00:00Allez, place à la revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde. Peut-on parler d'une crise de la politique en France ?
00:08Eh bien la réponse est oui, mon cher Dimitri, dix fois oui. Et si vous n'en êtes pas persuadé, une lecture attentive de la presse achèvera de vous en convaincre.
00:16Ce matin, cela pourrait commencer avec ce coup de gueule d'Éric Leboucher dans Les Echos.
00:20Le chroniqueur a lu la dernière note de l'INSEE, rapport qui indique que l'économie française est en train de péricliter.
00:26Mais le problème, au-delà de ce que dit cette note, c'est qu'il est apparemment le seul à l'avoir lu.
00:32Au Palais Bourbon, on ne lit aucun rapport, affirme-t-il, ni ceux de l'INSEE, ni ceux de Mario Draghi, ni ceux de l'OCDE, du FMI, de la BCE, ni aucune lecture fatigante.
00:44A l'Assemblée, poursuit-il, les députés ne sont capables d'aucun sérieux.
00:47La posture, le simulacre et l'orgueil sont leur commune ligne de conduite.
00:51L'essentiel est de parader devant les micros, il multiplie les propositions de loi sans importance, qui sont déchiquetées par tous les autres avec une joie mauvaise.
01:00Alors, on peut trouver, Éric Leboucher, exagère que cet anti-parlementarisme n'est pas de bonne alloi.
01:06Malheureusement, et comme pour lui donner raison, une nouvelle farce est jouée hier à l'Assemblée, Catherine Nel évoquait à l'instant.
01:12L'affaire nous est également narrée dans Le Parisien Aujourd'hui en France.
01:15Vous avez aimé la suppression des ZFE ? Vous allez adorer le moratoire sur les nouveaux projets d'énergie renouvelable.
01:22Parce que dans cette nouvelle déconvenue de la marque Renéry, c'est presque moins le fond que la forme qui est important.
01:27Les élus des Républicains ont fait voter contre le gouvernement un amendement avec l'appui du RN pour instaurer une pause dans l'éolien et le photovoltaïque, raconte Marcel Ovest-Fred.
01:36Amendement adopté à la surprise générale par 65 voix contre 62.
01:42Alors, je vous laisse faire le calcul. Oui, c'est bien ça. 127 voix en tout et pour tout.
01:48Je vous rappelle que l'Assemblée nationale compte 577 députés.
01:52Sandrine Rousseau a pu pousser des cris d'orfraie. Il n'y avait que 4 élus écologistes présents.
01:57La gauche et le centre avaient probablement piscine.
02:00C'est dévastateur, a commenté le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, au journal.
02:05On aurait envie de lui conseiller de s'adresser plutôt aux députés de son parti, Renaissance.
02:09C'est son nom qui devrait peut-être se rebaptiser aux abonnés absents.
02:14Vous nous parliez, Olivier, de la garde des ZFE, retoquée il y a quelques jours, là aussi contre l'avis du gouvernement.
02:19Oui, mais pas contre l'avis des Français. C'est ce qui ressort de ce sondage Odoxa Backbone Consulting pour le Figaro.
02:25Catherine Ney nous en parlait aussi. Décidément, on est particulièrement raccord ce matin, ma chère Catherine.
02:3064% des personnes interrogées se disent satisfaites par cette suppression.
02:35Par ailleurs, 60% des Français mettent aussi en garde le gouvernement,
02:39pressentant que si ces ZFE n'étaient finalement pas supprimées,
02:43cela pourrait provoquer un mouvement de colère du type gilet jaune.
02:47Heureusement, le gouvernement a trouvé la parade pour désamorcer la colère du gaulois réfractaire,
02:53la Convention Citoyenne, merveille de démocratie directe, sorte de parlement bis,
02:59composé de Français tirés au sort qui doivent débattre des sujets les plus aigus qui se posent à la nation.
03:04Sachant, je vous rassure, qu'à la fin, on n'en retiendra rien.
03:07Aujourd'hui, justement, s'ouvre solennellement une nouvelle Convention Citoyenne.
03:13Alors, sur quel sujet le gouvernement attend ainsi avoir l'opinion des Français ?
03:17Autrement dit, quelle est pour lui la préoccupation numéro un du pays ?
03:20La dette ? L'insécurité ? Non.
03:22La politique migratoire ? Les retraites ? Non plus.
03:25La place de la France en Europe ? Ou la place de l'Europe en France ? Toujours pas.
03:29Non, ce n'est pas une galéjade, vous pouvez lire La Croix si vous pensez que je blague.
