judo,

00:23:09t'as beau t'entraîner

00:23:11plus que les autres,

00:23:13faire toujours

00:23:14le petit truc en plus,

00:23:16rien ne t'assure

00:23:17que tu vas réussir un jour.

00:23:18Donc,

00:23:20ouais,

00:23:20je suis assez dur

00:23:20avec moi-même

00:23:21mais c'est aussi peut-être

00:23:22pour ça que j'en suis là

00:23:23aujourd'hui.

00:23:23Ouais, bien sûr.

00:23:24Mais on a pu,

00:23:25ou toi,

00:23:25t'as pu le constater,

00:23:26on a pu te le dire

00:23:27que parfois,

00:23:28tu pouvais être presque

00:23:29trop dur avec toi-même.

00:23:30Ça, c'est des choses

00:23:31qui ont pu être dites

00:23:32à ton sujet.

00:23:33Ouais, ouais,

00:23:33ça m'est déjà arrivé

00:23:34quand on me dit

00:23:35que je suis trop dur

00:23:36avec toi-même.

00:23:36En fait,

00:23:36j'ai tendance à beaucoup

00:23:37m'apitoyer sur moi-même

00:23:40et me dévaloriser,

00:23:44on va dire.

00:23:44OK.

00:23:45Après,

00:23:46ces dernières années,

00:23:47j'ai quand même réussi

00:23:48à prendre confiance

00:23:49et bon,

00:23:51mon entourage,

00:23:51il m'a quand même

00:23:52apporté beaucoup,

00:23:54disons,

00:23:55dans tout ça

00:23:55et j'arrive

00:23:56à me détacher

00:23:57de,

00:23:58disons,

00:23:59l'homme que je suis

00:24:00du judoka

00:24:01qui va parfait

00:24:02ou pas,

00:24:02quoi.

00:24:03Et

00:24:03c'est pas simple,

00:24:06à ne pas dévaloriser

00:24:08non plus

00:24:08tout le travail

00:24:08que j'ai fait

00:24:09même si je perds.

00:24:11J'essaye plutôt

00:24:12maintenant de comprendre

00:24:13pourquoi j'ai perdu

00:24:14et qu'est-ce qu'il faut

00:24:15que je change

00:24:16et qu'est-ce qu'il faut

00:24:16que je travaille.

00:24:17Donc,

00:24:18concentrer sur des choses

00:24:18concrètes

00:24:19parce que finalement,

00:24:20quand tu perds,

00:24:21tu as deux solutions.

00:24:22Soit tu tapitoies

00:24:23sur ton sort,

00:24:24soit tu rebondis

00:24:24et tu retournes au boulot.

00:24:26J'ai choisi

00:24:27de retourner au boulot.

00:24:28Soit tu en fais une force

00:24:29et tu l'as montré

00:24:30parce qu'on peut

00:24:31évidemment perdre

00:24:32des combats

00:24:33mais aussi perdre

00:24:34un peu comme au jeu

00:24:36où tu n'as pas eu

00:24:36ta place

00:24:37dans l'équipe de France

00:24:38où tu as su rebondir

00:24:39avec cette médaille d'argent

00:24:40aux championnats du monde.

00:24:41Déjà, bravo pour ça.

00:24:42On va enchaîner un peu

00:24:43avec ce qui s'est passé

00:24:44durant ces mondiaux.

00:24:45On arrive au stade des demi.

00:24:46Toi, tu prends le russe Blyev

00:24:47qui est 4e mondial

00:24:48qui est vice-champion d'Europe.

00:24:50Je sais, Romain,

00:24:51que tu notes

00:24:52tout plein d'infos

00:24:53sur tes adversaires.

00:24:54Tu prends vraiment

00:24:55des notes très précises,

00:24:56un peu un carnet

00:24:56de notes numériques.

00:24:58Il y avait marqué quoi

00:24:58sur ce russe Blyev

00:25:01sans tout dévoiler

00:25:01mais c'était quoi le plan ?

00:25:03Qu'est-ce que tu avais repéré

00:25:04chez lui ?

00:25:05Déjà, je l'avais déjà

00:25:05pris en compétition.

00:25:07Je savais ce que ça faisait

00:25:09de l'avoir dans les mains

00:25:11en compétition

00:25:12parce qu'un individu

00:25:12en compétition

00:25:13et à l'entraînement,

00:25:13déjà, ce n'est pas le même.

00:25:14Déjà, souvent,

00:25:15ils ont 6 kg en plus.

00:25:17Évidemment,

00:25:18au niveau de la force,

00:25:18ça change.

00:25:19Ensuite, je l'avais pris

00:25:20à ce stage,

00:25:21à un stage qu'on a fait

00:25:22à Bénidorme,

00:25:22de préparation.

00:25:24Je l'avais eu

00:25:25plusieurs fois dans les mains.

00:25:26Lui, c'était un gaucher

00:25:27très agressif

00:25:28dont l'objectif

00:25:29allait être de me croiser.

00:25:31Clairement,

00:25:31moi, j'allais poser

00:25:33ma main droite au revers.

00:25:34Lui, il allait vouloir

00:25:34me faire péter

00:25:35pour me croiser et me coller.

00:25:36Moi, j'ai un judo à distance.

00:25:37Lui, il a un judo à proximité.

00:25:40Et donc, pour moi,

00:25:41un des points essentiels

00:25:42pour être fort au judo,

00:25:44c'est d'être dans sa distance.

00:25:46Et donc, mon objectif,

00:25:47c'était d'être dans ma distance.

00:25:48Et pour être dans ma distance,

00:25:49il fallait que je pose

00:25:50ma main droite

00:25:50et que dès qu'il essaye

00:25:52de me faire péter,

00:25:53bon, là,

00:25:53j'ai plusieurs solutions

00:25:54que j'ai travaillées,

00:25:56avancer et récupérer sa manche.

00:25:58Donc, il fallait que je mette

00:25:59en place toutes les solutions

00:26:00possibles pour garder

00:26:01cette main droite au revers

00:26:02et pouvoir garder

00:26:04ma distance de combat.

00:26:06Et c'est ce que j'ai fait

00:26:07de façon plutôt réussite

00:26:09puisque, franchement,

00:26:12je menais le combat

00:26:12dès le début

00:26:13et il prend un judo

00:26:14pour non-combativité.

00:26:16Et il n'était pas loin

00:26:17de prendre le deuxième.

00:26:17Donc, il se fait une attaque

00:26:18un peu de loin

00:26:20alors que c'est moi

00:26:20qui avais les mains

00:26:21et ça me permet

00:26:21de le contrer.

00:26:23Donc, voilà.

00:26:24On voit que, en fait,

00:26:25le fait d'être dans ma distance

00:26:26et de complètement neutraliser

00:26:28parce que c'est ce que j'ai fait

00:26:29sur le combat,

00:26:29je l'ai complètement neutralisé.

00:26:31Ça m'a vraiment permis

00:26:32de gagner ce combat

00:26:34et bon, même,

00:26:35je l'ai étranglé

00:26:36après sur le combat.

00:26:39Mais bon, malheureusement,

00:26:40j'ai fait une petite erreur.

00:26:41J'ai attrapé le bas de la jambe

00:26:43au lieu du genou

00:26:44et du coup, ça,

00:26:45ce n'est pas autorisé

00:26:46dans les règles.

00:26:48Bon, du coup,

00:26:48l'étranglement n'y était pas

00:26:49mais après,

00:26:51je gère mon combat

00:26:51puisque je menais au Asari

00:26:52et j'arrive à bien gérer le combat.

00:26:56Ça, c'est aussi le fruit

00:26:57de beaucoup de travail

00:26:58et beaucoup d'expériences

00:26:59parce que quand j'étais petit,

00:27:01je ne gérais pas bien mes combats,

00:27:02j'attaquais beaucoup et tout.

00:27:03Mais là,

00:27:04j'ai très bien géré mon combat

00:27:05et me voilà en finale.

00:27:06C'est fou d'avoir ce niveau d'analyse-là.

00:27:09Je voudrais revenir avec toi

00:27:09quand même sur ce carnet

00:27:10de notes numériques.

00:27:12Déjà, ça, c'est toi

00:27:12qui l'as lancé tout seul.

00:27:14On ne t'a pas dit

00:27:14tu devrais faire ça.

00:27:15C'est toi qui t'es dit

00:27:16je vais procéder comme ça.

00:27:18J'aimerais que tu m'expliques

00:27:19un peu comment ça se...

00:27:21Qu'est-ce que tu inscris

00:27:22en fait dans ce carnet

00:27:22concrètement ?

00:27:23Il y a quoi ?

00:27:23Des infos sur tes adversaires ?

00:27:25Ton ressenti ?

00:27:25Oui, c'est ça.

00:27:26En gros,

00:27:26j'inscris d'abord

00:27:27des infos sur mes adversaires,

00:27:28évidemment.

00:27:29Droitier, gaucher,

00:27:30attaque forte, tout ça.

00:27:32Que tu as rencontré en compète ?

00:27:33Que j'ai rencontré en compète

00:27:34ou à l'entraînement.

00:27:35Ou à l'entraînement.

00:27:36Des stages.

00:27:37Parce qu'évidemment,

00:27:38on ne fait pas des compètes

00:27:39tout le temps.

00:27:40Donc,

00:27:41tous les mecs,

00:27:42aujourd'hui,

00:27:43tous les mecs du circuit,

00:27:44je les ai tous au moins pris une fois

00:27:45mais pas toujours en compète.

00:27:47Oui.

