00:00Léger ce clash hier qui s'est déroulé sur France 5, Rachida Dati, la ministre de la Culture, était l'invité de l'émission C'est à vous.
00:07Une invitation qui portait initialement sur l'audiovisuel public, mais à la fin de l'interview, Patrick Cohen a voulu lui demander des comptes sur des articles qui étaient parus en particulier dans Mediapart.
00:16Qu'a fait Rachida Dati ? Eh bien, elle aussi a demandé des comptes à Patrick Cohen sur un article en particulier paru dans Mediapart.
00:22Alors, on a découpé ce qui s'est passé parce que c'est assez long en trois parties.
00:26Alors, on va détailler les parties les unes après les autres.
00:28Tout d'abord, la première charge de Rachida Dati contre Patrick Cohen.
00:32Écoutez.
00:34La question était de savoir, est-ce que ces revenus de l'EHM ont été déclarés au Parlement européen dans la mesure où ils ne vous aient pas déportés lors des votes au Parlement européen qui concernaient ce dossier.
00:46Vous savez comment ça marche au Parlement européen ? Vous savez comment ça marche ? Vous portez des amendements à titre personnel ? Vous savez comment ça marche ?
00:54Vous savez très bien que c'est des groupes politiques.
00:55Donc voilà. Donc vous n'avez pas d'élément de ce qui a été dit.
01:00Est-ce que vous avez été vérifié ?
01:01M. Cohen, il y a une enquête Mediapart qui vous a mis en cause pour harcèlement, management toxique.
01:06Non, pas.
01:07Si, l'enquête Mediapart qui est ressortie très récemment. Est-ce que c'est vrai, M. Cohen ? Est-ce que vous harcelez vos collaborateurs ? Est-ce que vous êtes désagréable avec les gens avec lesquels vous travaillez ?
01:17C'est affirmé dans une enquête Mediapart.
01:20Non, non. Est-ce que c'est... Non, mais on vous accuse de harcèlement.
01:23M. Cohen, est-ce que c'est vrai ? Est-ce que vous pouvez me répondre ?
01:26Non, mais ne détournez pas la question.
01:27Non, je ne vous détourne pas la question. Je vous renvoie. Il y a eu une enquête vous concernant. Est-ce que c'est vrai, M. Cohen ?
01:32Non, moi je n'ai pas d'enquête de justice.
01:33J'ai eu beaucoup de peine.
01:34Si, parce que le harcèlement, c'est un délit, M. Cohen.
01:36Je n'ai pas été accusé d'harcèlement par personne.
01:37Il y a eu une enquête, si, dans une enquête Mediapart. C'est un délit, M. Cohen.
01:41Avez-vous harcelé vos collaborateurs ? Est-ce que vous êtes désagréable avec vos proches ?
01:46Voilà, ça fait mal, c'est le mot qu'on puisse dire.
01:48Damien Canivez, c'est quoi cette enquête dont parle Rachida Datif ?
01:51Rachida Datif est effectivement référence à une enquête qui a été publiée dans Mediapart en février dernier
01:55qui dénonce effectivement un management toxique de Patrick Cohen lorsqu'il était présentateur et rédacteur en chef de sa matinale de 2010 à 2017.
02:03Et c'est vrai que dans cette enquête, il y a 19 salariés qui témoignent à charge contre lui
02:08et qui dénoncent effectivement des faits d'humiliation, de harcèlement,
02:11qui mettent en exergue un climat anxiogène au sein de la rédaction.
02:16Et c'était au moment où il revenait, vous savez, dans cette tranche-là du 7-10 en septembre dernier.
02:22Donc voilà, c'était évidemment un retour qui n'a pas été très bien accueilli à France Inter.
02:25Fabien Lecoeuvre ?
02:27Oui, c'est l'arroseur arrosé, moi.
02:28C'est-à-dire qu'il a tellement l'habitude de malmener ses invités
02:32en leur sortant des... qui sont toujours présumés innocents évidemment,
02:36mais il leur sort toujours les affaires comme étant déjà pratiquement jugés.
02:40Et là, Rachida Dati lui a renvoyé finalement l'ascenseur.
02:44Et c'est vrai que c'est désagréable, j'imagine.
02:46Mais en même temps, voilà...
02:48Moi, je n'avais jamais vu ça dans une émission.
02:50Non, jamais, c'est la première fois.
02:51De la part du ministre.
02:52C'est ça, c'est sur tout ça en fait.
