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« Contrairement aux Israéliens, nous n’avons pas d’abris pour nous réfugier », souligne Dariâ (le prénom a été modifié). Depuis le 13 juin et le lancement par Tsahal d’une opération militaire d’envergure sur l’Iran, cette Française en vacances à Téhéran « vit dans un cauchemar » sous les bombardements. L’État hébreu a ciblé des installations nucléaires, des bases militaires, et des résidences de hauts dignitaires du régime en plein milieu de quartiers résidentiels. D’après l’organisation Human Rights Watch, Les frappes de Tsahal auraient fait plus de 1 200 blessés et 400 morts dont près de la moitié des civils. En comparaison, la riposte de l’Iran dans la foulée avec ses salves de missiles aurait coûté la vie d’au moins 24 israéliens.

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Transcription
00:00L'Iran est vide. Nous sommes dans des scènes un peu cauchemardesques, apocalyptiques.
00:06Je sais bien comment décrire.
00:10L'Iran, c'est une partie de moi. Et aujourd'hui, je la vois détruite.
00:18C'est très triste de voir ça.
00:20Le 13 juin dernier, Israël a lancé une opération militaire d'envergure sur l'Iran.
00:24L'État hébreu a bombardé des installations nucléaires, des bases militaires et des résidences de hauts dignitaires du régime.
00:33D'après l'organisation Human Rights Watch, les frappes de Tzahal auraient fait plus de 1200 blessés et 400 morts, dont près de la moitié des civils.
00:41En comparaison, la riposte de l'Iran avec ses salves de missiles aurait coûté la vie d'au moins 24 Israéliens.
00:47Pour comprendre la situation à Téhéran, nous avons contacté par téléphone une franco-iranienne qui a souhaité témoigner anonymement.
00:53Elle nous raconte sa peur d'une guerre totale avec Israël.
00:57J'avais un billet d'avion pour ce matin pour rentrer en France.
01:00Malheureusement, vendredi à 3h30 du matin, on a entendu les premiers frappes.
01:05C'était la première fois que je vivais ça, donc c'était assez traumatisant.
01:18Sur le coup, on ne savait pas forcément quoi faire.
01:20J'ai dû fuir avec des amis, on est parti à l'extérieur de Téhéran à 4h du matin.
01:25Il y a 60 km de Téhéran à peu près, à la campagne.
01:28Sauf que, deuxième nuit, on a eu des frappes également.
01:30Je voyais les missiles, je voyais la lumière carrément des frappes.
01:33Ce qui était cauchemar baisse, c'était le bruit des cris.
01:37Quand on a évacué, c'était horrible.
01:39Tout le monde était avec des valises dans les rues.
01:41On pleure, surtout les femmes, les enfants, avec leur doudou dans les bras.
01:44C'était vraiment... C'est très triste de voir ça.
01:48C'est un peu mort, Téhéran.
01:50Vous voyez peut-être 2-3 personnes qui marchent dans les rues,
01:532-3 voitures qui passent tous les 10 minutes, mais ça s'arrête là.
01:56On se rend compte qu'il y a pas mal d'attaques partout à Téhéran.
01:59À l'est, à l'ouest, dans le sud, dans les aéroports.
02:02Donc c'est assez précis les frappes, sauf que c'est souvent dans les quartiers résidentiels.
02:05Il y a deux jours, ils ont frappé le nord de Téhéran.
02:07Et ça a fait exploser toutes les conduites de canalisation.
02:15Donc il y a eu des inondations qui ont été provoquées, des coupures d'eau jusqu'à hier.
02:18Donc il y avait des gens qui n'avaient pas d'eau pendant deux jours.
02:21La mère de mon amie a perdu une de ses cousines,
02:24qui a été retrouvée au bout de deux jours sous les décombres,
02:27qui a perdu son mari et leur enfant de 4 ans était amputé à l'hôpital.
02:31Non, on n'a pas d'abri.
02:39On n'est pas comme en Israël.
02:41Il n'y a pas d'alarme qui peut se retentir pour dire,
02:44voilà, on a des attaques, abritez-vous.
02:46On n'a pas ça.
02:47Et je voyais une maman qui était en train de lire un livre
02:50avec son petit garçon qui était en train de jouer sur le balançoir
02:54en plein guerre parce que, bah, on ne peut pas non plus s'arrêter de vivre.
02:59Moi, je suis franco-iranienne.
03:00Moi, je ne suis pas forcément pour le régime iranien.
03:04Là, ils frappent des quartiers résidentiels.
03:06Ils ont frappé des gens, des humains qui dormaient à 3h30 du matin.
03:11On est solitaires avec les Israéliens.
03:12Souvent, eux aussi, c'est des gens qui n'ont rien demandé
03:15et qui se font attaquer tous les jours, depuis cinq jours également.
03:25L'Iran, c'est une partie de moi.
03:28Et aujourd'hui, je la vois détruite.
03:29J'essaie de ne pas craquer, c'est-à-dire, j'essaie de m'occuper tous les jours.
03:32Hier, j'ai passé trois heures à scotcher toutes les fenêtres de chez ma tante.
03:36J'essaie de survivre.
03:38Je peux vous dire, il y a cinq jours, j'ai été réveillée par les premières frappes.
03:41J'avais la peur de ma vie.
03:42Hier, j'en ai entendu plus de 100 au-dessus de ma tête.
03:45Et ce qui m'a fait, qui m'a rendue extrêmement triste, c'est que c'était normal.
03:51C'est que je n'avais plus cette peur que j'avais eu il y a cinq jours.
03:54Et normaliser ce sentiment de guerre, il n'y a rien de pire.
03:57C'est de dire, ça va, on est habitués.
03:59Maintenant, on n'est pas habitués, c'est pas normal.
04:01On a deux gouvernements de taré qui veulent s'affronter et c'est nous qui prenons cher dans l'histoire.

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