00:27:47Donc, ça m'est arrivé

00:27:48de les prendre à l'entraînement

00:27:49et donc là,

00:27:50je note quand même,

00:27:51même s'ils cachent des choses

00:27:52à l'entraînement,

00:27:54ils font un judo

00:27:54qui est leur judo.

00:27:55Oui.

00:27:56Donc, voilà,

00:27:57je note mon ressenti

00:27:58face à ses adversaires.

00:27:59Je note parce que le judo,

00:28:00c'est un sport de ressenti.

00:28:01Donc, je note

00:28:02qu'est-ce qu'ils font,

00:28:03comment je me suis ressenti

00:28:04face à eux,

00:28:05qu'est-ce qui les a dérangés,

00:28:06comment je vais poser mes mains.

00:28:08Si, par exemple,

00:28:09un individu,

00:28:10il a une technique très forte,

00:28:13je note,

00:28:14faire attention à cette technique.

00:28:16D'accord.

00:28:16Ou alors,

00:28:17c'est un individu,

00:28:18je sais,

00:28:18qui va commencer très fort le combat

00:28:19et puis après,

00:28:20il va se...

00:28:21il va être plus fatigué,

00:28:22je note faire durer le combat

00:28:23ou faire attention

00:28:25aux premières séquences.

00:28:27Voilà,

00:28:27c'est des petits points clés

00:28:28pour en revenir

00:28:29à ce que je disais tout à l'heure.

00:28:31Je me concentre

00:28:31sur des points clés,

00:28:32des choses vraiment concrètes.

00:28:33D'accord.

00:28:34Pas j'ai peur de lui.

00:28:35Oui.

00:28:36Ou il a l'air costaud,

00:28:37il a beaucoup de barbe.

00:28:38C'est vraiment des choses

00:28:39très précises.

00:28:39Des choses concrètes

00:28:40et des points de solution technique.

00:28:42Mais tu as combien

00:28:43de notes,

00:28:44de pages de notes ?

00:28:46Je ne sais pas

00:28:46parce que c'est des documents Word

00:28:47mais je dois avoir...

00:28:49après là,

00:28:51ça commence à faire

00:28:52un sacré bout de temps.

00:28:53C'est l'étude, oui.

00:28:5650 peut-être.

00:28:57Ah ouais.

00:28:57Après,

00:28:58sur ces notes,

00:29:00je suis parti au Japon cet été

00:29:02donc c'était aussi

00:29:02des notes à moi-même

00:29:03sur des points d'entraînement,

00:29:05des choses que je devais travailler.

00:29:07Voilà,

00:29:07c'est global.

00:29:09Il n'y a pas que sur les adversaires,

00:29:10il y a aussi des choses

00:29:10à travailler pour moi-même.

00:29:12Donc,

00:29:12voilà.

00:29:13Par contre,

00:29:14cette finale,

00:29:15évidemment,

00:29:16perdue malheureusement pour toi

00:29:17face aux Japonais Nagayama

00:29:18mais médaillé de bronze

00:29:19au Jeu de Paris.

00:29:20Là,

00:29:21tu rentres aussi dans l'inconnu

00:29:21d'une finale mondiale,

00:29:22toi,

00:29:23finalement.

00:29:24C'est quoi ton mindset

00:29:25à ce moment-là ?

00:29:26Est-ce que tu te dis

00:29:26que c'est un combat

00:29:27ultra important,

00:29:29peut-être le plus important

00:29:30de ma jeune carrière

00:29:31ou justement,

00:29:33tu te dis

00:29:33que c'est un combat

00:29:34comme un autre,

00:29:35je le prends en tout cas

00:29:36comme un combat comme un autre

00:29:37et j'arrive sur le tatami

00:29:38souvent relâché ?

00:29:40Moi,

00:29:40je me suis dit

00:29:41que c'est un combat

00:29:41hyper important.

00:29:43Il faut aller à la guerre.

00:29:47Ma mentalité,

00:29:48c'est de me dire

00:29:49Romain,

00:29:50tu as fait tout ça.

00:29:51Maintenant,

00:29:52c'est maintenant

00:29:52qu'il faut que ça se concrétise.

00:29:54Tu as travaillé tellement dur,

00:29:55tu ne peux pas perdre maintenant.

00:29:57Tout ce que tu as fait

00:29:58jusqu'à maintenant,

00:29:59c'était pour cet instant précis.

00:30:00C'était vraiment

00:30:01pour gagner

00:30:02ce jour-là

00:30:03et pour ce combat,

00:30:04pour être champion du monde

00:30:05quand on s'entraîne.

00:30:07Depuis que je suis

00:30:09en équipe de France

00:30:10et j'ai de l'ambition

00:30:11de faire du haut niveau,

00:30:12j'ai de l'ambition

00:30:12de faire du haut niveau

00:30:13pour être champion du monde,

00:30:14pour avoir ma tête

00:30:15sur un cadre à l'INSEP,

00:30:18pour marquer l'histoire du judo.

00:30:19Je suis rentré dans ce combat

00:30:21avec cette envie

00:30:24de gagner vraiment.

00:30:27C'était une envie

00:30:28au fond de moi.

00:30:29Vraiment,

00:30:29j'avais la rage,

00:30:30j'avais envie

00:30:31de péter la gueule

00:30:33de mon adversaire.

00:30:34Sur le début du combat,

00:30:36ça démarre très bien pour toi.

00:30:37Tu es très actif.

00:30:37Je fais un très bon combat

00:30:38au début.

00:30:39Après,

00:30:40je fais une erreur

00:30:40et il en a profité.

00:30:42Mais même sur cette erreur

00:30:43que je fais,

00:30:44c'est moi qui avais les mains,

00:30:45c'est moi qui étais devant,

00:30:46c'est moi qui étais le patron.

00:30:47J'étais acteur du combat

00:30:48et après,

00:30:51Nagayama est très fort

00:30:52et il a su profiter

00:30:54de la petite erreur

00:30:55que j'ai faite,

00:30:55du relâchement

00:30:56que j'ai pris.

00:30:58Et bon,

00:30:59on le voit,

00:30:59cette action,

00:31:00elle est incroyable

00:31:01de Nagayama.

00:31:02Et derrière,

00:31:03je perdais Wasari,

00:31:04je n'avais plus rien à perdre.

00:31:05J'ai essayé des choses

00:31:06qui ne sont pas

00:31:06dans mon judo habituel

00:31:07parce que je me suis dit

00:31:08qu'il faut le surprendre.

00:31:09Si je veux gagner maintenant,

00:31:11il reste 40 secondes,

00:31:12je ne peux pas faire

00:31:13du judo manche revers classique.

00:31:14Lui,

00:31:15il sait très bien le faire.

00:31:17Donc,

00:31:17j'ai essayé de faire

00:31:18des choses

00:31:19qui ne sont pas

00:31:19dans mon judo

00:31:20mais ça n'a pas fonctionné

00:31:22et après,

00:31:24il faut se dire

00:31:24que ça,

00:31:25c'est un point de travail.

00:31:26Ce que j'ai fait

00:31:28et qui n'était pas

00:31:29dans mon judo,

00:31:29pourquoi pas faire en sorte

00:31:31qu'un jour,

00:31:31ça devienne mon judo

00:31:32et une de mes armes

00:31:33dans ces cas-là.

00:31:35Aujourd'hui,

00:31:35ce n'est pas le cas,

00:31:35je suis en train

00:31:36de travailler dessus

00:31:36mais il reste toujours

00:31:39du travail.

00:31:39une première médaille mondiale

00:31:41qui en appelle évidemment

00:31:42d'autres encore plus belles

00:31:44en tout cas,

00:31:44je te le souhaite

00:31:44et aussi des médailles

00:31:45d'autres compétitions

00:31:46notamment les JO.

00:31:47Mais on va comprendre aussi

00:31:48d'où tu viens finalement,

00:31:50Romain,

00:31:51quand même,

00:31:51parce que toi,

00:31:52tu as commencé le judo

00:31:52à l'âge de 6 ans

00:31:53et un peu par hasard finalement.

00:31:55J'aurais pu ne pas avoir

00:31:57un judoka en face de moi.

00:31:59J'aurais pu avoir

00:32:00un tennis-man

00:32:00parce que quand j'étais petit,

00:32:03je faisais du tennis

00:32:04à Vincennes

00:32:05et j'étais fort.

00:32:08Il m'avait repéré

00:32:09pour entrer dans un pôle espoir

00:32:12alors que j'avais 5 ans

00:32:13et tout ça.

00:32:14Ma mère avait refusé

00:32:15et en fait,

00:32:16après que j'habitais à Vincennes,

00:32:18on déménage à Boulogne

00:32:19et donc ma mère

00:32:20veut m'inscrire

00:32:21au tennis club de Boulogne.

00:32:23Eh bien, en cours,

00:32:24pourquoi je continue le tennis

00:32:25mais plus de place ?

00:32:27Donc,

00:32:28deux ans d'attente.

00:32:30Donc,

00:32:31ma mère ne voulait pas

00:32:31me laisser pas faire de sport.

00:32:33Il y avait un dojo

00:32:33à côté de chez moi.

00:32:34Elle a dit

00:32:34« Bah, tu feras du judo ».

00:32:36Incroyable.

00:32:36Et donc,

00:32:37c'est comme ça

00:32:37que j'ai commencé le judo

00:32:38et puis…

00:32:40Pas de famille

00:32:40dans le judo du coup ?

00:32:41Pas du tout.

00:32:42Vraiment pas du tout.

00:32:43J'ai aucun,

00:32:45enfin,

00:32:46personne de ma famille,

00:32:47de mon entourage.

00:32:48Ma famille,

00:32:48ils ne sont pas non plus

00:32:49très sportifs.

