Charlotte d'Ornellas : «Le gouvernement syrien peut difficilement prendre le parti de l'Iran»

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19/06/2025

Lors de l'émission Face à l'Info du 19/06, la journaliste Charlotte d'Ornellas revient sur le silence de la Syrie quant à la guerre au Proche-Orient : «Le nouveau gouvernement syrien peut difficilement prendre le parti de l'Iran».

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00:00Et en effet, toute la région a remarqué silence radio du ministère syrien des affaires étrangères depuis le début de ce conflit-là,

00:06entre l'Iran et Israël, et Damas est désormais la seule capitale de la région, tout simplement,

00:12à ne pas avoir condamné les frappes, même l'Arabie saoudite a condamné les frappes d'Israël sur l'Iran.

00:19Ce qui était plus étonnant, on va dire, moins attendu que la Syrie, qui est en guerre depuis 1948, officiellement avec Israël.

00:25C'est toujours le cas aujourd'hui, le nouveau président syrien n'a pas signé un accord de paix,

00:30alors vous me direz, il a autre chose à faire, Israël aussi en ce moment, mais en tout cas c'est sûr.

00:34Et beaucoup ont remarqué qu'à l'inverse, l'armée israélienne, aujourd'hui, pour atteindre l'Iran, se sert de l'espace aérien syrien.

00:42Alors beaucoup disent évidemment, avant c'était impossible, se servir de l'espace aérien syrien sous l'ancienne mandature,

00:48sous le régime d'Assad, c'était inimaginable, évidemment.

00:51C'est vrai que la Syrie aujourd'hui n'a pas du tout les moyens de s'y opposer, mais cela pourrait s'expliquer différemment.

00:55Le président syrien lui-même a expliqué que son ciel était ouvert aux Israéliens, ce qui en a étonné plus d'un.

01:02En réalité, d'abord, un, pour expliquer le jeu des alliances, toujours, c'est notre but ici.

01:07Le nouveau gouvernement syrien, même islamiste, et même qui a surpris tout le monde,

01:11et qui a inquiété tout le monde ces dernières semaines ou mois,

01:14est issu de l'opposition syrienne, qui a reçu le soutien de l'Occident,

01:19pendant toutes les années de la guerre, contre le régime de Bachar al-Assad, qui lui, avait le soutien de l'Iran.

01:25Donc, à la fois dans son gouvernement et dans une partie de la population syrienne,

01:29l'hostilité est totale envers le régime iranien, envers le gouvernement iranien aujourd'hui.

01:36Donc, il peut difficilement prendre le parti de l'Iran, il peut difficilement le faire aujourd'hui,

01:42mais la stratégie n'est pas illisible dans ce soutien de l'Occident,

01:44parce qu'on se dit, mais l'Occident s'inquiète aujourd'hui du nouveau gouvernement syrien,

01:47après l'avoir soutenu pendant des années.

01:50Mais cette stratégie, elle se répète.

01:53Elle existe d'ailleurs à Gaza, dans le lien entre Israël et Gaza.

01:56Il y a quelques jours, l'ancien ministre israélien de la Défense a accusé Netanyahou

02:01d'armer des milices rivales du Hamas à Gaza.

02:04Il a notamment cité celle d'un homme à Gaza,

02:08qui avait été remarqué pour avoir pillé une distribution humanitaire

02:14pour semer le chaos dans la bande de Gaza il y a quelque temps.

02:16Et cet ancien ministre de la Défense accuse Netanyahou de les armer.

02:22Et Netanyahou de répondre qu'Israël travaille, en effet, je cite,

02:25à vaincre le Hamas par divers moyens.

02:29Cette stratégie est ancienne, elle est révélatrice,

02:31elle est connue partout dans le monde,

02:32divisée pour me régner, jouer des jeux d'alliances pour atteindre une stratégie.

02:37Alors, ce n'est pas toujours lisible,

02:39c'est rarement idéologique, très franchement.

02:42C'est évidemment toujours en fonction des intérêts,

02:44et parfois, en effet, ça divise les pays eux-mêmes à l'intérieur,

02:47ça provoque des débats, et certains mettent en cause,

02:50et c'est exactement ce qui est en train de se passer avec Gaza,

02:53sur les conséquences potentiellement désastreuses.

02:55C'est donc bien que les guerres sont le résultat de choix qui sont faits,

02:58et qui peuvent être défaits.

03:00Donc, le lien avec le gouvernement syrien relève aussi de cela des deux côtés.

03:05Je vous l'ai dit, la Syrie est toujours officiellement en guerre avec Israël,

03:07mais il y a à peine un mois, donc là, aujourd'hui, Israël se sert du ciel syrien,

03:11en effet, pour atteindre l'Iran,

03:13et il y a à peine un mois, Israël bombardait le sud de la Syrie,

03:17en disant, on frappe toutes les réserves militaires qu'on a identifiées,

03:19parce qu'on ne veut pas qu'elles tombent entre les mains du nouveau gouvernement.

03:23Vous voyez que l'alliance n'est pas non plus,

03:25ils ne se sont pas pris dans les bras, par amour, pour toujours.

03:28Et par ailleurs, depuis la chute d'Assad, Israël a déplacé ses forces

03:31dans la zone qui est contrôlée par les Nations Unies,

03:34entre Israël et la Syrie.

03:35Pourquoi ? Pour atteindre ses cibles militaires,

03:39en expliquant qu'elles jugeraient toute attaque de la Syrie,

03:44provenant de la Syrie,

03:45qu'elles jugeraient le nouveau gouvernement responsable.

03:48Donc vous voyez qu'en effet, on n'est pas dans une lune de miel totale.

03:50Sous-titrage Société Radio-Canada

03:55Sous-titrage Société Radio-Canada

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