02:54Oui, parce que quand c'est la ministre de la Culture qui vous envoie ça face en direct
02:58sur France Télévisions, je pense que ça a du poids quand même.
03:02Après, Rachida Dati, c'est ce que je disais à la pause,
03:04elle est rentrée en croisade contre une partie du service public
03:06depuis qu'ils ont fait un complément d'enquête particulièrement à charge,
03:09alors qu'on peut le rappeler, elle est présumée innocente.
03:11Et quand on s'en prend à Rachida Dati, on l'a vu, il y a plein d'exemples,
03:15elle ne se laisse pas faire.
03:15Enfin, elle ne va pas se coucher et se laisser marcher dessus non plus.
03:18parce que moi, le procédé intellectuel que je trouve extrêmement malhonnête,
03:21c'est de vous inviter pour parler d'un sujet, en l'espèce le service public
03:25et une éventuelle réforme, et de parler d'autre chose.
03:28Je pense qu'il n'avait pas dit à Rachida Dati qu'il allait aussi parler de questions judiciaires.
03:33S'il l'avait fait, elle aurait agi en conséquence, elle venait, elle ne venait pas.
03:36Là, ils lui ont dit, vous allez parler de tel sujet,
03:38et à la fin, il lui dit, en fait, vous allez rendre des comptes sur un autre sujet.
03:41Oui, c'est un procédé qui est malhonnête,
03:43parce que des émissions, ça se prépare, on sait sur quoi on va intervenir.
03:46Et je trouve qu'elle a bien fait. Moi, j'ai trouvé ça super drôle, en plus.
03:49Drôle, je ne suis pas sûr que ce soit le mot, vu le sujet en plus.
03:53Si, parce qu'on était tous...
03:54Ce que j'ai trouvé drôle, c'est la manière dont elle lui répond.
03:56Il y a Anne-Elisabeth Lemoyne qui veut parler,
03:58elle lui dit, mais vous, vous pleurez toute la journée.
04:00On va en parler après, on a dit qu'on faisait un sujet par un.
04:02D'accord.
04:05Je vais la rendre à sa famille, vite fait.
04:09Mathias Lefe, est-ce qu'une ministre peut faire ça ?
04:11Alors ça, c'est une question...
04:13C'est une question con ou une question intéressante ?
04:17C'est une vraie question intéressante.
04:20Et puis, ce n'est pas n'importe quel ministre,
04:23c'est la ministre de tutelle.
04:25Donc, pour moi, il y a un problème.
04:28Mais je pense qu'on en parlera peut-être un peu après.
04:31Vous faites une émission chacun dans votre sens.
04:33Non, ce que je voulais dire,
04:35moi, j'étais d'accord avec Sarah.
04:36Moi, au départ, j'ai trouvé...
04:36Moi, j'ai parti avec Cyril, ça va être bien.
04:38J'ai trouvé ça drôle, moi, au départ.
04:41Et ça m'a fait marrer.
04:42Ça m'a fait marrer pour deux raisons.
04:44Un, parce qu'il y a un côté bravache de Rachida Dati
04:47qui est souvent comme ça.
04:49Et surtout qu'elle avait tout le plateau contre elle.
04:50Oui, oui, oui.
04:51Il ne faut pas oublier qu'elle n'est pas en train de conquérir.
04:52Celui qui l'ouvrait plus, c'était Patrick Cohen.
04:55Attendez, deux minutes, Rachida, j'allais vous appeler.
04:59Sarah.
04:59Il y a vraiment un clash.
05:01Et il y a quelque chose de quasiment...
05:03Je n'aime pas beaucoup Patrick Cohen.
05:04Il y a quelque chose d'assez amusant
05:06à voir, effectivement, l'arroseur arrosé.
05:08Et puis, il y a un autre truc qui est assez drôle,
05:10c'est que voir Rachida Dati se revendiquer
05:13d'une enquête de Mediapart,
05:16c'est un peu ironique.
05:16Non, mais parce que c'était sa lumeau.
05:19C'est que lui s'appuie sur l'enquête Mediapart
05:21et elle lui dit, en gros,
05:23si vous voulez une enquête Mediapart, parlons-en.
05:25J'ai trouvé ça amusant.
05:26Et on va parler de la vôtre.
05:27Et à un moment donné, il y a Anne-Élisabeth Lemoyne
05:29qui a essayé de remettre un peu de l'ordre
05:30dans cette pagaille.
05:32Oui, mais c'était trop tôt.
05:33Donc, avant l'heure, ce n'est pas l'heure.