00:32:51Donc,

00:32:51personne dans les hauts niveaux,

00:32:53personne dans le judo

00:32:54et me voilà là.

00:32:57Je ne sais pas pourquoi

00:32:58mais…

00:32:59Enfin,

00:32:59si,

00:32:59je sais pourquoi

00:33:00parce que j'ai travaillé.

00:33:02Mais en tout cas,

00:33:03c'est…

00:33:04Disons que je ne sais pas

00:33:04pourquoi,

00:33:05j'ai toujours eu

00:33:06depuis tout petit

00:33:06cette envie de gagner

00:33:07et d'être le meilleur.

00:33:08mais ça ne s'explique pas.

00:33:10Voilà,

00:33:10depuis que je suis tout petit…

00:33:11Tout ce que tu fais ?

00:33:12Oui,

00:33:13non,

00:33:13tout ce que je fais.

00:33:13Même un petit jeu

00:33:14de société,

00:33:15enfin,

00:33:15un uno ensemble,

00:33:16si je te bats,

00:33:17tu vas être vénère ?

00:33:18Oui,

00:33:18un peu,

00:33:19mais ça va.

00:33:19Maintenant,

00:33:19j'arrive à dissocier…

00:33:21Le seul jeu

00:33:21où je suis vraiment énervé

00:33:22quand je perds,

00:33:23c'est le judo.

00:33:23Oui.

00:33:24Et sinon,

00:33:26ça va.

00:33:27Franchement,

00:33:28je reste…

00:33:30Quand j'étais petit,

00:33:30oui,

00:33:31par contre.

00:33:31Parce que quand j'étais petit,

00:33:33dès que je perdais,

00:33:34je pétais un câble.

00:33:36La première compétition

00:33:37que j'ai faite de judo,

00:33:39c'était les samouraïs.

00:33:40Et donc,

00:33:40je perds avant même

00:33:42d'aller en phase finale,

00:33:43quoi,

00:33:44au pool.

00:33:45Et je me souviens

00:33:46que j'avais pleuré,

00:33:46j'avais pleuré.

00:33:47Et quand j'étais petit,

00:33:48dès que je perdais un combat,

00:33:49je pleurais,

00:33:50je pleurais.

00:33:51Et c'était…

00:33:52Je ne sais pas pourquoi.

00:33:53Et même en cours,

00:33:54quand je n'étais pas premier,

00:33:55je pleurais.

00:33:56Ah oui,

00:33:56OK.

00:33:56Après,

00:33:56c'est aussi ce qui t'a permis

00:33:57d'être autant perfectionniste

00:33:59et autant viser

00:34:00le sommet à chaque fois.

00:34:01Et pourtant,

00:34:02ma mère ne m'a jamais poussé

00:34:03à être premier.

00:34:04C'est en toi, quoi.

00:34:04Oui, voilà.

00:34:05Elle ne me tapait pas

00:34:05si je n'étais pas premier.

00:34:08Elle me soutenait,

00:34:08elle me disait

00:34:09mais ce n'est pas grave,

00:34:09c'est déjà bien,

00:34:10tout ça.

00:34:10Pourtant,

00:34:11moi,

00:34:11je voulais être premier.

00:34:12Ah oui,

00:34:12tu as développé ça,

00:34:13c'était en toi,

00:34:14un peu inné,

00:34:14finalement.

00:34:15Oui,

00:34:15je ne sais pas pourquoi,

00:34:17mais c'est comme ça.

00:34:18Je suis né avec cette envie

00:34:19d'être premier.

00:34:21Et à quel moment,

00:34:21alors Romain,

00:34:22parce que tu l'as dit,

00:34:23tu n'as pas du tout grandi

00:34:24dans cet univers de sport de haut niveau,

00:34:31mon métier,

00:34:31aller plus loin

00:34:32dans ce domaine-là,

00:34:33dans cette discipline-là ?

00:34:34Mais assez tard,

00:34:35finalement,

00:34:36parce que quand j'étais jeune,

00:34:37j'étais assez fort.

00:34:39Et c'est en partie pour ça

00:34:40que je continuais

00:34:40parce que j'aimais gagner

00:34:41et que dans le judo,

00:34:43ça réussissait plutôt bien.

00:34:44Je gagnais,

00:34:45je gagnais des médailles,

00:34:46je fais champion de France minime,

00:34:48champion de France KD1.

00:34:50Enfin,

00:34:50quand j'arrive KD,

00:34:51je n'avais pas pour ambition

00:34:52de continuer le judo

00:34:53et puis finalement,

00:34:54je gagne le TDF,

00:34:54le Troumat de France,

00:34:55ensuite,

00:34:56je gagne les championnats de France,

00:34:57je gagne Brême,

00:34:58je fais une année

00:34:58où je ne perds pas un combat

00:34:59en KD1.

00:35:00Tu aimais bien gagner

00:35:01plus que la discipline

00:35:02en tant que telle,

00:35:02c'était le fait de gagner

00:35:03en mettre des médailles.

00:35:04Oui, c'était vraiment

00:35:04un fait de gagner

00:35:05qui me poussait à continuer.

00:35:07Et en fait,

00:35:08arrivé junior 1,

00:35:12il y a le Covid

00:35:14et là,

00:35:15je me rends compte

00:35:16qu'en fait,

00:35:16le judo,

00:35:17c'est devenu une part

00:35:17tellement importante de ma vie

00:35:18que je ne peux pas vivre sans

00:35:20et que je me suis vraiment rendu compte

00:35:23que le judo,

00:35:23c'était mon ambition,

00:35:26que c'était une part de ma vie

00:35:27que je ne pouvais pas

00:35:28mettre de côté

00:35:28et que c'est vraiment

00:35:31le Covid

00:35:32qui m'a fait prendre conscience

00:35:33que ça me manquait.

00:35:35Que ça me manquait

00:35:37et que j'avais envie

00:35:37de faire beaucoup plus

00:35:38que ce que j'avais déjà réalisé

00:35:40parce que j'avais fait

00:35:41vice-champion du monde KD,

00:35:43champion d'Europe KD

00:35:46et je pense que

00:35:48en fait,

00:35:49toutes ces expériences,

00:35:50comme c'était une récompense

00:35:52du travail

00:35:52que je gagnais,

00:35:53que ça me plaisait,

00:35:55c'est un ensemble de choses

00:35:56qui ont fait que ça m'a poussé

00:35:58à me surpasser

00:36:00et à continuer à m'entraîner

00:36:01pour aujourd'hui arriver

00:36:03là où j'en suis

00:36:03et à me dire

00:36:05que le haut niveau,

00:36:06c'est pour moi.

00:36:06Tu l'as dit,

00:36:08tu as eu beaucoup de médailles

00:36:09sur la scène internationale

00:36:10en KD,

00:36:12en junior.

00:36:13La transition,

00:36:14quand tu arrives

00:36:15chez les grands,

00:36:16entre guillemets,

00:36:16est-ce qu'elle est compliquée ?

00:36:17Comment tu l'as vécu toi, Romain ?

00:36:19Oui, pas facile.

00:36:20Qu'est-ce qui la rend

00:36:20si difficile ?

00:36:21Déjà parce que

00:36:22tu passes de catégorie d'âge

00:36:24où tu as trois années

00:36:24de catégorie d'âge,

00:36:25donc junior 1,

00:36:26junior 2,

00:36:27junior 3,

00:36:28à senior

00:36:28où tu as des mecs

00:36:29qui peuvent avoir

00:36:2910 ans de plus que toi

00:36:30et 10 ans de plus que toi,

00:36:32c'est 10 ans d'expérience en plus

00:36:33mais c'est 10 ans de muscu,

00:36:3610 ans de tout en plus finalement.

00:36:39Et donc évidemment,

00:36:40en plus moi,

00:36:41je n'étais quand même

00:36:41pas super lourd

00:36:42quand je suis arrivé de senior.

00:36:45Je pesais 61, 62

00:36:46ce qui est convenable

00:36:47mais pas...

00:36:49Voilà, physiquement,

00:36:50je pense que j'étais

00:36:50un peu en dessous aussi

00:36:51et je faisais encore

00:36:52des erreurs,

00:36:53des erreurs de junior.

00:36:54Je manquais d'expérience

00:36:55comme je l'ai dit.

00:36:56Par exemple,

00:36:56ma routine,

00:36:57je l'ai construite

00:36:57avec l'expérience.

00:36:59Je l'ai construite

00:36:59parce qu'il y a des choses

00:37:00que j'ai faites

00:37:01qui ne fonctionnaient pas

00:37:01et que je me suis rendu compte

00:37:03que pour être le meilleur

00:37:04en senior,

00:37:05il fallait que tout

00:37:06soit réuni,

00:37:07que ce soit dans la tête,

00:37:08dans l'esprit,

00:37:09dans le corps.

00:37:11Voilà,

00:37:11il fallait être fort

00:37:11le jour J

00:37:12et pour être fort le jour J,

00:37:14c'est de l'expérience,

00:37:15c'est du travail.

00:37:16Donc voilà,

00:37:16forcément,

00:37:17la transition junior-seigneur

00:37:18n'est pas facile

00:37:19et j'ai connu

00:37:20des années difficiles

00:37:21où j'ai perdu

00:37:22et où c'était dur

00:37:25parce que je détestais perdre

00:37:27et que je déteste toujours

00:37:28autant perdre.

00:37:29Mais voilà,

00:37:30je me souviens

00:37:31qu'une année,

00:37:32je vais au Grand Slam de Tokyo,

00:37:33je perds.

00:37:34Ensuite,

00:37:35je vais au Grand Slam de Géorgie,

00:37:38je perds.

00:37:39Juste avant,

00:37:40j'avais fait Grand Slam de Tokyo,

00:37:43je perds.