03:34Le gouvernement organise à partir d'aujourd'hui une Convention Citoyenne sur les rythmes scolaires,
03:40en attendant peut-être de débattre prochainement du menu des cantines.
03:43Alors, si la politique est en crise au niveau national, Olivier, elle fonctionne mieux au niveau local ?
03:48Oui, c'est ce qu'on dit généralement, mais en fait, rien n'est moins sûr.
03:51Alors témoin ce papier des échos sur la grande démission des maires.
03:55Depuis les dernières municipales, il y a cinq ans, 2189 maires ont décidé de quitter leur fonction.
04:02C'est un phénomène sans précédent, affirme Laurent Thévenin.
04:05Alors, ce sont les communes de moins de 500 habitants qui sont les plus touchées,
04:08mais ce sont celles entre 1 000 et 3 500 habitants qui inquiètent le plus les auteurs de l'étude.
04:14Ces petites villes font face à une vague de départ inédite.
04:18Alors, pourquoi ces démissions, me direz-vous ?
04:20Eh bien, ce sont souvent les tensions politiques au sein des conseils municipaux qui en sont la cause.
04:25Tantôt avec les élus d'opposition, ce qui paraît naturel en démocratie,
04:30mais le plus souvent, indique le journal, c'est avec les élus de la majorité.
04:35Toute ressemblance avec la politique nationale serait évidemment fortuite.
04:39Quoi d'autre dans les journaux ce matin, Olivier ?
04:41L'Iran, évidemment, et le Gorilla, Gorilla en Etats-Unis, c'est ainsi qu'on surnomme le général Kurilla.
04:49Vous lirez son portrait dans le Figaro et dans l'Opinion, c'est un dur à cuire.
04:53Et retez son nom, parce que c'est l'homme fort qui monte dans la galaxie Trump.
04:57C'est lui qui aurait convaincu le président américain d'aller taper l'Iran.
05:01Parce que Donald Trump, même s'il semble jouer la montre,
05:04serait bien convaincu de la nécessité d'aller frapper les installations nucléaires des Molas,
05:10et les journaux américains en sont absolument persuadés.
05:13Allez, mais on va terminer avec d'autres durs à cuire.
05:23Il y a 48 heures, je vais passer du Mozart.
05:26Mais ça, ce n'est pas de l'Autrichien du 17e, c'est de l'Anglais du 20e.
05:30Les Sex Pistols, groupe punk mythique.
05:32Et si je vous en parle, c'est qu'ils se reforment pour une série de concerts
05:36et qu'ils vont se produire en France.
05:39Si, et dans quel journal punk on vous en parle ?
05:42Dans les Echos.
05:43Alors, ces Sex Pistols ont changé de barilet.
05:46Le chanteur historique Johnny Rotten a été viré par les trois autres.
05:49Car c'est un supporteur de Trump, explique Christian Odeline.
05:52Comme quoi, le punk mène à tout.
05:54Pour voir si le groupe était toujours aussi vaillant,
05:56le journaliste des Echos a réussi à convaincre son rédacteur en chef
06:00de l'envoyer à l'un des concerts londoniens des Easy Pistolet.
06:03Et conclusion, la magie opère toujours.
06:07Et 50 ans après leur création, leur message écrit-il semble toujours trouver autant d'échos.
06:13Oui, comme on dit en ce moment à l'Assemblée Nationale,
06:17nos futurs.
06:17Il y a 69 ans, hein ?
06:25John Mayden qui chante, avec sa crête, toujours en plus.
06:28Voilà, c'est la version 10, donc avec Johnny Rotten et Sylvie Choss à la basse,
06:32tous ces gens-là n'en sont plus.
06:34Et à nous, aux chanteurs.
06:34Oui, oui, voilà.
06:35Bon, bah écoutez, pourquoi pas ?
06:3670 ans quand même, les Sex Pistols.
06:38Et ils sont virés parce que Trumpiste.
06:40Eh bien, voilà.
06:42C'est pas très punk tout ça, si vous voulez, mon avis.
06:44Olivier Delagarde, merci beaucoup, votre revue de presse.
06:46Mais vous, vous êtes un vrai punk, Dimitri.
06:49Bon, écoutez, on n'a vu plus punk, quand même.
06:51Bon, question de crête, je dis pas, mais enfin, c'est l'esprit qui compte.
06:55Oui, on est punk à l'intérieur, c'est ça.
06:56Vous en êtes un autre.
06:58Voilà, chevelu, mais à l'intérieur, Olivier Delagarde.
07:00C'est ça.
07:01Merci beaucoup, Olivier, votre revue de presse, chaque matin sur Europe.