05:35Si vous êtes avocate,
05:36si vous allez au procès avant que le procès ait commencé,
05:38ça ne servira pas à grand-chose si vous plaidez avant.
05:40On va écouter Anne-Élisabeth Lemoyne, justement,
05:43qui tente de rétablir les choses
05:45et qui, au passage, s'en prouve.
05:46Une balle perdue.
05:47Un coup de Tizer.
05:49Madame Lemoyne,
05:50il y a une enquête Mediapart
05:51qui a été ouverte sur harcèlement.
05:53Non, elle n'a pas été ouverte.
05:54Personne n'a été ouverte.
05:55Ce n'est pas une enquête qui est ouverte.
05:56Si.
05:56De la même manière,
05:57on a dit qu'à c'est à vous
05:58que l'ambiance est épouvantable,
06:00que vous pleurez toute la journée
06:02et que tout le monde est mis en cause.
06:04Est-ce que c'est vrai ?
06:04Ça m'intéresse, moi.
06:05Je veux savoir.
06:06Si vous nous posez la question.
06:07Je vous pose la question.
06:08Est-ce que c'est vrai ?
06:09Est-ce que c'est vrai ?
06:10Vous allez vous contenter de mon nom.
06:11Non, c'est faux.
06:12Ah bah voilà.
06:12On doit se contenter de votre nom, c'est faux.
06:14Moi, j'ai été entendue,
06:17scannée, vérifiée, contrôlée.
06:19Et pas qu'une fois.
06:20Voilà.
06:20Donc moi, contrairement à vous,
06:22j'ai donné des réponses.
06:24Sarah Lecoeuvre,
06:24alors là, elle parle d'une autre enquête.
06:26Oui, une enquête de Marianne, cette fois,
06:28qui est sortie à l'automne dernier
06:30où qui racontait l'ambiance terrible
06:32qui régnerait dans les couloirs de Media One
06:35qui produit, bien sûr, l'émission C'est à vous.
06:37Des burn-out à répétition,
06:38des humiliations.
06:39Anne-Élisabeth Lemoyne est pointée du doigt aussi.
06:43Et par la même occasion,
06:45elle répond puisque Anne-Élisabeth Lemoyne
06:46n'avait jamais répondu à cette enquête.
06:49Elle dit non, donc elle démontre.
06:50Je l'imaginais mal,
06:50elle dit oui, oui, je suis en larmes
06:51dans les couloirs tous les jours.
06:52Il y a une ambiance toxique.
06:53Non, non, enfin,
06:54c'est à point de fois qu'on a une réaction d'aide
06:55donc on peut au moins remercier Rachida Dati pour ça.
06:58Elle ne pouvait rien dire d'autre.
06:59Elle ne peut pas dire oui,
07:00l'ambiance est épouvantable,
07:00mais je n'arrête pas de pleurer.
07:01Là, j'attends que vous partiez pour pleurer.
07:02Pour l'heure, il y avait juste Mohamed Bouafsi
07:04qui est le patron
07:05qui avait réagi en disant
07:06non, non, il n'y a aucun malaise.
07:07L'ambiance est exceptionnelle.
07:09Le patron, parce qu'il est chroniqueur dans l'émission,
07:10en réalité, il est déjà adjoint.
07:13Directeur général de 3ème Ayuproduction.
07:15Carrément, oui.
07:16Mais en fait, il aurait pu répondre
07:17parce qu'il est arrivé.
07:18Ça m'a un peu surpris d'ailleurs.
07:19Il arrive derrière pour faire cette chronique
07:21et sa chronique à lui, il ne dit rien.
07:22Alors c'est lui le patron quand même.
07:24Oui, mais il a été mis en cause aussi
07:25dans une des enquêtes l'informé, je crois aussi.
07:27Il a été aussi mis en cause
07:29parce qu'il y a des collaborateurs
07:30qui l'ont pointé du doigt.
07:31Mais c'est sûr qu'ils marchaient sur des oeufs.
07:33Mais c'est vrai qu'on est tous surpris
07:34de cette réaction
07:35parce qu'on sait qu'une interview
07:36avec un politique,
07:37c'est une forme de combat de boxe.
07:38Néanmoins, on n'a pas l'habitude
07:40de voir que tous les coups sont permis.
07:41Et là, tous les coups sont permis.
07:42C'est-à-dire que là,
07:42Ashida Dati, elle a mis le doigt
07:44sur un endroit qui faisait extrêmement mal pour eux.