00:37:43Ensuite,

00:37:44je fais le Grand Slam de Paris,

00:37:46je perds.

00:37:47Parce que bon aussi,

00:37:48ce jour-là,

00:37:48j'avais intoxication alimentaire,

00:37:50pas alimentaire à l'eau.

00:37:51et il y avait une intoxication générale

00:37:54à l'INSEP

00:37:55et du coup,

00:37:55je n'étais pas bien.

00:37:56Mais bon,

00:37:57je perds à Paris.

00:37:59Ensuite,

00:37:59Grand Slam de Géorgie,

00:38:00je me dis,

00:38:00allez,

00:38:01c'est reparti,

00:38:01on y va.

00:38:02Et je perds encore.

00:38:03Trois défaites de suite,

00:38:04pour moi,

00:38:04c'était vraiment dur.

00:38:06Et moi,

00:38:07j'ai eu cette chance

00:38:07d'être quand même accompagné,

00:38:09d'être entouré de gens

00:38:10qui m'ont soutenu,

00:38:11qui m'ont dit,

00:38:12mais ça va le faire,

00:38:13tu vas y arriver.

00:38:14Et aujourd'hui,

00:38:19voilà,

00:38:20ces échecs,

00:38:21ils m'ont beaucoup appris.

00:38:22Par exemple,

00:38:23exemple simple,

00:38:24un jour,

00:38:24mon coach,

00:38:25il m'offre un livre,

00:38:26du coup,

00:38:26juste après cette compète,

00:38:27qui s'appelait

00:38:28Les Vertus de l'échec.

00:38:29Et d'ailleurs,

00:38:30je le conseille

00:38:31à toutes les personnes

00:38:33qui perdent

00:38:33et pour qui c'est un peu dur

00:38:34dans la vie

00:38:35parce qu'ils ont connu

00:38:35les échecs,

00:38:36lisez ce livre,

00:38:37Les Vertus de l'échec.

00:38:38Et qui m'a beaucoup marqué.

00:38:40En plus,

00:38:41moi,

00:38:41franchement,

00:38:41je voyais l'échec,

00:38:42enfin,

00:38:43la défaite

00:38:43comme un échec personnel.

00:38:45Et c'est la mentalité française

00:38:47aujourd'hui.

00:38:48Quand tu perds,

00:38:50c'est pas bien.

00:38:51C'est nul,

00:38:52c'est rouge,

00:38:53c'est pas bien.

00:38:55Sauf que c'est pas forcément ça.

00:38:57Perdre,

00:38:57c'est essayer.

00:38:59Et essayer,

00:39:00c'est apprendre.

00:39:01Et c'est la possibilité

00:39:03d'apprendre.

00:39:03La mentalité américaine,

00:39:04par exemple,

00:39:04c'est vraiment ça.

00:39:06T'as perdu,

00:39:07mais c'est bien

00:39:08parce que t'as essayé

00:39:09et que tu t'es donné les moyens.

00:39:11Et réessaye

00:39:11et peut-être que t'y arriveras.

00:39:12Et voilà,

00:39:14il faut apprendre

00:39:15de ses erreurs

00:39:16et il faut tout mettre en place

00:39:18pour réussir

00:39:22à apprendre de ses erreurs

00:39:24comme on dit

00:39:24et gagner après.

00:39:25Oui.

00:39:26Voilà.

00:39:27Et puis la réussite

00:39:28est d'autant plus belle

00:39:29que t'as connu l'échec.

00:39:30Exactement.

00:39:31Comme tu l'as dit

00:39:31au début d'émission

00:39:32avec cette médaille d'argent

00:39:33au championnat du monde.

00:39:34Il y a eu une période,

00:39:35là,

00:39:35tu parlais de ces trois défaites

00:39:36consécutives

00:39:37ou une autre période

00:39:38dans ta jeune carrière

00:39:39où t'as eu envie

00:39:40d'arrêter presque

00:39:42ou tu t'es dit

00:39:43peut-être

00:39:44il y a un monde

00:39:45dans lequel

00:39:45c'est peut-être

00:39:46pas fait pour moi

00:39:47ou t'as eu

00:39:48une face comme ça.

00:39:50Alors jamais

00:39:50je me suis dit

00:39:51que j'allais arrêter

00:39:52le dos.

00:39:52À partir du moment

00:39:53où j'ai décidé

00:39:54que j'allais faire

00:39:55du haut niveau

00:39:56pendant le Covid

00:39:57à aucun moment

00:39:58je me suis dit

00:39:58j'arrêterai

00:39:59parce que

00:40:00déjà parce que

00:40:01c'est dans ma personnalité

00:40:01je suis quelqu'un

00:40:02qui va au bout des choses.

00:40:03Quand j'ai décidé

00:40:04quelque chose

00:40:04ben

00:40:05Tu sais les obstacles

00:40:07mais tu sais

00:40:07que tu l'as surpassé.

00:40:09Même dans la vie

00:40:10de tous les jours

00:40:10quand j'ai décidé

00:40:11de faire une séance

00:40:12rien ne m'empêchera

00:40:14de faire ma séance.

00:40:15D'accord.

00:40:15Il peut y avoir

00:40:16un tsunami

00:40:16je vais faire ma séance de sport.

00:40:18À part une opération

00:40:18du genou quoi.

00:40:19Ouais voilà.

00:40:20Une petite semaine quoi.

00:40:21Voilà bon

00:40:22il y a des choses

00:40:22comme ça

00:40:23qu'on ne peut pas passer outre.

00:40:25Mais

00:40:25après j'ai eu

00:40:27des moments durs

00:40:27notamment

00:40:29ma non-sélection

00:40:30pour les Jeux.

00:40:31Exactement.

00:40:32Voilà c'était pas

00:40:32c'était vraiment

00:40:34pas facile

00:40:34parce que

00:40:35disons que

00:40:37Lucas avait mérité

00:40:37sa place

00:40:38mais moi

00:40:39j'avais pas démérité

00:40:40la mienne.

00:40:41Parce qu'en plus

00:40:41on était dans une période

00:40:42où moi j'étais dans

00:40:43une phase montante

00:40:44j'avais fait

00:40:45troisième à un grand slam

00:40:46j'avais fait

00:40:48troisième au championnat

00:40:49d'Europe

00:40:49lui était champion d'Europe

00:40:50mais

00:40:51voilà

00:40:52en fait la sélection

00:40:53était dure

00:40:54dans le sens où

00:40:55je m'y attendais pas

00:40:56et je m'attendais

00:40:57à ce qu'ils

00:40:57attendent un petit peu.

00:41:02Remets-nous un peu

00:41:02dans le contexte

00:41:03Romain

00:41:04parce que nous on a reçu

00:41:05je te l'ai dit

00:41:05en début d'émission

00:41:06t'es le neuvième judoka

00:41:07à être passé dans

00:41:07Sportstream

00:41:08le système d'annonce

00:41:10le système d'annonce

00:41:10de sélection

00:41:11pour les Jeux de Paris

00:41:12a fait un peu débat

00:41:14ça a été très compliqué

00:41:15pour pas mal de judoka

00:41:16nous l'ont dit

00:41:17sur ce canapé

00:41:18dans lequel tu es assis

00:41:19comment ça s'est passé

00:41:20pour toi ?

00:41:21Redonne-nous un peu

00:41:21le contexte

00:41:22Oui

00:41:22alors le système de sélection

00:41:25est dur

00:41:25après c'est aussi

00:41:26le judo

00:41:27dans le judo

00:41:27t'en auras qu'un

00:41:28au jeu

00:41:30il y aura

00:41:30tu peux être premier

00:41:32et deuxième

00:41:33tu auras un seul mec au jeu

00:41:35ça c'est assez dur

00:41:37parce que voilà

00:41:38moi j'avais pas démérité

00:41:39Lucas n'avait pas démérité

00:41:40on aurait mérité

00:41:41d'aller tous les deux au jeu

00:41:42mais du coup

00:41:44cette sélection

00:41:45elle a eu lieu

00:41:46après les championnats d'Europe

00:41:48et donc

00:41:49moi je m'y attendais pas forcément

00:41:51parce que

00:41:52j'avais fait troisième

00:41:53que lui avait gagné

00:41:54mais que juste avant

00:41:55on avait fait une autre compète

00:41:56où j'avais fait troisième

00:41:57et lui avait fait premier tour

00:41:58et que comme je le disais

00:41:59j'étais dans une phase montante

00:42:00j'étais vraiment

00:42:01en pleine bourre

00:42:03j'étais en train de le rattraper

00:42:04et je commençais à m'imaginer

00:42:06passer devant lui

00:42:07je me disais

00:42:07pourquoi pas

00:42:09lui-même avait réussi

00:42:10à passer devant Wally de Chiard

00:42:11trois ans avant

00:42:12et les Jeux auraient été en 2020

00:42:14il n'aurait pas fait les Jeux

00:42:15donc je me suis dit

00:42:16j'ai raison d'y croire

00:42:17tout est possible

00:42:19et

00:42:19j'entrevoyais

00:42:21c'est ce qui était pour moi

00:42:22un rêve

00:42:22vraiment c'était un rêve

00:42:23j'ai vécu à Paris

00:42:24mes amis étaient à Paris

00:42:25et

00:42:26bah j'y croyais

00:42:28voilà j'y croyais

00:42:29et en fait

00:42:30du coup

00:42:31deux semaines après

00:42:32après ces championnats d'Europe

00:42:34où moi j'étais euphorique

00:42:35première médaille européenne

00:42:36première médaille en championnat

00:42:37chez les seniors

00:42:38première médaille qui marque

00:42:40quoi

00:42:40et

00:42:41malheureusement

00:42:42ils annoncent que

00:42:43enfin je ne m'attendais pas du tout

00:42:44et on arrive

00:42:45on arrive à l'entraînement

00:42:47moi pour vous dire

00:42:48tellement je ne m'y attendais pas

00:42:49j'étais en train de m'entraîner

00:42:50je faisais technique normale

00:42:51et ils disent

00:42:53bon on va annoncer les sélections

00:42:54avant l'entraînement

00:42:56et ce jour là

00:42:57c'était un jour d'annonce de sélection

00:42:58donc tout le monde était présent

00:43:00voilà tout le monde était venu

00:43:01tout ça

00:43:02et donc ils annoncent

00:43:04les sélections

00:43:04je me dis

00:43:05bon moi je vais quand même aller écouter

00:43:06on ne sait jamais

00:43:06et là ils annoncent le prénom

00:43:08je me souviens

00:43:10ils annoncent d'abord les filles

00:43:11et donc arrive le moment

00:43:12des garçons

00:43:13et ils annoncent

00:43:14moins de 60

00:43:14titulaires

00:43:16Lucas Meketze

00:43:16en remplaçant Romain Valadier

00:43:18pour moi c'était le monde

00:43:19qui s'effondrait sur ma tête

00:43:20parce que

00:43:22en fait

00:43:23je n'étais pas préparé

00:43:24comment tu réagis

00:43:25tu restes figé

00:43:26tu t'écroules littéralement

00:43:28tu essaies de le cacher un peu

00:43:29tu vas te mettre dans un coin

00:43:31comment ça se passe

00:43:33je ne sais pas comment dire

00:43:34dans ma tête c'était confusion

00:43:35c'était vraiment confusion

00:43:37et pour vous dire

00:43:38en fait il y avait séance après

00:43:39et bon

00:43:40ce jour là

00:43:41ça rejoint un peu ce que je dis

00:43:42mais j'avais décidé de faire la séance

00:43:43donc j'ai fait la séance

00:43:45ah oui quand même

00:43:45entre les combats

00:43:46je me mettais dans un petit coin

00:43:48et je mettais des coups de poing

00:43:49dans la porte

00:43:50ah oui tu m'étonnes

00:43:51après je retournais

00:43:52je retournais m'entraîner

00:43:53et après

00:43:54je me souviens avoir quitté l'entraînement

00:43:56m'être habillé vite

00:43:57en parlant à personne

00:43:58en plus les gens venaient me voir

00:44:00et tout

00:44:00et moi je ne leur répondais pas

00:44:02et je m'étais barré

00:44:03après j'ai pris un velib

00:44:04et j'avais roulé dans Paris

00:44:05voilà

00:44:06un certain temps

00:44:08je ne sais pas exactement

00:44:09mais après

00:44:10au bout d'une heure et demie

00:44:11je crois que je me suis arrêté

00:44:12je me suis rendu compte

00:44:12j'avais traversé Paris

00:44:13du coup je suis rentré chez moi

00:44:15ok

00:44:16voilà

00:44:17mais ouais plutôt dur

00:44:18après week-end

00:44:19j'avais passé le week-end

00:44:21tout seul

00:44:23enfin c'était

00:44:24c'était vraiment pas facile à vivre

00:44:25j'avais envie de parler à personne

00:44:26j'étais énervé

00:44:27et en plus derrière ça

00:44:29deux semaines après

00:44:30j'avais le grand slam de Tokyo

00:44:31et bon ce grand slam de Tokyo

00:44:34on ne s'est pas très bien passé

00:44:35parce qu'au premier tour

00:44:36je combats contre Takato

00:44:38qui était le champion du monde en titre

00:44:41et je perds au premier tour

00:44:44donc voilà

00:44:45période difficile

00:44:46et du coup

00:44:47ce jour-là

00:44:48enfin ce Tokyo-là

00:44:50du coup j'avais décidé

00:44:51de me raser la tête

00:44:51ok

00:44:52voilà remise à zéro

00:44:53d'accord

00:44:54et c'est ce que j'ai fait à chaque fois

00:44:55que ça n'allait pas dans ma vie

00:44:56et que j'avais des moments difficiles

00:44:58vous la savez

00:45:00bon là vous le voyez

00:45:01Romain va plutôt bien

00:45:02ouais voilà

00:45:02mes cheveux sont longs

00:45:03voilà

00:45:04c'est que ça fait longtemps

00:45:04que je ne suis pas tombé en dépression

00:45:05après du judo

00:45:06mais tu vois

00:45:07c'est intéressant ce que tu dis aussi

00:45:08parce que

00:45:09bon clairement

00:45:09là c'est une chance sur deux

00:45:11c'était soit toi

00:45:12soit Lucas Méridze

00:45:13il se trouve que c'est Lucas

00:45:14t'es préparé à ça

00:45:16est-ce qu'il y a un monde

00:45:17dans lequel

00:45:18avant l'annonce

00:45:19tu te dis

00:45:19il y a une chance que j'y sois

00:45:22mais il y a aussi une chance

00:45:22que j'y sois pas

00:45:23et il faut peut-être

00:45:24que j'essaye un peu

00:45:25de me protéger

00:45:25de me préparer potentiellement

00:45:27à ce qu'on me dise

00:45:28Romain

00:45:28ça ne sera pas toi au jeu

00:45:30ouais bah

00:45:31là pour le coup

00:45:32j'étais pas prêt

00:45:32parce que je pensais vraiment pas

00:45:34qu'ils allaient sélectionner

00:45:35la sélection aurait été

00:45:37en fait il y avait trois moments

00:45:38de sélection

00:45:39ils avaient annoncé

00:45:39c'était très correct de leur part

00:45:41ils avaient dit

00:45:42il y aura trois phases de sélection

00:45:43en novembre

00:45:44en février

00:45:45et en juin

00:45:46ou en mars

00:45:47avril

00:45:47je ne me souviens plus exactement

00:45:48mais il y avait trois phases

00:45:49de sélection

00:45:50et en fait moi je me suis dit

00:45:52avec Lucas

00:45:53on se tire la bourre

00:45:55ils vont attendre

00:45:55le Grand Slam de Paris

00:45:56et qui était en plus

00:45:58cette année là

00:45:58un Grand Slam

00:45:59super fort

00:46:00il y allait avoir tout le monde

00:46:01tout le monde allait venir

00:46:02chercher des points

00:46:03se confronter

00:46:03avant les jeux quoi

00:46:04et

00:46:05bon il s'avère

00:46:07qu'au Grand Slam de Paris

00:46:08Lucas il gagne

00:46:10et moi je fais septième

00:46:11mais en fait

00:46:12ils auraient annoncé

00:46:13à ce moment là

00:46:13ils auraient dit

00:46:14bah pas de soucis

00:46:15bien joué

00:46:16t'as été plus fort

00:46:16et je pense que ça m'aurait fait

00:46:18la temporalité qui t'a gêné

00:46:18ouais voilà

00:46:19ça m'aurait fait beaucoup moins de mal

00:46:20parce que

00:46:22bah à ce moment là

00:46:23Lucas il avait largement

00:46:24été au-dessus de moi

00:46:25et meilleur quoi

00:46:25et

00:46:26quand je considère que

00:46:28quelqu'un est meilleur

00:46:28bah j'ai aucun

00:46:29aucun mal à dire

00:46:31bah bravo

00:46:31t'as été meilleur

00:46:32et là

00:46:33Nagayama il m'a battu

00:46:34au championnat du monde

00:46:35en finale

00:46:35et

00:46:35bah il a été meilleur que moi

00:46:37et il m'a battu au judo

00:46:38et

00:46:39j'ai rien à dire

00:46:40j'ai juste à dire

00:46:41bah bravo

00:46:42et moi je vais retourner

00:46:43m'entraîner

00:46:43pour te battre la prochaine fois

00:46:45mais en l'occurrence

00:46:46c'est juste que la sélection

00:46:48était un peu injuste

00:46:49après

00:46:49le monde est injuste

00:46:51et ça sera toujours comme ça

00:46:52il y aura toujours des gens

00:46:53tristes

00:46:53des gens heureux

00:46:53bien sûr

00:46:54mais après c'est vrai que tu prends quand même

00:46:56un sacré gros coup

00:46:58derrière la tête

00:46:59quand t'apprends ça

00:46:59on peut appeler ça un traumatisme

00:47:01clairement

00:47:01le suivi après

00:47:02comment ça se passe pour toi

00:47:03est-ce que tu peux discuter

00:47:04avec le staff de l'équipe de France

00:47:06est-ce qu'on essaye de t'expliquer

00:47:08concrètement

00:47:08cette décision

00:47:10ouais du coup

00:47:11il y avait un des sélectionneurs

00:47:13une des personnes en tout cas

00:47:15qui a pesé fort dans la balance

00:47:16qui s'appelle aujourd'hui

00:47:17Baptiste

00:47:17qui s'appelle Baptiste Leroy

00:47:18qui était avant

00:47:19coach

00:47:21de l'équipe masculine

00:47:23c'était le chef des coachs

00:47:24on va dire

00:47:25qui pesait beaucoup dans la balance

00:47:26pour les sélections

00:47:27et donc après

00:47:28ce grand slam de Tokyo

00:47:29c'était

00:47:31peut-être 3-4 semaines après

00:47:32l'annonce des sélections

00:47:34pour les Jeux

00:47:34je suis allé le voir

00:47:35et je lui ai dit

00:47:35j'aimerais bien que tu m'expliques

00:47:36pourquoi

00:47:37et bon

00:47:39il m'a donné ses arguments

00:47:40moi j'étais pas d'accord

00:47:41mais au moins

00:47:43il m'a donné ses arguments

00:47:44et je comprenais

00:47:46sans être d'accord

00:47:47on s'est mis d'accord

00:47:48sur le fait

00:47:49qu'on n'était pas d'accord

00:47:49et voilà

00:47:51il y a eu une explication

00:47:53il y a eu une explication

00:47:54voilà

00:47:56je rentrerai pas dans les détails

00:47:57mais il y avait une explication

00:47:58il y avait des choix logiques

00:47:59et pour lui

00:48:01c'était la bonne façon de faire

00:48:02après pour moi pas

00:48:05parce que

00:48:05forcément ça me décevait

00:48:07moi je voulais faire les Jeux de Paris

00:48:08donc

00:48:09je réfléchissais de mon point de vue à moi

00:48:11mais de son point de vue

00:48:12il a fait le bon choix

00:48:13et

00:48:13on voit qu'il a fait le bon choix

00:48:15puisque finalement

00:48:16Lucas McKenzie a fait deuxième

00:48:17et

00:48:17voilà

00:48:18après

00:48:19bon qui dit que moi

00:48:20j'aurais pas été champion olympique

00:48:21on sait pas

00:48:21et on saura jamais

00:48:22exactement

00:48:23mais

00:48:24c'est un choix de sa part

00:48:25qui a été payant

00:48:26et

00:48:26bon

00:48:27bravo à eux

00:48:28et maintenant moi je continue ma route

00:48:30et

00:48:30je regarde pas derrière

00:48:31ouais

00:48:32et puis tu vois

00:48:32il y a deux façons aussi

00:48:33de réagir après cette non sélection

00:48:35soit

00:48:36s'apitoyer sur son sort

00:48:37broyer du noir

00:48:38soit se relancer tout de suite

00:48:40et

00:48:41continuer voilà

00:48:42à se projeter

00:48:43toi c'est ce que t'as fait

00:48:44t'es parti au Japon

00:48:45ouais

00:48:46c'était un peu plus tard

00:48:48j'ai eu ma phase quand même

00:48:50ça a duré combien de temps

00:48:52cette phase là

00:48:52je pense de

00:48:534 semaines un peu

00:48:56enfin

00:48:56entre 2 et 4 semaines

00:48:58après il faut savoir qu'après du coup

00:49:01au Tokyo je me suis blessé

00:49:02donc j'ai eu

00:49:024 semaines

00:49:03de

00:49:04sans judo

00:49:05qui m'ont fait du bien

00:49:06qui m'ont fait du bien

00:49:07et

00:49:07quand je reviens sur le Grand Slam de Paris

00:49:09bah franchement

00:49:10j'étais en forme

00:49:10et

00:49:11bon je fais une bonne compète

00:49:13qui va pas au bout

00:49:13et je fais 7ème

00:49:14mais

00:49:15bon je fais quand même une bonne compète

00:49:16même si j'étais déçu

00:49:17et derrière

00:49:18j'ai eu le Grand Slam de Tashken

00:49:20je fais 3ème

00:49:21et

00:49:22bon voilà

00:49:23c'est

00:49:25disons que

00:49:26tout ce que j'ai fait dans ma vie

00:49:27je pense que

00:49:27j'ai quand même

00:49:28cette faculté de grandir

00:49:30et d'apprendre

00:49:31de mes erreurs

00:49:31et qui fait qu'aujourd'hui

00:49:33j'ai réussi à devenir

00:49:34vice-champion du monde

00:49:34mais

00:49:36c'était quoi la question

00:49:39le Japon

00:49:39tu parles au Japon

00:49:40pendant les Jeux en fait

00:49:41au moment où la France

00:49:42voilà

00:49:42vibre avec ses Jeux Olympiques

00:49:44où c'est la

00:49:45la grande fête du sport

00:49:46toi tu vas au Japon

00:49:47pour t'entrer

00:49:48pour progresser

00:49:49de toute manière

00:49:50j'avais dit

00:49:51l'été précédent les Jeux

00:49:54je m'étais dit

00:49:55si je ne fais pas les Jeux

00:49:55je ne resterai pas

00:49:57sur Paris

00:49:57c'est clair

00:49:58c'est remuer le couteau dans la plaie

00:49:59oui c'est ça

00:50:00vraiment

00:50:00je n'avais vraiment pas envie

00:50:01de vivre

00:50:02cette émotion

00:50:04qui avait l'air extraordinaire

00:50:06ça avait l'air vraiment

00:50:08d'être quelque chose de fou

00:50:09mais de par mon histoire

00:50:11et le fait que moi

00:50:13je passe à côté de ça

00:50:13je n'avais pas envie

00:50:15de le vivre

00:50:15oui tu n'es pas invité à la fête

00:50:17c'est comme il y a une super teuf

00:50:18et toi tu es là

00:50:19et tu es à la porte

00:50:19et derrière la vie

00:50:20ça a l'air bien

00:50:21oui voilà exactement

00:50:22donc moi je n'avais pas envie

00:50:24de vivre ça

00:50:24et je m'étais dit

00:50:26quitte à pas vivre ça

00:50:27autant progresser

00:50:30et préparer la suite

00:50:31et bon il faut savoir

00:50:32que ce même Baptiste Leroy

00:50:33qui ne m'avait pas sélectionné

00:50:34c'était quand même

00:50:36une personne plein

00:50:37de bons conseils

00:50:38parce que c'est lui

00:50:39qui m'a dit

00:50:40après les championnats du monde

00:50:41où je termine septième

00:50:41je pense que tu devrais partir

00:50:43au Japon

00:50:44pendant longtemps

00:50:45et il m'a dit

00:50:46je pense que c'est ça

00:50:47qui te rendra fort

00:50:47et moi j'avais déjà prévu

00:50:50de partir au Japon

00:50:51du coup tout le mois

00:50:51d'août

00:50:52enfin au juillet-août

00:50:53pendant la période des cheveux

00:50:54ce que j'ai fait

00:50:55avec un ami à moi

00:50:56qui s'appelle

00:50:56Driss Massange-Bib

00:50:57et c'était une super expérience

00:50:59et du coup derrière

00:51:00je suis reparti

00:51:01pendant un mois

00:51:02je suis rentré

00:51:04pendant deux semaines

00:51:05après je suis reparti

00:51:06tout septembre

00:51:06tout seul

00:51:07j'ai payé mes billets

00:51:08d'avion tout seul

00:51:09j'ai tout organisé

00:51:10tout seul

00:51:10et en fait

00:51:12mine de rien

00:51:13c'est vraiment

00:51:14une expérience

00:51:15qui m'a permis de grandir

00:51:16déjà parce que c'est moi

00:51:17qui ai fait le choix

00:51:18de partir

00:51:18et ce n'était pas

00:51:19l'équipe de France

00:51:20qui me portait tout ça

00:51:21parce que c'est moi

00:51:22qui choisissais

00:51:22où j'allais m'entraîner

00:51:23que c'est moi

00:51:24qui choisissais

00:51:25de m'entraîner

00:51:25et je savais

00:51:27pourquoi je le faisais

00:51:29et en fait

00:51:30j'aime beaucoup

00:51:30l'organisation

00:51:32le contrôle

00:51:33et en fait

00:51:34vraiment le fait

00:51:34d'arriver

00:51:35à tout organiser

00:51:37à tout mettre en place

00:51:38pour plus tard

00:51:40pour que je réussisse

00:51:41pour moi

00:51:42c'était une super expérience

00:51:43et puis

00:51:44même outre ça

00:51:45comme je suis parti tout seul

00:51:46j'ai rencontré

00:51:47des gens extraordinaires

00:51:48j'ai pu côtoyer

00:51:49le pays du judo

00:51:52les gens du pays du judo

00:51:53et franchement

00:51:55même si je n'ai pas fait

00:51:57les Jeux de Paris

00:51:58avec l'EuroQ

00:51:59je me dis que

00:51:59ce stage au Japon

00:52:01que je n'aurais pas pu faire

00:52:02si j'avais fait

00:52:03les Jeux de Paris

00:52:03m'a permis de grandir

00:52:05et c'était une expérience

00:52:05de fou

00:52:06pour laquelle

00:52:07je me souviendrai

00:52:08toute ma vie

00:52:09je me souviendrai

00:52:10que je suis parti au Japon

00:52:11et que

00:52:12même j'étais avec

00:52:14un de mes meilleurs potes

00:52:15franchement

00:52:16même des fois

00:52:17on se revoit

00:52:18et on y repense

00:52:19et on dit

00:52:19c'était bien quand même

00:52:20et même on se redit

00:52:21est-ce qu'on ne referait pas ça

00:52:23cet été

00:52:23ou l'été prochain

00:52:24tellement

00:52:25on a adoré

00:52:26pour nous

00:52:27c'était une super expérience

00:52:28culturellement parlant

00:52:29sportivement parlant

00:52:31personnellement

00:52:32socialement

00:52:33tout était réuni

00:52:34pour être

00:52:34quelque chose d'extraordinaire

00:52:36on précise

00:52:37ce n'était pas des vacances

00:52:38parce que

00:52:39tu es resté en tout

00:52:39trois mois et demi

00:52:40c'est ça

00:52:41et tu as eu

00:52:41trois jours

00:52:42c'est ça

00:52:43où tu as pu un peu

00:52:43profiter pleinement

00:52:45du Japon

00:52:46grosso modo

00:52:46j'ai fait quatre jours

00:52:47de visite

00:52:48pour trois mois et demi

00:52:49d'entraînement

00:52:50parce que les japonais

00:52:51ils s'entraînent du lundi

00:52:51au samedi

00:52:52donc moi je m'entraîne

00:52:54du lundi au samedi

00:52:54avec eux

00:52:55et leur entraînement

00:52:57c'est minimum

00:52:58deux heures et demie

00:52:59et en plus

00:52:59il faut savoir

00:53:00qu'au Japon

00:53:00en juillet août

00:53:01il fait vraiment

00:53:01très très chaud

00:53:02et du coup

00:53:04c'est d'autant plus fatigant

00:53:05donc le week-end

00:53:06je me reposais

00:53:07qu'est-ce que tu as appris

00:53:09là-bas

00:53:09qu'est-ce qu'il y a

00:53:09de différent

00:53:10entre la patte française

00:53:12concernant le judo

00:53:13et la patte japonaise

00:53:15disons que les japonais

00:53:17c'est des gens

00:53:18qui font déjà

00:53:19du judo manche revers

00:53:19tous

00:53:20et du coup

00:53:23c'est un judo

00:53:24beaucoup moins agressif

00:53:25qu'en France

00:53:25et en fait

00:53:26ils posent leurs mains

00:53:28ils prennent le temps

00:53:28de poser leurs mains

00:53:29après ça se bagarre

00:53:30c'est quand même la guerre

00:53:31mais ils posent leurs mains

00:53:32et ils vont pas faire

00:53:34de fausses attaques

00:53:35chercher à fuir

00:53:35en fait ça te permet

00:53:36de poser ton judo

00:53:37et d'apprendre à le construire

00:53:38moi quand j'étais plus jeune

00:53:39j'avais un judo

00:53:40où j'attaquais beaucoup

00:53:41très vite

00:53:41et donc en fait

00:53:42le fait de partir au Japon

00:53:43j'ai pu apprendre

00:53:44à vraiment poser mes mains

00:53:47être patient

00:53:48construire

00:53:49construire l'action

00:53:50construire l'action

00:53:50vers le hippon

00:53:51et en fait

00:53:52eux les japonais

00:53:53c'est ce qu'ils cherchent

00:53:53ils cherchent le hippon

00:53:54ils cherchent la beauté

00:53:56du sport

00:53:56du judo

00:53:57et même

00:53:59c'est ce qu'il dit

00:54:00Nagayama

00:54:00il dit que lui

00:54:01il fait

00:54:01quand il fait son interview

00:54:03il explique que lui

00:54:03il fait du judo

00:54:04pour mettre des beaux hippons

00:54:06après

00:54:07des fois ça leur porte préjudice

00:54:09aussi

00:54:09et là où nous

00:54:10les français

00:54:11on cherche absolument à gagner

00:54:12et on est capable

00:54:14de mettre en place

00:54:16des tactiques

00:54:16un peu de filou

00:54:17on va dire

00:54:18gagner au shido

00:54:19monter sa main

00:54:20être agressif

00:54:21là où les japonais

00:54:22n'en sont pas capables

00:54:23donc je pense que pour moi

00:54:26le judo japonais

00:54:27il m'a beaucoup appris

00:54:28mais le judo français aussi

00:54:30et je me nourris

00:54:32à la fois

00:54:32de ces deux façons

00:54:33de faire du judo

00:54:34et pour vous donner un exemple

00:54:36Nagayama

00:54:37il est venu en France

00:54:38pour s'entraîner pendant un mois

00:54:38donc comme quoi

00:54:40le but c'est de devenir

00:54:43le meilleur du monde

00:54:44pas de devenir le meilleur du Japon

00:54:45pas de devenir le meilleur de la France

00:54:46pour devenir le meilleur du monde

00:54:48il faut se nourrir

00:54:49de tous les pays du monde

00:54:51et voilà

00:54:51chaque pays a sa façon

00:54:52de faire du judo

00:54:52et le but c'est de devenir

00:54:55tellement fort

00:54:55que personne ne puisse te battre

00:54:56peu importe

00:54:57la façon dont tu fais le judo

00:54:58donc il faut s'inspirer

00:55:00de toutes les nations

00:55:02et de tout ce qui nous entoure

00:55:04le but c'est de devenir

00:55:05tellement fort

00:55:06qu'on va aller décrocher

00:55:07une édaille d'or olympique

00:55:08c'est l'objectif

00:55:09à Los Angeles

00:55:09évidemment

00:55:10t'es déjà là

00:55:11alors c'est dans

00:55:12on est en 2025

00:55:13dans un peu plus de 3 ans

00:55:14ouais 3 ans

00:55:15t'es déjà obnubilé par ça

00:55:17t'y penses déjà

00:55:18presque tout le temps

00:55:19ou t'arrives quand même à

00:55:20pas encore

00:55:21si j'étais obnubilé par ça

00:55:22je peux être un recable

00:55:23c'est clair

00:55:23c'est dans 3 ans

00:55:243 fois 365 jours

00:55:26ça fait beaucoup de jours

00:55:27à penser à ça

00:55:28non moi je suis quelqu'un

00:55:30qui pense plutôt

00:55:30à des objectifs proches

00:55:31j'aime me fixer des objectifs

00:55:33à court terme

00:55:34et avoir en tête

00:55:36dans un coin de ma tête

00:55:37ces objectifs à long terme

00:55:38mais je trouve

00:55:39qu'avoir un objectif

00:55:40plus proche

00:55:41ça revient

00:55:42comme un combat de judo

00:55:43tu te concentres

00:55:44sur des choses concrètes

00:55:45que tu peux mettre en place

00:55:46dès aujourd'hui

00:55:47c'est pas

00:55:48se concentrer sur

00:55:50un monde fantastique

00:55:52auquel tu n'as pas accès

00:55:53c'est se concentrer

00:55:54sur un placement de main

00:55:56qui va te permettre

00:55:57de tout dégager

00:55:58une solution

00:55:59pour après

00:56:00réussir à vaincre un adversaire

00:56:03et voilà

00:56:04tu veux vaincre l'adversaire

00:56:04qui est devant toi

00:56:05et la motivation

00:56:07vient de là

00:56:07il vient du fait

00:56:08que tu peux mettre en place

00:56:09que tu travailles

00:56:10avant les Jeux Olympiques

00:56:13il y a beaucoup d'autres compétitions

00:56:14et je pense que

00:56:15si je pensais déjà

00:56:16aux Jeux Olympiques

00:56:17je me perdrais

00:56:17tu te grilles un peu

00:56:18tu finis par te griller

00:56:20et je pense que c'est important

00:56:22de penser aux compètes

00:56:24qui viennent

00:56:24et de penser au jour le jour

00:56:25enfin peut-être pas au jour le jour

00:56:27mais au mois le mois

00:56:28ou à l'année à l'année

00:56:29et voilà

00:56:31cette année

00:56:31j'ai fait une bonne saison

00:56:32parce que mon objectif

00:56:33ce n'était pas d'être champion olympique

00:56:34c'était d'être champion du monde

00:56:35en 2025 à Budapest

00:56:37voilà

00:56:38je ne pensais pas aux Jeux

00:56:38je pensais à marquer

00:56:39l'histoire du judo français

00:56:41au championnat du monde

00:56:42et d'ici

00:56:43Los Angeles 2028

00:56:45il va y avoir encore

00:56:46trois championnats du monde

00:56:47que je ne compte pas faire

00:56:50configuration

00:56:50que je compte gagner

00:56:51et voilà

00:56:54les Jeux

00:56:54c'est hyper important

00:56:55mais si je suis trois fois champion du monde

00:56:57je marquerais l'histoire du monde

00:56:59du judo français

00:57:00et du judo tout court

00:57:02donc voilà

00:57:03on va d'abord être champion du monde

00:57:05étape par étape

00:57:06et après champion d'Europe aussi

00:57:08d'abord champion d'Europe

00:57:09ensuite champion du monde

00:57:10et ensuite je penserais

00:57:11à champion olympique

00:57:12magnifique

00:57:13et puis comme dirait mon coach

00:57:14comme ça j'aurais rempli

00:57:15le triple projet

00:57:15exactement

00:57:16champion d'Europe

00:57:17champion du monde

00:57:17champion olympique

00:57:18je te disais en intro Romain

00:57:19toi tu as été élevé dans un groupe

00:57:21à la discipline de fer

00:57:22où l'exigence se respire comme l'air

00:57:24c'est ça c'est des forces spéciales

00:57:26avec notamment Maxime Gaillap

00:57:27et Johan Benjamin Gaba

00:57:28qui a fait champion du monde

00:57:29mais il me semble que les petits

00:57:31là

00:57:31les deux petits

00:57:32ils ont un message pour toi

00:57:32écoute-les

00:57:33enfin les deux petits

00:57:34on pleure encore

00:57:37bon mon garot

00:57:37félicitations frérot

00:57:38félicitations encore frérot

00:57:39on va encore t'inviter

00:57:40on va encore t'inviter

00:57:41c'est ça frérot

00:57:43voilà

00:57:44message court

00:57:45efficace

00:57:45je retire ce que j'ai dit

00:57:46vous n'êtes pas petit les gars

00:57:47je ne veux pas me faire défoncer

00:57:48ça c'est un groupe aussi

00:57:50qui te pousse vers le haut

00:57:51ce que vous appelez

00:57:51les forces spéciales

00:57:53ouais bah évidemment

00:57:53je pense que

00:57:55cette effervescence collective

00:57:58elle est hyper importante

00:57:59dans une progression

00:58:02enfin quelle qu'elle soit

00:58:03quoi

00:58:03que ça soit

00:58:04une classe en cours

00:58:06que ça soit

00:58:07une équipe de foot

00:58:09et le judo

00:58:10c'est un sport individuel

00:58:11mais que tu ne peux pas

00:58:12pratiquer tout seul

00:58:13quoi

00:58:13et dans le cas de mon groupe

00:58:16c'est la même chose

00:58:17en fait

00:58:17par exemple

00:58:18exemple concret

00:58:19on va s'entraîner

00:58:20on fait des prépas

00:58:21sauf que

00:58:22si tu es tout seul

00:58:23face à toi même

00:58:24durant la prépa

00:58:25bah tu n'as personne

00:58:26à côté de toi

00:58:26pour te dire

00:58:27ah regarde moi

00:58:28j'ai fait mieux que toi

00:58:28se tirer la bourre

00:58:29voilà on se tire la bourre

00:58:30et en fait

00:58:31le fait de se tirer la bourre

00:58:32de se charrier

00:58:33de se pousser

00:58:34et même

00:58:35aujourd'hui

00:58:36voilà

00:58:36Johan il est champion du monde

00:58:37moi je suis vice champion du monde

00:58:38et ça montre à tous les autres

00:58:39qu'on en est capable

00:58:41les gars regardez

00:58:42moi par exemple

00:58:44quand j'ai vu

00:58:45Johan Benjamin Gaba

00:58:46faire vice champion olympique

00:58:47je me disais

00:58:48mais moi je m'entraîne

00:58:49comme lui en fait

00:58:50je peux le faire aussi

00:58:52je peux le faire aussi

00:58:53moi ça fait des années

00:58:53qu'on s'entraîne pareil

00:58:56qu'on a souffert ensemble

00:58:58on a sué ensemble

00:59:00pourquoi moi

00:59:01ça serait différent de lui

00:59:02et on a la même motivation

00:59:06et en fait

00:59:06le fait d'avoir ce groupe

00:59:07cette impulsion collective

00:59:09ça te porte vraiment vers le haut

00:59:11et ça te pousse à

00:59:12à t'entraîner plus fort

00:59:14à t'entraîner plus que les autres

00:59:16et puis même

00:59:17c'est un groupe

00:59:18on est ensemble

00:59:19on supporte chacun

00:59:20quand il y en a un qui baisse

00:59:21l'autre il est là

00:59:22quand il y en a un qui ne performe pas

00:59:23l'autre il performe

00:59:24et tout ça

00:59:25ça te pousse

00:59:26ça te pousse

00:59:27et le rêve

00:59:28c'est aujourd'hui

00:59:28d'arriver à cette médaille d'or olympique

00:59:32avec mon groupe

00:59:32aux Jeux Olympiques

00:59:33c'est clairement

00:59:34le pari qu'on s'est donné

00:59:37pari un peu fou

00:59:38mais

00:59:38qui avec du travail

00:59:40est réalisable

00:59:41et je pense qu'aujourd'hui

00:59:43on est un groupe

00:59:43qui monte

00:59:44et qui se donne les moyens

00:59:45et qui est prêt

00:59:46à faire les sacrifices

00:59:47pour réussir

00:59:48donc

00:59:49vraiment ce groupe

00:59:51des forces spéciales

00:59:53c'est un groupe

00:59:53je pense unique au monde

00:59:55et j'espère

00:59:57unique dans l'histoire

00:59:58du judo

00:59:59après j'espère que

01:00:00moi j'aurai retraité

01:00:01il apparaîtra un groupe

01:00:02comme ça aussi

01:00:02parce que

01:00:03voir le judo français briller

01:00:06c'est magnifique

01:00:07mais je pense qu'on est

01:00:09vraiment un groupe

01:00:09qui se porte

01:00:10et moi j'ai tous envie

01:00:12qu'on réussisse

01:00:12aujourd'hui c'est moi

01:00:13qui ai réussi

01:00:14mais je suis sûr

01:00:16que mes potes

01:00:16ça les a tous motivés

01:00:17et vous parlez

01:00:19de Joanne-Majamagaba

01:00:20de Maxime Ngaiep

01:00:21mais il y en a d'autres

01:00:21il y en a d'autres aussi

01:00:22il y en a d'autres

01:00:23Maxime Gobert

01:00:24Kenny Livez

01:00:25Alexandre Tamar

01:00:26c'est des gens

01:00:27qui sont

01:00:28j'en ai oublié

01:00:29je suis désolé

01:00:30pour mes potes qui écoutent

01:00:31c'est ce que j'ai oublié

01:00:32mais on est un groupe

01:00:34qui se porte

01:00:34depuis qu'on est jeune

01:00:35on a souffert ensemble

01:00:36avec le même entraîneur

01:00:39et aujourd'hui

01:00:42je pense qu'on va faire

01:00:43de grandes choses

01:00:43en tout cas

01:00:44on l'a compris

01:00:45il n'y a pas de limite

01:00:46pour toi

01:00:46tu vas toujours viser plus haut

01:00:47très rapidement

01:00:48après on va conclure l'émission

01:00:49la suite

01:00:50à plus ou moins

01:00:50court terme

01:00:51pour toi Romain

01:00:52stage au Japon

01:00:53pour changer

01:00:54retour au Japon

01:00:55pour changer

01:00:55ça fait un an

01:00:56ça a commencé à me manquer un peu

01:00:57vacances quand même un peu

01:00:59non ?

01:01:00et oui

01:01:01oui quand même

01:01:01en fait

01:01:02on part

01:01:03on part

01:01:04trois semaines

01:01:05au Japon

01:01:06enfin moi je pars trois semaines

01:01:07l'équipe de France

01:01:08part seulement

01:01:08deux semaines et demie

01:01:09et moi j'ai demandé

01:01:11à partir un peu plus tôt

01:01:12parce que je me suis dit

01:01:13bon pour une fois

01:01:14je vais essayer de profiter un peu

01:01:15et donc je pars au Japon

01:01:17le 30 juin

01:01:18le lundi 30 juin

01:01:19donc deux semaines

01:01:19et je vais grimper

01:01:21le mont Fuji

01:01:21c'est génial ça

01:01:22voilà

01:01:23et puis après peut-être

01:01:24que je commencerai quand même

01:01:24à m'entraîner un peu

01:01:25avant les autres

01:01:25ouais toujours

01:01:27bah puis en plus

01:01:28moi ça fait

01:01:28j'ai fini mon championnat

01:01:30jeudi vendredi

01:01:32et eux

01:01:33ils ont encore

01:01:33les équipes

01:01:34demain

01:01:35donc voilà

01:01:36j'ai quand même

01:01:37terminé la compète

01:01:38bien avant eux

01:01:38je prends deux semaines

01:01:39de vacances

01:01:40ou comment tu nues

01:01:41un peu à faire du sport

01:01:42quand même

01:01:42un petit peu tous les jours

01:01:43c'est ça ?

01:01:43un petit peu tous les jours

01:01:44au moins une fois par jour

01:01:44au moins

01:01:45minimum

01:01:46minimum

01:01:46sinon je ne dors pas la nuit

01:01:48mais minimum

01:01:50une fois par jour

01:01:50et puis

01:01:50pas du dos

01:01:52pour laisser mon corps

01:01:54et notamment

01:01:55mon petit genou se reposer un petit peu

01:01:56et ensuite je reprendrai

01:01:59je reprendrai au Japon

01:02:00et quoi de mieux

01:02:01que reprendre

01:02:02le judo au Japon

01:02:03après avoir été

01:02:03vice-champion du monde

01:02:04et bah tu pars un japonais

01:02:05finalement

01:02:06Romain

01:02:07je te remercie

01:02:08c'était génial

01:02:08franchement

01:02:09j'ai pas vu l'heure passer

01:02:10on pourrait encore discuter

01:02:11discuter

01:02:11je te félicite encore

01:02:13pour ta très belle médaille d'argent

01:02:14au championnat du monde

01:02:15je te souhaite d'en décrocher

01:02:16plein d'autres

01:02:17et je te donne rendez-vous

01:02:18déjà pour les prochaines compètes

01:02:20qui arrivent

01:02:20et puis pour Los Angeles aussi

01:02:21merci

01:02:22on va travailler pour tout ça

01:02:23exactement

01:02:24merci beaucoup Romain

01:02:25de rien

01:02:26et puis voilà

01:02:26c'est la fin de la saison

01:02:27déjà de Sportstream

01:02:28donc moi je voulais remercier

01:02:29tous les athlètes

01:02:30qui sont passés

01:02:30sur ce beau canapé

01:02:31il y en a eu pas mal

01:02:32on a eu des médaillés olympiques

01:02:34des médaillés mondiaux

01:02:35des médaillés européens

01:02:36et plein d'autres aussi

01:02:37il n'y a pas que les médailles

01:02:37qui comptent

01:02:41toute l'équipe en régie

01:02:43Julien Perronnet à l'édition

01:02:44supplé par Nathan Lingua

01:02:45aujourd'hui

01:02:46Nicolas Baillet à la réalisation

01:02:48Paul Lebrette au soin

01:02:48et puis tous les autres

01:02:50qui ont officié

01:02:50durant toute cette saison

01:02:51je vais remercier aussi

01:02:52les stagiaires

01:02:53et on a beaucoup de stagiaires

01:02:54cette semaine

01:02:54ils étaient tous là présents

01:02:56ils m'ont aidé un petit peu

01:02:57à préparer les questions

01:02:58de cette émission

01:02:58ils ont de très bonnes idées

01:02:59c'est le futur du journalisme

01:03:01donc on les salue aussi

01:03:03et puis moi je vais vous dire

01:03:04à très bientôt

01:03:05pour une nouvelle saison

01:03:06de Sportstream

01:03:07avec toujours plus d'invités

01:03:08exceptionnels

01:03:09merci à toutes et à tous

01:03:10bye

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